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  • École d'été du CIO. Exemples historiques du potentiel de la lutte de masse

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    Mais atteindre la victoire nécessite une organisation et des tactiques adéquates

    L’école d’été annuelle de notre internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière, (organisée par les Étudiants de Gauche Actifs / Actief Linkse Studenten) comprend à chacune de ses éditions un meeting central qui aide à souligner quelques lignes centrales dans la foule des thèmes abordés au cours de ces 6 jours de discussion. Cette année, beaucoup d’attention a été accordée à l’instabilité mondiale mais aussi à quelques événements historiques d’importances. Cette année est en effet le centenaire des «Pâques Sanglantes», le soulèvement de Dublin de 1916. Mais nous fêtons également les 80 ans des développements révolutionnaires survenus en Espagne mais aussi en France en 1936. Avec ce meeting, le CIO tenait à souligner l’importance pour les travailleurs de disposer d’une politique indépendante des partis bourgeois. Notre camarade Geert Cool nous livre un rapport de cette discussion.

    80 ans après la révolution espagnole

    La première oratrice était Viki, une camarade de notre section espagnole. Elle est revenue sur quelques grandes lignes de la situation révolutionnaire qu’a connue l’Espagne dans les années 1930, les années 1936 et 1937 en constituant le point culminant. En 1931, les anti-monarchistes avaient remporté les élections et obtenu l’abdication du roi. Mais le gouvernement républicain n’a pas répondu aux attentes concernant la réforme agraire et de meilleures conditions de vie. Cela a conduit à une lutte radicale, avec notamment la Commune Asturienne et des mouvements de grève qui ont secoué toute l’Espagne. En 1936, les élections apportent le Front populaire au pouvoir. Les masses n’attendent pas les décisions d’en haut pour obtenir des changements, les travailleurs et les pauvres s’y mettent eux-mêmes. C’est ainsi que des ouvriers se sont mis à occuper les usines. Quand il est devenu clair que le Front populaire refusait d’armer les ouvriers et les paysans pauvres contre la menace fasciste, ils se sont armés eux-mêmes.

    Le Front populaire était une initiative unitaire initiée par le sommet du Parti communiste, des sociaux-démocrates et de diverses forces libérales. Dans le cas de l’Espagne, ces dernières ne représentaient pas les «éléments progressistes» de la bourgeoisie, mais plutôt l’ombre de la bourgeoisie. Cette unité fut rendu possible par le tournant opéré par l’Internationale communiste stalinisée (la IIIe Internationale) qui avait mis fin à son cours ultra-gauche qui lui faisait s’opposer à tous les autres, y compris à la base de masse des partis sociaux-démocrates, pour adopter une approche contraire. Il fallait désormais rechercher l’unité avec les dirigeants non seulement de la social-démocratie, mais aussi avec toutes sortes de forces libérales. Selon le parti Communiste stalinisé, il s’agissait de la première phase de la lutte : tout d’abord vaincre le fascisme. Une deuxième phase de la lutte mettrait à l’ordre du jour la combat pour le socialisme. Cela a dans les faits signifié que le Front Populaire s’est retourné contre les aspirations révolutionnaires de la base de la société.

    La soulèvement de Franco et des fascistes contre les masses révolutionnaires a finalement pu l’emporter, mais il a fallu des années. Sans la lutte héroïque des travailleurs et leur soutien international, Franco aurait probablement immédiatement pris le pouvoir. Les travailleurs ont développé leurs propres milices et même organisé leurs propres soins de santé. Barcelone a été reprise en 24 heures par ces milices agissant comme une véritable armée de libération sociale, ce qui a conduit à une situation de double pouvoir. La classe ouvrière avait le potentiel d’étendre et de consolider cette prise de pouvoir, mais elle s’est heurtée aux autorités du Front Populaire qui voulaient rester dans les limites du capitalisme. À cette fin, le gouvernement a brisé les milices ouvrières et a repris le contrôle de certains endroits stratégiques contre les travailleurs. A ce titre, la conquête sanglante de la centrale téléphonique de Barcelone en mai 1937 a constitué un point tournant. La centrale était gérée par les travailleurs, sous une forte influence du syndicat anarchiste CNT.

    La situation est évidemment différente aujourd’hui. Mais nous devons tirer la leçon que les alliances et coalitions avec des partis capitalistes sont utilisés pour défendre les intérêts de la bourgeoisie et non pas ceux de la classe ouvrière. Des coalitions de forces de gauche avec des partis austéritaires pour au final appliquer elles-mêmes des économies budgétaires sont désastreuses pour les conditions de vie de la majorité de la population, et elles ne peuvent pas stopper l’extrême droite, au contraire. Mais il ressort de l’expérience espagnole de 1936 que la classe ouvrière dispose d’une puissance tout bonnement phénoménale. Pour peu qu’elle soit organisée et qu’elle développe sa propre alternative sur cette base, rien ne peut lui résister. Cela vaut toujours à l’époque actuelle.

    100 ans après les «Pâques Sanglantes»

    Le deuxième orateur était Paul Murphy, membre du Parlement irlandais et l’un des principaux dirigeants de la campagne contre la taxe sur l’eau. Des commentateurs de presse irlandais l’ont appelé le «Boris Johnson irlandais» à cause de son opposition à l’Europe du capital. La comparaison est bien entendu parfaitement erronée : il y a peu de choses en commun entre un populiste réactionnaire de Londres et un défenseur intransigeant des intérêts de la classe ouvrière.

    Le soulèvement irlandais de Pâques 1916 était une révolte contre l’impérialisme britannique. Mais selon le dirigeant socialiste James Connolly, il pouvait également mettre le feu à la mèche d’une révolte européenne contre la guerre pour renverser la classe dirigeante brutale. La justesse de cette perspective ne deviendra apparente qu’un an plus tard, lorsque la Révolution russe a conduit à une vague révolutionnaire dans toute l’Europe. En Irlande aussi le soutien fut énorme pour la Révolution russe, avec des réunions de masse, des occupations d’usines et une période révolutionnaire qui allait durer jusqu’en 1923.

