Tag: Antisexisme

  • Débat : Viols, harcèlements, atteintes au droit à l’avortement… Lutter contre le sexisme reste nécessaire

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    Avec Anja Deschoemacker, fondatrice de la commission femme du PSL-LSP et porte parole à Bruxelles
    6 MAI 2015 – 19h – au Pianofabriek, 35 rue du fort, 1060 Saint-Gilles.

    Dans la société, on ressent constamment le sexisme sous plusieurs formes. Comme le racisme ou l’homophobie, le sexisme quotidien est tellement persistant que souvent on le considère comme quelque chose de normal. Aujourd’hui, ce débat est à nouveau déclenché dans les médias pour plusieurs raisons.

    Après le suicide de Steve Stevaerts, le doyen de la Faculté de psychologie de la VUB a fait culpabiliser les victimes de viol. Dans un message sur facebook, il a reproché: “dans le cas d’un viol, tu dois aller directement à la police ou au pire le lendemain. Pas trois ans après”. Ce message a soulevé l’ire dans les médias sociaux et une jeune fille lui a adressé un message vidéo en réponse à ses propos paternalistes. Elle n’est pas la seule à réaliser jusqu’à quel point le problème est grave. Suite à l’appel de #wijoverdijvenniet (“nous n’exagérons pas”) toute une série des femmes ont partagé leurs expériences de sexisme dans les médias sociaux. Malgré l’application de la loi contre le sexisme en mai 2014, sur le terrain on ne voit aucun changement. Le sexisme est tellement inhérent au système capitaliste que des réformes légales ne suffiront pas.

    En plus, l’Archevêque Léonard continue à attaquer la loi belge sur l’avortement en la qualifiant de “drame”. Comment défendre nos droits pour qu’ils ne puissent plus être balayés du jour au lendemain?

    Les revendications féministes ont besoin d’un changement de société. Pour le PSL, la lutte contre le sexisme passe par une lutte collective contre la destruction de nos services publics et de nos conquêtes sociales. Surtout aujourd’hui, alors que les mesures d’austérité précarisent davantage les femmes, une alternative à cette politique est plus que nécessaire. Avec les PSL, nous organisons une assemblée générale ouverte le 6 mai prochain sur ce sujet, et nous vous invitons à y participer.

  • De Disney à Milley Cyrus : 50 nuances de sexisme

    stop_sexismeLe sexisme est véhiculé partout et nous le subissons toutes et tous sous différentes formes. La position économique en moyenne ‘‘inférieure’’ des femmes dans la société (salaire annuel moyen inférieur de plus de 20% à celui des hommes, surreprésentation dans les groupes ‘‘pauvres’’ de la société comme les parents célibataires, etc.) a comme corollaire une moindre considération vis-à-vis d’elles. Le sexisme est tellement omniprésent qu’on ne le remarque parfois même plus. Mais il nous conditionne bel et bien.

    Par Emily (Namur)

    Les héroïnes, grandes absentes de la culture de masse

    Les tâches traditionnellement attribuées aux femmes ne le restent que tant que cette fonction n’entraîne aucun prestige. Si les cuisiniers sont souvent des cuisinières, un chef étoilé au féminin est une exception. L’industrie textile reste un secteur très féminin, mais qui peut citer le nom de femmes ‘‘grandes couturières’’ ? L’univers du cinéma n’est bien sûr pas en reste. Le pourcentage de réalisatrices reste extrêmement ténu, tout comme les personnages principaux attribués à des femmes. En 2014, le pourcentage de personnages féminins dans les plus gros films américains (les blockbusters) était de 12%… (1)

    Les héroïnes sont rares dans la littérature comme à l’écran. Et lorsque le héros est une femme, ses attributs physiques sont mis en exergue suivant le modèle du personnage de jeu vidéo Lara Croft. Une femme ne peut être au centre d’une histoire qu’en correspondant à ce que la société capitaliste de consommation met en avant comme critères de beauté.

