Tag: Changement climatique

  • Leurs profits étouffent notre planète !

    La grève mondiale pour le climat du 15 mars fut impressionnante ! Plus de 1,4 million de personnes ont manifesté de par le monde ! La semaine d’après, le thème du climat fut abordé lors d’une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne… pour ne rien décider ! Aucun accord n’a été possible. Alors que la maison brûle, les dirigeants européens préfèrent sauvegarder leurs amis pyromanes.

    Peu de temps avant, Charles Michel s’en remettait justement à l’Europe pour justifier de ne rien faire. ‘‘Si la Belgique est la première, ou la seule, à prendre certaines mesures, cela risque d’aboutir rapidement à de la destruction d’emplois, et je ne pense pas qu’il s’agit là du souhait des jeunes.’’ Sa seule proposition concrète était de taxer le kérosène… En face, Di Rupo avait quelque peu surpris en demandant aux patrons signataires de la pétition ‘‘Sign for my future’’ de prélever 5% de leurs bénéfices après impôt pour les verser à un ‘‘fonds belge pour la transition climatique’’. Un bel effet de manche sans grand effet puisque les propositions du PS sont aux mieux timides, au pire de simples déclarations d’intention.

    Le PS entend faire de Bruxelles et de la Wallonie les deux premières régions d’Europe sans gaz à effet de serre, au plus tard en 2050. C’est louable. Comment compte-t-il s’y prendre ? Mystère. Dans son ‘‘Chantier des idées’’ d’où son programme est issu, on trouve la promesse d’investir 5 milliards d’euros dans les transports publics (SNCB-TEC-STIB) – un minimum par les temps qui courent et il faudrait au moins ça tous les ans comme le propose le PTB – et puis des incitants économiques pour les entreprises vertes, une diminution de la TVA à 6% pour l’achat d’un vélo ou d’une trottinette, l’organisation d’une conférence nationale pour la transition climatique juste et solidaire, etc. Le PS a beau parler de réinventer la société, il manque cruellement d’ambition… et n’explique surtout pas pourquoi il n’a rien fait jusqu’ici !

    Depuis 1988, 100 grandes entreprises sont à elles seules responsables de 71 % de toutes les émissions. La multinationale pétrolière ExxonMobil veut augmenter sa production de pétrole et de gaz de 25% d’ici 2025. A Gand, ArcelorMittal est responsable de 80% de toutes les émissions de la ville. Ces entreprises et bien d’autres ont une lourde part de responsabilité dans le réchauffement climatique et en tirent des profits incroyables. Pour les partis traditionnels – PS et ECOLO compris – le marché libre ne peut pas être remis en question, ce qui laisse le champ libre aux multinationales. Il faut changer de système !

    On parle beaucoup de taxation sur le kérosène ou de TVA sur les billets d’avion, mais outre l’effet marginal que cela aurait, tout particulièrement sans développement massif de transports en commun écologiques, qui peut croire que les compagnies aériennes ne feraient pas payer les utilisateurs pour préserver leurs profits ? Ce n’est pas de cette manière que nous pourrons faire face à l’urgence climatique. Nous devons concentrer nos efforts sur le mode de production dans lequel nous vivons et nous en prendre au problème à sa racine.

    Ce sont les grandes entreprises, les grands pollueurs, qui doivent être taxés. Et si leur réaction est la menace de délocaliser, la nôtre doit être l’expropriation de ces entreprises pour les placer sous le contrôle démocratique de la collectivité. On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas !
    Nous n’y parviendrons pas de suite, mais il est impératif de nous organiser dès aujourd’hui pour que cette alternative devienne réalité au plus vite. Rejoignez-nous pour défendre une société respectueuse de la planète et de l’être humain, une société qui planifie rationnellement et démocratiquement son usage des ressources naturelles. Le temps presse : rejoignez la lutte pour cette alternative socialiste !

  • Ancrons localement la colère climatique pour connaître de nouveaux sommets !

    Les jeunes descendent dans la rue depuis onze semaines déjà tandis que deux autres manifestations ont réuni des dizaines de milliers de personnes. Pourtant, la semaine dernière, la « loi climat » – qui représente pourtant peu de choses – n’a pas passé la rampe. C’est comme si l’on avait dit « Allez vous faire f… » aux jeunes et moins jeunes manifestants pour le climat.

    Ce n’est évidemment pas possible de manifester à chaque fois avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants. Ce dimanche, nous étions probablement 10.000 à Bruxelles et 7000 à Liège, ce qui est encore phénoménal. Mais pour une nouvelle grande mobilisation, il nous faut un plan d’action qui permet de construire l’élan dont nous avons besoin en accordant suffisamment de temps à sa préparation. Pour cela, le lancement de comités d’action dans les écoles, les facultés, les lieux de travail et les quartiers sont essentiels. Grâce à cela, il nous est possible d’ancrer localement le large soutien dont bénéficient les protestations climatiques pour la transformer en implication active.

    Ceux qui estimaient que quelques manifestations suffiraient se rendent aujourd’hui bien compte que c’est loin d’être le cas. Le chemin que nous avons à parcourir est encore long. Il deviendra sans cesse plus important d’être clair sur ce vers quoi nous voulons aller. Certains tentent délibérément de limiter le sujet à une augmentation de taxes pour la population ordinaire, surtout en Flandre. Personne n’interprète ainsi le “changement de système” appelé par les manifestants. A nous de préciser ce que nous entendons par là : quel type de société voulons-nous et comment y parvenir ?

    A Bruxelles, la manifestation de ce dimanche était différente des précédentes. La présence d’un grand nombre de Gilets jaunes a provoqué un débat généralement très constructif et instructif. Il est cependant des plus étranges que la réunion des deux manifestations ait eu lieu à l’initiative de la police, qui a demandé aux Gilets jaunes d’attendre une heure puis de manifester avec les manifestants pour le climat. Ce type de rencontre est à encourager, mais il vaut mieux que cela soit spontané et du fait des manifestants eux-mêmes ! Le fait qu’un petit groupe de casseurs se soit infiltré parmi les manifestants n’a pas été soutenu par la grande majorité des manifestants pour le climat ni par les Gilets jaunes. Cela crée une image négative et est un élément possible de division. La responsabilité des interventions policières incombe directement à la police bruxelloise et aux dirigeants politiques.

    Les politiciens établis et l’establishment espèrent que la protestation contre le changement climatique va maintenant s’apaiser. Chaque mouvement connait inévitablement des périodes de reculs, mais la colère restera intacte. Les vacances de Pâques peuvent être utilisées comme moment de répit pour mieux structurer les manifestations et connaitre de nouveaux sommets. La journée internationale d’action du 24 mai – deux jours avant les élections – peut jouer un rôle important à cet égard. En outre, un nouveau sommet sur le climat se tiendra à l’automne. Il y aura donc de nouvelles possibilités de protestations massives.

    Le mouvement pour le climat a bouleversé l’agenda politique. Mais c’est encore insuffisant. Enraciner le mouvement au niveau local, l’étendre davantage et entrer en débat sur le type de société que nous voulons représentent les défis qui nous font face, pour lesquels nous avons déjà formulé quelques propositions.

    Quelques photos de Liesbeth

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  • Allier le climat au pouvoir d’achat dans la lutte pour un changement de système

    Jamais auparavant un gouvernement en affaires courantes n’avait vécu tant de mobilisations sociales. Des milliers de jeunes ont manifesté semaine après semaine en faveur de mesures climatiques sérieuses. Le 27 janvier, ils ont été rejoints par leurs parents, leurs grands-parents et leurs petits frères et sœurs, ce qui a donné environ 100.000 manifestants. L’enthousiasme de la protestation contre le changement climatique a sans aucun doute eu une forte influence sur le succès de la grève générale du 13 février. Le pouvoir d’achat est donc lui aussi devenu une priorité.

    Par Geert Cool, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    Ce que les deux mouvements ont en commun, c’est un sentiment d’urgence et une attitude offensive qui n’accepte pas le cadre décidé par l’establishment mais prend pour point de départ ce qui est nécessaire pour l’homme et la planète. Lors de la grève nationale du 13 février, les grévistes ont explicitement déclaré que la loi sur les salaires qui met au régime notre pouvoir d’achat doit être abolie. Des revendications offensives telles que l’augmentation du salaire minimum horaire à 14 euros et une pension de 1.500 euros minimum sont populaires. Pour de nombreuses personnes, leur instauration représenterait tout un monde de différences.

