Tag: Changement climatique

  • Organiser la lutte pour le climat vers le renversement du capitalisme

    Environ 4 millions de personnes ont manifesté pour le climat le 20 septembre dernier, dont plus de 15.000 en Belgique. L’urgence de prendre des mesures sérieuses est de plus en plus visible. Depuis le début du mouvement pour le climat début de l’année, pratiquement rien n’a été fait. Nous n’avons plus de temps à perdre !

    Par Franz (Anvers)

    Un mouvement historique

    Si des mesures symboliques ont été adoptées ici et là, c’est uniquement en raison des mobilisations climatiques. Beaucoup de gens peuvent se sentir déçus et démoralisés au vu du peu de résultats. Mais beaucoup d’autres ne vont pas abandonner la rue et chercherons comment améliorer la lutte.

    Au cours du premier semestre de cette année, les jeunes se sont mis en grève pour le climat à 23 reprises. A son apogée, plus de 30.000 jeunes ont manifesté à Bruxelles tandis que 100.000 jeunes et travailleurs ont défilé à deux reprises un dimanche pour l’environnement. Il a depuis été difficile de remobiliser aussi largement. Les actions sont devenues plus limitées, provoquant une démoralisation chez certains. Pourquoi donc le mouvement n’a-t-il pas été capable de continuer sur sa lancée en Belgique ? Il est après tout de plus en plus urgent d’agir.

    Les Etudiants de Gauche Actifs ont défendu dès le début que le mouvement avait besoin d’un plan d’action et d’une stratégie clairs. Tenir le coup en appelant simplement à faire grève chaque semaine et à manifester à Bruxelles n’était pas possible. Les jeunes grévistes doivent tenir compte de leurs études, de leurs parents et de leurs écoles, tandis que payer le trajet de train chaque semaine n’est pas possible pour tout le monde. Pour éviter que le mouvement s’épuise, il faut un plan d’action, avec des moments de pause pour reprendre des forces et débattre de la suite des événements.

    L’importance des comités d’action

    Youth 4 Climate a lancé les premières initiatives et a été considéré par les médias – et par eux-mêmes – comme les dirigeants du mouvement. Initier le mouvement était une bonne chose, et c’est tout à leur crédit. Mais pour permettre de construire un mouvement plus large sur la durée, il était essentiel que des comités de lutte s’organisent dans les écoles pour impliquer le plus de monde possible dans la prise de décision au niveau local, régional et national.

    Si cela n’a pas été le cas, c’est notamment parce que les pionniers de Youth 4 Climate ont vu plus d’avantages à organiser les choses à travers les médias qu’à organiser les activistes du mouvement. Une telle approche peut fonctionner un temps, durant l’essor du mouvement, mais pas quand les difficultés et la fatigue s’accumulent. De plus, les jeunes qui avaient une opinion différente de celle de Y4C ne se sont pas sentis écoutés.

    Qui sont nos alliés ?

    Débattre des revendications centrales du mouvement et de ses alliés est de première importance. Au lieu de se concentrer sur une revendication unificatrice comme la gratuité et l’extension des transports en commun et sur la coopération avec les syndicalistes, Youth 4 Climate a été pris au piège des promesses creuses du gouvernement et des patrons.

    Y4C a ainsi signé l’appel Sign for My Future, une campagne bidon de grandes entreprises désireuses de se donner une image verte et d’orienter le mouvement sur une voie de garage. Sign for My Future a été co-signé par des banques belges qui, selon Fairfin, ‘‘ont investi 5,6 milliards d’euros dans des entreprises co-responsables des incendies en Amazonie’’.

    Bien sûr, les dirigeants syndicaux ont aussi une part de responsabilité : il leur en a fallu du temps avant que des initiatives ne soient prises pour soutenir les efforts de la jeunesse ! Tout aurait pu être différent avec une campagne syndicale offensive exigeant davantage de moyens et de personnel pour les transports publics, par exemple.

    Extinction Rebellion

    Les mobilisations plus difficiles avant l’été, les résultats décevants des élections en Flandre et les luttes internes au sein de Youth 4 Climate amplifiées dans les médias, ont ouvert l’espace pour d’autres organisations et initiatives.
    Extinction Rebellion (XR) utilise, par exemple, la désobéissance civile pour tenter de proposer un nouveau type d’action. L’initiative entend tirer les leçons de l’expérience de Youth 4 Climate, mais pas nécessairement les bonnes. Il est positif que plus d’un responsable soit le porte-parole, mais il n’est pas encore question de mettre sur pied des comités de lutte dans les écoles et sur les lieux de travail.

    XR se rend compte qu’on ne peut pas demander à tout le monde de faire grève chaque semaine. Mais au lieu d’opter pour un plan d’action élaboré, leur idée est de n’organiser qu’un noyau dur pour des actions de grande envergure. XR défend qu’il suffist de mobiliser systématiquement 1 à 3% de la population autour d’un noyau dur relativement petit capable de faire beaucoup de sacrifices. Nous pensons qu’il est préférable de chercher à construire un mouvement de masse démocratiquement organisé. Les actions ‘‘chocs’’ attirent l’attention des médias et des activistes, mais il y a toujours un risque d’isolement et de répression.

    De plus, la question des responsables de la crise climatique est largement laissée en suspens. Par exemple, XR exige que ‘‘l’état d’urgence soit déclaré, que le gouvernement fournisse des informations honnêtes aux citoyens et, enfin, qu’une plate-forme citoyenne soit autorisée à élaborer un plan d’urgence’’. Il ne donne pas d’éléments de réponse concernant qui doit payer pour les solutions : les travailleurs ordinaires qui souffrent déjà des politiques d’austérité et qui font face à l’imminence d’une nouvelle crise économique ou les grandes entreprises qui rendent leurs actionnaires encore plus riches par l’exploitation des travailleurs et de la planète ?

    Ce manque de clarté peut éloigner du mouvement des gens qui peinent à joindre les deux bouts ou qui s’inquiètent pour leur avenir immédiat. Le mouvement pour le climat a besoin d’un programme qui défend ouvertement des investissements publics massifs dans les infrastructures et les technologies vertes, des transports publics gratuits et de meilleure qualité et une surveillance approfondie des émissions et de la pollution des entreprises ; tout cela sans menacer les conditions de vie ou l’emploi. Des sacrifices seront nécessaires, mais de la part de ceux qui détruisent notre planète et notre société pour leur soif de profits !

