Tag: Belgique

  • Patronat et gouvernement veulent nous bouffer tout crus! D’abord nos pensions, ensuite nos salaries

    Patronat et gouvernement veulent nous bouffer tout crus!

    A peine le Pacte des Générations était-il voté que la Banque Nationale annonçait la nécessité d’un nouveau pacte. Cette fois, ce ne sont plus nos retraites qui sont visées mais nos salaires. La Banque Nationale prétend que les salaires horaires devraient augmenter de 5,1% au cours des exercices 2006 et 2007, tandis que la FEB évoque un handicap salarial de 10% par rapport aux pays voisins.

    Els Deschoemacker

    Cette hypothèse est totalement exclue par les syndicats.. “Ce handicap de 10% n’existe pas”, déclare Cortebeeck. Les chiffres de l’Institut Allemand pour l’Economie montrent que les coûts salariaux horaires dans l’industrie belge sont plus bas qu’en Allemagne. De plus, déclare la CSC, il faut encore voir dans quelle mesure ces prévisions salariales se réaliseront d’ici la fin de l’année.

    Mais quand bien même ce handicap existerait-il, quelles en sont les causes? L’augmentation du prix des produits pétroliers joue un rôle en la matière, mais aussi les sévères mesures de modération salariale que les travailleurs allemands, pour ne citer qu’eux, ont dû encaisser. La CSC estime que si nous entrons dans cette logique en Belgique, nous entrerons dans une spirale régressive dont les travailleurs seront les victimes. Au cours des dix dernières années, le pouvoir d’achat des travailleurs a déjà baissé de plus de 2%.

    Peut-on, dès lors, insinuer que les profits des entreprises sont en danger? LA FEB et d’autres organisations d’employeurs hurlent au loup. La compétitivité de nos entreprises serait mise à mal à cause du niveau de nos salaires. Mais de qui se moquet-on?

    En 2005, les profits des banques ont doublé par rapport à 1999! En 2004, les bénéfices des entreprises hors secteur financier étaient de 26 milliards d’euros. “Et cela fait 20 ans qu’on n’a plus enregistré une telle croissance d’une année sur l’autre des bénéfices nets des entreprises ”, déclare la Banque Nationale.

    La machine de propagande des patrons et du gouvernement n’a qu’un seul but: préparer l’opinion publique à une nouvelle attaque contre son niveau de vie, à l’instar de ce qui se passe dans toute l’Union Européenne et ailleurs dans le monde, et ce dans le seul but de maximiser davantage les profits.

    …. à moins que les travailleurs ne refusent

    Nous devons opposer à la réthorique du patronat nos propres arguments. Suite à la généralisation des politiques néolibérales, on compte, à l’heure actuelle, 15% de Belges vivant dans la pauvreté. La prise de position fin 2004 contre la norme salariale et le mouvement de grève générale contre les attaques sur les fins de carrière indiquent clairement qu’une volonté de résistance existe. Cela a conduit à adoucir le Pacte des Générations de sorte que les points de désaccord les plus criants ont été aménagés afin de calmer la colère des grévistes. Cependant, si la bataille n’est pas perdue, elle n’est pas gagnée pour autant.

    L’offensive renouvelée du patronat contre les salaires le prouve de façon évidente. Le gouvernement fait machine arrière par peur d’une nouvelle confrontation. Il est fort probable que la modération salariale soit repoussée au-delà des élections communales mais nous y serons confrontés à nouveau tôt ou tard.

    Cela doit nous conduire à préparer le combat à l’intérieur des organisations syndicales mais aussi à la base en contrant les arguments du patronat de façon radicale.

    Enfin, il nous incombera également de mettre sur pied un nouveau parti politique qui défendra les intérêts des travailleurs.

  • Parce qu’une autre politique est nécessaire

    Jef Sleeckx

    Le Parlement flamand vote aujourd’hui la Constitution Européenne. Dans un silence total. Sans référendum. Alors que la population veut plus que jamais avoir son mot à dire sur l’Europe. Ainsi la Belgique peut signe un traité dont tout le monde dit qu’il est déjà mort. Les dirigeants européens ont voulu sceller la politique néo-libérale dans une Constitution.

    Mais ils ont trouvé la population sur leur chemin. Non seulement en France et aux Pays Bas. Toujours plus de gens tournent le dos à une politique sans perspectives sur le plan de l’emploi et de la démocratie. Ceci est clairement apparu dans la lutte contre le Pacte des générations, volet national de la politique européenne: travailler plus longtemps, sans perspectives de travail pour la jeunesse. A quelques francophones près, tous nos élus ont voté pour ce Pacte. Contre le souhait du front commun syndical.