    Les politiciens établis prétendent que le climat et notre pouvoir d’achat sont au cœur de leurs préoccupations. Mais on ne voit rien venir dans la pratique. De plus en plus de gens ne leur font plus confiance. La ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege (CD&V) a dû démissionner sous la pression du mouvement social. Elle récoltait beaucoup de voix de préférence aux élections et n’en était pas à sa première déclaration bizarre. Mais elle était devenue un obstacle pour apaiser le mouvement pour le climat ou le conduire vers des canaux plus inoffensifs.

    La N-VA est également en eaux troubles. Bien sûr, le parti peut toujours compter sur un large soutien passif, mais il a plus de mal à déterminer l’agenda politique. Son projet d’une campagne électorale dominée par les thèmes de l’asile et de la migration d’une part et du confédéralisme d’autre part s’est heurté aux mobilisations sur le climat et au pouvoir d’achat. Lors de la conférence de presse de la N-VA où la composante communautaire de son programme électoral a été annoncée, Bart De Wever n’a ensuite quasiment été interrogé que sur le climat.

    Passer à l’action en défense de nos intérêts bouleverse le débat politique. Nous serons nombreux à suivre de près le résultat des élections du 26 mai. Le principal atout du gouvernement Michel 1 a été la faiblesse de l’opposition. Le PS, prétend répondre à nos inquiétudes en paroles, Di Rupo va jusqu’à déclarer que ‘‘les plus grands pollueurs, ce sont les capitalistes’’, mais ce parti joue depuis trop longtemps le rôle de gestionnaire de l’austérité aux niveaux fédéral, régional et local. Les Verts progresseront aux élections du 26 mai. Certains sondages indiquent qu’ils deviendraient la plus grande famille politique du pays. Mais au lendemain des communales, on a vu les Verts former des coalitions avec n’importe qui sans faire de sérieuses différences politiques. Ce qu’exigent les milliers de manifestants pour le climat va beaucoup plus loin que ce que les Verts proposent en souscrivant à la logique du capitalisme, alors que l’appel au ‘‘changement de système’’ résonne aussi fortement.

    La PTB va au-delà de ce qui est acceptable pour l’establishment en termes de climat et de pouvoir d’achat. Ce parti est également présent dans le mouvement social et il le renforce en faisant entendre sa voix au Parlement. Nous avons écrit au PTB pour soutenir sa campagne électorale, quelles que soient nos divergences d’opinion. Au côté du PTB, nous voulons lutter pour des réformes telles que la gratuité des transports publics, la nationalisation du secteur de l’énergie et de réelles augmentations de salaire. Mais nous y joignons la nécessité d’une société socialiste. Le système capitaliste ne permet en effet que des réformes temporaires. Nous voulons attirer l’attention sur ce point et formuler une série de revendications transitoires telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie afin de riposter contre le sabotage économique des capitalistes qui suivra immanquablement ces réformes. Pour rompre avec le capitalisme, il faut un large mouvement de masse. Les positions élues jouent un rôle à cet égard, mais ne devraient pas devenir un objectif en soi.

    Le gouvernement a été affaibli et le patronat également. L’appel en faveur d’un meilleur pouvoir d’achat résonne particulièrement fort. C’est le moment de passer à l’offensive et ne pas s’arrêter à des actions ponctuelles. Un plan d’action tel que celui de 2014 peut nous permettre de poursuivre nos efforts en vue d’actions nouvelles et encore plus importantes. Un plan d’action s’est également révélé nécessaire dans la mobilisation de la jeunesse : les jeunes ont persévéré toutes les semaines, chaque jeudi. Construire une journée d’action commune avec les syndicalistes et les jeunes le 15 mars, la journée internationale de grève pour le climat, permettrait de lier l’énergie enthousiaste des militants pour le climat à la force économique des travailleurs.

    A travers l’action se développe une prise de conscience instinctive croissante de la nécessité d’élargir la lutte et de mieux l’organiser. La mobilisation de la jeunesse est contagieuse : elle se propage au monde entier. Cet internationalisme est important : nous n’arrêterons pas le désastre du changement climatique dans un seul pays. Les syndicalistes sont influencés par leurs enfants qui forment une génération très sensible au climat et qui disposent déjà d’une belle expérience d’actions collectives. Ces jeunes représentent la prochaine génération de syndicalistes ! A l’inverse, de nombreux jeunes se sont reconnus dans les actions de grève du 13 février. C’est bien plus conforme à leur méthode d’action que les tentatives patronales de désamorcer la confrontation avec des initiatives telles que ‘Sign for my future’. Lier la lutte pour le climat à celle du pouvoir d’achat est la meilleure réponse aux tentatives de division ; à celle par exemple qui propose de lutter contre le réchauffement climatique à coups de taxes sur les carburants (voiture, avion) qui font payer la pollution du capital aux travailleur.

    Au cours d’une lutte, les jeunes et les travailleurs apprennent en quelques semaines parfois plus qu’au cours de plusieurs années. Ne laissons pas tout cela se perdre aux quatre vents et affûtons notre programme en désignant clairement nos alliés et ceux qui s’opposent au changement. ‘‘Changeons le système, pas le climat’’, entend-on. Faisons-en une réalité. Pour le PSL, cela signifie défendre un programme de transformation socialiste de la société qui rend possible une planification rationnelle dans l’intérêt de la majorité de la population et de la planète.

    “Changer le système”, mais comment et pourquoi ? Viens en discuter à notre week-end “Socialisme 2019” ces 30 et 31 mars !

    Petit avant-goût du programme :

    • Nous accueillerons RUTH COPPINGER, députée irlandaise, figure clé de la victoire pour le droit à l’avortement en Irlande. Elle animera un atelier de discussion consacré à l’impact de la victoire sur le droit à l’avortement sur les luttes sociales dans le pays. cet atelier prendra place le samedi 30 mars, de 16 à 18h.
    • Le mouvement pour le climat sera bien entendu présent durant ce week-end de discussion. Le samedi 30 mars, le programme et les méthodes d’action nécessaires pour le mouvement seront abordés dans un atelier qui prendra place de 16h à 18h. Le dimanche 31 mars, de 10h30 à 12h30, un grand meeting central aura lieu sur le thème “Socialist change not climate change !” Lors de ce meeting, nous aborderons pourquoi la planification socialiste est la meilleure réponse à la catastrophe climatique. Nous partirons ensuite ensemble vers la Marche pour le climat (Rise4Climat 13h gare du Nord).

    Vous voulez en savoir plus et vous inscrire ? C’est par ici que ça se passe !

  • Sauvé par la ‘‘Loi climat’’ ? Que cache l’establishment…

    Avec l’impressionnant nombre de manifestants et de grévistes pour le climat de ces derniers mois, le thème est incontournable. Aucune réponse n’est venue des bancs politiques ou patronaux, à l’exception de propositions symboliques comme les sessions de sensibilisation dans les écoles effectuées par une douzaine de ‘‘coaches climat’’.

    Par Arne (Gand), article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    Les politiciens établis et les grandes entreprises sont réticents à faire quoi que ce soit, mais ils savent se blâmer mutuellement. C’est l’approche de la campagne ‘‘Sign for my future’’, biais par lequel des grandes entreprises déclarent qu’elles voudraient bien aider, mais que le politique ne veulent pas. La manière de faire est bien pratique pour éviter de discuter de ce qui est nécessaire et permettre à des entreprises comme BNP Paribas de se présenter au monde comme des entreprises vertes ! S’il existe bien des projets drastiques chez les entreprises, ils nous emmènent tout droit dans le mur. Le magazine The Economist a ainsi rapporté début février qu’ExxonMobil prévoit d’augmenter sa production de gaz et de pétrole de… 25% d’ici 2025 par rapport à 2017 !

    La ‘‘loi climat’’ : une nouvelle manœuvre de diversion ?

