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Tag: Comité pour une Internationale Ouvrière
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Le premier ministre irlandais interpellé suite aux arrestations d'activistes
Cette semaine, au Parlement irlandais, il a à nouveau été question de l'approche très politique de la police irlandaise. Plus de 20 activistes ont jusqu’ici été arrêtés pour leur opposition à la nouvelle taxe sur l’eau profondément haïe. Un récent sondage a mis en avant que 4 Irlandais sur 10 seulement étaient disposés à payer ce nouvel impôt destiné à enterré la gratuité de l’eau dans le pays et à chercher dans les poches de la population (une nouvelle fois) de quoi payer la crise du système capitaliste. La police irlandaise – la Gardai – a été utilisée comme outil politique de répression contre les militants opposés à la politique austéritaire. Réagissant à une interpellation de notre camarade la députée Ruth Coppinger (élue du Socialist Party, parti-frère irlandais du PSL), le Premier ministre Enda Kenny a que la police ait été utilisée de façon politique. Ruth a notamment lu la lettre d’un agent de police qui expliquait qu’il ne paiera pas la taxe sur l’eau et ne voyait pas pourquoi il devait intervenir en tant que policier contre les actions de protestation. Quand la lutte des classes entre au Parlement…
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La police irlandaise utilisée contre les protestations anti-austérité, mais la résistance se développe
Ce lundi, le député irlandais Paul Murphy (élu de l’Anti Austerity Alliance et membre du Socialist party, le parti-frère irlandais du PSL) a été arrêté de même que deux conseillers municipaux et un autre activiste (voir notre article à ce sujet). Le lendemain, quatre nouvelles arrestations d’activistes ont à nouveau eu lieu. Ce fut pareil le mercredi et le jeudi, des mineurs ont même vu la police débarquer chez eux pour les emmener au poste.A chaque fois, les militants arrêtés ont été libérés après une journée en cellule. La police est utilisée dans l’objectif clair de tenter de briser la résistance de masse qui se développe depuis plusieurs mois contre la Taxe sur l’eau ou au moins pour essayer de miner le soutien au mouvement. Une instrumentalisation aussi ouvertement politique de la police est remarquable.
La répression ne s’arrête pas là. Lorsque, de retour au Parlement, Paul Murphy a voulu interpeller le Premier ministre irlandais au sujet de cette action policière, il a été immédiatement réprimandé par le président du Parlement, qui a même exigé que l’on coupe le micro de Paul. Ce sont là des tentatives désespérées de mettre fin à une résistance anti-austérité tout à fait légitime. Mais le soutien aux militants arrêtés se développe. L’acteur Russell Brand a notamment publié une vidéo dans laquelle il proteste contre l’arrestation de Paul et appelle à soutenir la campagne de boycott de masse de cette taxe qui représente une nouvelle charge de plusieurs centaines d’euros par an pour chaque ménage.
La presse francophone a également fait écho à cet événement. Nous avons déjà parlé sur ce site de l’article du Monde (En Irlande, l’Alliance anti-austérité rêve de marcher dans les pas de Syriza et Podemos), mais il y a également eu des articles sur le site de l’Humanité (Paul Murphy arrêté), d’Europe1 (Irlande : AAA, ce parti anti-austérité sur les traces de Syriza) et du site lepetitjournal.com (POLITIQUE – Paul Murphy arrêté hier matin par la Garda).
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Irlande : arrestation du député Paul Murphy et d’autres activistes. Non à la répression politique!
Arrestation de Paul Murphy à son domicile.Ce 9 février, le député irlandais Paul Murphy, élu de l’Anti-Austerity Alliance et membre du Socialist Party (section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière et parti-frère du PSL) a été arrêté de même que d’autres activistes de la campagne « We Won’t Pay » (Nous ne payerons pas) parmi lesquels les conseillers municipaux de l’Anti-Austerity Alliance Kieran Mahon et Mick Murphy. Cette arrestation effectuée lors d’un raid policier mené à leurs domiciles aux petites heures du matin est liée à une action de protestation pacifique contre la « Taxe sur l’eau » à Jobstown en novembre dernier. Tous ont depuis lors été relâchés. A la suite de ces 4 arrestations, de nouvelles ont été menées dès le lendemain, y compris celle d’un adolescent de 16 ans.
Depuis le mois de septembre, les protestations contre une taxe sur l’eau potable qui met fin à sa gratuité ont pris une ampleur sans précédent en Irlande. Cette mesure, qui coûtera plusieurs centaines d’euros par an à chaque ménage, a cristallisé l’opposition à toute la politique antisociale menée par les autorités irlandaises. En 2010, l’Irlande a été mise en coupe réglée par la Troïka, à l’instar d’autres pays européens. Tout comme ailleurs, cette politique d’austérité drastique a suscité une très large colère. « Il ne s’agit pas que de l’eau, mais de ce qui s’est passé ces cinq dernières années », a ainsi déclaré un manifestant opposé à cette taxe au quotidien français Le Monde.
