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  • “Une autre gauche est nécessaire"

    Interview d’Alain Van Praet

    L’Alternative Socialiste a interviewé Alain Van Praet, l’un des initiateurs d’"Une autre gauche". Notre organisation soutien activement cette initiative afin qu’elle devienne une véritable force politique et sociale capable de s’opposer aux attaques du patronat et de donner une alternative crédible au néo-libéralisme.

    Propos recueillis par Vincent Devaux

    Peux-tu te présenter en quelques mots?

    Je m’appelle Alain Van Praet. Je travaille dans une entreprise publique où je suis délégué syndical de la CSC-TRANSCOM.

    Le 22 février, une carte blanche appelant à "Une autre gauche" paraîssait à votre initiative dans La Libre; qu’est-ce qui vous à décidé à prendre une telle initiative début 2006?

    Freddy Dewille, également délégué syndical de la CSC-TRANSCOM, et moi-même étions une nouvelle fois frustrés. Frustrés de voir la mobilisation contre le "pacte des générations" orpheline d’un prolongement politique. Certes, la question d’un débouché politique pour le mouvement syndical en particulier, et les mouvements sociaux en général, est déjà ancienne. Mais l’atterissage forcé imposé par le sommet des organisations syndicales au combat engagé par les travailleurs, et la décision du gouvernement de ne pas tenir compte du rejet massif de ce "pacte", nous ont amené à tenter de pousser un "coup de geule". Celui-ci a pris la forme d’un appel à la constitution d’une nouvelle force politique à gauche du PS et d’ECOLO, que nous avons soumis à une série de "personnalités", et qui a finalement été publié comme "tribune libre" dans le journal La Libre Belgique (après le refus du quotidien Le Soir).

    Quelles sont pour toi les prochaines étapes pour une telle formation et comment vois-tu l’articulation de l’initiative "Une autre gauche" avec celle prise par Jef Sleeckx en Flandres?

    Pour le moment nous n’en sommes qu’aux balbutiements. Deux assemblées générales ont été organisées. Un tract destiné à être diffusé le 1er mai est en préparation. Des groupes de travail thématiques et régionaux devraient se constituer dans les prochaines semaines. Nous sommes donc entrés dans une phase de débat qui va probablement durer plusieurs mois: sur la manière de s’organiser, sur le programme, sur nos objectifs stratégiques à terme. Nous devrons également discuter, le moment venu, de la forme que prendra l’initiative : parti ou mouvement ? Nous sommes effectivement en contact étroit avec nos amis néerlandophones du "groupe Sleeckx".

    Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs participé activement aux deux premières réunions organisées à Bruxelles. "L’appel du 1er mai" sera un appel commun. Plus fondamentalement, la constitution d’une alternative politique de gauche se pose au niveau national, car l’unité des travailleurs par delà la "frontière linguistique" est essentielle.

    Quel rôle peuvent jouer selon toi les militants du MAS dans une telle initiative?

    Plusieurs militants du MAS ont participé activement aux premières discussions, et je salue leur attitude constructive. J’attends du MAS, comme des autres formations d’extrême-gauche (POS, PC, PTB, …), un soutien appuyé. Personne ne doit renoncer à sa spécificité, mais il est temps que chacun abandonne ses replis identitaires et s’efforce de privilégier ce qui unit plutôt que d’adopter une attitude crispée à partir de ce qui divise. Le succès ou l’échec de l’initiative dépendra beaucoup de l’attitude des partis de la gauche radicale.

  • Il faut un nouveau parti pour les travailleurs !

    Qui a porté la voix des 100.000 travailleurs qui ont manifesté à Bruxelles le 28 octobre dernier contre le Pacte de « Solidarité » des Générations ? Qui s’est fait l’écho des centaines de milliers de travailleurs qui ont fait grève contre la casse de leurs pré-pensions ? Qui a repris les revendications de la FGTB et de la CSC qui organisent ensemble 3,6 millions de travailleurs ?

    Tract du MAS

    Sûrement pas le PS et le SP.a dont TOUS les députés ont voté pour ce Pacte avec leurs amis libéraux. Et pas non plus le CD&V, le Vlaams Belang, le cdH et Groen qui se sont abstenus (les deux premiers parce qu’ils disaient ouvertement que ce Plan n’allait pas assez loin !).

    D’un Pacte à l’autre, le PS contre les travailleurs

    Ce vote n’a pas été une erreur de parcours. En 1993 déjà, une coalition des partis socialistes et chrétiens dirigée par Dehaene nous avait aussi imposé un Plan Global que tous les parlementaires de ces partis avaient voté comme un seul homme, le doigt sur la couture du pantalon.

    Le PS et le Sp.a ne défendent plus depuis longtemps les intérêts des travailleurs. Présents au gouvernement depuis 18 ans, ils se sont définitivement aligné sur la politique néolibérale et ont participé à tous les mauvais coups contre les acquis sociaux.

    Alors que les profits des patrons et les salaires des managers atteignent des sommets, les privatisations s’accélèrent et les licenciements et les plans de restructurations pleuvent à torrent. Et à chaque fois la réponse du PS et du Sp.a est la même : plus de cadeaux aux patrons sous forme de nouvelles diminutions de charges patronales et moins de pouvoir d’achat pour les salariés et les allocataires sociaux.

