Tag: Comité pour une Internationale Ouvrière

  • Seattle : Kshama Sawant récolte 49.9% au premier tour!

    kshama_victory_AoutUne énorme base pour les élections générales

    Une petite foule de plus de 200 partisans de la conseillère de Socialist Alternative à Seattle, Kshama Sawant, s’est réunie hier soir au Melrose Market Studio, dans le quartier de Capitol Hill, afin d’entendre le résultat du premier tour pour l’élection du Conseil municipal de Seattle. Des milliers d’autres à Seattle et ailleurs dans le pays attendaient avec impatience l’issue de cette première étape de la bataille électorale la plus importante pour la gauche aux États-Unis en 2015, celle destinée à préserver le siège remporté par Kshama en 2013, une victoire obtenue en tant que première candidate ouvertement socialiste dans le conseil d’une importante zone urbaine depuis des décennies.

    A 8h15, une énorme acclamation est venue de la foule lorsque l’annonce a été faite que Kshama avait reçu 49,9% des voix, 15% de plus que son plus proche adversaire, Pamela Banks, sur un panel de 5 candidats.

    hands-upCe résultat est une confirmation du soutien pour le travail de Kshama au conseil au cours de ces 19 derniers mois. Le plus important fut le rôle essentiel qu’elle a joué en remportant la première ordonnance pour un salaire minimum de 15 $ de l’heure dans une grande ville. Elle a utilisé sa position pour aider à construire un mouvement populaire, avec soutien syndical. La campagne 15NOW s’est maintenant répandue aux autres villes du pays.

    Kshama a continué à mener une série d’autres combats et est aujourd’hui le leader de la lutte pour le contrôle des loyers et la construction de logements publics de qualité pour répondre à la crise massive du logement à Seattle. Récemment encore, 1.000 personnes se sont rassemblées dans une salle de la municipalité pour entendre Kshama et le conseiller Nick Licata débattre face à un lobbyiste et un politicien défendant les entreprises immobilières. Qu’un tel débat se déroule est une indication de l’évolution politique créée par Kshama, une voix au conseil municipal pour les luttes des travailleurs. Comme elle l’a expliqué dans son discours d’hier soir, “quand nous nous battons nous gagnons!”

    Un très bon résultat

    Cet excellent résultat obtenu par Kshama survient dans un environnement difficile où l’électorat a tendance à être plus âgé et plus riche que lors des précédentes élections générales. Le Big Business a versé des sommes considérables d’argent dans les campagnes des adversaires de Kshama, en particulier dans celle de Pamela Banks. Les capitalistes veulent mettre fin à l’expérience de Seattle qui pourrait constituer un “mauvais exemple” pour les autres villes.

    Les médias dominants ont travaillé dur pour dépeindre Kshama comme un élément de «discorde». En réalité, elle a ouvert les portes de son bureau aux campagnes de la classe des travailleurs, aux personnes LGBTQI en lutte contre la montée de la violence à leur égard, aux immigrants, à tous ceux qui sont menacés par l’augmentation de 400% du loyer dans le logement à faible revenu ou encore aux militants du mouvement Black Lives Matter contre les brutalités policières. Comme l’a dit Kshama “ce qui est véritablement un élément de discorde, c’est l’inégalité.” Il semble qu’un grand nombre de personnes du District 3 soient d’accord avec cette phrase.

    Le résultat de Kshama est susceptible d’encore grimper un peu ces prochains jours à la mesure du compte des bulletins de vote (les élections à Seattle se déroulent par courrier postal). Ce résultat reflète une campagne féroce menée avec 600 bénévoles qui ont frappé à 30.000 portes et récolté la somme incroyable de 265.000 dollars, dont pas un seul centime ne provient des grandes entreprises.

    Kshama Sawant est maintenant en excellente posture pour entrer dans la campagne pour les élections générales. Mais les grandes entreprises vont très probablement intensifier leur offensive et verser des centaines de milliers de dollars dans cette course électorale, y compris pour des publicités négatives.