    Les dessins animés Walt Disney constituent un excellent exemple de la manière dont le sexisme est véhiculé dans la société et s’immisce dans nos têtes dès le plus jeune âge. L’entreprise se targue d’avoir fait des efforts ces dernières années concernant la représentation des femmes. Dans le film d’animation ‘‘La reine des neiges’’ sorti en 2013, on pourrait se féliciter qu’il y ait 2 héroïnes, liées d’amitié qui plus est (fait exceptionnel chez Disney). Cela se justifie toutefois essentiellement par un public de niche (des fillettes) et l’opportunité de doubler les ventes de poupées. Et le sexisme est toujours bien présent. Le responsable de l’animation a ainsi expliqué qu’il est très compliqué d’animer le visage d’un personnage féminin du fait que les femmes passeraient par un nombre plus important d’émotions puisqu’elles seraient plus sensibles et qu’elles doivent en tous temps rester belle. Il est donc difficile de différencier deux héroïnes passant par les mêmes émotions puisqu’elles correspondent aux mêmes canons esthétiques : peau blanche, taille fine, longs cheveux et petit nez. Heureusement, Disney a trouvé la parade : la couleur des cheveux…

    La violence vis-à-vis des femmes est banalisée sur nos écrans. La célèbre série ‘‘Game of Thrones’’ dispose de personnages féminins atypiques et indépendants, mais les viols y sont banalisés à tel point qu’ils ne choquent même plus le téléspectateur. Le récent film ‘‘Cinquante nuances de Grey’’ va plus loin encore. Un homme riche fait signer à une jeune étudiante un contrat qui l’assure de relations sexuelles sadomasochistes quand bon lui semble, sans plus devoir demander l’avis de sa ‘‘partenaire’’. En contrepartie, il lui offre des cadeaux. N’est-ce pas là une forme de prostitution dont on refuse de dire le nom? Ce film ne va-t-il pas jusqu’à mettre sur un piédestal ce type de relation, telle une aventure excitante?

    Le secteur de l’industrie musicale est tout aussi touché. Pourquoi tant de chanteuses starifiées se mettent-elles à moitié nues dans leurs clips vidéo ? Chacun devrait évidemment pouvoir s’habiller comme il le souhaite. Mais le phénomène ‘‘Milley Cyrus’’ suggère fortement qu’afin d’être considérée comme une femme et non plus comme une enfant ainsi que pour être reconnu, il faudrait laisser ses vêtements au placard. Dans tous les domaines, les femmes sont perpétuellement dans l’ambivalence de devoir être sexy pour être prises en considération tout en ne pouvant l’être de trop sous peine d’être harcelées et tenues pour responsables de cette situation.

    À qui profite le sexisme ?

    Le sexisme n’est pas le fait des hommes contre les femmes. Nous sommes toutes et tous aliénés par ce phénomène, même si ces dernières sont bien entendu les plus grandes victimes de cette tyrannie de la minceur ou encore de cette sommation plus ou moins ouverte à ne pas prendre trop d’espace, à ‘‘rester à sa place’’. Le manque de considération pour les femmes est clairement à mettre en lien avec sa position économique défavorable. A qui cela profite-t-il ? Les préjugés véhiculés par des pans entiers de la culture dominante (les plus financés) favorisent la mise en concurrence des travailleurs. Les petits salaires et les emplois précaires qui en découlent – amplement occupés par des femmes – profitent au patronat.

    De plus, la libération sexuelle sans libération de l’exploitation capitaliste a permis à la classe dominante d’ouvrir de nouveaux secteurs de marché pour encore plus de profit : l’industrie cosmétique n’a ainsi jamais été aussi importante. Pousser à ressembler à des canons de beauté inaccessibles (à tel point qu’il s’agit souvent de manipulations d’images), cela rapporte gros. Et si Milley Cyrus et Rihanna profitent des coups de pub de leurs corps dénudés, c’est l’industrie musicale qui en retire la plus grande part du gâteau.

    Quelle solution défendre ?

    L’éducation des jeunes ne peut suffire à lutter contre le sexisme, dont les racines ne sont pas culturelles mais bien premièrement économiques. Le sexisme est un outil consciemment utilisé par les capitalistes pour maximiser leurs profits et diviser pour régner, à l’instar du racisme ou de l’homophobie. Pour les capitalistes, la violence vis-à-vis des femmes est un dommage collatéral négligeable. Le sexisme n’est en rien une affaire culturelle, il est intrinsèquement lié à la société de classe. Si nous voulons l’abattre, nous devrons – femmes et hommes – abattre le capitalisme et construire une société qui réponde aux besoins de chacun et qui pose les bases d’une égalité économique. C’est seulement dans ce cadre que nous pourrons mettre le coup de massue fatal au sexisme.