Dans un autre article (En Irlande, l’Alliance anti-austérité rêve de marcher dans les pas de Syriza et Podemos), le même quotidien développe : « Alors que les premières factures doivent tomber en avril et coûteront plusieurs centaines d’euros par an aux ménages, les campagnes appelant au non-paiement sous le mot d’ordre « No way, we won’t pay » (« pas question, on ne paiera pas »), essaiment à travers le pays. Du jamais vu depuis l’indépendance en 1922. Pas même au plus fort de la crise financière. Car l’eau cristallise tout le reste. Coupes dans les dépenses publiques, baisse des salaires, augmentation des impôts : la rigueur budgétaire – dont le pays est officiellement sorti en octobre – a demandé trop d’efforts aux Irlandais. Le taux de chômage a certes baissé, mais avoisine toujours les 10,7 %. Et, alors que le gouvernement les serine avec la reprise économique, une grande partie des 4,5 millions d’habitants n’en ressent toujours pas les effets. « Les 99 % de gens ordinaires voient qu’on fabrique une reprise pour les 1 % de riches aux dépends du reste de la population qu’on continue à saigner », tance Paul Murphy. Le député a encore sa carte au Parti socialiste (trotskiste), qu’il a intégré à l’âge de 18 ans. »
Cet article a d’ailleurs abordé l’arrestation des militants anti-austérité : « Le 9 février, Paul Murphy et plusieurs opposants à la taxe sur l’eau ont ainsi été placés en garde à vue plusieurs heures – avant d’être finalement relâchés –, pour être questionnés sur leur possible lien avec un incident impliquant une ministre, lors d’une manifestation en novembre. « Une tentative de plus de dénigrer le mouvement contre la taxe sur l’eau », a immédiatement réagit l’AAA, certains militants dénonçant un « coup politique et médiatique ». »
Déclaration de Paul Murphy à sa sortie de prison :
“Aujourd’hui, 4 nouvelles personnes ont été arrêtées en relation avec les protestations. Elles ont reçu le même traitement brutal, avec de nombreux membres de la Gardai débarquant à leurs portes aux petites heures du matin.“La Gardaí a marqué un but contre son propre camp hier et en a marqué un nouveau aujourd’hui avec ces nouvelles arrestations. Parmi elles, celle d’un adolescent de dix ans qui a vu 10 Gardaí à sa porte.
“Selon certains medias, la Gardaí prévoirait d’arrêter jusqu’à 40 personnes en relation avec les protestations. Avec 4 personnes arrêtées aujourd’hui et 4 hier, est-ce une période de 10 jours de raids contre des manifestants pacifiques qui a été ouverte ? La Gardaí prévoit-elle de faire un exemple avec ces 40 personnes en envoyant un message politique au reste du pays selon lequel il ne serait pas toléré de protester ? Il s’agit de répression policière de la politique.”
Réaction du député Joe Higgins (Socialist Party) suite à la nouvelle de l’arrestation de Paul Murphy :
“L’arrestation du député de l’AAA Paul Murphy, des conseillers Kieran Mahon et Mick Murphy ainsi que d’une quatrième personne qui doit encore être identifiée est une pauvre tentative de dénigrer et d’affaiblir le mouvement contre la Taxe sur l’eau au moment où les factures vont arriver et que nous avons besoin d’un boycott de masse de cette taxe.“Ces arrestations résultent d’une enquête “criminelle” impliquant 6 officiers de police [Gardai] (…) depuis novembre. Nombre d’habitants et d’activistes ont été entendus durant cette enquête où la Gardaí a constamment cherché à impliquer Paul Murphy dans les événements du 15 novembre. La population considérera cela comme un gaspillage criminel du temps et des ressources de la Gardai.
“S’agit-il d’une enquête concernant quoi que ce soit de sérieux ou s’agit-il plutôt d’un effort visant à créer une mauvaise réputation au mouvement contre la taxe sur l’eau, au député Paul Murphy, aux conseillers municipaux Kieran Mahon et Mick Murphy, à la campagne We Won’t Pay, à l’Anti Austerity Alliance et au Socialist Party ?”
Réaction de la députée Ruth Coppinger (Socialist Party):
“D’où provident cette enquête ? Des ordres directs ont peut-être été donnés par le gouvernement via le ministère de la Justice, mais il est plus probable que la Gardai ait décidé d’exagérer de novembre dernier afin d’aider le gouvernement mis en difficulté par la Taxe sur l’eau.“Le 15 novembre, une petite manifestation a eu lieu à Jobstown, de manière spontanée, dès qu’a couru le bruit selon lequel la vice première ministre Joan Burton (Parti Travailliste) était dans la région. Cette dernière s’est vue bloquée quelques heures, face à une petite foule qui a fait entendre son opposition à la Taxe sur l’eau et aux attaques sur les collectivités locales qui proviennent de son ministère de la protection sociale.