    Et cela va continuer : Verhofstadt prépare pour la fin de l’année un Pacte de Compétitivité dont le but avoué est de remettre en cause l’indexation des salaires.

    Pour bloquer cette politique de recul social permanent, il faut que la FGTB et la CSC rompent avec les PS/SP.a et les CD&V/CDH.

    Une nouvelle voix pour les travailleurs

    Plus personne ne vote encore aujourd’hui pour le PS ou le SP.a en espérant que ces partis vont apporter un réel progrès social. Beaucoup votent encore pour eux parce qu’ils les voient comme un « moindre mal » face aux libéraux, mais cela n’empêche pas le fossé entre les militants syndicaux de base et le PS et Sp.a de grandir chaque jour. D’autres reportent leurs votes vers l’extrême-droite pour sanctionner le monde politique. Mais, en votant FN ou VB, ils renforcent des partis qui haïssent les syndicats et veulent liquider tous les droits des travailleurs.

    Pour arrêter les plans d’austérité et faire reculer les partis fascistes, nous avons besoin d’un nouveau parti qui défende clairement les intérêts de tous les travailleurs – au sens large de ce mot, c’est-à-dire les travailleurs actifs et non actifs; wallons, flamands, immigrés et sans papiers; encore étudiants ou déjà à la retraite; actifs dans des entreprises ou cherchant de l’emploi, FGTB et CSC – et à leurs familles.

    Cette nouvelle voix, nous voulons qu’elle se fasse entendre pas seulement au moment des élections, mais tous les jours dans les entreprises, les quartiers, les écoles et partout où les opprimés sont prêts à résister. Le MAS est prêt à collaborer avec toutes les autres forces de gauche pour construire ce parti large, dans lequel nous défendrons notre orientation anticapitaliste et socialiste.

    Comment un tel parti large pourra-t-il se développer ? Pas simplement en réunissant les gens qui aujourd’hui sont déjà conscients de la nécessité de s’opposer totalement à la politique néo-libérale. Mais en se tournant résolument vers des couches plus larges de militants et de délégués syndicaux, de jeunes, de sans-papiers qui peuvent comprendre eux aussi cette nécessité et s’engager… pour autant qu’on aille à leur rencontre et qu’on discute avec eux.

    Ce n’est qu’un début…

    Des premiers pas on été fait dans ce sens depuis la manifestation du 28 octobre. En Flandre, le MAS soutient pleinement l’initiative « Pour une autre politique » lancée par l’ex-député SP.a Jef Sleeckx et l’ancien président de la FGTB Georges Debunne. Cette initiative a déjà reçu le soutien de dizaines de militants et de délégués combatifs. Nos camarades flamands diffusent aujourd’hui à l’occasion de la Fête des Travailleurs le tract de « Pour une autre politique » à Bruxelles, Anvers, Gand, Louvain, Malines, Courtrai, Alost, Grammont, Ninove, Ostende, Bruges, Menin, Harelbeke, St-Nicolas, Tirlemont, Turnhout, St-Trond, Diest, Lokeren.

    Du coté francophone, une initiative « Pour une autre gauche » a été lancée il y a quelques semaines. Le MAS espère qu’elle prendra la même orientation qu’en Flandre et qu’ensemble nous pourrons construire une nouvelle force politique nationale et démocratique qui mette autant d’acharnement à défendre les intérêts des travailleurs que les partis traditionnels en mettent à défendre ceux des patrons.

  • "La CMB est unie, indivisible et solidaire"

    Cette phrase va-t-elle bientôt disparaître des statuts de la Centrale des Métallurgistes de Belgique (CMB) de la FGTB? Quand le congrès extraordinaire se sera déroulé les 20 et 21 avril, la scission de la CMB sera à l’ordre du jour. Ce n’est plus ici qu’une " formalité " à respecter. La discussion sur la repartition des biens (bâtiments, moyens financiers,…) est déjà en cours depuis un bon moment. A l’heure où ce journal est rédigé, le résultat du congrès n’est pas encore connu. Si oui ou non la scission aura été obtenue ou si la base aura réussi à la ralentir ne change en rien notre point de vue: nous nous opposons résolument à cette scission!

    Par une militante FGTB

    Une scission aurait donc lieu en deux entités flamande et wallonne. La question difficile est celle de la section de Bruxelles, qui compte autant de membres flamands que wallons en son sein. Que ferait la direction de la Centrale des Métallos lors d’une restructuration de VW à Forest?

    Une coupole serait créée afin de se mettre en ordre avec les statuts de la FGTB qui stipulent que seule une centrale fédérale par secteur peut être reconnue.

    Les différences économiques, sociales et politiques entre la Wallonie et la Flandre sont mises en avant afin de justifier cette scission. Nous devons être conscients du fait que ces différences, de même que celles entre les traditions syndicales des différentes parties du pays, existent. Cela n’est pas le point faible, mais justement la force des syndicats.

    Mais la véritable motivation à la scission est la lutte intestine pour le pouvoir au sein de la direction syndicale. Dans le passé, cela a mené à la formation d’ailes régionales au sein de la CGSP et même à une scission totale de la Centrale des Employés de la CSC entre la CNE francophone et la LBC flamande.

