Tag: Changement climatique

  • Fin du mois et fin du monde : mêmes coupables! Tous en grève le 15 mars!

    La jeunesse a submergé les rues de Bruxelles et d’autres villes du pays plusieurs semaines de suite dans un mouvement inédit et historique pour le climat. Il y est naturellement question de changement de comportements individuels, mais la grande majorité des manifestants défend des solutions collectives et même l’idée d’un ‘‘changement de société’’. La jeune écolière suédoise Greta Thunberg à l’origine de la mobilisation internationale était à la manifestation de Bruxelles le jeudi 21 février. Juste avant, elle déclarait à la presse : ‘‘Si vous pensez que nous devrions être en classe, faites grève, vous !’’ Le 15 mars nous offre l’opportunité d’être en grève pour le climat au côté de la jeunesse.

    Par Celia, enseignante, Bruxelles

    C’est la puissance du mouvement qui a contraint la ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege à démissionner. L’an dernier, Theo Francken était resté en place après la mort de la petite Mawda, abattue par le tir d’un policier. Il faut remonter à la démission de Louis Tobback en 1998 – après que Semira Adamu ait été étouffée par des gendarmes – pour retrouver pareille démission, là aussi sous l’impact d’une colère qui avait balayé les rues. Première victoire !

    Un appel à une grève internationale pour le climat a été lancé pour le 15 mars. Ce jour-là, il devrait y avoir des mobilisations en France, au Québec, au Royaume-Uni,… Cela pourrait être la plus grande journée de mobilisation internationale depuis le mouvement anti-guerre en 2003 !

    Le capitalisme exploite toutes les sources de richesse

    L’impact des grèves scolaires a dépassé le cadre de la démission d’une ministre. Un contexte de lutte a été créé qui, couplé à l’atmosphère de colère face au pouvoir d’achat qu’illustrent les Gilets Jaunes, a sérieusement aidé à ce que la grève nationale en front commun syndical du 13 février soit organisée et rencontre le succès. Pour rappel : aucun avion n’a volé ce jour-là ! Le 13 février, selon la CSC, il y avait plus de cent piquets rien qu’à Bruxelles, avec plus de cent personnes dans certaines entreprises comme Proximus ou Audi.

    Les syndicats ont été poussés par leur base à mobiliser le plus massivement possible pour créer un rapport de force contre un gouvernement des patrons qui fixe la norme salariale à 0,8%. Certains secteurs syndicaux ont aussi déposé un préavis de grève pour le 8 mars, dans le cadre de la journée internationale de lutte pour les droits de la femme. C’est également le cas concernant le 15 mars : un préavis de grève a été déposé par la Centrale générale de la FGTB. L’action collective est la meilleure riposte contre les tentatives visant à monter le mouvement pour le climat contre celui pour notre pouvoir d’achat. Marx faisait déjà remarquer que le capitalisme exploite à la fois la nature et le travail, les deux sources de toute richesse. Le climat et le pouvoir d’achat font face au même problème : la soif de profit inhérente au capitalisme.

    Luttons ensemble !

    Quel coup dur pour la N-VA qui voulait se rendre aux élections régionales, fédérales et européennes en jouant sur la peur des réfugiés et des migrants ! C’est loin d’être ce qui focalise aujourd’hui l’attention. Les mobilisations de la jeunesse et des travailleurs ont imposé leurs agendas : le climat et le pouvoir d’achat.

    Le PSL soutient les revendications syndicales pour plus de pouvoir d’achat, un salaire minimum de 14€/h, une pension minimale de 1.500€ et une véritable justice climatique ! Ces revendications sont des réponses concrètes aux dégâts sociaux provoqués par ces années de crise économique. Elles nous permettent aussi de partir du vécu quotidien pour remettre en cause tout le système capitaliste.

    C’est le moment de passer à l’offensive ! Après la grève nationale du 13 février, un plan de lutte tel que celui de 2014 peut nous permettre de poursuivre le combat tout en l’amplifiant. Une journée d’action commune avec les jeunes le 15 mars permettrait de faire la jonction entre l’énergie enthousiaste des militants du climat à la force économique des travailleurs. Avec cela, nous pouvons faire trembler le système sur ses fondations !

  • Manifestation pour le climat à Bruxelles avec Greta Thunberg

    Pour la septième semaine consécutive, des milliers de jeunes sont descendus dans la rue en faveur de sérieuses mesures pour le climat. Mercredi, 1.500 jeunes avaient manifesté dans les rues de Bruges. Le jeudi, plus de 3.000 manifestants étaient à Gand. Des manifestations ont encore eu lieu à Genk, Ciney et Turnhout, entre autres.

    Mais la mobilisation que tous les médias attendaient avec impatience était celle de Bruxelles où se trouvait Greta Thunberg en compagnie de 7.500 manifestants. Greta est respectée à juste titre, mais ce mouvement de la jeunesse ne se limite pas à une ou plusieurs figures. Au total, plus de 15.000 jeunes ont participé aux actions de cette semaine. Un défi majeur émerge progressivement : comment assurer que ce mouvement ne s’arrête pas, mais qu’il s’amplifie ? Nous avons essayé de répondre à cette question avec le tract distribué par les Etudiants de Gauche Actifs.