    L’idée d’une ‘‘loi climat’’ a fait son apparition, mais ce que cela pourrait signifier concrètement reste encore flou. Nous devons concrétiser nos revendications, cela s’impose pour davantage développer le mouvement pour le climat et aider à mobiliser pour imposer un changement véritable. Le meilleur endroit pour en discuter est selon nous au sein de comités d’action créés dans les écoles, les facultés et les lieux de travail.

    Début février, un groupe de scientifiques a élaboré une ‘‘loi spéciale sur le climat’’ devant passer à travers tout le tracas bureaucratique des différentes régions, de la Chambre et du Sénat. Ecolo et Groen ont soumis le texte sous forme de projet de loi. Selon les scientifiques, le texte est immédiatement applicable et, selon Meyrem Almaci, présidente de Groen, le grand avantage du texte est qu’il a été écrit par des scientifiques, de sorte ‘‘qu’il ne doit plus y avoir de débat idéologiques’’.

    Le fait que la loi soit immédiatement applicable serait une bonne chose. Des changements profonds s’imposent d’urgence. Malheureusement, la loi spéciale sur le climat ne les garantira pas. Le projet de loi ‘‘aspire à la création d’une conférence interministérielle sur le climat, d’une agence interministérielle du climat et d’un comité d’experts indépendants’’. Seuls des objectifs sont fixés, l’accent étant mis en particulier sur une réduction de 95 % des émissions d’ici 2050. La loi se garde toutefois bien de préciser comment y parvenir et qui en fera les frais… En voilà un de débat idéologique ! Ce débat ne porte pas que sur le nucléaire. Où trouver les moyens nécessaires pour adopter des mesures audacieuses ? Chez les particuliers ? Par des économies dans les budgets publics ? Les soins de santé ? L’enseignement ? Ou alors chez les grandes entreprises et les ultra-riches ? Nous savons pertinemment quelle sera la réponse en restant dans le cadre du capitalisme. Et en restant dans ce cadre, les émissions ne seront de toute façon pas réduites de manière aussi drastique que nécessaire.

    Même les responsables politiques verts ne vont pas plus loin que des taxes écologiques, des taxes sur le carbone, des accises sur les produits polluants, des incitants individuels pour des panneaux solaires, par exemple, ou les normes d’émission contraignantes. Mais ces mesures existent depuis des années et les grandes entreprises les contournent facilement. Les entreprises au ‘‘CEO vert’’ ayant signé l’appel ‘‘Sign for my future’’ ne sont pas les alliés dont nous avons besoin ! La soif de profit s’oppose à l’écologie : on ne peut pas rendre un tigre végétarien !

    Les 30.000 plus gros pollueurs d’Europe ne seront pas affectés de manière significative par une loi sur le climat. Ils sont couverts par le Système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE) et ne doivent donc pas tenir compte des lois nationales sur le climat. Ils essaieront même de détourner les lois climatiques pour justifier d’en faire payer le prix (et même plus) à la collectivité. ‘‘System change not climate change’’ : cela exige plus qu’une simple loi sur le climat.

    “Changer le système”, mais comment et pourquoi ? Viens en discuter à notre week-end “Socialisme 2019” ces 30 et 31 mars !

    Nous en avons marre et nous allons nous battre ! Les manifestations internationales pour le climat en sont le meilleur exemple. Nous ne sommes pas seuls dans ce combat. Ces dernières années, de plus en plus de jeunes femmes, mais aussi d’hommes sont entré en lutte contre le sexisme omniprésent. Les provocations des populistes et des racistes de droite se heurtent régulièrement au dégoût et à la résistance de nombreux jeunes et antiracistes.

    La volonté d’agir et de se battre est croissante ! Mais pour quelles solutions ? Quelles réponses ?

    Quelles leçons tirer des luttes d’ici et d’ailleurs ? Comment les renforcer ? Comment peut-on unifier la colère ? Sur base de quel programme ? De quelles méthodes ? Les élections de mai prochain peuvent-elles assister la lutte sur le terrain ?

    Le week-end Socialisme 2019 est une occasion unique qui réunit des syndicalistes, des féministes, des activistes de toutes sortes et de simples curieux pour débattre ensemble de la manière de défier le chaos capitaliste pour le remplacer par une alternative socialiste où l’économie sera démocratiquement planifiée pour satisfaire les besoins de tous dans le respect de notre environnement.

    Petit avant-goût du programme :

    • Nous accueillerons RUTH COPPINGER, députée irlandaise, figure clé de la victoire pour le droit à l’avortement en Irlande. Elle animera un atelier de discussion consacré à l’impact de la victoire sur le droit à l’avortement sur les luttes sociales dans le pays. cet atelier prendra place le samedi 30 mars, de 16 à 18h.
    • Le mouvement pour le climat sera bien entendu présent durant ce week-end de discussion. Le samedi 30 mars, le programme et les méthodes d’action nécessaires pour le mouvement seront abordés dans un atelier qui prendra place de 16h à 18h. Le dimanche 31 mars, de 10h30 à 12h30, un grand meeting central aura lieu sur le thème “Socialist change not climate change !” Lors de ce meeting, nous aborderons pourquoi la planification socialiste est la meilleure réponse à la catastrophe climatique. Nous partirons ensuite ensemble vers la Marche pour le climat (Rise4Climat 13h gare du Nord).

    Vous voulez en savoir plus et vous inscrire ? C’est par ici que ça se passe !

  • Après le succès de la grève mondiale pour le climat, comment développer le mouvement ?

      • ARMER LE MOUVEMENT AVEC DES REVENDICATIONS CAPABLES D’IMPOSER LE CHANGEMENT
      • ANCRER LE MOUVEMENT LOCALEMENT
      • CONSTRUIRE DE NOUVEAUX TEMPS FORTS NATIONAUX AVEC DES INITIATIVES ET UNE ORGANISATION LOCALES
        • Dimanche 31 mars – Manifestation “Rise 4 Climate” à Bruxelles
        • Vendredi 24 mai – Manifestation pour le climat deux jours avant les élections

    Le 15 mars, un million et demi de personnes à travers le monde ont manifesté pour le climat ! Elles se sont réunies dans plus de 2000 villes ; une mobilisation internationale d’une ampleur inédite. En Belgique, plus de 45.000 personnes sont descendues dans les rues, la jeunesse rejointe par les travailleurs. Ces derniers disposent du pouvoir économique d’imposer un véritable changement par le blocage de l’économie et la grève. Mais nous n’avons pas encore gagné ! Comment développer le mouvement ? Que voulons-nous obtenir ?

    ARMER LE MOUVEMENT DE REVENDICATIONS CAPABLES D’IMPOSER LE CHANGEMENT

    Des taxes sur les billets d’avion ou des coachs-climats ? Ce n’est pas pour ça qu’on est dans la rue ! Pas une seule proposition sérieuse n’a été faite pour s’attaquer au problème à la racine. Les politiciens ne veulent pas toucher aux profits des grands pollueurs : les entreprises et les multinationales. Cette logique de profit fait obstacle à la transition écologique.

    Nous n’avons pas de temps à perdre ! S’ils ne font pas de propositions sérieuses, à nous de le faire ! Nous proposons de débattre des revendications capables de renforcer le contenu du mouvement dans des comités d’action, des réunions, des manifestations et des actions,…

    Les Etudiants de Gauche Actifs proposent de réfléchir à partir de ce qui est nécessaire pour le climat et pour les gens. Pour un véritable “changement de système”, il faut s’en prendre aux grands pollueurs ! Comme le dit Greta Thunberg : “Ils disent que nous avons tous créé la crise climatique. Ce n’est pas vrai, parce que si tout le monde est responsable, personne n’est coupable. Et certains sont coupables. Certaines personnes, des entreprises et des décideurs politiques, savent exactement quelle valeur inestimable ils ont sacrifiée pour réaliser d’énormes profits.”

    • Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits !
    • Qu’on s’en prenne aux gros pollueurs ! Pas de profits sur le dos du climat !
    • Investissements publics massifs dans les énergies renouvelables ! Retirons le secteur de l’énergie des mains du secteur privé !
    • Il nous faut une économie écologiquement et démocratiquement planifiée, dans laquelle les intérêts de la planète et de l’être humain sont centraux, pas les profits.

