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Tag: Changement climatique
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La nouvelle norme climatique : Le capitalisme tue la planète

Dans presque tous les systèmes de mesure des conditions météorologiques extrêmes, la Terre bat tous les records, des vagues de chaleur les plus chaudes aux pires incendies en passant par l’une des saisons d’ouragans les plus actives jamais enregistrées. C’est la nouvelle norme et, oui, c’est la réalité du changement climatique.
Par Rebecca Green, Socialist Alternative (USA)
Des millions de personnes ont été évacuées et des centaines de milliers ont perdu leur maison à cause d’incendies et d’inondations depuis le COVID-19, une pandémie qui illustre les dangers d’une dégradation sans entrave de l’environnement. Sur toute la côte ouest, sous un ciel orange menaçant, les gens ont été contraints de rester à l’intérieur pour éviter la fumée toxique d’incendies historiques en pleine pandémie respiratoire. Les incendies et la fumée ont créé un sentiment dramatique de peur et d’effroi parmi une grande partie de la population, non seulement en Californie, mais aussi dans l’État de Washington et celui de l’Oregon. Alors que des millions de personnes, en particulier les jeunes, sont conscients de la nécessité de mener immédiatement une action spectaculaire, il existe également un sentiment écrasant d’impuissance face au temps qui nous manque.
Les deux principaux partis politiques des États-Unis s’opposent catégoriquement au changement radical nécessaire. La seule façon de sortir de cette crise est de le faire nous-mêmes et d’impliquer des millions de personnes dans un processus de planification démocratique de l’économie et dans la construction d’une société socialiste durable sur le plan environnemental.
Conditions météorologiques extrêmes non maîtrisées
Avec l’augmentation des températures mondiales, les climats secs deviennent encore plus secs, ce qui crée plus de combustible pour les incendies de champs et de forêts. Le temps plus chaud signifie également que dans les climats plus humides, l’air peut contenir plus d’humidité, ce qui signifie que les tempêtes tropicales et les ouragans sont plus menaçants en termes d’inondations. Même si nous devenions neutres en carbone à 100% demain, les conditions météorologiques extrêmes perdureraient. Si nous devons arrêter cette crise à sa source, nous devons également nous adapter à une nouvelle norme climatique.
Il s’agit notamment de revoir de fond en comble notre gestion des forêts et notre réaction aux incendies de forêt. Les feux de forêt sont naturels dans des endroits comme la Californie, mais une approche « si ça brûle, éteignez ça » depuis des décennies a évité que des débris qui alimentent aujourd’hui les méga-feux ne soient déblayés petit à petit. Si l’on ajoute à cela des décennies de sous-financement dans la lutte contre les incendies et le recours à la main-d’œuvre carcérale (en nombre insuffisant en raison de l’épidémie de COVID-19), on obtient que la Californie lance un appel désespéré aux autres États et même à l’Australie pour envoyer des pompiers. Nous avons besoin d’un refinancement de la lutte contre les incendies et la gestion des forêts, y compris pour permettre des incendies contrôlés.
Nous avons besoin de ressources adéquates pour répondre aux menaces climatiques, mais nous devons également reconsidérer les endroits où nous pouvons vivre et travailler. Si les émissions de carbone continuent d’augmenter comme elles le font, dans 30 ans, un demi-million de foyers seront inondés chaque année. D’ici 2070, 28 millions de personnes seront touchées par des méga-feux d’une taille équivalente à Manhattan.
Et pourtant, depuis 2010, dans les États côtiers, ce sont les zones les plus inondables qui ont connu le plus grand taux de construction de logements, et le développement immobilier se poursuit également dans les zones touchées par les incendies sur la côte ouest.
Les promoteurs immobiliers ont constamment combattu les règles de construction exigeant des fenêtres résistantes au feu et aux chocs, par exemple, alors que c’est ce qui fait souvent la différence entre une maison endommagée ou une maison complètement rasée.
Pendant ce temps, le secteur des assurances tente de fuir ses responsabilités. L’année dernière, les autorités californiennes ont dû interdire aux assureurs d’annuler les polices d’assurance de 800.000 maisons. Des centaines de milliers de gens sont abandonnés par leurs compagnies d’assurance parce que l’assurance n’est tout simplement pas rentable lorsqu’une maison brûle ou est inondée.
Les gens n’ont pas besoin d’une assurance à but lucratif. Nous devons assurer que tout le monde dispose d’un logement abordable et de qualité, avec la garantie d’une aide en cas de catastrophe naturelle. Il faut systématiser les fenêtres et toits métalliques à l’épreuve du feu dans les zones exposées au feu, ainsi que les volets métalliques de haute qualité et les sangles anti-tempête. Le secteur de l’assurance est un piètre substitut aux services sociaux.
Nous avons besoin d’un programme d’emploi qui pourrait remettre des millions de personnes au travail dans des emplois syndiqués de haute qualité; de construction de logements abordables et durables ainsi que de rénovation des maisons pour qu’elles résistent aux conditions climatiques extrêmes ; le tout financé par une taxation des riches.
Pas le temps d’attendre
Le parti républicain et Donald Trump représentent des menaces évidentes pour l’environnement, mais la négligence criminelle du parti démocrate qui contrôle la Californie, l’Oregon et Washington est également une menace pour la vie. D’une main, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, impose que les voitures soient exemptes de combustibles fossiles d’ici 2035. De l’autre, il a approuvé 36 nouveaux permis de fracturation hydraulique depuis le début de l’épidémie de COVID-19. En juillet, il a réduit de 7,5% le salaire des pompiers. En mai, les réductions de son budget d’urgence en cas de pandémie ont fait que CalFire n’a ajouté que 167 pompiers à ses rangs, au lieu des 500 qu’ils avaient demandés, ce qui est bien en deçà de ce dont ils ont besoin. M. Newsom s’oppose également à l’augmentation des taxes sur les plus riches de l’État – alors d’où est censé venir l’argent destiné à la lutte contre les incendies ?
Joe Biden a un plan climatique de grande envergure par rapport à ceux des démocrates du passé, mais il est encore loin de ce qui est nécessaire, et il ne soutient toujours pas un Green New Deal. Pour gagner même ses modestes mesures, Biden et les démocrates devraient s’attaquer directement à l’industrie des combustibles fossiles, aux promoteurs immobiliers et aux grandes industries polluantes, ce qu’ils refusent systématiquement de faire.
Seulement 100 producteurs de combustibles fossiles sont responsables de 70% des émissions de ces deux dernières décennies – faut-il s’étonner qu’ils préconisent un changement de mode de vie individuel comme solution? Les milliardaires qui ont mis notre planète en péril sont au courant du changement climatique depuis des décennies, et ils savent que la situation s’aggrave. Tant que notre société sera gérée sur la base du profit, nous devrons lutter contre des intérêts financiers à chaque étape pour obtenir les changements les plus modestes. Et tant que les partis républicain et démocrate seront redevables à ces intérêts capitalistes, nous devrons les combattre.
Nous n’avons plus le temps de les laisser nous ralentir : pour éviter un effondrement climatique de grande ampleur, nous devons renverser complètement le système capitaliste. Les entreprises privées de services publics et de combustibles fossiles doivent être prises en charge de manière démocratique par le secteur public. Nous devons nous appuyer sur le mouvement des jeunes en faveur du climat qui a fait descendre des millions de personnes dans la rue pour lutter pour notre avenir. Pour gagner, nous aurons besoin d’un mouvement révolutionnaire de masse de la classe ouvrière, la classe qui peut mettre la société à l’arrêt et la relancer sur des bases totalement différentes et durables.