    Georges Debunne, Lode Van Outrive et moi-même avons exprimé devant le Parlement flamand une voix opposée à la Constitution européenne; des centaines de gens, syndicalistes, militants politiques, hommes et femmes de la base, du Nord et du Sud du pays et c’est pourquoi nous mettons sur pied un comité d’initiative Parce qu’une autre politique est nécessaire.

    Après le scandale Agusta, et à la demande expresse de Louis Tobback, j’ai contribué à lancer l’appel “Le SP est nécessaire” pour sauver “votre sécurité sociale”. Dix ans plus tard, après la Constitution européenne et le Pacte des générations, des milliers de travailleurs et de citoyens tournent le dos, non seulement au SP.a et au PS, mais aux partis politiques traditionnels en général. Ils ne regardent pas à droite, mais revendiquent du travail et la démocratie.

    Sans tourner le dos à la politique libérale, nous ne répondrons pas à leurs questions. Leur tendre la main signifie une représentation politique du peuple, détachée des partis traditionnels.

    Réactions bienvenues: Jef Sleeckx, sleeckx.jef@skynet.be

  • Le vote sur le Pacte des Générations: La Chambre n’entretient même pas l’illusion de démocratie

    Le vote sur le Pacte des Générations

    Seuls 3% des 150 représentants du peuple démocratiquement élus – ou doit-on dire “achetés” – ont voté contre le Pacte des Générations. Les partis de la majorité ont voté pour et, à l’exception des 4 élus d’Ecolo, l’opposition s’est abstenue, tout simplement parce que les attaques contre les travailleurs n’allaient pas assez loin pour eux. Voilà la démocratie “proportionnelle” ou ce qui doit y ressembler.

    Eric Byl

    Les syndicats ont néanmoins unanimement refusé d’approuver le pacte. Ensemble, ils organisent 76% des 3,6 millions de travailleurs et 35% des électeurs (*). De plus, beaucoup de non-syndiqués soutenaient le mouvement.

    On peut évidemment, comme les politiciens et la presse ont essayé de le faire avant la grève du 7 octobre, présenter tous ces militants et leurs syndicats comme des conservateurs isolés.

    Mais même à cette époque, cela a été démenti par une enquête du VUM (groupe de journeaux néérlandophones) qui démontrait que 40% des sondés soutenaient la grève de la FGTB alors que seulement 25% soutenaient l’approche du gouvernement. Ce soutien au mouvement n’a évidemment pas faibli quand la CSC a rejoint la lutte.

    Au lendemain de la grève avec manifestation du 28 octobre, même le journal gouvernemental De Morgen a dû admettre que les syndicats pouvaient compter sur un large soutien social. “Croisons les doigts”, ajoutait le journal, “que le SP.a ne soit pas défié à sa gauche”.

    Le mouvement social contre le Pacte des Générations n’a pas trouvé la moindre expression à la Chambre! Que le droit de vote et l’égalité, formelle, devant la loi ne sont pas des garanties de démocratie, on le savait déjà depuis longtemps.

    Tant qu’une poignée de capitalistes monopolisent la production totale et choisit arbitrairement des politiciens à coup de campagnes excessivement chères, payées par le citoyen via les dotations publiques, notre “représentation” politique va rester limitée au remplacement d’un politicien bourgeois par un autre.

    On peut faire beaucoup avec l’argent, surtout quand on contrôle les medias et que l’on a donc tout un arsenal de propagande idéologique. Qui peut y résister? Le budget électoral du MAS, totalement payé par nous-même, n’est même pas un 500ième de celui d’un parti traditionnel. Mais la propagande et l’argent ont leurs limites.

    De plus en plus grandit l’appel pour une nouvelle formation de gauche dans laquelle toutes les forces opposées à la politique néolibérale pourraient se réunir. Cet appel va devenir plus fort à mesure que la soif de profits et l’arrogance du patronat et de ses valets politiques augmentera.

    Contre la puissance de l’argent et des groupes financiers, le mouvement ouvrier ne peut opposer qu’une force: celle de son nombre et de son organisation. En Allemagne, une telle formation a obtenu dans sa première participation électorale 8,7% et 54 élus. C’est aussi possible en Belgique.


    (*) Pour le nombre de travailleurs: http://www.belgostat.be/belgostat/PublicatieSelectieLinker?LinkID= 571000014|910000082&Lang=N Pour le nombre de syndiqués: http://steunpuntwav.test. smartlounge.be/steunpuntwav/view/nl/79936

  • Nos salaires trop élevés?