    (1) Sofilm n°28, mars 2015.

  • Contre l’austérité et le sexisme, la lutte des femmes est nécessaire!

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    Ce 8 mars, nous fêterons la Journée Internationale des Femmes. L’origine de cette journée remonte à l’année 1908 et à une grève de 3 mois des ouvrières du textile de New-York pour exiger l’instauration de la journée des huit heures, de meilleures conditions de travail et le droit de vote.

    Par Morgane (Charleroi)

    La première véritable Journée Internationale des Femmes fut célébrée en 1911, mais cette date n’a pris son véritable sens qu’en 1917, lorsque les femmes descendirent dans la rue en Russie afin de réclamer du pain et la paix. Elles constituèrent le moteur du début de la Révolution russe. En 1922, l’Internationale Communiste lança un appel pour qu’une date fixe soit choisie, le 8 mars s’imposant dès lors comme date permanente.

    Pendant de nombreuses années, les organisations ouvrières ont mobilisé les femmes en assurant que cette journée soit un rendez-vous de lutte. Aujourd’hui, l’évènement ressemble plus à une “fête des Mères” durant laquelle des associations offrent des fleurs aux femmes dans la rue.

    Quel est le sens du 8 mars à l’heure actuelle ? Devons-nous remettre la lutte à l’ordre du jour ou les femmes ont-elles déjà tout obtenu ?

    Les limites du féminisme bourgeois et du post-féminisme.

    Dans les années ‘60 à ‘70, le féminisme bourgeois représentait le modèle dominant, notamment autour du célèbre principe de la parité femmes-hommes dans les postes à haute responsabilité. Ces féministes pensaient, par exemple, que l’ensemble des femmes bénéficierait de l’élection de l’une d’entre elles. Ce postulat a montré ses limites dans les années ‘80 quand Margaret Thatcher est arrivée au pouvoir en Grande-Bretagne. En dépit de son genre, elle a lancé une terrible offensive contre les femmes, notamment au travers du carnage opéré dans les services publics.

    Un représentant de la classe dirigeante répondra aux exigences de sa classe, qu’importe son genre. Cela ne signifie toutefois pas pour autant que disposer d’une femme élue à un poste important ne sert en rien la cause des femmes, car cela peut aider à soulever la confiance des autres. Mais toutes les femmes ne luttent pas pour les mêmes intérêts.

    Dans la plupart des pays capitalistes développés, le post-féminisme a fait suite au féminisme bourgeois dans les années ‘90, autour de l’idée que les femmes étaient parvenues à arracher les droits nécessaires pour obtenir l’égalité hommes-femmes. Seul manquait pour y parvenir un changement de comportement des femmes elles-mêmes : elles avaient à saisir les opportunités s’offrant à elles et tout faire pour réussir dans la vie.

    Alors oui, c’est vrai, nous avons obtenu le droit de voter, d’aller travailler, d’avoir accès aux études, de divorcer ou encore d’avorter. La discrimination est, de plus, interdite par la loi. Mais à chaque période de récession économique, les femmes en sont les premières victimes, de manière directe et indirecte. Le changement individuel de comportement est impuissant face à la politique d’austérité.

    Une austérité calamiteuse pour les femmes

    Ces trente dernières années, les politiques antisociales et néolibérales ont érodé les conquêtes sociales des femmes. Depuis la crise économique de 2008, l’ampleur et le rythme de l’offensive se sont accrus.

    La mesure du gouvernement Di Rupo concernant les exclusions des allocations de chômage dites d’insertion représente, par exemple, une attaque frontale contre les femmes puisqu’elles représentent 65 % des exclus de ce 1er janvier 2015. Nombre d’entre elles ne disposeront plus d’aucun revenu puisqu’elles sont majoritairement cohabitantes et que, dans ce cas entre autres, les CPAS ne leur accorderont rien. Elles dépendront donc entièrement de leur conjoint pour disposer d’argent.