    Beaucoup de délégations, de délégués et de militants syndicaux des différentes sections et centrales se sont prononcés contre la scission de la CMB. Sur le site www.splitsing.blogspot.com, un millier de personnes ont voté, dont 84,7% contre la scission. Il ne faut pas être un génie pour savoir que nous sommes plus forts unis.

    Il est tout de même très probable qu’une scission sera votée au congrès. Pourquoi cela? Les 400 délégués qui assisteront au congrès ne sont pas élus dans des assemblées générales. Souvent, les délégués sont désignés par les permanents et ne représentent qu’eux-mêmes.

    Le vrai problème de la FGTB-Métal, et des trois syndicats de manière générale, est le manque de démocratie! Le manque de participation de la base laisse les coudées franches à la bureaucratie qui veut se maintenir et ne représente que ses propres interêts.

    Face à cela, nous avançons que les secrétaires et les délégués doivent être élus démocratiquement et révocables de leur fonction à tout instant. En outre, ils ne devraient pas gagner plus que le salaire moyen des membres qu’ils représentent. Les 160.000 membres de la CMB devraient pouvoir se prononcer sur la scission de leur syndicat. Ils devraient être informés lors d’assemblées générales sur le lieu de travail pendant les heures de travail, puis pouvoir voter. Les syndicalistes devraient élire leurs représentants au congrès national lors d’assemblées générales de membres par entreprise ou par section.

    Délégués et militants combatifs doivent s’unir afin d’organiser la lutte au sein des syndicats de façon structurée. Ensemble, nous pouvons gagner la lutte contre le patronat et le gouvernement. Si, par contre, nous sommes tous divisés, nous sommes plus faibles

  • 2.000 à battre le pavé contre le plan de financement de Vandenbroucke

    Dans un article précédent, nous avions déjà détaillé le contenu du plan de financement de Vandenbroucke pour l’enseignement supérieur en Flandre. Lors du lancement du plan, Vandenbroucke était absolument convaincu que ni les organisations d’étudiants ni les syndicats ne seraient capables de mobiliser. Aujourd’hui, il doit déchanter. La manif du 16 mars a inauguré toute une série de manifestations régionales. On avait espéré 500 participants à Bruxelles. Finalement, ils étaient plus de 2.000 à s’opposer publiquement à ce nouveau décret de financement pour l’enseignement supérieur.

    Stefanie Lagae

    Cette manifestation résultait de la pression exercée par la délégation FGTB et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA – organisation étudiante du MAS) représentés au conseil social à la VUB. Le délégué principal de la VUB est d’ailleurs membre du Mouvement pour une Alternative Socialiste. A la VUB, une action de protestation contre ce plan était nécessaire. Vandenbroucke affirme que son plan ne sera d’application qu’à partir de 2008. Il espère ainsi que les institutions vont appliquer par elles-mêmes les mesures d’assainissements. Nous devons résister!

    Le succès de la manifestation démontre une grande colère suite à ces attaques sur un secteur déjà sous-financé depuis des années. Le budget pour l’enseignement supérieur en Flandre est de 1,15 milliard d’€ alors que Dexia a réalisé, cette année, un profit de 1,2 milliard d’€.

    Vandenbroucke choisit carrément de tourner le dos à la ‘démocratisation’. L’enseignement n’est plus pour lui un droit pour tous, ni un moyen de réalisation des talents de chacun(e) mais une marchandise au service des entreprises et du marché du travail. Il se réfère aux accords AGCS (Accord Général sur la Commerce de Services) pour expliquer la nécessité de ce plan. L’AGCS est une directive néolibérale de l’OMC (Organisation Mondiale de Commerce) qui vise à la privatisation des services. C’est de là que vient le concept de financement « output » (déterminé par le nombre de diplômes et de doctorats au lieu du nombre d’étudiants). En clair, à l’avenir, les institutions auront à chercher des moyens dans le secteur privé et reporter les coûts sur l’étudiant.

    Grâce à notre action, la discussion sur le plan Vandenbroucke a été abordée pour la première fois dans la presse. Le ministre de l’enseignement flamand se sent déjà poussé à faire marche arrière et a déclaré ne pas “être marié avec ce plan”… Mais ce n’est pas encore gagné. La presse n’a certainement pas clarifié ce débat. Ils ont donné l’impression que seules les institutions de Bruxelles seraient perdantes et que le budget global pour l’enseignement ne diminuerait pas. C’était jouer le jeu de Vandenbroucke qui voulait diviser pour mieux régner. La presse affirmait également que «la qualité de l’enseignement souffrirait du financement “output” puisque les institutions seraient incitées à diminuer la qualité de l’enseignement en bradant les conditions d’obtention des diplômes”.

    Les membres du personnel et les étudiants présents à la manif du 16 mars ont prouvé avoir une meilleure compréhension des conséquences de ce plan. En revendiquant “plus de moyens pour l’enseignement et la recherche” ou encore “7% (voire plus) du produit intérieur brut pour l’enseignement”, ils ont démontré que non seulement ils rejettent ce plan, mais qu’en plus, ils veulent mettre en avant des revendications offensives. Ils ont clairement fait savoir que les institutions ne désirent pas entrer en compétition pour un morceau de gâteau mais qu’elles sont prêtes à se battre pour le contrôle de toute la boulangerie.