    Après le volet des prépensions, d’autres attaques antisociales sont à prévoir. C’est au tour des salaires d’être dans la ligne de mire du gouvernement Verhofstadt II. Depuis novembre, les rapports officiels se multiplient et expliquent que l’augmentation des salaires en Belgique serait trop importante par rapport aux pays voisins.

    Xavier Dupret

    A l’agenda du patronat pour cette année figurent donc la modération salariale bien sûr, en prévision des Accords Inter-Professionels pour les années 2007 et 2008, une diminution des charges sociales, éternelle revendication patronale qui se fait sur le dos du salaire indirect des travailleurs, ou encore des attaques sur l’index, dont les fameux ALL-IN, qui signifient que si l’inflation prévue est dépassée, l’augmentation salariale est rognée en conséquence.

    L’index visé

    Pour tenter d’y voir plus clair, un retour sur l’histoire sociale récente n’est pas superflu. En 1989, la coalition PS/SP-PSC/CVP s’inquiétait déjà de la bonne santé de nos entreprises et adopta une loi prévoyant une procédure proche des pouvoirs spéciaux afin d’éviter tout dérapage salarial. En 1993, le Plan Global était adopté dans le but de satisfaire aux critères de convergence imposés par le Traité de Maastricht instituant l’Euro. Au départ, le gouvernement entendait mener à bien ces projets en négociant avec les syndicats.

    Très vite, il apparut que la base syndicale refusait l’application des dispositions du Plan. Un mouvement de grève générale s’en suivit. En dépit des mobilisations, le Plan Global fut adopté et ses effets ne tardèrent pas à se faire sentir.

    En 1994, les salaires des travailleurs belges étaient liés à un indice des prix excluant un certain nombre de produits de nécessité parmi lesquels les carburants. En 1995 et 1996, un système était aménagé afin d’éviter une croissance des salaires et traitements. Jusqu’au 23 janvier 1995 inclus, aucune nouvelle convention collective ou individuelle de travail et aucun autre accord prévoyant des augmentations de rémunération ou des avantages nouveaux pour la période 1995-1996 ne pouvaient être conclus.

    Pouvoir d’achat en baisse

    L’intense travail législatif des trois familles politiques traditionnelles belges au cours des deux dernières décennies se résume, en matière économique et sociale, à un ensemble de mesures destinées à réduire le pouvoir d’achat des travailleurs et à remettre en cause l’ensemble de leurs acquis sociaux. Pour nous faire avaler leurs couleuvres, la bourgeoisie et ses laquais nous assurent que la préservation de l’emploi passe inévitablement par un raffermissement de la profitabilité des entreprises. En y regardant d’un peu plus près, on peut soulever quelques objections.

    Baisse des salaires égale emplois?

    La littérature néolibérale nous répète que, vu la progression des échanges mondiaux dans le cadre d’un capitalisme globalisé il faut absolument baisser nos coûts salariaux. C’est à ce prix que l’emploi serait préservé dans nos pays.

    Et pourtant, la part occupée par les salaires dans le Produit Intérieur Brut belge n’a cessé de décroître. En 1980, elle équivalait à 78% pour atteindre 69% 20 ans plus tard. Cette baisse a été de 8% en moyenne pour l’ensemble de la Communauté Européenne. Mais entre-temps, le chômage a littéralement explosé.

    Autrement dit, chaque bourgeoisie nationale se sert des acquis obtenus par les travailleurs des pays voisins pour mettre la pression sur “ses” salariés et ainsi augmenter ses profits. Affirmer comme le fait le gouvernement que le maintien de l’emploi passe par le blocage des salaires est une parfaite aberration. Car la baisse des salaires dans le PIB signifie que les gains de productivité ne sont plus redistribués aux salariés, ce qui provoque la montée en puissance du secteur financier et une stagnation des investissements productifs.

    Pertes d’emplois et productivité en hausse

    Ensuite, concernant l’augmentation du chômage, en se référant aux statistiques disponibles, on voit clairement que les menaces de délocalisation ne représentent qu’une infime partie des emplois supprimés (à peine 1%). Les destructions massives d’emploi résultent essentiellement de l’augmentation de la productivité suite à l’introduction de nouveaux procédés de fabrication impliquant une plus grande pression sur les travailleurs. Ainsi, en Belgique, selon le Conseil Central de l’Economie, la productivité a augmenté au rythme de près de 4% par an entre 1980 et 2005.

    En d’autres termes, bien plus que les travailleurs des autres nations, ce sont les bourgeoisies nationales qui se posent en destructrices de l’emploi.

    Quelle réponse?

