Tag: Bruxelles

  • Lutter pour gagner !

    Organisons notre combat avec un plan d’action offensif !

    Cela fait un moment déjà que nous faisons face à une avalanche d’austérité, à tous les niveaux de pouvoir. Le manque de moyens est devenu un cancer généralisé qui frappe les crèches, l’enseignement, les transports en commun,… et suscite la colère parmi la population. Parallèlement, le chômage continue d’augmenter et de plus en plus de gens peinent à joindre les deux bouts.

    La politique d’austérité n’est pas un remède pour la crise économique. Au contraire, son effet est d’empoisonner encore plus la situation. Pourtant, tous les politiciens traditionnels – du communal au fédéral – s’accordent à dire qu’il faut respecter cette prescription et ne pas en dévier. A ce sujet, une unité des plus parfaites règne entre eux. La plupart d’entre eux n’hésite pas à dire qu’il n’y a tout simplement pas d’autres moyens que l’austérité.

    Nous refusons de voir notre niveau de vie et l’avenir de nos enfants sacrifiés tandis qu’une infime élite amasse des sommes colossales et place frauduleusement d’importants montants dans d’exotiques paradis fiscaux. Les laisser faire aujourd’hui, c’est déjà accepter de leur livrer demain toutes les caisses de la collectivité, c’est se préparer à un nouveau hold-up légal.

    Contre l’austérité, il n’y a qu’un seul mot : résistance ! Aucune garantie de victoire n’existe. La seule chose dont nous pouvons être certains, c’est que sans engager la lutte, nous avons perdu d’avance. Ne rien faire serait un signe de faiblesse qui inviterait à de nouvelles agressions du camp des super riches.

    Le potentiel pour un combat déterminé est certainement présent. Le 21 février dernier, nous étions plusieurs dizaines de milliers à marcher dans les rues de Bruxelles tandis qu’une grande manifestation européenne s’est déroulée le 14 mars. A côté de cela, de plus petites actions n’ont pas manqué, dont un premier mouvement contre l’austérité au niveau communal à Saint-Nicolas. Malgré toute la propagande médiatique destinée à nous faire croire que toute résistance est inutile, le soutien pour des actions demeure très large.

    Mais pour pleinement saisir ce potentiel, nous devons organiser sérieusement notre lutte, avec un plan d’action clair, combatif et conséquent. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est à une succession de manifestations et d’actions séparées les unes des autres, sans être encadrées dans un même plan d’action pour construire un rapport de force. Souvent, la manifestation se limite à une simple promenade sans conséquence. Dans d’autres cas, les actions ne sont que symboliques, avec des ‘‘flash mobs’’ ou des ‘‘Harlem Shakes’’. Cela peut être sympathique et utile, pour autant que cela soit intégré dans la construction d’un rapport de force avec une forte implication et une mobilisation de la base. C’est la seule manière d’éviter le gaspillage d’énergie et la démoralisation.

    Nous avons besoin d’un plan d’action offensif avec un programme clair et combatif, ce qui est à l’opposé d’une succession d’actions sans perspectives et sans clarté sur les objectifs et qui, au final, parvient à épuiser même les plus combatifs. Un plan d’action, c’est un bon plan de bataille qui permet de persuader les collègues, les voisins, les amis et la famille de s’engager à nos côtés. La meilleure façon de faire est encore de permettre la participation démocratique de la base pour préparer ce plan d’action, décider de ses modalités et en faire le bilan à chaque étape importante.

    Notre nombre constitue un de nos atouts les plus importants, que nous pouvons maximaliser en l’organisant autour d’un programme orienté vers l’obtention d’un véritable changement. Le contexte économique et politique actuel laisse de moins en moins d’espace aux demi-mesures et à la ‘‘concertation sociale’’. Soit nous acceptons que le gouvernement et le patronat détruisent progressivement nos conditions de vie, soit nous remettons en questions les bases mêmes du système pour construire une alternative. Disposer d’un réel plan d’action contre l’austérité et pour l’emploi est la première étape dans cette direction.

  • Le shérif Freddy Thielemans traque les opposants au banquet des riches

    Abaissement de l’âge à 14 ans, augmentation des amendes jusque 350€, paiement immédiat de l’amende, interdiction de fréquenter un lieu pour 1 mois, tout fonctionnaire désigné par les communes pourra délivrer des SAC et non plus seulement les agents de police,… Le gouvernement a déposé au parlement son nouveau projet de loi relatif au SAC qui renforce l’appareil répressif des communes et l’arbitraire déjà en vigueur. ‘’Une justice de shérifs’’ dénonce la Ligue des Droits de l’Homme.

    Par Boris

    En même temps, les 145 arrêtés (dont 13 militants du PSL) lors de la manifestation pacifique contre le banquet des riches en octobre dernier reçoivent depuis début avril des amendes SAC pour un montant de 50€ ‘’pour avoir participé à un attroupement entravant la circulation’’.

    Freddy Thielemans, bourgmestre PS de Bruxelles-Ville, avait accueilli le banquet d’un des plus riches lobbies patronaux d’Europe dans une commune qui comprend 25% de chômeurs et des milliers de sans-abris. N’est-ce pas une incitation à manifester alors que leur politique d’austérité vise à faire payer leur crise aux travailleurs, aux jeunes et aux pauvres ?

    En face du Cercle de Lorraine, où se tenait finalement le banquet, aucun policier n’était présent. Toutefois, les manifestants n’ont pas voulu entacher leur action et sont restés disciplinés. Ensuite, ils ont manifesté pacifiquement dans les rues adjacentes. ‘’Les individus s’amusent à bloquer la petite ceinture dans les deux sens’’ peut-on lire dans le PV au langage guerrier et mensonger de la police. Ainsi Freddy justifie son ordre d’arrestation anti-démocratique à l’encontre ‘’des perturbateurs’’. Alors qu’en un mois d’émeute à Belfast, en décembre dernier, il y eut 106 arrestations et 70 policiers blessés, cette décision démesurée d’arrêter 145 personnes en une soirée lors d’une manifestation sans incidents est en réalité une tentative de faire taire toute forme d’opposition.

    Mais la traque ne s’arrête pas là pour Freddy. En décembre et janvier, les autorités communales ont envoyé des procédures de SAC aux arrêtés. Des lettres de contestation rétablissant les faits et dénonçant l’atteinte à la liberté d’expression et de manifestation respectant la procédure en vigueur ont été envoyées au ‘’fonctionnaire SAC’’ de la ville qui à Bruxelles est en même temps Secrétaire Communal. Ce fonctionnaire soit-disant ‘‘apolitique et neutre’‘ est choisi par la majorité communale. Malgré les demandes adressées dans les courriers, il n’a pas estimé nécessaire de nous recevoir et d’écouter nos arguments. Ainsi la commune est juge et partie. Le bourgmestre ordonne les arrestations, le fonctionnaire choisi par sa majorité ordonne la sentence dans une justice expéditive où nous n’avons pas le droit de nous défendre et où la commune empocherait les 145×50€ d’amendes (soit 7.250€). On comprend mieux ainsi comment la Ville de Bruxelles compte utiliser le système des SAC pour faire rentrer 3 millions d’euros par an dans le budget communal.

    Nous sommes d’avis, ensemble avec la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) et d’autres organisations de gauche et syndicales, de répondre collectivement à cette atteinte à la liberté d’expression. Si nous laissons passer cela, quel sera la prochaine étape ? Des SAC pour entraver l’accès à un bâtiment lors de piquets de grève ? Accompagné d’une interdiction de lieu ? Nous voulons d’une part introduire des recours devant les tribunaux. Malheureusement leur coût excessif encourage à payer l’amende. Rien que les frais de procédures pour introduire le recours vont de 40 à 80€ pour chaque arrêté. C’est pourquoi, nous appelons à la solidarité pour récolter cet argent. D’autre part, nous devons construire un rapport de force favorable, ainsi nous interpellerons le conseil communal du 13 mai et appelons à manifester devant celui-ci comme prochaine action.

    • Soyez solidaire avec les opposants au banquet des riches, versez sur notre compte (001-2260393-78) votre contribution avec la mention ‘’Solidarité Stop SAC’’ pour faire face aux frais judiciaires.
    • Participer à l’action à l’Hôtel de Ville de la Ville de Bruxelles le 13 mai : interpellation du conseil communale (rdv 15h45 dans la cour de l’hôtel de Ville) – 18h Rassemblement, Place Saint-Jean
  • [DOSSIER] Pour un relais politique des luttes des travailleurs!

    27 avril. Meeting à Charleroi pour une alternative à la gauche du PS et d’Ecolo

    “Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste.” Voilà le thème d’un important meeting à Charleroi ce 27 avril, à la suite du discours osé que fit Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, le premier mai dernier. Durant ce discours, il constatait que le PS et Ecolo ne représentent plus les intérêts de la population et lançait un appel à ‘‘un rassemblement à gauche du PS et d’Ecolo afin de redonner espoir et dignité au monde du travail.’’ Le meeting de Charleroi est une initiative commune de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, de la CNE Hainaut et de plus ou moins tous les partis et groupes conséquemment de gauche.

    Par Eric Byl


    Meeting pour une alternative à la gauche du PS et d’ECOLO Samedi 27 avril de 13h30 à 17h30 à la Géode, rue de l’Ancre – 6000 CHARLEROI (en voiture : sortie ‘expo’ sur le ring de Charleroi, en train, descendre à ‘Charleroi-Sud’) Plus d’infos


    Le discours de Daniel Piron n’était pas le fruit d’une irritation personnelle irréfléchie mais au contraire le résultat d’une réflexion parvenue à maturité avec toutes les centrales de la régionale, sur base de discussions avec les militants. Parmi ces derniers, l’appel fut d’ailleurs bien reçu. Mais il a donné des frissons aux appareils du PS et d’Ecolo et probablement aussi à certaines parties des syndicats. Les medias, lesquels ignorent normalement de telles déclarations, ont bien été forcés de la commenter. Après tout, Piron représente une régionale de la FGTB forte de 110.000 membres et d’une grande tradition syndicale. Dans les milieux de droite et patronaux, où le dédain s’est mêlé à l’espoir qu’il ne s’agisse que d’un phénomène passager, il serait surprenant qu’aucun œil attentif n’ait été rivé sur l’initiative.