    On en a assez du sous-financement structurel! De nouvelles manifestations suivent, celle de Bruxelles, à Anvers le 29 mars et à Gand le 27 avril. A la rentrée prochaine (probablement en octobre), nous projetons d’organiser une manifestation à Louvain. Il faut détruire l’illusion que les étudiants de Louvain sont d’accord avec le plan. L’organisation d’une grande manifestation nationale est envisagée pour revendiquer « 7% du PIB pour l’enseignement!»

    Il est de plus en plus clair que notre génération devra lutter pour son avenir. Aujourd’hui, 1 jeune sur 8 n’a pas de diplôme du tout. Un enseignement supérieur plus élitiste, l’objectif du plan Vandenbroucke, va encore aggraver la situation alors que Vandenbroucke lui-même admet qu’un diplôme est plus que jamais important. L’enseignement supérieur francophone est également menacé par de nouvelles économies. Le mercredi 22 mars, une manifestation s’est déroulée contre le nouveau décret de la ministre Simonet qui veut introduire des quotas pour les étudiants étrangers afin de diminuer les budgets des institutions francophones (voir article ci-contre).

    A toutes ces attaques, mais aussi celles sur les pensions, les salaires, les allocations, nous devons répondre unitairement! Tout les acquis obtenus par les luttes passées sont visés aujourd’hui par la politique néo-libérale. Les Etudiants de Gauche Actifs veulent unifier la résistance et la lier aux luttes des travailleurs. Ne restez pas sur le côté: adhérez à EGA et rejoignez la lutte pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous!

    Visitez le site Web des Etudiants de Gauche Actifs!

  • Rapport de l’action de solidarité avec la lutte des jeunes en France contre la précarité

    Ce mardi 28 mars était une journée historique en terme de mobilisation en France. Près de 3 millions de personnes, étudiants, chômeurs, travailleurs confondus ont défilé dans les rues de l’hexagone pour protester contre la loi de régression sociale dite de « l’égalité des chances ».

    Les Etudiants de Gauche Actifs

    Les Etudiants de Gauche Actifs soutiennent vigoureusement cette lutte contre la précarisation de l’emploi et ont tenu à organiser un rassemblement devant le consulat de France à Bruxelles afin de concrétiser leur soutien (d’autres sont allés manifester dans les rues de Lilles ou de Paris) et de protester contre le démantèlement social que subit l’ensemble de l’Europe.

    Plusieurs communiqués de presse avaient été envoyés et nous avions mobilisé pendant deux semaines et notamment à la manifestation contre le décret Simonet avec un tract faisant un lien entre les attaques que l’enseignement subit ici en Belgique et celles mises en place en France pour l’emploi des jeunes.

    Nous étions pourtant qu’une petite vingtaine (étudiants de la VUB, de l’ULB, de la Haute Ecole de la Poste, et travailleurs) devant le consulat, mais sans aucun doute, combatifs et déterminés (sous les slogans de « non à la précarité, étudiants , travailleurs solidarité » ou encore « résistance internationale contre l’Europe du capital »).

    Il est important de montrer une solidarité internationale face aux attaques qui nous touche tous. En effet, le pacte des générations, celui contre les chômeurs, les attaques dans l’enseignement, etc.… ne sont pas des mesures isolées mais se retrouvent dans un contexte d’attaques néolibérales appliquées au niveau européen. Et c’est à l’échelle internationale que nous devons nous y opposer.

    Ci dessous la lettre donnée au consulat:


    Bruxelles, le 27 mars 2006

    Les Etudiants de Gauche Actifs

    Tel : 0497/92.12.63

    Site web: www.gauche.be

    Email: ega@gauche.be

    Madame, monsieur

    Le cercle des Etudiants de Gauche Actifs de toutes les universités et hautes écoles de Belgique, et les personnes venues appuyer leur lettre, tiennent à vous faire part de leur total désaccord avec la loi dite pour l’égalité des chances. Cette loi n’annonce que précarisation, flexibilité, avenir misérable pour les jeunes, et n’est que le reflet d’une politique ultra-libérale appliquée partout en Europe et dans le monde. Cette politique qui ne profite qu’au patronat nous la refusons. Nous trouvons également scandaleuses les méthodes répressives employées pour discréditer et museler l’opposition criée par les jeunes et les travailleurs.

    Le gouvernement français n’a le droit de rester sourd à ce mouvement de contestation qui traverse sont pays. Il est clair que la majorité de la population s’oppose au moins au CPE.

    Si ce gouvernement refuse de retirer cette mesure, c’est qu’il ne représente nullement son pays. Le mot d’ordre de la coordination nationale étudiante appelant à la démission du gouvernement nous semble des plus légitimes en ce sens.

    Nous constatons que partout en Europe (et certainement dans le reste du monde) des attaques visant à reprendre nos acquis sociaux sont lancées. La précarisation de la vie et du travail se fait ressentir de plus en plus clairement. Face à ce démantèlement social nous nous devons de réagir. C’est pourquoi nous soutenons vigoureusement la lutte des étudiants, des lycéens et des travailleurs contre cette loi de plus, synonyme de régression sociale.