    Quelques photos de la manifestation de Bruxelles :

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  • Pour une grève massive pour le climat le 15 mars! Vidons les écoles! Lançons des manifs locales dans tout le pays!

    Les grèves écolières historiques du jeudi ont déjà eu un impact énorme. Les politiciens ont dû se plier en quatre pour expliquer leur politique climatique laxiste. La ministre flamande Joke Schauvliege, qui a essayé de minimiser le mouvement et la colère de la jeunesse, a dû démissionner. Les élections de mai sont déjà colorées par le thème du climat…

    Cela ne veut pas dire que nous avons gagné ! Les politiciens vont essayer de s’en sortir avec de vagues promesses et nous laisser en payer le prix. Ne laissons pas s’arrêter notre mouvement. Prenons le temps et organisons et préparons au mieux une nouvelle journée nationale d’action massive !

    REJOINS AVEC TON ÉCOLE LA GRÈVE POUR LE CLIMAT DU 15 MARS

    La grève internationale pour le climat du 15 mars s’annonce comme un nouveau moment historique. L’appel se répand internationalement et les étudiants belges peuvent à nouveau jouer un rôle de premier plan. la Centrale Générale du syndicat FGTB a également déposé un préavis de grève officiel pour ses membres ! Il est donc possible d’aller en grève avec des centaines de milliers d’élèves, d’étudiants et de travailleurs. Au niveau international, la grève pourrait même atteindre plus d’un million de grévistes pour le climat !

    UNE MANIF LOCALE DANS TA VILLE / TA COMMUNE ?

    La meilleure façon de rendre visible une telle grève de masse est bien sûr de manifester dans la rue. C’est
    pourquoi nous appelons à ce que des manifestations locales soient annoncées pour le 15 mars, dans chaque ville et chaque commune, pour donner à tous les jeunes la possibilité de participer aux manifestations, sans obstacle financier ou pratique. De telles manifestations locales permettraient aussi aux autres étudiants de ta classe d’être plus facilement convaincus de se joindre réellement à la grève.

    Au verso de cet appel, nous donnons quelques idées pour un plan d’action. Si vous avez d’autres questions, si vous avez besoin d’aide ou de matériel, n’hésitez pas à nous contacter.

    • Emily Burns (FR – Wallonie) 0474353036
    • Nicolas Menoux (FR – Bruxelles) 0485643432
    • Michael Bouchez (NL Antwerpen – Limburg – Vlaams Brabant) 0472436075
    • Fabian Colyn (NL – Oost- Vlaanderen) 0498840224
    • Arne Lepoutre (NL – West Vlaanderen) 0479535860

    PLAN D’ACTION POUR VIDER TON ÉCOLE LE 15 MARS

    Fais un facebookevent pour une manifestation/grève dans ta commune le 15 mars. Même si tu ne vis pas dans une grande ville ! Dans les petites comunes aussi, il y a beaucoup d’étudiants qui voudront manifester le 15 mars !

    • Idée de nom pour l’évènement : Global Strike 4 Future **Ville/Commune*
    • Y a-t-il déjà une annonce pour une manifestation ? Rejoins-la et contacte les organisateurs.
    • Fixe l’heure de départ à 8h30 ou 9h00 à un endroit central. Les élèves peuvent ainsi venir
      directement à la manifestation. Nous sommes pour que les enseignants puissent aussi
      participer ; mais ce n’est pas un voyage scolaire !

    Comment convaincre le plus grand nombre d’étudiants possible ?

    • Mets en place des comités de mobilisation avec d’autres étudiants ou des étudiants d’autres écoles.
    • Dans un tel comité, vous pouvez discuter de la façon dont vous pouvez vous mobiliser dans votre école, comment vous pouvez entrer en contact avec des étudiants d’autres écoles, …
    • Par exemple, tu peux faire une banderole avec la date du 15 mars et l’accrocher dans la cour de récré, faire une petite ou une grande action assise pendant la pause ou le matin à l’entrée de l’école pour attirer l’attention sur la date,…

    Y a-t-il des questions de la part de la police ou des autorités communales ?

    • Discutez-en avec un comité d’action ou lors d’une réunion ouverte à l’école.
    • Ne les laisse pas faire pression sur toi pour que tu fasses des arrangements avec eux. Quand des dizaines de milliers d’étudiants manifestent dans des centaines de villes, le rapport de force est de notre côté
    • la Centrale générale de la FGTB a lancé une annonce officielle de grève pour le 15 mars. Cela signifie que des profs pourraient participer sans problème ! Alors vas convaincre tes profs de vous rejoindre. Des travailleurs d’autres secteurs peuvent aussi rejoindre: quand eux font grève, ils touchent les grands pollueurs et les politiciens là où ça fait mal: à leurs profits.
    • Discute avec ton comité d’action ou à ta réunion publique des revendications que vous voulez transmettre et mettez-les dans votre événement facebook !

    Les Etudiants de Gauche Actifs font quelques propositions. Elles peuvent bien sûr être adaptées.