    Les secrétaires de cette régionale de la FGTB auraient pu choisir une voie plus facile. Comme tellement d’autres, ils auraient pu hausser les épaules et attendre que quelqu’un d’autre ose faire le pas. Il y a toujours une raison pour dire qu’il est soit trop tôt, soit trop tard, ou encore que les gens ne sont pas encore prêts, que les autres régionales ne suivent pas, que ce sont les politiques qui doivent prendre l’initiative, etc. Au lieu de cela, ils ont agi selon les habitudes de leurs meilleurs militants. Passer à l’action, cela comporte toujours un risque. Le patron cherche-t-il la provocation ? La base suivra-t-elle ? Les autres syndicats seront-ils de la partie ? Ne court-on pas le risque de s’exposer et d’être vulnérable aux représailles? Ces considérations sont légitimes et ne doivent pas être traitées à la légère. Mais celui qui n’entreprend jamais rien a perdu d’avance.

    S’ensuivit alors une période de plusieurs mois durant laquelle le terrain a été tâté, notamment en donnant des interviews et en participant à des débats. Finalement, à partir du mois de janvier, une réunion a rassemblé les représentants des partis réellement de gauche afin d’évaluer leurs réactions et de considérer leurs propositions. Dès le début, les secrétaires ont été clairs : ils ne voulaient rien précipiter, ils ne désiraient pas une répétition de Gauche Unie (3) ou mettre pression sur qui que ce soit, mais ils espéraient obtenir un consensus. D’un autre côté, ils indiquèrent bien l’urgence du projet. Jouer gros jeu, ça, ils l’avaient déjà fait le premier mai 2012. Le prochain pas devait être posé en tenant compte des difficultés et des sensibilités diverses, tout en répondant à l’urgence.

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    PSL et PTB+

    Le PSL ne veut pas diminuer les mérites du PTB. Aux dernières élections communales, ce parti a obtenu 53 élus. Ce résultat a été préparé avec un engagement militant maintenu des années durant, une implantation importante dans les quartiers et les entreprises et une stratégie médiatique intelligente. Le PTB est la composante de la gauche conséquente la plus visible. Mais un facteur important dans la croissance du PTB, au niveau de ses membres et de son électorat, est constitué par le changement de cap de 2008, vers plus d’ouverture. C’est pour cela que le PTB a pu toucher une fraction du public pour une formation de gauche conséquente.

    De nombreux nouveaux membres et encore plus de nouveaux électeurs du PTB ont notamment déterminé leur choix grâce à ces signes visibles de plus d’ouverture, non pas pour en finir avec, mais justement pour encourager ce développement et l’approfondir. A côté du PTB, il existe de nombreux militants organisés et non-organisés qui disposent aussi d’une implantation importante. Le pas logique suivant est donc de les impliquer et d’utiliser leur potentiel de manière maximale. Le PSL comprend bien la prudence du PTB, sa peur de rentrer dans une aventure et sa volonté absolue de ne pas risquer son nom, mais laisser ce potentiel de côté pourrait bien avoir un effet contraire. Le PSL a déjà précédemment suggéré au PTB et aux autres partis et groupes de la gauche conséquente d’élaborer ensemble un projet pilote. Nous restons prêts à réfléchir ensemble à ce sujet.

    C’est ainsi que nous en sommes finalement arrivés à ce meeting, où la question d’un relai politique sera présentée sans autres détours à plusieurs centaines de militants. Des militants d’autres syndicats et d’autres centrales et régionales qui ont peut-être encore des doutes pourront venir sentir l’atmosphère avant de risquer le plongeon. Les partis et groupes véritablement de gauche pourront non seulement y échanger leurs opinions mais avant tout venir évaluer comment la base syndicale réagit. Finalement, et c’est le pourquoi de cette date du 27 avril, la base peut être posée afin que cette question cruciale soit clairement présente parmi les militants lors des innombrables activités du premier mai.

    Le mouvement ouvrier belge a fortement souffert des innombrables mécanismes de ‘diviser pour régner’ que la bourgeoisie a intégrés dans notre système, surtout sur base linguistique et religieuse. Heureusement, chez les secrétaires de la régionale, aucune illusion régionaliste n’était perceptible. Les militants flamands sont plus que bienvenus, non pas en tant que spectateurs mais comme des alliés indispensables. Si l’initiative arrive à s’étendre d’avantage, ce sera une donnée à prendre en considération. De surcroit, le syndicat chrétien des employés (la CNE) prendra place à la tribune à côté de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut. Les déclarations de son secrétaire général Félipe van Keirsbilck connaissent un soutien considérable parmi sa base, bien que la CNE (170.000 membres) reconnaisse que la discussion n’est pas encore à un stade aussi avancé parmi ses membres qu’au sein de la régionale FGTB.

    Cela explique pourquoi une mobilisation interne de quelques centaines de militants a été décidée au lieu d’une large mobilisation publique avec d’innombrables tracts dans les entreprises et en rue. Espérons que cela soit pour une autre fois. Bien entendu, les opposants à cet appel vont exagérer ses faiblesses. Sous le titre ‘‘Menaces à gauche pour le PS et Ecolo’’, l’hebdomadaire Le Vif signala que ‘‘Piron et les siens sont confrontés à un problème d’envergure: leur isolement dans le syndicat socialiste.’’ Subtilement, on remarque que la CNE exclu de faire un appel direct pour une liste en 2014. Félipe van Keirsbilck est cité : ‘‘Nos règlements nous interdisent d’avoir des amis politiques’’. Mais van Keirsbilck ajoute tout de même que les élus qui prochainement vont signer le pacte budgétaire européen ‘‘n’auront pas notre confiance en 2014. Dans l’isoloir, cela va déjà éliminer pas mal de candidats.’’

    L’appel de Piron n’est pas le premier du genre. L’attitude loyale de la social-démocratie et des verts face à la casse sociale ne date pas d’hier. La résistance contre le Plan Global en 1993 avait déjà conduit à Gauches Unies. En 1994, à Anvers, le Mouvement pour le Renouveau Social est né. Pour les élections européennes de 1999, Roberto D’Orazio (de la lutte de Clabecq) avait rassemblé la gauche radicale sur une liste européenne sous le nom de ‘Debout!’. Mais tout cela est arrivé après la chute du Mur de Berlin et du stalinisme, qu’on présentait alors erronément comme étant du ‘‘socialisme’’, et dans une période de croissance économique dans les pays occidentaux. L’illusion selon laquelle le capitalisme allait en fin de compte assurer la prospérité de tous existait encore. Nous savons ce qu’il en est aujourd’hui.

    Depuis, le PSL a participé à presque chaque tentative de parvenir à un nouveau rassemblement de gauche large, inclusif et pluraliste. Les plus récents ? Le Comité pour une Autre Politique (CAP, né après la lutte contre le Pacte des Générations), Rood avec l’ancien candidat-président du SP.a Erik De Bruyn, le Front de Gauche à Charleroi et La Louvière, le Front des Gauches puis Gauches Communes à Bruxelles, ainsi que VEGA à Liège. Était-ce une faute ? Nous ne le pensons pas, nous avons appris énormément de ces expériences et nous n’avons jamais arrêté la construction du PSL en parallèle.

    Mais une idée a beau être correcte, il faut des événements concrets pour qu’elle soit reprise par des couches plus larges de la société. La conscience a de toute façon un retard sur les conditions matérielles pour alors, sur base d’événements concrets, les rattraper par bonds. Pensons aux révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Nous pensons que ce n’est pas une coïncidence quelques années après le début de la plus grande crise du capitalisme depuis les années ’30 une régionale importante de la FGTB et une centrale importante de la CSC mettent si explicitement la nécessité d’une nouvelle formation de gauche à l’agenda.

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    Qu’un long chemin soit encore devant nous, personne ne le nie, et certainement pas ceux qui ont pris l’initiative. La question d’une liste commune en 2014 n’est d’ailleurs pas à l’ordre du jour. Mais il y a bien une raison qui explique pourquoi Le Vif s’est senti obligé d’écrire à ce sujet et pourquoi les autres medias ne peuvent eux non plus pas tout simplement ignorer l’initiative: qu’une régionale entière de la FGTB et qu’une centrale de la CSC qui réunissent ensemble 280.000 membres s’expriment explicitement pour une alternative de gauche, c’est une première absolue. Ça ne va pas disparaitre comme ça, c’est une expression de l’écart croissant entre la base syndicale et leurs partenaires politiques traditionnels, un écart qui ne va que s’agrandir dans les mois et années à venir.

    Quatre questions auxquelles répondre :

    Qu’arrivera-t-il si aucune alternative large de gauche n’est lancée ?

    Dans son discours du premier mai 2012, Daniel Piron remarquait que la formule magique ‘‘ce serait pire sans nous’’ fait offense à l’intelligence des syndicalistes. Il citait Jean-Claude Van Cauwenberghe (PS) qui, durant le conflit Splintex, qualifiait les grévistes de ‘‘tache noire sur la carte de la Wallonie.’’ Longtemps, le PS a su se dissimuler derrière une ‘‘Flandre de droite’’ et se profiler comme opposition au sein du gouvernement. C’est bel et bien fini. En tant que Premier Ministre, Di Rupo a introduit le plan d’austérité le plus dur jamais mis en œuvre en Belgique. Est-ce la fin du ‘‘moindre mal’’ ? Bien des travailleurs continueront de voter PS avec une pince à linge sur le nez faute d’une alternative suffisamment développée. Nous ne devons pas chercher bien loin pour nous faire une idée du scenario auquel la Wallonie et Bruxelles peuvent s’attendre si aucune alternative large de gauche n’arrive. Bien plus rapidement que son parti-frère francophone, le SPa flamand s’est défait de son passé “socialiste” et de sa base traditionnelle. De ses maisons du peuple, de sa riche vie associative, de ses meetings fortement fréquentés et de ses cellules jeunes critiques, il ne reste presque plus rien. Durant les conflits sociaux, les travailleurs aperçoivent généralement le SPa de l’autre côté des barricades.