Nous exigeons :
– Taxez les milliardaires et les grandes entreprises pour financer entièrement la lutte contre les incendies, les services de gestion des forêts et un Green New Deal ! Nous pouvons remettre des millions de personnes au travail dans des emplois syndiqués de qualité qui nous préparent à faire face aux conditions climatiques extrêmes, en rénovant les maisons pour qu’elles résistent au pire et en construisant de nouveaux logements durables et abordables.
– Développer des pratiques de brûlage contrôlé dans le cadre de la gestion des forêts, en consultant les communautés indigènes qui utilisent cette pratique depuis des siècles;
– Les travailleurs devraient avoir le droit de refuser des travaux non essentiels dans les zones où la qualité de l’air est médiocre!
– Faire en sorte que les services publics privés et les grandes entreprises de combustibles fossiles deviennent des propriétés publiques et démocratiques. Ils devraient être immédiatement rééquipés pour les sources d’énergie renouvelables.
– Un nouveau parti politique qui rejette l’argent des combustibles fossiles, et qui crée des mouvements de lutte pour lutter pour un Green New Deal et une action climatique spectaculaire MAINTENANT!
– System change, not climate change : le système capitaliste continuera à exploiter la planète dans l’intérêt du profit. Il repose également sur l’exploitation de la classe ouvrière et des groupes particulièrement opprimés, qui souffrent de manière disproportionnée des effets du changement climatique. Pour sauver notre planète et débarrasser notre société du racisme, du sexisme, de l’homophobie et de toutes les formes d’oppression, nous devons lutter pour la transformation socialiste de la société afin qu’elle fonctionne de façon équitable et durable pour toutes et tous! -
Les 1% les plus riches représentent le double des émissions des 50% les plus pauvres. Il faut changer de système !

“Sans lutte de classe, l’écologie n’est que du jardinage”
Entre 1990 et 2015, le 1% le plus riche au monde a produit des émissions deux fois plus importantes que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Ce fait remarquable provient d’une étude réalisée par Oxfam et l’Institut de l’environnement de Stockholm. Le rapport note également que le fossé se creuse. Au cours de cette période de 25 années, les émissions ont augmenté de 60 %, mais parmi le pourcent le plus riche, l’augmentation a été trois fois plus importante que chez la moitié la plus pauvre.
Il est difficile de nier aujourd’hui la nature dramatique du changement climatique. Les phénomènes météorologiques extrêmes, la sécheresse, les incendies de forêt et d’autres expressions du changement climatique deviennent la nouvelle norme. Certaines parties du monde risquent de devenir inhabitables. Parmi les victimes de ces conditions climatiques extrêmes, on trouve principalement des travailleurs et des pauvres. Le 1% des plus riches peut se permettre de trouver un refuge ailleurs, sans subir de répression anti-migrants. Certains ultra-riches achètent même des villas-bunkers sécurisés en Nouvelle-Zélande en supposant que l’impact du changement climatique y sera plus limité !
On suppose trop souvent que les mesures écologiques sont antisociales. Cela provient notamment de l’expérience des politiques introduites par les gouvernements comprenant les partis « verts », comme les écotaxes. De nombreux partis verts sont nés d’une préoccupation légitime suscitée par la destruction de l’environnement, mais souvent sans conclure que celle-ci est liée au système de production capitaliste. En raison de l’offensive idéologique néo-libérale des années 1990, les critiques du système ont quasiment disparu dans les partis verts. Il en a découlé une batterie de mesures insuffisantes pour s’attaquer réellement au problème du climat et qui, de plus, touchait principalement les travailleurs ordinaires. Toutes sortes d’écotaxes ne concernaient pas les grandes entreprises et leurs riches actionnaires qui constituent le 1% le plus riche du monde, mais bien les travailleurs et la population ordinaire.
L’étude d’Oxfam confirme que le climat est un enjeu social. Le capitalisme conduit à des inégalités croissantes, également en termes de climat. Ce système est incapable de faire face au changement climatique. Même un changement drastique du comportement de consommation individuel – comme lors de la pandémie de Covid-19 – ne suffira pas pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré. Sans la lutte contre le système de production lui-même, c’est-à-dire le capitalisme, il n’y aura pas de réponse au changement climatique et il ne sera même pas possible d’atténuer les effets des changements déjà à l’oeuvre.
Les récents mouvements de protestation soulèvent de plus en plus souvent le problème du système. Lors des manifestations sur le climat, on pouvait lire sur les pancartes “Changer le système, pas le climat”. Dans les mobilisation Black Lives Matter, on a pu lire “C’est tout le système qui est coupable”. Cela représente un pas en avant très important.
En tant que socialistes anticapitalistes, nous allons un peu plus loin : nous rejetons le système actuel et nous nous organisons pour le renverser car il ne disparaîtra pas de lui-même (les super-riches ne l’accepteront pas). En outre, nous défendons une alternative socialiste : une société où les besoins et les revendications de la majorité de la population seront centraux et où l’économie sera organisée sur la base d’une planification démocratique. Rejoignez-nous !
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Capitalisme, éco-destruction et catastrophes

Par Bill Hopwood, Socialist Alternative (Alternative Socialiste Internationale – Canada)
Criquets et incendies
Des incendies dévastateurs en Australie et une invasion de criquets en Afrique de l’Est ont dominé l’actualité mondiale au début de l’année 2020. La prise de conscience de ces phénomènes s’est rapidement effacée lorsque la pandémie de COVID-19 a éclaté dans un monde déjà dangereusement vulnérable du fait du capitalisme. La dévastation climatique s’intensifiait dans le monde entier. L’économie mondiale vacillait au bord d’une récession majeure. Aujourd’hui, tous ces problèmes sont empilés les uns sur les autres.
Tant les incendies que les criquets ont été présentés comme des catastrophes naturelles qui se produisent simplement. Jusqu’à un certain point, ce n’est pas faux. Les incendies font partie de l’écologie de l’Australie et les essaims de criquets existent depuis des millénaires. Ces deux phénomènes ont toutefois été aggravés par le changement climatique.
Habituellement, l’eau évaporée de l’océan Indien est transportée vers l’est pour arroser l’Asie de l’Est. Cependant, dans certaines conditions, l’humidité s’écoule vers l’ouest, vers l’Arabie et l’Afrique de l’Est. Cette condition, appelée phase positive du dipôle de l’océan Indien, s’est produite dans la deuxième partie de 2018 et de 2019. Cela a produit des pluies exceptionnellement fortes durant ces années, condition nécessaire pour que les criquets se reproduisent rapidement et se transforment d’insectes solitaires en énormes essaims. On considère que le changement climatique contribue à la phase dipolaire positive, cette phase étant de plus en plus fréquente.
L’année 2019 a été l’année la plus chaude et la plus sèche en Australie depuis le début des relevés en 1910. Les températures moyennes ont augmenté de 2°C et la saison estivale a duré un mois de plus. La phase de dipôle positif a également signifié que l’Australie a reçu moins de pluie que d’habitude et a rendu les conditions pour les incendies en Australie “beaucoup plus sévères”.