    ANCRER LE MOUVEMENT LOCALEMENT POUR LE DÉVELOPPER

    En nous réunissant localement avec des comités d’action et des réunions ouvertes, nous pouvons prendre nous-mêmes des initiatives et discuter des revendications et des méthodes les plus capables d’élargir le mouvement. Un plan d’action allant crescendo avec, par exemple, des sit-in dans la cours de l’école, des rassemblements juste avant les cours et des manifestations locales.

    • DIMANCHE 31 MARS – RISE FOR CLIMATE – 13h00 @ Bruxelles Nord
      • 10h30 – 12h30 : Meeting des EGA : Socialist change not climat change avec, entre autre, une écolière et une cheminote actives dans ce combat.
      • 12h30 Nouvelle manifestation nationale à Bruxelles !
    • VENDREDI 24 MAI, 2 jours avant les élections – 2nd Global Climate Strike For Future

    Avec un plan d’action vers les élections, nous pouvons faire pression sur les politiciens traditionnels. Mais ils vont espérer nous calmer avec leurs promesses électorales, nos examens et les vacances d’été. Les comités d’action locaux qui sont en train d’être mis en place seront donc également importants pour nous préparer pendant les vacances d’été et pour relancer les mobilisations à partir de septembre.

    • En décembre 2019 : sommet international sur le climat (COP25). L’occasion idéale de lancer un nouveau plan d’action dans nos écoles dès septembre !

    Rejoins les Etudiants de gauche Actifs !

    Nous vivons dans un monde où seul compte le profit. Les mesures écologiques qui s’imposent sont incompatibles avec le système capitaliste : “elles nuisent à la concurrence”. Nos gouvernements et les politiciens traditionnels veulent donc faire payer la facture aux familles ordinaires pour ne pas avoir à toucher aux profits des grands pollueurs. Pendant ce temps, le pillage des pays du monde néocolonial se poursuit. De nombreuses dictatures continuent à recevoir le soutien des ”démocraties” auxquelles elles achètent leurs armes. Des masses de femmes, d’hommes et d’enfants sont jetées sur les routes à la recherche désespérée d’un avenir. Des politiciens comme Trump, Francken, De Wever, Le Pen sèment le racisme et l’islamophobie et stigmatisent des pans entiers de la population pour détourner l’attention de leurs politiques d’austérité.

    Tous ces phénomènes ne sont pas déconnectés les uns des autres. Ils plongent leurs racines dans un système économique : le capitalisme. Un système où une infime minorité de la population possède les moyens de production et d’échange et exploite impitoyablement la nature et le reste de l’humanité. Un système qui a besoin de diviser cette majorité pour assurer son pouvoir. Un système incapable de s’en prendre aux oppressions dont il a hérité car elles servent ses intérêts. Mais aussi un système en crise. Un système qui n’a rien d’une fatalité. Un système qui engendre colère et révolte. Un système qui peut être vaincu.

    C’est pourquoi “Étudiants de Gauche Actifs” est une organisation anticapitaliste. Notre alternative est une société socialiste démocratique où les richesses de notre planète – le travail, la connaissance et la nature – seront utilisées dans l’intérêt de tous. Ce n’est qu’alors que l’humanité et la société pourront développer pleinement leur potentiel.

    Rejoins nous pour lutter pour un meilleur avenir !

    “Changer le système”, mais comment et pourquoi ? Viens en discuter à notre week-end “Socialisme 2019” ces 30 et 31 mars !

    Nous en avons marre et nous allons nous battre ! Les manifestations internationales pour le climat en sont le meilleur exemple. Nous ne sommes pas seuls dans ce combat. Ces dernières années, de plus en plus de jeunes femmes, mais aussi d’hommes sont entré en lutte contre le sexisme omniprésent. Les provocations des populistes et des racistes de droite se heurtent régulièrement au dégoût et à la résistance de nombreux jeunes et antiracistes.

    La volonté d’agir et de se battre est croissante ! Mais pour quelles solutions ? Quelles réponses ?

    Quelles leçons tirer des luttes d’ici et d’ailleurs ? Comment les renforcer ? Comment peut-on unifier la colère ? Sur base de quel programme ? De quelles méthodes ? Les élections de mai prochain peuvent-elles assister la lutte sur le terrain ?

    Le week-end Socialisme 2019 est une occasion unique qui réunit des syndicalistes, des féministes, des activistes de toutes sortes et de simples curieux pour débattre ensemble de la manière de défier le chaos capitaliste pour le remplacer par une alternative socialiste où l’économie sera démocratiquement planifiée pour satisfaire les besoins de tous dans le respect de notre environnement.

    Petit avant-goût du programme :

    • Nous accueillerons RUTH COPPINGER, députée irlandaise, figure clé de la victoire pour le droit à l’avortement en Irlande. Elle animera un atelier de discussion consacré à l’impact de la victoire sur le droit à l’avortement sur les luttes sociales dans le pays. cet atelier prendra place le samedi 30 mars, de 16 à 18h.
    • Le mouvement pour le climat sera bien entendu présent durant ce week-end de discussion. Le samedi 30 mars, le programme et les méthodes d’action nécessaires pour le mouvement seront abordés dans un atelier qui prendra place de 16h à 18h. Le dimanche 31 mars, de 10h30 à 12h30, un grand meeting central aura lieu sur le thème “Socialist change not climate change !” Lors de ce meeting, nous aborderons pourquoi la planification socialiste est la meilleure réponse à la catastrophe climatique. Nous partirons ensuite ensemble vers la Marche pour le climat (Rise4Climat 13h gare du Nord).

    Vous voulez en savoir plus et vous inscrire ? C’est par ici que ça se passe !

  • Le mouvement pour le climat : explosif, massif et international !

    Le mouvement pour le climat : explosif, massif et international !

    Il faut remonter à l’année 2003 pour retrouver un événement qui a vu la jeunesse quitter ses cours en masse pour manifester dans plusieurs pays en même temps. À l’époque, c’était contre l’invasion et la guerre en Irak. Le 15 février 2003, des millions de personnes ont manifesté à travers le monde tandis que le ‘‘Jour X’’, au déclenchement de la guerre (le 20 mars), des centaines de milliers de jeunes sont descendus dans la rue. En Belgique aussi, il y avait des milliers de manifestants. Les actions pour le climat d’aujourd’hui constituent le premier grand mouvement de la jeunesse depuis longtemps dans notre pays. C’est l’heure d’en tirer un bilan intermédiaire.

    Article issu de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    Des mobilisations de masse

    La première annonce d’une grève scolaire pour le climat en janvier annonçait un événement modeste. A l’instar de Greta Thunberg, qui manifeste tous les vendredis devant le Parlement suédois, quelques étudiants du secondaire allaient se rendre au Parlement, à Bruxelles. Mais après la marche historique pour le climat du 2 décembre 2018, qui a réuni environ 100.000 personnes dans la rue, de nombreux jeunes voulaient passer à l’action. Le 10 janvier, la première grève écolière pour le climat a connu un succès immédiat : 3.000 jeunes se sont rassemblés à la gare de Bruxelles central ! Le rassemblement s’est transformé en manifestation spontanée et dynamique à travers la ville.

    Le ton était donné. Dès le départ, c’est par le nombre que les jeunes se sont fait entendre. Et c’est leur nombre qui les a protégés de la répression, des sanctions et des tentatives de récupération. Que pouvaient faire les autorités ? Les porte-paroles de la manifestation ont été reçus par les gouvernements, les dirigeants politiques mais aussi par les organisations patronales. Certaines tentatives de récupération étaient sournoises et n’ont pas été perçues comme telles par une partie du mouvement. Ce fut par exemple le cas lorsque les multinationales se sont invitées à la table (voir page 8) avec leur appel ‘‘Sign for my future’’. Students4Climate a refusé de signer l’appel, mais Youth4Climate a hélas accepté. Toutes les tentatives d’entretenir des illusions sur la bonne volonté des entreprises ou d’affaiblir le mouvement en le limitant à quelques revendications qui ne changent fondamentalement rien mais peuvent diviser la population (comme les taxes) n’ont pas eu beaucoup d’effet.