    Cependant, à chaque élection, l’appareil de l’ABVV (l’aile flamande de la FGTB) envoie ses militants voter pour ce parti. La Ministre de l’Emploi SPa Monica De Coninck a remercié l’ABVV en ces termes : ‘‘Aussitôt qu’on négocie un accord interprofessionnel, il y a toujours quelque chose qu’ils ne peuvent accepter.’’ (4) Bruno Tobback, Président du SPa, a déclaré que : ‘‘L’ABVV n’a aucune culture pour expliquer les choses difficiles. Vous ne pouvez pas demander le maintien de l’Index et en même temps vous attendre à ce qu’il reste une marge pour une augmentation des salaires.’’ (5) ‘‘Avec les autres, ce serait pire’’, c’est un argument usé jusqu’à la corde.

    Faute d’une alternative sérieuse, les militants regardent de plus en plus vers l’opposition la plus visible, même si celle-ci est populiste et économiquement de droite comme l’est la N-VA. En 2010, seuls 32% des membres de l’ABVV ont voté pour le SPa contre 22% pour la N-VA et 19% pour le Vlaams Belang! Pour l’ACV (l’aile flamande de la CSC), ce n’est pas mieux: 27% ont voté CD&V, 31% N-VA et 13,5% Vlaams Belang. (6)

    Un parti syndical ?

    Le professeur Jan Blommaert (université de Gand) écrivait en mars : ‘‘Pourquoi pas un parti syndical ?’’ (7) ‘‘Un parti de la Solidarité, de l’Action Sociale, ferait battre bien des cœurs, y compris dans l’isoloir… Il mettrait les thèmes socioéconomiques à l’agenda, pas dans la marge des débats mais bien au centre. (…) L’idée d’un parti syndical provient des milieux syndicaux eux-mêmes. (…) Plus j’y pense, plus logique et plus important cela me parait. Si les syndicats prennent leur rôle historique au sérieux, tout comme leurs origines, alors ils doivent poser ce pas en avant maintenant. Dans une crise aussi profonde et avec de telles répercussions, ils ne peuvent éviter la question du pouvoir.’’

    Pour lui, il va de soi que l’initiative parte des syndicats. La place nous a manqué pour publier ici l’intégralité de l’appel pour le 27 avril (voir Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste) Ce texte répète le constat du 1er mai 2012 en confirmant son actualité et en affirmant également : ‘‘Il nous faut mettre ce système capitaliste aux oubliettes de l’histoire. Ce système ne peut être réformé. Il doit disparaître. Mais se contenter de l’affirmer du haut de cette tribune ne suffit pas. Faut-il encore nous en donner les moyens et le relais politique pour concrétiser notre objectif.’’ S’il faut compter sur le sommet syndical pour ça, alors nous avons encore un long calvaire devant nous.

    Anticapitaliste ?

    Le PSL est d’accord avec l’appel. Nous défendons une économie basée sur la solidarité et non sur la concurrence. Cela exige la nationalisation des secteurs clés de l’économie, du secteur financier, du transport, de l’énergie ainsi que l’enseignement et les soins de santé. Mais aussi des entreprises menacées de fermeture ou de restructuration comme Ford, ArcellorMittal, Caterpillar, MLMK, etc. Non pas avec des chefs d’entreprise comme Didier Bellens ou Johnny Thys, mais sous le contrôle des travailleurs et de la collectivité. Il sera alors possible de planifier l’économie de manière véritablement démocratique en fonction de nos besoins et non plus des profits d’une poignée de capitalistes dont les fortunes disparaissent sous les tropiques.

    Nous défendrons également notre programme dans un relai politique qui reste à concrétiser. Mais si, temporairement, nous ne pouvons pas convaincre tout le monde, cela ne nous arrêtera pas pour prendre part à une initiative moins explicitement ‘‘anticapitaliste’’ ou ‘‘socialiste révolutionnaire’’, pourvu qu’une austérité au dépend des travailleurs et des allocataires sociaux ne soit tolérée et que le rétablissement complet de l’index et la revalorisation des allocations fasse partie du programme, pourvu que l’on mette en avant une réduction générale du temps de travail sans perte de salaire pour combattre le chômage, pourvu que la défense des services publics soit dans le programme.

    Selon les politiciens actuels, les idées ne se réalisent qu’en prenant part au gouvernement. C’est faux, historiquement et dans les faits. Tous nos grands acquis sociaux ont été le fruit de la construction d’un rapport de force à travers la lutte. Une véritable alternative de gauche ne chercherait pas d’alliés parmi des partenaires de coalition de droite qui l’entrainerait dans une politique d’austérité, mais bien dans les entreprises et dans la rue. Nous devons rompre avec cette politique de coalitions d’austérité et construire au contraire un parti de lutte.

    Indépendance syndicale ?

    Nous comprenons les militants syndicaux qui défendent l’indépendance syndicale. Aujourd’hui, nos dirigeants syndicaux sont généralement une courroie de transmission pour leurs ‘‘amis politiques’’. Mais ce sont bien des dirigeants syndicaux, surtout ceux de gauche, qui se retrouvent aujourd’hui dans une situation extraordinaire en offrant des facilités (organisationnellement, financièrement et surtout en engageant leurs délégués) pour donner forme à une telle initiative. Pourquoi ne pas s’engager en se mettant eux-mêmes au premier rang ?

    Nous ne devons pas être dupes. Durant la formation syndicale de nos nouveaux militants, nous expliquons qu’il y a trois choses qui n’existent pas dans notre société de classe: l’objectivité, la neutralité et l’indépendance. L’indépendance de classe ne compte d’ailleurs pas pour les chefs syndicaux de droite quand il s’agit de faire cause commune avec ceux qui sont au premier rang pour mener la casse sociale. Ne laissons pas notre indépendance syndicale être un obstacle pour mettre sur pied une réelle alternative à la gauche du PS et d’Ecolo. Avec les délégués de gauche, les secrétaires et présidents de gauche dans n’importe quelle centrale ou syndicat ont également à prendre leurs responsabilités.

    Pour éviter qu’une véritable alternative de gauche ne prenne le même chemin que les partenaires politiques traditionnels, nous avons avant tout besoin de démocratie, aussi bien au sein de cette alternative de gauche que dans les syndicats eux-mêmes. Cela signifie entre autres qu’un élu doit prendre ses responsabilités et à la rigueur être révoqué et remplacé. Cela signifie aussi que cet élu, tout comme les milliers de délégués et militants dans les entreprises, ne puisse pas gagner d’avantage que la moyenne de ceux qu’il ou elle représente. Comment peut-on après tout représenter des employés si on possède un niveau de vie qui ne ressemble en rien aux conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent ?


    Notes :

    1. http://jeunesfgtbcharleroi.wordpress.com/2012/05/03/discours-de-daniel-piron-secretaire-regional-de-la-fgtb-charleroi-1er-mai-2012/
    2. PTB-PVDA, Rood, Mouvement de Gauche, Front de Gauche Charleroi, Parti Communiste, Parti Humaniste, LCT, LCR-SAP, PSL-LSP
    3. Voir cadre .
    4. Humo 19 février 2013
    5. Het Nieuwblad 21 février 2013
    6. Sur base d’une étude électorale à la KUL en 2010
    7. https://jmeblommaert.wordpress.com/2013/03/19/waarom-geen-vakbondspartij/
  • Prenons-nous la lutte au sérieux ?

    On peut se poser la question quand on voit la manière dont les luttes sont (dés)organisée. Depuis les flash mob et Harlem Shake jusqu’aux manifestations et grèves, on ne voit pas bien l’évolution du rapport de force. Si on choisit de lutter pour gagner, alors il faut commencer par prendre la lutte au sérieux et se poser des questions sur les méthodes. Soyons clair, même les grèves les plus dure ne sont que des outils de lutte, ce qui importe pour gagner, c’est le rapport de force concret lié a un programme clair et combatif.

    Par Ben (Charleroi)

    Comme disait l’autre, si on ne lutte pas, on est certain de perdre !

    Mais même s’il est évident que le pire des scénario, c’est toujours celui où l’on ne fait rien, multiplier les actions, manifestations et grèves sans les lier entre elles par un plan d’action conséquent n’apporte pas forcément de meilleur résultat. Contrairement a ce que certain pourraient penser, cela ne va pas automatiquement renforcer le mouvement. La quantité de petites actions dispersées tend plutôt à étouffer la combativité, à évacuer la pression. Une mobilisation syndicale, ça ne doit pas servir à se défouler. Si on lutte, si on prend des risque en faisant grève, si on dépense du temps et de l’énergie pour participer aux actions et manifestations, c’est pour en retirer une victoire et appliquez nos revendications.

    Les déclarations du types ”les gens ne veulent pas bouger”, ne sont là que pour prouver que les larges masses ne sont pas encore conscientes de leur force collective et que la population a besoin de perspectives de lutte crédibles pour se mettre en mouvement.

    Pour le moment, on lutte de manière confuse et dispersée, entreprise par entreprise, secteur par secteur, région par région, même si parfois on a droit à une promenade sur Bruxelles. Chaque manifestation, action ou grève est censée se suffire à elle même et, pourtant, nous nous isolons dans nos luttes particulières alors que la plupart des travailleurs et des jeunes ont un ennemi commun: le patronat et ses laquais politiques.