    Cela pourrait sembler incroyable que tant d’argent des grandes entreprises soit consacré à une élection locale, mais ces dernières savent très bien ce qui est en jeu. Elles voient l’enthousiasme massif créé par la campagne présidentielle de Bernie Sanders, qui a repris l’appel pour un salaire minimum de 15 $ de l’heure à l’échelle nationale et qui appelle à une «révolution politique» contre la classe des milliardaires. Une radicalisation est en cours aux États-Unis. La lutte de Kshama pour sa réélection concerne tous les progressistes du pays. Contribuez à sa campagne et rejoignez Socialist Alternative!

    www.KshamaSawant.org

  • Une militante expulsée d'Afrique du Sud

    Cette semaine, Liv Shange, membre du Workers and Socialist Party (WASP) en Afrique du Sud, a été forcée de quitter le pays. Liv a vécu 12 ans en Afrique du Sud, et y a eu trois enfants. Elle figure parmi les militants les plus éminents de la cause de la classe des travailleurs et s'est notamment illustrée dans la défense des mineurs contre les violences policières à Marikana. Le gouvernement refuse de l'accepter plus longtemps dans le pays, ce qui l'a force à temporairement retourner en Suède. Liv Shange avait déjà été politiquement active en Suède au sein du Rättvisepartiet Socialisterna, section du Comité pour une Internationale Ouvrière, et avait été conseillère municipale à Lulea. Le WASP a publié une déclaration en anglais concernant le départ forcé de Liv Shange et divers médias y ont également accordé de l’attention.

  • [VIDEO] Seattle: lancement de la campagne pour la réélection de Kshama Sawant

    kshama_reelect“La ville de Seattle est devenue une plaine de jeu pour les riches, une machine à profits pour les géants du secteurs immobilier,… J’ai une vision différente de Seattle, basée sur la justice sociale, l’égalité, la défense de l’environnement… une vision où il est possible pour tous de s’épanouir et de vivre dans la dignité… Et je pense que cela vaut la peine de se battre pour ce projet.” – Kshama Sawant

    Le 6 juin au soir, quelque 900 partisans de la réélection de Kshama Sawant (Socialist Alternative) au conseil de ville se sont réunis au Seattle Town Hall. Tout au long de l’évènement, d’éminentes figures progressistes se sont succédées pour souligner l’importance de cette réélection dans le cadre du combat contre la dominations des grandes entreprises sur nos vies localement, nationalement et internationalement.

    Parmi eux se trouvaient le journaliste progressiste Christ Hedges, l’ancienne candidate aux élections présidentielles pour le Green Party Jill Stein, des dirigeants syndicaux ou d’associations militantes locales, la députée du Socialist Party au parlement Irlandais Ruth Coppinger ainsi qu’un membre de Syriza. Ces orateurs ont tous derrière eux un passé différent, mais ils n’avaient qu’un seul message à porter : la présence de Kshama Sawant au conseil de ville de Seattle est un précédent fondamental dans cette ère de l’austérité néolibérale. Sa position élue a constitué un puissant signe que la politique capitaliste peut être défiée et même battue. Tout doit être fait pour qu’elle soit réélue.

    L’enthousiasme était palpable, et a notamment été reflété dans les 30.000 $ réunis pour le fonds de campagne de Kshama au cours de cette soirée. La campagne est maintenant lancée, ses bénévoles n’économiseront ni leur temps ni leur énergie pour le combat qui s’annonce.

  • «Militant» : Histoire d’un journal pas comme les autres…

    Meeting de Militant dans les années '80.

    En octobre de l’an dernier, nous avons fêté le 50e anniversaire du premier numéro du journal «Militant», publication du groupe «The Militant», prédécesseur du Socialist Party of England And Wales, le parti-frère du PSL en Angleterre et Pays de Galle. Dans l’article ci-dessous, Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party, revient sur l’histoire de ce journal qui a accompagné les luttes sociales un demi-siècle durant.