    Malheureusement, le soulèvement de Pâques de 1916 était prématuré et la base sur laquelle il reposait trop limitée pour obtenir une victoire. Ses différents dirigeants ont été exécutés, parmi lesquels James Connolly. La classe ouvrière s’est donc retrouvée sans direction lors de la période révolutionnaire qui a suivi 1917. Connolly et ses associés étaient particulièrement impatients. Ils n’ont pas adopté de position politiquement indépendante de la classe ouvrière, mais ont au contraire soutenu une déclaration nationaliste bourgeoise. Connolly, qui était président du plus grand syndicat, n’a pas appelé à la grève générale parce qu’il savait qu’il serait isolé. Sa réaction peut se comprendre en raison du désespoir et de la désillusion consécutive à la trahison de la direction de la Deuxième Internationale qui avait décidé de rejoindre la barbarie de la guerre mondiale au lieu de s’y opposer.

    Cela confirme par la négative tout l’intérêt pour un parti révolutionnaire de disposer d’une direction collective ainsi que la nécessité de l’internationalisme révolutionnaire. Au sein de la Deuxième Internationale, Connolly se tenait aux côtés de Lénine & Co mais, après 1914, il n’a plus eu aucun lien avec ses alliés dans d’autres pays. Il appartenait toutefois à cette petite minorité de dirigeants de gauche qui ne se sont pas compromis dans la trahison et se sont opposés à la guerre, à l’instar d’autres dirigeants tels que Lénine, Trotsky, Luxembourg, Liebknecht et l’Ecossais John MacLean. Connolly s’était précédemment prononcé contre l’adhésion de socialistes à des gouvernements capitalistes. Lors du congrès de la IIe Internationale de 1900, une discussion avait éclaté au sujet de la participation des sociaux-démocrates français au gouvernement de 1898. Pour Kautsky, il s’agissait d’une question de tactique et non de principe. Connolly lui a répondu que les masses révolutionnaires ne devait pas accepter de «fonctions gouvernementales qu’ils n’avaient pas obtenues sur base de leurs propres forces.»

    Cette indépendance de la classe ouvrière est une question fondamentale pour la victoire des mouvements sociaux. C’est ce que nous avons encore pu constater dans le combat contre la taxe qui visait à en finir avec la gratuité de l’eau en Irlande. Tandis que d’autres ont recherché à conclure une unité par le sommet en essayant d’attirer des parties de l’establishment, nous avons défendu des méthodes radicales reposant sur la base en appelant à une campagne de non-paiement de la taxe dirigée par des activistes locaux. Avec actuellement 73% de la population ayant refusé de payer la dernière facture, il est clair que cet appel et l’organisation du boycott de masse a été d’une grande importance. La suspension de la taxe d’eau (survenue après la tenue des dernières élections anticipées) est une défaite majeure pour le gouvernement et une source de confiance pour la classe ouvrière. Cela instaure l’idée que des victoires sont possibles. Cela sera utile autour d’autres thèmes, comme au sujet du droit à l’avortement, toujours illégal en Irlande.

    Une commentateur bourgeois a écrit dans un journal à diffusion nationale qu’une «petite clique de trotskystes clique qui défend ouvertement le renversement du système politique réussit à déterminer l’agenda politique.» Pour la classe dirigeante, notre position est en effet effrayante. D’où la répression que subissent les militants qui s’opposent à la taxe sur l’eau. En avril prochain se déroulera un procès contre les activistes de Jobstown. Ces militants, parmi lesquels Paul Murphy lui-même et deux conseillers locaux de l’Anti-Austerity Alliance, sont accusés de «séquestration» par l’ancienne vice-Premier ministre Joan Burton dont la voiture a été bloquée pendant deux heures à cause d’une manifestation spontanée. Les arrestations, survenues un mois après notre victoire lors d’une élection parlementaire intérimaire, étaient une manière pour l’establishment d’envoyer un signal clair : «n’allez pas plus loin!» Le procès d’avril prochain prévoit des peines allant jusqu’à l’emprisonnement à vie ! Nous mènerons campagne avec acharnement, tant en Irlande qu’au niveau international, contre cette répression politique. Comme Connolly l’avait fait remarquer : «Nous devons mettre en garde la classe dirigeante: vous pouvez nous emprisonner ou nous assassiner. Mais à partir de prison ou du cimetière, nous continuerons à construire la force par laquelle vous serez assommés. »

    80 ans après la grève générale de 1936 en France

    En 1936, la France a été agitée, dans une période de révolution et de contre-révolution, comme l’a noté Leila, de la Gauche Révolutionnaire. France avait été plus tardivement affecté par la crise mais elle a connu une explosion du nombre de chômeurs. Jusqu’à un million de Français sont devenus sans emploi. Cela a conduit à de grandes marches de chômeurs.

    En février 1934, des milices fascistes ont tenté de prendre le pouvoir avec des groupes de droite. Ils ont marché sur le parlement. La journée fut marquée par des émeutes et des morts. Les contre-révolutionnaires ont éveillé le mouvement ouvrier et un mouvement antifasciste s’est développé. L’appel à une réponse forte contre la menace fasciste a été utilisé pour constituer un Front Populaire entre les dirigeants sociaux-démocrates et ceux du Parti communiste avec le Parti radical, un parti bourgeois.

    Le Front Populaire n’a pas cherché à renforcer la lutte révolutionnaire pour un autre système, l’objectif était de sauver le système capitaliste et l’Etat bourgeois. Pourtant, de nombreux travailleurs se sont sentis encouragés par le Front Populaire et par le gouvernement du Front Populaire. Plus d’actions contre les patrons ont eu lieu. En mai 1936, un grand mouvement de grève a commencé au Havre après le licenciement de deux travailleurs. Ce mouvement de grève a été caractérisé par des actions de masse, y compris à l’initiative de travailleurs peu rémunérés. Les serveurs des cafés se sont par exemples mis en grève.

    Le Premier ministre Léon Blum a reconnu que des concessions étaient nécessaires, d’autant plus que l’on craignait que la grève devienne un véritable mouvement révolutionnaire sur lequel les directions syndicales n’auraient plus de prise. L’élite dirigeante a pris peur parce qu’elle a pu voir de ses yeux la puissance du mouvement ouvrier. Les directions des partis communiste et sociaux-démocrates ont cherché à entraver la poursuite du mouvement à partir de leurs positions au gouvernement. Le Parti communiste a défendu que la révolution n’était pas à l’ordre du jour parce qu’il fallait tout d’abord combattre le fascisme.