    Un plan d’action ambitieux

    C’est simple, et nous l’avons déjà écrit de nombreuses fois sur ce site, dans nos tracts ou encore dans les pages de notre mensuel Lutte Socialiste, le contexte politique et économique ne laisse aucune marge de manœuvre à la concertation. Nous ne sommes plus au temps des demi-mesures : soit on accepte que le patronat et le gouvernement détruisent progressivement le niveau de vie de l’ensemble de la population et on se contente de serrer les fesses en priant pour ça s’arrête un jour, soit on remet clairement en cause le fonctionnement du système et, dans ce cas, on s’en donne les moyens. Et la mise en place d’un plan d’action ambitieux contre l’austérité et pour l’emploi est une base minimum.

    Mais celui-ci ne méritera son nom que s’il est véritablement construit dans la durée avec pour objectif de renforcer progressivement le mouvement jusqu’à ce que ce plan soit discuté démocratiquement dans chaque entreprise, chaque école, chaque quartier et nous permette enfin l’obtention d’une véritable victoire, annonciatrice des suivantes.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Sa. 27 avril. Meeting de la gauche à Charleroi
    • 1er mai: participation aux activités de premier mai
    • 16 mai : Gand. Débat consacré aux Sanctions Administratives Communales entre le bourgmestre Termont et la campagne anti-SAC TegenGas.
    • 18 mai : Anvers. Commémorations : ‘‘4 ans après la fin sanglante de la guerre civile au Sri Lanka’’.
    • 4-7 juillet. Camp d’été des Etudiants de Gauche Actifs.
    • 21-26 juillet : Ecole d’été du Comité pour une Internationale Ouvrière

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    Pourquoi j’ai rejoint le PSL

    Je n’ai jamais été intéressée par la politique auparavant, jusqu’à ce que j’entame mes études d’assistante sociale cette année. Mais j’avais toujours été sensible aux injustices. Je suis dégoutée des médias, des salaires des grands patrons, de ce système qui renforce l’exclusion et qui nous divise. Je suis fatiguée des discours racistes, etc. Comme le dit Keny Arkana, je crois que je n’en peux plus d’ « être née dans un monde où la vie est moins importante que l’économie ».

    J’ai cherché à voir plus loin, à analyser davantage les choses et j’ai entendu parler d’EGA (Étudiants de Gauche Actifs). Il m’a fallu un certain temps avant d’oser me rendre à une réunion. J’étais effrayée à l’idée de ne pas être à la hauteur étant donné mon manque d’information en la matière. J’ai finalement osé participer à l’une de leurs réunions… puis à une seconde et… à une troisième. La vérité c’est que j’ai très vite adhéré au parti parce que j’y apprends toujours plus à chaque réunion, parce que j’y affine mon opinion politique, et parce que la satisfaction d’essayer de changer les choses et de faire bouger les mentalités vaut tous les sentiments du monde.

    Le PSL m’a permis de mieux comprendre la politique en général et le système capitaliste dans lequel nous vivons. Il me permet d’acquérir une formation politique de qualité et de faire des liens entre ce que j’apprends et ce que je vois et entends dans les médias ou dans ma vie quotidienne.

    A tous les lecteurs de ce journal qui ne sont pas encore investis dans la lutte ; à tous ceux qui étouffent à l’étroit dans un système qui nous manipule : révoltez-vous et unissons-nous dans la lutte !

    Marie, étudiante, Liège.

    Si vous êtes à la recherche d’un monde meilleur, venez au Comité pour une Internationale Ouvrière et à sa section belge, le PSL ! Les discussions et réunions politiques intéressantes m’ont attiré, mais les manifestations et les visites au piquet de grève de Ford m’ont mis en contact avec les véritables lieux où les problèmes sociaux et économiques sont discutés et contestés. Cette manière de faire la politique est en contraste frappant avec ces parlementaires du statu quo.

    Jochen, Limbourg


    Week-end socialisme

    Plus de 220 personnes étaient présentes au week-end ‘‘Socialisme 2013’’ à Bruxelles les 13 et 14 avril dernier. Parmi eux, nombre de militants de Belgique et d’ailleurs au bagage politique bien rempli au côté de novices. Tous voguent à travers les étals de brochures et d’ouvrages politiques avant de commencer les discussions.

    Par Robin (Liège)

    Pas le temps de souffler, le premier meeting ‘‘Les jeunes en lutte pour leur avenir’’ commence à mon arrivée. Au menu, l’austérité en Europe du Sud, les effets catastrophiques des SAC et le sexisme sont exposés en leur accolant une critique féroce et lucide. Mon intérêt va croissant. Le ton est donné. Il y aura encore un meeting le soir sur l’alternative politique large à construire à la gauche du PS et d’Ecolo, et un autre le dimanche pour clôturer l’événement, consacré à la crise européenne et à la lutte internationale pour le socialisme.

    Pour moi, le plus gros intérêt du week-end réside cependant dans les commissions (pas moins de 19 différentes sur le week-end !). C’est la structure idéale pour aller plus en profondeur sur une thématique particulière. Ces séances en petits groupes brassent un panel très large de sujets, passant de la pertinence d’une grille d’analyse marxiste aux luttes des cheminots en passant par la menace d’Aube Dorée en Grèce. La frustration m’envahit lorsque je découvre que plusieurs commissions ont lieu en même temps et que je ne peux donc pas assister à tout… Leur principe de ‘‘conférence/débat’’ permet de poser ses questions ou de faire part de son point de vue et de son expérience sur le sujet. Les échanges sont animés et les interventions nombreuses. Mais malgré la difficulté de leur tâche, les traducteurs accomplissent un travail remarquable !

    Je me rends vite compte que je me suis pris au jeu et je commence à cerner la véritable richesse d’un tel cycle de formation. Les discussions entre camarades de longue et courte date foisonnent pendant les pauses et je m’immisce dans plusieurs d’entre elles. On parle tantôt avec humour, tantôt avec sérieux de fascisme, de sexisme, d’occupations d’usines, de socialisme démocratique, de révolution permanente et j’en passe… Certains thèmes abordés me touchent au quotidien et d’autres, plus abstraits, me paraissent encore à éclaircir mais je n’hésite pas à poser mes questions. Je ne reprends enfin conscience du temps qui passe qu’une fois le meeting de clôture terminé.

    J’étais déjà convaincu par les valeurs, l’analyse et les méthodes de mon organisation ; avec l’expérience acquise ce week-end, je réalise encore plus l’ampleur de la tâche qui nous attend mais, paradoxalement, je la trouve moins insurmontable.


    Camp d’été des Etudiants de Gauche Actifs

    Réservez déjà vos journées du 4 au 7 juillet ! Le camp des Etudiants de Gauche Actifs fait son retour, l’occasion idéale de tirer le bilan de l’année académique écoulée pour mieux préparer la rentrée. Détente, discussions politiques, barbecue, soleil (on espère…), ambiance conviviale : que demander de plus ?

    Au menu, tout un tas de discussions tous ensemble ou en petits groupes sur l’approche des marxistes révolutionnaire par rapport à l’Etat et à la répression, sur la différence entre les réformes et la révolution, sur l’économie marxiste, sur le processus de révolution et de contre-révolution en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, sur la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, sur la situation actuelle au Venezuela, sur la lutte contre l’extrême-droite, l’anti-sexisme et la défense des droits des femmes… En bref, il y aura de quoi discuter et de quoi se former ! Prenez contact dès maintenant pour vous inscrire à infoocialisme.be (le programme complet sera disponible sous peu sur www.socialisme.be.

  • Socialisme 2013 et la lutte des femmes…

    Ces dernières années, le débat sur les droits des femmes est revenu au devant de l’actualité, y compris dans les médias de masse. Il y a eu l’affaire DSK, suivie par toute une série de dénonciations de comportements sexistes, de harcèlement et d’abus commis par de ‘‘grands’’ personnages, dans presque tous les pays européens. En Irlande, la mort de Savité Halappanavar, l’année dernière, et la lutte pour le droit à l’avortement qui a suivi ont donné une nouvelle impulsion au débat concernant le droit des femmes de décider de leurs corps. En Inde, une lutte de masse a explosé contre les viols extrêmement brutaux qui sont régulièrement commis, jusqu’ici dans la plus grande impunité.

    En Belgique, le gouvernement a réagi face à la prise de conscience croissante concernant le sexisme et la discrimination des femmes par une loi sur le sexisme basée sur le recours à des Sanctions Administratives Communales. Cela est-il de nature à aider l’émancipation des femmes ? Nous en doutons fortement. La crise et la politique d’austérité touchent très fortement la grande majorité des femmes au travers de la dégressivité des allocations de chômage, des mesures concernant le système de (pré-)pension, du gel salarial, du démantèlement continuel des services publics et de l’accès aux soins de santé,…

    Lors du week-end de formation et de débat ‘‘Socialisme 2013’’, deux commissions seront consacrées à la lutte pour les droits des femmes par le biais plus spécifique de deux thèmes :

    1. Les causes de la violence contre les femmes et comment les combattre ?Samedi 13 avril, 15-17h30

    En Inde, un viol extrêmement brutal ayant entraîné la mort de la victime, un nouveau cas à la suite de tant d’autres, a déclenché une colère massive. Des centaines de milliers de femmes et d’hommes sont descendus dans les rues pour crier que cela doit cesser. Il n’y a pas qu’en Inde que les formes les plus barbares de violence contre les femmes se produisent avec une régularité d’horloge. Les femmes sont frappées aussi bien par une violence d’Etat dans des pays comme l’Iran que par une violence domestique ou en rue. Dans presque tous les conflits armés, le viol est utilisé comme arme de guerre. Au Congo, les femmes subissent systématiquement cette violence depuis déjà plus d’une décennie.

