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  • Elections communales: Y a-t-il un vrai choix?

    A l’approche des élections communales et provinciales du 8 octobre, tous les partis se profilent comme des champions de la « bonne gestion ». Les 6 dernières années ont pourtant vu partout la même politique de régression sociale caractérisée par des coupes sombres dans les services à la population et dans le personnel communal.

    Geert Cool

    Les politiciens se servent sans vergogne

    Le logement social a été sous les feux de la rampe suite aux scandales à répétition qui ont entaché le PS. Les médias ont décrit en long et en large les pratiques clientélistes du PS. Des mandataires PS ont accordé un logement social à des membres de leur famille, voire à eux-mêmes. Une enquête de la Société wallonne du Logement a révélé que 70% des attributions d’un logement social se faisaient en dehors de la procédure normale.

    C’est aussi le cas à Bruxelles où des cas douteux d’attribution de logements sociaux à des mandataires communaux ont été révélés, notamment à Saint-Josse. Le bourgmestre Jean Demannez a même déclaré publiquement qu’il ne respectait pas la procédure légale d’attribution des logements sociaux sous prétexte qu’elle était « trop complexe ». En vérité, il veut favoriser la mixité sociale, c’est-à-dire faire venir des ménages à deux revenus pour renflouer les caisses de la société de logement sociaux et de la commune de Saint-Josse. C’est la négation même du principe du logement social. Mais les médias ont largement passé sous silence le fait que c’est le manque de logements sociaux qui est à l’origine de tous ces dysfonctionnements.

    Les communes servent de vaches à lait pour les politiciens de tous les partis. L’ex-échevin PS carolo Lucien Cariat, inculpé pour malversations en tant que président de l’ICDI (l’intercommunale qui gère les déchets), gagnait 8.000 euros par mois dont la moitié en tant qu’échevin et l’autre moitié en divers mandats rémunérés dans des sociétés publiques, notamment la présidence de l’ICDI.

    L’ex-député permanent PS du Hainaut Jean-Pierre De Clercq, contraint à la démission, continuera de toucher son salaire pendant 2 ans. S’il avait voulu, il aurait même pu disposer d’une voiture de fonction avec chauffeur pendant la même période…

    Les libéraux du MR ne sont pas en reste. A Bruxelles, la Cour des Comptes a révélé que Georges Désir (bourgmestre sortant de Woluwé-Saint-Lambert) et Philippe Pivin (bourgmestre de Koekelberg) cumulaient respectivement 13 et 12 mandats rémunérés, ce qui fait d’eux les recordmen régionaux. En plus des mandats publics, il n’est pas rare de voir des politiciens siéger dans les conseils d’administration d’entreprises privées. Et ils voudraient nous faire croire d’ici le 8 octobre qu’ils sont proches de nous…

    Quelle a été la politique des partis traditionnels ?

    Pour éviter de devoir s’expliquer sur la politique menée, les partis traditionnels font tout pour transformer ces élections communales sondage de popularité individuelle. Les photos des candidats dominent la campagne à défaut d’un contenu qui prenne en compte les besoins réels de la population.

    La libéralisation du marché de l’électricité a fait perdre aux communes 5% de leurs recettes. Elles ont évidemment récupéré cet argent ailleurs. Mais pas question de toucher aux projets de prestige, comme la nouvelle gare TGV de Liège, qui coûtent toujours plus que prévu.

    On préfère économiser au détriment du service à la population et du personnel communal. Certaines villes comme Malines, fief du président du VLD Bart Somers, ont privatisé tout ce qui pouvait l’être. Mais ailleurs également, on recourt de plus en plus aux contrats précaires et à durée déterminée pour le personnel communal.

    En outre, on néglige de procéder aux investissements nécessaires. Ne citons que le problème de la mobilité. Les grandes villes de ce pays sont saturées de voitures pendant l’heure de pointe. Pourquoi ne fait-on rien pour promouvoir des transports publics gratuits et de qualité afin de désengorger les centre-villes ? On n’a pas prévu de budget pour ça non plus.

    Quel est l’enjeu du 8 octobre ?

    Le 8 octobre, nous ne pourrons le plus souvent choisir qu’entre des partis traditionnels qui mènent tous la même politique néo-libérale, y compris sur le plan local. Les différents partis vont utiliser les élections pour renforcer leurs positions afin de se répartir les postes à pourvoir.

    Du côté francophone, les élections seront un test pour le PS. Les scandales dans le logement social risquent de lui coûter de cuisants revers. Seule l’absence d’alternative lui permettra de limiter les dégâts. Certains verront sans doute le FN d’extrême droite comme une alternative, mais son président, Daniel Feret, se fait construire une villa à la Côte d’Azur avec l’argent de nos impôts…

    Du côté flamand, l’attention va se focaliser sur les résultats du Vlaams Belang dans plusieurs grandes villes et dans les districts de la ville d’Anvers. Il n’est pas exclu que le VB y fasse des scores énormes, voire obtienne la majorité dans certains districts. Cela ne ferait qu’ouvrir la voie à une politique encore plus dure envers les plus démunis. Si nous n’avons aucune illusion dans le cordon sanitaire, nous nous insurgeons contre la politique que prône le VB. Il se pourrait que le VB entre dans certaines coalitions locales, surtout si les revers cuisants que promettent les sondages nationaux au VLD se vérifient aussi au plan local.

    Face aux partis traditionnels, on aura besoin d’une autre politique. Si le choix offert par ces élections communales sera très limité, ça ne doit pas nous empêcher de construire une alternative. Le Comité pour une autre politique organise une conférence le 28 octobre pour lancer une nouvelle formation. C’est la meilleure occasion qui se présente à nous depuis longtemps de construire un instrument politique pour les travailleurs et leurs familles.

  • Il faut plus de moyens publics pour l'enseignement!

