Tag: austérité

  • Pompiers en lutte : Le gaz ne parvient pas à disperser la combativité des guerriers du feu

    Sur les 17.000 pompiers que compte la Belgique, 1.000 à 1.500 étaient à Bruxelles ce vendredi 13 décembre (c’est un peu comme si 50.000 salariés de l’enseignement descendaient dans la rue). En cause : la réforme du statut des combattants du feu et les réponses abracadabrantesques du gouvernement face aux problèmes qu’ils soulevaient depuis longtemps pour certains. Si la police a essayé de contenir leur rage par les gaz et les matraques, elle fut vite débordée et la ‘‘Zone Neutre’’ fut vite envahie par les sapeurs qui réclamaient audience auprès du gouvernement.

    Par un militant bruxellois du PSL (photo: Collectif Krasnyi)

    Une fédération qui ne fait aucune unanimité

    C’est que la colère gronde chez les sapeurs. Envers leur fédération de métier notamment. Celle-ci étant perçue comme une ‘‘amicale d’officiers qui protège ses intérêts’’ pour certains, comme ‘‘déconnectée de la réalité’’ pour les plus gentils. Ainsi, les critiques fusent ‘‘les grands responsables vont prendre trois grades et le pompier de base va perdre 10% de son salaire’’ a-t-on même pu lire dans La Libre. Les commentaires des pompiers sur le site du Soir sont même beaucoup plus acerbes ‘‘La fédération est une amicale, pas un syndicat, elle n’a donc pas à discuter du statut. Elle ne nous soutient pas, ben ouais on ne la soutient pas non plus. Oui les officiers ont obtenu un grade et un salaire plus élevé, ils sont donc content “On n’a obtenu certaines choses”.’’ On peut compléter par cette carte blanche dans La Libre : ‘‘On a l’impression que les négociations se passent […] au dessus du personnel de terrain et que certains interlocuteurs ‘‘officiels’’ de la ministre de l’intérieur travaillent d’avantage pour un petit groupe de personnes que pour l’ensemble de la profession.’’

    Cette même fédération regrette que les ‘‘compromis’’ n’aient pas été respectés. C’est sûr qu’il est plus facile de dire cela une fois au sommet de la fédération… En attendant, les pompiers n’étaient pas de cet avis et ils l’ont fait savoir.

    Un gouvernement qui n’a pas carte blanche

    Et ils n’ont pas été tendres envers le gouvernement non plus. Car ces fameuses ‘‘négociations’’ se sont déroulées dans un climat tendu : pas de documents communiqués, impossibilité pour les dirigeants syndicaux de communiquer vers la base et absence de propositions de négociations. Un manque de respect si ce n’est une insulte.

    Les propositions du fédéral étaient d’imposer des tests physiques aux pompiers (ce qui était réclamé depuis longtemps par beaucoup d’entre eux) alors que pendant 30 ans rien n’a été demandé aux pompiers (ce qu’eux même reconnaissent comme anormal) et du jour au lendemain, on exige d’eux des réussites astronomiques pour des tests qu’il faudrait préparer au détriment des missions de terrain.

    De même la réforme est censée être financée à 50% par le fédéral et à 50% par la commune (ou la région suivant les casernes) mais personne n’a oublié la faillite du holding communal (ex Dexia, Belfius) et la perte de la manne financière qu’il représentait : au final, cela risque surtout d’être à la population de payer ou aux pompiers ou plus certainement aux deux. L’austérité s’applique ainsi à tous les niveaux de pouvoir… et à tous les différents métiers.

    Enfin, la question du statut représente un recul énorme pour ces combattants du feu, qui ont peur qu’une harmonisation par le bas s’effectue au détriment des besoins réels en volontaires et professionnels. Tout cela est pourtant essentiel pour la population.

    Des promesses et des compromis

    La Libre a titré que les ‘‘pompiers [furent] rassurés par Joëlle Milquet’’. Pourtant, les réactions à chaud montraient plutôt que ceux-ci n’étaient pas prêts à se laisser faire si jamais la ministre essayait de leur faire un sale coup.

    En effet, accueillis à coups de matraques et de gaz lacrymo, aucune confiance n’a pu être restaurée. Ainsi, Milquet a promis de créer une étape ‘‘transitoire’’ pour la réforme via une ‘‘commission C’’ où les syndicats seraient présents afin d’étudier les textes de réformes. Il s’agit d’une tactique classique pour les élites : ‘‘encommissionner’’ les représentants des travailleurs afin de freiner la lutte contre la casse sociale par des palabres interminables. Mais la casse sociale aura lieu, c’est une certitude. Toutes les instances de pouvoir sont ‘‘priées’’ de faire des ‘‘assainissements’’. Enseignants, pompiers, travailleurs communaux,… sont logés à la même enseigne, à quelques différences près.

    Et si les dirigeants syndicaux se réjouissent des négociations pour l’instant, eux-mêmes avouent que si les propositions fédérales ne sont pas suffisantes, les pompiers reviendront manifester, preuve s’il en est que la base des sapeurs-pompiers est vigilante et est prête à remettre le couvert quand il le faudra.

    La répression aux abois

    Et le gouvernement se doute bien que la grogne des pompiers ne s’arrêtera pas là. D’ailleurs, si les policiers avaient réussi à contenir les sapeurs le vendredi l3, les maigres victoires n’auraient même pas existé.

    Le gouvernement sait que la rage monte et il commence à préparer sa riposte en cas de nouvelles actions. Leurs déclarations dans les médias sont quasi unanimes ‘‘les pompiers utilisent pour leurs intérêts des véhicules publics’’, préparant ainsi l’appareil répressif à se mettre en branle au cas où pareil cas se reproduirait (avec l’approbation de la Fédération qui porte les même critiques)

    Il nous faut une lutte généralisée

    Cette situation pose clairement la question du plan d’action pour demain : les pompiers doivent-ils continuer à mener des actions efficaces et combatives mais isolés des autres franges de la société ?