    Mais la lutte se développe en réaction, en Inde et ailleurs. Afin de remporter la victoire, il faudra toutefois aller bien plus loin que l’instauration de lois et de punitions plus sévères. Dans un pays comme la Belgique, où la discrimination légale a presque totalement été détruite, une plainte pour un viol commis dans une école secondaire est déposée chaque semaine à la police. Et combien de cas sont-ils tout simplement inconnus ? En Europe, chaque jour, sept femmes trouvent la mort des suites de la violence conjugale.

    S’agit-il d’une inévitable guerre entre les sexes ? Beaucoup de féministes partent de ce point de vue. Les marxistes, par contre, considèrent que les causes de cette violence contre les femmes résident dans l’existence d’une société de classe, de systèmes qui créent et renforcent l’inégalité de façon systématique afin de maintenir les privilèges de l’élite au pouvoir.

    L’émancipation des femmes dans les pays capitalistes développés n’est pas tombée du ciel, il a fallu mener une lutte acharnée pour parvenir à ce résultat. Ce combat n’a pas été l’œuvre exclusive des femmes : la lutte pour des salaires décents, pour de bons services publics et pour la sécurité sociale – la lutte du mouvement ouvrier – a livré une énorme et décisive contribution à la création de conditions matérielles permettant aux femmes d’accéder à une position plus favorable dans la société. Ce constat est crucial pour parvenir à une stratégie correcte dans le cadre de la lutte contre la violence contre les femmes.

    Mandy Hurel et Mirre Vercoutere, toutes deux actives dans la commission femmes du PSL, prendront la parole et défendrons un point de vue marxiste concernant la violence contre les femmes et la manière dont la lutte doit être poursuivie.

    Le débat pro-choix sur le droit à l’avortement. Dimanche 14 avril, 10-12h.

    Depuis quelques années, un mouvement qui se prétend “pro-vie” a commencé ses activités en organisant chaque année une ‘‘Marche pour la Vie’’. Derrière ces termes positifs se cachent des militants qui tiennent de réguliers piquets aux portes de divers centres d’avortement pour y intimider et y culpabiliser les femmes qui s’y rendent.

    Comment réagir ? Ce débat est toujours en cours. Faut-il ignorer ce phénomène pour ne pas leur donner d’importance ou au contraire construire un contre-mouvement ?

    Les oratrices belges qui prendront la parole dans cette commission ont toutes été impliquées dans l’action qui s’est tenue en mars dernier contre la dernière édition de cette prétendue ‘‘Marche pour la Vie’’. Toutes pensent qu’ignorer le problème n’est pas une solution car cela revient à laisser à de tels groupes réactionnaires l’opportunité de se construire.

    Mais si nous parlons en Belgique de construire un contre-mouvement contre les piquets “pro-vie” aux centres d’avortement avant que ce phénomène ne prenne un caractère plus large, la lutte pour obtenir le droit à l’avortement est toujours en cours en Irlande. Une participante active à ce combat, Aine Nic Liam prendra la parole sur cette question. Aine est membre du Socialist Party, le parti-frère du PSL en Irlande.

    Orateurs: Aurore De Keyzer (représentante de JocF), Marita De Neubourg (Rood-Gand, impliquée dans la construction d’un comité de quartier contre les piquets pro-vie au centre d’avortement à Gand), Aine Nic Liam (Socialist Party Irlande, active dans le mouvement pour le droit à l’avortement), Aïsha Paulis (responsable de la Commission Femmes du PSL) et enfin une représentante de la Commission Femmes de la FGTB-Bruxelles.

  • Ni SACcage ni GASpillage : Contre la répression de la jeunesse en lutte et l’austérité communale !

    Les Sanctions Administratives Communales (SAC, GAS côté néerlandophone) furent créées en 1999 dans l’idée de désengorger les tribunaux en donnant la possibilité de faire sanctionner par les communes un panel d’infractions (injures, dépôt de poubelles abusifs,…). Alors que 2012 se termine comme une année socialement noire (records de faillites, record de licenciements collectifs) les SAC apparaissent comme étant l’outil des communes pour réprimer tant les mouvements sociaux que la jeunesse. Les 145 arrêtés de la manifestation contre le ‘‘banquet des riches’’ en octobre dernier en sont les meilleurs exemples.

    par Clement (Bruxelles). Article paru dans l’édition de mars de Lutte Socialiste

    Avec un chômage des jeunes dépassant les 32% en région bruxelloise et 2/3 des jeunes qui pensent que leur avenir est bouché, il y a matière pour une contestation grandissante, un ‘‘cocktail explosif’’ même (Le Vif, 9/01/2013, Johan Van Overtveldt). Dans ce contexte de crise économique et de chute vertigineuse de confiance envers le système politique et ses partis traditionnels, les autorités se tournent de plus en plus vers la répression.

    Ainsi, des huissiers ont forcé les piquets des sous-traitants de Ford Genk, la police a été envoyée contre les métallos à Namur d’abord, puis à Strasbourg (à tel point qu’un jeune métallo, John David, a perdu l’usage d’un œil). A côté de cela, le recours aux Sanctions Administratives Communales se développe, comme en juin dernier contre des manifestants antifascistes qui protestaient contre une manifestation du Parti Populaire et du groupuscule néonazi Nation ou contre encore contre les opposants au ‘‘banquet des riches’’ en octobre dernier.

    Il ne faut pas s’y tromper, ces exemples répressifs ne sont pas le fait de policiers isolés ou de commissaires zélés, ce ne sont pas des ‘‘bavures policières’’. La politique du chiffre et des quotas, les ordres d’arrestations, les règlements d’utilisation des matraques et des gaz lacrymogènes, la mise en place des SAC,… sont des décisions avant tout politiques, elles illustrent des volontés qui le sont tout autant. Les bavures policières ne se produisent que parce que les responsables politiques laissent l’espace pour que cela soit possible. D’ailleurs, les SAC ne sont qu’appliquées par la police, le contenu des infractions sanctionnables par les SAC sont décidées au conseil communal. Riposter à cette attaque politique exige une réponse politique.

    La répression, la sœur jumelle de l’austérité

    Mais cette répression via les SAC ne sert pas seulement à faire taire les mouvements de contestation. Elle cherche aussi à bloquer la liberté d’expression de ceux qui cherchent à construire une alternative, comme le montre l’arrestation de nos camarades l’an dernier àç Liège, pour avoir simplement distribué des tracts et vendu des exemplaires de notre mensuel, Lutte Socialiste.

    De même (et plus particulièrement en Flandre), les SAC sont les instruments d’encadrement de la jeunesse, un moyen pour leur montrer qui commande et leur enfoncer dans le crâne qu’il ne faut surtout pas sortir du rang : c’est l’interdiction de ramasser des confettis à terre au carnaval de Deinze par exemple ou encore l’interdiction de lancer des boules de neige à Anvers.

    Alors que les subventions allouées aux associations culturelles sont régulièrement menacées (comme la réduction des subventions pour le théâtre en novembre dernier) et que le prix d’une activité sportive représente un coût non négligeable, ceux touchés par ces faits, les jeunes, sont également priés de se taire, de ne pas manifester et de ne pas s’amuser dans la rue.

    Ne nous regarde pas, rejoins nous !

    Face à la machine étatique, un individu isolé ne peut pas grand chose, il est donc nécessaire de s’organiser pour pouvoir remporter des victoires et défendre les droits acquis au prix de dures luttes dans le passé (le droit de manifester, la liberté d’expression et de circulation,…). Dans cette optique les Etudiants de Gauche Actifs et le PSL se mobilisent et participent aux campagnes TegenGAS (côté néerlandophone) et dans le cadre de la campagne StopRepression des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes (côté francophone).

    Ces campagnes ont déjà enregistré certaines réussites : les manifestations des 18 janvier et du 28 novembre à Bruxelles, celle du 26 novembre à Gand, le meeting sur cette question d’EGA Secondaire le 23 février (où des étudiants de 6 écoles secondaires étaient présents), le meeting et la soirée Stop Répression à Liège le 22 février, et surtout l’abandon des amendes envers les mineurs présents à l’action du banquet des riches. Ces premiers résultats représentent un pas en avant, mais cela reste insuffisant. Il faut que la contestation gagne en ampleur et s’organise plus encore autour de ces campagnes.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Sa. et di. 13-14 avril. Week-end "Socialisme 2013".
    • Sa. 27 avril. Meeting de la gauche à Charleroi
    • 1er mai: participation aux activités de premier mai
    • 4-7 juillet. Camp d’été d’EGA

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    Socialisme 2013

    Un rendez-vous unique pour les syndicalistes, les activistes, les marxistes et autres résistants anticapitalistes

    Socialisme 2013, c’est un événement politique majeur, un passionnant week-end de formation, de discussions politiques et de débats. Alors que de plus en plus de responsables syndicaux parlent de la nécessité d’un prolongement politique pour les revendications du mouvement ouvrier, nous aurons le plaisir d’accueillir Daniel Piron (secrétaire général de la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut) et Felipe Van Keirsbilck (secrétaire général de la centrale des employés de la CSC).

    Le fil rouge de l’événement sera le retour sur les luttes les plus importantes de la période écoulée et l’analyse de ces luttes, afin d’être mieux préparés pour les batailles à venir. Dans la programmation de la journée, une attention toute particulière est donc accordée à la lutte sociale, avec notamment une commission qui abordera plus en détail la revendication de la nationalisation sous contrôle ouvrier, ainsi que la lutte des cheminots, à laquelle une journée entière sera consacrée. Nous reviendrons également en profondeur sur les mobilisations de la jeunesse, que ce soit contre les amendes SAC ou encore dans le cadre du combat antifasciste. D’importantes leçons des luttes internationales seront encore passées en revue, avec une commission consacrée aux révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et un autre concernant le réveil de la classe ouvrière en Afrique du Sud.