“Il s’agissait une action de protestation sérieuse, mais pacifique. Les membres de l’AAA qui ont été arrêtés n’ont pas pas organisé cette protestation, mais ils y ont participé et ont contribué à assurer que la communauté puisse faire valoir son point de vue de manière non-violente. Il est d’ailleurs ironique de se souvenir que le jour-même, sur le terrain, la police locale avait reconnu le rôle joué par Paul Murphy et l’avait même remercié!
“Ces arrestations ne permettront pas de dissuader les gens de poursuivre leurs protestations, en particulier pour assurer que les factures à venir en avril soient contrées par un boycott de masse. La Taxes ur l’eau sera vaincue. ”
Le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses sections, dont le PSL en Belgique, appellent à envoyer des lettres de protestations au Quartier Général de la Garda (la police irlandaise) afin de condamner cet acte de répression politique qui vise très clairement à intimider les activistes qui s’opposent à la Taxe sur l’eau.
Ces lettres de protestations doivent être envoyées au Commissaire de la Garda, Noirin O Sullivan à l’adresse pressoffice@garda.ie, avec des copies à webmaster@taoiseach.gov.ie et info@socialistparty.ie. La tenue de piquets de protestation aux ambassades et consulats d’Irlande sont également les bienvenus.
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[INTERVIEW] Grèce : Arrivée de SYRIZA au pouvoir et effondrement des vieux partis
Les partis de gauche ont échoué à constituer un gouvernement – SYRIZA entre en coalition avec le parti populiste de droite des Grecs Indépendants
Interview d’Andros Payiatsos, membre de Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière et parti-frère du PSL), par Niall Mulholland, socialistworld.net.
Quelle importance revêt le résultat des élections grecques?
Ce résultat peut être décrit comme étant historique. Il représente l’effondrement des anciennes forces politiques qui ont régné en maître sur la scène politique grecque des décennies durant et également l’émergence d’une nouvelle formation de gauche, Syriza, qui est parvenue à grimper de 4 à 5% en 2010 pour atteindre les 36,5% de ce 25 janvier sur base d’un programme de gauche favorable à la classe des travailleurs. Il est, de plus, à remarquer que cette performance a su être obtenue en dépit de la campagne d’intimidation massive lancée en Grèce par la classe dirigeante selon laquelle une victoire de Syriza serait synonyme de l’effondrement du pays, de la sortie de l’euro, etc. Malgré tout, cela n’a eu aucun effet, ou alors très limité, sur les masses qui ont voté pour Syriza, particulièrement dans les zones ouvrières des grandes villes, et Syriza a été proche de remporter une majorité absolue.
Le Pasok (le parti traditionnel de la social-démocratie) a vu son soutien électoral réduit à un peu plus de 5%, soit quasiment un tiers du résultat obtenu lors de sa fondation en 1974. Le parti a même été dépassé par le parti néonazi Aube Dorée. Le Pasok a récemment connu une scission orchestrée par Papandreou (l’ex Premier ministre du Pasok) qui a lancé un nouveau parti dans le but de se distancier de l’effondrement du Pasok. Ce nouveau parti, le Mouvement pour le Socialisme Démocratique, n’a toutefois pas été en mesure de faire son entrée au Parlement en ne récoltant que 2,5% des voix alors que le seuil électoral est de 3%.
On trouve dans le pays des éléments d’effondrement social et d’appauvrissement massif. La Grèce a connu un effondrement économique global de 27% de son Produit Intérieur Brut soit, en considérant les choses du point de vue économique uniquement, pire encore que durant l’occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. On y trouve une pauvreté de masse : les estimations officielles font état de 6,3 millions de personnes sous ou autour du seuil de pauvreté sur une population de 11 millions, ce seuil de pauvreté étant fixé à 450 euros par mois seulement. Le taux de chômage s’élève à 26-27% tandis qu’il se situe autour des 55% pour la jeunesse. Environ 100.000 jeunes ont quitté le pays à la recherche d’un meilleur avenir. Voilà les conditions dans lesquelles le nouveau gouvernement est appelé à trouver des solutions.
Hier, Syriza a annoncé constituer une coalition avec le parti des Grecs Indépendants. Pourquoi Syriza n’a-t-il pas été en mesure de parvenir à un accord avec le Parti communiste grec (KKE)?
Syriza a fait appel au Parti communiste grec (KKE) afin de former un gouvernement réunissant les partis de gauche, mais le KKE a refusé. Il s’agit d’une réflexion du sectarisme général du Parti communiste pour qui le fait qu’il existe des différences idéologiques et politiques suffit à refuser toute forme de collaboration avec toute force de gauche en Grèce. Cette politique est générale et n’est pas spécifique à Syriza. Le KKE a même affirmé qu’il refuserait d’accorder un vote de confiance à un gouvernement Syriza. Ce parti se déclare très fier d’avoir augmenté son vote de 1% par rapport aux élections de juin 2012, ce qui représente environ 50.000 votes. C’est ridicule, parce que le KKE a obtenu 5,5% maintenant et 4,5% en 2012, mais il réunissait encore 11% des suffrages en 1981. La société grecque traverse sa crise la plus dévastatrice depuis des décennies et le KKE se dit fier d’avoir reçu 5,5% de soutien électoral : cette approche est scandaleuse!