    Les politiciens traditionnels sont totalement acquis à la cause des grandes entreprises. Nous avons besoin d’un vaste mouvement démocratiquement organisé qui vise à la collectivisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle des travailleurs et de leurs familles. Ainsi, il nous sera possible d’œuvrer ensemble au développement d’un plan rationnel d’utilisation des ressources existantes.

  • [APPEL] Rejoignez la grève du 24 octobre contre la pollution et la violence du capitalisme !

    Tout comme 1000 autres jeunes et travailleurs en colère, les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et les activistes de la campagne ROSA étaient également présents à l’action de Extinction Rebellion samedi. Nous l’avons fait parce que nous pensons qu’il est nécessaire d’avoir une discussion collective aujourd’hui avec l’ensemble du mouvement climatique sur la direction du mouvement, nos revendications et notre programme. Extinction Rebellion a appelé à une action directe et non-violente pour laquelle elle a essayé de se mobiliser massivement. Au cours de l’action, elle a prévu d’organiser des assemblées publiques autour du Palais royal. Donc un appel progressiste, que nous soutenons.

    De nombreux militants pour le climat cherchent des moyens de changer le système ou de lutter pour un nouveau système. Après tout, notre climat continue de changer alors que l’establishment ne prend aucune mesure climatique. Le fait qu’Extinction Rebellion ajoute cet élément de désobéissance civile à leurs actions attire beaucoup de ces militants pour le climat.

    En même temps, cela augmente l’attention des médias pour l’action, ce qui assure qu’il y a plus de discussions à ce sujet. Ainsi, des actions directes avec une forte implication de l’ensemble du mouvement climatique peuvent être utilisées comme un appel généralisé à un recours massif à l’arme de la grève.

    Finalement, nous devrons nous armer (politiquement!) à nouveau, mais à une plus grande échelle que ce que nous avons déjà fait. De cette façon, le système sera touché là où ça fait mal : aux profits. Pour convaincre d’autres jeunes et travailleurs de participer à la grève, la meilleure façon de relancer la lutte contre le changement climatique sera de lutter autour de revendications concrètes. Et c’est ce qu’il faut pour gagner la lutte contre la pollution capitaliste et leur violence ! Prochain rendez-vous le 24 octobre !

    Si l’establishment avait pu formuler une réponse au changement climatique, il l’aurait fait il y a longtemps, il ne leur reste plus qu’une violence brutale. Les activistes pour le climat doivent donc se concentrer sur tout ce qui peut venir de nouveau. Le vrai changement ne viendra pas de l’ancien establishment capitaliste, leur système est en train de pourrir et tous les moyens pour l’inverser ont été utilisés. Le vrai changement viendra avec un nouveau système : une société socialiste fondée sur les décisions démocratiques des jeunes et des travailleurs où leurs intérêts et ceux de notre planète passent en premier. Forcer un tel changement n’est pas facile, mais c’est nécessaire : rejoignez-nous, car des journées comme samedi montrent avant tout le potentiel de notre lutte !

  • 20.000 personnes à Paris pour la marche pour le climat

    Ce samedi 21 septembre, 20.000 personnes ont participé à la marche pour le climat à Paris, dans le cadre d’une “grève de la terre ” internationale qui a mobilisé plus de 4 millions de personnes dans le monde. Le même jour, les Gilets Jaunes avaient également organisé leur 45ème journée d’action.

    Par Tim (Gand)

    Les “Gilets Jaunes” ont été empêchés de se rassembler le matin en raison d’une importante présence policière qui a occupé les principaux points de rencontre de leurs manifestations. Environ 7.500 policiers étaient mobilisés dans la capitale française. Tous ceux qui étaient ne fut-ce que légèrement soupçonnés de faire partie des mobilisations des Gilets Jaunes ont été arrêtés ou dispersés par l’utilisation de grandes quantités de gaz lacrymogènes.

    Dans l’après-midi, les manifestants pour le climat se sont réunis dans le centre-ville, où ils ont été rejoints par certaines des couches les plus conscientes du mouvement des Gilet Jaunes. Plusieurs milliers de personnes étaient présentes pour souligner le lier entre leurs protestations contre les prix élevés et les bas salaires, d’une part, et la nécessité d’une action urgente pour sauver la planète, d’autre part. Les slogans appelaient à faire payer les riches et les multinationales pour la crise climatique et à changer le système. Ces slogans étaient corrects et constituent un bon point de départ pour débattre du type de société dont nous avons besoin pour sauver la planète et garantir des conditions de vie décentes à chacun.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) était présent avec du matériel soulignant que l’écrasante majorité de la pollution est causée par un petit groupe de multinationales. Nous avons souligné que les ressources et la technologie existent pour assurer une reconversion économique efficace et immédiate afin de sauver la planète. Le système capitaliste assure que cette richesse et ces technologies soient contrôlées par une infime élite de capitalistes fortunés, ce qui rend impossible leur mobilisation pour l’effort climatique.

    Sous le pression du mouvement pour le climat, divers gouvernements à travers le monde ont déclaré l’urgence climatique, sans toutefois prendre de mesures efficaces pour sauver le climat. Les seules mesures qui sont prises visent à faire payer la crise à la classe ouvrière, par exemple par de nouvelles taxes.

    La classe ouvrière a le pouvoir de changer la société. Le mouvement ouvrier organisé a le pouvoir de paralyser l’ensemble de la société s’il se mobilise efficacement. Ce pouvoir s’est avéré capable de forcer les classes dirigeantes à faire de profondes concessions à la classe ouvrière, et c’est le seul moyen efficace de forcer les capitalistes et leurs politiciens à prendre des mesures climatiques efficaces dans l’intérêt de la majorité de la population. La manière la plus efficace d’y parvenir est de remplacer le système capitaliste actuel, qui repose sur la cupidité et les profits de quelques-uns, par une société socialiste basée sur les besoins réels de la population et de l’environnement.