    Les différents gouvernements prétendent mener une politique sociale dans l’enseignement. Mais les primes de rentrée scolaire – bien qu’elles soient les bienvenues – ne suffisent pas pour cela. Car les divers projets de réformes dans l’enseignement, comme le plan Arena dans l’enseignement secondaire francophone ou les projets de Vandenbroucke dans l’enseignement supérieur flamand, ne vont pas dans l’intérêt des travailleurs ou des jeunes.

    Par un membre de la CGSP-Enseignement Anvers

    Le fossé entre les écoles riches et les écoles pauvres continue de s’agrandir. Le récent rapport PISA de l’OCDE (1) a montré le pourcentage d’écoles où existe une "segrégation sociale" est deux fois plus élevé en Belgique qu’en Finlande. Cela veut dire qu’il y a beaucoup plus d’écoles ayant un caractère clairement riche ou pauvre. C’est le cas de 47% de nos écoles secondaires, à comparer avec 27% en Finlande.

    Ségrégation sociale

    Ce fossé n’est pas sans importance pour les jeunes eux-mêmes. Le rapport PISA dit que les élèves des écoles "riches" ont un niveau qui est en moyenne 32,4% plus élevé que les élèves dans les écoles "pauvres". Cette ségrégation entre écoles riches et pauvres est donc aussi un obstacle sur le plan de l’enseignement pour les jeunes des milieux défavorisés.

    Pourquoi alors tous les parents n’envoient-ils pas leurs enfants dans des écoles riches? Parce que les obstacles sont nombreux. Dans certaines écoles, il y a des obstacles financiers importants, comme des prix d’inscription cachés, des coûts pour les livres et le matériel scolaire, des frais de transports,… Dans l’enseignement libre, les écoles demandent un ”sponsoring”aux parents qui représente une moyenne de 13% des frais totaux. Dans l’enseignement public, ce montant est limité à 3 ou 4%.

    Des obstacles sociaux limitent évidemment aussi le choix de l’école. Des parents moins qualifiés ont normalement moins d’attention pour la scolarité de leurs enfants. La place sur l’échelle de la formation dans l’enseignement en Belgique est presque héréditaire.

    Le résultat de tout cela est une croissance continue du nombre de jeunes ayant des problèmes dans l’enseignement. En 2006, un lycéen sur 3 avait un retard scolaire d’au moins un an tandis qu’un lycéen sur 8 quitte l’enseignement secondaire sans diplôme.

    Enseignement supérieur à deux vitesses

    Les années ’90 ont vu une saignée terrible dans l’enseignement secondaire francophone où les mesures successives de Di Rupo et Onkelinx ont coûté 6.000 postes de profs. Depuis 2005, de nouvelles mesures d’austérité dans l’enseignement secondaire ont été mises en oeuvre du côté néerlandophone. Le ministre de l’enseignement Frank Vandenbroucke a ainsi économisé 52 millions d’euros. 600 emplois ont disparu. Le budget pour le personnel technique a diminué de 5%.

    Cette année, le même Vandenbroucke a annoncé que l’enseignement supérieur allait recevoir 51 millions en plus. Mais ces moyens supplémentaires ne seront pas utilisés pour élargir les services ou pour engager plus de travailleurs. Ils profiteront surtout à un petit nombre d’institutions d”’élite” pour leur permettre de briller dans la concurrence entre univs au niveau européen. Les autres institutions devront par contre abolir certaines orientations, la KUB (Université Catholique de Bruxelles) est condamnée à disparaître et une concurrence aiguë va se développer entre les diverses institutions pour attirer les moyens financiers,… Cela va mener à un enseignement à deux vitesses : des institutions d’élite pour une minorité et des institutions sous-financées pour la majorité. (2)

    La manque d’investissements dans le secteur social des universités et des Hautes Ecoles est un obstacle en plus pour beaucoup d’étudiants. Beaucoup d’entre eux n’ont plus accès à une chambre bon marché de l’univ. Les listes d’attente sont longues (à Leuven par exemple il y a une liste d’attente de 500 à 1.000 étudiants pour les 4.000 chambres disponibles et déjà occupées).

    Lutte commune

    Face à la tactique de ”diviser pour régner” qu’affectionne Vandenbroucke (secondaire contre supérieur, CSC contre FGTB, écoles contre écoles,….), il est indispensable que les syndicats ripostent avec un plan d’action pour mobiliser tout l’enseignement. En janvier, la direction syndicale avait promis des actions mais, en mars, on n’avait encore rien vu.

    Heureusement la lutte a été lancée dans l’enseignement supérieur après une démarche de la délégation de la VUB (université libre de Bruxelles). Après des manifs réussies à Bruxelles, Anvers et Gand avant les examens, il y aura une nouvelle manif d’ampleur à Louvain le 25 octobre.

    Contre le ”diviser-pour-assainir”, il nous faut une réponse unifiée de tous les secteurs de l’enseignement. Il faut lutter pour plus de moyens. En 1980, 7% du PIB belge (produit intérieur brut) était utilisé pour l’enseignement ; aujourd’hui, il n’y a plus que 4,9%. Il faut ramener le budget pour l’enseignement à 7% pour garantir un enseignement de qualité pour tout le monde. La manif du 25 octobre à Louvain est importante, non seulement pour l’enseignement supérieur flamand, mais aussi pour tous les travailleurs dans l’enseignement, les étudiants et les lycéens. Et les francophones doivent être à leurs côtés, non seulement par solidarité mais aussi parce que le danger que des mesures du même type soient prises chez nous est bien réel.


    1. L’Organisation pour la Coopération et le Développement en Europe (OCDE) est une institution internationale qui appelle régulièrement les gouvernements européens à accentuer leur politique néo-libérale. Mais ses enquêtes PISA consacrées à l’enseignement fourmillent de renseignements intéressants sur les réalités du système d’enseignement en Europe et en Belgique.