    Derrière cette question se pose la nécessité d’un plan d’action combatif réunissant toutes les victimes de l’austérité, du fédéral aux communes, pour faire reculer les coupes d’austérité et les attaques antisociales. Obtenir des acquis durables nécessite de s’unir derrière un programme clair, orienté vers la satisfaction des besoins de la population et non vers les impératifs de la dictature des marchés et de l’économie capitaliste. Et pour défendre ce programme, il nous faudra bien plus que des ballades entre Bruxelles-Nord et Bruxelles-Midi.

    L’alliance D19-20, une collaboration inédite entre producteurs de lait et syndicalistes contre les politiques d’austérité, a vu le jour pour mener des actions de blocage afin d’empêcher la tenue du sommet européen du 19 décembre prochain. Nous soutenons et participons à cette initiative, qui devra se poursuivre ensuite. Elle exprime la radicalisation et la volonté de lutter qui s’opère à la base parmi nombre de militants syndicaux.

    L’idée d’avoir des actions plus combatives et de passer à l’offensive émerge du débat et cherche une expression. Pour bloquer les politiques d’austérité, les travailleurs ont besoin d’élaborer collectivement un véritable plan d’action combatif allant crescendo, y compris en recourant à l’arme de grève(s) générale(s) aux niveaux belge et européen.

  • C'est pas à nous de payer cette crise ! Actions de blocage du sommet européen européen !

    Jeudi 19 décembre, Blocage du sommet européen. RDV-EGA 7h, au Botanique

    Depuis la crise de 2008 l’Union Européenne et les différents gouvernements européens appliquent des politiques d’austérité profondément antisociales qui attaquent les emplois, les salaires, les services publics, l’enseignement et la santé.

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    Dans le rapport sur l’Europe de la Croix Rouge, le constat est clair: ‘‘L’Europe est en train de sombrer dans une longue période de pauvreté croissante, de chômage de masse, d’exclusion sociale, de plus grande inégalité et de désespoir collectif en raison des politiques d’austérité adoptées.’’

    Les gouvernements européens ont décidé que la crise devait être payée par les plus pauvres, les étudiants et le travailleurs. En parallèle, ils épargnent et soutiennent ceux qui ont fait et continuent de faire des milliards d’euros de bénéfices comme les banques et les multinationales. Les différents traités européens successifs visent à bétonner ces trajectoires.

    Nos écoles et nos universités vont tomber en ruine et les seules perspectives mises en avant sont plus de coupes budgétaires ou des containers pour palier aux manquent de place.

    Nous ne sommes pas d’accord avec tout cela !

    Nous refusons cette logique, qui vise à faire payer la crise non pas à ses responsables, mais à ses victimes. Battons-nous ensemble contre cette politique néolibérale qui enrichit 1% de la population sur notre dos à tous et qui vise à faire payer le prix de la crise capitaliste aux travailleurs et à la jeunesse.

    Nous allons dans les rues avec les travailleurs et tous ceux qui veulent à mettre fin à ces politiques injustes !

    L’alliance D19-20, une collaboration inédite entre producteurs de lait et syndicalistes contre les politiques d’austérité, a vu le jour pour mener des actions de blocage afin d’empêcher la tenue du sommet européen du 19 décembre. Nous soutenons et participons à cette initiative. Elle exprime la radicalisation et la volonté de lutter qui s’opère à la base parmi nombre de jeunes et de travailleurs.

    Les Etudiants de Gauche Actifs appellent tous les étudiants à s’organiser et à se mobiliser pour défendre notre avenir, étudiants et travailleurs ensembles pour une société socialiste démocratique pour satisfaire les besoins de la majorité, pas les profits d’une minorité.


    Le 19 décembre les actions commenceront dès 7h du matin. Divers blocages des axes vers le rond-point Schuman prendront place.

    Blocages D19-20, rdv 7h

    • Bld de L’Impératrice-Arenberg (à proximité de la Gare Centrale)
    • Botanique – Rue Royal (à proximité de Botanique)
    • Rue Bélliard – Av des Arts (à proximité de Trône ou Arts-loi)
    • Avenue d’Auderghem – Rue Belliard (à proximité de Schuman)
  • Vers des actions de blocage du sommet européen de décembre à Bruxelles

    L’Europe reste la région la plus affectée par la crise mondiale du capitalisme et se trouve confrontée à une perspective de crise généralisée à long terme. Les capitalistes et leurs politiciens n’ont aucune solution. Les politiques d’austérité barbares contre la population ont amplifié les problèmes et atrophié la croissance. Les fermetures d’usines et plans de restructuration s’enchaînent. Le chômage se chiffre à 12,2 % de la population active pour la zone euro, 1 million de travailleurs sans emploi de plus qu’il y a un an ! Les pays les plus touchés restent l’Espagne et la Grèce où plus d’un actif sur quatre – et nettement plus d’un jeune sur deux – est au chômage. L’Italie est également tristement frappée par un taux record de 12,5%.

    Par Boris Malarme

    Un scénario à la japonaise pour la Zone euro ?

    En octobre, l’inflation moyenne dans les dix-sept pays membres est tombée à 0,7 %, contre 1,1 % un mois plus tôt. L’inflation sur un an est ainsi tombée à 0 % en Espagne et au Portugal et à -1,9 % en Grèce. L’emprise dominante au sein de la zone euro du capitalisme allemand, qui a imposé la diète et les baisses de salaires aux autres pays, a entrainé un plus grand déséquilibre au sein de celle-ci et représente un facteur important. Ajoutons à cela la hausse de l’euro par rapport aux principales devises depuis l’été 2012, ce qui impacte les exportations de la France, de l’Italie et de l’Espagne.