    Par conséquent, il est crucial que le mouvement pour le climat se lie à la classe ouvrière organisée et au mouvement syndical. Il était problématique que les dirigeants des syndicats français aient refusé de mobiliser pour cette manifestation. Des militants syndicaux étaient présents à titre individuel, sans aucune mobilisation organisée. C’était également vrai concernant les principaux partis de gauche en France : ni la France Insoumise ni le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) n’avaient de délégations dans la manifestation, et nous étions l’une des rares organisations révolutionnaires de gauche à intervenir avec du matériel politique.

    Cette absence de partis politiques et de syndicats a également eu un effet sur la conscience dans la manifestation. Nous avons pu constater une grande ouverture à nos idées, mais il existait une très forte atmosphère antiparti et antisyndicale parmi de nombreux participants.

    Malgré cela, notre intervention a été couronnée de succès : nous sommes intervenus avec une équipe internationale enthousiaste composée de camarades belges, allemands, suédois, anglais, irlandais et français, et nous avons vendu les 100 exemplaires de notre journal français spécialement produit pour cette occasion de même que 12 exemplaires de la version française de notre journal belge, Lutte Socialiste. Avec cette intervention, nous avons réanimé la tradition du CIO d’organiser des mobilisations internationales afin d’intervenir dans des événements importants ou d’aider à construire des sections plus petites de notre Internationale.

    Le CIO est ouvert à tous ceux qui veulent lutter avec nous pour une société socialiste ainsi que contre la dictature barbare du capital et ses guerres et catastrophes écologiques. Rejoignez-nous !

    Voici ci-dessous le texte d’un des tracts qui accompagnait nos journaux et qui abordait plus spécifiquement la thématique des Gilets Jaunes.

    STOP À LA POLITIQUE POUR LES RICHES Organisons la colère et orientons?là vers tout le système !

    10 mois après le début du mouvement, à quelques mesurettes près, rien n’a changé concernant nos conditions de vie. Elargissons la lutte à tous ceux qui souffrent de la politique pro?riches menée par les élites économiques et politiques !

    CONSTRUISONS L’UNITÉ FACE AU CAMP D’EN FACE

    Le mouvement ouvrier doit s’engager dans la lutte

    Si le mouvement ouvrier utilise son outil de travail comme outil de combat, il est capable de jouer un rôle primordial pour un changement réel de système. Il pourrait aider à l’organisation d’une véritable grève générale qui bloquerait toute l’économie et ferait extrêmement mal aux grands capitalistes et à leurs relais politiques. Il permettrait aussi de davantage structurer le mouvement et de s’organiser contre la répression.

    Malheureusement, plusieurs directions syndicales ont refusé de soutenir le mouvement. Mais ce n’est pas le cas partout. En France, le mouvement est le plus fort justement là où il y a une convergence. Comme à Toulouse où le blocage a été massif à plusieurs reprises, aussi grâce au renfort des syndicats de routiers.

    Les organisations du mouvement ouvrier doivent entrer en action, avec et aux côtés des Gilets Jaunes. Elles doivent rejoindre la lutte avec respect, sans donner de leçons, en tenant compte du fait que la direction syndicale a miné son autorité auprès d’une grande partie de la classe ouvrière.

    Structurer la lutte et l’orienter contre le système permettraient de s’opposer plus efficacement aux tentatives de division de la protestation. Cela permettrait de contrer les provocations policières qui ont pour but de criminaliser notre mouvement, et aussi les frustrations de gens bloqués, voire même de certains d’entre nous qui, sans perspective pour aller vers une victoire, peuvent se laisser entrainer par les provocateurs policiers. Depuis le début du mouvement, de nombreuses références ont été faites à Mai 68. Au plus fort de ce mois de révolution, c’était la combinaison de la jeunesse en lutte et de la grève générale de 10 millions de travailleurs qui avaient failli faire tomber le système. Un tel type de lutte pourrait arracher nos revendications.

    Faisons le lien avec le milieu syndical, pour organiser une grève générale qui puisse bloquer l’économie de l’intérieur La lutte pourrait s’organiser, sur base d’assemblées locales qu’il faudrait développer localement et nationalement. Elargissons nos grandes journées de lutte, d’action, et de blocages avec une grève générale unissant travailleurs du public et du privé avec les jeunes et les retraités contre la politique de Macron.

    Exigeons :

    • La baisse immédiate et le blocage des prix de l’essence et de l’énergie ;
    • L’augmentation des salaires et des allocations sociales et leur indexation sur les prix, y compris du carburant ;
    • Mettre les besoins au centre de la politique : transports publics gratuits et non polluants, services publics (notamment de proximité : crèches, écoles, maternités, bureaux de poste, logements publics sociaux, …),
    • La remise en place de l’impôt sur la fortune, la lutte contre l’évasion fiscale par les ultra?riches et les multinationales, y compris par la réquisition sous contrôle démocratique, la fin des taxes indirectes (TVA, etc.) remplacées par une imposition forte des riches et des grandes entreprises ;
    • Un grand service public environnemental pour créer des centaines de milliers d’emplois nécessaires à la transition énergétique et écologique (agriculture écologique, alimentation en circuits courts, énergies renouvelables, …)
    • Un tel programme nécessite des mesures réellement socialistes telles que la nationalisation et l’unification de tous le secteur financier dans un service national d’investissement et de financement sous contrôle démocratique de la collectivité ; la nationalisation des secteurs?clés de l’économie afin que les grandes entreprises ne puissent continuer à saboter la transition écologique et que la planification démocratique et écologique, basée sur les besoins y compris écologiques, devienne possible.

     

  • Chaos climatique, austérité, sexisme, précarité,… Transformer la colère en résistance anticapitaliste !

    Avec 4 millions de participants et la jeunesse à l’avant plan, la 3e grève mondiale pour le climat à pris une ampleur historique le 20 septembre dernier. Certains pays ont connu des mobilisation de masse d’une ampleur inédite comme aux Etats-Unis, en Australie, en Allemagne,… Dans d’autres pays, le mouvement, qui s’est étendu comme un trainée de poudre à toute la planète, en est encore à ses balbutiements. A Bruxelles, la marche a réuni entre 15.000 et 20.000 participants. Si le mouvement des travailleurs embraye lui aussi et marque la lutte de son empreinte, ce qui peut être réalisé défie l’imagination.

    Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’utilisation des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) est chaque année responsable d’environ 85% des émissions de CO2 dues à l’activité humaine. La conversion de l’ensemble du secteur aux énergies renouvelables est bloquée par les limites du capitalisme. Ce système repose sur la concurrence et la course aux profits au bénéfice des détenteurs des grands moyens de production. Ces grands patrons peuvent se donner une image éco-friendly, mais ils continuent d’aggraver la situation.

    Les crises économique et climatique proviennent de l’ADN du capitalisme. Les effets de la grande récession de 2007-2008 se font encore sentir aujourd’hui, alors que la guerre commerciale et le Brexit font craindre le pire pour demain. Et si ce n’était que ça ! Les racines de la récession précédente sont toujours bien présentes, puisque les travailleurs ne bénéficient pas de l’ensemble des richesses qu’ils produisent. L’écart entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand. Les pertes des banques et des grandes entreprises ont été supporter par la collectivité, aggravant l’endettement public. A chaque fois, c’est à nous de payer.

    De son côté, le gouvernement de droite de Charles Michel a orchestré un véritable hold up. Le saut d’index à déjà rapporter 12.5 milliards d’euros de diminution salariale aux patrons, 6 milliards d’euros ont été pillé dans les caisses de la sécurité sociale, les soins de santé ou le transport ferroviaire sont affamés. Mais les grandes entreprises n’ont jamais reçu autant de cadeaux: réductions de cotisations sociales, diminution de l’impôt des société, subsides publics, etc. Les autorités ont confisqué l’argent de la collectivité pour le transférer aux plus riches. Les inégalités atteignent des sommets. Aujourd’hui, après 10 années d’austérité, le déficit budgétaire cumulé de 2019 à 2024 avoisinera les 50 milliards d’euros ! On nous parlera de nouveaux sacrifices, des recettes qui aggraveront tant les problèmes de fin du mois que ceux de fin du monde.
    Depuis 2010, les grandes entreprises privées ont augmenté massivement leur endettement en bénéficiant d’argent bon marché. Qu’en ont-elles fait ? L’ont-elles investi dans des investissements socialement utiles, dans la transition écologique, dans la création d’emplois décents, dans la lutte contre le changement climatique ? Pas du tout. Il s’en sont servit pour continuer à spéculer et distribuer des dividendes records aux actionnaires.

    Résistance !

    Le potentiel de transformer le ras-le-bol en action existe. La mobilisation internationale des jeunes pour le climat l’a une nouvelle fois démontré. Les conséquences de l’austérité sur la pression au travail poussent déjà certains secteurs à entrer en lutte, à l’image des travailleurs de la santé. Une première vague de pertes d’emploi a touché le secteur privé en septembre (KBC, Punch Powertrain, Fnac, Match et Smatch, Lhoist), elle exige une riposte des travailleurs. Il nous faudra généraliser la résistance autour d’un projet de changement de société pour faire face aux multiples visages – économique, social et écologique – de la crise du système capitaliste, et ainsi avancer vers l’instauration d’une société débarrassée de l’exploitation, une société socialiste démocratique.

  • Les interventions du CIO lors de la 3e grève mondiale pour le climat

    Le CIO a défendu la nécessité d’un changement révolutionnaire socialiste

    Par Nikolas Wagner, SLP, section autrichienne du Comité pour une Internationale Ouvrière

    Le mouvement “Fridays for Future” s’est répandu comme une traînée de poudre dans le monde entier, saisissant le sentiment d’urgence qui existe en particulier parmi la jeunesse quant à la nécessité d’une action sérieuse face à la crise climatique. Ce vendredi 20 septembre était la 3e journée internationale de grève pour le climat. À l’échelle internationale, on estime qu’il y a eu 4 millions de participants, soit loin devant les 1,4 million de la première grande grève en mars dernier.

    Les militants des nombreuses sections du CIO ont pris une part active à ces actions, alors que d’autres se préparent encore à intervenir le 27 septembre. Le CIO a participé aux manifestations en défendant notre perspective. La crise climatique croissante est intrinsèquement liée au système capitaliste et créée par lui. Cela exige de se battre pour instaurer une société socialiste, débarrassée de l’exploitation et respectueuse de l’environnement. Cette approche est résumée dans le programme commun défendu par le CIO « Changeons le système, pas le climat – luttons pour une alternative socialiste ».

    De l’est vers l’ouest….

    Australie

    À l’extrême-orient de notre planète, des membres du Socialist Party australien sont descendus dans les rues de Melbourne, où des centaines de milliers d’autres militants du climat étaient présents. Plus tard dans la journée, des membres de Maavak sozialisti en Israël-Palestine ont participé à des manifestations à Tel Aviv, Jérusalem et Haïfa, où les gens étaient impatients de voir notre matériel et de s’impliquer. Nos militants organisent un groupe d’activistes climatiques à l’Université de Tel-Aviv, où 30 personnes ont assisté à la première réunion avant le début de l’année universitaire.

    Tel Aviv

    A Moscou, les actions n’ont pas été importantes, malgré le niveau relativement élevé d’activisme des jeunes au cours de ces derniers mois. Cela s’explique en partie par le fait que les autorités ont limité la manifestation à une zone restreinte à l’extrême périphérie de la ville. Néanmoins, les membres d’Alternative socialiste ont participé et discuté activement avec les jeunes autour d’une bannière proclamant “Changeons le système, pas le climat – une économie démocratiquement planifiée peut sauver la planète”.

    Moscou

    A l’Union européenne…

    Allemagne

    Les membres de Xekinima en Grèce ont noté que la taille et le caractère de classe des manifestations s’étaient améliorés. Non seulement le nombre de manifestants à Athènes a explosé par rapport à la dernière grève climatique, mais environ la moitié des étudiants étaient issus de la classe ouvrière. En plus des grèves scolaires, une manifestation a également eu lieu à Volos qui a réuni 250 personnes contre un incinérateur de déchets polluant.