Le capitalisme est le moteur du changement climatique, aggravant les catastrophes dites naturelles. Les gouvernements australien et canadien, plutôt que de passer aux énergies renouvelables, subventionnent les combustibles fossiles. La subvention directe du Canada est d’au moins 3,3 milliards de dollars, plus l’achat d’un pipeline surévalué, les provinces ajoutant des subventions supplémentaires. On estime que l’Australie fournit 8 milliards de dollars. Le Fonds monétaire international a estimé que les subventions directes et indirectes s’élèvent à 60 milliards de dollars au Canada et à 29 milliards de dollars en Australie. Et ce, bien que l’on sache que la combustion de combustibles fossiles augmente l’intensité des incendies de forêt, parmi les nombreux impacts dommageables. Après des décennies d’échecs, il a fallu un confinement mondial de la société causée par le COVID 19 et une profonde dépression économique pour réduire les émissions de dioxyde de carbone. Bien que la classe capitaliste soit parfaitement au courant de l’existence du changement climatique depuis quarante ans, elle a préféré assurer ses profits à court terme au contraire d’une résilience à long terme pour l’humanité.
En outre, le capitalisme sape la capacité de réaction de la société. L’Afrique de l’Est a été dévastée par des décennies de coupes budgétaires et de privatisations dictées par le capitalisme international, en plus de siècles d’exploitation coloniale. Bien que l’Australie soit un pays riche, ses services d’incendie et ses actions préventives telles que les brûlages contrôlés ont souffert d’une réduction des investissements et des dépenses, ce qui a affaibli la capacité de réaction aux incendies. Le capitalisme a un impact à la fois sur les causes et les effets des événements naturels, les transformant en de graves catastrophes.
La propagation des virus s’accroît
Les virus existent dans tout type de vie. Dans la plupart des cas, l’animal hôte a développé des défenses afin que le virus ne provoque pas de taux de mortalité élevé. Cependant, les virus peuvent passer d’une espèce à l’autre. L’homme est un hôte idéal pour un virus, car il y a beaucoup d’humains et notre mode de vie facilite la propagation du virus. On estime à 1.415 le nombre d’agents pathogènes (tels que des bactéries, des virus et des parasites) connus pour infecter les humains, dont 61 % sont dus à des agents pathogènes qui ont sauté d’un animal non humain à un humain. Avec la domestication des animaux par l’homme, on a constaté une augmentation des maladies qui se sont propagées à l’homme, faisant de l’homme un nouveau foyer, notamment la variole et la rougeole.
Au fil du temps, la plupart des humains ont développé une résistance à la variole. Cependant, lorsque la variole a atteint les Amériques avec le colonialisme européen, elle a eu un impact dévastateur car les peuples indigènes des Amériques n’y avaient jamais été exposés.
Au fil des siècles, les incursions accrues dans les territoires à faible densité humaine ont ajouté de nouveaux virus provenant des animaux. Par exemple, avec le déboisement des forêts africaines pour l’agriculture au XIXe siècle, la dengue est passée d’une transmission entre les moustiques et les primates non humains à une infection des humains.
De même, la croissance des échanges commerciaux et des voyages favorise la propagation des maladies. La peste noire est causée par un bacille qui était commun chez les rongeurs d’Asie centrale, propagé entre les animaux par les puces. Pour diverses raisons, elle a pu se propager d’homme à homme et s’est répandue en Chine, à travers l’Asie et a atteint l’Europe en 1347.
Ces dernières années, on a assisté à une augmentation du nombre de virus passant des animaux aux humains. Kate Jones, de l’University College London, a déclaré que les maladies infectieuses d’origine animale constituent une “menace croissante et très importante pour la santé, la sécurité et les économies mondiales”. Ses recherches ont révélé que sur les 335 maladies apparues entre 1960 et 2004, 60% provenaient des animaux.
Il est entendu que cette augmentation des sauts de maladies est due à un contact accru entre l’homme et la faune. Thomas Gillespie, professeur à l’université d’Emory, explique : “Les changements majeurs du paysage font que les animaux perdent leurs habitats, ce qui signifie que les espèces se regroupent et entrent également davantage en contact avec les humains. Les espèces qui survivent au changement se déplacent et se mélangent maintenant avec différents animaux et avec les humains”.
Richard Ostfeld, du Cary Institute of Ecosystem Studies, New York, souligne que “les rongeurs et certaines chauves-souris prospèrent lorsque nous perturbons les habitats naturels. Ils sont les plus susceptibles de favoriser la transmission [des agents pathogènes]. Plus nous perturbons les forêts et les habitats, plus nous sommes en danger”.
Une équipe de scientifiques a écrit que “plus de 70% de toutes les maladies émergentes affectant l’homme ont pour origine des animaux sauvages et domestiques … [et] la déforestation rampante, l’expansion incontrôlée de l’agriculture, l’agriculture intensive, l’exploitation minière et le développement des infrastructures, … ont créé une “tempête parfaite” pour la propagation des maladies de la faune sauvage à l’homme”.
L’agriculture intensive a créé des conditions idéales pour que les virus puissent se développer et se propager. Le virus Nipah, qui vit dans les chauves-souris mais qui peut se transmettre aux porcs, a fait son apparition en Malaisie en 1999 avec l’expansion de l’élevage intensif de porcs. Il a tué 105 personnes en Malaisie et depuis lors, d’autres épidémies ont éclaté. L’augmentation de la production industrielle de poulets et d’autres oiseaux destinés à l’alimentation a favorisé l’apparition et la propagation de différentes variétés de grippe aviaire.
Le capitalisme empire les choses
La pollution de l’air provoque des dommages aux poumons et au cœur et est responsable d’au moins 8 millions de décès prématurés par an. L’épidémie de coronavirus du SRAS en Chine en 2003 a démontré que les personnes infectées qui vivaient dans des régions où la pollution atmosphérique était plus importante avaient deux fois plus de chances de mourir que celles qui vivaient dans des endroits moins pollués.
La pollution atmosphérique a augmenté le nombre de décès dus au COVID-19 dans les villes du nord de l’Italie. Une autre étude menée aux États-Unis a révélé qu’une “légère augmentation de l’exposition à long terme aux PM2,5 [particules fines dans l’atmosphère qui tuent plus de 4 millions de personnes par an] entraîne une forte augmentation du taux de mortalité par COVID-19”.
Le fléau des criquets pèlerins, provoqué par le changement climatique, en Afrique de l’Est, menace de dévaster les cultures. Les efforts pour éradiquer les essaims de criquets sont entravés par le COVID-19, transformé en désastre par le capitalisme. Les restrictions de vol retardent les livraisons de pesticides et d’autres équipements vitaux.
L’hémisphère nord est sur le point d’entrer dans la saison des feux de forêt. Le 15 avril, la Colombie-Britannique a connu son premier feu “hors de contrôle” à une heure de route au nord de Vancouver. Un peu plus d’une semaine plus tard, Fort McMurray a été frappé par une importante inondation due à la fonte des neiges. Ces deux événements ont provoqué des ordres d’évacuation pour les résidents locaux. Le changement climatique aggrave les inondations et les incendies.
La lutte contre ces événements, et bien d’autres, sera rendue beaucoup plus difficile et dangereuse en cette période de COVID 19. Comment prendre ses distances sociales tout en évacuant des personnes ou en remplissant des sacs de sable ? Les incendies produisent des nuages de fumée et la pollution de l’air rend les maladies graves et les décès dus à la COVID-19 plus probables. Que faire si des hôpitaux déjà surchargés doivent s’occuper de personnes blessées par des inondations, des incendies, des tempêtes et d’autres événements naturels aggravés par le changement climatique ? Preuve supplémentaire de l’extrême vulnérabilité que le capitalisme a créée, le Kenya, déjà frappé par des criquets et le COVID-19, a été frappé début mai par des pluies torrentielles et des inondations majeures.