    2. Les projets Vandenbroucke et les luttes dans l’enseignement supérieur flamand ont été analysés en détail dans les précédents numéros de l’Alternative Socialiste.

  • STIB : grève à Delta. Interview d’un délégué syndical

    Aisha, Stefanie et Owen

    Pourquoi y a t’il grève aujourd’hui à Delta ?

    Hier matin (lundi 28/08), un moniteur de Delta, qui accompagnait un jeune chauffeur de bus dans ses premiers trajets, s’est fait très violemment agressé par un client, après lui avoir demander de diminuer le son de sa musique.

    Ce matin, les autres conducteurs du dépôt se sont mis en grève, par solidarité avec leur collègue mais aussi parce que les conditions de travail deviennent de plus en plus mauvaises.

    Une Assemblée Générale du dépôt de Delta, en front commun syndical, qui a rassemblé plus ou moins 60 personnes, a voté la grève à l’unanimité. Il y aurait 30% des transports qui sont à l’arrêt, aujourd’hui, pour l’ensemble de la STIB, mais 80% pour Delta.

    Les grévistes ont rencontré, dans la journée, le directeur adjoint aux ressources humaines, qui n’a rien pu faire, mais les conducteurs ont obtenu une réunion pour demain avec Mr Flausch, directeur général de la STIB.

    Quelles sont vos revendications ?

    Premièrement la sécurité ! Il ne s’agit pas ici d’entrer dans un discours sécuritaire en demandant plus de répression, mais nous ne sommes pas payés pour être envoyé à l’hôpital. Nous voulons plus de personnel pour le service de contrôle et de sécurité de la STIB.

    Aujourd’hui, la STIB n’a que 3 voitures pour l’ensemble de Bruxelles, qui peuvent venir aider les chauffeurs en difficultés. Il en faut beaucoup plus.

    Nous voulons aussi, que les politiques tiennent leurs promesses. Il y a 8 ou 9 ans, nous avons fait grève dans l’ensemble du pays, avec les collègues de De Lijn et de la TEC, en front commun syndical pour qu’on trouve des solutions aux problèmes de sécurité dans les transports en commun. Le ministre de tutelle de l’époque avait donné la garantie qu’il y aurait un budget pour installer des caméras dans chaque bus et tram. Pourtant, aujourd’hui, seulement 10% des véhicules en sont équipés à Bruxelles.

    C’est pourquoi, nous voulons aussi une discussion avec les politiques : l’actuel ministre de tutelle pour discuter d’un budget, mais aussi Laurette Onckelinx, ministre de la Justice, car les dernières agressions les plus violentes ont été commises par des récidivistes.

    Quel est la suite du programme ?

    Demain, nous rencontrons la direction pour mettre sur table nos revendications. Si elle ne répond pas à nos attentes, nous discuterons avec l’ensemble des dépôts de bus et tram, pour voir quelles actions mener.

  • Contre la politique antisociale!

    8 octobre: Votez MAS

    28 octobre: Conférence pour une autre politique

    Lors des élections communales, les électeurs – en dehors de quelques exceptions, là où le MAS ou éventuellement une autre liste de gauche se présente – ne pourront voter que pour un programme antisocial. Tout le monde sait que la prime de rentrée scolaire est un cadeau d’un jour qui est fait pour nous inciter à voter ‘gentiment’ pour les partis traditionnels. Après les élections, la politique d’austérité continuera dans toutes les villes et les communes du pays.

    Anja Deschoemacker

    En Flandre, les partis traditionnels continueront à ‘mesurer leur succès’ aux scores du Vlaams Belang. Mais, en Wallonie aussi, une percée du FN menace dans beaucoup de villes et de communes.

    Vingt ans après la première percée majeure du VB à Anvers, les partis traditionnels sont toujours incapables de réagir. Pourtant, lorsque Busquin (PS) en tant que commissaire européen a organisé une enquête sur la montée de l’extrème-droite, la conclusion a été claire : des partis comme le Vlaams Belang et le FN se développent sur un marché de travail toujours plus dur et plus pénible, où les incertitudes quant au revenu et aux conditions de vie grandissent de jour en jour.

    La croissance du VB et du FN se fait en parallèle avec le détricotrage de la sécurité sociale (les exclusions du chômage, l’écart de plus en plus grand entre les allocations de chômage, de maladie et de pension et les salaires et les autres revenus,…) et le démantèlement des services publics (où, depuis 20 ans, des dizaines de milliers d’emplois ont été perdus et où de plus en plus de gens sont contractuels au lieu d’être nommés).

    Le poids du mouvement ouvrier wallon – exprimé de façon déformée dans la position majoritaire du PS – a pendant longtemps freiné les aspects les plus durs de la politique néolibérale : les coupes dans les services publics se sont faites de manière moins sévère, la chasse aux chômeurs est pratiquée de manière moins brutale en Wallonie qu’en Flandre,… Le PS a réussi à conserver une partie de sa réputation comme parti ‘social’ malgré presque 20 ans de participation au pouvoir dans des gouvernements de casse sociale. Mais aujourd’hui le vote en faveur d’un Pacte des Générations qui attaque les prépensions, la priorité donnée au Plan Marshall (un programme néolibéral classique qui confie la relance de la Wallonie aux patrons) et surtout les scandales à répétition dans les sociétés de logements sociaux montrent que le PS devient de plus en plus un parti ‘comme les autres’.

    Il existe aujourd’hui un mécontentement profond mais qui reste passif. Electoralement il se traduit par une érosion du PS (mêrme si beaucoup de gens pensent encore qu’il reste un ‘moindre mal’ face aux libéraux) et par une progression annoncée du FN (chez ceux qui veulent dire leur dégoût face à tous les partis en place). Tant que continuera la politique actuelle, l’extrême-droite continuera à gagner des voix chez les travailleurs et les chômeurs. Que le FN puisse gagner tant de voix sans avoir de cadres et sans mener une activité régulière de parti le montre clairement.