Cela a donc ouvert la voie à ce que la direction de Syriza puisse entrer en alliance avec les Grecs Indépendants pour former un nouveau gouvernement de coalition. Il est correct de dire qu’une partie de la direction, son aile la plus à droite, a toujours été favorable à l’option d’un gouvernement de coalition avec les Grecs Indépendants, même sans jamais l’avoir publiquement déclaré, afin de les utiliser comme alibi pour éviter la mise en œuvre de politiques socialistes naturellement exigées par la base du parti et par la classe des travailleurs.
Les Grecs Indépendants est un parti né en 2012 d’une scission populiste de la Nouvelle Démocratie (le parti traditionnel de la droite), lorsque Samaras (le précédent premier ministre, membre de la Nouvelle Démocratie) a effectué un saut périlleux en passant d’une position opposée au Mémorandum (protocole d’accord signé en 2010 entre le gouvernement grec et les autorités européennes) à la conclusion d’un nouveau protocole à la première minute où il s’est retrouvé à la tête du gouvernement (le Mémorandum II de mars 2012), et donc en accord avec la troïka afin d’appliquer de sévères mesures d’austérité. [La «troïka» est le terme désignant l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, trois organisations chargées de superviser la mise en place des mesures d’austérité par le gouvernement grec suite aux prêts d’urgence accordés à la Grèce par le FMI et d’autres gouvernements européens à des conditions drastiques, NDT]
Les Grecs Indépendants proviennent à l’origine de la droite du parti. Ils n’ont aucune relation avec la classe des travailleurs ou avec l’application de politiques de gauche. Ils soutiennent la domination des marchés et le système capitaliste. Ils n’appellent pas à la sortie de l’Union européenne ou de la zone euro, mais sont opposés au Mémorandum et à l’austérité. Ils ont un caractère légèrement nationaliste (ils se décrivent comme «patriotiques»). Ils ne s’opposent ni à l’UE, ni à la zone euro, mais ils pourraient être disposés à aller dans cette direction en cas de conflit sérieux avec la Troïka.
Cette force politique ne représente en aucun cas un allié durable dans une coalition avec Syriza. Cela signifie que le nouveau gouvernement de coalition sera instable, car il se base sur des forces qui représentent des camps opposés.
A l’étranger, la réaction de la gauche et des travailleurs face à la victoire de Syriza a été très enthousiaste. Comment les choses se sont-elles passées en Grèce ?
La progression de Syriza a pu compter sur un écho enthousiasme des masses à l’échelle internationale. Elle semble agir comme un catalyseur dans le cadre des formations de gauche et des mouvements sociaux afin qu’ils aillent à la contre-offensive. Le potentiel est présent pour ce faire.
Les choses sont différentes en Grèce. La meilleure façon de décrire la situation pour la masse des travailleurs et des jeunes, c’est qu’ils ont poussé un grand soupir de soulagement à la publication des résultats des élections, sans qu’il n’y ait de sauvage jubilation. Syriza a mis «trop d’eau dans son vin», le parti a trop édulcoré son programme, tout particulièrement dans la période la plus récente. Le «programme» est devenu extrêmement flou et imprécis.
Les travailleurs estiment que les choses ne sauraient être aussi mauvaises qu’avant. Pour eux, très clairement, il faut mettre un terme à ces attaques antisociales barbares lancées par le gouvernement et la troïka. Ils ont donc voté en masse pour Syriza, tout en restant très sceptiques quant à ce que l’avenir apportera. On peut trouver une expression de ce constat dans le fait que les célébrations au centre d’Athènes le soir des élections ont attiré environ 5000 personnes. Ce n’est pas même la moitié des membres de Syriza à Athènes… Les travailleurs sont modérés et certains sont même sceptiques quant à la victoire de Syriza. Reste qu’ils sont très heureux d’avoir punis le Pasok et la Nouvelle Démocratie, les principaux partis pro-troïka.
Aube Dorée a réussi à maintenir son vote en dépit de la répression de l’État, y compris l’emprisonnement de plusieurs de ses dirigeants. Cela doit-il être source de préoccupation pour la gauche ? Aube Dorée pourrait-il utiliser la prochaine période pour essayer de se reconstruire?
Cela est très préoccupant. Tous les partis de masse de gauche tendent à sous-estimer le danger du néofascisme, mais Aube Dorée a démontré disposer d’un noyau dur électoral significatif de centaines de milliers de personnes. C’est maintenant une organisation ouvertement nazie et clairement meurtrière. Malgré cela, Aube Dorée a été en mesure de maintenir un vote similaire à celui de 2012. Cela signifie que le danger du néofascisme reviendra au premier plan à l’avenir, en particulier si un gouvernement dirigé par Syriza échoue. Les travailleurs, les classes moyennes et la gauche doivent être préparés à cela.