Le capitalisme a placé le bien-être humain, en particulier celui de la classe ouvrière et des pauvres, sur le fil du rasoir – tout cela pour le profit.
De multiples désastres, une seule cause
De plus en plus, les écrivains font référence à des catastrophes aux “proportions bibliques”. Peut-être faudrait-il changer cela pour des catastrophes aux proportions capitalistes. Pendant plusieurs siècles, le capitalisme a traité l’humanité et la nature comme des choses à utiliser et à jeter ensuite. Le capitalisme a miné la résilience et les forces de la société. Il a mis à rude épreuve la capacité du monde naturel à absorber les chocs, peut-être jusqu’à des points de rupture.
Les scientifiques parlent de boucles de rétroaction avec les impacts d’une tendance renforçant encore cette tendance. L’Arctique se réchauffe à un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale en raison du changement climatique. À mesure que l’Arctique se réchauffe, la glace d’été fond davantage et les eaux libres sont plus exposées, ce qui absorbe l’énergie alors que la glace la reflète. Ainsi, l’eau se réchauffe et davantage de glace fond. Le sol gelé de l’Arctique, le permafrost, contient de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre plus puissant que le CO2, de sorte que la hausse des températures renforce le changement climatique.
La société a également des boucles de rétroaction. Si la classe capitaliste obtient ce qu’elle veut, l’énorme augmentation de la dette publique, dépensée pour amortir le blocage de la COVID-19 et la dépression économique, sera payée par des coupes dans les dépenses publiques et des attaques contre le niveau de vie des travailleurs, comme cela s’est produit après la récession de 2008-2009. Cela rendrait la société encore plus vulnérable à la prochaine pandémie et aux événements naturels que le capitalisme transforme en catastrophes.
L’époque dans laquelle nous vivons a été appelée l’Anthropocène. Il est de plus en plus clair que nous vivons dans le capitalisme-cène. Si l’humanité ne renverse pas le capitalisme, cette époque pourrait, du moins pour les humains, être l’Anthropo-cide.
Ce n’est pas certain. Il y a une marée montante de personnes qui exigent des changements, qui s’interrogent sur la manière dont l’humanité s’est retrouvée dans ce pétrin, et de plus en plus de personnes désignent le capitalisme comme la cause première. Cela nous donne l’espoir que nous pouvons retourner le monde dans le bon sens.
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Australia is Burning : Protest in Brussels!

RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE D’AUSTRALIE CE DIMANCHE 12 JANVIER, 14H
?Métro Trône, Avenue des Arts 56, 1000 Bruxelles, à l’initiative des Etudiants de Gauche Actifs (EGA)N’hésite pas à venir avec ta pancarte, ton drapeau et/ou tes slogans. Nous organiserons un micro ouvert permettant à chaque personne qui le souhaite de prendre la parole pour discuter la suite du mouvement contre le changement climatique et les revendications à mettre en avant. Participe à cette action et invite ton entourage à venir également.
THEIR PROFITS ARE BURNING OUR PLANET!
L’Australie brûle ! 24 personnes ont déjà été tuées et plus d’un demi-milliard d’animaux ont péri. En trois mois, c’est près de 6 millions d’hectares qui ont brulé, soit un territoire équivalant à deux fois la Belgique et cinq fois plus étendu que les feux de 2019 en Amazonie. Et ce n’est pas près de s’arrêter. La virulence des incendies est causée par une année exceptionnellement sèche et chaude aggravée par le réchauffement climatique.
La lutte contre les incendies en Australie rurale est principalement assurée par des milliers de volontaires privés de financement. Les services d’incendies ruraux du Queensland et de Nouvelle-Galles du Sud ont dû faire face à des réductions budgétaires.
Malgré l’urgence climatique, le gouvernement de droite australien et la classe capitaliste ultra-riche privilégie l’exploitation du charbon. Ils continuent de polluer alors que notre planète est déjà en feu. Nous ne pouvons plus attendre. Nous avons besoin d’une société basée sur les besoins de la population ; cela passe par un environnement sain et un écosystème protégé. Il faut se débarrasser du capitalisme qui ne profite qu’aux capitalistes ultra-riches et pollueurs.
? Pour y parvenir, le mouvement climat a besoin de revendications qui répondent aux besoins des travailleuses, des travailleurs et de leurs familles : des transports publics gratuits et fiables, le secteur de l’énergie placé dans les mains du public, davantage de financement public pour une recherche scientifique sous le contrôle de la collectivité et une planification rationnelle de l’économie.
? En Belgique, soyons solidaire avec le mouvement environnemental australien d’une ampleur historique, avec des grèves des jeunes de masses et diverses actions syndicales. Pour obtenir des victoires, il nous faut une lutte unifié tant des jeunes que des travailleurs et travailleuses.
? En fin de compte, pour faire face à la crise climatique et à ses conséquences désastreuses, il faut rompre avec le capitalisme. Les grandes entreprises feront toujours passer leurs propres intérêts et leurs profits avant ceux de la collectivité. Le capitalisme n’a aucun avenir à nous offrir, luttons pour une autre société !
?? System Change, Not Climate Change – Fight for a Socialist Aternative
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2019, année des grèves pour le climat. Un combat encore loin d’être terminé !

Manifestation pour le climat à Gand, le 29 novembre. Photo: Jean-Marie Celui qui pense que la révolte de la jeunesse, entre autres autour du climat, s’éteindra ou s’affaiblira se trompe. Les actions pour le climat sont l’expression d’un mécontentement et d’un malaise profondément enracinés. Un sondage du quotidien Het Laatste Nieuws a montré que sept jeunes sur dix ne croient pas en la politique. Il y a un sentiment d’impuissance et, en même temps, d’urgence à faire quelque chose pour le climat. Le rapport du GIEC de 2018 indiquait qu’il ne restait que 12 ans pour prévenir une catastrophe écologique.
Croissance explosive des protestations
Ce cocktail a provoqué un développement explosif d’actions début 2019. Lors de ces premières actions, les jeunes ont compris la nécessité de s’organiser et des groupes se sont constitués dans les écoles. La croissance explosive du mouvement donnait toutefois l’impression que tout allait se passer tout seul. Une interview dans les médias suffisait pour annoncer la prochaine action. Le mouvement s’est retrouvé dépendant des médias dominants et il en a résulté une méthode de travail dirigée par le sommet tandis que le mouvement était désarmé en termes de contenu. Cela a ouvert la voie aux récupérations, et l’accent était mis sur les efforts individuels des grévistes pour le climat. Des doutes se sont alors installés. En Flandre, le résultat des élections a porté un nouveau coup au mouvement. Peu à peu, les médias établis n’ont prêté attention qu’aux activistes qu’ils avaient catapultés porte-paroles et il était plus question de leur mode de vie que de la lutte collective.
Construire un mouvement par la base exige beaucoup d’efforts. Pour construire un comité dans une école, il faut parler aux autres élèves, les convaincre et leur donner une perspective autour de revendications concrètes, comme la gratuité des transports en commun qui était une exigence très populaire. A Gand, un comité d’élèves a mené une action fin septembre autour de cette revendication en bloquant une rue avec 150 jeunes. Imaginez si des centaines d’écoles avaient fait pareil à travers le pays en même temps ! Difficile de prétendre que le mouvement est naïf et antisocial après ça. Cela aurait été une bonne réponse à ceux qui tentent de réduire la discussion à une question de modes de vie individuels plutôt qu’à une lutte collective pour s’attaquer aux grands pollueurs.