    Si nous voulons changer celà, le mécontentement passif doit être tranformé en résistance active.

    C’est pourquoi nous n’appelons pas uniquement à voter pour le MAS le 8 octobre mais surtout à venir participer à la ‘Conférence pour Une Autre Politique’ le 28 octobre à Bruxelles avec des centaines de travailleurs, de chômeurs, de jeunes, de militants syndicaux, politiques et associatifs, pour y préparer le lancement d’un nouveau parti avec une stratégie de lutte contre la politique de casse sociale. Car seules des victoires sur ce terrain permettront de redonner des perspectives aux jeunes et aux travailleurs, d’enrayer la progression de l’extrême-droite et de construire une véritable alternative de gauche au PS.

    Votez MAS!

    Le MAS présente des listes à Schaerbeek, St Gilles, Ixelles, Wavre, Liège, Mons, Gand, Anvers, Malines et Keerbergen

  • Lancement d’une alternative politique nationale

    28 OCTOBRE

    L’initiative « Une autre politique », autour de l’ancien parlementaire du SP Jef Sleeckx, pour une nouvelle formation politique à la gauche du PS/SPa et d’Ecolo/Groen a fait mouche, comme peut en témoigner l’excellent écho rencontré ces derniers mois par l’initiative auprès de nombreux travailleurs. L’espace existe pour un nouveau parti des travailleurs, mais aussi et surtout la volonté de le construire.

    Boris Malarme

    Le rejet de la Constitution Européenne par les travailleurs français et néerlandais était celui de la politique néolibérale.

    Les deux journées de grèves générales contre le Pacte des Générations ont démontré qu’ici non plus les travailleurs ne sont pas prêts à avaler cette politique. Mais en l’absence d’une alternative politique issue du monde du travail et farouchement décidée à le défendre, l’opposition croissante à la politique menée par tous les partis traditionnels ne peut que rester passive.

    Malgré la corruption du PS, nombreux sont ceux qui voteront encore pour le « moindre mal ». Ce qui n’empêchera cependant pas la rupture entre militants syndicaux de base et PS/SP.a de continuer à s’élargir.

    Pour sanctionner le monde politique, d’autres s’orientent vers l’extrême-droite. Mais le FN comme le VB veulent une politique encore plus antisociale ; ils propagent leurs idées en semant la division parmi les travailleurs afin d’encore mieux servir les intérêts des patrons.

    Seule une formation implantée dans les entreprises, les quartiers et les écoles peut transformer ce vote de protestation passif en une opposition active contre la politique antisociale. C’est également le seul moyen de casser à terme l’implantation du FN et du VB.

    Si « Une autre politique » a réussi à gagner l’oreille des travailleurs à qui elle s’est adressée, c’est parce qu’elle part de leurs préoccupations quotidiennes et qu’elle ne cantonne pas les participants à un rôle de spectateurs. Toute personne supplémentaire est un apport de forces vives, que ce soit pour faire connaître UAP à l’extérieur ou pour contribuer à la réflexion sur le développement de cette alternative politique. Plusieurs comités locaux sont nés en Flandre et bon nombre de délégués syndicaux ou de militants de base s’y investissent.

    La première phase consistant à prendre le pouls de la situation est terminée, il faut maintenant commencer à construire l’initiative, et ce au niveau national ! Les travailleurs flamands, wallons et bruxellois ont les mêmes intérêts et ils sont bien plus forts lorsqu’ils sont unis !

    « Une Autre Politique » appelle à une conférence nationale le 28 octobre prochain. L’objectif est d’y rassembler plusieurs centaines de travailleurs de tout le pays pour y déterminer quelques revendications centrales sur des thèmes vitaux comme l’emploi ou le logement.

    Un comité bilingue a vu le jour à Bruxelles, mais il faudra aussi mobiliser en Wallonie pour faire de cette conférence une réussite totale. Le futur parti ne tardera pas à connaître son baptême du feu aux côtés des travailleurs dans la bataille pour la sauvegarde de nos salaires.

  • Pour une politique communale vraiment socialiste!

    Elections communales

    Le 8 octobre auront lieu les élections communales. Chacun pourra donc donner son avis sur la politique menée dans sa commune depuis six ans, mais aussi sur la politique nationale et régionale. Si tous les sondages annoncent un recul général du PS (de 5 à 15% selon les communes), c’est pour une série de raisons qui dépassent de loin le cadre communal, depuis les attaques contre les prépensions l’an dernier aux malversations dans les sociétés de logements sociaux, en passant par les révélations qui se multiplient sur les magouilles aux notes de frais et les abus de pouvoir de nombreux élus sans oublier les millions d’euros engloutis dans les cornichonneries de Francorchamps…

    Jean Peltier et Katrijn Zaman

    Projets de prestige et crise du logement

    L a politique néo-libérale menée par les gouvernements national et régionaux n’épargne évidemment pas les communes. Les réformes fiscales, impulsées par les libéraux et soutenues par le PS et le SP.a, ont entraîné une baisse des impôts et donc des rentrées pour l’Etat et les Régions… qu’ils ont répercutées sur les communes. Celles-ci ont répondu en haussant les taxes locales, en réduisant les services publics locaux ou en s’endettant lourdement.

    Pour ramener des habitants aisés et des bureaux d’entreprises dans les centre-villes (et, avec eux, de nouvelles rentrées financières), les autorités des grandes villes ont toutes lancé des opérations de rénovation accompagnées souvent de grands projets de prestige. Le résultat est que le fossé se creuse de plus en plus entre les quartiers aisés et des quartiers populaires de plus en plus délaissés. Le million d’euros investis à Gand dans un port de luxe Portus Ganda a fait exploser les prix de logement dans le quartier. La construction de la nouvelle super-gare des Guillemins aura le même effet à Liège. Tandis que la nouvelle et très coûteuse fontaine de la grand’ place de Mons fait grincer les dents de beaucoup d’habitants.