    Un nouveau Parti des Travailleurs qui revendiquerait clairement une réduction du temps de travail avec maintien des salaires et réviserait les règles fiscales afin d’imposer lourdement les plus-values mobilières, permettant ainsi de remobiliser les travailleurs et de sortir de cette spirale régressive. De cette façon et de cette façon seulement, l’histoire du Plan Global ne se répétera pas.

  • Régularisation immédiate de tous les sans-papiers!

    Depuis les régularisations de 1999, le nombre d’étrangers en séjour illégal a de nouveau augmenté. Cette réalité est due à la misère croissante dans les pays du Sud, organisée par les pouvoirs des pays occidentaux avec la complicité des dirigeants locaux. La solidarité avec les sans-papiers est nécessaire car, n’en déplaise à ceux qui pensent “qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde”, le sort des travailleurs belges et celui des illégaux sont indissolublement liés.

    Simon Hupkens

    Face à l’afflux de réfugiés en Europe et en Belgique, les partis traditionnels ne proposent que des versions plus ou moins édulcorées du repli identitaire et sécuritaire. Du flicage permanent à l’organisation de la précarité, le gouvernement met en oeuvre une politique entièrement dévouée aux intérêts de la bourgeoisie. Travail illégal, donc mal payé et dénué de toute protection sociale, est la seule alternative laissée à ceux qui, par nécessité, ont quitté leur pays pour venir chercher un avenir meilleur en Europe. Cette situation bénéficie en premier lieu au monde des entreprises qui se constitue ainsi un réservoir de main d’oeuvre bon marché et docile. Mais elle n’a pas de conséquences que pour les travailleurs illégaux. Elle permet aussi de faire pression sur les salaires et les conditions de travail des salariés belges. Certains secteurs sont réputés pour mettre en concurrence les travailleurs déclarés et les illégaux. C’est le cas de la construction, l’horeca ou encore l’agriculture.

    Face à cette stratégie plus ou moins consciente du patronat, il importe que les travailleurs de toutes origines ne se laissent pas diviser mais, au contraire, resserrent leurs rangs pour contrer ses attaques contre leur niveau de vie. La fédération Liège-Huy-Waremme de la FGTB l’a bien compris et à commencé a travailler dans cette voie en lançant une campagne d’affiliation des sans-papiers. Continuer sur cette lancée implique d’exiger du gouvernement une campagne massive de régularisation de tous les sans-papiers sans distinction afin d’empêcher le patronat d’entretenir la division. Le mouvement social belge se trouve devant une tâche d’ampleur, plus difficile à réaliser encore qu’en 1999.

    A cette époque, l’occupation des églises par les collectifs de sans-papiers et l’indignation soulevée par l’assassinat de Semira Adamu, conjuguées à l’incapacité du gouvernement de gérer la multitude de dossiers, avaient abouti à une régularisation. Régularisation partielle, arrêtée à mi-chemin mais régularisation tout de même, qui avait permis d’améliorer le quotidien de près de 50.000 illégaux.

    Aujourd’hui, l’intransigeance du ministre de l’intérieur Patrick Dewael et le peu de mobilisation rendent les choses plus difficiles.

    Cependant des initiatives de terrain vont dans la bonne direction: la campagne de la FGTB mais surtout le développement de l’UDEP (Union de défense des sans-papiers), structure autonome créée par et pour les sans-papiers, qui rend possible une fédération du mouvement autour d’elle. Le mouvement n’a pas dit son dernier mot.

  • C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes ! NON aux centres fermés !

    A Vottem, il existe une prison où on enferme des hommes et des femmes qui n’ont commis aucun crime – sauf ne pas avoir des papiers en règle. Et aujourd’hui, le gouvernement veut y enfermer aussi des enfants !

    Depuis des années, les gouvernements successifs affirment que la Belgique “ne peut pas accueillir toute la misère du monde”. Cette affirmation est ridicule (seuls 5% des réfugiés du monde se dirigent vers l’Europe). Mais pourtant, plus de 85% des étrangers qui demandent le statut de réfugiés en Belgique sont rejetés. Six « centres fermés » ont été créés pour emprisonner ces personnes en attendant leur expulsion. Et maintenant, le gouvernement veut faire aménager de nouveaux bâtiments à Vottem pour «accueillir» des familles entières.

    Les conditions de vie à l’intérieur de ces centres sont pires que dans les prisons : l’isolement des détenus est total, les violences fréquentes, aucun recours judiciaire n’est possible (de plus, toute plainte entraîne une accélération de la procédure d’expulsion), les difficultés dues à la diversité des langues sont énormes,… en plus de la crainte qu’ont les détenus d’être renvoyés dans des pays où c’est souvent la mort qui risque d’être leur unique avenir.