    Les revendications des Etudiants de Gauche Actifs pour la grève du 15 mars :

    Nos propositions sont basées sur ce qui est nécessaire pour le climat et pour la population, pas sur ce que les politiciens disent être “possible”. C’est pourquoi nous proposons de s’attaquer aux grands pollueurs et qu’il y ait un véritable “System Change” ! Greta Thunberg : “Ils disent que la crise climatique est une chose que nous avons tous créé, ce n’est pas vrai. Parce que si tout le monde est responsable, personne n’est coupable. Et certains sont coupables. Certaines personnes, certaines entreprises, certains décideurs savent exactement quelle valeur inestimable ils ont sacrifiée pour continuer à faire d’énormes profits.”

    • Des transports publics plus nombreux, de qualité et gratuits !
    • S’attaquer aux gros pollueurs ! Pas de profits aux dépens de notre climat.
    • Des investissements publics massifs dans les énergies renouvelables – Sortir le secteur de
      l’énergie des mains du secteur privé !
    • Résistance Internationale : contre la pollution du capital

     

  • Notre avenir sur cette planète exige de changer de système !

    Quelques manifestants de la mobilisation de Bruxelles ce jeudi 14 février.

    Pour une alternative socialiste contre la pollution capitaliste

    Ce journal paraît juste à temps pour la marche pour le climat du 27 janvier. A peine deux mois après la marche climatique historique du 2 décembre 2018, ce sera un nouveau moment fort dans la lutte pour notre planète. Jusqu’au 27 janvier, l’irruption spontanée de milliers d’élèves du secondaire dans les rues trois jeudis d’affilée a constitué un facteur décisif dans la mobilisation. Leurs actions de grève ont conforté le sentiment d’urgence sur la question climatique et stimulé le débat public. Ce cris de colère appelle un changement radical et les jeunes ont compris qu’il ne tombera pas du ciel en restant à l’école.

    Par Michael Bouchez

    La politique ne répond pas à l’urgence de la situation

    Ce n’est pas seulement la génération actuelle d’écoliers qui est concernée. Le changement climatique et les questions environnementales font partie de la vie de l’ensemble de la population active. Les étés exceptionnellement chauds, les événements météorologiques extrêmes, les avertissements alarmistes des scientifiques deviennent font de plus en plus partie du quotidien. Mais ce qui caractérise surtout la jeunesse actuelle, c’est qu’elle a grandi au beau milieu des mesures palliatives et des vagues promesses que l’establishment défend encore aujourd’hui. Les jeunes savent que la catastrophe climatique menace de leur tomber dessus et ils voient bien que les ‘‘solutions’’ existantes sont totalement inadéquates. C’est précisément la raison pour laquelle ces actions de grève et ces manifestations de masse sont si importantes : elles donnent un visage à une multitude d’inquiétudes individuelles.

    Depuis la reconnaissance officielle par la communauté scientifique du lien entre le réchauffement climatique et les émissions de CO2 en 1988, l’élite politique néolibérale a tout fait contenir la lutte contre le réchauffement climatique dans les limites de la responsabilisation individuelle, de la culpabilisation des consommateurs et de la promotion du libre marché ‘‘vert’’. Rien n’a été fait pour se mettre en travers de la route des grands pollueurs sous prétexte de sauvegarder la ‘‘liberté d’entreprise’’. En conséquence, 100 multinationales sont responsables à elles seules de 71 % des émissions globales de gaz à effet de serre depuis 1988. Le ‘‘marché libre’’ fera payer la facture à la planète et à la population.

    Le libre marché et le capitalisme font donc obstacle à une véritable solution. Les multinationales agroalimentaires, le secteur chimique, les géants de l’électronique, etc. se moquent des coûts écologiques. Tant que qu’on laissera les multinationales pétrolières s’adonner à leur soif de profits, elles iront chercher chaque goutte de pétrole. Il en ira de même pour le maintien des centrales nucléaires. Même lorsqu’il y a des réglementations, elles sont contournées sans incidence, comme l’a illustré l’exemple le ‘‘dieselgate’’ de Volkswagen qui a démontré que l’entreprise trichait lors des tests d’homologation au sujet de ses émissions polluantes.

    Allons de l’avant avec des revendications offensives !

    La jeunesse a un rôle crucial à jouer dans la lutte. On les a moins habitués à être freiné par ce qui est ‘‘réaliste’’ ou non. Ils peuvent en ainsi inciter d’autres couches de la population à se battre. Ce sera nécessaire. Il nous faut des revendications collectives pour instaurer des changements structurels en visant la production et non uniquement la consommation. Cela implique de mener la lutte jusqu’au cœur des entreprises et de services publics tels que les transports en commun.

    A cet égard, le rôle que peuvent jouer les syndicats est crucial. Dans ce système, la classe des travailleurs est la force sociale qui détient les clés de l’économie : elle peut tout stopper en faisant grève ! Si le mouvement climatique se joint au mouvement organisé des travailleurs, cela peut constituer une force mobilisatrice sans précédent. Le tout est de voir sur quelle base.

    Le programme de revendications que nous jugeons nécessaire ne démarre pas de ce qui est ‘‘acceptable’’ dans ce système polluant, mais de ce qui est nécessaire. Pour les politiciens traditionnels, même des transports en communs plus efficaces et gratuits sont de trop ! Il s’agit pourtant d’une réponse très concrète à la pollution atmosphérique urbaine et aux émissions de CO2. Mais, au lieu de cela, leur projet politique est fait d’économies supplémentaires sur les transports publics, de libéralisation et finalement de privatisation du secteur. Nous devons nous opposer à tout projet de libéralisation et de privatisation de la SNCB, des TEC, de la STIB ou de De Lijn.