    Pour nous, une rénovation de la ville ne peut bénéficier à la population entière si elle ne s’accompagne pas d’investissements massifs dans des logements à prix modeste. Et aujourd’hui cela pose un problème immense. Car le coût du logement explose. L’achat d’une maison familiale sera bientôt hors de portée pour une grande partie des ménages en ville. La plupart des gens sont contraints de conclure des emprunts qui pèse lourdement sur le budget. L’an dernier, le prix d’achat d’une maison a augmenté de 18% en moyenne pour le pays, mais l’augmentation est encore beaucoup plus forte – souvent plus de 30% – dans les grandes villes. Pendant ce temps, 25.000 familles sont toujours sur une liste d’attente pour un logement social à Bruxelles, 40.000 en Wallonie et 74.000 en Flandre.

    Une autre politique communale

    Quelle politique mènerait un vrai parti de gauche qui aurait à cœur de défendre les intérêts des travailleurs et des habitants ? Pour participer à une coalition, il mettrait comme condition des revendications qui feraient la différence avec la politique actuelle, comme par exemple :

    > investir massivement dans le logement social pour fournir des logements à prix abordable et faire baisser le coût des loyers dans le privé ;

    > arrêter les privatisations des services publics ;

    > développer les services communaux (écoles, maisons de quartier, soins à domicile, propreté, pompiers,…) en y créant de vrais emplois avec des contrats à durée indéterminée et un salaire décent,… ;

    > donner la priorité aux transports en commun .

    Un tel programme coûterait évidemment de l’argent et irait certainement à l’encontre de la politique gouvernementale. C’est pour cela qu’un parti des travailleurs chercherait en permanence à mobiliser la population, en développant des comités dans les entreprises et les quartiers pour unir militants syndicaux, militants d’autres mouvements (de locataires, de chômeurs, de défense de l’environnement) et habitants.

    Ces comités serviraient aussi à contrôler l’action du conseil communal, à mettre en avant de nouvelles revendications en faveur de la population, à répondre aux attaques du gouvernement et du patronat contre le conseil communal.

    Une telle politique ne pourrait évidemment triompher durablement si elle restait cantonnée dans une seule commune. Mais elle serait un exemple pour développer la lutte dans les autres communes, ainsi que dans les entreprises et sur d’autres terrains et un encouragement à la lutte globale pour changer la société.

    Des fins de mois confortables

    En Belgique, être un élu politique garantit des fins de mois pas trop difficiles. Bien sûr, les salaires des bourgmestres sont loin de ceux de Guy Verhofstadt qui touche (salaires et frais divers) 17.725 EUR brut par mois, ce qui le place en sixième position au hit-parade des chefs d’Etat et de gouvernement européens, juste avant Tony Blair.

    Mais, depuis le 1er janvier 2001, ils ont bénéficié d’une augmentation de salaire considérable. Le bourgmestre d’une ville de plus de 150.000 habitants gagne 8.320 EUR brut par mois. A cela s’ajoutent un pécule de vacances et un prime de fin d’année considérables et surtout les nombreux bonus qu’apporte la participation aux conseils d’administration d’intercommunales et de sociétés diverses. Ainsi, Frans Beke, bourgmestre de Gand, est membre du conseil d’administration de Dexia. L’an dernier, il a participé à 7 réunions de ce conseil et a été payé pour cela 34.000€ ! Le cumul des mandats aboutit à des résultats incroyables : Gilbert Van Bouchaute, bourgmestre PS de Flémalle, collectionnait jusqu’il y a peu 33 mandats dont 13 rémunérés tandis que Lucien Cariat, échevin (PS lui aussi) de Charleroi gagnait plus que Verhofstadt !

    Difficile dans ces conditions de ressentir ce que signifient les fois de mois difficiles pour un ouvrier, un chômeur ou un sans-papiers !

    Nous voyons le rôle d’un élu de manière tout à fait différente. Le rôle d’un élu au service des travailleurs n’est pas seulement de siéger au parlement ou au conseil communal. Il doit aussi être aux portes des entreprises avec les travailleurs en grève, dans la rue avec les sans-papiers qui manifestent, sur le terrain avec les locataires qui s’organisent,… et relayer ces luttes et ces revendications là où il est élu. De plus, tous nos candidats s’engagent, s’ils sont élus, à ne vivre qu’avec le salaire moyen d’un travailleur. Le surplus de leur indemnité sera versé pour soutenir les luttes. C’est d’ailleurs ce que fait notre camarade Joe Higgins, élu au parlement en Irlande.

    Pour une alternative vraiment socialiste

    Lors des élections communales, il n’y aura pas encore une alternative large à gauche à l’échelle du pays. Le Mouvement pour une Alternative Socialiste (LSP en Flandre) participera donc à ces élections pour donner une voix à la résistance contre la politique néo-libérale au niveau national comme local et pour mettre en avant une politique qui défende les intérêts de la majorité de la population sur base d’un programme vraiment socialiste.

    Nous nous présenterons dans les quatre villes principales du pays : Liège, Bruxelles, Anvers et Gand, ainsi que dans une série de plus petites villes. Notre objectif n’est pas électoral, nous savons que nous n’allons pas réaliser une percée et nous ne voulons pas entretenir d’illusions. Par contre nous voulons construire nos propres forces et paralèlement populariser la nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs.

    Si vous êtes d’accord avec ces idées, votez pour nous… et surtout engagez-vous avec nous! Ensemble nous pourrons construire une alternative de gauche à la politique de droite dominante.