    C’est dans ce contexte que la Banque Centrale Européenne a, d’une part, décidé d’un assouplissement monétaire en baissant son taux directeur à 0,25% et de prolonger l’allocation illimitée de liquidités aux banques afin de hausser les prix pour avoir une inflation qui tend vers l’objectif des 2%. D’autre part, la Commission s’en prend à l’excédent commercial de 7% en Allemagne, s’alignant ainsi sur la position du FMI et des Etats-Unis. Une illustration des tensions croissantes entre les divers pays capitalistes où les rivalités d’intérêts s’accroissent en période de crise.

    La zone euro est-elle en voie de ‘‘japonisation’’? Cette formule pose une question réelle pour la zone euro : va-t-elle plonger dans une spirale déflationniste anesthésiant l’activité, avec une baisse des prix, des salaires, des investissements et de la consommation, et surenchérissant le coût auquel les Etats se financent comme l’a connu le Japon ces deux dernières décennies ? Ainsi l’establishment est hanté par cette idée qui entrainerait une longue période de croissance atone et de chômage de masse.

    Un virage politique vers la droite en Europe?

    Tel est probablement le sentiment de beaucoup de monde pour le moment. L’atmosphère de grèves générales au Sud de l’Europe semble s’être temporairement éloignée et une vague de succès de divers partis d’extrême-droite ou de droite populiste pourrait se profiler à l’horizon pour les élections européennes de mai 2014.

    Le manque d’alternative issue du mouvement des travailleurs pourrait temporairement profiter à diverses formations de droite eurosceptiques, populistes ou néo-fascistes capitalisant sur le mécontentement croissant face à l’austérité et l’Union Européenne. Un récent sondage plaçait Marine Le Pen du Front National en tête pour les prochaines élections européennes. Un sondage en septembre donnait Geert Wilders du PVV gagnant aux Pays-Bas. Profitant de cela, ils ont annoncé mi-novembre une alliance en vue des prochaines élections européennes et la volonté de former une fraction ‘‘euro-critique’’ au parlement européen.

    L’UKIP en Angleterre, qui pourrait également progresser sérieusement en mai prochain, ne souhaite pas rejoindre la nouvelle alliance. Marine LePen et Geert Wilders se tournent vers le FPÖ en Autriche qui a obtenu plus de 20% des voix lors des dernières élections, la Ligue du Nord en Italie, le Vlaams Belang en Belgique, les ‘‘démocrates suédois’’ ou le Parti du peuple danois. Ce danger d’une extrême droite renforcée est bien réel. Mais en déduire que le mouvement des travailleurs est défait serait une dangereuse erreur d’appréciation. Le mouvement ouvrier en recul ?

    Le 14 novembre 2012, la résistance à l’austérité prenait une nouvelle ampleur avec une première journée de manifestations et de grèves coordonnées en Europe, y compris des grèves générales en Espagne et au Portugal. C’est surtout la Grèce qui a connu une résistance phénoménale des travailleurs pour faire reculer les attaques avec 31 grèves générales en 3 ans dont quatre de 48h.

    Partout, les travailleurs ont été confrontés aux limites de leur direction syndicale et à leur incapacité à obtenir des succès. Mais les luttes ne se développent pas en ligne droite. Elles connaissent des hauts et des bas. En général, la force potentielle immense du mouvement des travailleurs et sa capacité restent intactes en vue des explosions sociales qui nous attendent.

    Des luttes généralisées peuvent faire reculer l’extrême-droite. Les grèves récentes des éboueurs à Madrid ou celles des chauffeurs de bus à Gênes contre les privatisations sont des indicateurs de la combativité qui se développe à la base dans des sections plus larges de travailleurs.

    Le discrédit des partis traditionnels est phénoménal. Depuis 2010, presque chaque gouvernement a été vaincu lors des élections. La victoire de Merkel en Allemagne semble l’exception. Un accord comprenant l’introduction d’un salaire minimum pour une coalition avec les sociaux démocrate du SPD semble aboutir, une condition liée aux résultats catastrophiques engrangés par le SPD et à la pression du mouvement ouvrier. L’un après l’autre, les pays sont confrontés à l’instabilité et aux crises politiques.

    Le gouvernement de Letta n’est pas capable de passer à une véritable offensive frontale contre les travailleurs italiens. Le gouvernement de François Hollande, président recordman de l’impopularité, craint la réaction des travailleurs français quand il commencera à introduire des attaques plus dures.

    Au Portugal, la coalition de droite a été à deux doigts de voler en éclats à plusieurs reprises. Le coup de grâce aurait pu lui être porté après la grève générale du 27 juin dernier qui revendiquait explicitement sa chute. Cela aurait été vraisemblablement le cas si le syndicat CGPT avait appelé à une nouvelle grève générale de 48h pour y arriver.

    A la question de faire tomber un gouvernement se lie la question du besoin d’un gouvernement des travailleurs. Les faiblesses des nouvelles formations de gauche se fait ressentir. Partout en Europe existe le besoin de partis de masse des travailleurs munis d’un programme socialiste défendant l’annulation des dettes et la nationalisation des secteurs clés de l’économie.

    D19-D20, une alliance inédite entre producteurs de lait et syndicalistes en vue du blocage du sommet européen

    Tout le monde se souvient des images spectaculaires des producteurs de lait confrontés aux bas prix octroyés par les multinationales de la distribution. Munis de tracteurs, ils ont déversé 15.000 litres de lait sur le parlement européen à Bruxelles en novembre dernier. Ils avaient promis de revenir si rien n’était fait.

    C’est pourquoi ils étaient présents à la journée de grève et à la manifestation nationale des services publics du 24 juin dernier, qui avait rassemblé avec la manifestation bruxelloise contre le traité européen d’austérité (TSCG) environ 5000 travailleurs. Les producteurs de lait y ont tenu un discours pour des actions communes des agriculteurs et des syndicalistes contre l’austérité et la politique néo-libérale en Europe.