    Aucun mouvement de masse ne se développe de façon linéaire. Se mobiliser ensemble, cela signifie de préparer ensemble les actions et de construire ensemble la stratégie en prévoyant des mobilisations intermédiaires et des rassemblements plus importants. Il est évident que les jeunes s’impliquent à fond dans les actions elles-mêmes, ce que les médias ont illustré en accordant beaucoup d’attention aux pancartes et banderoles faites à la main. Les médias ont bien entendu choisi de donner la priorité aux ‘‘plus originales’’, surtout si elles se trouvaient être les moins politiques… Cette créativité témoigne d’un fort engagement. C’est ce point qu’il faut alimenter, d’où nos propositions concernant les comités d’action (voir ci-contre).

    Ce que nous exigeons, c’est ce qui est nécessaire, pas ce qu’ils estiment réaliste !

    Les politiciens essaient d’apaiser les jeunes avec des demi-promesses et de vagues généralités. Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission européenne, n’a pas dépassé le stade de l’incohérence absurde en guise de ‘‘réponse’’ à un discours de Greta Thunberg. Mais ce ne sont pas les belles paroles et les formalités de l’establishment qui dictent quoi faire à la jeunesse. Les jeunes activistes du climat ne limitent pas leurs réflexions à ce qui est possible dans le cadre étroit du système actuel, leur point de départ est ce qui est nécessaire pour l’humanité et la planète.

    Cet élément est de première importance : le monde politique traditionnel se limite aux possibilités permises par un système où l’avidité de l’élite capitaliste ne peut être remise en question. Ce que disent les jeunes est repoussé car ‘‘impossible’’ ou ‘‘irréaliste’’. Dans un système où les 26 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, des mesures climatiques sérieuses sont effectivement impossibles. ‘‘Changeons le système, pas le climat !’’

    C’est ce que Greta Thunberg a résumé ainsi lors de sa visite à Bruxelles : ‘‘Le monde politique que vous avez créé est basé sur la compétition, la tricherie parce que tout ce qui importe, c’est de gagner, d’avoir du pouvoir. Ça doit cesser ! Nous avons besoin de coopérer et de partager les ressources de la planète de manière équitable. Il faut protéger la biosphère, l’air, les océans, les sols, les forêts. Ce que je dis peut sembler très naïf, mais si vous avez bien fait vos devoirs, vous saurez que nous n’avons pas d’autre solution.’’ Nous n’avons pas besoin d’être nombreux pour défendre le changement avec audace. Mais c’est avec la mobilisation des masses que nous pouvons effectivement mettre le changement de système à l’ordre du jour et entamer la lutte pour l’imposer.

    Comment répartir équitablement les ressources de la planète ? En d’autres termes : comment collectivement les contrôler et ensuite rationnellement et démocratiquement gérer leur utilisation ? Pour nous, ces questions sont essentielles : nous défendons une rupture avec le capitalisme et l’instauration d’un système différent, capable d’enclencher la transition écologique au travers d’une planification démocratique de la production. Ceci ne pourra être réalisé que sur base d’une société dans laquelle les outils de production seront gérés par les travailleurs et les consommateurs : une société socialiste.

    Qu’ils ne jouent pas avec nos pieds !

    Tout le monde n’applaudit pas la mobilisation pour le climat de la même manière… Et il y en a qui tentent de distraire la discussion en ne parlant que du comportement individuel. ‘‘Qu’est-ce que tu fais, toi, pour le climat ?’’, semble être la question standard posée par les journalistes à chaque manifestant. Cela évite d’aborder le problème du système de production dans lequel nous sommes piégés. C’est évidemment une bonne chose que les gens adoptent d’autres comportements, mais c’est ce qui se fait depuis des décennies et c’est insuffisant. C’est tout le système qu’il faut changer !

    Parfois, les mobilisations sont tout simplement considérées comme une conspiration. Même l’ancienne ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege soutenait cette thèse complotiste… D’une manière tellement grossière qu’elle a dû démissionner ! Comme le disait Greta Thunberg : ‘‘Ils inventent des conspirations et nous qualifient de marionnettes. Ils essaient de changer de sujet. Ils ne veulent pas en parler parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas gagner cette bataille.’’ Des dizaines de milliers de jeunes et jusqu’à 100.000 personnes à deux reprises le week-end (le 2 décembre et le 27 janvier) démontrent que le sentiment d’urgence est largement partagé.

    Résistance internationale

    La protestation se répand comme un feu de paille. La mobilisation de la jeunesse est contagieuse et se déplace d’école en école et de pays en pays. Le caractère international est important : nous n’arrêterons pas le changement climatique aux portes d’une ville ou d’un pays, il nous faut une résistance internationale !

    C’est pourquoi, dès la première grève scolaire le 10 janvier, nous nous sommes concentrés sur l’appel à une grève scolaire internationale le 15 mars. Dans le tract des Etudiants de Gauche Actifs (EGA), nous écrivions : ‘‘Le 15 mars, il y a un appel pour une Journée internationale d’action pour le climat. Et si nous faisions tous l’école buissonnière ensemble pour le climat et manifestions en masse ? Une telle grève scolaire montrerait que nous prenons notre avenir en main !’’

    ‘‘Nous avons commencé par nettoyer vos ordures. Et nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas terminé’’, a déclaré Greta Thunberg. Nous devons continuer, la bataille ne fait que commencer. Organisez-vous, mettez sur pied des comités d’action, discutez avec nous du changement de système nécessaire et de la façon de l’obtenir, n’hésitez pas à nous rejoindre : il est urgent de nous battre pour notre avenir !

  • Une journée d’action massive pour le climat

    La journée internationale de grève pour le climat de ce 15 mars fut historique : à travers le monde, des dizaines de milliers de jeunes sont descendus dans la rue pour exiger que de véritables mesures soient prises contre le réchauffement climatique. Des centaines de milliers d’autres partagent leurs inquiétudes et leur colère. En Belgique, l’appel à la grève a reçu le soutien de diverses structures syndicales. La manifestation de masse qui a déferlé dans les rues de Bruxelles ne s’est donc pas limitée à la jeunesse, on y trouvait des gens de tous âges. Selon la police, 30.000 personnes étaient au rendez-vous.

    Reste à savoir maintenant comment poursuivre la lutte. Dans le tract des Etudiants de gauche Actifs (EGA), nous avons souligné la nécessité d’ancrer les mobilisations au niveau local. Dans un certain nombre de villes, il y a eu de grandes manifestations le matin, avant de partir vers Bruxelles. Après plus de 10 semaines de mobilisation déjà, la volonté d’agir reste intacte ! Mais il nous faut un plan d’action capable de nous porter encore plus loin.

    Dans le même temps, la question se pose de savoir quel changement de système nous voulons et comment y parvenir. L’establishment capitaliste essaye de limiter les revendications en matière de climat à des taxes antisociales, alors que les jeunes réclament depuis des semaines un véritable changement de système. Il est nécessaire de débattre des revendications du mouvement, et nous avons déjà fait quelques propositions. Pour débattre des actions à mener et de nos revendications, organisons-nous collectivement avec des comités d’action dans les écoles, les facultés, les lieux de travail,…

    Nous vivons dans un monde où seul compte le profit. Ce qui est nécessaire pour le climat et l’environnement est impossible pour le capitalisme et ses politiciens : “cela nuit à la concurrence”. Seules 100 entreprises sont responsables de 71 % des émissions depuis 1988. C’est à elles qu’il faut s’en prendre. C’est pourquoi les Étudiants de Gauche Actifs sont une organisation anticapitaliste. Notre alternative, c’est une société socialiste démocratique dans laquelle la collectivité (et pas les milliardaires!) décide démocratiquement de ce qui est produit et de quelle manière !

    Rejoignez-nous !

    Reportage-photos de Liesbeth

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  • 4 propositions pour le climat et pour un changement de système

    1/ Des transports publics gratuits, de qualité et en suffisance

    La gratuité et la qualité des transports publics est une revendication très populaire qui répond directement aux tentatives d’opposer action climatique et pouvoir d’achat.

    Avec le processus de libéralisation et de privatisation du secteur, les transports publics sont devenus de plus en plus chers pour les usagers. Le transport international de passagers a été libéralisé, ce qui a entraîné une hausse des tarifs. Nos parents et grands-parents prenaient encore régulièrement le train pour voyager à l’étranger, c’est aujourd’hui quasiment inabordable. Un trajet Anvers-Amsterdam coûte 70 euros ! Le transport ferroviaire de marchandises a été libéralisé, de sorte que la part du rail est passée de 10% à 7% entre 2000 et 2015. Résultat : davantage de camions sur les routes ! La politique actuelle aggrave les problèmes de mobilité et nuit à notre environnement.