    Ces pratiques sont contraires aux Déclarations Européenne et Universelle des Droits de l’Homme, à la Convention des Droits de l’Enfant, à la Convention de Genève,… pourtant signées par la Belgique.

    Comment dès lors expliquer que de tels camps de détentions existent en Belgique?

    C’est que le pouvoir et la justice, si celle-ci existe bien, sont toujours du même côté, et ce n’est pas celui des opprimés ! Une véritable justice reconnaîtrait qu’en soutenant dans le Tiers-Monde et à l’Est, des régimes dictatoriaux et des multinationales qui exploitent les populations, nos gouvernements portent une grande responsabilité dans les guerres et la misère qui forcent les gens à fuir par millions.

    Une véritable justice refuserait de laisser criminaliser des innocents sous le seul prétexte qu’ils sont étrangers, renforçant ainsi le racisme dans la population.

    Une véritable justice s’indignerait de l’exploitation vers laquelle ce système pousse les demandeurs d’asile qui sont rejetés dans la clandestinité. Car les illégaux rapportent de juteux bénéfices en étant obligés de travailler au noir pour des patrons sans scrupules (dans la construction et le travail saisonnier entre autres).

    Cette justice dont nous rêvons ne saurait exister tant que nous vivrons dans un système basé sur le profit qu’une petite minorité de patrons et de banquiers peut accaparer au détriment de tous !

    Au delà des centres fermés, c’est le capitalisme et sa logique de guerre et de misère qu’il nous faut dénoncer !

    * Suppression de tous les centres fermés pour étrangers et arrêt des expulsions !

    * Régularisation immédiate de tous les sans-papiers !

    * C’est aux multinationales et aux gouvernements qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes: annulation de la dette des pays du Tiers-Monde et aide aux mouvements de lutte de ces pays !

    Rejoins nous dans ce combat !

  • Les lois anti-terroristes nous touchent tous!

    La classe dirigeante en Belgique comme ailleurs se dote de nouveaux moyens pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Les dirigeants capitalistes instrumentalisent à outrance la remontée des attentats terroristes pour instaurer un climat de peur et renforcer leur appareil répressif. Au-delà de l’inefficacité de telles mesures et de leur coût exorbitant, c’est bien d’une vague d’attaques contre nos droits démocratiques dont il s’agit.

    Stéphane Delcros et Cédric Gérôme

    Suite au récent attentat kamikaze perpétré par une Belge en Irak, la Ministre de la Justice Onkelinx tente de faire passer un avant-projet de loi renforçant les moyens policiers et judiciaires face à une menace terroriste. Le gel de certains comptes bancaires sera facilité, des perquisitions à toute heure et des écoutes par téléphone ou micro caché seront autorisées. Toutes les données récoltées par la police seront en outre confinées dans un dossier secret auquel ni l’accusé, ni l’avocat n’auront accès.

    La Belgique est loin d’être le seul pays à adopter des lois antiterroristes; le Parlement européen a adopté récemment une directive permettant la conservation des données téléphoniques et électroniques pour une durée de 6 à 24 mois et donnant plein droit à la police de les consulter.

    Après le 11 septembre 2001, les Etats-Unis avaient adopté le Patriot Act, loi antiterroriste d’exception qui décuple les pouvoirs de la justice et de la police. Adopté initialement pour une durée de quatre ans, le Patriot Act était en passe d’être reconduit indéfiniment, mais cette dernière proposition a été -temporairement, du moins- rejetée par le Sénat, suite aux nombreux scandales qui ont éclaboussé la Maison-Blanche et la mettes dorénavant sur une position défensive. On ne compte plus les abus policiers et judiciaires basés sur cette loi, notamment en matière de surveillance de la population. La mise sur écoutes de la population américaine et les pratiques d’espionnage du Pentagone ne sont cependant pas nouvelles: ce genre de mesures furent largement utilisées contre des groupes hostiles à la guerre du Vietnam et des organisations de défense des droits civiques dans les années ’70.

    En Grande-Bretagne, les lois antiterroristes prennent une ampleur démesurée. Plusieurs millions de caméras filment désormais les faits et gestes de la population. Après les attentats de Londres en juillet dernier, le gouvernement de Blair a encore durci son programme avec une nouvelle loi qui prévoit notamment la prolongation de la garde à vue à 3 mois pour les personnes suspectées de terrorisme.