    Trois assemblées ont pris place depuis, qui ont concrétisé l’alliance D19-D20. Les producteurs de lait, la CGSP-ALR Bruxelles, la CNE et les Comités Actions Europe sont au coeur de l’initiative. Le PSL soutient et participe. D’autres organisations sont impliquées comme le MOC Bruxelles et Charleroi, La JOC, les étudiants FGTB, le CADTM et Oxfam.

    A la première assemblée, les représentants des producteurs de lait ont expliqué qu’ils étaient victimes de la crise et de l’austérité comme les travailleurs, qu’ils subissaient la fermeture de plus d’un millier de fermes chaque année avec la libéralisation de l’agriculture, tout comme les travailleurs subissent les fermetures d’usines, et qu’il ne fallait pas lutter de façon isolée.

    A leurs côtés ont participé des secrétaires syndicaux de la CGSP-ALR, de la CNE et de la CSC-Bruxelles ainsi que des militants et délégués de divers secteurs. Le TSCG, les coupes budgétaires, les privatisations, les licenciements dans la fonction publique, le statut unique ouvrier-employé sont autant de raisons qui ont été exprimées pour se battre contre le gouvernement le 19 décembre prochain. L’idée que des manifestations ‘‘promenades’’ sans lendemain ne suffisent pas et qu’il est temps de passer à des actions plus combatives est débattue.

    Ainsi, le 19 décembre les actions commenceront dès 7h du matin. Divers blocages des axes vers le rond-point Schuman prendront place. Participez avec le PSL à ces actions ! Prenez contact avec nous !

    Blocages D19-20, rdv 7h

    • Bld de L’Impératrice-Arenberg (à proximité de la Gare Centrale)
    • Botanique – Rue Royal (à proximité de Botanique)
    • Rue Bélliard – Av des Arts (à proximité de Trône ou Arts-loi)
    • Avenue d’Auderghem – Rue Belliard (à proximité de Schuman)
  • Europe : ‘‘La pire crise humanitaire en 60 ans’’

    “L’Europe est confrontée à la pire crise humanitaire depuis 60 ans’’, c’est dans ces termes que Bekele Geleta, secrétaire général de la Croix-Rouge, a présenté le récent rapport sur l’Europe de l’association qui dénonce les politiques d’austérité. 43 millions d’individus sur tout le continent européen ne mangent pas à leur faim et 120 millions vivent à la limite de la pauvreté. Le nombre de personnes qui bénéficient des colis de première nécessité de la Croix Rouge a augmenté de 75 % au cours de ces trois dernières années, portant leur nombre à 3,5 millions d’Européens !

    Par Boris Malarme

    En Espagne, la Croix-Rouge assiste désormais 2,4 millions de personnes et distribue annuellement 1 million de colis alimentaires, soit deux fois plus qu’il y a trois ans. Les pays du Sud sont les plus affectés, mais aucun pays du continent n’est épargné par le phénomène. La Belgique n’est pas en reste avec plus de 50.000 colis alimentaires distribués chaque année, rien que du côté francophone.

    La Croix Rouge met également l’accent sur l’apparition de ‘‘nouveaux pauvres’’, que l’association décrit comme ‘‘des travailleurs ordinaires qui ne peuvent pas couvrir tous leurs frais essentiels et qui, à la fin du mois, doivent choisir entre acheter de la nourriture ou payer le loyer.’’ L’Allemagne y est spécialement pointée du doigt avec quelque 5,5 millions d’Allemands qui sont tombés dans les rangs des travailleurs à faibles revenus.

    Le Rapport tire la conclusion que ‘‘L’Europe est en train de sombrer dans une longue période de pauvreté croissante, de chômage de masse, d’exclusion sociale, de plus grande inégalité et de désespoir collectif en raison des politiques d’austérité adoptées.’’ Blocage du sommet européen de décembre

    L’alliance D19-20, une collaboration inédite entre producteurs de lait et syndicalistes contre les politiques d’austérité, a vu le jour pour mener des actions de blocage afin d’empêcher la tenue du sommet européen du 19 décembre. Nous soutenons et participons à cette initiative. Elle exprime la radicalisation et la volonté de lutter qui s’opère à la base parmi nombre de militants syndicaux.

    L’idée d’avoir des actions plus combatives et de passer à l’offensive émerge du débat et cherche une expression. Pour bloquer les politiques d’austérité, les travailleurs ont besoin d’élaborer collectivement un véritable plan d’action combatif allant crescendo, y compris en recourant à l’arme de grève(s) générale(s) aux niveaux belge et européen.

  • L’austérité en cascade : le tour des communes

    Ath, Andenne, Colfontaine, Visé, St Niklaas,… La liste des communes annonçant des coupes budgétaires, licenciements ou autres n’en finit plus de s’allonger. Le plus triste là-dedans? C’était parfaitement prévisible. Chroniques d’un désastre annoncé…

    Par Thibaud (Liège)

    Tout le monde a encore en tête la saga Dexia. L’argent public a servi de mise lors de parties jouées dans l’économie-casino. C’est donc dans la poche des plus faibles que les partis traditionnels tentent d’aller chercher la rallonge nécessaire pour continuer la partie. Appelez-les comme vous voulez; mais les écotaxes, taxes communales, sanctions administratives communales et contraventions en tous genres risquent de continuer à proliférer.

    Parallèlement à cela, les services communaux sont vidés de leur substance. Durant les dernières décennies et suivant la logique néolibérale globale, tout ce qui pouvait être un minimum rentable a été confié au privé. Les communes ne conservant que le minimum. C’est donc dans ces services vitaux qu’il faudra couper pour nos édiles locaux dans le but de faire des économies. Voici donc pourquoi les enfants des écoles communales de Fontaine l’Evêque sont dorénavant privés de piscine pour raison budgétaire.