Pendant la campagne électorale, Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière) n’a pas été en mesure de conclure un accord avec Syriza concernant la présentation de candidats mais a cependant tout de même mené campagne lors de ces élections. Comment cela s’est-il passé?
Nous avons connu une très bonne campagne, en particulier en tenant compte du fait qu’il n’y avait que 11 jours de campagne en raison des conditions particulières dans lesquelles ces élections ont eu lieu. Elles ont été annoncées tout à coup par le gouvernement sortant, puis Syriza et tous les autres partis ont passé plus de deux semaines à décider des listes de candidats. La direction de Syriza a refusé les candidats que nous avons proposé parce qu’elle savait que nous aurions des députés élus et que cela aurait été un pôle d’opposition de gauche au sein de Syriza et vers l’extérieur.
Néanmoins, la section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière est très bien sortie de ces élections en dépit du refus de Syriza de permettre à nos camarades d’être présents sur ses listes. Ce recul a été rapidement surmonté parce que les camarades de Xekinima ont compris que ce qui était nécessaire pour la société et la classe ouvrière était une victoire pour Syriza. Nous avons mené une campagne très forte en distribuant quasiment 9.000 tracts quotidiennement et en vendant près de 250 journaux de notre organisation chaque jour. Nous sommes entrés en contact avec de nombreuses personnes et nous prévoyons d’organiser des réunions de section ouvertes dans différents quartiers au cours de ces prochaines semaines, car il n’était pas possible de les tenir durant la campagne électorale.
Que pensez-vous qu’il va se passer avec les discussions entre le nouveau gouvernement grec et la troïka et, en particulier, le gouvernement allemand de la chancelière Angela Merkel? Il est estimé que Merkel pourrait adopter une ligne dure et, malgré les souhaits de Tsipras, que cela pourrait conduire à un défaut de paiement de la Grèce. Mais d’autres spéculations affirment que, sous la pression de préserver la zone euro, la Troïka et Merkel vont tenter de renégocier la dette de la Grèce, non pas pour l’annuler, mais pour en rééchelonner le remboursement.
C’est une question cruciale. Il est clair que les deux parties veulent négocier et parvenir à un compromis. La direction de Syriza veut très clairement un compromis. Merkel semble être prête à une sorte de compromis. Le cas échéant, ils savent que cela pourrait provoquer une réaction en chaîne et une crise majeure de la zone euro. Mais la question est de savoir s’il est possible de parvenir à un compromis. Merkel pourrait être prête, je suppose, à accorder quelques concessions. Il pourrait notamment être question de parler d’une prolongation du remboursement de la dette, ce qui signifierait une certaine diminution de cette charge sur budget de l’Etat grec sur base annuelle.
Mais, d’autre part, vis-à-vis des travailleurs, Syriza devra concrétiser au minimum quelques revendications telles que les suivantes: le retour du salaire minimum à son niveau d’avant la crise, accorder des avantages sociaux aux couches complètement opprimées de la société qui ne sont pas en mesure de survivre ou de faire face à leurs besoins quotidiens (nourriture, électricité, etc.),… Ils doivent viser à rétablir les relations de travail qui ont été complètement déréglementé. Ils doivent restaurer la législation du travail, puisque tout a totalement été dérégulé. Ils doivent mettre fin aux conditions de travail d’esclave qui sont devenues pratique courante dans le secteur privé : des travailleurs se voient obligés de travailler jusqu’à 12 heures par jour, sept jours par semaine, sans même avoir de rémunération de leurs heures supplémentaires. Ils doivent se débarrasser des mines d’or en Chalcidique (Halkidiki), au Nord du pays, qui représentent un énorme problème environnemental. Ils doivent réintégrer dans leur emploi les travailleurs de l’ERT, le radiodiffuseur national, etc.
Ces choses, Syriza ne peut pas se permettre de ne pas essayer de les obtenir. Ces revendications sont considérées par la société, par les électeurs et la base de Syriza, comme basiques et immédiates à obtenir! Si Syriza ne fait rien à ce sujet au cours de la première période de son gouvernement, cela se traduira immédiatement par une crise majeure au sein de Syriza. Syriza sera donc forcé de se positionner dans le sens de la réalisation de ces mesures.
Mais ces mesures ont beau être basiques pour résoudre la crise humanitaire qui sévit actuellement en Grèce, elles mettraient en miette le programme appliqué par la troïka au cours de ces quatre dernières années. La question est donc la suivante : la classe dirigeante allemande serait-elle prête à consentir à ce genre de compromis? Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela est douteux. Par conséquent, même s’il ne peut y avoir aucune certitude quant à ce que deviendra l’équilibre des forces après ces négociations entre la Grèce et la Troïka, je crois que la question du défaut de paiement reviendra avec force sur la table.