    En cinq ans, la subvention publique de la SNCB a diminué de 663 millions d’euros par an. Les effectifs ont diminué d’un quart en quinze ans. 110 millions d’euros ont été retiré à la société flamande de transport en commun De Lijn. Le total des contributions publiques à la SNCB, à De Lijn, à la STIB et au TEC s’est élevé à 2,4 milliards d’euros l’année dernière. C’est beaucoup, mais seulement la moitié de ce que coûtent les voitures de société à la communauté ! Nous ne proposons pas de supprimer cet avantage en nature pour les travailleurs : la réduction des subventions gouvernementales pour les voitures de société doit être liée à la conversion de cet avantage en nature en salaire net pour les travailleurs (le ‘‘coût’’ plus élevé du salaire brut revient à l’employeur).

    Ce manque de moyens est un manque de respect pour les efforts des travailleurs. Toutes sortes d’autres mesures s’y rajoutent encore : relèvement de l’âge de la pension, limitation de la retraite anticipée, diminution des salaires,… Impossible d’avoir des transports publics optimums dans ces conditions. La lutte pour des alternatives à la voiture va de pair avec les intérêts du personnel des transports publics. Comme l’a fait remarquer Naomi Klein : ‘‘Les cheminots en grève sont les activistes du climat du XXIe siècle’’.

    Au lieu des punitions individuelles, il nous faut des alternatives collectives : la gratuité et la qualité des transports publics représentent un élément essentiel. Luttons pour davantage de moyens publics et pour une planification rationnelle de la mobilité !

    2/ L’énergie aux mains du public

    Les 100 entreprises responsables de 71% des émissions mondiales depuis 1988 sont presque exclusivement des compagnies actives dans le secteur du gaz, du charbon et du pétrole ! Les scientifiques sont donc unanimes : un changement radical s’impose dans notre paysage énergétique. La façon dont nous produisons de l’énergie aujourd’hui, y compris en brûlant des combustibles fossiles, produit trop d’émissions de gaz à effet de serre.

    Nous ne pourrons pas convaincre les géants de l’énergie avec de bons arguments. L’an dernier, toutes les sociétés pétrolières et gazières cotées en bourse n’ont fourni que 1,3% de leur budget total aux investissements dans l’énergie verte.

    En Belgique, 85% de l’approvisionnement en électricité est entre les mains de quatre géants européens de l’énergie : GDF Suez (Electrabel), EDF (Luminus), ENI et RWE (Essent). Ce sont ces entreprises et leurs actionnaires qui déterminent la façon dont l’énergie est produite. La communauté n’a rien à dire à ce sujet, mais c’est elle qui supporte le plus gros des conséquences néfastes des méthodes de production polluantes des géants de l’énergie.

    Entre 2007 et 2017, le prix de l’électricité pour une famille ordinaire en Belgique a augmenté de 71,8%. Cette augmentation de prix n’a pas été réalisée pour permettre des investissements dans les énergies renouvelables ! Cette hausse des prix n’était pas non plus destinée à investir dans l’infrastructure nécessaire à la production d’énergie. Les menaces de pénuries d’électricité sont utilisées pour augmenter encore les prix pour les ménages. En conséquence, un ménage belge sur cinq vit dans la pauvreté énergétique.

    Des mesures provisoires telles qu’une réduction de la TVA ou un contrôle des prix peuvent faire baisser les prix. Mais pour compenser la perte de revenu pour le gouvernement, il faut aller chercher l’argent là où il se trouve. Un impôt progressif sur le capital peut y contribuer. Les multinationales s’opposeront bec et ongles à ce genre de mesure. Il suffit de penser aux campagnes du lobby nucléaire ou à la résistance d’une entreprise comme Amazon lorsqu’une taxe limitée sur l’entreprise a été proposée à Seattle. A Barcelone, l’appel d’offres public pour la fourniture d’électricité a reçu une clause sociale…. et aucune entreprise n’a fait d’offre ! Une procédure en justice a également été engagée dès que la ville a créé sa propre société d’énergie ! Quiconque touche aux sacro-saints profits est combattu de toutes les manières possibles.

    3/ Augmentation du financement public pour une recherche scientifique démocratique et indépendante

    L’argument favori des politiciens de droite et d’autres cyniques contre les jeunes activistes du climat est qu’ils devraient aller à l’école pour acquérir suffisamment de connaissances pour s’attaquer au problème climatique. Les connaissances techniques et scientifiques ne manquent pas. Mais qui contrôle la recherche ? Comment est-elle financée ?

    La recherche ne se fait généralement qu’en fonction du profit. De plus, les découvertes qui peuvent apporter une contribution positive à la lutte contre le changement climatique sont souvent achetées par des entreprises qui veulent empêcher leur application. Des brevets pour des batteries durables et un stockage efficace de l’énergie sont disponibles dans les coffres d’entreprises telles qu’Exxon Mobil. Il est dans leur intérêt que chaque goutte de pétrole soit forée avant que les alternatives ne soient mises sur le marché.

    Pire encore, ces dernières années, les multinationales ont investi des milliards dans la ‘‘recherche’’ pour nier ou minimiser le changement climatique. Les compagnies pétrolières connaissent le lien entre combustibles fossiles et empoisonnement de notre atmosphère depuis la fin des années ‘70. L’information n’a pas été divulguée et, lorsqu’elle a été connue, les grands groupes pétroliers ont investi dans toutes sortes de groupes de réflexion qui l’ont contestée.

    De plus, des investissements ont été faits dans le travail de lobbying pour préserver ou faciliter les pratiques polluantes. Sous le capitalisme, des milliards sont gaspillés pour la destruction de notre environnement, les marxistes veulent utiliser ces milliards pour le développement d’alternatives écologiques.

    Pour l’instant, nous ne disposons pas d’un tableau complet des mesures nécessaires et possibles pour sauver notre cadre de vie. Souvent, ce n’est pas non plus une priorité pour la recherche. Même dans les universités, elle dépend de plus en plus de mécènes privés. Bien sûr, les grandes entreprises sont particulièrement intéressées par les projets qui peuvent leur apporter des bénéfices supplémentaires. C’est pourquoi, à travers la privatisation de l’enseignement supérieur, elles s’efforcent de mieux contrôler les universités.

    Bien sûr, des recherches intéressantes proviennent des universités et de leurs laboratoires, même si cela s’effectue souvent sans réelle coordination et que les découvertes sont achetées par les entreprises pour éviter qu’elles ne soient appliquées. Beaucoup de connaissances existent déjà. Mais pour avoir une vision plus complète de la situation, les leviers de notre économie et de notre savoir doivent être aux mains de la collectivité.

    Il faut que la recherche scientifique soit débarrassée de toute ingérence de l’industrie et du secteurs privé. Nous exigeons que la recherche scientifique soit indépendante et non soumise à la recherche du profit. Une abolition des brevets et des investissements massifs dans la recherche sur les technologies durables est nécessaire pour mettre toutes les connaissances au service de l’homme et de la planète. Cela signifierait que toute la technologie et les connaissances disponibles pourraient être utilisées dans la lutte contre le réchauffement climatique !

    4/ Pour une économie planifiée écologique et démocratique

    Les grandes multinationales responsables de la plus grande partie des émissions sont aux mains d’un petit groupe d’ultra-riches. Les 26 personnes les plus riches possèdent autant que les 3,8 milliards les plus pauvres. Imposer des règles ne suffit pas : ces grandes entreprises trouvent des milliers d’échappatoires et ont suffisamment de lobbyistes et d’autres politiciens établis dans leurs poches pour tricher comme bon leur semble.

    Nous ne pouvons pas contrôler ce que nous ne possédons pas. C’est ce qui pousse à la réaction, compréhensible, de se concentrer non pas sur la production, mais sur la consommation. Les médias font tout pour renforcer cela : presque chaque entretien avec un jeune activiste du climat commence par une question sur ses efforts personnels. Parfois, cela va jusqu’à la défense de mesures antisociales comme les écotaxes. Ces taxes n’ont pas accru la production respectueuse de l’environnement, elles ont par contre affecté le pouvoir d’achat des travailleurs ordinaires et des jeunes en évitant de toucher à l’essentiel : la production. Il n’est donc pas surprenant qu’une entreprise comme ExxonMobil soit en faveur d’une taxe sur le CO2 !