    A la suite de l’explosion des banlieues, la classe dirigeante française a adopté puis prolongé pour 3 mois l’état d’urgence, se référant à une loi qui n’avait pas été invoquée depuis un demi siècle dans l’Hexagone. Le gouvernement peut ordonner à la police de procéder à des arrestations massives, interdire les manifestations et censurer les médias. La police est autorisée à perquisitionner et restreindre les mouvements des personnes sans devoir fournir de preuves ou de raisons justifiant de telles actions. Ainsi, 11 des 24 propositions du Front National en matière de justice et de police ont déjà été mises en application par le gouvernement français.

    Brandissant le prétexte de la menace terroriste, partout les gouvernements capitalistes consolident leur appareil de répression et restreignent les libertés publiques. L’interprétation des lois anti-terroristes étant extrêmement large, ces mesures s’avèrent très utiles afin de museler les mouvements sociaux.

    Dans les années 80 déjà, Margaret Thatcher s’était servi d’une loi antiterroriste pour réprimer une grève de mineurs. On se souvient également des déclarations de plusieurs dirigeants européens n’hésitant pas à assimiler les militants anti-mondialisation à des terroristes. Cette année, en France, les unités antiterroristes du GIGN sont intervenues deux fois contre des actions syndicales. En Belgique, l’actuel procureur fédéral en charge de la lutte contre le terrorisme est Daniel Bernard, qui avait mené l’accusation dans le procès contre les syndicalistes de Clabecq.

    Tout comme les actes de terrorisme servent de justification à la politique répressive de la bourgeoisie, cette dernière alimente le terrorisme et ne résoud rien. Les énormes moyens développés par la Grande-Bretagne dans son arsenal anti-terroriste n’ont pas empêché les attentats de Londres. Quant aux centaines de milliards de dollars investis par Bush dans sa " lutte contre le terrorisme ", ils n’ont pas permis d’endiguer le terrorisme mais ont au contraire stimulé son développement à travers le monde. Il est temps de sortir de ce cercle vicieux en construisant une véritable opposition qui combat le terrorisme en s’en prenant à sa racine : le système capitaliste qui le génère.

  • Richesse et pauvreté en hausse. Une histoire de gagnants, mais surtout de beaucoup de perdants

    Les coulisses de ce monde résonnent de bruits de fête. Les esprits chagrins se trompent, qui pensent que ce monde n’est qu’une vallée de larmes. Une très petite minorité vit dans un luxe inouï, accumule des quantités incalculables de capitaux et détermine la vie du reste de la population. Un petit exemple: En Amérique Latine, les 26 multimillionnaires les plus riches possèdent autant que les 130 millions les plus pauvres.

    Bart Vandersteene

    Depuis sa naissance, le capitalisme est un système économique qui mène à une concentration de capital, de richesses et de pouvoir. Tandis que l’élite peut se procurer un GSM pour quelques dizaines de milliers d’euros à la foire aux millionnaires, plus de la moitié de la population mondiale n’a jamais donné ou reçu un coup de téléphone. Le capitalisme a toujours été une histoire de gagnants, mais surtout de beaucoup de perdants. Des perdants qui sont sans cesse confrontés aux contraintes de l’existence.

    Ce n’est pas seulement dans le lointain monde néocolonial que la misère détermine la vie de la majorité de la population. En Occident aussi, une frange sans cesse croissante de la population sombre dans la pauvreté absolue.

    L’économie mondiale à la traîne depuis des années

    Les médias publient régulièrement des articles euphoriques sur la situation économique. C’est de la pure propagande! Parallèlement à la croissance, nous voyons une baisse du pouvoir d’achat des travailleurs et de leurs familles. En 2004, la Belgique a connu une baisse du pouvoir d’achat de 0,5%.

    Les économistes les plus sérieux reconnaissent que la croissance des dernières années n’est due qu’à la hausse de l’exploitation, notamment en Chine, et à une stimulation inédite de la consommation. Celle-ci se base sur un taux d’intérêt historiquement bas qui rend le crédit particulièrement bon marché. On nous incite à acheter à crédit et à nous endetter. On incite donc les travailleurs à dépenser ce qu’ils n’ont pas.

    Aux USA, le taux d’épargne (la part du revenu qu’on épargne) se traîne à 1,5% depuis des années. C’est historiquement très bas et ça démontre qu’une grande partie de la population est submergée de dettes. Nombre d’entre eux ne pourront sans doute pas les rembourser.

    La situation économique actuelle n’est pas stable à cause de l’éclosion de bulles financières sur le plan de la consommation et du crédit ainsi que dans le marché de l’immobilier.