    50 ans de lutte des classes et d’idées socialistes

    Quand nous avons commencé à publier le journal «Militant» en octobre 1964, plusieurs de nos adversaires s’attendaient à ce que nous ne soyons pas en mesure de continuer cette publication pendant 50 ans, encore moins que nous devenions un facteur important dans les luttes du mouvement des travailleurs.

    A travers cette période nous avons été témoins et acteurs de mouvements colossaux de la classe des travailleurs durant de grands événements historiques : la superbe grève avec occupation d’usine de mai 68 en France qui mobilisa 10 millions de jeunes et de travailleurs – la plus belle grève générale de l’histoire – ainsi que les vagues révolutionnaires des années ‘70 des travailleurs grecs, portugais et espagnols qui ont démantelé les dictatures sanglantes de leurs pays respectifs.

    Nous avons participé aux mouvements de masse à Londres et ailleurs contre l’occupation stalinienne des Soviétiques à Prague en ‘68 également. De jeunes socialistes et moi-même menions des contingents de jeunes en défendant la démocratie ouvrière en Tchécoslovaquie et l’armement de la classe ouvrière pour qu’elle puisse se défendre.

    En France

    Durant ces événements, que nous avons scrupuleusement reportés et analysés dans les pages de notre journal, les travailleurs et les jeunes français avait le pouvoir à portée de main. Et ils auraient pu le conquérir. Le régime semi-dictatorial du Général De Gaulle, apparemment «puissant», se retrouva complètement paralysé par les actions de masse de la classe des travailleurs. Mais, comme à bien des moments dans l’histoire des organisations de masse de la classe ouvrière, le Parti Communiste Français et les dirigeants soi-disant «socialistes» freinèrent des quatre fers au moment décisif, ce qui déboulonna le mouvement et sauva ainsi le capitalisme français.

    C’était à un moment où les capitalistes eux-mêmes semblaient avoir abandonné tout espoir de sauvegarde de leur système. A un moment, De Gaulle, sans issue, s’était envolé pour l’Allemagne rejoindre les forces armées. En 1975, le journal The Times titrait que «le capitalisme est mort au Portugal». En fait il n’était que partiellement mort, 75% des grosses fortunes et des grandes entreprises furent ôtées des mains des capitalistes via la nationalisation des banques à la suite des mobilisations de masses et de l’échec de la tentative de coup d’Etat de l’extrême-droite. C’était le résultat d’un pouvoir politique concret concentré dans les mains des travailleurs dans les usines et des soldats révolutionnaires radicalisés dans les casernes.

    Et ce n’était pas seulement en Europe. La plus forte des puissances sur la planète, les Etats Unis, convulsait et se retrouvait paralysé par la guerre du Vietnam et par le vent de révolte qui soufflait dans les rangs des jeunes conscrits. Aux côtés de ces soldats se trouvaient les jeunes participants au gigantesque mouvement anti-guerre combiné au soulèvement des Afro-américains. Tous ces mouvements, ces oppositions, ces manifestations ont créé une situation explosive qui, de fait, avait en substance tout d’une crise prérévolutionnaire pour l’impérialisme US.

    Tous ces événements et bien d’autres encore furent décris et analysés dans les colonnes du journal «Militant» qui trouva un écho à travers des couches toujours plus large de jeunes et de travailleurs. Le journal passa du stade de mensuel à celui de bimensuel en 1971, puis devint un hebdomadaire l’année suivante tandis que le nombre de pages augmenta jusque 16. Nous fûmes forcés de repasser à un format de 12 pages plus tard à cause de la situation défavorable pour la gauche et les luttes sociales à la suite du l’effondrement du Stalinisme entre 1989 et 1991. Mais nous avons continué à publier un numéro chaque semaine et à construire nos forces, y compris dans des situations qui étaient objectivement très compliquées.