    L’absence de planification démocratique entraîne un énorme gaspillage. Un quart à un tiers de la production alimentaire est gaspillée : au moins 1,3 milliard de tonnes par an ! Sans parler du gaspillage résultant des investissements dans la publicité, du lobbying et de l’arrêt de la production de biens plus durables et à plus longue durée de vie.

    Une réorientation majeure de la production est nécessaire. Pour y parvenir, il faut investir massivement dans les énergies renouvelables. Le GIEC estime qu’il faut y consacrer 2.400 milliards de dollars par an. Ce budget est à notre portée : pourquoi ne pas utiliser les 1.700 milliards de dollars dépensés annuellement dans l’armement? Et si l’on y ajoute les sommes englouties par la fraude fiscale et la spéculation, on pourrait largement couvrir les besoins pour la transition écologique et en même temps améliorer significativement le bien-être de l’humanité. Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), 24 millions d’emplois devront être créés dans le monde afin d’adapter nos modes de production. Bref, relever le défi climatique ne signifie pas entrer dans une ère de privations et de régression, c’est même plutôt le contraire… sauf pour les capitalistes et leurs profits ! Mais si tous les secteurs stratégiques de l’économie ne sont pas sous propriété publique démocratique, nous ne pourrons pas maîtriser correctement le changement de cap radical qui s’impose.

    C’est pourquoi nous défendons la nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la communauté. Cela doit poser les bases d’une planification rationnelle, en adaptant les ressources disponibles aux besoins et aux exigences de l’humanité et de la planète. Le capitalisme exploite tout à la fois le travail humain et la nature, les deux sources de toute richesse. Une économie planifiée rationnellement et démocratiquement permet d’arrêter le gaspillage, d’utiliser les connaissances disponibles et de commencer une transition verte. C’est ce que nous appelons le socialisme.

  • Après le 15 mars : Comment développer le mouvement pour le climat ?

    • ANCRER LE MOUVEMENT LOCALEMENT
    • CONSTRUIRE DE NOUVEAUX TEMPS FORTS NATIONAUX AVEC DES INITIATIVES ET UNE ORGANISATION LOCALES – 31 mars – Manifestation “Rise 4 Climate” à Bruxelles
    • ARMER LE MOUVEMENT AVEC DES REVENDICATIONS CAPABLES D’IMPOSER LE CHANGEMENT

    10 jeudis, 2 manifestations de près de 100.000 personnes à Bruxelles et aujourd’hui la grève internationale pour le climat ! Les politiciens ont fait des pieds et des mains pour expliquer pourquoi ils n’avaient rien fait, la ministre flamande de l’environnement a dû démissionner et les élections de mai seront marquées par le thème du climat… Mais nous n’avons pas encore gagné !
    Comment développer le mouvement ? Que voulons-nous obtenir ?

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    ARMER LE MOUVEMENT DE REVENDICATIONS CAPABLES D’IMPOSER LE CHANGEMENT

    Certains disent qu’on nous a déjà assez entendus… C’est encore loin d’être assez ! Des taxes sur les billets d’avion ou des coachs-climats ? Ce n’est pas pour ça qu’on est dans la rue ! Pas une seule proposition sérieuse n’a été faite pour s’attaquer au problème à la racine. Ce n’est pas prêt d’arriver : les politiciens ne veulent pas toucher aux profits des grands pollueurs : les entreprises et les multinationales. Cette logique de profit fait obstacle à la transition écologique dont nous avons besoin.

    Nous n’avons pas de temps à perdre ! S’ils ne font pas de propositions sérieuses, à nous de le faire ! Nous proposons de débattre des revendications capables de renforcer le contenu du mouvement dans des comités d’action, des réunions, des manifestations et des actions,…

    Les Etudiants de Gauche Actifs proposent de réfléchir à partir de ce qui est nécessaire pour le climat et pour les gens. Pour un véritable “changement de système”, il faut s’en prendre aux grands pollueurs ! Comme le dit Greta Thunberg : “Ils disent que nous avons tous créé la crise climatique. Ce n’est pas vrai, parce que si tout le monde est responsable, personne n’est coupable. Et certains sont coupables. Certaines personnes, des entreprises et des décideurs politiques, savent exactement quelle valeur inestimable ils ont sacrifiée pour réaliser d’énormes profits.”

    • Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits !
    • Qu’on s’en prenne aux gros pollueurs ! Pas de profits sur le dos du climat !
    • Investissements publics massifs dans les énergies renouvelables ! Retirons le secteur de l’énergie des mains du secteur privé !
    • Il nous faut une économie écologiquement et démocratiquement planifiée, dans laquelle les intérêts de la planète et de l’être humain sont centraux, pas les profits.

    ANCRER LE MOUVEMENT LOCALEMENT…

    Pour poursuivre la lutte, nous devons nous organiser et prendre le temps d’ancrer le combat localement et d’élargir encore son soutien. C’est possible ! Ces dernières semaines, il y a eu de plus en plus de manifestations locales auxquelles ont participé des milliers de nouveaux élèves qui n’étaient encore jamais venus à Bruxelles.

    En nous réunissant localement avec des comités d’action et des réunions ouvertes dans les écoles, les facultés, au niveau d’une commune ou d’une ville, nous pouvons prendre nous-mêmes des initiatives et discuter des revendications et des méthodes les plus capables d’impliquer les élèves et les étudiants, afin d’élargir le mouvement.

    … POUR LE DÉVELOPPER

    En mars, avril et mai, de nouvelles actions et manifestations seront annoncées. Les comités d’action dans les écoles/facultés de toute la Belgique peuvent discuter d’un plan d’action allant crescendo pour les accompagner, à leur propre rythme. En faisant des manifestations dans la cour de l’école ou des sit-in par exemple, ou avec un rassemblement devant l’école juste avant les cours,…

    DIMANCHE 31 MARS – RISE FOR CLIMATE – 13h00 @ Bruxelles Nord Nouvelle manifestation nationale à Bruxelles ! Cela nous laisse deux semaines pour mobiliser avec les comités d’action de notre région, de notre école, de notre faculté, de notre quartier.

    Avec un plan d’action vers les élections, nous pouvons faire pression sur les politiciens traditionnels. Mais ils vont espérer nous calmer avec leurs promesses électorales, nos examens et les vacances d’été. Les comités d’action locaux qui sont en train d’être mis en place seront donc également importants pour nous préparer pendant les vacances d’été et pour relancer les mobilisations à partir de septembre. En décembre 2019, il y aura à nouveau un sommet international sur le climat (COP25). L’occasion idéale de lancer un nouveau plan d’action dans nos écoles dès septembre !

    REJOIGNEZ LES ÉTUDIANTS DE GAUCHE ACTIFS

    Nous vivons dans un monde où seul compte le profit. Ce qui est nécessaire pour le climat et l’environnement est impossible pour le capitalisme et ses politiciens : “cela nuit à la concurrence”. Seules 100 entreprises sont responsables de 71 % des émissions depuis 1988. C’est à elles qu’il faut s’en prendre. C’est pourquoi les Étudiants de Gauche Actifs sont une organisation anticapitaliste. Notre alternative, c’est une société socialiste démocratique dans laquelle la collectivité (et pas les milliardaires!) décide démocratiquement de ce qui est produit et de quelle manière !

    REJOIGNEZ EGA ET LUTTER POUR UNE AUTRE SOCIÉTÉ

    • Emily Burns (FR – Wallonie ) 0474353036
    • Nicolas Menoux (FR – Bruxelles) 0485643432
  • Le mouvement climatique à un carrefour : qui sont nos alliés naturels ?

    Depuis la marche historique pour le climat du 2 décembre 2018 et, surtout, depuis le début des grèves scolaires pour le climat le 10 janvier 2019, un mouvement historique et inédit s’est développé dans notre pays. La Belgique s’est retrouvée en toute première ligne des mobilisations internationales pour le climat et l’environnement. Parmi les manifestants et leurs sympathisants, un consensus semble régner : celui de transformer la société pour qu’elle respecte notre planète mais aussi tous ses habitants, dont les plus vulnérables. ‘‘Pas de justice climatique sans justice sociale’’ a-t-on pu régulièrement entendre. La vague pour le climat a le potentiel de devenir un tsunami qui pourrait balayer ces pratiques par lesquelles la planète bleue est sacrifiée au profit du billet vert.