    Le transport ferroviaire de marchandises (le fret) doit redevenir propriété publique afin de réduire le trafic routier de marchandises. La libéralisation a réduit la part du rail dans l’ensemble du transport de fret de 10% en 2000 à 7% en 2015. La part des camions est passée de 75% à 80%. En bref, il y a beaucoup plus de camions sur les routes et des travailleurs aux bons salaires et aux bonnes conditions de travail ont fait place à des conducteurs des pays de l’Est exploités pour des salaires de misère.

    Le secteur de l’énergie est de loin le secteur le plus polluant. Soumis à la logique du privé, les factures deviennent impayables et tout contrôle de la collectivité sur la production est impossible. Si ce secteur est nationalisé et placée sous le contrôle et la gestion démocratiques de la communauté et des travailleurs, les investissements nécessaires pourront être libérés en faveur d’énergies renouvelables et de la sortie du nucléaire.

    La propriété et le contrôle publics de la recherche scientifique et technologique sont indispensables pour une transition verte rapide. Ce ne sont pourtant pas les connaissances qui manquent. Le problème vient des multinationales qui achètent littéralement les recherches, les placent sous brevets et les planquent dans leurs coffres forts. Leur manière de voir la technologie, c’est de la pervertir pour un maximum de profits. L’obsolescence programmée laisse derrière elle des montagnes de déchets toxiques parce que les entreprises préfèrent vendre des produits plutôt que de permettre leur réparation ou d’assurer leur longévité.

    Ces revendications ne représentent qu’une partie de ce que nous défendons. Elles sont loin d’être folles, mais elles se heurtent à la base du système économique : le profit. Garantir notre avenir signifie d’entrer en conflit avec elle. Et la meilleure manière de le faire, c’est de s’organiser autour de la classe des travailleurs, celle qui crée les richesses, pour instaurer une société où les secteurs clés de l’économie seraient gérés et contrôlés par la communauté dans le cadre d’une planification économique rationnelle et démocratique. La richesse produite servirait à investir dans la production écologique, dans la recherche scientifique, etc. C’est ce que nous appelons une société socialiste.

  • Le problème, c’est le capitalisme. La réponse, c’est le socialisme !

    Les efforts de nombreuses personnes pour réduire leur empreinte écologique ne suffisent pas, c’est ce qui ressort des rapports désastreux du GIEC. Les vrais responsables de ce système ne sont pas prêts à faire des efforts similaires. Les capitalistes veulent à tout prix sécuriser leurs profits, et tant pis pour la planète.

    Marx note dans ‘‘Le Capital’’ que le capitalisme épuise ‘‘simultanément les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur’’ Dans un autre ouvrage, il écrit : ‘‘La nature est tout autant la source des valeurs d’usage (qui sont bien, tout de même, la richesse réelle !) que le travail, qui n’est lui-même que l’expression d’une force naturelle, la force de travail de l’homme.’’ L’exploitation de toutes les sources de richesse, tant les travailleurs que la nature, est inhérente au capitalisme, au coeur duquel se trouve la recherche maximale de profit pour une infime élite.

    Le marxisme ne se limite toutefois pas à la dénonciation, il s’agit de ‘‘comprendre le monde pour le changer’’. Le système capitaliste repose sur la propriété privée des moyens de production. Les capitalistes, aujourd’hui principalement des fonds d’investissement dominés par les intérêts financiers d’une poignée d’ultra-riches, contrôlent une grande partie de la production et déterminent ainsi ce qui est produit et de quelle manière. Des recherches menées en 2011 ont montré que la grande majorité du commerce mondial est aux mains d’à peine 147 entreprises ! Ces sociétés sont étroitement imbriquées les unes aux autres. Le ‘‘libre marché’’, c’est la dictature des ultra-riches.

    Le capitalisme vise à accroître le pouvoir de ces ultra-riches. Cela ne peut se faire qu’en épuisant systématiquement plus les deux sources de richesse: les travailleurs et la nature. La grande majorité de la population mondiale est obligée de vendre son travail en échange d’un salaire, c’est de là que proviennent les profits des capitalistes. Mais cela crée aussi une force sociale qui peut bloquer toute la machine de ce système. Sans notre travail, plus rien ne se passe ! De plus, le travail dans le cadre de ce système est généralement une oeuvre collective qui entraine logiquement à sa suite l’organisation et la lutte commune pour des intérêts communs. Le capitalisme a lui-même engendré la force sociale capable de mettre un terme à ce système. C’est pourquoi la classe des travailleurs joue selon nous un rôle central dans la lutte pour renverser le capitalisme.

    À quoi pourrait ressembler un système différent ? La suppression de la propriété privée des moyens de production et leur remplacement par la propriété et la gestion collectives de l’industrie et des services permettrait d’utiliser les moyens existant pour satisfaire les priorités sociales et environnementales. Cela permettrait d’utiliser les ressources disponibles de manière rationnelle et planifiée, en fonction des besoins de l’être humain et de la planète. La planification démocratique de l’économie est un élément essentiel de l’alternative socialiste au capitalisme.