  • Un nouveau parti des travailleurs est possible à partir du 28 octobre

    Conférence de “een andere politiek” avec Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne

    C’a y est. Comme Jef Sleeckx le dit lui-même: “la phase de reconnaissance est derrière nous”. Sa conclusion: “l’espace pour un nouveau parti des travailleurs existe bel et bien. Il s’agit maintenant de ne plus traîner les pattes et de préparer pleinement la conférence du 28 octobre.” Nous espérons que les participants vont y approuver la création d’un nouveau parti national des travailleurs pour donner une voix aux travailleurs et à leurs familles lors du scrutin fédéral de 2007.

    Eric Byl

    La conférence est en pleine préparation. Une direction nationale provisoire de “Een Andere Politiek”(EAP – une autre politique) a été composée à l’assemblée nationale du 17 juin pour s’occuper de la préparation politique et pratique de la conférence tandis qu’un secrétariat de 4 personnes s’occupe du suivi quotidien. La direction est constituée de 16 membres, mais est accessible à tout militant d’EAP. Le 28 octobre, une nouvelle direction qui devra refléter les divers groupes régionaux et la force des organisations impliquées sera élue. Nous voulons surtout fonctionner sur base de consensus et donner le temps nécessaire au débat. A la sortie de ce numéro, le site web aura été mis à jour, ainsi que les diverses données d’adresses afin de structurer le mouvement en préparation de la conférence.

    Nous espérons obtenir la participation d’un demi-millier de personnes. Cet appel s’adresse à tout le monde, mais nous espérons surtout une présence syndicale significative. Plusieurs délégations ont déjà annoncé leur collaboration et nous voulons étendre ce soutien dans les mois à venir. De la délégation CGSP de la VUB (Université flamande libre de Bruxelles), 12 des 14 délégués approchés ont signé l’appel, et veulent convaincre personnel et étudiants dans les mois à venir pour participer à la conférence. A Anvers, Gand, St-Nicolas, Hasselt, Louvain et Alost, des comités locaux sont déjà au boulot. Cela aussi nous voulons l’élargir au cours des prochaines semaines en s’orientant autant vers les milieux socialistes que chrétiens. EAP veut réellement construire un parti anti-néolibéral.

    L’ordre du jour de la conférence n’est pas encore fixé, mais il y a déjà un consensus sur les grandes lignes. Nous pensons démarrer en plénière sur le pourquoi de l’initiative et la nécessité d’une expression politique des travailleurs et de leurs familles à la gauche du PS, du SPa, d’Ecolo et de Groen!.

    Le MAS/LSP estime que cette nouvelle formation doit se prononcer CLAIREMENT CONTRE TOUTE PARTICIPATION à des coalitions qui poursuive la politique néo-libérale de privatisations et de libéralisations. Les participants à EAP sont d’accord pour que ce soient les travailleurs et leurs familles qui décident eux-mêmes de la politique de cette nouvelle formation.

    Cela signifie entre autres qu’un programme de coalition doit être rédigé, présenté et régulièrement contrôlé par des comités de vigilance et de mobilisation composés de travailleurs et d’habitants des quartiers pour assurer qu’ils puissent vérifier si la politique décidée est bien appliquée.

    La deuxième partie de la conférence devrait décider de quelques axes cruciaux, non pas 25 mais 6 ou 8, ce qui peut se faire par groupes de travail. Pour le MAS, cela pourrait être ainsi:

    1. Des logements décents et abordables pour tous – pour un programme public de construction de logements sociaux.

    2. Stop au démantèlement de la sécurité sociale – pas de scission ni de privatisation.

    3. De véritables services publics – halte aux libéralisations et aux privatisations.

    4. Un emploi stable et convenablement payé pour tous – stop au détricotage des contrats de travail ; une défense accrue des délégués ; répartition du travail disponible sans perte de salaire.

    5. Un enseignement gratuit et de qualité pour tous – arrêtons les plans de Simonet et d’Arena.

    6. De saines conditions de travail dans un environnement sain.

    7. Belge et immigré, homme et femme, Flamand, Wallon, Germanophone et Bruxellois, jeunes et moins jeunes, nous sommes tous des travailleurs.

    8. Contre l’Europe néolibérale du capital, pour une Europe solidaire des travailleurs.

    Après la conférence, cela peut être élaboré et même traduit en langage de “spécialistes”, pourvu que cela reste politique et ne devienne pas une discussion purement technique.

    Pour finir, la conférence pourrait de nouveau se rassembler en plénière, parcourir les rapports des groupes de travail et accepter ou rejeter les axes principaux. Une direction représentative de responsables des groupes locaux et des organisations qui participent pourrait alors être élue, et un mandat leur serait donné pour préparer les élections de 2007 sur base des axes principaux de la conférence et de préférence en consensus et en concertation avec tous ceux qui sont impliqués. En Allemagne, le WASG (Wahlalternatieve Arbeit und Soziale Gerechtigkeit) a fait sa première participation électorale sous ce nom pour plus tard, quand la fusion avec le PDS s’est présentée, participer sous le nom de Linkspartei. De même “Een Andere Politiek” ne doit pas nécessairement choisir un autre nom pour sa première participation électorale. Celle-ci mettra l’initiative à l’ordre du jour et attirera des gens qui ne nous connaissent pas encore. Après ces élections, une conférence – espérons – « de victoire » pourra choisir un nouveau nom pour le parti.

    Une autre Gauche. L’unité: oui, mais pas à tout prix

    La formation d’un nouveau parti des travailleurs s’accompagne aussi de défaites. Een Andere Politiek veut casser la politique communautaire qui « divise pour mieux régner » en créant un parti national. L’initiative espère l’atteindre en collaborant avec « Une Autre Gauche ».