    La menace de la révolution a conduit à des concessions importantes telles que les congés payés, la semaine de travail des 40 heures et la reconnaissance des droits syndicaux. Le mouvement fut également une source d’inspiration pour d’autres mouvements, y compris le mouvement de grève générale révolutionnaire en Belgique en mai-juin 1936. Bien plus était possible à obtenir à partir du mouvement de grèves de 1936, mais il aurait alors fallu une direction révolutionnaire capable de mener le combat pour arracher le pouvoir des mains de l’élite capitaliste.

    Apprendre des leçons du passé pour vaincre à l’avenir !

    Le meeting a été clôturé par Peter Taaffe, du Secrétariat international du Comité pour une Internationale Ouvrière. Il a souligné l’importance d’étudier les mouvements du passé à tous les niveaux de notre organisation afin de renforcer le cadre de nos partis afin d’être en mesure de gagner la bataille. Dans une période turbulente telle qu’aujourd’hui, comme l’a encore illustré le coup d’Etat manqué en Turquie, d’autres développements sociaux importants ne sont pas inimaginables.

    Aujourd’hui, la conscience, y compris parmi l’avant-garde du mouvement ouvrier, a considérablement reculé par rapport aux années 1930. A ce moment-là, l’idée de former une coalition avec des partis bourgeois était immédiatement assimilée à une trahison. La situation est différente aujourd’hui. Beaucoup peuvent considérer qu’une telle coalition serait un pas en avant, un moyen d’instaurer des politiques progressistes au moins partiellement. Nous avons besoin de regarder ces expériences historiques dans leur contexte, mais aussi d’en tirer les leçons pour aujourd’hui.

    En France et en Espagne, nous avons vu en 1936 que les graines de la révolution étaient présentes. Trotsky avait fait remarqué qu’en Espagne il n’y avait pas eu une, mais au moins dix opportunités révolutionnaires. Ce potentiel n’a pas été exploité, à cause de la tactique du Front Populaire et d’autres facteurs. Selon Trotsky, le Front Populaire a agit comme un briseur de grève pour stopper la radicalisation du mouvement. Le caractère inachevé des révolutions de 1936 a fait dévier l’Histoire. Le massacre de la seconde guerre mondiale aurait pu être évité en cas de victoire de la révolution en France et en Espagne.

    Une des principales raisons de ce caractère inachevé a été l’imposition d’un Front Populaire par en haut. La prise du pouvoir par les nazis en Allemagne fut un choc pour le mouvement ouvrier et a conduit à une aspiration unitaire. Trotsky a réitéré son appel au front unique: marcher séparément, frapper ensemble. En d’autres termes : unité d’action, tout en maintenant ses propres programmes et propositions. Au lieu de cela, le Parti communiste a préconisé une caricature d’unité, y compris avec les radicaux français envers lesquels les masses n’avaient à juste titre aucune confiance.

    Les mouvements de 1936 ont été stimulés par le choc de l’arrivée au pouvoir du régime nazi en Allemagne, mais aussi par le contexte économique. Ainsi, les salaires des travailleurs français avaient diminué de 30% entre 1931 et 1936. En 1936, les partis du Front populaire recueillaient 5,5 millions de voix contre 4,5 millions pour la droite. Les radicaux avaient perdu un demi-million de voix, tandis que le Parti communiste avait doublé son résultat.

    Le mouvement de masse en France était énorme: 500.000 personnes avaient participé à un rassemblement pour commémorer la Commune de Paris. Le mouvement de grève de mai et juin a impliqué 3 millions de travailleurs, soit bien plus que le nombre de syndiqués. Le Premier ministre Léon Blum s’est retrouvé dans une position difficile. Il a fait remarqué qu’il craignait être dans la même position que Kerenski en Russie et que la situation conduirait à l’arrivée d’un Lénine français.

    Ce mouvement a eu un impact international, jusqu’en Allemagne. Tout d’abord, la presse allemande a parlé du «chaos» des grèves françaises. Mais quand les travailleurs ont commencé à prendre confiance et à se sentir enthousiasmés, toutes les nouvelles venues de France ont été censurées. Un mois plus tard à peine, la question du pouvoir était posée en Espagne. Une victoire dans ces deux pays aurait pu poser les bases d’une fédération socialiste, ce qui aurait eu un impact dans toute l’Europe et au-delà.

    Il était alors possible aux travailleurs de prendre le pouvoir de manière relativement pacifique. Si cela n’a pas été le cas, cela est dû à l’attitude de la direction du mouvement ouvrier. Le Parti communiste a fait remarquer qu’il «fallait savoir finir une grève», slogan qui sera répété par le PCF en 1968. Pourtant, des concessions importantes ont été arrachées, même si celles-ci ont été rapidement minées par l’inflation. En 1938, la social-démocratie a disparu du gouvernement.

    Les dirigeants du mouvement ouvrier ont à peine tiré les leçons de ces évènements. Au Chili, en 1973, les mêmes erreurs ont été répétées avec des conséquences sanglantes. Il est nécessaire d’être intransigeant en termes de coalitions et de refus d’appliquer la politique bourgeoise. Les coalitions avec les partis bourgeois sont similaires à la relation qu’un cavalier entretient avec son cheval, mais c’est la bourgeoisie qui est en selle et tient les rênes en mains. Mais il faut bien entendu toujours expliquer cette attitude de façon tactique. Il suffit de penser à la façon dont Lénine avait articulé ses slogans contre le gouvernement provisoire en Russie après février 1917: «A bas les 10 ministres capitalistes», plutôt que «A bas le gouvernement provisoire.»

    Dans la nouvelle période d’instabilité mondiale et de recherche d’alternatives qui nous fait face, le mouvement ouvrier a d’énormes défis à relever. Fort de l’expérience du passé récent et un peu plus lointain, nous pouvons relever ces défis et développer dans ce cadre des tactiques combatives ainsi qu’un programme avec lequel nous pouvons vaincre.