    Au-delà de ces exemples concrets, les occasions ne manqueront pas pour affiner la compréhension théorique du marxisme et la formation. S’indigner contre le système, c’est déjà un bon début, mais il est crucial de dépasser ce stade pour comprendre ce qui est fondamentalement problématique et comment concentrer son énergie de la manière la plus efficace. En tant que marxistes, nous ne restons pas sur le côté pour regarder les événements se produire et en discuter, nous nous formons nous-mêmes – par l’action et par la discussion – pour être plus forts dans l’indispensable lutte pour une alternative au capitalisme : une société socialiste démocratique.

    Un des points culminants du week-end sera à n’en pas douter la journée du dimanche, où il sera possible de passer toute la journée en compagnie de cheminots au cours d’une commission spécifique avec des orateurs de Grande-Bretagne, de France, des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique. L’appel à la collaboration internationale et à la tenue d’actions coordonnées pourra ainsi être concrètement discuté en tenant compte des différentes réalités de terrain. L’un des participants est Alex Gordon, ancien président du syndicat britannique des transports (RMT), un poids lourd syndical intimement convaincu que la lutte doit être menée sur le lieu de travail mais aussi sur le plan politique. Alex Gordon était l’un des candidats de l’alliance de socialistes et de syndicalistes (TUSC, Trade Union & Socialist Coalition) qui a déposé des listes aux dernières élections britanniques.

    Enfin, précisons que ‘‘Socialisme 2013’’ n’est pas un de ces événements ‘‘politiques’’ où il n’est possible que d’être spectateur en écoutant religieusement de prétendus experts, la parole est autant que possible laissée aux participants afin que chacun puisse enrichir l’échange d’idées et d’expériences. Beaucoup de temps est dégagé pour les interventions de la salle, et la formule des commissions est idéale pour cela. Ce week-end sera aussi l’occasion de remplir sa bibliothèque d’ouvrages politiques et de discuter de façon plus informelle avec des militants issus de tout le pays. Mais ‘‘Socialisme 2013’’ ne pourra être une réelle réussite qu’avec votre présence ! Inscrivez-vous vite !

    Socialisme 2013 aura lieu à Bruxelles, au centre De Kriekelaar (rue Gallait n°86, 1030 Schaerbeek). Une garderie est également organisée. Plus d’infos : info@socialisme.be – 02/345.61.81. Prévente : le week-end entier 10 € pour les étudiants et les chômeurs, 15 € pour les salariés – une journée : 6 € pour les étudiants et les chômeurs, 8 € pour les salariés (n° de compte 001-2260393-78).


    Soutenez les médias marxistes !

    Qui se fie encore aux médias traditionnels ? Vous aussi vous avez envie de balancer votre journal ou votre télévision par la fenêtre en voyant comment sont traités nos actions, nos grèves et nos manifestations ? Vous n’êtes pas seul. Les médias dominants livrent le message de leurs maîtres du monde des grandes entreprises. Le grand capital s’est construit un véritable monopole sur le ‘‘marché de l’information’’. Le mouvement social a besoin de ses propres médias pour développer ses positions et les rendre accessibles au plus grand nombre, et c’est dans ce cadre que se place ce mensuel et notre site www.socialisme.be.

    Nous voulons renforcer le soutien et la diffusion de nos médias anticapitalistes et socialistes. Dans ce cadre, comme chaque année, nous lançons la campagne des vœux de mai, destinée à récolter du soutien financier avec de petits encarts à insérer dans notre édition de mai, qui sera vendues aux activités syndicales du 1er mai partout en Belgique. Ces messages peuvent venir de centrales ou de délégations syndicales, d’organisations politiques, de particuliers, de sympathisants,… Pour une contribution de 12 à 200 euros, vous ‘‘achetez’’ ainsi un espace dans nos pages afin de faire passer un message de solidarité. Tous les vœux de mai doivent être envoyés pour le 15 avril, pour permettre de disposer du temps nécessaire à la production de notre journal.

    Nous sommes en outre impliqués dans une campagne de 6 semaines visant à avoir 100 nouveaux abonnements. Comme expliqué dans l’édition précédente de ce journal, nous avons lancé une formule d’abonnements d’essai à 5 ou 10 euros. Au moment d’imprimer ce journal, en trois semaines de campagne, nous en étions à plus de 40 abonnements supplémentaires. Notre objectif de 100 sera très certainement atteint à l’occasion de notre week-end ‘‘Socialisme 2013’’. Ces abonnements sont réalisés auprès de nos membres et sympathisants, mais également lors de diverses activités telles que la manifestation syndicale du 14 mars dernier, où nous avons vendu 76 journaux, et obtenus 7 abonnements.

    Nous dépendons intégralement de votre soutien en tant que lecteur. Nous ne pouvons bien évidemment compter sur aucun riche sponsors, ceux-là, qui constituent le 1% le plus riche, possèdent déjà 99% des médias. Nous comptons sur le soutien des 99% de la population qui n’ont pas d’intérêt au maintien de ce système pour développer nos moyens médiatiques. La recherche de réponses face à la crise capitaliste et d’analyses alternative ne va faire qu’augmenter, et nous voulons faire face à ce défi. N’hésitez pas et soutenez vous aussi nos médias ! Vous pouvez bien sûr consulter notre site internet mais aussi vous abonner à ce mensuel, pour 5 euros pour trois mois ou, pourquoi pas, directement par un ordre permanent bancaire mensuel de 2 euros minimum.

    Plus d’infos

    • Vœux de mai : www.socialisme.be/psl/vdm
    • Abonnements : www.socialisme.be/psl/as

    N° de compte: BE48 0013 9075 9627 de Socialist Press.

  • Réorienter la lutte pour sauver l’acier liégeois et l’emploi

    ArcelorMittal

    Le 7 décembre 2011, la population liégeoise se réunissait dans le centre ville pour soutenir les travailleurs d’ArcelorMittal. Ils étaient plusieurs dizaines de milliers à manifester aux cotés des métallos contre le sort qui leur a été alloué par la politique patronale. Depuis lors, aucune action n’avait été organisée à Liège pour sensibiliser la population au sort des travailleurs et l’impliquer dans la lutte.

    par Daphnée (Liège)

    Après des manifestations à Namur, Strasbourg et Bruxelles, les métallos sont ce 30 mars dans les rues de Liège au côté de travailleurs d’autres secteurs lors de la Marche pour l’emploi organisée en front commun syndical sous le mot d’ordre : ‘‘Combattons la logique capitaliste !’’ C’est l’occasion d’enfin impliquer la population locale dans la lutte des métallos liégeois. Ce combat ne leur est pas singulier, leurs camarades de Ford, de Caterpillar, de Duferco, de Meister et d’autres entreprises font eux aussi face aux conséquences néfastes de la logique patronale. La lutte doit désormais devenir le quotidien de tous les travailleurs, avec ou sans emploi, à Liège et ailleurs. Quand toute la collectivité est touchée, c’est unie qu’elle doit lutter.

    Quels moyens d’action ?

    Cette manifestation du 30 peut constituer un nouveau départ pour restimuler la motivation des travailleurs vers une réelle victoire, avec le soutien actif de la population. En mars, la délégation avait organisé le blocage de la frontière à Visé et Aachen. Un des responsables syndicaux a déclaré à cette occasion à l’agence Belga : “On a marqué le coup! C’était une action importante pour sensibiliser les automobilistes aux enjeux de la fermeture d’un certain nombre de sites sidérurgiques liégeois.” Est-ce vraiment le meilleur moyen de gagner le soutien de la collectivité ? Pourquoi ne pas profiter du 30 et d’autres actions ou réunion pour distribuer largement des affiches de solidarité, des tracts à distribuer autour de soi,… ?

    Une large partie de la population est favorable à la nationalisation pour sauver l’emploi. Mais les politiques se concentrent encore et toujours sur la recherche d’un repreneur… alors que Mittal, lui, refuse de céder l’outil ! Mobilisons cette force au côté des métallos, qui ne doivent pas sentir qu’ils luttent seuls. C’est de l’emploi et de l’économie de toute une région dont il s’agit ici.

    Il faut être audacieux dans cette lutte, c’est la seule manière de contrer la démoralisation qui s’installe progressivement. A Namur, le 20 mars dernier, seuls 500 travailleurs étaient présents pour manifester. Beaucoup ne voient pas quelle est la stratégie actuellement suivie, il faut de toute urgence en rediscuter collectivement, en assemblées générales, avec prise de parole des travailleurs également et pas uniquement du sommet de la délégation. Les travailleurs ont leur mot à dire sur leur combat, ils doivent être acteurs de leur propre lutte. Pourquoi ne pas commencer par des assemblées générales démocratiques au sein des différents sites, pour finir vers une assemblée de tous les travailleurs, pour ainsi prendre le temps d’évaluer sérieusement ces 15 derniers mois et de fixer des objectifs clairs pour la suite, tant en terme de revendications que de méthodes d’action ?

    Il nous semble que l’occupation des sites serait un bon moyen d’assurer de disposer de quartiers généraux permanents où discuter de ces éléments, tout en constituant un excellent premier pas vers la nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle et la gestion des travailleurs, avec expropriations sans rachat ni indemnités.

    Le bassin sidérurgique liégeois ne s’est pas construit avec la sueur du front de Mittal ! Les travailleurs pourraient ainsi donner l’exemple à d’autres entreprises qui subissent ou qui subiront les attaques de la dictature des marchés, et ainsi ouvrir une voie dans la lutte contre le capitalisme.