Une alternative est nécessaire
C’est dans l’action que nous apprenons le plus et le plus vite car les méthodes et les propositions peuvent être testées dans la pratique. Le potentiel du mouvement pour le climat reste important, mais il faut dépasser le stade des appels vagues. Les appels internationaux créent actuellement un certain dynamisme, mais là aussi la question se pose de savoir comment poursuivre ensuite. Tant les méthodes d’action que le programme seront essentiels à cet égard. Le fait que des grèves aient été utilisées est un énorme pas en avant. C’est un choix très conscient de la nouvelle génération : pour la première fois depuis le mouvement anti-guerre (2003), les grèves et les manifestations ont été massivement soutenues comme méthode d’action. Lors de la lutte contre le gouvernement Michel en 2014, nous devions beaucoup argumenter pour convaincre les élèves de partir en grève et de participer aux manifestations. C’est aujourd’hui quelque chose d’évident.
Pour aller plus loin, il faut concrétiser le sentiment antisystème très répandu chez les jeunes avec la défense d’une alternative. Nous ne nous attaquerons pas à ce problème en surfant simplement sur le mouvement. La gauche doit elle-même prendre des initiatives pour populariser ses propositions en matière d’organisation et de programme. Nous avons besoin d’une démocratie à la base et d’un programme concret de changement de système autour de revendications telles que la gratuité des transports publics, le placement du secteur de l’énergie dans les mains des pouvoirs publics, l’augmentation des moyens publics pour une recherche scientifique contrôlée par la communauté et une planification démocratique et rationnelle de l’économie.
Avec les manifestations historiques de 2019, une nouvelle génération est apparue sur la scène. Une nouvelle récession économique internationale combinée à la crise écologique alimentera le constat du fait que c’est tout le système qui doit être renversé. La perspective du socialisme sera alors davantage en phase avec le sentiment d’urgence.
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29/11 : La mobilisation contre le changement climatique se poursuit !

Manifestation pour le climat à Gand. Photo : Jean-Marie Ce vendredi était une nouvelle journée mondiale d’action pour la justice climatique. En Belgique, des actions ont également eu lieu à Gand, Bruxelles, Anvers, Malines, Louvain et Namur, sans toutefois avoir l’ampleur des mobilisations explosives du début de cette année où des dizaines de milliers de personnes avaient fait grève pour le climat. Mais l’inquiétude et l’appel au changement demeurent grands, ce qui est tout à fait normal compte tenu des changements climatiques désastreux auxquels nous assistons déjà.
Nous devons réfléchir à la manière dont nous pouvons renforcer le mouvement, avec des revendications claires et une discussion approfondie sur nos méthodes de lutte. Comme le faisait remarquer les Etudiants de gauche Actifs (EGA) dans leur tract : “Une minorité active est démunie sans le soutien d’une couche plus large de la population. Pour y parvenir, nous avons besoin de revendications qui répondent aux besoins des travailleurs et de leurs familles : des transports publics gratuits et fiables, le secteur de l’énergie placé dans les mains du public, plus de ressources publiques pour une recherche scientifique sous le contrôle de la collectivité et une planification rationnelle de l’économie.” EGA défend également la démocratisation du mouvement au travers de comités d’action et de réunions ouvertes où nous discuter des initiatives à prendre, des revendications à défendre et des méthodes qui fonctionnent le mieux pour développer davantage le mouvement.
Vidéo de la manifestation à Gand :
Des revendications concrètes pour une transition écologique socialement juste :
– Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits !
– Qu’on s’en prenne aux gros pollueurs ! Pas de profits sur le climat !
– Des investissements publics massifs dans les énergies renouvelables, retirons le secteur de l’énergie des mains du privé !
– Il nous faut une économie écologiquement et démocratiquement planifiée centrée sur les intérêts de la planète et de l’être humain, pas sur les profits.Photos de la manifestation de Gand (par Jean-Marie):
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/Ar92p2LPe5MmoazA7]Photos de la manifestation d’Anvers (par Liesbeth):
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/Ko6aKQexM1b4DAxM6]Action à Namur :
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4e grève mondiale pour le climat. Comment le mouvement peut-il gagner?

Notre climat, pas leurs profits ! Le capitalisme n’a aucun avenir à nous offrir !
Des revendications concrètes pour une transition écologique socialement juste :
– Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits !
– Qu’on s’en prenne aux gros pollueurs ! Pas de profits sur le climat !
– Des investissements publics massifs dans les énergies renouvelables, retirons le secteur de l’énergie des mains du privé !
– Il nous faut une économie écologiquement et démocratiquement planifiée centrée sur les intérêts de la planète et de l’être humain, pas sur les profits.Organiser la résistance climatique pour gagner
Aujourd’hui, des millions de jeunes et de travailleurs du monde entier descendent à nouveau dans la rue pour exiger la justice climatique, cette fois-ci à l’occasion de la COP25, le sommet des Nations Unies sur le climat qui se tiendra la semaine prochaine à Madrid.
Aucune confiance dans la COP25
Même la COP 21 à Paris en 2015 – l’un des sommets climatiques les plus ambitieux – n’a pas été plus loin que des objectifs non contraignants totalement insuffisants face à la catastrophe du changement climatique. Depuis lors, des populistes de droite tels que Trump et Bolsonaro s’opposent ouvertement à l’action climatique. Une nouvelle récession économique arrive, elle conduira à encore plus de tensions internationales et de mesures protectionnistes et à plus de problèmes pour des accords internationaux.
Même des mesures collectives évidentes – comme la gratuité, l’amélioration et l’extension du réseau des transports publics – ne sont pas envisagées ! L’establishment capitaliste se limite à la culpabilisation des individus pour ne pas toucher aux grands pollueurs : les grandes entreprises. Le mouvement historique pour le climat a mis en lumière la colère qui existe à ce sujet et a remis à l’agenda l’arme des mobilisations de masse et celle de la grève comme moyens d’imposer le changement.
L’importance d’une organisation locale et démocratique
La mobilisation de dizaines de milliers de jeunes du début de 2019 peut sembler lointaine. L’absence de discussions démocratiques entre grévistes du climat concernant les méthodes d’action et les revendications concrètes a conduit à l’épuisement des “grèves du jeudi”. Une minorité active est démunie sans le soutien d’une couche plus large de la population. Pour y parvenir, nous avons besoin de revendications qui répondent aux besoins des travailleurs et de leurs familles : des transports publics gratuits et fiables, le secteur de l’énergie placé dans les mains du public, plus de ressources publiques pour une recherche scientifique sous le contrôle de la collectivité et une planification rationnelle de l’économie.
Rejoins les Etudiants de Gauche Actifs
Les Etudiants de Gauche Actifs contribuent aux actions à travers la campagne internationale “System change not climate change : fight for a socialist alternative”. Nous voulons renforcer le mouvement pour le climat partout dans le monde avec des revendications concrètes (voir la première page) capable d’unir les jeunes et les travailleurs dans la lutte pour un avenir écologiquement et socialement juste.