    Bien évidemment dans cette quête pour éponger l’ardoise capitaliste, le personnel communal devra également faire ‘‘un petit geste’’. En l’occurrence, perdre la sécurité de son emploi… voire son emploi lui-même. A Andenne, c’est déjà le cas. La question du statut sera sans doute de plus en plus évoquée. L’attaque contre le statut des fonctionnaires est une tentative claire de créer une brèche dans notre modèle social. C’est comme cela que nous devons analyser la tentative de la commune de Colfontaine de licencier 32 de ses femmes de ménage pour ensuite, par un tour de passe-passe comptable, les faire revenir travailler au même endroit… engagées par une entreprise privée ! Cette ‘‘solution’’, en plus de clairement illustrer que ‘‘nos’’ responsables politiques tentent de nous faire payer cette crise, porte en elle le germe d’un mal non négligeable. Les statutaires bénéficient en effet d’un régime de pension spécifique. Si l’on diminue le nombre d’actifs, comment les pensions seront-elles financées?

    Ce processus général est condamné à passer à la vitesse supérieure. En effet, les personnes ‘‘sanctionnées’’ par l’ONEM émargent alors au CPAS, ce qui pèse sur les finances communales. De plus, avec la limitation du stage d’insertion, 55.000 bénéficiaires de ces allocations d’insertion risquent d’être exclus du chômage en janvier 2015 ; autant de milliers de personnes qui vont massivement émarger aux CPAS. Bref, les finances communales ne sont pas sur le point de mieux se porter pour peu que l’on laisse la même politique se poursuivre…

    Il est grand temps de construire un rapport de force pour bloquer les attaques contre nos conditions de vie. Et ce, dans toutes les communes et également à tous les niveaux de pouvoir.

    Ils organisent la misère, organisons la résistance. Les germes de la résistance sont présents en de nombreux endroits, reste à assurer leur développement et à coordonner cette volonté de riposter. Nous sommes des proies faciles en restant chacun dans notre coin, mais ensemble, nous sommes plus forts. Nous n’avons pas à nous entre-déchirer pour des miettes : des moyens existent, allons ensemble les arracher pour disposer de plus de ressources publiques.

  • C’est à la pauvreté qu’il faut s’en prendre, pas aux pauvres !

    Les 10% des Belges les plus riches possèdent quasiment autant que les 90% restants !

    ‘‘C’était la meilleure des époques. C’était la pire des époques.’’ C’est ainsi que Charles Dickens a commencé son chef-d’œuvre ‘‘Le Conte de deux cités’’, une condamnation cinglante de l’injustice sociale de son temps. Il s’agit aussi d’une citation parfaite pour décrire l’état actuel de notre société. Jamais à travers l’Histoire n’ont existé autant de richesses qu’aujourd’hui. Pourtant, un nombre sans cesse croissant de personnes sombre dans la pauvreté, en Belgique y compris.

    Par Tim (Bruxelles)

    Selon l’Indicateur de pauvreté européen, 15,3% de la population était sous le seuil de pauvreté en 2011 (soit un Belge sur 7). A Bruxelles, le taux grimpe jusqu’à 28,2%. Les personnes âgées (20,2%), les chômeurs (37,8%) et les parents isolés avec enfants (38,5%) sont plus particulièrement frappés. Ces données gagnent en importance année après année.

    Parallèlement, la minorité la plus riche de la population voit sa richesse s’accroître plus encore. Les 10% les plus riches des Belges possèdent quasiment autant (44%) que les 90% restants de la population. En 2012, les 20 familles les plus riches possédaient ensemble 50 milliards d’euros, soit 13% du PIB, autant que le budget confondu de toutes les régions et communautés du pays ! En 2012 toujours, les 50 plus grandes entreprises du pays ont réalisé un profit de près de 30 milliards d’euros ! Et c’est à peine si elles payent des impôts : seulement 2,65% de cette somme (791 millions). Les super- riches ont suffisamment de raisons pour célébrer dignement les fêtes de fin d’année. Au même moment, pour les quelques 275.000 ménages belges (6%) qui ne parviennent pas à payer leurs factures d’énergie, l’hiver sera froid.

    De tels chiffres laisseraient à penser que les politiciens vont incessamment dévoiler un plan d’action contre la pauvreté. Rien n’est moins vrai. La politicienne bruxelloise Carla Dejonghe (Open-VLD) a annoncé symboliquement qu’elle allait essayer de vivre un mois au salaire minimum, alors que son parti est le refuge de partisans des ‘‘mini- jobs’’. Ce que Dejonghe va endurer un mois pour faire parler d’elle, des dizaines de milliers de personnes sont obligées d’y faire face toute leur vie.

    Le gouvernement fédéral – avec le PS et SP.a – a instauré la dégressivité des allocations de chômage. Après trois ans, les chômeurs se retrouveront à un minimum bien en-deçà du seuil de pauvreté. Les réformes du gouvernement signifient aussi qu’à partir du 1er janvier 2015, 55.000 chômeurs verront leurs allocations suspendues et devront aller frapper aux portes des CPAS. Si cela ne dépendait que d’eux, les politiciens néolibéraux imposeraient aux allocataires un travail forcé en échange de leurs revenus de misère. Au lieu d’emplois décents avec des salaires décents, nous serons au travail forcé en échange d’un salaire permettant à peine de subsister.

    Pour le PSL, c’est à la pauvreté qu’il faut s’en prendre, pas aux pauvres. Nous voulons créer plus d’emplois grâce à une réduction collective du temps de travail à 32 heures par semaine, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Nous sommes en faveur d’un impôt sur les grandes fortunes et d’obliger les entreprises à intégralement payer leurs impôts. Mais, fondamentalement, pour éviter toute fuite des capitaux des patrons et des super-riches, nous pensons qu’il est impossible de passer à côté de la nationalisation sous contrôle démocratique du secteur financier et des grandes entreprises. Nous voulons que les pauvres, les chômeurs et les travailleurs s’organisent ensemble contre ce système qui engendre pauvreté et misère. Luttons pour un monde où les richesses seraient consacrées à satisfaire les besoins de toute la population et non l’avidité d’une élite de super-riches. C’est pourquoi nous luttons pour une alternative socialiste à la société capitaliste.