    Lorsque les autorités décident de réduire le budget des services publics, c’est une fois de plus les femmes qui supportent la majeure partie du choc, étant à la fois surreprésentées comme travailleuses dans le secteur public et ses principales utilisatrices. Le cas des crèches publiques est particulièrement préoccupant : les places disponibles se réduisent, tandis que leurs équivalents dans le privé sont inabordables pour toute famille à faible revenu. Les femmes n’ont donc bien souvent d’autre choix que de diminuer leur temps de travail ou de renoncer à un emploi rémunéré.

    Les mesures du gouvernement Michel suivent la même logique. Ainsi, s’il faut prouver 45 ans de carrière pour avoir droit à une pension complète à 67 ans, les trois quarts des travailleuses en seront incapables. Cette situation sera encore aggravée si le projet de ne plus comptabiliser les périodes assimilées (congé de maternité, chômage temporaire, congé parental,…) est adopté.

    Réduction du temps de travail et lutte pour le socialisme

    En Flandre, un débat sur la réduction du temps de travail a fait suite aux déclarations patronales favorables aux 40 heures de travail par semaine et à une déclaration de Monica De Coninck portant sur le fait que les femmes doivent favoriser les emplois à temps plein au lieu du temps partiel. Femma (l’équivalent néerlandophone de Vie Féminine) a réagi en défendant l’instauration de la semaine des 30 heures sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour que les femmes (et les hommes) puissent vraiment s’épanouir.

    La répartition du temps de travail disponible entre tous et toutes, avec embauches compensatoires, réduction des cadences et sans perte de salaire est une revendication historique du mouvement des travailleurs, que le PSL défend également afin de lutter, entre autres, contre le chômage de masse. Mais n’ayons aucune illusion, la classe dirigeante capitaliste n’acceptera jamais ce principe, car cela équivaudrait à diminuer leurs profits, chose impensable à leurs yeux.

    Le capitalisme repose sur l’oppression et l’exploitation de la classe des travailleurs, ce qui entraine de facto la perpétuation de l’oppression des femmes. Poser les bases matérielles pour une libération de la femme nécessite de se détacher de ce système et de lutter pour une véritable société socialiste démocratique.

    Les femmes ont encore beaucoup à gagner avant de pouvoir parler de réelle émancipation : la Journée Internationale des Femmes doit rester un rendez-vous combattif. À cette occasion, le PSL organise une journée de discussions et de débat au sujet la lutte pour les droits des femmes. Il sera notamment question du débat sur la réduction du temps de travail à 30 heures par semaine. Vous êtes toutes et tous les bienvenus !

    8mars

  • Contre l’austérité et le sexisme, la lutte des Femmes est nécessaire !

    8mars« L’égalité homme – femme est acquise aujourd’hui en Belgique », une idée souvent défendue ces dernières années, mais qui est de plus en plus remise en cause. Les violences domestiques, le harcèlement en rue, l’inégalité salariale, les difficultés pour combiner vie de famille – vie professionnelle (…) démontrent les discriminations et l’oppression vécues par de nombreuses femmes encore aujourd’hui.

    Tract du PSL // Tract en format PDF

    L’indépendance économique des femmes s’est fortement dégradée ces dernières années, ce qui les rend plus vulnérables à la violence. Et les politiques d’austérité du gouvernement ne font qu’aggraver cette situation, en poussant de plus en plus de familles et de femmes dans la pauvreté. En effet, celles-ci – déjà souvent plus précarisées – sont fortement touchées par les pertes d’emplois et les limitations des allocations. De plus, la destruction de nos conquêtes sociales favorise la montée des éléments divisant les travailleurs, comme le sexisme. Il devient impossible pour bon nombre de femmes de jouir des droits qu’elles ont sur le papier.

    Quelles revendications pour défendre les droits des femmes aujourd’hui ?

    Pour de plus en plus de personnes, il semble clair qu’il existe un fossé entre l’égalité juridique acquise et la réalité vécue par des millions de femmes. Pour le PSL, les revendications féministes ne peuvent pas se limiter à demander de nouvelles lois ou des modifications dans le système éducatif. Il ne s’agit pas non plus de mener une lutte contre les hommes, mais bien d’unir la lutte contre le sexisme à celle contre la destruction de nos conquêtes sociales et de nos services publics. Les femmes doivent se battre pour défendre leurs acquis et en gagner d’autres, tel que la proposition de 30h de travail par semaine, avec réduction des cadences, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire faite par FEMMA (Vie Féminine en Flandre).