    D’une organisation basée essentiellement à ces débuts dans les zones de Liverpool, Londres, Glasgow et la Galle du Sud, nous avons créé le cadre d’une organisation nationale qui grandissait dans chaque région d’Angleterre. Ce fut suivi par l’accroissement de notre influence à l’échelle mondiale via le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), qui fut fondé en 1974. Ce dont nous manquions en taille nous l’avions par l’enthousiasme de nos jeunes membres, la finesse de nos analyses et l’explication méthodique de notre programme. Nous sommes parvenus à toucher les jeunes et les travailleurs les plus conscients politiquement.

    Dans les années ‘70 mais plus encore dans les années ‘80, nous avons commencé à parler à de plus larges audiences. Le groupe autour du journal «Militant» était (en termes de nombre et d’influence) le groupe Marxiste/Trotskyste qui connut le plus de succès depuis l’Opposition de Gauche de Trotsky dans les 30′ (en comprenant notamment plus de 8.000 membres au milieu des années ’80, NDT).

    A Liverpool

    Liverpool13Aucune autre organisation marxiste ne réussit aussi bien à se connecter à la classe ouvrière comme nous l’avons fait dans la lutte héroïque que nous avons mené à Liverpool entre 1983 et 1987ou durant la lutte contre la poll-tax (une taxe voulue par M. Thatcher et qui fit tomber son gouvernement, NDT) Nous avons écrits deux livres (Liverpool, a city that dared to fight et The rise of Militant) qui traitent de ces luttes.

    Certains ont cherché à rabaisser le rôle crucial de la direction du Militant et de ses membres dans la bataille de Liverpool, et toutes ces attaques ne venaient pas de la droite du parti Travailliste. Georges Galloway, le lunatique parlementaire de gauche, d’abord élu sous la bannière du parti Travailliste puis en tant qu’indépendant, a délibérément choisi d’attaquer la stratégie du conseil communal de Liverpool et de se dissocier des mouvements de masse qui avaient lieu à Liverpool à cette époque. Il s’accorda avec les attaques de Neil Kinnock (à l’époque leader de droite du Parti Travailliste, NDT) sur le budget décidé par le conseil communal qui força la main et obtint des concessions de la part de Thatcher et qui permit de construire des milliers de logements, des salles de sport, des parcs, des écoles, etc. (1)

    La « dame de fer » elle-même détruisit indirectement les critiques de Galloway sur le groupe Militant et les 47 élus du conseil communal de Liverpool qui s’était dressé pour la faire tomber. Le discours qu’elle prévoyait de faire à la conférence nationale du parti conservateur en 1984 (conférence qui fut annulée à cause de l’attentat de l’IRA sur le lieu de réunion.) prévoyait de mettre sur un même pied le conseil de Liverpool et le groupe «Militant» avec les mineurs en grèves en tant qu’ennemi de l’intérieur – de façon comparable au général Galtieri qu’ «elle» a battu lors de la guerre des Malouines.

    Les représentants de la classe dirigeante, via leurs habitudes et traditions, sont entraînés à être implacables dans un contexte de lutte des classes. Et bien que Thatcher venait de la petite bourgeoisie (son père tenait un petit magasin) elle incarnait parfaitement cet entrainement, en particulier quand elle eut les rênes du pouvoir.

    La lutte des mineurs

    Thatcher fut défaite par les mineurs en 1981 quand elle dut temporairement annuler le programme de fermetures des mines. Mais avec sa clique comme Norman Tebbit, «un putois a moitié apprivoisé», elle utilisa les énormes réserves de charbon pour faire pression sur les mineurs et leur infliger une défaite. Ce ne fut cependant possible qu’avec la complicité de la direction de droite des syndicats.

    Elle suivit la même tactique contre Liverpool, d’abord en se retirant quand le rapport de force lui était défavorable puis revenant prendre sa revanche quand les conseil communaux de «gauche» (celui de David Blunkett à Sheffield et celui de Ken Livingstone au grand conseil de Londres) avaient capitulé et laissé Liverpool isolé. Aidé dans sa tâche par Neil Kinnock, le leader Travailliste, elle réussit à évincer les conseillers de Liverpool par les cours de «justice».