  • [PHOTOS] École d'été du Comité pour une Internationale Ouvrière

    cwi_introLa semaine dernière, quelque 330 révolutionnaires socialistes issus de 34 pays se sont réunis 6 jours durant pour partager leurs analyses politiques. Ces militants marxistes venaient d’Europe, mais aussi du Sri Lanka, d’Inde, de Malaisie, de Hong Kong, de Taiwan, d’Israël/Palestine, de Turquie, du Soudan, de Côte d’Ivoire, du Nigeria, d’Afrique du Sud, d’Australie, des Etats-Unis, du Brésil, du Canada et du Québec. Une belle illustration de la force du Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge. Ces discussions intenses sont d’une aide cruciale pour préparer le CIO et ses sections aux changements rapides et fondamentaux dans la conscience de larges couches de la population afin d’aider à organiser la colère des masses en direction d’une transformation socialiste de la société. Nous reviendrons sur différents thèmes abordés durant cette école d’été au cours des semaines à venir. L’événement a pris place à Louvain à l’invitation des Étudiants de Gauche Actifs.

    Ecole d'été du CIO - 2016

  • Soudan : solidarité avec les luttes des étudiants!

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    Pour la libération immédiate de tous les étudiants arrêtés !

    Alternative Socialiste Soudan et le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL est la section belge) apportent leur solidarité pleine et entière aux étudiants et à tous ceux qui se sont opposés à la décision de vendre le terrain de l’Université historique de Khartoum et sont héroïquement descendus dans la rue pendant plusieurs jours pour exprimer leur mécontentement.

    Déclaration d’Alternative Socialiste (CIO-Soudan)

    La décision de ce gouvernement est dans la logique de son acharnement à vendre pratiquement tout ce qui a de la valeur pour le peuple soudanais, et ce peu importe les intérêts de la majorité de la population. Cette décision, qui a fuité via le ministère du tourisme du pays, a déchaîné la colère des étudiants et fait suite à une série d’attaques sur le système éducatif.

    Nous déclarons notre rejet total de cette décision et condamnons fermement toute forme de violence d’État et d’oppression utilisée contre la communauté étudiante – ou contre toute autre section de la population.

    Nous condamnons l’arrestation arbitraire de dizaines d’étudiants. Nous condamnons l’usage de gaz lacrymogène et de flash-balls par les forces de sécurité et l’envahissement du campus par la police.

    Ces mesures ont pour objectif d’empêcher le développement de manifestations pacifiques. Et d’étouffer le mouvement avant qu’il n’inspire d’autres sections de la populations soudanaise : les jeunes, les pauvres et les travailleurs, qui en ont tous marre de la pauvreté grandissante et du manque de droits démocratiques dans notre pays.

    Nous soutenons entièrement l’appel du Syndicat des Professeurs de l’Université qui appelle « tous les secteurs du peuple soudanais à résister » et à « rejeter la manière dont l’État joue avec les trésors de la nation ».

    Nous revendiquons

    • la libération inconditionnelle et immédiate de tous les étudiants arrêtés, et le retrait des forces d’État du campus
    • l’organisation d’actions résolues et organisées par les étudiants, les professeurs et les travailleurs pour défendre leur université
    • la tenue d’une enquête entièrement indépendante de la décision de vendre l’Université de Khartoum
  • Élections irlandaises. L'establishment en déroute tandis que la gauche progresse

    Paul_AAA_01Paul Murphy et Ruth Coppinger sont réélus tandis que Mick Barry fait son entrée au Parlement

    Le gouvernement irlandais de coalition du Fine Gael et du Labour Party (Parti Travailliste) a reçu une véritable claque à l’occasion des élections générales de ce 26 février. La profonde colère de classe ressentie contre la politique d’austérité et, plus particulièrement, contre la trahison du Parti Travailliste a poussé les électeurs à infliger une cuisante et humiliante défaite à ces deux partis. Le résultat n’est pas encore connu pour certains derniers sièges, mais les résultats déjà connus montrent que le Labour a perdu au moins les trois quarts de ses sièges et n’a remporté que 6,6% des votes de première préférence (selon le principe du scrutin à vote unique transférable, NDT), soit une baisse de près de 20% par rapport à 2011. Le Fine Gael (FG) a perdu plus de 10% et plus de 20 sièges. Le paysage politique est totalement chamboulé et fragmenté, avec également la montée en puissance d’une nouvelle gauche socialiste.

    Par Danny Byrne, Comité pour une Internationale Ouvrière

    “Laissez la relance économique se poursuivre”

    Les partis gouvernementaux ont mené une campagne électorale désastreuse. En dépit des sondages qui n’ont pas montré clairement de perspective d’un gouvernement alternatif, le soutien du FG et du Parti Travailliste a systématiquement baissé au fur-et-à mesure qu’approchait le jour du scrutin. Les partenaires gouvernementaux ont cherché à se présenter comme la seule option viable en menaçant les électeurs du chaos que représenterait n’importe quel autre choix à la «stabilité» qu’ils pouvaient seuls garantir.

    Ils n’ont cessé de répéter : «laissez la relance économique se poursuivre», selon l’idée que le gouvernement serait parvenu à extraire l’économie irlandaise du marasme et qu’il devait par conséquent être autorisé à poursuivre son travail. Ce slogan a connu un flop retentissant.

    Ainsi que l’a expliqué l’Anti Austerity Alliance (au sein de laquelle est activement engagé le Socialist Party – section du Comité pour une Internationale Ouvrière en République irlandaise et parti-frère du PSL, NDT), ce discours basé sur une reprise économique contrastait massivement avec la réalité et l’atmosphère présente dans les quartiers ouvriers du pays. Ces communautés ont été durement frappées et dévastées par les années successives de politique d’austérité durant la récession, mais la «reprise» du capitalisme irlandais leur est passée au-dessus de la tête. Tous les avantages de cette reprise ont été empochés par le 1% au sommet de la société alors que les conditions de vie de la majorité de la population stagnaient.

    Plutôt que d’inspirer la foi dans les partis au pouvoir, ce slogan et cette idée ont plutôt renforcé les sentiments d’amertume et d’injustice parmi les masses aux prises avec la lutte quotidienne pour parvenir à joindre les deux bouts et face au constat des inégalités profondément ancrées dans cette prétendue reprise économique.