    Bruxelles

    A Prague et à Cracovie, plusieurs milliers de personnes ont participé aux manifestations. Les membres d’Alternative Socialiste Budoucnost en République tchèque et d’Alternatywa Socjalistyczna en Pologne ont distribué des centaines de tracts – “Sauver la planète implique de vaincre le capitalisme”, ont-ils défendus.

    Suède

    Les manifestants allemands contre le changement climatique étaient au nombre de 1,4 million à l’échelle nationale. A Hambourg, où 100.000 personnes étaient présentes, il y avait tellement de monde qu’il a été impossible de commencer la marche. Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies dans d’autres villes, comme Brême et Berlin. Les membres de Sozialistische Alternative (SAV) étaient présents et ont pu prendre la parole depuis la tribune à Cologne, Kassel et Flensburg. Nos camarades ont vendu 4.000 exemplaires de l’édition spéciale de leur journal consacré à la crise climatique et à notre programme pour y faire face.

    A Vienne, en Autriche, il n’y a pas eu une grande manifestation centrale. Des manifestations plus modestes ont eu lieu dans les 23 quartiers de Vienne. Plus d’une centaine de manifestations locales étaient à construire dans le reste du pays pour le 27 septembre. Les membres du Sozialistische Links Partei (SLP) ont participé à une grève dans un quartier ouvrier et, plus tard dans la journée, dans le cadre du groupe “Workers for Future”, ont participé à un événement organisé par la Fédération syndicale autrichienne et animé une discussion à cette occasion. Finalement, ils se sont rendus devant le siège de la société d’ingénierie Andritz, dont les turbines hydrauliques dans les projets de barrages contribuent grandement à la destruction des écosystèmes et à l’exploitation de populations à travers le monde.

    Ailleurs en Europe, environ 10.000 manifestant se sont rassemblés à Stockholm et 15.000 à Bruxelles, où le PSL a organisé une délégation dynamique de jeunes. En Angleterre et au Pays de Galles, les membres de Socialist Alternative ont participé aux mobilisations d’un certain nombre de villes, par exemple à Coventry, où nos militants ont joué un rôle de premier plan. Ils ont initié une courte manifestation et ont organisé les prises de parole avec un micro ouvert qui a permis aux jeunes et aux syndicalistes présents de s’exprimer.

    De l’autre côté de la mer d’Irlande, le Socialist Party de Dublin a participé à une manifestation animée et a pris contact avec une centaine de jeunes activistes du climat intéressés par nos activités.

    En Afrique….

    Nigeria

    Plus au sud du globe, 500 personnes se sont réunies à Abuja, au Nigeria, dont des militants du Democratic Socialist Movement, qui ont exprimé leurs griefs contre la catastrophe climatique.

    En Afrique du Sud, des membres du Workers and Socialist Party (WASP) ont distribué des tracts au Cap et à Johannesburg pour expliquer la situation : “Nous devons lutter pour un changement de système, où nous, la classe ouvrière, pouvons démocratiquement contrôler l’économie et assurer un avenir à la majorité, et non satisfaire la soif de profits d’une petite minorité. Nous devons nous battre pour le socialisme !”

    Et aux Amériques….

    Aux Etats-Unis, les membres de Socialist Alternative étaient dans les rues d’un côté à l’autre du pays. A Chicago, 3.000 personnes étaient présentes, les jeunes chantant “system change not climate change”. Une large foule de jeunes s’est rassemblée à Minneapolis. L’atmosphère y était particulièrement anticapitaliste et certains orateurs ont directement mentionné le capitalisme comme étant la cause des problèmes. Deux marches pour le climat ont eu lieu à Seattle, l’une composée de 4.000 étudiants et une autre de 1.500 travailleurs de la société Amazon, une étape importante pour impliquer le monde du travail dans le combat contre la crise climatique.

    Une vraie Internationale…

    Paris

    Le jour suivant, une équipe coordonnée de membres et sympathisants de Belgium, France, Suède, Irlande, Allemagne et Angleterre s’est rendue à Paris, où des actions étaient menées par les activistes pour le climat et les Gilets Jaunes. La police y a utilisé des gaz lacrymogène contre les 15.000 manifestants, en justifiant leur attaque par la présence de “black block”. C’était toutefois un effort couronné de succès pour rencontrer de nouvelles personnes en France et construire nos forces internationalement.

    Nous sommes sortis de ce week-end avec une confiance renouvelée, non seulement en raison de la croissance du mouvement contre le changement climatique, mais aussi parce que nous avons démontré comment nous pouvons intervenir efficacement en tant qu’Internationale dans cette mobilisation mondiale.

    Alors que nous entrons dans une nouvelle période de l’histoire de notre Internationale, les travailleurs se radicalisent à travers le globe, aujourd’hui au sujet de la crise climatique dans le cadre d’une lutte pour un monde où la nature et l’humanité ne seront plus exploités au bénéfice d’une minorité et où les travailleurs pourront démocratiquement déterminer comment satisfaire leurs besoins en pleinement profiter de la vie.

    Une lutte pour l’avenir

    D’autres mobilisations étaient encore à venir au moment d’écrire ce rapport, notamment le 27 septembre, et nous allons continuer d’intervenir énergiquement pour que le mouvement soit en mesure de se développer en impliquant de larges couches de travailleurs et des syndicats, avec des comités d’action démocratiques pour décider des actions et les coordonner sur les lieux de travail, dans les écoles et les universités. C’est ainsi que nous pourrons au mieux lutter pour un changement de système et nous débarrasser du système capitaliste qui a déjà causé tellement de désastres à l’environnement pour le remplacer par une société reposant sur les besoins de tous et nons les profits de quelques uns : une société socialiste démocratique !

  • Des millions de personnes fuient à cause du changement climatique

    On entend parfois dire que la gauche veut davantage de réfugiés. C’est absurde : personne ne fuit par plaisir. La gauche se bat pour que chacun dispose du droit à un avenir digne, y compris ceux qui sont obligés de fuir leur région. Contrairement à la droite et l’extrême droite qui ciblent les réfugiés, la gauche émet des propositions pour s’attaquer aux racines des migrations.