  • Liberté d'expression et unité au sein du mouvement étudiant Montois

    Réponse à l’interdiction de distribution de tract

    Il y a quelques semaines, une plateforme montoise en faveur d’un enseignement de qualité pour tous a été lancée. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et le Parti Socialiste de Lutte (PSL) participent à cette plateforme, également composée de Comac, des jeunes FGTB, des jeunes CSC, d’ECOLO-J, ainsi que des JAC, de la JOC et de la FEF, qui ont rejoint dernièrement (j’espère n’oublier personne, je me base sur ceux que j’ai vu au moins une fois en réunion). Malheureusement, des atteintes à la liberté d’expression se sont récemment manifestées au sein de l’initiative. Nous nous devons de les expliquer et de les dénoncer.

    Par Ben

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    C’est avec une grande satisfaction que nous publions ci-dessous la réaction de Comac à cet article. Nous considérons que c’est un grand pas en avant vers l’unité véritable du mouvement étudiant. Entre partenaires de lutte, il est parfois difficile de trouver des accords, c’est bien normal, et il est malheureux que nous en soyons arrivé à devoir écrire cet article pour faire changer d’avis certains partenaires de la plateforme. Nous espérons toutefois que cette polémique ne sera pas vue comme un frein à notre collaboration, que ce soit dans cette plateforme ou dans d’autre à l’avenir. Comme expliqué dans notre article, l’unité d’un mouvement ne peut se construire que dans le respect de la diversité de celui-ci. C’est une leçon que nous aurons apprise ensemble et nous en sortons plus fort. Nous profitons également de cette fin heureuse pour réitérer notre souhait d’apporter toute notre aide et notre soutien à Comac dans sa lutte pour défendre son droit a la liberté d’expression sur le campus de l’Umons.

    Voila l’E-mail que Comac nous a envoyé:

    Bonjour,

    Je viens de prendre connaissance de l’article concernant la plateforme à Mons et, par la même occasion, du contenu de la discussion sur le travail politique lors de l’action.

    Je tiens à m’excuser au nom de la direction nationale de Comac pour les positions défendues par mes camarades au niveau local à ce sujet. Nous les avons contacté pour en discuter et remédier au problème qui se pose, afin que toutes les organisations de la plateforme puissent effectivement diffuser leur point de vue aux étudiants.

    Aurélie Decoene

    Présidente de Comac
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    Au sein du mouvement étudiant, ce n’est pas la première fois que l’on essaie de nous empêcher de diffuser nos idées. Comac et la FEF ont plusieurs fois tenté cela, brisant de fait l’unité du mouvement. Signalons d’ores et déjà que le Conseil Etudiant de Gand (GSR), l’un des principaux initiateurs de la campagne en faveur de l’organisation de manifestations le 28 mars, a invité les organisations participantes aux plateformes flamandes à ne pas hésiter à apporter tout leur matériel : « Nous appelons les associations à autant que possible apporter leurs drapeaux, rubans,… à la manifestation. C’est ainsi que la diversité des personnes présentes s’exprime le mieux. ».

    Une initiative intéressante dans la lutte pour le refinancement de l’enseignement

    Avec EGA et le PSL, nous étions très enthousiastes à l’idée que se constitue une plateforme en faveur d’un enseignement public de qualité, accessible à tous. Cette revendication ainsi que celle du refinancement public de l’enseignement à hauteur de 7% du PIB figurent dans notre programme depuis bien longtemps et nous avons déjà organisé de nombreuses manifestations et participé à de nombreuses plateformes à ce sujet par le passé. Nous ne pouvions donc que nous réjouir à l’idée que des cercles étudiants, des syndicats et des organisations aux programmes et sensibilités politiques parfois fort différentes se fédèrent sur base de cette revendication. Cela ne peut que renforcer le mouvement étudiant, son unité autour de cette revendication étant clairement un premier pas important sur le chemin de la lutte pour un refinancement.

    Nous nous sommes donc engagés à participer à cette plateforme en y mettant les forces dont nous disposons sur Mons.

    Malgré les cafouillages, notre volonté est de participer à cette plateforme

    Nous avons participé aux diverses réunions de la plateforme et nous y avons constaté certains cafouillages ou zones d’ombre, comme par exemple dans l’explication que la représentante de Comac nous a donnée sur l’origine de la plateforme.

    D’une plateforme lancée par Comac, elle est devenue une plateforme nationale de la VVS/FEF qui s’est déclinée localement et finalement elle nous a expliqué lors d’une autre réunion qu’elle s’était trompée et que la plateforme nationale est un regroupement de représentant de plateformes locales. Nous ne nous en sommes pas ému pour autant.

    Qu’elle nous dise qu’elle a récemment participé à une réunion de cette plateforme nationale comme représentante de la plateforme de Mons alors que les organisations composant cette plateforme n’étaient pas au courant, nous le considérons comme un peu plus problématique et relevant d’un manque d’honnêteté et de démocratie. Mais nous ne nous somme pas fâchés pour autant, puisque nous aurions quand même voté pour qu’elle nous représente à cette réunion, si elle nous l’avait demandé.

    Que la plateforme de Mons soit utilisée pour populariser l’enquête que Comac a effectué auprès des étudiants, alors que dans d’autres universités Comac l’a présentée en son nom propre, nous l’avons également laissé passer. Que Comac propose que les différentes composantes de la plateforme ne prennent pas la parole lors de la manifestation afin de laisser la parole aux ”étudiants” – des membres de Comac, par hasard – accompagnés de l’un ou l’autre pour parler au nom de la plateforme, nous l’avons de nouveau laissé passer.

    Ce ne sont là que quelques exemples. Si nous avons accepté toutes ces petites man?uvres, c’est que nous pensons que l’existence de discussions, d’actions et de manifestations en faveur d’un refinancement de l’enseignement sont tellement bénéfiques au mouvement étudiant que nous pouvions fermer les yeux sur ces quelques zones d’ombres.

    La seule chose à laquelle nous tenons comme à la prunelle de nos yeux, c’est que dans tout ce bazar, et en respect vis-à-vis des positions communes de la plateforme, chaque organisation dispose tout de même de sa pleine liberté d’expression. Ce qui implique le droit de discuter, y compris par la distribution de tracts, par l’expression de sa liberté de presse en proposant un journal ou par toute autre forme de liberté politique démocratique.

    Nous sommes donc très choqués par la volonté de la plateforme d’interdire la distribution de tracts ou autre lors de la manifestation du 28 mars. C’est pour nous une grave atteinte à la liberté d’expression. En tant que socialistes de lutte, nous nous battons pour une société qui sera plus démocratique que celle où nous vivons actuellement, pas pour l’inverse. Tuer dans l’?uf le débat d’idées ne nous semble pas un bon moyen d’y parvenir.

    L’unité, oui, mais comment ?

    Le principal argument qui nous a été donné est celui de l’unité, je cite le PV de la réunion : « Nous avons pris cette décision car nous trouvons important de défendre l’unité du mouvement étudiant. C’est un mouvement que l’on veut porter encore longtemps, la manifestation du 28 n’est qu’un premier pas, c’est pour ça qu’il faut être cohérent. On organise cette manifestation pour défendre des revendications nationales en faveur des étudiants et pas pour vendre nos organisations aux étudiants. »

    Pour nous, l’unité sans liberté d’expression n’a d’unitaire que le nom, c’est une unité de façade, purement abstraite, comme un couvercle que l’on met sur les différentes sensibilités politiques et, qui comme pour la marmite qui bout, est prêt à exploser à n’importe quel moment. C’est à proprement parler une mascarade. Nous refusons cette fausse unité, hypocrite, pour lui préférer une unité véritable, c’est à dire concrète. Une unité qui se base sur le respect mutuel et l’action commune.

    Nous pensons que l’unité se construit patiemment à travers la discussion et le dialogue. C’est apprendre à accepter les divergences d’opinion tout en travaillant ensemble sur base de ce qui nous rassemble et sur base d’objectifs communs. Nous ne considérons pas les différentes sensibilités politiques présentes dans le mouvement étudiant comme un problème, mais comme une richesse nous permettant d’aiguiser nos arguments et nos méthodes en faveur d’une amélioration de la situation dans l’enseignement. Selon nous, les étudiants sont parfaitement capables de faire la différence entre les positions communes de la plateforme et les positions particulières des organisations.

    Le double discours de Comac-Mons sur la liberté d’expression

    Depuis quelques semaines, les membres de Comac rencontrent des obstacles à la tenue de leurs actions sur le campus de l’Umons. Vous trouverez ici l’article qu’ils ont écrit à ce propos, intitulé Liberté d’expression en danger à l’Université de Mons ? EGA et le PSL apportent tout leur soutien aux membres de Comac vis-à-vis de leur droit à la liberté d’expression et sont prêts à s’engager dans toutes les actions que Comac jugera bon d’organiser afin de défendre ce droit.

    Au vu des positions publiques de Comac en faveur de la liberté d’expression, nous ne comprenons pas pourquoi ceux-ci veulent freiner la liberté d’expression au sein de la plateforme montoise pour un refinancement public de l’enseignement en interdisant aux organisations participantes de distribuer des tracts ou de vendre leur presse lors de la manifestation organisée ce jeudi 28 mars. Bien que nous soyons habitués à l’attitude de Comac de vouloir imposer son point de vue de haut en bas, nous tenons à manifester notre incompréhension vis-à-vis de l’attitude contradictoire de ses représentants, qui changent de positions en fonction de leurs propres intérêts au cours du même mois.

    En guise de réponse aux arguments qui nous ont été opposé lorsque nous avons voulu défendre notre droit à la liberté d’expression, nous n’avons qu’à reprendre les arguments de Comac lui-même.

    Leur article commence par une citation de Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. » Nous n’espérons pas que Comac se batte jusqu’à la mort pour défendre notre droit à distribuer des tracts. Mais nous pensons tout de même que le minimum serait d’accepter soi-même ce droit à la liberté d’expression pour tous.