    Après l’effondrement du secteur des nouvelles technologies sur les bourses en 2000-2001, le capital est parti à la recherche de cieux plus cléments. Vu les taux d’intérêt historiquement bas beaucoup d’argent a été injecté dans le secteur immobilier. Cela a poussé le prix des maisons à la hausse ; le prix d’un logement moyen a crû cette année de 14% aux USA ! Une remontée des taux avec un crédit plus cher à la clé n’irait pourtant pas sans conséquences. Cela plongerait une partie importante de la population dans les problèmes financiers, ce qui peut mener à une hausse des ventes de logements et à un atterrissage brutal du marché de l’immobilier. Cela peut entraîner l’économie américaine dans une crise.

    Les dettes sévissent aussi chez nous

    La Belgique n’est pas épargnée non plus par une forte hausse du crédit. Les 6 premiers mois de 2005 ont ainsi connu un renchérissement du crédit de 14%. La moindre adaptation des taux d’intérêt a en outre des conséquences non négligeables pour ceux qui ont conclu un emprunt hypothécaire à taux variable.

    La Banque centrale européenne a décidé de relever les taux à 2,25%, soit une hausse de 0,25%. Cela signifie que quelqu’un qui a conclu un emprunt récent de 100.000 euros sur 20 ans doit rembourser 40 à 50 euros de plus par mois. Pour bon nombre de familles, il ne s’agit pas de chiffres abstraits mais d’une difficulté de plus à nouer les deux bouts.

    Le manque de logements sociaux, mais aussi, par exemple, la libéralisation du marché de l’énergie combinent leurs effets pour augmenter la pauvreté. C’est ce qui ressort d’une étude récente de l’Université d’Anvers. Le problème se pose avec le plus d’acuité parmi les plus de 65 ans (22,6% de pauvres) et les chômeurs (32%). La situation économique pourrait pourtant mener à une forte hausse du nombre de travailleurs pauvres (6,4% actuellement).

    Les profits des 30.000 plus grandes entreprises ont crû de 9% en 2004

    Le journal patronal Trends a révélé que les 30.000 plus grandes entreprises avaient enregistré un bénéfice net de 19,2 milliards d’euros en 2004, et cela sans compter Belgacom et les intercommunales. Cela correspond à une hausse de 9% par rapport à 2003.

    Avec 19,2 milliards d’euros, on pourrait donner du travail à temps plein (avec un salaire brut de quelque 25.000 euros par an) à 750.000 personnes. Cela résoudrait le problème du chômage en Belgique, diminuerait les dépenses de la sécurité sociale et rapporterait en outre 1 million d’euros de cotisations en plus à celle-ci.

    Mais les choses ne sont pas aussi simples. Les divergences d’intérêt entre capitalistes et travailleurs sont insurmontables. Les capitalistes n’admettront jamais que leurs bénéfices plantureux soient mis au service de la majorité de la population. Si le MAS lutte pour arracher tous les acquis possibles dans la situation actuelle, il ne saurait trop insister sur le fait que seule une société socialiste pourra garantir à tous une existence digne.

  • Stop à la liberalisation des services publics

    La Poste a été vendue pour moitié à des entreprises étrangères. Les quelques services publics qui subsistent encore doivent se préparer pour la privatisation. Le secteur des chemin de fer, sur recommandation de l’Union Européenne sera, à l’avenir, scindé entre le propriétaire de l’infrastructure (INFRABEL) et le prestataire des transports (SNCB). Cette scission représente une étape supplémentaire dans le démantèlement total et la vente des chemins de fer belges.

    Karel Mortier

    Les ministres européens des transports ont décidé en décembre de libéraliser totalement en 2010 le transport international des voyageurs. La libéralisation du transport national des voyageurs ne devrait pas suivre. Mais, vu la position centrale de la Belgique, il est clair qu’une libéralisation totale des lignes internationales aura un grand impact sur le transport national. Les investisseurs privés pourront, par exemple, circuler entre Ostende et Cologne, Anvers et Lille et vendre des tickets pour les trajets entre les gares sur ces lignes. Une grande partie des lignes nationales rentables sera donc libéralisée. Ce projet est également celui du PS et du SP.a au gouvernement. La libéralisation des liaisons internationales sera “bonne pour les gens”, déclare Renaat Landuyt (SP.a), ministre fédéral des transports. “Et cela n’aura aucune conséquence sur les lignes moins rentables”.

    Différents exemples à l’étranger ont plutôt démontré que la libéralisation du transport des voyageurs n’a pas conduit à une meilleure offre de service ou à une baisse des prix. Mais ce genre de détail est tout à fait négligeable pour les futurs investisseurs.