Pour Xekinima, si la Grèce se retrouve en défaut et hors de la zone euro, un gouvernement de gauche devrait immédiatement introduire le contrôle étatique des capitaux et du crédit ainsi que le monopole étatique sur le commerce extérieur, dans le cadre d’un vaste programme de mesures d’urgence qui doit de toute façon être appliqué dès aujourd’hui, avec la nationalisation des banques et des secteurs clés de l’économie, l’introduction du contrôle et de la gestion par les travailleurs, la planification démocratique de l’économie, etc. pour faire face à la crise, protéger les travailleurs et leurs droits et transformer la société selon une orientation socialiste.
Quel sera le rôle de Xekinima dans la période à venir?
La direction de Syriza utilisera les Grecs Indépendants comme alibi pour ne pas appliquer les politiques pro-travailleurs et socialistes pourtant nécessaires. Nous devons exiger l’application d’un programme cohérent et favorable à la classe des travailleurs, même au prix d’une crise gouvernementale et de l’organisation d’élections anticipées. Le rôle principal que nous avons à jouer, de concert avec d’autres forces de gauche est de faire campagne pour l’instauration de politiques socialistes favorables aux travailleurs, en collaboration avec de grandes sections de la base de gauche de Syriza.
Je pense qu’un des effets majeurs de ce gouvernement sur la société, dans un premier temps, sera de fournir un nouveau souffle à la classe ouvrière et aux mouvements sociaux pour passer à la contre-offensive. En d’autres termes, les travailleurs doivent se mobiliser pour exiger de reprendre ce qu’ils ont perdu au cours de ces dernières années. Dans cette situation, le gouvernement Syriza pourrait être poussé vers la gauche et même appliquer des mesures allant bien au-delà de ce que la direction de Syriza prévoit actuellement. Notre tâche essentielle est de faire tout ce qui est en notre possible pour aider à construire et à renforcer le pouvoir et l’action indépendante de la classe des travailleurs. Cela sera déterminé par le caractère de la lutte de classe qui aura cours dans la période qui nous fait face.
La seule solution de sortie de crise réside dans l’application de politiques socialistes et d’un programme socialiste. Tout gouvernement qui refuse de considérer ces mesures finira en crise. Nous appelons par exemple Syriza à répudier la dette publique, à introduire un salaire et une pension de base décents, à investir massivement dans le bien-être, les soins de santé et l’enseignement. Un programme socialiste implique également de placer sous propriété publique les grandes sociétés sous contrôle et gestion démocratiques de la classe ouvrière, dans l’intérêt de la majorité de la population.
La réaction extrêmement positive exprimée dans le monde entier à la nouvelle des résultats de Syriza illustre que la classe des travailleurs grecque dispose de millions d’alliés parmi la classe ouvrière européenne et mondiale. Un programme socialiste appliqué par un gouvernement de gauche susciterait un écho encore plus puissant à travers l’Europe. L’exemple grec frapperait partout les imaginations et poserait les bases de la lutte pour une confédération socialiste européenne, sur base libre et égale.
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[VIDEO] Brésil: Vers une exceptionnelle année de luttes!
Cette vidéo est consacrée à l'intervention des membres du LSR (section du Comité pour une Internationale Ouvrière au Brésil et parti-frère du PSL) dans les luttes de masse qui se sont succédées ces deux dernières années au Brésil. L'année 2015 commence par un virage à droite du gouvernement de Dilma (PT) qui cherhce à instaurer de nouvelles législations défavorables aux travailleurs, par la bataille menée par les ouvriers de Volkswagen et par l'occupation des rues par des milliers de personnes qui protestent contre le prix des transports en commun. Le LSR est bien positionné pour jouer un rôle de première importance dans ce qui promet d'être une année exceptionnelle pour les luttes sociales au Brésil.
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[VIDEO] Notre camarade Khsama Sawant arrêtée
En novembre 2013, une majorité d’électeurs a a voté en faveur d’une proposition établissant un salaire minimum de 15 dollars de l’heure à Sea Tac, une petite ville des environs de Seattle, pour les travailleurs liés à l’aéroport. Alaska Airlines et d’autres compagnies aériennes ont fortement résisté à l’application de cette décision démocratiquement adoptée. Notre camarade Kshama Sawant, élue au conseil de Seattle pour notre organisation-soeur américaine Socialist Alternative, a été arrêtée ce mercredi durant une action de soutien aux travailleurs de l’aéroport de SeaTac.
Elle explique : “C’est le courage des travailleurs de SeaTac workers et leur victoire lors de ce vote qui a rendu possible l’instauration des 15 dollars de l’heure à Seattle. Je suis fière de me trouver aujourd’hui à leurs côtés contre la tentative de vol de leurs droits de la part d’Alaska Airlines. Alaska Airlines a tout d’abord déclaré que la ville de SeaTac n’avait pas le droit de forcer l’application d’un salaire de 15 dollars de l’heure à l’aéroport; mais uniquement au port. Aujourd’hui, Alaska Airlines est à la tête de la charge que constitue la poursuite portée au fédéral selon laquelle le port n’a aucune autorité pour augmenter le salaire des travailleurs. Qu’est ce que cela signifie ? Cela veut clairement dire qu’ils préfèrent dépenser des millions pour tenter de faire reculer une décision démocratique plutôt que payer correctement des travailleurs.”