    Voilà la toile de fond derrière les malheurs et misères du gouvernement aux élections. Les menaces de «la stabilité ou le chaos» n’ont en rien amenuisé l’ardente volonté de connaitre un changement. L’état d’esprit anti-establishment qui existe dans la classe ouvrière en Irlande était suffisamment enraciné que pour vivement couper court au chantage et à l’alarmisme du gouvernement.

    Une crise sans précédent de l’establishment politique

    Ces élections plongent le capitalisme irlandais dans une crise profonde, selon des lignes déjà observées dans d’autres pays européens touchés par la crise, comme l’Espagne et la Grèce. Les partis de la domination capitaliste sont en crise après avoir subi le test de la pratique et ne peuvent tout simplement plus continuer à arriver au pouvoir en alternance pour assurer la «stabilité» du système de marché.

    En Irlande, cela s’exprimait historiquement par la domination de deux partis conservateurs de droite, le Fianna Fail et le Fine Gael, aux côtés du Parti Travailliste, l’ancien parti social-démocrate. Ces partis ont érgulièrement monopolisés à eux seuls environ 90% de l’espace électoral. Mais cette fois-ci, le Fianna Fail et le Fine Gael ont obtenu moins de 50% des voix ensemble tandis que le Parti Travailliste était décimé. Les suffrages restants sont fortement dispersés, avec 30% des voix en faveur d’indépendants et de petits partis et un peu moins de 14% pour le Sinn Fein.

    Cela ouvre une grave crise politique. À l’heure actuelle, la seule majorité gouvernementale qui semble viable serait composée du Fine Gael et du Fianna Fail, une espèce de «grande coalition» à l’irlandaise. Ces deux partis ont, pour l’instant, exclu qu’un tel scénario puisse voir le jour pour des raisons politiques (ils ne veulent pas voir dominer une plus forte opposition anti-establishment). Mais la pression en faveur de ce scénario sera toutefois intense de la part de certaines couches de l’établissement, y compris au sein de ces deux partis. Diverses possibilités ont déjà circulé, comme celle d’une alternance des deux partis au poste de «Taoiseach» (Premier ministre) ou encore celle d’un gouvernement minoritaire du Fine Gael avec le soutien du Fianna Fail. De nouvelles élections pourraient également être convoquées dans ces prochains mois.

    Le Sinn Fein

    Le Sinn Fein a renforcé son soutien électoral ainsi que son nombre de sièges, mais bien en-deçà des attentes. L’an dernier, il avait dépassé les 20% dans les sondages et était même considéré capable de contester la place du Fianna Fail comme second parti du pays. Sa direction se présentait comme le potentiel leader du prochain gouvernement. Mais il s’est retrouvé avec moins de 14% des voix, soit environ 10% derrière le FF, et a même perdu un certain nombre de circonscriptions clés, y compris au bénéfice de la gauche socialiste.

    Traqué par la presse et les partis de l’établissement au sujet de questions historiques et de sécurité, le Sinn Fein a fait l’effort de courtiser les faveurs de l’establishment pour prouver qu’il pouvait être «responsable». Alors qu’il voulait se présentait comme une véritable alternative à gauche, il a limité son programme électoral à «l’espace fiscal» autorisé par les règles restrictives de la troïka européenne, excluant ainsi dans les faits l’arrivée d’un véritable changement tel que désiré par les travailleurs. Il a également courtisé les partis de l’establishment en tant que potentiel partenaire de coalition, refusant même d’exclure de conclure un accord avec le FF (une possibilité rendue impossible par la réalité des résultats électoraux).

    Sur la question clé de la nouvelle taxe qui vise à en finir avec la gratuité de l’eau, qui a déclenché un mouvement de masse au cours de ces dernières années, le Sinn Fein s’est vu exposé au grand jour et même dépouillé par la véritable gauche, en particulier par l’Anti Austerity Alliance. Les travailleurs et les jeunes les plus conscients, ceux qui ont joué un rôle actif dans le mouvement de masse contre la taxe sur l’eau et l’austérité de manière plus générale, ont eu tendance à favoriser ceux qui avaient construit le mouvement et l’avaient dirigé sur ceux qui avaient limité leurs efforts à une timide assistance parlementaire. C’est ce qu’illustrent les résultats électoraux et les gains substantiels pour l’Anti Austerity Alliance (AAA) et le Socialist Party (parti-frère du PSL, NDT) dans les circonscriptions clés que sont Dublin Ouest, Dublin Sud-Ouest et Cork North Central.

    Croissance de la gauche socialiste et remplacement du Parti Travailliste

    Paul Murphy sera en Belgique le 9 avril, à l'occasion de notre journée
    Paul Murphy sera en Belgique le 9 avril, à l’occasion de notre journée Socialisme 2016.

    La crise capitaliste actuelle a conduit à la disparition du Parti Travailliste fondé par le marxiste James Connolly, devenu depuis lors un vicieux instrument au service des patrons et des marchés. Mais la situation actuelle est aussi marquée par l’émergence d’une nouvelle gauche dans laquelle les socialistes révolutionnaires jouent un rôle clé et qui est d’ores et déjà prête pour de nouvelles percées.
    L’AAA, en alliance avec People Before Profit (PBP), a constitué le plus sérieux défi de la gauche à l’échelle nationale de l’histoire de l’Etat dans ces élections, en se présentant dans plus de 30 circonscriptions. L’alliance a remporté 4% des votes nominatifs de premier choix en ne se présentant que dans un peu moins d’un tiers des circonscriptions. Il s’agit d’un excellent résultat pour une nouvelle initiative socialiste combattive.

    Au moment décrire cet article, il semble que L’Anti Austerity Alliance a réélu avec succès les membres du Socialist Party Ruth Coppinger (Dublin Ouest) et Paul Murphy (Dublin Sud-Ouest) tout en réalisant une percée impressionnante en parvenant à faire élire un autre membre du Socialiste Party, Mick Barry, à Cork Nord-Central. Il s’en est également fallu de peu (270 voix) qu’un siège soit également conquis dans la ville de Limerick avec Cian Prendiville, ce qui aurait été le choc des élections. Cela provient de la campagne fantastique qui a été menée mais aussi de la reconnaissance du rôle de premier plan joué par le Socialist Party et l’AAA dans la construction du mouvement contre la taxe sur l’eau.