  • ‘‘Formidable’’ pour eux – ‘‘fort minable’’ pour nous

    ‘‘Tout va bien’’ selon Di Rupo… Qu’il regarde un peu du côté des travailleurs !

    Le discours de rentrée du Premier ministre, dernier discours avant les élections, visait à nous convaincre que ‘‘nous’’ sommes à nouveau sur la bonne voie et que l’action du gouvernement a permis de prévenir le pire. L’offensive avait commencé durant l’été, avec l’énumération de toutes les ‘‘bonnes actions’’ du gouvernement Di Rupo. Les choses vont maintenant plus loin. Sans doute espèrent-ils poursuivre sur cette lancée jusqu’aux élections de mai 2014.

    Edito de l’édition de novembre de Lutte Socialiste, par Els Deschoemacker

    Le grand mérite de cette équipe gouvernementale serait d’avoir terrassé l’atmosphère de crise et d’avoir favorisé un retour progressif de la confiance. L’affirmation a été soutenue par les meilleurs sondages pour les partis au pouvoir depuis les débuts du gouvernement. Di Rupo pourrait maintenant même compter sur l’approbation de 60% des Flamands.

    Et c’est un fait que si on compare notre rentrée politique à celles des Pays-Bas ou de France – où des mesures d’austérité de plusieurs milliards d’euros sont annoncées dans les pensions, les soins de santé,… avec les inquiétudes et l’instabilité que cela comporte -, ce gouvernement a su appliquer un rythme d’austérité plus progressif et éviter une baisse brutale du pouvoir d’achat. La fameuse ‘‘recette belge’’ dont on parle désormais systématiquement est présentée comme une alternative à suivre.

    Cette recette a été concoctée par la nécessité. En effet, le gouvernement Di Rupo ne disposait pas, lors de sa prise de fonction, d’une autorité politique suffisante pour faire autrement, sachant qu’il valait mieux ne pas jeter de l’huile sur le feu de la crise politique et avec la crainte de voir s’éveiller un ennemi beaucoup plus dangereux, sous la forme d’un mouvement ouvrier radical. La sagesse était de ne pas en rajouter.

    Tout a été fait pour dévier l’attention des problèmes réels. Les Diables Rouges et Stromae ont même été récupérés sans vergogne. Tout est soudainement ‘‘formidable’’.

    Mais ces bonnes nouvelles ont un goût très amer en considérant les problèmes sociaux quotidiens qui restent en suspens, et qui n’ont fait que croître sous ce gouvernement. Que ressentent les travailleurs de Ford à Genk ou d’ArcelorMittal, confrontés avec leurs collègues d’autres entreprises à un plongeon dans la misère sociale, au point même de choisir de s’ôter la vie ? Qu’en est-il des habitants de quartiers comme Meulenberg à Houthalen, où aucun emploi n’est disponible pour 27% des jeunes ? La Belgique comprend 110.000 indépendants qui doivent parvenir à joindre les deux bouts avec seulement 833 euros par mois. N’est-ce pas une honte qu’un enfant sur dix naisse dans la pauvreté en Flandre, un sur quatre en Wallonie et, pire encore, quatre sur dix à Bruxelles, soit près de la moitié de tous les enfants ?! ‘‘Fort minable’’? Oui !

    La réalité, c’est que la ‘‘recette belge’’, faite d’austérité plutôt lente, mais régulière et de politique dite de relance basée sur la diminution des coûts de la main-d’œuvre à la suite de la spirale européenne infernale, développe lentement mais sûrement la pauvreté, l’insécurité et le chômage. L’austérité ‘‘douce’’, ce sont des conditions de vie dures.

    Le mouvement des travailleurs ne doit pas se laisser endormir par le chantage selon lequel la seule alternative à ce gouvernement est un autre encore plus à droite avec la N-VA. Il est vrai que cette formule-là ne ferait que diviser davantage la population active et accélérer le rythme des attaques contre nos conquêtes sociales. Nous ne devons pas nous limiter à un choix entre une politique antisociale et une politique très antisociale. La seule solution dans l’intérêt des travailleurs ne peut venir que du camp des travailleurs eux-mêmes. L’initiative de la régionale de la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut appelant au développement d’une riposte de gauche contre cette politique peut activement mobiliser et réunir les différentes tendances de gauche, mais aussi la classe des travailleurs elle-même. Cela mérite tout le soutien possible!

  • Répondre à l’austérité par la résistance !

    Du local au fédéral, opposition à la politique antisociale!

    Dans la perspective des élections de mai 2014, les autorités fédérales et régionales ont revu leurs rythmes d’application de l’austérité à la baisse. Sauf qu’une austérité ‘‘douce’’, ça reste quand même une politique d’austérité, dont les ravages antisociaux touchent une multitude de domaines. Une fois les élections passées, le signal sera donné pour repartir de plus belle à l’offensive, à tous les niveaux de pouvoir, afin de continuer à nous faire payer la crise. Exemples de Liège, Charleroi et Anvers.

    Cela, nous ne pouvons l’accepter! Nous ne sommes pas responsables de cette crise, il n’y a aucune raison que ce soit à nous d’en faire les frais en sacrifiant nos conditions de vie et nos services publics. L’avalanche d’austérité nous dévalera dessus à toute vitesse après mai 2014, mais nous le savons, et nous ne devons pas attendre de nous retrouver nez à nez avec une masse gigantesque avant d’organiser la résistance : une avalanche se bloque plus facilement en s’y prenant tôt ! Et mobiliser un large soutien pour lutter contre les mesures antisociales est tout à fait possible, y compris au niveau local. C’est ce qu’a illustré le récent référendum contre le projet de privatisation de la collecte des déchets organisé à Sint-Niklaas (province d’Anvers) : la grande majorité des électeurs se sont déclarés solidaires des travailleurs communaux.