    Salutations socialistes,

    Les Etudiants de Gauche Actifs

  • Nouvelle tentative de division du mouvement: une seule réponse, solidarité et union

    La ministre de l’enseignement supérieur M-D Simonet vient de proposer un nouveau décret visant à limiter le nombre d’étudiants « non-résidents » à 30%. Certaines Hautes Ecoles dans la région de Tournai, par exemple, en comptent plus de 70%. Dans ces écoles, jamais un Belge n’a été refusé. On peut donc conclure assez facilement que la population éjectée ne sera pas remplacée, ce qui se traduira à terme en licenciements, et en fermetures d’implantations.

    Andrea et Lucas (EGA-Mons)

    La ministre s’appuie pour étayer ses arguments sur l’exemple de la faculté de vétérinaire, où effectivement des Belges ont été refusés. Ce que par contre elle ne dit pas, c’est que cet exemple est très loin de représenter l’ensemble des cursus touchés par ce nouveau décret. De plus, elle ne revient pas sur le fait que la faculté de vétérinaire est frappée d’un numerus clausus, raison principale de l’écartement des jeunes de ce cursus. Pourtant cette nouvelle contre-réforme s’appliquera également aux kinés, éducateurs et autres métiers de l’enseignement et du paramédical. En somme, une nouvelle attaque frontale sur le droit à l’enseignement, un droit fondamental pour tous.

    Il est évident que la province du Hainaut sera la première touchée par cette mesure. Rappelons que la région est l’une des plus sinistrée du point de vue de l’emploi. Dans le cadre actuel d’une élévation énorme du coût de la vie, des franges de plus en plus larges de la population n’ont plus la possibilité d’offrir un kot à leurs enfants. La seule garantie de leur formation ne vient donc plus que de la proximité des écoles. Dans le Borinage, six chômeurs sur dix n’ont pas fini l’enseignement secondaire. Si une grosse partie de la population est déscolarisée, fermer les implantations de la Haute Ecole n’accentuera que le phénomène de chômage massif. Ajoutons que dans ce même cadre, des licenciements dans l’enseignement n’aideront pas à relever le taux d’emploi.

    Des manifestations ont eu lieu ces dernières semaines à l’appel du front commun syndical et des organisations étudiantes. A Namur notamment, il y avait 1500 manifestants. A Mons, la semaine suivante, 2000 personnes étaient présentes et à Bruxelles mercredi dernier, il y avait plus de 3000 personnes. Pour mobiliser pour cette dernière manifestation, les étudiants de la Haute Ecole de Mons s’étaient mis en grève et avaient installé des piquets sur presque l’ensemble des implantations. Le mouvement a été bien suivi, preuve en est de la combativité de la délégation. Il est cependant regrettable qu’une fois de plus, la FEF et l’UNECOF n’appellent pas dès maintenant à une lutte plus large sur l’ensemble des campus. La « direction » n’est de nouveau pas capable de jouer son rôle et de tirer des perspectives. Encore une fois, elle laissera le mouvement s’essoufler sans jamais lui permettre d’entrevoir la victoire.

    Les travailleurs et les étudiants ont obtenu par la lutte un enseignement « accessible ». Aujourd’hui, force est de constater que partout cet acquis est remis en question. Que ce soit en France, aux Pays-Bas, et même en Flandres, les gouvernements appliquent des plans néo-libéraux dans l’enseignement à la demande du patronat. Il serait tout à fait naïf de croire que la Wallonie conservera un enseignement « accessible » au milieu de tout cela. Les attaques ne font que commencer, il est nécessaire de s’organiser sur les universités et les Hautes Ecoles de manière à résister aux assainissements, de se battre en front commun travailleurs et étudiants. Nous devons toujours défendre l’unité du mouvement ouvrier et du mouvement étudiant, organiser la lutte pour la conservation de chaque emploi. Nous devons défendre l’idée d’un enseignement démocratique et accessible à tous. Nous ne pouvons laisser diviser le mouvement sur base nationale, sous peine d’être affaiblis lorsque les prochaines attaques tomberont. Mais il faut aller plus loin: nous devons exiger un refinancement complet de l’enseignement. Ces dernières années ont vu une sérieuse diminution du financement par étudiant. La lutte cantonnée à la conservation des acquis ne pourra déboucher que sur une défaite à la fin. Ne pas avancer signifie à terme reculer, le mouvement ne peut vivre sans perspectives. Il a besoin d’une direction réellement socialiste et d’une organisation faisant perpétuellement le lien entre étudiants et travailleurs. Nous devons construire une opposition de gauche sur tous les campus. Rejoins EGA!

  • Logements sociaux en Belgique: un désastre!

    "Tout citoyen a droit à un logement décent. Voilà pourquoi il faut promouvoir un logement adapté, de bonne qualité dans un enviroennement approprié à un prix abordable et présentant des garanties de sécurité”. Dans la Constitution, le droit à un logement décent a été ajouté. Mais, malgré ces belles déclarations, on est bien obligé de constater que la satisfaction de ce droit n’est pas, dans les faits, une réelle priorité et qu’au contraire, la tendance générale en cette matière est plus à la régression qu’au progrès social.

    Karel Mortier

    Dans notre pays, toutes régions confondues, on compte près de 140.000 personnes (74.000 en Flandre, 21.000 à Bruxelles et 43.000 en Wallonie) inscrites sur des listes d’attente pour obtenir un logement social.