  • “Marxisme et climat” : Deux meetings des Etudiants de Gauche Actifs à l’ULB et l’ULg

    SYSTEM CHANGE NOT CLIMATE CHANGE – SAVE OUR PLANET FROM CAPITALISM

    • Bruxelles : Mardi 19 février, 19h, ULB Solbosch – auditoire H1301 – Sur Facebook
    • Liège : Jeudi 28 février, 18h30, place du XX Août, salle du Petit Physique – Sur Facebook

    Le changement climatique nécessite des réponses urgentes. Les politiciens capitalistes ne vont pas au-delà des mesures symboliques ou des écotaxes : ils font payer les familles ordinaires. Ils refusent de s’en prendre aux multinationales ; ils défendent les profits des ces grands pollueurs qui exploitent l’humain et la nature. Marx avait raison : le capitalisme est incompatible avec les intérêts de l’humanité et de la planète.

    Si la production était gérée démocratiquement, les décisions seraient prises dans leurs intérêts, et non dans le but de faire des profits. Nous avons besoin d’une économie rationnellement planifiée pour s’attaquer aux gaspillages et à la pollution. C’est ce que nous appelons le socialisme.

    Comment en finir avec le système capitaliste ? À quoi ressemblerait une société socialiste ? Et pourquoi est-ce indispensable pour notre environnement ?

    L’histoire montre que la lutte de la classe des travailleurs est cruciale pour parvenir à un changement social majeur. Ce ne sont pas les capitalistes, mais les travailleurs qui font tourner l’économie. C’est avec cette lutte que nous avons arraché nos conquêtes économiques et sociales. C’est pourquoi les Étudiants de Gauche Actifs recherchent le soutien actif et la coopération du mouvement des travailleurs et que nous les appelons à lutter ensemble pour une société socialiste démocratique !

    De cette façon, les ressources pourraient être utilisées dans l’intérêt de tous les jeunes, des travailleurs et de la planète.

    AGENDA :

    • Mercredi 13/02 : grève nationale pour le pouvoir d’achat.
    • Jeudi 14/02 : grèves des jeunes et manifestations pour le climat.
    • Vendredi 15/03 : journée internationale de grèves et de manifestations des jeunes.
  • Le mouvement de masse pour le climat conduit à la démission d’une ministre

    Manifestation du 27 janvier. Photo : Liesbeth.

    Il est possible de pousser des ministres vers la porte grâce à des mobilisations soutenues. C’est ce qu’a illustré le mouvement des jeunes pour le climat. Après deux mois de manifestations, la ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege (CD&V) a dû démissionner. Elle était allée trop loin en indiquant que les marches pour le climat étaient le fruit d’un complot. Ses précédents faux pas avaient encore pu être camouflés, mais il est bien plus difficile de procéder de la sorte à l’occasion d’un mouvement de masse.

    Par Kenzo (Gand)

    Depuis le 2 décembre, la lutte contre le changement climatique est sur le devant de la scène. La première manifestation de masse du 2 décembre a été historique : des dizaines de milliers de personnes sont passées par Bruxelles. Mais la ministre fédérale de l’environnement Marie-Christine Marghem (MR) a s’est moquée des inquiétudes sur le climat par un “njet” au sommet sur le climat de Katowice. Après les examens puis les vacances de Noël, les mobilisations des étudiants du secondaire ont commencé : d’abord 3.500, puis 15.000 et ensuite 35.000 élèves ont ainsi manifesté à Bruxelles. Le dimanche 27 janvier, une nouvelle manifestation nationale a eu lieu et a réuni jusqu’à 100.000 personnes. La semaine dernière, 15.000 étudiants ont encore manifesté à Bruxelles, autant à Liège et 3.000 à Louvain, entre autres. Des étudiants du supérieur étaient déjà présents aux mobilisations mais, le 14 février, ils y participeront pour la première fois en masse.

    Joke Schauvliege (CD&V) est la ministre flamande de l’Environnement, de la Nature et de la Culture depuis 2009. A partir de 2014, l’Agriculture et l’Aménagement du Territoire lui ont été ajoutés. Elle était auparavant faite connue pour des déclarations bizarres telles que : “Un arbre a toujours eu la fonction d’être abattu” ou encore : “En tant que ministre de la Culture, vous n’avez pas besoin d’être un expert culturel.’’ Mais tout a systématiquement été couvert, elle obtenait après tout pas mal de voix et est tout de même vice-présidente du CD&V. Mais la mobilisation de masse a rendu sa position intenable. En raison de la politique menée et de ses réactions maladroites face aux protestations de la jeunesse, les critiques se sont faites plus nombreuses et plus caustiques. ‘‘What a joke (quelle blague)’’, pouvait-on ainsi lire sur les pancartes d’élèves présents aux marches pour le climat.