    L’alliance People Before Profit semble avoir également remporté 3 sièges au moment d’écrire cet article, ce qui signifie qu’un bloc de 6 députés pourra être constitué. Cette plate-forme sera d’une aide précieuse pour la lutte contre l’austérité du prochain gouvernement.

    Un gouvernement de coalition Fine Gael – Fianna Fail serait désastreux pour la classe des travailleurs en Irlande. Les mouvements de masse qui ont ébranlé le précédent gouvernement devront redoubler d’efforts. Le Socialist Party et l’AAA orienteront leur attention vers la construction de ces mouvements afin d’assurer l’abolition de la taxe sur l’eau et d’arracher un refinancement public massif des soins de santé, de l’enseignement, des logements et l’amélioration des conditions de vie des masses.

    Cette lutte doit nécessairement étendre ses objectifs au-delà de «l’espace fiscal» des capitalistes et de la troïka. L’économie doit être réorientée pour satisfaire les besoins de la population au lieu des profits de quelques-uns. Seules des politiques de type socialiste, basées sur la propriété publique démocratique des secteurs clés de l’économie, représente une alternative au règne des multinationales. Le soutien pour de telles politiques peut rapidement se développer avec l’aide de la nouvelle gauche socialiste combattive qui se lève pour remplacer les vendus du Parti Travailliste.

  • [VIDEO] Irlande: Meeting réussi de l'AAA-PBP

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    Vous trouverez ci-dessous la vidéo des prises de parole des députés Paul Murphy et Ruth Coppinger (membres de l’Anti Austerity Alliance et du Socialist Party) lors d’un meeting organisé par l’Anti-Austerity Alliance/People Before Profit, à Dublin tout juste après qu’une manifestation de masse de dizaines de milliers de personnes ait à nouveau protesté contre la nouvelle taxe sur l’eau. Les élections générales se dérouleront demain.

  • [VIDEO] Référendum britannique sur l'UE: que doivent en penser les marxistes ?

    Lors du weekend 'Socialisme 2015' qui a pris place à Londres en novembre de l'an dernier, une discussion avait été organisée au sujet du référendum prévu en Grande-Bretagne concernant l'Union européenne. Notre camarade Hannah Sell y a développé l'approche défendue par notre parti-frère en Angleterre et au Pays de Galles, le Socialist Party.

  • Grande-Bretagne. La police a infiltré le Socialist Party

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    Hier, les sites internet du Guardian et de la BBC ont dévoilé hier que «Carlo Neri», tel que nous l’avons connu, a infiltré le Socialist Party de 2001 à 2006 pour le compte la Metropolitan Police’s Special Demonstration Squad (SDS, équipe spéciale d’intervention en manifestation de la police métropolitaine). Ce n’est malheureusement pas surprenant.

    Déclaration de presse du Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Angleterre et au Pays de Galles)

    C’est très loin d’être la première révélation de ce type. En 2013, Peter Francis a révélé qu’il a également infiltré le Militant Labour, organisation qui est aujourd’hui le Socialist Party (et constituait à l’époque l’aile marxiste au sein du Parti Travailliste, NDT) au nom de la SDS. Francis a également admis avoir infiltré Youth Against Racism in Europe (YRE, Jeunes contre le racisme en Europe), une organisation de jeunesse démocratique dans laquelle nous avons été impliqués.

    D’autres preuves des tentatives répétées visant à espionner le Socialist Party ont été révélées en 2002 dans un documentaire de la BBC (intitulé “True Spies”) qui avait mis en lumière que la police du West Midlands avait espionné Dave Nellist, qui est toujours aujourd’hui membre du Socialist Party, au moment où il était député du parti travailliste en tant que Militant Labour.

    Lois Austin, membre du Socialist Party et porte-parole de Youth against Racism in Europe (YRE) et membre de la Commission d’enquête Pitchford sur les infiltrations policières :

    YRE_inflitration
    Une des nombreuses actions menées par YRE

    « Ce n’est là que la dernière de toute une série de scandales ayant révélé que la police a utilisé ses ressources afin d’infiltrer des organisations de gauche démocratiques. Une des principales campagnes de YRE concernait le meurtre de Stephen Lawrence (un assassinat qualifié d’être « l’un des plus évidents meurtres raciaux jamais résolu », NDT). Il a fallu 18 ans à la police pour condamner ses meurtriers (une enquête publique suite à ces évènement conduite sous la supervision du juge Macpherson en vint à conclure que la police était « institutionnellement raciste », NDT) mais nous voyons maintenant qu’elle consacrait ses ressources à l’espionnage de militants antiracistes, y compris en essayant de couvrir de boue la famille endeuillée de Stephen Lawrence.

    « En agissant de la sorte, la police a causé une détresse indicibles aux familles dont le nom des enfants décédés ont été utilisés par les agents infiltrés ainsi qu’aux femmes qui ont construit des relations avec ces hommes qui, à leur insu, étaient en réalité des agents de police sous couverture.

    « Il n’y avait aucune raison d’infiltrer YRE ou Militant Labour. Nous avons publiquement annoncé nos évènements, la police n’avait qu’à lire nos tracts et nos journaux ou à assister à nos réunions publiques pour savoir ce qui se passait. »

    L’ancien député Dave Nellist a ajouté :

    Former Coventry MP and staunch socialist Dave Nellist gave a rousing speech to the protesters. Picture by Jon Mullis 49.010.026.cov.jm7 (www.buyphotos247.com)
    L’ancien député de Coventry Dave Nellist

    « Quand sont apparues ces révélations concernant l’espionnage de la police, le gouvernement s’est vu forcé de réagir en mettant en place la Commission d’enquête Pitchford sur l’espionnage policier. Cela est le bienvenu, mais c’est insuffisant.

    « La Commission d’enquête de Lord Pitchford devra passer outre les tentatives de masquer la réalité. Il est injustifiable que des policiers infiltrés aient espionné un député démocratiquement élu en raison de sa défense d’opinions de gauche. Nous exigeons de connaître les noms de tous les agents « sous couverture », c’est la seule manière de découvrir la pleine mesure de ce qui s’est produit.

    « Nous exigeons également que le mandat de la Commission d’enquête soit étendu à l’Ecosse.