    Par Stef (Anvers)

    Le nombre de réfugiés climatiques est en augmentation : il s’agit de personnes fuyant en raison de changements brusques ou de transformations à long terme du climat local. Les causes de leur fuite sont diverses : conditions météorologiques extrêmes, modification de la qualité de l’eau, appauvrissement des sols, sécheresse,… Selon The Internal Displacement Monitoring Centre (‘‘l’Observatoire des déplacements internes’’), en 2010 et 2011, il y avait 42 millions de réfugiés climatiques en Asie et dans la région Pacifique. Ce nombre peut encore augmenter : 145 millions de personnes vivent à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer. Les scientifiques estiment que, d’ici 2050, entre 150 et 300 millions de personnes auront été déplacées par le changement climatique. Le risque de déplacement dû aux catastrophes naturelles a doublé en 40 ans.

    La majorité des personnes qui se déplacent pour des raisons environnementales le font dans leur pays d’origine. Seuls 37% traversent une frontière nationale et vers un pays voisin dans neuf cas sur dix. La grande majorité se retrouve dans les pays ‘‘en développement’’. Mais le changement climatique devient un plus grand défi également dans les pays ‘‘développés’’.
    En janvier 2019 a été publié un article scientifique intitulé ‘‘Climate, conflict and forced migration’’. Il examine le lien entre le changement climatique et les conflits armés. Il y est fait une distinction entre réfugiés climatiques directs (inondations, conditions climatiques extrêmes, salinisation des terres agricoles, érosion des sols, désertification, …) et indirects. Ce dernier groupe fuit en raison des conséquences du changement climatique en termes de tensions sociales et de conflits régionaux. Le changement climatique n’est pas encore reconnu comme une raison de prendre la fuite de son lieu de résidence. Le fameux Pacte de Marrakech a été un premier pas dans cette direction, mais il n’est pas contraignant et il est controversé en raison de la déshumanisation des réfugiés depuis de nombreuses années.

    Les questions climatiques jouent un rôle important dans de nombreux conflits, par exemple en Afrique subsaharienne ou dans la guerre entre le Soudan et le Soudan du Sud. L’effet est renforcé par une production agricole unilatérale sous la pression du capitalisme international. Autour du lac Tchad, dont des millions de personnes dépendent pour leur approvisionnement en eau, l’instabilité a été exacerbée par la sécheresse et la modification des régimes pluviaux. Cela a joué un rôle important dans l’avancée de groupes réactionnaires tels que Boko Haram, qui répondent au malaise et à l’absence de réponse de la part des autorités.

    Le sous-continent indien est une autre région qui connaît un problème croissant particulièrement important en raison du changement climatique. Le Bangladesh est l’un des Etats les plus pauvres du monde, et jusqu’à 20% du pays risque d’être occupé par la mer. 70% déjà de la longue frontière entre l’Inde et le Bangladesh a été clôturée par des clôtures et du fil barbelé. L’Inde, par exemple, veut empêcher l’entrée des réfugiés du Bangladesh, dont environ un million de réfugiés Rohingyas de Birmanie. Pendant que les zones côtières luttaient contre l’eau, une vague de chaleur mortelle a touché le nord de l’Inde cet été. Des centaines de personnes ont été tuées et des villages entiers ont été vidés.

    Outre les conséquences du changement climatique, les interventions conscientes des gouvernements et des entreprises jouent parfois un rôle. L’Etat israélien prive les Palestiniens d’eau, détruit les infrastructures et transforme des hectares de terres agricoles en zones résidentielles. Des multinationales utilisent les milices de la forêt amazonienne pour défendre leurs intérêts. Les énormes feux de forêt en Amazonie sont considérés par le gouvernement Bolsonaro comme le travail des ONG, mais font souvent partie de programmes de déforestation dans l’intérêt des grandes entreprises.

    Les effets du changement climatique se font également sentir ici. L’été dernier, on a connu certaines des journées les plus chaudes jamais mesurées. Cela met les plus faibles en difficulté et rend nécessaire la prise de mesures en faveur des travailleurs. Nous ne sommes pas (encore) forcés de fuir, mais il est clair que la qualité de vie se détériore.
    Sous le capitalisme, les réponses sont généralement très limitées. Certains capitalistes voient de nouvelles opportunités dans la crise climatique, par exemple dans l’exploitation des matières premières dans certaines régions (d’où la proposition de Trump d’acheter le Groenland). Les catastrophes sont également utilisées pour mettre en œuvre des mesures néolibérales plus dures. Par exemple, les destructions causées par l’ouragan Maria à Porto Rico ont été utilisées pour privatiser l’éducation, et les entreprises privées qui ont organisé l’accueil de réfugiés ont gagné beaucoup d’argent.

    L’absence d’une réponse fondamentale au changement climatique signifie que ses effets augmentent. Il renforce les tensions et les conflits sociaux, mais il peut aussi être un facteur de luttes sociales. Une telle lutte est nécessaire pour rompre avec le capitalisme, un système qui menace l’avenir de l’humanité. A l’inverse, nous mettons en avant une société socialiste, une vie digne pour tous sur une planète vivable.

  • Bruxelles. Une manifestation dynamique pour la 3e journée internationale de grève pour le climat.

    La troisième grève mondiale pour le climat a donné lieu à des actions et des manifestations dans plus de 5 000 endroits à travers le monde. Ce vendredi est la première journée d’une semaine entière de mobilisation et d’action pour faire pression sur la conférence de l’ONU sur le climat qui se tient la semaine prochaine à New York. Les organisateurs veulent que l’ONU déclare l’urgence climatique mondiale. Plus de 15.000 personnes sont descendues dans les rues de Bruxelles. En plus des groupes d’élèves du secondaire et d’étudiants issus d’écoles et d’universités de tout le pays, on pouvait également voir par mal de travailleurs, en grève ou non. Après une courte pause pendant les vacances d’été, l’appel à agir contre le changement climatique a retenti haut et fort dans les rues de la capitale.