    Les rires ont accueillis ses déclarations selon lesquelles elle se sentait poussée dans le dos pour poursuivre sa politique grâce aux mobilisations de jeunes. Sa proposition visant à augmenter les taxes sur les vols était une tentative évidente de faire porter la responsabilité du problème sur des couches plus larges et sur la jeunesse. La fédération patronale FEB a immédiatement pris le train en marche en réclamant l’abolition de l’indexation des salaires avec l’idée que les mesures pour le climat entrent automatiquement en conflit avec le pouvoir d’achat ! L’appel à la gratuité et des transports publics et à leur extension n’a bien entendu pas été repris par la ministre ou les patrons. Enfin, elle a voulu apaiser les protestations avec des séances d’information des élèves des 5e et 6e années sur la politique climatique et les mérites de cette politique. Les applaudissements n’ont pas été nombreux.

    La récupération ayant échoué, elle a essayé de criminaliser la mobilisation en prétendant qu’il s’agissait d’une conspiration du lobby écolo. Selon elle, cette conspiration aurait même été confirmée par la sûreté d’État ! D’où provenait le complot ? Selon elle, il s’agissait d’une vengeance suite aux manifestations agricoles qui avaient conduit à la démission de Vera Dua (ministre flamande Agalev, aujourd’hui Groen) en 2003. Certains manifestants n’étaient même pas nés ! Ces déclarations bizarres ont été suivies d’excuses : Schauvliege a dû reconnaître que la sûreté de l’Etat n’avait rien signalé. Elle n’aurait rien pu faire d’autre : la sûreté d’État a elle-même réfuté les allégations. Quelques heures plus tard, l’inévitable démission a suivi. Schauvliege était devenue un obstacle trop important pour toute tentative de récupération moins visible, par exemple via des groupes de réflexion financés par de grandes entreprises mais avec la participation d’organisations écologistes. Sa démission est un coup dur pour le gouvernement flamand qui, jusqu’à présent, a toujours été relativement stable.

    Cette démission est une première victoire du mouvement, même si la bataille ne fait encore que commencer. Il ne s’agit pas d’une victoire concrète contre le changement climatique, mais d’une indication que la lutte porte ses fruits. Il est temps maintenant de passer à la vitesse supérieure ! L’appel à une grève internationale écolière le 15 mars pourrait jouer un rôle crucial à cet égard. Surtout si les syndicats profitent de la dynamique des jeunes pour se joindre à eux et déclencher une grève de toute la société pour le climat. C’est la meilleure réponse aux politiciens et aux patrons qui opposent climat et pouvoir d’achat pour éviter d’être placés face à leurs responsabilités.

    Cette démission renforcera la confiance du mouvement. L’establishment espère éloigner la discussion de la rue le plus tôt possible, il espère que les mobilisations deviendront moins fortes et que toutes sortes d’experts, financés ou non par de grandes entreprises, mettront la main sur le débat. Le lobbying en faveur d’une loi sur le climat pourra alors être opposé aux mobilisations de la rue. Le mouvement doit en être conscient et s’organiser pour préparer les étapes suivantes avec un plan d’action crescendo et des discussions sur des revendications qui feront vraiment la différence. Les syndicats peuvent jouer un rôle majeur à cet égard en s’ouvrant aux jeunes et, par exemple, en aidant à défendre de manière offensive la revendication de transports publics gratuits et plus nombreux. Il s’agit d’une revendication qui allie pouvoir d’achat, meilleure mobilité et air de qualité.

    La protestation contagieuse de la jeunesse montre que des actions déterminées qui ne sont pas apaisées par des promesses tièdes peuvent changer l’ordre du jour politique. Alors que la crise gouvernementale de décembre a attiré toute l’attention sur la migration et que la N-VA était déjà prête à y ajouter le confédéralisme, le débat public porte aujourd’hui sur le climat. Nous pouvons y ajouter le pouvoir d’achat : la grève nationale du 13 février offre cette opportunité. Nous serons plus forts en associant pouvoir d’achat et climat, en alliant l’enthousiasme des jeunes et la puissance économique du mouvement des travailleurs.

  • Sommet sur le climat à Katowice : on a brassé beaucoup d’air

    Avec le rapport du GIEC à l’esprit, la conférence sur le climat de 2018 à Katowice devait devenir une affaire ambitieuse. L’intention était de décider à cette COP 24 de la manière dont l’accord de Paris sur le climat de 2015 serait mis en œuvre. L’objectif de la conférence était de parvenir à un accord qui maintiendrait l’augmentation de la température ‘‘bien en dessous’’ de 2°C. Les promesses faites à l’époque sont toutefois loin d’être suffisantes. La politique climatique précitée, qui pourrait conduire à une augmentation de 3°C, suppose le respect de l’accord. Et de nombreux pays n’ont pas encore pris la moindre mesure pour tenir ces promesses.

    Selon d’éminents climatologues, le réchauffement de la planète atteindra à un moment donné un point de basculement qui ne permettra plus de retour en arrière. Ce point est probablement en dessous de l’objectif de 2°C. Enfin, l’accord de Paris sur le climat n’a aucun caractère contraignant et ne constitue donc en soi qu’une déclaration de bonnes intentions.

    A la COP 24, la question principale était de savoir comment rendre compte des résultats. Compte tenu de la gravité de la question, on s’attendrait aussi à ce que d’autres objectifs soient fixés. Toutefois, ces questions n’ont guère été abordées. Rien ne sera introduit avant 2020. L’urgence n’a apparemment pas été ressentie en Pologne. Quant à la délégation des autorités belges elle a refusé de soutenir le texte pourtant excessivement limité de la conférence, en dépit de la manifestation de masse qui avait eu lieu à Bruxelles l’avant-veille.