    « Mais à côté de cette Commission d’enquête, le mouvement des travailleurs et les syndicats doivent organiser leur propre enquête indépendante, composée de représentants du mouvement syndical et des groupes antiracistes et écologistes qui ont subi des infiltrations. Une telle enquête pourrait également aller au-delà du rôle de la police et aussi déterminer d’où provenaient les ordres et quel a été le rôle du gouvernement lui-même.

    « Nous refusons de dire que de telles infiltrations sont choses du passé. La surveillance des manifestants pacifiques a considérablement augmenté dans la période récente. Nous exigeons de savoir ce que les Carlo Neris d’aujourd’hui sont en train de faire.

    «Aujourd’hui, une nouvelle génération commence à s’impliquer dans des campagnes contre l’austérité, contre le racisme et contre la guerre. Quelle que puisse être l’ampleur des infiltrations policières, cela ne pourra pas empêcher ce fait. La remise en cause des intérêts que servent la Loi et la police, au côté de revendications visant à les rendre démocratiquement responsables, sera un aspect important des campagnes actuelles et futures. »

  • [VIDEO] Paul Murphy interviewé par Tariq Ali sur Tele Sur

    Paul_telesurLa chaîne Tele Sur a été lancée au Venezuela en 2005 à l’initiative du président défunt Hugo Chavez, en partenariat avec l’Argentine, l’Uruguay et Cuba dans l’objectif de contrecarrer l’hégémonie d’une information néolibérale et dépendante des intérêts de l’impérialisme américain.

    L’écrivain britannique Tariq Ali y anime une émission, The World Today with Tariq Ali, dans le cadre de laquelle il a interviewé notre camarade Paul Murphy, député irlandais membre de notre parti-frère en république irlandaise le Socialist Party ainsi que de l’Anti Austerity Alliance (AAA). Ce dernier aborde la situation actuelle en Irlande et démasque la réalité de la situation derrière le prétendu “miracle” irlandais sorti de l’austérité drastique imposée par les politiciens traditionnels du pays et par la Troïka.

    Ce mensonge néolibéral d’un pays sorti de la crise grâce aux mesures de la Troïka vise à aider l’application de cette logique austéritaire ailleurs. La réalité, c’est qu’un nombre impressionnant de jeunes a quitté le pays, que la pauvreté a augmenté,… Une nouvelle taxe visant à en finir avec la gratuité de l’eau a cristallisé toute la colère et a donné lieu à de nombreuses mobilisations impressionnantes. Paul Murphy revient sur tout ceci ainsi que sur les élections générales à venir, qui risquent d’être un véritable séisme politique pour l’establishment capitaliste.

  • Kshama Sawant prête serment à Seattle

    Inauguration-1024x682Le Seattle City Hall était rempli d’une petite foule de 400 personnes ce lundi pour assister à la prestation de serment du nouveau Conseil de la ville. Cris et applaudissements ont surgi de la salle alors que certains élus utilisaient leur discours pour aborder la nécessité de s’en prendre à la crise des logements abordables, à la crise des sans-abris et à la brutalité policière.

    Mais l’écho le plus chaleureux fut réservé à la conseillère Kshama Sawant.

    Des centaines de milliers de dollars avaient été dépensés par les grandes entreprises et l’establishment capitaliste pour tenter d’éviter la réélection de cette conseillère ouvertement socialiste à Seattle. Ce fut un échec. Kshama Sawant a été réélue en recueillant le score décisif de 56% des voix, en ayant su s’attirer le soutien écrasant des travailleurs, des jeunes et des personnes de couleur.

    Chaque membre du Conseil choisit auprès de qui il prête serment. Kshama été assermentée par Sahro Farah et Osman Osman, deux locataires courageux qui ont fait face à un propriétaire sans scrupules qui a tenté d’augmenter leur loyer de plus de 100% et qui a été forcé de reculer face à l’indignation de la collectivité. Sahro et Osman constituent eux-mêmes des exemples stimulants de ce qui est possible d’arracher dès lors que nous nous organisons.

    Les discours d’entrée en fonction ont illustré à quel point les deux ans du précédent mandat de Kshama avaient réussi à faire basculer le débat vers la gauche. Encore une fois, la prise de parole de Kshama a appelé les travailleurs à s’organiser et à lutter pour un autre monde, un monde socialiste.

    Voici le texte de son discours.


     

    “Soeurs et frères.

    “Le socialisme arrive.

    “A travers les Etats-Unis et globalement, les jeunes et les travailleurs rejettent les politiques favorables aux grandes entreprises et le capitalisme. Ils en ont marre des inégalités profondes, du racisme brutal et de la destruction écologique qui prévaut sous ce système.

    “Nationalement, Bernie Sanders mène une campagne éclatante comme Démocrate Socialiste en appelant à une révolution politique contre la classe des milliardaires.

    “Qu’est ce que le socialisme?”, se demandent des millions de personnes.

    “Une société socialiste placeraient au centre les gens et non les profits et privilégierait l’environnement sur le secteur pétrolier. Dans cette société, les ressources des grandes entreprises seraient placées sous gestion démocratique publique et rationnellement planifiées pour satisfaire les besoins de la société dans son ensemble.

    “Ce que nous avons construits à Seattle ces deux dernières années est un exemple de la manière dont les travailleurs peuvent s’organiser et riposter contre l’establishment capitaliste.

    “Nous n’avons pas tout gagné. Mais notre victoire pour l’imposition d’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure l’a démontré : la lutte paie.

    “Le système politique est cassé dans ce pays et dans cette ville. La vieille politique traditionnelle est incapable d’y faire quelque chose.

    “Je prends très au sérieux les dangers représentés par les politiciens de droite Républicains. Ils ne sont toutefois qu’une part du problème.

    “Au cours des décennies, Seattle a été dominé par l’establishment du parti Démocrate, ce qui a conduit à une crise du logement sans cesse plus inquiétante, à une croissance des inégalités de revenu, au plus grand fossé entre les genres du pays et à des forces de police innombrables.

    “Il est temps que quelque chose de neuf survienne. Les travailleurs ont besoin de leur propre parti politique qui se battra avec audace pour défendre leurs droits.