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L’inaction environnementale menace la Méditerranée orientale

Le changement climatique a de graves conséquences pour les pays de la Méditerranée orientale. Selon les scientifiques, la température de la région augmente à un rythme beaucoup plus rapide que la moyenne mondiale et les précipitations devraient diminuer dans toute la région. Ces facteurs, combinés à l’appât du gain des élites dirigeantes, auront des effets disproportionnés sur la destruction de l’environnement dans cette région par rapport à d’autres. [1]
Par Athina Kariati – Nouvelle Gauche Internationaliste, CIO-Chypre
Anastasiades, le Président de la République de Chypre a proposé au dernier sommet de l’ONU de créer une initiative dans laquelle 13 pays de la région collaboreraient pour trouver un moyen de lutter contre le changement climatique [2] La grande majorité de ces pays produisent des combustibles fossiles ! Les gouvernements capitalistes et les élites dirigeantes pleurent des larmes de crocodile et continuent leurs politiques.
L’extraction de gaz naturel et de pétrole
La découverte de gaz naturel dans la zone économique exclusive (ZEE) de Chypre en 2011 a freiné l’appétit pour de nouveaux forages et extractions dans le sud de Chypre, mais aussi autour de la Crète, dans la mer Ionienne de Grèce et dans la région de l’Epire. Les forages se déroulent dans des zones hautement sismiques, avec un risque élevé d’accidents similaires à celui survenu au Golfe du Mexique en 2010. Les forages exploratoires ont déjà un effet dévastateur sur la vie marine et, dans le cas de l’Epire, une forêt entière est en danger. Tout accident pourrait nuire à l’agriculture, à la pêche et au tourisme, les trois secteurs économiques essentiels au maintien des moyens d’existence de ceux qui vivent autour des zones de forage prospectives.
Cependant, les gouvernements de la région sont prêts à tout risquer pour assurer les profits des magnats de l’énergie. Ils sont même prêts à protéger ces intérêts au risque de nouveaux conflits militaires. Tout au long de la dernière décennie, l’extraction du gaz naturel a exacerbé les tensions entre les gouvernements capitalistes de la région, aggravées par l’ingérence impérialiste mondiale. Un conflit vient particulièrement de dangereusement dégénérer, celui entre d’une part l’alliance dite du “triangle énergétique” entre la Grèce, Chypre et Israël en collaboration avec les géants impérialistes occidentaux de l’énergie et, d’autre part, les aspirations capitalistes turques.
Début octobre, Erdogan y a envoyé deux navires de forage turcs, Yavuz et Fatih, sous escorte permanente de frégates, de sous-marins, de bateaux d’assaut, de navires de guerre, de drones sans pilote et de patrouilles navales, alors que les sociétés française et italienne Total et Eni avaient déjà obtenu des licences d’exploration dans la ZEE chypriote [3]. Il ne s’agit là que d’une violation de plus dans une série de cas survenus dans la zone couverte par la ZEE chypriote alors que la présence militaire des États-Unis, de la France et de la Russie autour de Chypre est croissante. Les navires turcs ont ainsi notamment été survolés par des drones israéliens.
Le conflit national se poursuit dans la région
Le siège continu de Gaza par le régime israélien a détruit toutes ses infrastructures. Les scientifiques estiment que d’ici 2020, 0% des eaux souterraines de Gaza seront propres à l’usage humain, tandis que 70 % des eaux usées non traitées de Gaza iront directement à la mer. Dans le même temps, l’irrigation excessive des eaux de Cisjordanie par le régime israélien dans les territoires occupés a conduit à l’épuisement des nappes phréatiques, ce qui augmente le risque de désertification de zones entières. [4]
Au Liban, après la crise des déchets de 2015 qui a déclenché un mouvement de protestation, le gouvernement libanais, qui a consacré la division sectaire, a simplement proposé comme “solution” le transfert de la gestion des déchets aux entreprises privées. Des montagnes de déchets s’élèvent le long de la côte de Beyrouth, là où se trouvait la plage. Des tonnes de ces déchets finissent dans la mer. On estime que la mer Méditerranée a la sixième plus forte concentration de déchets plastiques parmi les mers du monde. Elle contient environ 5 à 10 % du volume mondial de déchets plastiques que l’on trouve actuellement dans les océans[5]. [6]
L’exploitation minière
On sait que l’exploitation minière contribue à l’élévation de la température de l’atmosphère, mais elle est aussi une cause majeure de la désertification de zones entières. Cependant, les gouvernements capitalistes de la région vendent les ressources naturelles dans des conditions du “tiers monde” et sans aucun contrôle. Ainsi, El Dorado Gold à Skouries, en Grèce, détruira une forêt ancienne, et le gouvernement turc a donné son feu vert à l’exploitation minière de la société Alamos Gold dans les montagnes Kaz. Le gouvernement chypriote a délivré des permis pour l’extraction de l’or des déchets de l’ancienne mine de Skouriotissa au pied des montagnes Troodos, ce qui laissera un énorme monticule de déchets contaminés au cyanure. Des permis d’exploration ont également été octroyés pour le cuivre et l’or à l’Ouest de Chypre, ce qui détruira la forêt de Paphos. Ces nouveaux projets miniers dangereux ont suscité d’importantes protestations ces dernières années.
N’entretenons aucune illusion ! Agissons maintenant pour stopper le changement climatique et la catastrophe environnementale en Méditerranée orientale !
La Méditerranée orientale est baignée par le soleil pendant environ 350 jours par an, a des vents forts et beaucoup d’eau à utiliser pour la production d’énergie. C’est une région idéale pour la production d’énergie renouvelable pour remplacer l’extraction et la combustion de combustibles fossiles. Cela pourrait créer des milliers d’emplois durables et correctement rémunérés. La protection des quelques forêts qui restent est plus importante que l’or, le cuivre ou l’argent que les compagnies minières peuvent empocher. Mais les élites capitalistes de la région et leur système aveugle basé sur le profit s’opposent à une telle solution.
Nous devons nous battre, non pas pour que les politiciens nous écoutent, mais pour construire un mouvement suffisamment large et fort dans la région et dans le monde, qui puisse arracher à ces magnats le contrôle même des ressources naturelles, de l’énergie et de l’économie, dans le cadre de la lutte pour une économie socialiste reposant sur la logique de la planification démocratique et environnementale. Il n’y a pas d’autre moyen de mettre en œuvre toutes les réformes nécessaires, non seulement dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie, mais aussi pour mettre un terme aux inégalités et aux conflits extrêmes dans notre région.
1. http://emme-care.cyi.ac.cy/wp-content/uploads/CIMME-REPORT.pdf
2. https://in-cyprus.com/cyprus-initiative-on-climate-change-aims-to-develop-a-forum-of-dialogue-minister-kadis-says/
3. https://knews.kathimerini.com.cy/en/news/turkish-ships-disturb-cypriot-waters
4. https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-environmental-state-of-gaza-poses-threat-to-israel-s-national-security-report-warns-1.7328966
https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-1-4615-1327-8_35
5. https://www.reuters.com/article/us-lebanon-garbage/no-end-to-crisis-in-sight-as-lebanons-garbage-mountains-grow-idUSKBN1FO0F1
6. https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/10/12/124006/meta -
Combattons le capitalisme avant qu’il ne détruise notre planète !
29 novembre : 4e grève mondiale pour le climatLes capitalistes et leurs représentants politiques doivent s’arracher les cheveux de la tête… Les jeunes et les travailleurs se battent partout dans le monde : au Chili, à Hong Kong, en Catalogne, au Liban, en Irak, en Egypte,… C’est une véritable vague de soulèvements qui a commencé contre ce système d’inégalités croissantes. Fin septembre, pas moins de 7,6 millions de personnes ont participé aux activités liées à la dernière grève mondiale pour le climat ! La quatrième grève climatique mondiale aura lieu le 29 novembre. Joignez-vous à nous pour cette journée d’action !