    À l’occasion de la journée du 8 mars – qui commémore les luttes des travailleuses contre l’exploitation –, la Commission femme du PSL organise une journée de formation et de discussions sur les différentes expériences de luttes du passé, les revendications à mettre en avant aujourd’hui et l’alternative face à la société capitaliste patriarcale. Nous voulons remettre à l’ordre du jour la nécessité pour le mouvement des travailleur(e)s de s’unir contre le capitalisme et d’en finir avec le sexisme.

    Contre l’austérité et le sexisme, la lutte des femmes est nécessaire ! – Journée de discussions et de formation du PSL

    Tout le monde est le bienvenu !

    Dimanche 8 mars 2015 à partir de 10h45

    Baby-sitting prévu

    10h45 Accueil et inscriptions

    11h00 Introduction de la journée. Le 8 mars : Histoire de la journée internationale des femmes et son actualité aujourd’hui, par Aïcha P.

    12h00 Deux commissions au choix :
    – Femme objet, harcèlement et culture du viol : violence et sexisme croissant vis-à-vis des jeunes filles et des femmes dans un contexte de crise, introduite par Emily B.
    – Rôle et implication des femmes dans les luttes syndicales contre la crise, l’austérité et le capitalisme, introduite par Maud W.

    13h-14h Pause Midi (Un repas à prix démocratique est prévu)

    14h Suite des commissions

    15h30 La réduction collective du temps de travail : une revendication féministe ? Débat modéré par Emilie VMH, avec Anja DS (responsable nationale du travail femme pour le PSL) et Tina De Greef (secretaire LBC-NVK BHV). Nous sommes dans l’attente de réponses d’autres organisations issues du mouvement ouvrier et qui luttent contre le sexisme sous ses différentes formes.

    17h Fin de journée

    Entrée: prix libre
    Rue du Jardinier 45, 1080 Molenbeek (Metro Ribaucourt ou Comte de Flandres)
    Infos : info@socialisme.be – 02/345 61 81

  • Eric Zemmour : l'approximation et le mensonge au service de la haine et de la division

    Le polémiste français a été en tournée chez nous. Après sa séance de dédicace à Bruxelles, il a été invité par le très select Cercle de Wallonie avant que cette association n'annule la conférence devant les menaces pour la sécurité de l'orateur.

    Par Simon (Liège)

    Eric Zemmour est célèbre pour mettre régulièrement sa plume au service de tout ce qui milite en faveur de l’exclusion et de la discrimination : vilipendant le « cosmopolitisme » et la perte des valeurs traditionnelles, il n’hésite pas à jeter l’opprobre sur une large part de la population responsable selon lui du « déclin français ». En ligne de mire, l’immigration, les homos et les femmes, accusés d’acculturer la France.

    Ses options idéologiques sont absolument claires. Eric Zemmour milite pour le recul des espaces de liberté et d’égalité qui ont étés arrachés par la lutte au cours des 40 dernières années. Comme souvent, ce discours idéologique se pare des atours de la rigueur scientifique. Mais il est frappant de voir à quel point Eric Zemmour recourt sans vergogne au mensonge pour étayer ses propos.

    Il a été récemment été épinglé pour ses « approximations » quand il cite une étude de l’INSEE sur la population immigrée en France ou quand il prétend que la cours de justice européenne consacre le droit à la PMA (Procréation médicalement assistée, l’insémination artificielle) et à la GPA (Gestation pour autrui, le recours aux mères porteuses) pour les couples homosexuels mariés. Entre autres sources, un article du quotidien « Libération » montre bien comment Zemmour distord les faits pour les faire correspondre à sa vision du monde, voire extrapole carrément à partir d’un élément de vérité

    En février 2014, par exemple, il s’était illustré en prétendant que l’éducation nationale française favorisait « la propagande homosexuelle ». Au bout de cette révélation, on apprenait qu’un partenariat existe entre le ministère et une association pour la prévention du suicide chez les jeunes homosexuels. Les termes utilisés ne sont d’ailleurs pas anodins. L’interdiction de la « propagande homosexuelle » en Russie est la façon dont le régime de Poutine criminalise tout simplement une orientation sexuelle!