    En moyenne, une famille bruxelloise consacre plus de 30% de son budget pour lelogement.

    En Flandre, pour plus de la moitié des locataires, le budget logement représente 20% du budget..

    Un cinquième des locataires consacre plus de la moitié de son revenu au loyer. A Bruxelles, plus de la moitié de la population a droit à un logement social.mais à peine 8% des habitants de la Région de Bruxelles-Capitale voient ce droit satisfait. En Flandre, les besoins existant en la matière impliquent la construction de 100.000 à 180.000 logements supplémentaires. Au rythme actuel de 3.000 habitations neuves par an, il faudra soixante ans pour que toutes les personnes ayant droit actuellement à un logement social puissent l’obtenir ! En Belgique, à peine 6% du parc immobilier est constitué de logements sociaux. La moyenne européenne se situe aux alentours des 17% contre 36% aux Pays-Bas, pays dont le PNB est plus élevé que celui de la Belgique.

    De plus, la qualité de nombre d’habitations laisse à désirer. En comparaison avec les pays avoisinants, la Belgique se caractérise par un parc immobilier relativement vieux, ce qui infirme clairement l’adage selon lequel le belge a une brique dans le ventre car nous construisons relativement peu de logements neufs..

    En Wallonie, c’est surtout dans les régions de vieille industrialisation que la mauvaise qualité des habitations et la vétusté des logements sont les plus criantes entre autres parceque les locataires dans ces régions n’ont pas les moyens financiers pour entretenir ces habitations.

    En Flandre, tous les 10 ans, on procède à une enquête portant sur la qualité des logements et on a pu constater que près de 300.000 logements sont de mauvaise qualité et qu’un locataire sur cinq habite dans un de ces taudis. En région bruxelloise, un code du logement définissant des critères de qualité a seulement été adopté en 2003.

    Les partis traditionnels excellent dans l’art de multiplier les lois et décrets mais ils éprouvent les pires difficultés à les appliquer dans la pratique. Dans un grand nombre de cas, comme par exemple la lutte contre les logements abandonnés et la vétusté, on peut voir que les droits des propriétaires sont davantage protégés que ceux des locataires, même si personne ne l’avouera aussi clairement.

    Les élections communales étant une fois de plus en vue, on peut constater que les partis traditionnels ont redécouvert le problème du logement. Laurette Onkelinx a émis une proposition afin de bloquer les loyers dans un certain nombre de zones avec comme perspective les élections communales à Schaerbeek. Cette proposition a été rejetée par les libéraux parce que selon eux, cela risquerait de renforcer la pénurie de logements sur le marché locatif privé.

    Côté flamand, il semble que des partis comme le SP.a et Groen aient décidé de faire du logement un thème de campagne. Le SP.a a lancé l’idée d’augmenter l’offre de terrains à bâtir et de vendre ces derniers pour 60% de leur valeur sur le marché de façon à ce que “chacun” puisse bâtir son logement.

    Il est évident que les positions du SP.a concernant le logement reflètent les préoccupations des ménages à deux revenus et des jeunes diplômés universitaires qui éprouvent de plus en plus de difficultés à se procurer un logement à un prix abordable. Le SP.a, tout comme le ministre libéral flamand du logement Marino Keulen, pense que ces ménages à deux revenus pourront jouer un rôle dans l’amélioration des relations sociales dans les quartiers à problèmes d’un grand nombre de villes flamandes.

    C’est pourquoi le montant total des exonérations fiscales destinées à stimuler l’accession à la propriété équivaut au triple du budget régional consacré au logement social.

    Tout cela montre que les partis traditionnels manquent de la volonté nécessaire à la résolution des problèmes fondamentaux qui sont bien connus depuis des décennies et pour lesquels personne ne s’est jamais vraiment bougé.

    Comme les élections sont en vue, tout ce beau monde va venir avec sa petite proposition et un tas de belles promesses – souvent les mêmes qu’aux élections précédentes – qui seront jetées aux oubliettes une fois qu’il faudra les traduire en actes et en argent.

    Pour casser ce cercle vicieux, une alternative sur le plan politique est nécessaire pour pouvoir mener une politique décente du logement, qui mette avant tout l’accent sur la lutte contre les logements abandonnés et la vétusté ainsi que sur la construction massive de nouveaux logements sociaux.

  • “Les sans-papiers ne sont pas des criminels”

    Nous avons interrogé Abdeslam lors de l’action menée au centre fermé de Merksplas dimanche 19 février, qui s’est déroulée dans une ambiance combative .

    Propos recueillis par Emiel Nachtegael

    Qu’est ce que l’UDEP?

    L’UDEP est une organisation créée récemment par des sans-papiers, l’idée étant que les sans-papiers s’organisent eux-mêmes pour réclamer leurs droits. Nous proposons trois revendications principales : la régularisation de tous les sans-papiers, l’arrêt immédiat des expulsions et la fermeture des centres fermés.

    Depuis le 19 octobre, nous menons des actions à l’église St Boniface à Ixelles. Lors de cette lutte, trois personnes ont été arrêtées en 10 jours et enfermées dans un des centres fermés : David et Vincent à Merksplas et Barry à Vottem. Le 7 février, 2500 manifestants ont défilé à Vottem pour soutenir les sans-papiers. Aujourd’hui, nous sommes ici non seulement pour réclamer la libération de Vincent et de David, mais de tous les sans papiers emprisonnés ici (y compris douze mineurs !).