    “Le fait que je sois ici aujourd’hui est la preuve vivante que nous pouvons faire élire des représentants des travailleurs, même lorsqu’ils doivent faire face à des centaines de milliers de dollars de fonds des grandes entreprises. Des milliers de personnes ont contribué à ma campagne à hauteur de 10 dollars, 20, 50, et nous avons tous ensemble obtenu un record dans la levée de fonds pour une élection au Conseil de la ville de Seattle, sans le moindre penny issu des grands entreprises.

    “Seattle va continuer à représenter un puissant exemple du type de politique qui est non seulement nécessaire, mais aussi possible.

    “Dans cette belle ville, assombrie par les inégalités raciales et de revenu, l’année 2016 devrait être l’année qui marque la victoire de la majorité sociale sur l’avidité de quelques uns.

    “Nous ne pouvons pas attendre que l’Etat de Washington agisse ou d’être soutenus pas une décision de la Cour Suprême des années 1930.

    “Seattle peut et doit faire passer une taxe des millionnaires!

    “Il faut taxer les riches pour libérer les ressources dont nous avons besoin pour l’enseignement, le transport public et les services sociaux!

    “Les Etats-Unis sont le seul pays du monde industrialisé qui refuse aux travailleurs de disposer de congés parentaux, une étape essentielle pour l’égalité de genre. Nous devons faire passer une législation cette année qui peut accorder aux travailleurs de Seattle un minimum de 12 semaines de congés parentaux payés.

    “Nous avons besoin de logements abordables et de droits des locataires. La crise du logement ne sera pas solutionnée en aidant les entrepreneurs immobiliers à faire du profit.

    “Cela nécessite des mesures sociales solides comme un contrôle des loyers et le développement d’alternatives publiques au marché immobilier privé en construisant des milliers de logements sociaux.

    “Nous devons nous en prendre à la brutalité de la police et au contrôle au faciès – concrétiser le fait que ‘Black Lives Matter’ (référence au mouvement “les vies des noirs comptent” qui s’oppose aux meurtres et violences racistes de la police aux USA). Cela exige un bureau de surveillance démocratiquement élu avec pleins pouvoirs sur la police.

    “Nous devrions investir dans l’enseignement et des emplois avec un bon salaire, pas dans de nouvelles prisons pour jeunes!

    “Seattle est maintenant sur la voie d’appliquer un salaire minimum de 15 dollars de l’heure. Il y a quelques jours, le salaire minimum pour les travailleurs de McDonald et d’autres grandes entreprises a augmenté jusque $13. C’est bien, mais pas assez. Ces travailleurs ont aussi besoin d’une législation qui les protège contre les pratiques patronales abusives.

    “J’appelle tous les travailleurs qui cherchent à résister à l’agenda du grand capital de s’organiser.

    “Rejoignez moi ainsi que Socialist Alternative dans notre combat pour la justice sociale et économique.

    “Je terminerais avec les mots du grand combattant radical Martin Luther King Jr : “les maux du capitalisme sont aussi réels que les maux de l’impérialisme et les maux du racisme.” Il a également dit : “Appelez ça démocratie ou appelez ça socialisme démocratique, mais il doit y avoir une meilleure redistribution des richesses dans ce pays pour tous les enfants de Dieu.”

    “Soeurs et frères, voici le temps de rejoindre notre mouvement pour créer un monde meilleur.

    “Solidarité.”

  • Pakistan. Manifestation contre l’extrémisme religieux et l’intolérance

    pakistan_photo09Plus de 400 personnes, dont beaucoup de femmes et d’enfants, ont participé au rassemblement organisé en décembre dernier à l’initiative du Socialist Movement Pakistan (CIO) à Mir Pur Khas, dans la province de Sindh, contre l’extrémisme religieux et l’intolérance croissante. Des membres et sympathisants du SMP ont participé à l’évènement parmi lesquelles un grand nombre de femmes. Les médias de langue sindhi en ont largement fait écho.

    Par Hameed Channa, Socialist Movement Pakistan (SMP, section pakistanaise du Comité pour une Internationale Ouvrière au Pakistan)

    Les deux plus grandes chaînes de télévision sindhi ont couvert l’évènement à plusieurs reprises durant toute la nuit dans le cadre des principaux titres de l’actualité. Le rassemblement a commencé par une manifestation partie des locaux du SMP à Rahim Nagar pour ensuite défiler dans les artères principales du centre-ville et finir au club de la presse pour un meeting. Sur le trajet, le cortège s’est arrêté sur deux places pour de brèves interventions de camarades contre le développement de l’extrémisme religieux et l’intolérance accrue qui ont pris place dans la province de Sindh ces dernières années.

    Les participants portaient des drapeaux rouges et des bougies tout en scandant divers slogans opposés à l’extrémisme religieux, en faveur de la paix, contre l’intolérance et contre le sectarisme. Un imposant contingent de la police était présent tout au long du parcours afin de protéger les participants contre d’éventuelles attaques.

    Les camarades Hameed Channa, Sughra Khaskheli, Iqbal Narejo, Malik Nizamdin, Ghulam Qadir Murree, Sunder Channa, Afzal arain, Ramzan arain, Jamila, Samantha, Irum Qambrani, Sarmad Channa et Ghulam Muhammad Leghari ont pris la parole au meeting pour souligner la nécessité d’organiser une lutte politique contre l’extrémisme religieux et l’intolérance. Ils et elles ont déclaré que l’ensemble du pays est sous l’emprise de l’extrémisme religieux et de l’intolérance et que l’intervention militaire ne pourra pas résoudre ce problème.

    Si nous voulons mettre fin à la propagation des idées réactionnaires dans la société, il faut mettre fin aux causes profondes de cette épidémie. L’Etat doit fournir à chacun des services publics de base comme un enseignement moderne et scientifique, de bons soins de santé, des emplois de qualité, des logements accessibles tout en stoppant l’assaut néolibérale actuel mené contre la classe des travailleurs et les masses pauvres du pays. Il faut en finir avec la pauvreté, la faim, la répression, l’injustice sociale et économique qui découlent de ce système capitaliste pourri et corrompu.

    Ensuite, les camarades Sunder, Samantha et Laraib ont chanté des chants révolutionnaires, rejoints par les participants enthousiastes. Il s’agissait de notre plus grand évènement dans cette ville jusqu’ici.

    Mirpur Khas (Sindh Province) protest against religious extremism and violence

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