    Son dernier livre, « le suicide français », n’échappe pas au procédé. Chaque « preuve » du déclin culturel de la France est défendue par des dates emblématiques au mépris de toute enquête sérieuse, de tout apparat critique, à la portée pourtant du premier étudiant en science humaine. Ainsi, le mariage factice entre Coluche et Leluron est-il censé marquer le début de la domination de la culture gay en France.

    Mais peu importe finalement la véracité de ses allégations pour Eric Zemmour. Tout son discours n’a pour objectif que de générer une réaction anxiogène dans la population, de matérialiser le fantasme d’une menace sur le mode de vie dominant des Français afin de semer la discorde et la division entre les composantes de la société.

    Participant de ce fait à une stratégie de la tension, Eric Zemmour poursuit en fait les mêmes objectifs que les pires tenants de l’Islam réactionnaire qu’il prétend combattre.

    Un tel discours, manifestement stigmatisant et porteur de discorde, régulièrement dénoncé pour son argumentation hasardeuse, aurait dû être suffisant pour qu’il ne soit pas invité à parler en Belgique. Sous couvert de débattre sans tabou, des institutions telles que le Cercle de Wallonie ont voulu offir une tribune à la xénophobie, au sexisme et à l’homophobie. Nous insistons : tribune et non débat puisqu’aucune contradiction n’était organisée au côté d’Eric Zemmour au Cercle de Wallonie. Ce cercle de sociabilité de l’élite et des milieux patronaux déclare ne pas adhérer à l’ensemble des positions de Zemmour. Il est bien probable que des nuances existent entre les approches de Zemmour et celles du Cercle de Wallonie. Mais en choisissant de programmer Zemmour plutôt qu’un autre essayiste, le cercle fait preuve d’un parti-pris évident qui n’est pas le fruit du hasard.

    Dans le climat d’islamophobie qui vient , après la tuerie de Charlie hebdo, Zemmour et le cercle de Wallonie œuvrent pour renforcer tout ce qui peut dresser une communauté contre une autre. Les divisions ou les préjugés qui peuvent traverser la classe des travailleurs ont toujours été utilisés par la bourgeoisie pour dévier l’attention et affaiblir les possibilités de riposte face à leurs attaques. Gageons qu’un discours qui met de côté la responsabilité du patronat dans la baisse du niveau de vie de la population pour montrer du doigt une communauté particulière ne déplaît pas à un certain public fréquentant le cercle de Wallonie.

    Nous pensons que c’est sous cet angle que la venue de Zemmour doit être dénoncée. Nous voulons aussi souligner que, de tous temps, les Zemmour et autres rétrogrades, même convaincus de mensonge, ont eu les portes des médias grandes ouvertes. Les couches opprimées dans la société n’ont par contre jamais eu pour se faire entendre que leur capacité d’organisation collective et la lutte.

    -Droits égaux pour tous : fin des discriminations à l’égard des minorités. Une atteinte à l’un de nous est une atteinte à tous !
    -Belges et immigrés, homos et hétéros, hommes et femmes : Ensemble contre l’austérité. Tout ce qui divise le camp de la lutte sociale nous affaiblit !
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  • Sexisme : L'industrie du jeu vidéo ébranlée par le #GAMERGATE

    Le harcèlement des femmes dans l'industrie du jeu vidéo, en ligne ou non, a atteint de nouveaux sommets avec la récente campagne GamerGate.

    Par Ben Robinson, Socialist Alternative (section du Comité pour une Internationale Ouvrière aux USA et parti-frère du PSL)

    La créatrice indépendante de jeux vidéos Zoe Quinn a été accusée par son ex-partenaire d’entretenir des relations sexuelles avec des journalistes en échange de couvertures médiatiques favorables. Malgré le caractère privé de ces accusations et en dépit du fait qu’elles se soient révélées fausses, Zoe Quinn est rapidement devenue la cible de harcèlement impliquant la divulgation de photographies privées et de détails personnels, notamment son adresse et son numéro de téléphone. Ses amis et sa famille ont également été victimes de harcèlement et elle a été l’objet de multiples menaces de mort et de viol. Zoe Quinn a fini par se sentir en danger dans sa propre maison.