Par Arne (Gand)
La colère et l’indignation sont grandes contre l’ensemble du système. Lors des feux de forêt en Amazonie, un slogan très populaire proclamait ‘‘The wrong Amazon is burning’’, en référence à la fameuse multinationale qui, elle, mériterait de brûler. Même le Financial Times, journal capitaliste par excellence, s’est demandé si le capitalisme n’avait pas besoin d’être complètement redémarré : ‘‘capitalism : time for a resset ?’’
Des millions de personnes occupent les rues et rejettent avec vigueur la pollution et l’exploitation du capitalisme. Des alternatives sont examinées. Aux Etats-Unis, 45% des jeunes soutiennent la campagne de gauche de Bernie Sanders, qui suscite un enthousiasme débordant avec des revendications qui s’opposent à la logique capitaliste : un accès garanti pour tous à l’enseignement, au logement et aux soins de santé dans le cadre d’une politique radicale d’urgence climatique en faisant payer les plus riches.
De plus en plus de grévistes du climat se rendent bien compte que les mesures symboliques sont insuffisantes. L’année dernière, le conseil municipal de Londres a déclaré ‘‘l’urgence climatique’’ ; mais il a interdit les actions d’Extinction Rebellion (XR) durant deux semaines en octobre ! Durant toute cette période, aucune mesure concrète n’a vu le jour… Les actions interdites de XR ont donc été rejointes par un grand nombre d’activistes ! La répression est insuffisante quand les gens surmontent le mur de la peur. La lutte de masse peut imposer le changement.
Au Chili, le rejet de l’augmentation des tickets de métro est devenu le symbole d’une révolte de masse contre toute la politique d’austérité néolibérale. Les travailleurs et les jeunes se sont organisés et ont remporté des premières victoires, comme le retrait de l’augmentation des prix. La leçon est d’autant plus importante que les transports en commun sont étranglés chez nous aussi: l’an dernier, 200.000 trajets de De Lijn ont été supprimés faute de chauffeur ou en raison d’un problème d’équipement. Et le nouveau gouvernement flamand réduit encore le budget de De Lijn! La situation n’est pas meilleure dans les chemins de fer, c’est bien connu. C’est l’ensemble de nos services publics qui craque sous la pression des économies budgétaires.
Les mobilisations pour le climat peuvent déboucher sur des victoires si elles parviennent à impliquer de larges couches de la population. Pour y parvenir, des revendications concrètes sont cruciales, comme la gratuité des transports publics, la collectivisation de tout le secteur de l’énergie, l’augmentation drastique du budget public de la recherche scientifique et la planification rationnelle de l’économie.
Le mouvement pour le climat n’est pas distinct des autres mouvements de lutte. Tous sont inextricablement liés dans la mesure où il s’agit , à chaque fois, d’une lutte de classe. Il n’en va pas autrement pour le climat. Les capitalistes exploitent toutes les sources de richesse : la nature et les travailleurs qui, par leur travail, créent la richesse. C’est également là que réside la plus grande faiblesse du capitalisme : ce système se moque des intérêts de la grande majorité de la population. Nous ne devons pas nous laisser intoxiquer par les tentatives de l’establishment de détourner l’attention et de réduire le mouvement pour le climat à des propositions antisociales qui nous divisent. Combattons le système lui-même !
Comme le dit le slogan : fin du monde et fin du mois, mêmes combat ! Occupons les rues contre l’austérité, contre la pollution du capital qui menace notre santé, notre environnement et notre avenir : luttons pour un vrai changement avec l’implication la plus large possible et construisons une alternative socialiste !
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Suisse. Les mouvements pour le climat et pour l’émancipation des femmes marquent les élections

Les mouvements pour le climat et pour l’émancipation des femmes entraînent une ‘vague verte’ et une percée de la gauche aux élections fédérales
Suisse. Les mouvements pour le climat et pour l’émancipation des femmes entraînent une ‘vague verte’ et une percée de la gauche
Le week-end dernier, les élections de l’Assemblée fédérale Suisse ont connu une percée pour les Verts, qui ont vu 13% des voix leur revenir, leur faisant gagner 17 sièges supplémentaires. Cela signifie qu’ils ont désormais 28 sièges au conseil national et sont devenus, pour la toute première fois, le 4ème parti au parlement.La percée des Verts fut notable à travers plusieurs avancées: leur représentation a triplé à Genève, où ils sont maintenant le plus grand parti ; leurs voix ont triplé au Tessin ; un siège a été gagné au Valais pour la toute première fois ; et plusieurs sièges ont été gagnés dans le conseil des Etats, pour la première fois dans plusieurs cantons.
Le parti Vert’Liberal, une ancienne scission des Verts, a aussi connu une progression, passant de 9 à 16 sièges avec 8% des voix.
Le rôle des mouvementsLes résultats des élections ont l’empreinte des récents mouvements de masse pour les droits des femmes et pour le climat qui ont éclaté en Suisse tout au cour de l’année.
En Septembre, 100.000 personnes sont descendues dans les rues pour le climat. De la même façon, de larges manifestations menées par des collégiens, lycéens et jeunes ont pris formes au printemps dernier, et des milliers sont devenus actifs dans des actions et manifestations locales.
En juin dernier, 500.000 ont pris part à une grèves des femmes historique qui fut la plus grande manifestation dans l’histoire récente du pays. (voir précédent rapport: 500.000 personnes dans la rue en Suisse pour une « Grève des femmes).
Le mouvement pour le climat ainsi que la grève des femmes furent inspirés par de nombreux événements internationaux et ont démontré la forte volonté des travailleurs et des jeunes de devenir actifs dans une lutte pour une société différente ; beaucoup devenant actifs en manifestations et en politique pour la première fois.
Les mouvements ont aussi popularisé l’idée d’action de grève comme méthode ayant le pouvoir d’apporter un réel changement et de pousser des revendications pour la majorité de la classe ouvrière.
Malgré l’existence d’un certain support envers les idées anticapitalistes et socialistes, l’existence d’une large ouverture politique envers ces idées au sein même du mouvement, et les efforts immenses investis par les militants, aucune direction politique correcte et claire n’a encore vu le jour.
Cependant, malgré le manque de direction pour aider à la construction des mouvements, ces derniers ont joué un rôle décisif dans les élections, pointant vers des questions fondamentales comme celles du changement climatique, des inégalités, des salaires et des retraites, qui sont devenues beaucoup plus proéminentes et ont permis de repousser les politiques racistes et d’extrême droite.
Dans un récent sondage précédant les élections, 27% des participants ont nommé le changement climatique comme jouant un rôle déterminant dans leur vote, 21% ont nommé le coût de l’assurance maladie obligatoire, tandis que le problème d’immigration a baissé et ne fut nommé que par 19%.
La grève des femmes et le mouvement pour le climat furent le résultat de l’organisation d’actions par des milliers de jeunes et de travailleurs. A cause du manque d’organisation politique de ces mouvements, les Verts ont pu exploiter ce sentiment politique dans la société. Il est vrai que les Verts ont consciemment tenté de se mettre à l’avant de ces deux mouvements.
Un sondage effectué après les votes a montré qu’un jeune sur cinq a voté pour les Verts, et un sur trois si l’on inclut les Vert’Libéraux. Les Verts ont aussi gagné 28% de leur soutien à travers ceux qui s’étaient abstenus aux élections précédentes.