    L’atout de l’UDEP, c’est que c’est une organisation où les sans-papiers décident eux-mêmes des actions à mener. Evidemment, nous collaborons et nous nous réunissons souvent avec les autres organisations qui se soucient du sort des sans-papiers. Pour élargir notre lutte, des comités de soutien à l’UDEP se sont mis sur pied.

    Que pensez-vous de l’accélération de la répression et des attaques du gouvernement (et en premier lieu du ministre de l’Intérieur Dewael) contre les sans-papiers?

    Nous sommes convaincus que tout cela n’est pas un hasard. Pour vous donner un exemple: David qui est le responsable de l’UDEP à Bruxelles, a été arrêté alors qu’il était chez le médecin. Ce jour-là, deux tentatives d’expulsion ont eu lieu, ce qui est exceptionnel. David a-t-il été visé en particulier? Nous ignorons exactement comment il a été arrêté mais il est clair qu’il a été traqué. Le jour de son arrestation, nous avons organisé une conférence de presse.

    Nous nous opposons aux déclarations de Dewael. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Nous ne sommes pas des criminels simplement parce que nous réclamons nos droits!

    Le gouvernement veut raccourcir la procédure de demande d’asile et restreindre les possibilités de porter recours contre une décision négative. En réaction, nous avons rédigé une proposition de loi qui devrait simplifier cette procédure. Nous exigeons des critères clairs et permanents comme la régulation automatique des réfugiés gravement malades. Actuellement, la commission pour la régularisation n’a traité (traité ne signifie pas approuvé) qu’un nombre très limité des dossiers introduits depuis 1993. Par conséquent, les sans-papiers sont contraints de vivre dans des conditions atroces sans couverture médicale ni permis de travail. En bref, l’illégalité complète!

  • Plan Vandenbroucke pour l’enseignement supérieur flamand. Ecoles en faillite et minervals astronomiques?

    Plan Vandenbroucke pour l’enseignement supérieur flamand

    Le nouveau projet de décret de financement de l’enseignement supérieur flamand, présenté par le ministre SP.a Vandenbroucke en décembre dernier, va mettre tous les étudiants et tous les membres du personnel devant des choix dramatiques. Ainsi les frais d’inscription d’un master-après-master (3e cycle universitaire) pourraient augmenter jusqu’à 25.000 euros et des centaines de licenciements menacent les travailleurs des universités et des hautes écoles.

    Simon Van Haeren

    Le projet de décret de financement est le successeur du décret structurel qui a introduit le système bachelor/master et qui a créé la base formelle pour l’application du processus de Bologne. Le nouveau projet a comme objectif premier de mettre l’enseignement supérieur flamand en accord avec le marché éducatif européen qui sera libéralisé en 4 ans (de 2008 à 2012).

    Que prévoit le plan de Vandenbroucke?

    La partie concernant le financement en dit beaucoup plus sur la nature réelle du processus de Bologne que tous ces beaux termes anglais qui ont été introduits les dernières années.

    Sur le plan budgétaire, le gouvernement flamand refuse d’investir plus de moyens dans l’enseignement supérieur. Il n’y aura pas d’indexation à part entière d’ici 2012. Mais, à ces coupes budgétaires, s’ajoute une modification de la distribution des moyens et des clefs du système de repartition des moyens financiers.

    Sur base de diverses simulations, il a été démontré que seule l’Université Catholique de Leuven (KUL) verra ses moyens augmenter de manière significative (18 à 23 millions d’euros de plus). En revanche, la Haute Ecole de Gand perdra 3 millions d’euros et l’Université de Gand gagnera seulement 3 millions d’euros. A Anvers et à Bruxelles, les pertes s’accumulereont: l’Université d’Anvers perdra 9 à 10 milllions et la Haute Ecole Karel de Grote 3 millions d’euros.

    Bruxelles est la plus touchée avec 3 millions de moins pour la Haute Ecole Erasmus tandis que la Vrij Universiteit de Bruxelles (VUB) perdra pas moins de 10 à 12 millions d’euros. L’Université Catholique de Bruxelles (KUB) perdra 60% de son budget actuel et sera avalée par l’Association de Leuven (regroupant plusieurs Hautes Ecoles autour de la KUL). Entretemps, des versions encore plus alarmantes circulent selon lesquelles la VUB perdrait 27 millions d’euros…

    Avec de telles restrictions, les institutions devront fortement réduire l’offre éducative. Et, à long terme, les frais d’inscription exploseront, même si ce n’est pas dit explicitement.

    Quel programme pour la lutte?

    Vandenbroucke joue le jeu de diviser pour mieux régner. La défedéralisation de l’enseignement a favorisé les plans de la bourgeoisie. Les attaques contre l’enseignement ne sont plus introduites simultanément dans l’ensemble du pays. Si Vandenbroucke réussit en Flandre, la Communauté française ne pourra pas rester en arrière. C’est le même raisonnnement qui est utilisé pour scinder la sécurité sociale.