    Kinnock profita alors de la situation et du choc causé pour exclure du part les leaders de la lutte, Derek Hatton, Tony Mulhearn et d’autres. Tom Sawyer, un employé du Syndicat national des employés du Public (National Union of Public Employees) qui participa à la fondation de Unison (ndlr : autre syndicat) dit alors au Bureau Executif du parti Travailliste en février 1986 : «Je défie quiconque de me dire comment vous réussirez à aller à Liverpool et battre le groupe Militant en argumentant».

    La Lutte de la poll-tax

    PollTax02Cependant, ce fut une autre paire de manche pour Thatcher de lutter contre le mouvement anti-poll-tax.(Taxe gouvernementale qui devait s’élever au même montant pour tous les ménages quelque soient leurs revenus, NDT). Militant, à travers les fédérations Anti Poll-Tax de toute la Grande Bretagne, mobilisa près de 18 millions de personnes sur le slogan «Can’t Pay , Won’t pay» («Je ne peux pas payer, je ne payerai pas»). Mais la victoire ne fut pas facile à arracher. Des centaines de personnes furent emprisonnés dont 34 membres du groupe Militant. Terry Fields, parlementaire travailliste et membre de Militant, apprécié nationalement des travailleurs et particulièrement à Liverpool, et ses collègues de Militant et conseillers communaux Dave Nellist et Pat Wall ont refusé de payer la Poll Tax. Pat mourut alors que la campagne gagnait en ampleur, mais Dave et Terry furent emprisonnés. Ce fut à ce moment là que la droite revancharde du parti Travailliste choisit de l’expulser.

    Et pourtant Terry Fields et les centaines de personnes qui furent emprisonnées et molestées dans ces prisons ont réussi là où les leaders syndicaux et les dirigeants discrédités du parti Travailliste ont lamentablement échoué : la campagne du non-paiement défia la Poll-Tax gouvernementale et par la même occasion fit chuter le gouvernement Thatcher, mettant à bas la « Dame de fer ».

    pollTax06Cela vint de paire avec le développement du Militant, nous avons grandi par bonds tout au long des années ’80. Cela se refléta parfois même de façon inattendue. Par exemple Jeffrey Archer (parlementaire conservateur, écrivain et coupable d’agressions sexuelles à de multiples reprises qui lui valurent la disgrâce, NDT) écrivit une nouvelle «First among equals» dans laquelle un parlementaire imaginaire travailliste se retrouve destitué à cause de la montée de 5 membres du Militants dans le comité exécutif de son parti. De même l’Union National des Journalistes écrivit dans sa publication mensuelle qu’en ce temps ils avaient l’impression que le Militant était partout ainsi : «Central TV filmait le pilote d’une nouvelle série où un grand groupe devait simuler une manifestation avec drapeau et calicots quand vint un groupe vint et essaya de leur vendre des exemplaires du journal «Militant» » !

    Les expulsions

    Chaque attaque contre nous, qu’elle vienne de la droite du Parti Travailliste ou du poison de la presse capitaliste, servit à renforcer notre soutien et notre influence. L’expulsion du parti Travailliste des 5 membres du Comité de Rédaction du Militant en 1983 (Peter Taaffe, Lynn Walsh, Clare Doyle, Keith Dickinson et Ted Grant) créa encore plus d’intérêt pour nos idées.

    Ces 5 étaient parmi les membres dirigeants du Militant. D’autres, comme Alan Woods, ont récemment clamé avoir joué un rôle central dans la fondation du groupe Militant dans l’idée d’accroître leur réputation en tant que participants clé du travail du Militant, les luttes de Liverpool et de la Poll Tax, etc. Il ne joua toutefois aucun rôle dans ces événements majeurs quand le Militant grimpa jusqu’à 8,000 membres, passant la plupart de son temps en Espagne où il joua un rôle dans la construction de la section espagnole du Comité pour une Internationale Ouvrière.