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Action de protestation à l’ambassade du Nigéria
Le Socialist Party of Nigeria est un front électoral mis en place par nos camarades nigérians du Democratic Socialist Movement. Il répond à toutes les exigences pour être enregistré comme parti officiel et pour ainsi pouvoir prendre part aux élections. Toutes les étapes ont respectées et la contribution d’un million de nairas (environ 5.000 euros) a été payée. Le comité d’inscription a toutefois refusé d’enregistrer ce parti.
Un appel a été lancé pour protester contre cela contre et ce mardi, à l’occasion de la première audition de l’appel, des lettres de protestation ont été remises à diverses ambassades du Nigeria à travers le monde. Ce fut également le cas à Bruxelles par une délégation du PSL.
Photos par PPICS:
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Irlande. Résistance de masse et élection de Paul Murphy au parlement
Ce 12 octobre 2014 est une journée qui restera longtemps dans les mémoires en Irlande ! Près de 100.000 manifestants ont défilé à Dublin contre une nouvelle taxe sur l’eau. Le même jour, notre camarade Paul Murphy, membre du Socialist Party (section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge) et candidat de l’Alliance Anti-Austérité (Anti Austerity Alliance, AAA) a remporté les élections partielles dans la circonscription de Dublin Sud-Ouest. L’appel à une campagne massive de boycott et de non-paiement de la taxe sur l’eau couplée à une résistance active contre cette taxe a donc porté ses fruits. Paul a donc rejoint nos camarades Joe Higgins et Ruth Coppinger au parlement irlandais.Eddie McCabe, Socialist Party (CIO-Irlande)
Il y a un an, la campagne contre la nouvelle taxe sur la propriété immobilière n’a pas été victorieuse. Cela a bien évidemment suscité une certaine démoralisation. Mais cette campagne a tout de même permis de mettre en place l’Alliance Anti-Austérité. L’initiative a été prise par le Socialist Party dans la perspective des élections de mai 2014. Cette initiative a été chaleureusement accueillie de la part de la classe des travailleurs : 14 de ses membres ont été élus aux conseils municipaux.
Ce résultat constitue un indicateur de l’accroissement de la conscience des masses par rapport au potentiel de résistance contre la politique d’austérité qui dure depuis sept ans maintenant. Ce à quoi nous avons assisté ce 12 octobre était donc l’expression d’une explosion sociale basée sur ce sentiment
Une victoire en plein territoire Sinn Féin
Début octobre, un paquet d’affiches est arrivé au bureau du Sinn Féin de Dublin Sud-Ouest (parti nationaliste irlandais traditionnellement de gauche). Ces affiches avaient pour slogan central celui de la campagne des élections européennes et municipales de mai – ‘‘Faites le changement’’ – où le parti avait connu un succès historique. La circonscription de Dublin Sud-Ouest était le bastion du Sinn Fein : en mai dernier plus de la moitié des électeurs avaient voté pour lui, et ces affiches visaient à donner un dernier coup à leur campagne. Mais une fois sortis pour aller coller leurs affiches, les militants du Sinn Fein sont restés cloués sur place : une mer d’affiches rouge, noir et jaune leur faisait face avec une réponse directe aux affiches qu’ils n’avaient même pas encore commencé à coller : ‘‘Faites le VRAI changement – Votez Paul Murphy’’.L’anecdote est illustrative de l’ensemble de la campagne électorale, où l’Alliance Anti-Austérité a systématiquement eu une longueur d’avance. Nous avons assuré que ces élections ne soient pas uniquement concentrées sur la question du prix de l’eau, mais aussi sur la manière dont nous pouvons bloquer l’austérité. Le choix était clair : devons-nous espérer qu’un parti politique comme le Sinn Fein forme un gouvernement capable de revenir sur les mesures antisociales (espoir auparavant placé dans le Parti travailliste, en vain) ou devons-nous plutôt nous organiser dans les quartiers afin de construire un rapport de force et un large mouvement de résistance et de non-paiement si massif que le gouvernement sera contraint d’agir ?
Au vu de la révolte sociale en développement partout en Irlande, la majorité a fait son choix. Et c’est ainsi que Paul Murphy a été élu au nom de l’AAA.
Tous les commentateurs politiques étaient certains que le Sinn Fein avait le plus de chances de remporter ce siège, personne n’imaginait que Paul Murphy allait le vaincre. Chez les parieurs, la cote du Sinn Fein était de 1 contre 25 tandis que celle de l’AAA était de 16 contre 1. Il est vrai que les élections européennes de mai dernier avaient donné des résultats époustouflants au Sinn Fein, surtout dans les quartiers populaires de Dublin où le Parti travailliste avait complètement été balayé en conséquence directe ses nombreuses trahisons et promesses rompues.Un sondage national réalisé par l’Irish Times deux jours avant les élections montrait le Sinn Féin au coude-à-coude avec le Fine Gael (parti de droite chrétien-démocrate, le plus important parti capitaliste). La tendance observée en mai se poursuivait. Le Sinn Féin était donc extrêmement confiant, à raison d’ailleurs, mais il s’est contenté de cette assurance et a commis plusieurs erreurs.