    Le point de départ d’UAG est beaucoup plus restreint. Principalement orienté vers des académiciens de gauche, UAG présente son programme tout fait comme un ultimatum. Touché par le nationalisme, UAG opte pour une « confédération » au lieu d’un parti national. Bon nombre de participants à UAG s’y opposent, mais sont réduits au silence au mépris de la démocratie.

    Le MAS/LSP, jusqu’à peu et de loin la force principale d’UAG, s’est donc retiré. Nous mobiliserons avec EAP à Bruxelles et sur base de nos propres forces en Wallonie pour la conférence du 28 octobre.

    Des courants démocratiques à l’intérieur où à l’extérieur d’UAG, qui estiment également que l’approche appropriée est celle d’EAP sont les bienvenus, y compris pour tester l’unité pendant les prochaines élections communales.

  • Des emplois, pas de racisme

    De même que la moisissure révèle un système pourri, l’extrême-droite engrangera probablement à nouveau une victoire lors des élections communales toutes proches. La croissance continuelle du Front National suit l’exemple de la percée du Vlaams Belang. Les causes de cette croissance sont évidentes : l’insécurité croissante sur le plan du logement et de l’emploi et l’absence totale d’un parti avec une assise large qui puisse défendre nos intérêts sur ces thèmes.

    Geert Cool

    L’extrême-droite se profile sur ce terrain avec des solutions bidon : les victimes de la situation sont présentées comme responsables : les immigrés servent de bouc émissaire alors que la pauvreté parmi eux atteint des niveaux records. Tandis que 15% de la population belge vit dans la pauvreté, ce pourcentage frôle les 50 % dans des quartiers immigrés comme Borgerhout à Anvers ou Cureghem à Bruxelles. Est-ce que ce sont les immigrés qui restructurent les entreprises et licencient ? Sont-ils responsables des loyers trop élevés ?

    Les partis comme le VB ou le FN existent et arrivent à croître sur base du mécontement passif de la population face à des conditions de vie qui ne cessent de se détériorer. Le FN compte à peine 450 membres et a traversé une dizaine de scissions, mais malgré tout cela, il pourrait atteindre jusqu’à 20 % des votes dans les villes les plus importantes lors des prochaines élections communales.

    Ce mécontement passif doit laisser la place à une résistance active! Combattre l’extrême-droite ne se fait pas en rentrant dans les manoeuvres politiciennes ni devant les tribunaux et encore moins avec des discours condescendants sur leurs électeurs, mais en construisant activement une réelle opposition contre la politique antisociale !

    Organisons-nous pour lutter avec une série de revendications sociales qui s’en prennent aux véritables causes de la crise. Au lieu de s’attaquer aux chômeurs, il faut s’attaquer au chômage ! Au lieu de criminaliser les pauvres, nous devons attaquer la pauvreté ! Au lieu de s’en prendre à la main-d’oeuvre étrangère, nous devons combattre ceux qui profitent du travail en noir!

    C’est dans le feu de la lutte pour l’amélioration de nos conditions de vie que nos ennemis et nos alliés apparaissent clairement. Tous ensemble, c’est contre le gouvernement et le patronat que nous devons nous battre ! Aucun soutien n’est à espérer des partis traditionnels qui sont responsables des atteintes aux conditions de travail et de vie des salariés et de leurs familles.

    Organisons nous ! Construisons une alternative politique !

    La campagne antifasciste Blokbuster et sa version francophone Résistance Internationale seront présentes sur beaucoup de festivals pour récolter le soutien nécéssaire pour mener nos actions. Mais encore plus, vous pouvez soutenir cette lutte activement : organisez-vous et participez à nos actions antiracistes !

    Discutez avec nous de la construction d’un nouveau parti des travailleurs et de la nécessité d’une société basée sur les besoins de la majorité et non plus d’une minorité de riches!

    Contre le FN : lancement d’une campagne francophone antiraciste

    La campagne antifasciste Blokbuster est maintenant renforcée par la présence d’un pendant francophone. Résistance Internationale mène une campagne contre le FN et l’extrême-droite en général. Nous lançons cette campagne à l’approche des élections communales, où un dimanche noir est à craindre à Bruxelles et en Wallonie.

  • Il faut une résistance unifiée de l’enseignement !

    Enseignement flamand : Vandenbroucke ne cède pas

    Malgré une résistance importante parmi les étudiants et les enseignants, le ministre de l’enseignement flamand Vandenbroucke (SP.a) reste déterminé à faire passer ses plans de restructuration de l’enseignement supérieur.

    Vandenbroucke veut faire émerger une ou deux universités d’élite (Louvain et Gand) capables de « jouer dans la cour des grands » au niveau européen en attirant subsides, étudiants et profs de premier rang et, dans le même mouvement, réduire les autres universités à un statut « local » (avec moins d’ambitions et surtout moins de subsides). Quant aux Hautes Ecoles, elles seraient satellisées autour des universités selon la même logique. Au départ, Vandenbroucke voulait augmenter les subsides de Gand et Louvain et réduire ceux des autres. Sous la pression des manifestations, il a cependant dû faire des concessions. Il a ainsi obtenu 51 millions d’euros supplémentaires du gouvernement flamand afin qu’aucune institution, mise à part la KUB (Université Catholique de Bruxelles), ne perde de moyens.

    Dans le projet initial de Vandenbroucke, le financement des univs et des Hautes Ecoles devait se faire désormais en fonction du nombre d’étudiants réussissant leur année (output) et non plus du nombre d’étudiants inscrits (input). VDB a fait une – microscopique – concession en acceptant de maintenir l’ancien système pour la première année d’étude (1ère baccalauréat). Quant à la suppression de certaines orientations, elle est maintenant du ressort des institutions elles-mêmes, mais le ministre pourra toujours s’en mêler si la « rationalisation » n’est pas « suffisante ».