    Ted Grant joua un rôle historique de marxiste en aidant à étayer et à orienter avec succès les nouvelles couches de jeunes et de travailleurs qui étaient à notre périphérie dans les années ’60 et ’70. Néanmoins, son approche dogmatique l’amena à se confronter avec l’écrasante majorité des dirigeants et des membres de Militant et il continua jusqu’à rompe avec le Militant en 1992 sur la question de quitter ou non le parti Travailliste (Militant et ses partisans du monde entier ont choisi de quitter la sociale-démocratie là où Grant et choisit d’y rester, NDT) Ses partisans ne réunirent que 7% des voix autour de leurs idées à la Conférence Nationale du Militant. Nous avancions qu’il était nécessaire de travailler et de nous construire en dehors du parti travailliste dans l’idée de gagner les meilleures, les plus combattantes couches des jeunes, à l’époque le parti Travailliste expulsait des travailleurs pour le «crime» d’avoir combattu la Poll-Tax.

    Le Parti Travailliste

    En opposition à nos arguments, Ted Grant et Alan Woods affirmèrent dogmatiquement que nous rompions avec une «tradition vieille de 40 ans» (leur propre approche du travail du Militant) et que les masses se tourneraient encore et encore vers le parti Travailliste et influeraient sur sa politique. Aujourd’hui, plus de 20 ans plus tard, nous attendons toujours de voir leur diagnostique se réaliser. En revanche, nous avons vu qu’entre 1997 et 2010 le parti Travailliste a perdu 5 millions de voix et que tant politiquement qu’opérationnellement il est désormais devenu une coquille vide. A tel point que ce groupe ne mentionne même plus dans son matériel la nécessité de «transformer le parti travailliste» !

    Nous avons réfuté cette approche théorique aride mais les événements l’ont d’autant plus prouvé. De fait, suite au référendum écossais ils ont eux-mêmes conclus que le parti travailliste écossais étaient finis et qu’ils devaient désormais travailler à l’extérieur. Ils cachent cependant de façon éhontée qu’ils font désormais l’inverse de ce qu’ils prônaient hier encore.

    Dans le tout premier numéro de notre journal, nous écrivions en 1964 à propos du rôle dirigeant dans le mouvement des travailleurs que : «en se montrant « responsable » les leaders [du parti Travailliste] ne se différenciaient en rien des conservateurs, les leaders Travaillistes ont joué le même jeu que les conservateurs» ce qui est mille fois plus encore le cas aujourd’hui qu’hier avec des Millibands et des Balls qui imitent scrupuleusement tout – y compris les coupes budgétaires sauvages – ce que des Cameron et Osborne ont mis en avant.

    Le mouvement des travailleurs en Grande Bretagne fut sujet aux mêmes pressions issues de la crise du capitalisme en Europe et dans le monde. Nous avons construit une position forte basée sur les luttes des jeunes, riches de nos expériences lors de grèves des apprentis en 1960 et 1964 et dans la direction de l’organisation de jeunesse du parti Travailliste, les Sections des Jeunes Socialistes (Young Socialist Section)

    A cette époque le parti Travailliste était encore un outil massivement investi par les travailleurs et les jeunes qui réussissaient fréquemment à le faire pencher à gauche, surtout au niveau local. Dans ces cas ce devint un instrument (dans certaines zones tout du moins) pour les travailleurs en lutte et à travers cela nous construisîmes patiemment une important position. Cependant, le tournant vers la droite incita le Militant à chercher à organiser les travailleurs et les socialistes en dehors du parti Travailliste. Et même lorsqu’il apparut de plus en plus évident que c’était le cas à la fin des années ’80 et au début des années ’90, nous pensions pourtant qu’il était toujours possible un jour de réintégrer le parti Travailliste lorsqu’il se re-remplirait de travailleurs suite à une lutte. Mais sous la coupe de Tony Blair puis de Gordon Brown, suivi de Milliband, le parti Travailliste a été bien trop à droite et n’est aujourd’hui pas différent des conservateurs ou des libéraux-démocrates, devenant ainsi une version anglaise des Démocrates américains, liés strictement à un système à deux partis pro-capitalistes.