    Affirmer que la libéralisation des lignes internationales et nationales rentables n’aura aucun impact sur les autres est un mensonge puisque la mise sur pied des réseaux à haute vitesse s’est faite au détriment du réseau national. Les consommateurs pourront choisir à l’avenir entre plusieurs entreprises de transport, mais ce sera choisir entre la peste et le choléra.

    Après que l’énergie, la communication et la Poste aient été livrées aux aléas du marché, c’est maintenant le tour du transport public. La libéralisation de tous ces services est allée de pair avec la perte de dizaines de milliers d’emplois, une augmentation de la charge de travail et une détérioration des conditions de travail.

    A la Poste, les plans d’assainissement se sont succédés à un rythme plus que soutenu. A peine Géoroute 1 a-t-il été intégré que Géoroute 2 pointe le nez. En matière de fourniture d’énergie, on peut prévoir que des dizaines de milliers de familles passeront l’hiver sans chauffage ni électricité après qu’elles aient été virées par les fournisseurs privés d’électricité. Dans ces conditions, nous ne voyons pas qui doit payer pour les campagnes publicitaires par lesquelles les fournisseurs d’énergie essaient d’attirer de nouveaux clients.

    La libéralisation des services publics n’est pas encore une affaire entendue. La résistance à travers toute l’Europe des dockers contre la libéralisation de leur secteur et le démantèlement de leur statut prouve qu’une opposition est envisageable et que, de surcroît, elle donne des résultats. Chaque nouvelle tentative visant à libéraliser le marché du travail portuaire se heurte à des actions de résistance des dockers. Sans cette stratégie, la libéralisation de ce marché serait un fait accompli depuis belle lurette. Oser se battre, c’est oser gagner!

  • Néolibéralisme: 15,2% de pauvres en Belgique

    6,4% des travailleurs sont pauvres

    Selon une enquête de l’Université d’Anvers, le taux de pauvreté en Belgique est de 15,2%, ce qui signifie que cette proportion de la population dispose d’un revenu inférieur au seuil de pauvreté, soit moins de 772,46 € par mois. Après analyse, deux faits fondamentaux sautent aux yeux.

    Xavier Dupret

    D’une part, le seuil de pauvreté défini par l’enquête est supérieur au montant des prestations pour certaines catégories d’allocataires sociaux (minimexés isolés et statuts cohabitants). L’importance croissante du risque de pauvreté en Belgique s’explique par le démantèlement de la protection sociale.

    Si l’on se réfère aux chiffres du GRESEA pour la période 1995-2005, le montant des cadeaux concédés par les gouvernements Dehaene et Verhofstadt au patronat est passé de 1,05 à 4,88 milliards € par an. Présentée à l’origine comme une aide à la création d’emploi, cette politique n’a bénéficié qu’au patronat. Pour mémoire, l’ONEM dénombrait 545.000 demandeurs d’emploi en septembre 1995 contre 591.000 dix ans plus tard.

    La présence du PS et du SP.a au gouvernement n’aura finalement qu’affaibli la protection sociale dans un contexte de fort taux de chômage et de précarité croissante.

    D’autre part, en ventilant les résultats de l’enquête par catégories sociales, on peut relever que 6,4% des travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté!

    Ce type de constat fait clairement ressortir l’absurdité du concept d’”Etat social actif” qui scelle l’union entre socialistes et libéraux au niveau fédéral et qui définit l’insertion sur le marché de l’emploi comme la seule forme de protection contre la pauvreté.

    Dans le contexte actuel de détricotage de la sécurité sociale, il va de soi que cette politique a conduit à une détérioration des conditions de vie des classes laborieuses.

    En effet, en laissant filer les allocations de chômage vers le bas (en Belgique, 30% des chômeurs sont pauvres), en organisant la chasse aux chômeurs tout en prônant plus de flexibilité, on a de plus en plus contraint les candidats à l’emploi à accepter n’importe quel job.

    En bout de course, le pouvoir d’achat de l’ensemble des travailleurs a baissé de 0,50% au cours de l’année 2003. En comparaison, à la même époque, les profits des entreprises belges ont grimpé de 15% …

    Pour mettre fin à cette situation inaxeptable, il faut tourner le dos à la politique néolibérale et anti-sociale mise en oeuvre depuis 20 ans. Seule une reprise des luttes peut amener ce changement plus que jamais nécessaire.

    Pour cela, la formationd’un nouveau parti des travailleurs résolument ancré à gauche est essentiel.

    En effet, comme ailleurs en Europe, la remise en cause des acquis sociaux en Belgique a été orchestrée par des formations politiques social-démocrates. Que la faillite du système soit aussi la leur!

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