    La représentante de Comac a justifié sa position en nous disant que si tout le monde distribuait des tracts, cela dérangerait les étudiants. Nous avons pourtant pour tradition de distribuer des tracts et de vendre notre journal en manifestation, sans que l’on ne rencontre le moindre incident, pour paraphraser l’article de Comac ; ces activités « ont toujours été organisées sans encombres et dans le respect du débat démocratique. »

    Et tout comme il explique que « Comac n’a jamais rencontré de problèmes dans sa distribution de flyers, de réservation de locaux pour organiser des activités ou d’appels en auditoire pour faire la promotion de ses actions », nous n’avons nous non plus jamais rencontré de problème dans nos propre distribution de tract ou vente de presse.

    Nous sommes d’ailleurs d’autant plus étonnés d’entendre que nous pourrions déranger les étudiants lorsqu’on lit dans leur article en réponse aux pressions qu’ils subissent que « Plusieurs raisons sont avancées pour nous empêcher de nous exprimer. Premièrement, certains étudiants ont soudainement été dérangés par des appels de Comac dans les auditoires. Pour un étudiant qui se plaint d’être dérangé, combien d’autres qui nous expriment leur soutien ou trouvent positif de voir des jeunes engagés de gauche ? Si tout ce qui dérange quelqu’un devenait interdit, on sombrerait rapidement dans des pages noires de l’Histoire qu’on aimerait oublier aujourd’hui. De plus en plus, la tentation du repli sur soi et du rejet des avis différents font surface dans l’opinion publique, comme le montrent les récentes déclarations du bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever. »

    Nous disons la même chose : pour un étudiant qui se sentirait dérangé par notre tract, combien d’autres qui nous expriment leur soutien ?

    Je profite du fait que Comac parle des pages noires de l’histoire pour citer Trotsky qui, avant-guerre, a défendu l’idée d’une lutte unitaire contre la montée du fascisme en Allemagne. La formule qu’il utilisait pour construire un Front unique contre le Fascisme était « marcher séparément, frapper ensemble ».

    Cette formule synthétise très bien notre vision de l’unité : accepter nos divergences pour permettre la lutte contre un ennemi commun. Si la comparaison est osée, aujourd’hui, l’ennemi des étudiants, c’est le manque de financement de l’enseignement, son accessibilité difficile pour certaines couches de la population et sa logique de fonctionnement de plus en plus privée. Nous avons le devoir de construire une lutte massive contre cet ennemi avec tous ceux qui le souhaitent. Pour cela, le respect de l’identité de chaque organisation nous semble être la condition première à un accord pour travailler ensemble.

    Toujours dans le même article, « Pour Comac, la neutralité, c’est le respect du pluralisme politique ». Dans ce cas, pourquoi vouloir freiner le pluralisme au sein de la plateforme ? Ensuite : « Rappelons que les droits fondamentaux de liberté d’association et d’expression de tout citoyen impliquent que ceux-ci n’ont pas à répondre de leur affiliation politique devant aucune autorité académique. » Nous sommes tout à fait d’accord, mais dans ce cas, c’est aussi valable pour les « autorités » de la plateforme.

    Puis, « Elisa Munoz Gomez, responsable de Comac-Mons, ‘La neutralité politique, c’est le respect du pluralisme et la promotion du débat démocratique. La neutralité ce n’est certainement pas le cantonnement à la pensée unique. A partir du moment où les partis politiques font partie intégrante de la scène sociétale, interdire les mouvements de jeunes de ces partis n’a rien de neutre. Il est évident que c’est plus le profil de Comac de lutter contre toutes les injustices, y compris à l’université, qui dérange en plus haut lieu. Combien d’universités n’ont pas dans leur histoire abriter des dissidents politiques traqués et poursuivis pour délit d’opinion? Lieu symbolique historiquement en dehors des interférences policières, l’Université de Mons accepterait-elle d’être aujourd’hui le point de départ d’une police politique faite d’étudiants ? Si nous commençons là, où en serons-nous dans quelques mois?’

    Dans ce cas, pourquoi vouloir établir une pensée unique au sein de la plateforme ? Ne pourrions-nous pas « respecter le pluralisme et promouvoir le débat démocratique » ? Il nous semble évident que Comac veut interdire aux étudiants la discussion avec EGA et le PSL. Dans son conflit avec l’Umons, Comac pose la question suivante : « L’Umons freine-t-elle Comac pour le respect de la neutralité ou pour éviter les débats d’idées ? » A notre tour de leur poser la même question : Comac freine-t-il EGA et le PSL pour le respect de la neutralité ou pour éviter le débat d’idées ? Alors que Comac est censé se battre contre toutes les injustices, accepterait-il de devenir « le point de départ d’une police politique faite d’étudiants ? »

    Que va faire Comac lors de la manifestation du 28 ? Va-t-il faire comme pour leur bloc lors de la manifestation anti-NSV du 7 mars dernier à Louvain et constituer un service d’ordre afin d’intimider ceux qui distribuerons des tracts aux étudiants et discuteront avec eux ? Ou menaceront-t-il physiquement EGA comme cela été le cas lors de la dernière action de la FEF à Bruxelles ? Est-ce cela votre version de l’unité ? Pensez-vous vraiment que l’on va construire un large mouvement étudiant en interdisant le débat d’idée ?

    Vous répondez à l’université de Mons comme ceci : « Le recteur de l’Umons, Calogero Conti, considère que Comac semble oublier le règlement. Comac considère que le recteur semble oublier la Constitution et la déclaration universelle des Droits de l’Homme. Entre les deux règles, il n’est pas difficile de déterminer celle qui prévaut. Le problème du règlement de l’Umons est qu’il prête à toutes sortes d’interprétations. Après Comac, qui sera la prochaine cible ? » Deux semaines auraient-elles suffi pour que Comac oublie la constitution et les droits de l’homme ? Après EGA et le PSL, qui sera la prochaine cible ?

    L’hypocrisie d’Ecolo-J

    Le représentant d’Ecolo-J a été également particulièrement malhonnête lors de la réunion. Son premier argument a été que si chacun distribue des tracts « ce serait un gaspillage de papier ». Signalons qu’il y a de fortes chances pour qu’Ecolo ait distribué plus de tracts lors des dernières élections communales que le PSL et EGA depuis plusieurs années sur Mons. Ensuite, il est peut-être moins nécessaire pour Ecolo de distribuer des tracts de par leur visibilité dans les médias traditionnels. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas cette chance. Notre seul moyen d’expression, c’est notre travail militant, les discussions que nous menons, les tracts que nous distribuons, les journaux que nous vendons. Nous interdire cela, c’est donc tuer notre seul moyen d’expression.

    Ecolo-J s’est ensuite rangé derrière l’argument de « l’intérêt de la plateforme ». Il ne nous semble pourtant pas que ce soit la tradition d’un parti qui se dit démocratique d’interdire la liberté d’expression à ses partenaires de coalition à la région que sont le PS ou le CDH. Ecolo brimerait-il la liberté d’expression quand cela l’arrange ? Est-ce la raison pour laquelle Bernard Wesphael en est sorti ?

    Le représentant d’Ecolo a ensuite parfaitement démontré que l’unité au sein de la plateforme n’est qu’une façade lorsqu’il a commencé à sortir du contexte de la discussion sur la liberté de tractage en expliquant sa frustration à l’égard du PSL suite à la manifestation anti-nucléaire du 10 Mars dernier. Il a expliqué que nous n’avions rien à faire dans une telle manifestation puisque nous sommes pour la nationalisation du secteur de l’énergie.

    Cette critique, qui n’avait rien à voir au sein de la plateforme sur la question de l’enseignement, peut être retournée à Ecolo puisque contrairement à eux, nous n’avons pas voté pour la prolongation des centrales nucléaires. Sur ce sujet précis, nous savons qu’Ecolo aurait préféré ne pas devoir voter cela grâce au fait que malgré l’accord de coalition, le parti a gardé sa liberté d’expression. Nous demandons la même chose : notre droit à expliquer nos positions politiques, sous quelque forme que ce soit. Et sur ce sujet, contrairement à Ecolo qui vote pour la prolongation sans apporter de solution alternative réelle a la question du nucléaire, nous défendons que la nationalisation du secteur de l’énergie (et donc des centrales nucléaires également), tout en réduisant les risques liés à la logique de fonctionnement privé des centrales nucléaires, nous donnerait les moyens financiers pour investir massivement dans des sources d’énergie alternative. Nous avons reçu un très bon accueil pour cette idée durant la manifestation, qu’en est-il d’Ecolo ?

    En guise de conclusion

    Contrairement à ce qui a été écrit dans le PV de la réunion, nous ne nous considérons pas comme étant en dehors de la plateforme en faveur d’un enseignement de qualité, accessible à tous et organisé publiquement.

    Nous résisterons à chaque vote qui bafoue les droits démocratiques acquis par le mouvement ouvrier depuis plus d’un siècle. La constitution et les droits de l’homme dépassent de loin la légitimité du vote qui nous a été imposé par les présents à cette réunion. Sur ceux-ci, trois sont membre de Comac, la FEF et les JAC venaient pour la première fois à une réunion de la plateforme, les jeunes FGTB et la JOC étaient absents lors du vote et le représentant de l’ORE qui était présent ne veux même pas faire partie de la plateforme.

    Nous nous considérons donc toujours comme participants à cette plateforme, comme c’est d’ailleurs le cas dans les autres villes universitaires, et ce malgré le fait que notre logo ait été retiré des tracts et des affiches. Nous mobiliserons pour que la manifestation du 28 soit une réussite et nous espérons honnêtement que ce ne sera que le début d’un mouvement étudiant en reconstruction.

    Comme Comac qui espère « que face au débat actuel, les autorités académiques prendront le parti de la liberté d’expression et non la sombre voie de la censure », nous espérons également que les diverses composantes de la plateforme montoise pour un enseignement de qualité ‘prendront le parti de la liberté d’expression et non la sombre voie de la censure’.

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