    Vandenbroucke joue aussi le même jeu au sein même de la Communauté flamande. Il essaie de faire avaler les coupes d’austérité en dressant les institutions scolaires les unes contre les autres. Diverses directions sont tombées dans le piège et négocient déjà aujourd’hui en coulisses avec Vandenbroucke la répartition des pénuries.

    Cette tactique n’a rien à offrir aux étudiants ni au personnel. Les Etudiants de Gauche Actifs (ALS en Flandres) revendiquent le retrait du Decret de Financement et davantage de moyens pour l’enseignement. Ce n’est que sur cette base-là qu’une lutte unifiée peut être forgée. La revendication de la hausse des moyens financiers pour atteindre 7% du Produit Régional Brut, revendication avancée par la CGSP-VUB comme minimum absolu (face à environ 4% aujourd’hui) est un bon exemple pour avancer dans la lutte !

    Pour jeter ce plan à la poubelle, il faut un plan d’action pour construire un rapport de forces contre le gouvernement flamand. Les manifestations régionales (le 16 mars à Bruxelles, le 29 mars à Gand et le 19 avril à Anvers) sont des rendez-vous très importants.

    L’enseignement supérieur peut s’inspirer des luttes impressionnantes du secteur non-marchand. Après le Pacte de “Solidarité“ entre les Générations, qui a réduit le crédit de tous les partis, le gouvernement flamand dispose de peu de marge de manoeuvre dans la société. Nous devons profiter de ce moment…

  • Salaires trop élevés? Les nôtres ou les leurs?

    Le salaire mensuel net moyen d’un travailleur belge est de 1.487,7 EUR. Anton van Rossum, ancien patron de Fortis, touchait 2.400.000 EUR par an!

    Geert Cool

    Les chriffres

    Prix du diesel à la pompe en 5 ans : + 40%

    Coûts hospitaliers en 6 ans : + 41%

    Loyers d’un logement social en 3 ans : + 13,8%

    Loyers à Bruxelles en 3 ans : + 25%

    Prix des terrains à bâtir en 10 ans : + 150%

    Pouvoir d’achat des salariés en 10 ans: – 2 %

    Plusieurs produits de base ont furieusement augmenté ces dernières années. Acheter ou bâtir une maison, pour beaucoup de jeunes familles, est de l’ordre du rêve. Les frais de transport et de soins hospitaliers ont également augmenté de manière astronomique. Entretemps, l’index a déjà été attaqué par une adaption technique qui a pour conséquence que l’adaptation des salaires au coût de la vie doit attendre 3 mois supplémentaires.

    Le litre de diésel revenait en février 2001 à 0,77 euro. Il coûte aujourd”hui 1,07 euros. Les coûts hospitaliers ont, eux, augmenté de 41% entre 1998 et 2004.

    Toujours à titre d’exemple, alors qu’en 1976, seuls 13% des Flamands dépensaient plus de 20% de leur revenu pour leur loyer, ils sont 57,4% à le faire en 2004! 29% des locataires d’un logement social dépensent plus de 20% de leur revenu pour le loyer. La situation en Wallonie et à Bruxelles est similaire. Pour de nouveaux locataires, les loyers entre 1998 et 2001 ont augmenté de 40% en moyenne. Il n’est dès lors pas surprenant que 24,6% des locataires belges soient officiellement sous le seuil de pauvreté.

    En l’espace de dix ans, le pouvoir d’achat des salariés a diminué de 2%. Il est évident que l’adaptation existante des salaires au coût de la vie par l’intermédiaire de l’index est insuffissante en soi.

    Malgré cela, le patronat et les partis traditionnels prétendent que nos salaires sont trop élevés. La Banque Nationale, la FEB, l’Union des Classes Moyennes, etc réclament «une modération salariale soutenue». L’Union des Classes Moyennes veut supprimer l’index par «une indexation aux forces concurrentielles», pour que les salaires n’augmentent pas en fonction du coût de la vie, mais bien en fonction de l’évolution des salaires des pays voisins, sans tenir compte évidemment de la productivité belge qui est plus importante.

    A la fin de l’année viendront les discussions pour le nouvel Accord Interprofesionnel où syndicats et patronat conclueront des accords salariaux pour les deux ans à venir. Le patronat n’a que la régression sociale à offrir aux salariés. La réponse doit être la lutte. Le mouvement contre le Pacte de Solidarité n’était qu’un début.

    Dans cette lutte pour défendre nos salaires, nous ne pouvons pas compter sur les partis traditionnels. Tous défendent la même logique patronale. Le président des socialistes flamands a même déclaré à propos de son parti: «Je ne connais personne qui ait défendu avec tant d’ardeur les intérêts des entreprises». La soi-disante opposition chrétienne (cdH, CD&V) et le Vlaams Belang jugeaient, eux, que le gouvernement n’allait pas assez loin dans ses attaques contre les prépensions.

    Ceux qui aujourd’hui en ont assez de subir les attaques sur nos salaires ne disposent pas d’un large parti politique. Le fait que certains groupes et figures comme Jef Sleeckx (ancien parlementaire SP.a) et Georges Debunne (ancien président de la FGTB) vont dans la direction d’une nouvelle formation politique, peut apporter une solution à cela. Le MAS/LSP soutiendra à fond cette initiative car elle signifiera un renforcement fondamental dans la lutte contre l’offensive patronale. n

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