    Par Nicolas Croes

    L’unité la plus large possible… mais à quel prix ?

    Le 5 février, une campagne appelant à une politique climatique forte en Belgique a été lancée en grande pompe. En une semaine à peine, sa pétition ‘‘Sign for my future’’ avait déjà récolté 100.000 signatures. La coalition à la base du projet estimait à juste titre qu’il s’agissait d’un ‘‘signal fort qui démontre que cette thématique fait partie des préoccupations de la population’’. Après les dizaines de manifestations de la jeunesse et les grandes marches pour le climat du 2 décembre et du 27 janvier, c’était déjà évident.

    La coalition se targue d’être la plus vaste mise sur pied pour ‘‘faire pression sur les élus’’ en matière climatique. Elle réunit des collectifs (Bruxsel’air, Youth For Climate,…), des ONG (CNCD, WWF, Unicef, Médecins du Monde,…), des universités (UMons, UGent,…), des médias (Roularta, RTL, IPM,…), mais aussi la fédération patronale Agoria, la Chambre de commerce et d’industrie de Bruxelles et enfin des entreprises telles que BNP Paribas, KBC, ING, bpost, Colruyt, Ikea, Proximus ou encore Solvay.

    Disons-le clairement : l’opération vise à brouiller les pistes en masquant la responsabilité des grands pollueurs. Il est à déplorer que diverses ONG et collectifs se soient laissés ainsi prendre au piège ou, pire encore, soient convaincues que l’urgence climatique implique de trouver des compromis avec des banques qui investissent dans les énergies fossiles !

    Il n’y a pas si longtemps, début 2017, le CNCD 11.11.11 (coupole d’ONG et associations belges francophones et germanophones engagées dans la solidarité internationale) a publié un rapport sur les investissements dans vingt sociétés minières controversées, notamment des mines de charbon. De celui-ci ressortait que BNP Paribas, ING Bank et KBC Bank ont respectivement investi 448 millions, 399,5 millions et 111 millions d’euros dans les sociétés minières Glencore, Vale et BHP Billiton en 2017.(1)

    Les géants miniers Vale et BHP Billiton sont directement impliqués dans le ‘‘Fukushima brésilien’’ la pire catastrophe écologique du Brésil survenue en 2015. Une vingtaine de personnes y ont trouvé la mort, des déchets toxiques miniers ont parcouru 600 kilomètres à travers le Rio Doce et la population s’est retrouvée sans moyens de subsistance. Les recherches de la police fédérale ont montré que Samarco, l’entreprise responsable (une coentreprise des multinationales Vale et BHP Billiton) était consciente du risque du barrage et qu’elle en faisait trop peu pour éviter la catastrophe.

    Comment le CNCD – organisation qui a participé à la divulgation de ces faits – peut-il aujourd’hui accepter de se retrouver côte-à-côte avec de telles banques ?! Et à côté de Nathalie Guillaume, Corporate Affairs Director de la multinationale agroalimentaire Danone, multinationale qui a fait pression sur plusieurs États membres de l’Union européenne pour rejeter une proposition imposant des normes plus strictes pour les emballages en plastique ? De Solvay, membre du groupe de lobbying PlasticsEurope ? De JCDecaux et ses panneaux publicitaires digitaux énergivores ? D’EDF Luminus ? Sans surprise, ‘‘Sign for my future’’ soutient d’ailleurs le marché du carbone européen, un instrument qui permet aux entreprises les plus polluantes de continuer à émettre des gaz à effet de serre sans trop dépenser d’argent.

    En grève pour le climat !

    Si le CNCD avait dénoncé cette opération de greenwashing, il y a fort à parier que Youth for Climate ne se serait pas non plus retrouvé embarqué dans cette galère. Bien heureusement, cela n’a pas empêché Youth for Climate d’appeler les syndicats à rejoindre la grève mondiale pour le climat prévue pour le 15 mars. Au moment d’écrire ces lignes, le président de la CSC Marc Leemans avait déclaré : ‘‘Nous soutenons la mobilisation et appelons même à y participer. Mais nous n’introduirons pas de préavis de grève’’. Quant à la FGTB, elle soutient le mouvement mais laisse la décision aux centrales professionnelles. La Centrale Générale (qui compte plus de 430.000 membres) a déjà fait savoir qu’elle déposerait un préavis de grève. Nous espérons qu’une pression suffisante permettra au plus grand nombre de travailleurs de rejoindre la grève pour le climat.

    Le 20 février, 300 chercheurs de France et de Belgique ont appelé à participer à la grève climatique mondiale en dénonçant ‘‘les actuels détenteurs du pouvoir économique, ceux pour qui seul compte de vendre plus, quel que soit ce qui est vendu et ses conséquences ; ceux qui maintiennent des procédures biaisées d’évaluation du risque des pesticides et autres substances dangereuses ; ceux qui proposent des investissements juteux dans les produits fossiles’’ et ceux qui ‘‘signent des accords commerciaux multilatéraux assortis d’une justice féodale à la solde de géants industriels ; ceux qui orientent la colère des foules vers des cibles trompeuses ou secondaires.’’(2) Ils disent comprendre la radicalité des activistes ‘‘bien faible face à celle de ceux qui veulent nous faire survivre hors sol, ou nous promettent de nous conduire sur Mars, c’est-à-dire sur une planète morte, après avoir rendu la nôtre impropre à la vie !’’

    Comment parvenir au ‘‘grand basculement’’ ?

    Selon un sondage réalisé pour Le Soir, RTL-TVi, VTM et Het Laatste Nieuws par Ipsos, plus de huit personnes interrogées sur dix se disent ‘‘très inquiètes’’ ou ‘‘plutôt inquiètes’’ vis-à-vis du climat en Belgique. L’humanité fait face à un tournant crucial, peu nombreux sont ceux qui osent encore contester cela. Pour l’establishment, le capitalisme est le seul système de société qui fonctionne. La noblesse féodale et les esclavagistes avant elle prétendaient de même à leur époque concernant leurs systèmes. Chaque système fonctionne, sinon il n’existerait pas. Il répond toujours à un certain degré de développement de nos capacités productives. Dès qu’un système de société devient un frein au progrès scientifique et technique, il provoque le chaos plutôt que le progrès. C’est alors que le moteur de l’histoire se déclenche; la lutte des classes.

    La classe des travailleurs – tous ceux qui créent de la richesse en vendant leur force de travail contre un salaire et qui sont source de valeur ajoutée – représente aujourd’hui la majorité de la population mondiale. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), cela concerne pas moins de 3,4 milliards de personnes. Sans cette main-d’œuvre, les capitalistes ne peuvent pas faire de profits. Leur système ne fonctionne pas sans notre travail. Toute la richesse provient de notre travail et de la nature. Le capitalisme sape les deux sources de richesse, comme le disait déjà Marx en son temps.

    C’est cette réalité qui éclate au grand jour dans une grève, par le blocage de l’économie. Il n’existe pas de moyen plus puissant pour affronter le capitalisme et poser la question d’une réelle démocratie, c’est-à-dire un système où ceux qui produisent les richesses décideraient de la manière de les produire et de les utiliser ensuite. Bien entendu, une grève, même générale, d’une seule journée sera insuffisante pour délivrer un changement véritable. Mais l’appel pour le 15 mars constitue un pas audacieux sur la voie à suivre pour construire un puissant mouvement capable de renverser l’économie capitaliste pour instaurer une véritable transition écologique grâce à la planification démocratique de l’économie et à l’appropriation collective des secteurs d’activité stratégiques. C’est ce que nous appelons le socialisme.

    (1) https://bankwijzer.be/fr/actualit%C3%A9s/2018/investissements-dans-les-sci%C3%A9t%C3%A9s-mini%C3%A8res-controvers%C3%A9es/
    (2) https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/20/nous-scientifiques-ferons-aussi-la-greve-scolaire-du-15-mars_5425917_3232.html

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