    Les Etudiants de Gauche Actifs et le PSL étaient à nouveau de la partie avec des revendications qui remettent en cause les profits des grands pollueurs et le capitalisme. Nous avons défendu l’instauration d’une économie respectueuse de l’environnement, c’est-à-dire démocratiquement planifiée. Nous avons vendu 66 exemplaires de l’édition de septembre de Lutte Socialiste, le mensuel du PSL. Notre délégation e réuni quelques dizaines de jeunes anticapitalistes autour de slogans tels que “Resistance internationale contre la pollution du capital ” et “Our climate, not their profit !” qui ont facilement été repris par les passants, jeunes et moins jeunes.

    A Anvers, une action plus limitée a également eu lieu en matinée devant le conseil communal et, ce soir, une autre action doit avoir lieu à Alost. Ce dimanche, une action de “Rise for Climate” prendra place à Bruxelles à nouveau, à partir de 11h00 place Jean Rey.

  • Grève internationale pour le climat du 20 septembre – Notre climat, pas leurs profits!

    Il faut armer le mouvement de revendications capables d’imposer le changement:

    • Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits !
    • Qu’on s’en prenne aux gros pollueurs ! Pas de profits sur le dos du climat !
    • Des investissements publics massifs dans les énergies renouvelables ! Retirons le secteur de l’énergie des mains du secteur privé !
    • Il nous faut une économie écologiquement et démocratiquement planifiée, dans laquelle les intérêts de la planète et de l’être humain sont centraux, pas les profits.

    => Tract des Etudiants de Gauche Actifs

  • La transition écologique exige beaucoup plus que des efforts individuels

    Qui n’a pas déjà entendu que ‘‘le changement commence par soi-même’’, que tout dépend de notre comportement, de nos petits gestes au quotidien ? Que donnerait notre pays s’il était uniquement peuplé de végétariens nourris exclusivement aux produits locaux, se déplaçant à vélo pour les courtes distances et en covoiturage pour les plus longues, ayant totalement banni l’usage de l’avion, achetant trois fois moins de vêtements neufs et dont l’électroménager et appareils high-tech serait de seconde main ? Une étude vient de répondre à cette question.

    Par Nicolas Croes

    La question fait débat depuis longtemps et a notamment fait l’objet d’un ouvrage, La question climatique, Genèse et dépolitisation d’un problème public (Raisons d’Agir, 2015). Pour son auteur, le sociologue français Jean-Baptiste Comby, ‘‘la somme des comportements individuels ne fait pas un comportement collectif. C’est une illusion qui oriente les efforts vers des actions peu efficaces écologiquement et inoffensives politiquement.’’

    Une étude du cabinet de conseil français spécialisé dans la stratégie bas carbone et l’adaptation au changement climatique ‘‘Carbone 4’’ abonde dans ce sens(1). Selon cette étude, la somme des efforts individuels tels que décrits ci-dessus correspondrait à… moins d’un tiers de l’effort nécessaire pour respecter l’Accord de Paris sur le climat(2) ! En fonction des hypothèses défendues dans l’étude, l’État et les entreprises devraient réaliser entre la moitié et les trois quarts de l’effort de réduction d’émissions à fournir. Le constat est clair comme de l’eau de roche : miser uniquement sur la responsabilité individuelle équivaut à se tirer une balle dans le pied.

    Des solutions collectives audacieuses mais vitales

    Les mesures que les autorités publiques doivent adopter de toute urgence sont nombreuses. Les premières choses qui viennent à l’esprit sont la rénovation des bâtiments publics et du parc de logements sociaux, des investissements massifs dans le développement des transports en commun (gratuits et de qualité), la transformation de la totalité du secteur de l’énergie en un service public (sans rachat, ni indemnité) avec pour missions de mettre fin au charbon et au gaz ou encore, spécificité belge, la suppression des avantages fiscaux des voitures de société (les ‘‘voitures-salaires’’, dont l’avantage devrait être rétrocédé aux travailleurs sous la forme de salaire brut donnant lieu à des cotisations à la sécurité sociale).
    Mais il y a plus. Il est évidemment impératif de sortir du cadre des accords commerciaux néolibéraux tels que le CETA (accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne). Ces accords vont à l’exact opposé d’une transition écologique qui nécessite des changements structurels profonds, comme de repenser les organisations sociales avec une réduction collective du temps de travail (sans perte de salaire et avec embauches compensatoires), la réhabilitation des lignes ferroviaires secondaires, ou encore une approche totalement autre du rythme de déplacement des hommes et des marchandises.

    Les entreprises au cœur du combat ?

    Tout cela ‘‘C’est impayable’’, crient en chœur patrons et politiciens de droite, pour qui il semblerait que poursuivre sur l’actuelle voie sans issue serait une option. Pour eux, la seule chose à faire, c’est de ‘‘verdir’’ les comportements individuels et ceux des entreprises par des incitations fiscales. Mais attention, pas de la même manière !
    Pour la population, ‘‘incitation fiscale’’ signifie ‘‘écotaxes’’ et autres impôts antisociaux. Ainsi, en mai dernier, le gouvernement de Merkel s’est engagé avec le parti vert allemand dans un projet de ‘‘taxe CO2’’ qui toucherait tous les citoyens du pays en fonction des biens de consommation. Derrière le prétexte d’une réorientation écologique de l’industrie, il y a surtout une augmentation des prix qui gèlerait le pouvoir d’achat des travailleurs et des plus précarisés tout en renflouant les caisses de l’État à un moment où l’économie du pays connaît de plus en plus de ratés.

    Par contre, pour les entreprises, ‘‘incitation fiscale’’ signifie (nouvelles) réduction d’impôts ! Est-ce que ça marche ? Pas vraiment. La même logique a été appliquée à la lutte contre le chômage, les entreprises reçoivent chaque année des milliards d’euros de cadeaux fiscaux sous le prétexte de ‘‘réduire le coût du travail’’ (les travailleurs sont pourtant source de richesse…). Mais cet argent part vers les paradis fiscaux. Selon une étude révélée dans les pages de La Libre le 21 août, les entreprises belges effectuent de plus en plus de paiements vers des pays reconnus comme étant des paradis fiscaux. On parle d’un total de 82 milliards d’euros en 2016, de 129 milliards en 2017 et de 206 milliards en 2018 !