Les limites des Verts
Les Verts ont parlé de demander des comptes au secteur financier. Leur président Regula Rytz a mis en avant le besoin d’un secteur financier Suisse qui ‘n’investit plus dans le charbon et les énergies fossiles’.
Pour le capital financier Suisse, ne plus investir dans les énergies fossiles marquerait la dévaluation des stocks dans l’un des principaux centre financiers d’Europe, un acte qui ne sera jamais organisé volontairement par la classe capitaliste.
Pour exécuter un réel changement qui serait en ligne avec les attentes du mouvement pour le climat, il faudrait une rupture totale avec le marché capitaliste et avec le monopole privé des richesses par les patrons.
Cependant, les Verts sont étroitement liés aux politiques pro-marché et ont joué un rôle, aux côtés du Parti Socialiste, dans les coupes des dépenses publiques et dans la privatisation à échelle locale et cantonale.
Une discussion a maintenant pris forme autour du besoin d’altérer la traditionnelle ‘formule magique’ d’entente sur le partage du pouvoir pour amener les Verts au Conseil Fédéral (qui est constitué de 7 ministres, tous provenant en permanence des 4 mêmes partis politiques). Lisa Mazzone, vice-présidente des Verts, déclarait : ‘nous avons l’intention d’être une force dans le gouvernement’.
Mais les Verts ne défieront pas le capitalisme. Leurs nouvelles positions seront testées, surtout s’ils entrent au gouvernement, et seront jugés lacunaires.
Un repli pour la droite
La droite a subi un revers dans ces élections. Chaque parti traditionnel a perdu des voix: le Parti Libéral-Radical (PLR), le Parti Démocrate-Chrétien (PDC) et le Parti Socialiste (PS). Mais c’est la droite populiste, l’Union Démocratique du Centre (UDC), qui a perdu le plus : -12 sièges. L’UDC reste cependant le plus gros parti au parlement fédéral ; une position qu’ils ont maintenu depuis 2003 et qui avait fortement augmenté en 2015.
Le parti a fait campagne avec une infâme rhétorique raciste, profilant une affiche déclarant : ‘défendons la Suisse’ et ‘protégeons les Suisses’ ‘des insécurités, des viols et des agressions’, tout en mettant en scène les dessins d’un maghrébin barbu, d’un Eurocrate et de Greta Thunberg !
Par ailleurs, le parti populiste de droite basé à Genève, le Mouvement des Citoyens Genevois (MCG), a perdu son siège au parlement. La Lega, basée dans le canton italophone du Tessin, a aussi perdu un siège et n’a maintenant qu’une place au parlement.
Malgré avoir perdu du terrain dans ces élections, le populisme de droite et d’extrême droite reste une menace, puisque l’UDC reste le parti principal au parlement. Bien qu’ils reçoivent du soutien du côté des réactionnaires, ils doivent leur succès électoral à leur tactique d’exploitation du sentiment publique anti-establishment et d’insécurité économique. Ayant implémenté des coupes dans les dépenses publiques et des mesures d’austérités, et ayant été incapables de répondre aux peurs et attentes du peuple, le Parti Socialiste et les Verts n’ont pu faire obstacle à l’UDC de façon décisive. La seule manière de réellement défier l’extrême droite, c’est à travers un mouvement des travailleurs uni, qui ne tient pas compte des origines des travailleurs et les armerait d’une alternative de gauche forte et militante.
Un tel mouvement viendrait se confronter à l’initiative populaire (initiée par l’UDC, pour attaquer le droit des migrants et qui sera votée en mai) et pourrait défendre les droits des immigrés tout en s’opposant à une spirale vers le bas, à l’austérité et à la précarité au travail, et mettant en avant une opposition socialiste et internationale à l’Union Européenne.Des nuages économiques à l’horizon…
Bien que la classe dirigeante suisse fasse envie à la classes capitaliste dans le monde entier – pour son taux de chômage faible, sa faible dette publique et sa politique relativement stable – la moindre idée que la Suisse puisse être une exception est très superficielle. La Suisse n’est pas immune aux développements économiques et politiques globaux. Le fait est qu’il y a des nuages à l’horizon pour le capitalisme suisse.
Le capitalisme suisse dépend d’une croissance alimentée par l’exportation et a déjà subi un impact négatif suite aux conflits commerciaux mondiaux et au processus de déglobalisation. Sous l’effet du ralentissement économique en Allemagne et ailleurs, l’économie suisse n’a fait que stagner. L’investissement privé ne fait que diminuer et la Suisse a connu une croissance négative dans les deux dernier trimestres de 2018, et une croissance anémique de seulement 0.4% au premier trimestre de cette année.
Le capitalisme suisse a aussi été affecté par l’incertitude croissante de ne pas savoir si ses traités bilatéraux avec l’UE pourront être renégociés. Les négociations ont en effet été bloquées avec l’UE qui pousse pour une libéralisation plus importante de l’économie et pour la baisse de protection des droits des travailleurs.
En Suisse, le chômage est faible avec seulement 2.3%. Cependant, cela masque l’augmentation des conditions précaires et du nombre d’emplois à temps partiels, surtout parmi les jeunes.
Tout comme dans le reste de l’Europe, les conditions des travailleurs en Suisse ont été attaquées lors de la grande récession et se sont heurtés à une certaine résistance que l’on a pu voir, par exemple, dans les grèves du secteur public à Genève et dans l’opposition aux attaques sur les droits à la pension.
La crise économique qui s’annonce fera à nouveau pression sur les travailleurs et les services publics, ce qui entraînera des opportunités pour développer de nouveaux mouvements. Il est essentiel que le mouvement syndical s’empare de ces opportunités.
Le potentiel pour la gauche
Bien que la gauche n’ait pas fait la Une de beaucoup de médias, ses résultats ont été très positifs lors des élections, et, mis à part les Verts et les Vert’Libéraux, elle fut la seule force politique a gagner des voix.
A Genève, l’organisation anticapitaliste SolidaritéS, faisant partie d’Ensemble à Gauche, a gagné 7.2% des voix dans le canton, et un siège au Conseil National. La dernière fois qu’ils avaient obtenu un siège, c’était il y a 12 ans. Le Parti Suisse du Travail/Parti Ouvrier et Populaire (PST-POP) a aussi maintenu son siège à Neuchâtel, mais avec davantage de voix, remportant 14.1% des votes. De la même façon, Ensemble à Gauche a augmenté sa part du vote populaire à Vaud, remportant 4.1% mais n’obtenant pas assez de voix pour gagner un siège.
Ces sièges au Conseil National sont un gain important. Ils peuvent être utilisés pour permettre aux travailleurs de se faire entendre au niveau fédéral ainsi que pour donner une voix aux dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes devenant actifs. Ils peuvent aussi aider à établir un lien entre les mouvements émergents et les travailleurs qui chercheront à défendre leur emploi, salaire, conditions et services publics dans la période à venir. Ces positions au Conseil National peuvent aussi être utilisées pour mettre en avant des stratégies claires pour les mouvements, pour remporter des victoires, y compris en organisant des actions de grève et des initiatives politiques.La clé, cependant, est qu’une alternative socialiste claire soit proposée, qui rompe avec la logique de marché capitaliste, pour satisfaire les besoins des travailleurs, mettre fin aux inégalités et garantir une politique adéquate pour faire face au changement climatique.