Le Sinn Féin n’a pas compté sur l’AAA et la possibilité de convaincre la population de partir en lutte active contre la taxe sur l’eau. Le quotidien Irish Times a écrit que la campagne de l’AAA révélait un ‘‘art maitrisé de la tactique et du timing politique’’. C’est ainsi que l’on a assisté à un véritable séisme politique, ce qui aurait été impossible sans une évaluation correcte de la situation politique au jour le jour et sans la capacité de donner une expression à la colère qui gronde à la base de la société. Il faut à présent continuer à mener la lutte pour un nouveau mouvement de masse qui représente les travailleurs et leurs familles et qui se mette en action contre toutes les mesures d’austérité.
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Notre camarade Paul Murphy est élu au parlement irlandais!

Paul Murphy, au centre, et Joe Higgins, à gauche. Ce week-end, la colère contre l’austérité s’est exprimée dans la rue et dans les urnes.
Manifestation de ce samedi contre la “Water Charge”, la taxe sur l’eau.En Irlande, les actions de protestation contre les mesures austéritaires vont bon train. Ce samedi encore, pas moins de 100.000 personnes ont défilé à Dublin contre une nouvelle taxe sur l’eau particulièrement détestée. Ce n’est pas la première fois qu’il est question de cette Water Charge, une première tentative d’introduire un impôt sur l’eau avait été effectuée dans les années 1990, mais elle fut confrontée à une campagne de boycott massive. Cette campagne bénéficia du soutien actif des militants du Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise et parti-frère du PSL). Leur rôle de premier plan dans ce combat avait notamment assuré l’élection de Joe Higgins au Parlement irlandais en 1997.
Le manifestation d’hier était co-organisée par l’Alliance Anti-Austérité (AAA), un regroupement d’opposition aux politiques d’austérité dans lequel est impliqué le Socialist Party. Cette manifestation nationale, qui a fait suite à de nombreuses actions locales, fut une expression de l’immense colère qui se développe dans la société irlandaise. Il s’agit bien entendu d’un excellent point de départ pour une nouvelle campagne massive de boycott de la Water Charge.
Cette colère a également trouvé une expression sur le plan politique. Le siège de la circonscription de Dublin Sud-Ouest au Dail, le parlement irlandais, était en jeu et il a été remporté hier par Paul Murphy, notre camarade du Socialist Party, qui se présentait sur la liste de l’Alliance Anti-Austérité. Jusqu’aux dernières élections européennes, Paul était député européen pour le Socialist Party.
Les partis traditionnels connaissent actuellement une débâcle inédite dans le pays, comme cela avait été illustré aux dernières élections locales et européennes. Ici, Paul a réussi à l’emporter face au candidat du Sinn Fein, un parti qui veut se profiler comme une opposition de gauche au gouvernement mais qui refuse de concrètement organiser l’opposition de la population avec une campagne de masse pour le boycott de la Water Charge, par exemple. Le Sinn Fein se prépare en fait à entrer au gouvernement, comme c’est déjà le cas en Irlande du Nord. La campagne électorale a été dominée par la lutte contre la nouvelle taxe sur l’eau, et le refus du Sinn Fein de soutenir la campagne de boycott a fortement pesé.
Le Sinn Fein a recueilli 30% des votes de premier choix contre 27,2% pour Paul, mais il a dépassé ce candidat avec le report des votes de second choix (le système de vote irlandais permet de voter pour plusieurs candidats par ordre de préférence). Au final, Paul a reçu 9.565 voix contre 8.999 pour le Sinn Fein. Paul rejoint donc nos camarades Joe Higgins et Ruth Coppinger, les élus du Socialist Party au parlement irlandais. Ruth avait été élue en mai sur une liste AAA dans la circonscription de Dublin Ouest.Le scrutin de Dublin Sud-Ouest était un peu considéré comme une sorte de référendum concernant la Water Charge. Le résultat est remarquable… Les deux partis qui participent au gouvernement (Fine Gael et parti Travailliste) ont récolté ensemble 17,3% (contre 56% aux élections de 2011). Quant au résultat du Sinn Fein, il s’agit clairement d’une punition alors que cette circonscription est un bastion de la gauche nationaliste. Il y a une semaine, tout le monde supposait que le Sinn Fein allait gagner, mais la dynamique de la résistance contre la taxe sur l’eau en a décide autrement.
La victoire de Paul Murphy et la manifestation massive contre la Water Charge démontre qu’il est possible de construire une résistance par le bas, d’organiser une implication massive dans la lutte contre l’austérité et d’assurer que cette résistance obtienne des conclusions politiques.
Nous vous invitons également à lire un précédent dossier : “Comment les marxistes peuvent-ils utiliser leurs positions élues pour construire un rapport de force vers un changement réel ?”