    On entend pourtant de plus en plus le monde des entreprises parler de ‘‘bio’’, de ‘‘respect de l’environnement’’, etc. Même Coca Cola a lancé sa campagne ‘‘N’achète pas Coca Cola si tu ne nous aides pas à recycler !’’ Mais, comme l’a dénoncé l’émission française ‘‘Cash Investigation’’, si le géant américain a annoncé vouloir se lancer dans une campagne pour un ‘‘monde sans déchets’’ d’ici 2030, une note interne démontre que la société s’oppose activement à l’augmentation des objectifs de collecte et de recyclage imposés par l’Europe ! Le plus écologique est du reste – et de loin – la bouteille en verre réutilisable. Mais cette solution implique de se passer de la légèreté du plastique et de financer tout un circuit de récupération de bouteilles. C’est hors de question pour Coca Cola et les autres multinationales. Pour elles, l’écologie est un outil de communication, une manière de surfer sur la vague verte.

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    Pour une économie rationnellement planifiée

    Pour le moment, toutes les décisions importantes concernant l’utilisation des ressources de la société sont prises par un nombre restreint de très riches entrepreneurs, en fonction de ce qui rapporte le plus d’argent. Cela signifie souvent l’utilisation de méthodes totalement inefficaces de production. Prenez par exemple l’industrie ‘‘fast fashion’’ (‘‘mode rapide’’) : créer des tendances qui changent si rapidement que personne ne peut suivre et inciter les gens à acheter davantage de vêtements ‘‘jetables’’ bon marché. Chaque année, 80 milliards de vêtements sont produits en série dans le monde, presque exclusivement à partir de textiles qui exigent un énorme gaspillage d’eau mais sont peu coûteux, comme le coton. Pour obtenir la bonne couleur pour une paire de jeans, plus de 10.000 litres d’eau sont utilisés !

    Version abrégée d’un article de Keely Mullen (Socialist Alternative, USA)

    Nous avons besoin d’une économie planifiée démocratiquement, où les plus grandes entreprises seraient publiques et où les décisions sur la gestion d’un secteur particulier seraient prises par des organes élus de travailleurs et d’usagers. Placer une entreprise en propriété publique signifie que les ressources matérielles – usines, outils, réseaux de distribution, technologies, infrastructures – et les réserves financières existantes seraient retirées des mains des investisseurs fortunés et placées entre les mains de la société dans son ensemble. Une fois cette étape critique franchie, les conseils démocratiques pourraient remplacer les patrons capitalistes et faciliter le fonctionnement de cette entreprise ou de ce secteur. Ces conseils devraient refléter l’expertise de la main-d’œuvre du secteur. Les travailleurs sont les plus à même de savoir comment fonctionne un secteur, ce qu’il produit et ce qui peut être amélioré.

    Sur la base d’une économie démocratiquement planifiée, l’innovation pourrait être utilisée au bénéfice de la population et du climat. Nous pourrions investir dans une véritable transformation écologique des grandes industries, investir dans le recyclage et reconvertir les employés des secteurs polluants dans des emplois bien rémunérés dans les énergies renouvelables comme les technologies solaire, éolienne et houlomotrice. De nouvelles formes d’énergies renouvelables seraient sans aucun doute découvertes, et le perfectionnement des technologies nécessitera la formation d’un plus grand nombre de scientifiques et d’ingénieurs, ainsi que l’incorporation de scientifiques qui travaillent par exemple actuellement dans le développement d’armes dans des fonctions beaucoup plus socialement utiles.

    Afin d’inverser certains des pires effets de la crise climatique, un projet mondial de reboisement devrait être lancé. Le reboisement par la plantation de millions d’arbres réduirait considérablement la pollution atmosphérique et restaurerait des habitats naturels et des écosystèmes perdus par la déforestation. Une réorganisation majeure de l’agriculture mondiale sera aussi nécessaire pour réduire la superficie des terres consacrées à l’élevage et mettre au point des alternatives saines à la viande.

    Une société libérée des restrictions en matière de profits pourrait entreprendre des projets innovants pour changer la société : créer des maisons à haut rendement énergétique avec une isolation plus efficace, rechercher des moyens de purifier l’air ou développer des routes où les véhicules électriques se chargeraient pendant la conduite. L’expansion de transports publics durables permettrait non seulement d’améliorer le niveau de vie de nombreuses personnes, mais aussi de faire un bond en avant dans la transformation de la société sur une base écologique.

    La solution à cette crise ne viendra pas d’en haut, elle ne sera pas inventée par Elon Musk, elle ne viendra pas d’un simple vote tous les quatre ans. La transformation de la société sur une base véritablement durable et la garantie d’un avenir pour l’humanité dépendent du renversement du règne chaotique du capitalisme et de son remplacement par une économie planifiée véritablement démocratique.

    Au lieu de l’anarchie capitaliste de la production pour le profit, nous devons planifier rationnellement et démocratiquement la manière avec laquelle utiliser les ressources de la planète de manière durable pour répondre aux besoins de la majorité. Selon Karl Marx, cela signifierait ‘‘l’introduction de la raison dans le domaine des relations économiques’’. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique. C’est le pouvoir uni et organisé des travailleurs et des jeunes qui peut donner le coup d’envoi de ce changement socialiste.

    1) César Dugast et Alexia Soyeux (Carbone 4), ‘‘Faire sa part ? Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’Etat face à l’urgence climatique’’, sur www.carbone4.com.
    2) Accord – non-contraignant – entré en vigueur le 4 novembre 2016 à la suite de la Conférence de Paris sur le climat (COP21) des Nations unies sur les changements climatiques. Son objectif est de contenir d’ici à 2100 le réchauffement climatique ‘‘bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels’’. Avant le retrait des États-Unis, l’accord avait été signé par 195 des 197 pays que compte l’ONU.

  • [VIDEO] System change, not climate change – Fight for a socialist alternative

    Nous faisons partie de l’écosystème, pas le capitalisme ! Rejoignez la lutte contre le capitalisme afin de remplacer ce système par une société reposant sur les besoins des gens et non sur les profits ! Faites un choix individuel qui compte vraiment : rejoignez la lutte pour une alternative socialiste internationaliste !

     

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