    Il y a peu de chances que le parti Travailliste agisse de façon différente si il regagne le pouvoir. Cela implique de continuer à avancer la nécessité de construire un nouveau parti de masse des travailleurs, ce qui était condamné par ceux-là même qui voulurent rester dans le parti Travailliste. Militant a gagné ses victoires non grâce à une interprétation rigide du marxisme. Oui, nous défendons les idées et méthodes de Marx, Engels, Lénine et Trotsky, mais nous avons aussi toujours affiché une grande flexibilité tactique.

    De nouvelles convulsions

    Les années ’90, après la chute du stalinisme, furent des années extrêmement difficiles pour les socialistes et pour le mouvement des travailleurs en général. Ce fut utilisé pour chercher à discréditer le mot « socialisme » et l’économie planifiée, et cela plongea l’axe idéologique dominant vers la droite. Néanmoins, depuis la chute du mur de Berlin, nous avons vu la banqueroute du capitalisme, et cela couplé avec des conflits sans fin (le Moyen Orient, les Balkans…) et, plus récemment, la dévastatrice crise économique mondiale. Cela prépara la route aux convulsions et aux mouvements que nous avons vu en Egypte et ailleurs.

    La crise économique est si sévère en Grande Bretagne que même «les jeunesses travaillistes veulent perdre les élections» [The Evening Standard, 2 octobre 2014] Le parti Travailliste droitier est maintenant effrayé par le fait de gouverner, peur d’hériter du calice empoisonné après les élections de mai prochain. Cela, pour eux, pourrait discréditer «le parti Travailliste pour des générations», bien qu’il soit déjà largement discrédité aux yeux de millions de jeunes et de travailleurs.

    Comme par le passé, le Socialist Party England and Wales est le seul avoir appliqué avec succès les méthodes marxistes et tracé les chemins à prendre. Le chemin du voyage passe clairement par la création d’un nouveau parti de masse, ce qui pourrait préparer les forces qui réaliseront le socialisme en Grande Bretagne.

    Note :

    (1) – Le conseil communal de Liverpool, élu de 1984 à 1987, composé notamment de socialistes du Militant et surnommé « les 47 de Liverpool », entra en fonction à l’époque de Thatcher et de son austérité dure. Malgré les attaques de celles-ci qui utilisa tout son arsenal juridique et policier contre les élus démocratiquement élus et soutenus par la classe ouvrière, jusqu’à faire enfermer un certain nombre de militants du groupe Militant, les « 47 » réussirent à :

    -Reloger 6,300 familles
    -Détruire 2,873 immeubles ,1,315 studios et 2,086 maisons insalubres
    -Reconstruire 4,800 maisons et appartements
    -Rénover 7,400 maisons et appartements
    -Construire 600 maisons et 1,315 studios
    -Construire 25 maison sociale de proximité
    -Construire et ouvrir 6 classe maternelle
    -Ouvrir, rénover et réorganiser 17 écoles
    -Dépenser 10 millions de livres pour améliorer l’éducation
    -Construire et ouvrir 5 centres sportifs dont un avec une piscine
    -Création de 2,000 emplois supplémentaires
    -Emploi de 10,000 personnes par an dans le cadre du Council’s Capital Programme
    -Création de 3 parcs
    -Gel des loyers pendant 5 ans

  • Le premier mai à travers le monde

    Le 1er mai est une journée internationale de lutte et de solidarité. Seul le mouvement des travailleurs est en mesure d'organiser une telle mobilisation internationale. 125 ans après la première célébration du 1er mai, la lutte internationale ainsi que le message de solidarité et de socialisme qu'il porte restent particulièrement d'actualité. Voici une série de photos et de brefs rapports de diverses interventions de nos organisations-sœurs (qui sont tout comme le PSL membres du Comité pour une Internationale Ouvrière) à travers le monde.

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    Nigeria
    nigeria
    A Lagos, au Nigeria, les membres du Democratic Socialist Movement ont mené campagne avec des stands d’information, leur nouveau journal et des tracts du Socialist Party Nigeria, le front électroal auquel participe le DSM.