    Les germes de la résistance sont présents en de nombreux endroits, reste à assurer leur développement et à coordonner cette volonté de riposter. Nous sommes des proies faciles en restant chacun dans notre coin, mais ensemble, nous sommes plus forts. Nous n’avons pas à nous entre-déchirer pour des miettes : des moyens existent, allons ensemble les arracher pour disposer de plus de ressources publiques.


    Liège. Une rentrée universitaire sous le signe de l’austérité

    Cette fois, il ne s’agit pas d’un plan d’économie pour équilibrer un budget gouvernemental. Il n’empêche, la logique reste la même : diminuer les coûts de personnel sans se préoccuper ni du bien-être des travailleurs, ni du confort des étudiants, ni même de leur efficacité en termes d’apprentissage, de gestion ou de production scientifique.

    Par Simon (Liège)

    Il s’agit pour l’université de respecter un décret communautaire limitant à 80% la part de l’allocation des frais de fonctionnement allouée au personnel. Elle dépasse actuellement cette limite de 2% et l’ULg est sommée de réduire ses dépenses de personnel à hauteur de 5 millions d’euros. Dans un contexte de sous-financement chronique de l’enseignement supérieur – alors que les ressources allouées par la communauté française s’éloignent toujours plus des fameux 7% du PIB revendiqués par les organisations syndicales et étudiantes, et que le capital humain est le bien le plus précieux d’une université – l’ULg est contrainte d’appliquer le programme du néo-libéralisme : non-remplacement d’un travailleur sur trois partant à la retraite, diminution des chèques-repas, ralentissement des promotions et, surtout, non-reconduction de 60 contrats de scientifiques temporaires. L’ULg peut ainsi mettre en avant le fait qu’elle n’a procédé à aucun licenciement sec. Mais pour les 60 assistants et chercheurs habitués depuis longtemps aux contrats précaires et pour les 20 autres CDI non reconduits en juillet, la différence est bien mince.

    Contrairement peut-être à d’autres opérations de ce genre menées par le passé, celle-ci semble préoccuper plus largement la communauté étudiante : est-ce là l’illustration de la conscience accrue d’une génération qui a grandi dans la crise ? Ou encore le fait qu’on en soit dorénavant arrivé à l’os et que les conséquences des mesures d’austérité sur les conditions et la qualité des études sont plus durement ressenties ?

    On sent, quoi qu’il en soit, une inquiétude palpable qui rend possible, plus qu’il y a quelques années, la jonction des intérêts des étudiants avec ceux des travailleurs de l’université. Une campagne conjointe des étudiants et des travailleurs qui ferait connaître à l’ensemble de la communauté universitaire la proposition de la CSC-services publics, pour que soit revu le système des 80%, serait un bon premier pas pour rendre concrète cette préoccupation commune. Un premier pas qui permettrait d’en poser un suivant pour avancer dans la nécessaire construction d’un front étudiants-travailleurs pour la défense d’une université de qualité accessible à tous.


    Augmentation du prix de l’eau à Anvers

    Sans surprise, le conseil communal dirigé par Bart De Wever mène une politique basée sur la suppression de budgets dans les services sociaux et, simultanément, sur l’augmentation des taxes. Concernant l’eau, un ménage devra en moyenne s’acquitter de 3 euros supplémentaires par mois, soit 36 euros par an hors TVA. Aucune chance que ça s’arrête là…

    Cette décision est intervenue après un examen des égouts qui, en raison du sous-financement qui sévit depuis des années, sont dans un état déplorable. Et aujourd’hui, impossible de reporter les travaux qui s’imposent de toute urgence. La ‘‘taxe d’assainissement’’ est passée de 0,78 à € 1,35, le mètre cube revient maintenant à 3,55 euros. L’échevin Van Campenhout s’est expliqué dans les médias : ‘‘La taxe d’assainissement était assez faible à Anvers. Maintenant, nous nous trouvons dans la moyenne flamande.’’ Reste qu’en 2012, la commune d’Anvers a exclu de la distribution d’eau 1.589 ménages pour arriérés de payement, soit 25 fois plus qu’à Bruxelles ou à Gand. L’année 2013 sera donc probablement pire encore.

    Ce n’est jamais un problème d’augmenter nos impôts, par contre, il en va différemment pour l’industrie diamantaire anversoise, choyée par De Wever & Co. Et il convient de noter que cette taxe n’est pas portée jusqu’à la moyenne, mais jusqu’à la limite légale ! Nous devrions peut-être envisager de procéder de même avec toutes les grandes entreprises qui profitent du port d’Anvers, et leur faire payer le taux légal d’imposition des entreprises de 33.99%… Ce serait toujours ça à ne pas aller chercher dans les poches de la population !

    Cette augmentation de taxe de 3 euros par mois peut sembler limitée, mais cela s’ajoute aux autres augmentations de prix et de taxes. Ici, il s’agit d’un exemple flagrant où la population doit payer le coût d’un entretien consécutif à des années de mauvaise gestion.

    Les partis établis n’ont pour seule solution que d’instaurer des hausses d’impôts pour la population et de sabrer dans les budgets sociaux, coincés qu’ils sont dans la logique des déficits budgétaires imposés par le système actuel. Même Groen a justifié cette augmentation de taxe. Au conseil communal, seul le PTB s’est prononcé contre cette nouvelle augmentation d’impôt. Ce rejet doit être lié à une campagne de lutte active pour une politique alternative. Sans cela, aucun moyen public supplémentaire n’arrivera et nous resterons limités à simplement élever une voix scandalisée à chaque nouvelle mesure, en attendant la prochaine attaque.


    Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi

    Les lecteurs réguliers de Lutte Socialiste ont déjà eu vent de plusieurs actions menées à Charleroi et, fin septembre, une nouvelle action s’est encore déroulée devant le conseil communal. Après avoir voté un règlement mendicité qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, ce sont maintenant les artistes de rue qui sont en ligne de mire.