    Malgré ces « concessions », les fondements de la réforme demeurent les mêmes. Le problème central reste toujours le manque général de moyens pour l’enseignement supérieur. Dans cette situation de pénurie, la concurrence entre les institutions pour disposer plus de moyens sera de plus en plus aiguë. Ensuite, le critère de l’ « output » va obliger toutes les institutions à privilégier les étudiants susceptibles de réussir leur année au détriment de ceux – étudiants qui doivent travailler en même temps, boursiers,… – dont on peut supposer à l’avance qu’ils auront des difficultés pour réussir leur année de cours en un an.

    Enfin, les universités et les écoles vont être amenées à faire payer une partie de plus en plus grande des frais par les étudiants et leur famille. Ainsi, le financement du 3e cycle (Master-après-master) ne sera plus pris en charge par la Communauté (et sera donc à charge de l’étudiant via un minerval astronomique), le financement pour une année complémentaire après le baccalauréat mais hors-master sera diminué de moitié, des santions contre les étudiants qui échouent trop souvent seront introduites,…

    Le nouveau plan de Vandenbroucke a déjà été accueilli négativement par la CGSP-Enseignement flamande. Sur base d’une motion de la délégation de la VUB, la centrale s’est prononcée contre le plan et en faveur d’actions. Elle a notamment envisagé une manifestation de l’enseignement supérieur le 25 octobre à Leuven, mais aussi la possibilité d’appeler à une grève de tout le personnel de tous les niveaux de l’enseignement le 6 octobre.

    Nous soutenons activement l’idée d’une telle grève le vendredi précédant les élections communales. Ce serait sûremement un signal puissant pour revendiquer plus de moyens pour l’enseignement et pour souligner l’unité du personnel, des lycéens et des étudiants.

    Il nous faut plus de moyens publics pour l’enseignement!

    En 1980, le gouvernement dépensait encore 7 % du PIB pour l’enseignement. Entretemps, ce pourcentage a chuté à 4,9 %. A cause de la « correction » des moyens de fonctionnement, les Hautes Ecoles perdront 35 millions d’euros et les universités 38 millions en 2006. Afin d’offrir un enseignement de qualité, il faut plus de moyens. Le retour à 7 % du PIB serait un bon début !

  • Pour lutter contre la pauvreté, il faut construire un nouveau parti!

    Une étude de Meryll Lynch/Capgemini montre que les riches vont bien : notre pays comptait, fin 2005, 63.800 millionnaires, 3,4% de plus que l’année précédente. Ils ont à peu près 180 à 200 milliards de dollars à leur disposition. Au niveau mondial, les 8,7 millions de millionnaires ont 33.300 milliards de dollars en mains, presque un quart de la richesse mondiale. (De Tijd, 21/06/06)

    Anja Deschoemacker

    Quel contraste saisissant avec la situation dans le quartier Saint-Léonard à Liège, où Stacy et Nathalie ont étés kidnappées. De Morgen (17/06/06) a révélé des chiffres accablants : en dix ans, le chômage dans le quartier est passé de 19% à près de 36% (donnée déjà ancienne); seulement 25% de ceux qui ont un boulot possèdent un diplôme du secondaire supérieur ; 33% des habitants n’ont pas de diplôme, ou seulement un diplôme de l’enseignement primaire; et à peu près 63% des habitants sont des célibataires ou des familles monoparentales.

    La famille d’où viennent les filles est pauvre comme Job et s’entasse dans un logement beaucoup trop petit. Accuser les parents de « négligence » est une conclusion un peu hâtive. Un milieu avec si peu d’avenir, où la pauvreté se transmet de génération en génération sans presque aucun espoir d’y échapper, engendre fréquemment l’alcoolisme et les drames familiaux.

    Bien que beaucoup de choses aient changé durant le 20e siècle – à travers la lutte de nos grands-parents et de nos parents pour la Sécurité sociale, pour des salaires et conditions de travail corrects, pour un enseignement accessible,… – nous avons vu (en tant que victimes) ces 20 dernières années comment les masses doivent toujours plus se serrer la ceinture pendant que les profits explosent. Le patronat ne ménage pas ses efforts pour abolir tous ce qui ressemble, de près ou de loin, à une répartition plus équitable des richesses.

    C’est surtout en Wallonie et à Bruxelles que cette politique anti-sociale a conduit à des situations extrêmement pénibles. Le chômage de longue durée et la pauvreté sévissent dans beaucoup d’endroits, l’absence de perspectives est plus la règle que l’exception. Mais la Flandre n’a pas non plus de quoi pavoiser bien qu’elle soit une des régions les plus riches au monde (ce qui signifie surtout que beaucoup des millionnaires ci-dessus y vivent – ça fait bien monter la moyenne !). Le verdict livré par les chiffres de la pauvreté issus d’un site officiel de la Communauté flamande est sans appel: quelque 13% des Flamands risquent de venir grossir les chiffres de la pauvreté d’ici 5 ans, 1 Flamand sur 5 est dans une situation de pauvreté relative (un revenu trop bas durant 3 ans) et quelque 7% des Flamands se débattent dans une situation de pauvreté de longue durée.

    Malgré cette situation à laquelle sont confrontées de plus en plus de familles, aucun parti, pas plus d’un côté de la frontière linguistique que de l’autre, ne fait de la lutte contre la pauvreté sa priorité n°1. Les travailleurs et leurs familles, les gens qui vivent de toutes sortes d’allocations, les jeunes qui sont condamnés à une « carrière d’intérim »,… n’ont aucun parti pour les défendre. Et ils vont devoir tirer les leçons amères de l’Histoire: un tel parti ne peut émerger que s’ils le construisent eux-mêmes ! Une Autre Politique et la conférence du 21 octobre offrent pour la première fois depuis longtemps une opportunité sérieuse pour entamer cette tâche. Saisissons-la dès à présent !

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