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    Pakistan
    pakistan-hyderabad
    Manifestation à Hyderabad, dans la province de Sindh, au Pakistan. Plus de photos des interventions dans la province de Sindh se trouvent ici.

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    Malaisiemaleisie
    A Kuala Lumpur, nos militants ont vendu 200 exemplaires de leur journal et 64 du magazine théorique de Sosialis Alternatif.

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    Turquieturkije
    turkijemagazineEn Turquie, notre tout jeune groupe de camarades a lui aussi mené campagne. Ce premier mai a été l’occasion de lancer le premier numéro d’un nouveau magazine marxiste, en turc. Un pdf de ce magazine est disponible auprès de la rédaction de socialisme.be.

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    Brésil
    brazilie rio
    A Rio de Janeiro, Brésil, nos camarades ont particulièrement mené campagne contre la violence raciste.
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    Allemagne
    duitsland dortmund
    Nos camarades allemands ont participé à des dizaines d’activités dans tout le pays. Cette photo a été prise à Dortmund.

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    Espagne
    spanje barcelona
    A Barcelone, l’intervention de nos camarades a été renforcée par un membre du PSL.
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    Portugal
    portugal
    Lisbonne, Portugal.

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    Suède
    zweden
    A Göteborg, nos camarades ont vendu 456 exemplaires de leur hebdomadaire “Offensiv” et ont réalisé 37 abonnements. Trois nouveaux membres ont rejoint Rättvisepartiet Socialisterna ce jour-là.

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    Hong Kong

    hongkongune action a pris place à Hong Kong avec environ 3.000 participants, parmi lesquels une équipe de Socialist Action, qui a aussi participé à une action de migrants indonésiens.

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    Taïwan

    taiwan15.000 manifestants ont participé au cortège du premier mai à Taïpei. Là aussi, le Comité pour une Internationale Ouvrière était présent.

  • [VIDEO] Élections britanniques: votez TUSC

    Malgré la politique d’austérité drastique du gouvernement conservateurs/libéraux-démocrates, les sociaux-démocrates du Parti Travailliste ont du mal à décoller. Le mécontentement des électeurs britanniques a assuré le développement d’autres partis, parmi lesquels l’UKIP, un parti de droite populiste.

    Dans le même temps s’est ouvert un espace pour une alternative aux politiques d’austérité. Avec des moyens limités, la Trade Unionist and Socialist Coalition (TUSC), une alliance de militants socialistes et syndicalistes, veut approfondir le débat sur la nécessité d’un prolongement politique pour le mouvement des travailleurs. La TUSC présentera 135 candidats pour les élections parlementaires et 700 pour les élections locales qui se dérouleront en parallèle. Nos camarades du Socialist Party participent activement à cette initiative. Voici ci-dessous leur vidéo de campagne.

  • [VIDEO] Nikos Anastasiades (Xekinima) au sujet de la Grèce

    La victoire électorale de SYRIZA a conduit à une nouvelle phase de la lutte contre les politiques d'austérité en Grèce et dans toute l'Union Européenne. Dans le cadre d'une rencontre de délégués des sections européennes du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), Steve Score, rédacteur en chef de l'hebdomadaire de nos camarades anglais "The Socialist", s'est entretenu avec Nikos Anastasiades, membre de notre organisation-soeur grecque, Xekinima.

  • Découvrez le site de nos camarades tunisiens!

    Site_tunisie

    Nous sommes très heureux de pouvoir vous inviter à visiter le site de la section tunisienne du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), Alternative Socialiste. Vous pourrez régulièrement y trouver des articles et des analyses en français et en arabe consacrés à la situation en Tunisie bien entendu, mais aussi dans la région, de même que des articles sur les bases du marxisme, sur la situation internationale,…

    Ce site a été lancé au parallèle à la diffusion de la toute première édition du journal de nos camarades tunisiens, utilisé à l’occasion du Forum Social Mondial 2015, qui a pris place à Tunis.

    FSM11

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