    Par Ben (Charleroi)

    Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.

    En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.

    Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociales de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.

  • Liège : Rassemblement contre le TSCG

    Ce lundi 21 octobre, 200 personnes environ avaient répondu à l’appel de la plateforme liégeoise contre le traité budgétaire européen afin de dénoncer devant le conseil communal les conséquences désastreuses de l’austérité européenne sur les services publics, sur les communes, sur la sécurité sociale,… Une interpellation citoyenne sera a également été portée devant le Conseil communal.

    Photos de Loïc (Liège)

  • Grèce : un potentiel révolutionnaire, mais un danger contre-révolutionnaire

    Ripostons contre la violence fasciste par la mobilisation des masses !

    Le 17 septembre, le rappeur et militant de gauche grec Pavlos Fyssas a été tué par des néonazis. L’un des auteurs est membre d’Aube Dorée, cette force d’extrême-droite qui n’a fait que progresser dans les sondages au cours de ces derniers mois et qui se caractérise par une extrême violence raciste et fasciste. Ce meurtre a provoqué une résistance antifasciste massive. Pour peu qu’elle cherche à se saisir du potentiel encore plus grand d’opposition à la politique d’austérité et au système capitaliste (le terreau du développement de l’extrême-droite), de gigantesques pas en avant pourraient alors être faits avec le mouvement des travailleurs. Sans cette approche, le danger néofasciste restera présent.

    Article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Un potentiel intact pour la lutte ouvrière

    Si on en doutait encore, à la mi-septembre, la grève des enseignants a illustré à quel point le potentiel reste grand pour la lutte organisée des travailleurs. Les syndicats avaient préparé une grève de cinq jours à partir du 16 septembre. Dès le premier jour, 90% des enseignants suivaient le mouvement et des manifestations ont eu lieu avec une présence de 30.000 personnes à Athènes et 10.000 à Thessalonique. Enseignants et étudiants ont été rejoints par le personnel d’autres services publics, assurant que l’ampleur des manifestations dépasse toutes les attentes.

    Durant le déroulement de cette grève, la Fédération des syndicats des services publics (ADEDY) avait appelé à une grève générale de 48 heures. Cet appel a lui aussi donné lieu à des manifestations de grande envergure, le 18 septembre. La direction syndicale aurait préféré ne rien faire, mais la pression de la base était trop forte, et a poussé à l’action.

    La fin de la crise n’est pas encore en vue, seuls pointent à l’horizon encore plus d’austérité et de chômage. La troïka (UE, BCE et FMI) préconise ainsi de réduire de moitié le personnel hospitalier actuel (80.000 travailleurs) en faisant passer le nombre d’hôpitaux du pays de 140 à 80. Et ce carnage social qui s’ajoute aux précédents n’est pas destiné à être le dernier. Les sommets syndicaux ne peuvent pas poursuivre indéfiniment leurs tentatives de freiner ou de stopper les actions, le combat à livrer est bien trop important et sans cesse plus nécessaire.

    Le danger de la violence fasciste

    La pression des actions du mouvement ouvrier a forcé les néonazis d’Aube Dorée à regarder ce qu’ils pouvaient faire pour consolider leur croissance, et ils savent très bien que chaque cas de violence suscite un intérêt massif. Les militants ont d’abord été préparés à passer à la violence, et ils n’hésitent également pas à la mettre en pratique.

    Cela explique pourquoi les groupes de partisans d’Aube Dorée sont de plus audacieux dans leur recours à la violence. Tout d’abord, environ 50 néonazis ont pris pour cible un groupe de 30 militants du KKE (le Parti communiste grec) qui distribuaient des tracts. Neuf membres du KKE se sont retrouvés à l’hôpital. Comme le KKE a toujours refusé de mener une campagne antifasciste sérieuse, il n’y a pas eu de riposte dans l’immédiat, ce qui n’a fait que renforcer la confiance des néonazis. Quelques jours plus tard, cette confiance a conduit au meurtre de Pavlos Fyssas, dans le quartier de Keratsini du Pirée, près d’Athènes. La direction du parti néonazi tente toutefois de se distancer des faits.

    Cette violence meurtrière a entraîné d’importantes manifestations antifascistes. Ces derniers mois, un certain nombre de comités antifascistes ont aussi été construits. Malheureusement, ils doivent la plupart du temps travailler sans le soutien ni la participation des principaux partis de gauche, le KKE et Syriza (coalition de la gauche radicale). Syriza a toutefois décidé de s’impliquer dans la résistance antifasciste, mais les mots d’ordre clairs destinés à traduire concrètement ces bonnes intentions se font toujours attendre.

    Une réponse du mouvement des travailleurs est nécessaire !

    Les manifestations antifascistes massives, l’important soutien aux grèves et aux manifestations syndicales ainsi que le soutien électoral actuel pour les forces de gauche sont autant d’expressions de l’énorme potentiel existant pour le mouvement des travailleurs. Il reste maintenant à clairement saisir ce potentiel pour mener une lutte efficace contre la dictature des marchés et la politique de la troïka orientée vers le renversement du gouvernement et du système capitaliste lui-même. C’est la seule manière d’en finir avec le danger fasciste.

    Une grève générale indéterminée est l’arme la plus puissante dont dispose le mouvement ouvrier. Mais cette arme ne doit pas être utilisée à la légère. Sans planification ni préparation adéquate sur les lieux de travail et dans les quartiers, cela peut même ralentir le développement de la lutte.

    Un plan d’action peut être élaboré avec une succession de grèves allant crescendo, destinée à construire la participation la plus large et massive possible. Ainsi, une grève générale illimitée jusqu’à la chute du gouvernement disposerait de bases fermes et pourrait poser la question d’une transformation socialiste de la société. Pour cela, il ne faut pas compter sur les sommets syndicaux actuels, mais sur l’organisation des travailleurs du rang.

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