    Alors que l’eau est presque littéralement à nos portes, nos politiciens semblent s’en moquer. Les dons de plusieurs pays et grandes entreprises à un fond visant à préparer les pays pauvres aux catastrophes naturelles à venir sont risibles.

    On assiste même à un certain retour du scepticisme climatique. Les États-Unis étaient en première ligne pour ignorer les conclusions du GIEC. Le nouveau président brésilien raciste et climato-sceptique Jair Bolsonaro s’est opposé à ce que la prochaine conférence de l’ONU sur le climat se tienne dans son pays, comme cela était prévu. Il souhaite également que le Brésil reçoive des droits d’émission supplémentaires parce qu’il possède une grande partie de la forêt amazonienne à l’intérieur de ses frontières. Il dit pourtant que la forêt amazonienne devrait être ouverte à l’exploitation des multinationales. Plusieurs petits pays en développement se sont engagés à atteindre l’objectif de 1,5°C. Ce sera hélas insuffisant.

    L’écolière suédoise Greta Thunberg a été le seul point positif à Katowice. En reprochant aux dirigeants du monde de ne pas être ‘‘assez mûrs’’, elle a mis le doigt sur la blessure : ‘‘Notre civilisation est sacrifiée pour la capacité d’un très petit nombre de personnes de continuer à gagner une énorme somme d’argent’’. Elle est parvenue à une conclusion importante, partagée par des milliers de jeunes : ‘‘Si des solutions ne peuvent être trouvées dans le système existant, nous devrons peut-être changer le système lui-même’’.

  • Nouvelle manifestation massive pour le climat : ce n’est encore que le début !

    Le temps était maussade, l’atmosphère déterminée. Malgré la pluie, nous étions nombreux hier à Bruxelles ! Le chiffre de la police (70.000) était légèrement supérieur à l’estimation officielle du 2 décembre (65.000). C’est connu, ces chiffres sont généralement des sous-estimations. Nous étions peut-être bien encore une fois 100 000, pour la deuxième reprise en deux mois de temps. La mobilisation de ce dimanche reflétait la large solidarité ressentie envers les jeunes activistes du climat qui ont mené une grève scolaire trois jeudis de suite. Cela illustre d’autre part que le sentiment d’urgence ne se limite pas à la jeunesse.

    Un nombre frappant de familles avec de jeunes enfants nous ont rejoints hier : des enfants trop jeunes pour déjà quitter leur classe le jeudi ont accompagné leurs parents à Bruxelles (ou peut-être était-ce l’inverse ?). Les jeunes activistes pour le climat avaient apporté leurs pancartes créatives faites à la main. Mais on trouvait aussi des grands-parents et des gens de tous âges. Il n’y a pas de “génération climat” : la dynamique de protestation attire tout le monde.

    Sans la pluie, le taux de participation aurait probablement été beaucoup plus élevé. Il aurait également fallu plus de trains, la capacité supplémentaire de 30.000 voyageurs était loin d’être suffisante ! Toutes les attentes de participation ont de nouveau été dépassées. Qu’est-ce que cela donnera lors de la prochaine manifestation sur le climat dans les semaines ou les mois à venir ?

    Tous les politiciens établis se sentent obligés de répondre à l’énorme colère sur le changement climatique. Certains n’ont pas hésité à venir eux-mêmes manifester, même si nous soupçonnons que la ministre Marghem n’aura pas osé se présenter cette fois-ci contrairement au 2 décembre. D’autres ont fait des propositions, comme la ministre flamande Schauvliege qui a parlé d’une augmentation de la taxe sur les trajets aériens : faire payer les gens ordinaires en bref. Mais ce n’est pas cela le problème : c’est la manière dont la société est organisée, c’est-à-dire la production économique. La N-VA s’est également vu contrainte de répondre au thème de l’écologie : le président De Wever a mis en garde contre le pessimisme et a réitéré l’appel à l’”écoréalisme”, qui consiste principalement à soutenir l’énergie nucléaire. Après Fukushima ? Hors de question !
    Qui croit encore ces gens ? “Votre politique est une blague” est un slogan qui revient régulièrement sur les actions climatiques. Leurs promesses et leurs belles paroles ne tiennent pas la route. Les discours de campagne électorale ne permettent pas de lutter contre le changement climatique !

    L’ouverture est croissante pour l’approche consistant à aller au-delà de ce qui est possible au sein du système capitaliste responsable de la situation actuelle. Nous défendons un changement radical de système. Notre tract – que nous n’avons pas pu distribuer aussi largement que nous l’espérions en raison des conditions météorologiques – était intitulé : “C’est le système qu’on doit changer! » Il se terminait ainsi : « L’histoire montre que la lutte de la classe des travailleurs est cruciale pour parvenir à un changement social majeur. Ce ne sont pas les capitalistes, mais les travailleurs qui font tourner l’économie. C’est avec cette lutte que nous avons arraché nos conquêtes économiques et sociales. C’est pourquoi les Etudiants de Gauche Actifs recherchent le soutien actif et la coopération du mouvement des travailleurs et que nous les appelons à lutter ensemble pour une société socialiste démocratique ! »

    Nous avons formé une délégation anticapitaliste à la manifestation, nous avions également plusieurs stands de présentation de notre matériel politique alors que des militants qui distribuaient les tracts, proposaient des exemplaires de notre journal Lutte Socialiste, des autocollants, des badges, etc. Malgré le mauvais temps, nous avons vendu 153 exemplaires de notre journal mensuel et collecté plus de 500 euros de fonds de lutte, notamment au travers des badges et des autocollants.

    Lors de la manifestation, nous avons eu le sentiment qu’il ne s’agissait que du début de la lutte. Il y a un besoin urgent de changement et, si nous n’agissons pas nous-mêmes, cela ne se produira pas. Pour poursuivre le combat, nous devons discuter collectivement de la société que nous voulons et de la manière dont nous y arriver.

    Reportage-photos de Liesbeth:
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    Reportage=photos de Fabian:
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  • Grève écolière pour le climat : ‘‘On ne doit pas rester entre élèves, nous voulons attirer les travailleurs dans la rue !’’

    Mai, lors de la journée de lancement de la campagne ROSA en 2017.

    ‘‘A quoi ça sert un diplôme si nous n’avons pas d’avenir ?’’ Voilà qui résume parfaitement l’état d’esprit qui dominait lors des actions de grève écolière massives et spontanées pour le climat ! Le jeudi 11 janvier, 3.500 élèves du secondaire avaient séché leurs cours pour venir manifester à Bruxelles. Le jeudi suivant, ils étaient 14.000 !

    La ministre flamande de l’Enseignement, Hilde Crevits (CD&V), a tweeté que même si elle salue le geste ‘‘brosser les cours n’est pas la bonne méthode’’. C’est quoi la ‘‘bonne méthode’’ ? Pour la ministre fédérale de l’environnement Marghem (MR), qui a twitté – sans rire – qu’elle se sentait ‘‘encouragée’’ dans son action par les élèves en lutte, cela se résume à peu de choses : une tournée dans les écoles de douze ‘‘coachs climat’’, six francophones et six néerlandophones, et un site internet, My2050.be, où on peut obtenir des conseils pour réduire son empreinte écologique. Ce n’est pas comme ça qu’on sera tirés d’affaire…

    Le média flamand indépendant DeWereldMorgen a publié une interview de notre camarade Mai, élève du secondaire et membre des Etudiants de Gauche Actifs à Gand. En voici quelques extraits :

    ‘‘Le thème du climat est une énorme bombe à retardement. Chaque jour, les jeunes voient apparaître dans les médias des articles dans lesquels les scientifiques appellent à un changement radical, comme ils l’ont encore fait en octobre avec le nouveau rapport du GIEC [Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat]. Il leur est très étrange que les politiciens n’agissent pas en conséquence.

    ‘‘On explique sans cesse aux jeunes comment ils peuvent adapter leur mode de vie pour avoir un moindre impact sur le climat. On peut devenir végétarien, acheter d’occasion et utiliser le moins de plastique possible, mais les grandes entreprises ont pendant ce temps le droit de détruire notre planète avec l’accord des politiciens traditionnels.

    ‘‘Le monde ne tourne pas rond. Année après année, un accord symbolique sur le climat est rédigé, mais il ne s’agit que de belles paroles. Cela crée un énorme sentiment d’impuissance. Je suis allé à la marche pour le climat du 2 décembre 2018 à Bruxelles, qui était gigantesque. Mais la manière dont le gouvernement belge a ensuite réagi lors du sommet sur le climat de Katowice deux jours plus tard illustre que nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que les dirigeants politiques agissent. Nous devrons nous-mêmes, collectivement, construire un mouvement à partir de la base bas pour ne pas rester impuissants. Pour transformer notre frustration en actions. Parce qu’on en a désespérément besoin.

    ‘‘La seule manière d’élargir et d’accroître l’action climatique est de l’organiser et de la coordonner encore mieux. C’est pourquoi nous appelons tous les élèves à mettre sur pied des comités d’action à leur école, au sein duquel ils pourront discuter ensemble de ce que pourrait être l’alternative du mouvement climatique, de la manière de l’aider à progresser et de ce que nous, les jeunes, pouvons faire pour y contribuer. Nous pouvons aussi discuter de la façon de faire appel aux autres et de diffuser le mouvement. Si nous voulons contribuer à construire le mouvement climatique à partir de la base, nous devons également lui donner une expression structurelle et formuler des revendications concrètes. De cette manière, notre lutte peut devenir très concrète. C’est pourquoi les Etudiants de Gauche Actifs défendent des revendications telles que la gratuité et l’amélioration des transports publics ou le développement d’une énergie verte abordable pour les ménages à partir de la reprise en mains publiques du secteur de l’énergie.

    ‘‘Nous voulons construire le mouvement sur cet élan vers la grève scolaire internationale du 15 mars. Ce ne serait pas mal que toutes les écoles de Belgique soient vidées ! Mais on ne doit pas seulement rester entre élèves, nous voulons aussi renforcer la solidarité et attirer les travailleurs dans la rue. Un engagement syndical en faveur de cette journée de grève écolière enverrait un signal fort. Par leur situation économique, ils peuvent exercer beaucoup plus de pression pour obtenir de réels changements.’’

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