    Cette campagne de haine a touché d’autres personnes encore, dont la critique des médias féministe Anita Sarkeesian. Plus tôt en 2014, Anita avait produit une série de vidéos YouTube couvrant la façon dont les femmes sont représentées dans les jeux vidéo. Cela a conduit à une campagne de harcèlement en ligne qui a empiré suite au GamerGate. Tout comme Zoe Quinn, Anita Sarkeesian a reçu des menaces de mort et de viol.

    À la mi-octobre, elle avait également dû annuler une conférence prévue à l’université d’Etat de l’Utah à la suite de messages anonymes, provenant soi-disant d’un étudiant, qui affirmaient que si l’événement prenait bien place, l’université connaîtrait ”la fusillade la plus meurtrière dans un établissement scolaire des Etats-Unis.” D’autres encore, comme la développeuse Brianna Wu, ont fait face à un traitement similaire. De manière parfaitement honteuse, la police de l’Utah a répondu à Anita Sarkeesian qu’ils ne pouvaient assurer sa protection en vertu de la loi de l’État qui permet aux étudiants de porter des armes sur le campus.

    Cette campagne sexiste a cherché à justifier ce harcèlement en prétendant dénoncer le copinage en vigueur dans les médias liés aux jeux vidéos. Mais ces préoccupations ont complètement été éclipsées par les attaques livrées contre des femmes. Ce processus a été encouragé par d’éminentes personnalités réactionnaires. Le hashtag Twitter “GamerGate” a été inventé par l’acteur conservateur Adam Baldwin. A titre d’exemple, ce dernier n’avait pas hésité à comparer à l’inceste le mariage entre personnes de même sexe. L’American Enterprise Institute, un think thank de droite particulièrement influent lors de la présidence de George W. Bush, a publié une série de vidéos justifiant la misogynie présente dans le milieu des jeux vidéos.

    Des militants GamerGate ont concentrées leurs attaques sur les relations entre journalistes de jeux vidéo, critiques et développeurs indépendants comme Zoe Quinn. Ils ont par contre accordé beaucoup moins d’attentions aux relations entre les journalistes et auteurs et les énormes studios de développement de jeux vidéo. Grand Theft Auto IV, le jeu vidéo actuellement le mieux noté de tous les temps avec une cote moyenne de 98/100 (Metacritic), a été commenté par des journalistes accueillis quatre jours durant dans un spa quatre étoiles, tous frais payés. En 2008, une semaine après sa sortie, le jeu avait atteint les 500 millions de dollars de chiffre d’affaires. En 2014, des journalistes sélectionnés pour commenter le jeu de la société Ubisofts ”Watch Dogs” avaient chacun reçu une tablette tactile Nexus 7 gratuite. En 2013, les ventes de jeux vidéos aux États-Unis avaient atteint les 20,5 milliards de dollars, soit quasiment le double des recettes des cinémas nord-américains cette année-là.

    Les jeux vidéo ont le potentiel d’immerger les joueurs dans des histoires et des situations plus riches à bien des égards que d’autres médias comparables. Des critiques telles que celles d’Anita Sarkeesian sont absolument essentielles au développement de ce potentiel. Cela devrait être positivement accueilli par les fabricants de jeux vidéo, par les journalistes et par les joueurs. Faire taire et dénigrer les voix de Sarkeesian et de Quinn – dont la création la plus célèbre, la Depression Quest, est basée sur la gestion d’une maladie mentale – ne fera que diminuer la qualité future des jeux vidéo.

    Le GamerGate a principalement ciblé et attaqué des femmes, sous des formes extrêmement sexualisées. Cela souligne la mesure dans laquelle le sexisme est une caractéristique de la société actuelle. Développer une critique des jeux et des divertissements de manière générale est une partie importante de la lutte à mener pour un monde débarrassé du sexisme.

  • Capitalisme et culture du viol

    En décembre 2012, l’horrible viol collectif d’une étudiante de 23 ans à Delhi, en Inde, suivi de sa mort, a placé le fléau du viol sur le devant de la scène. Ce cas particulier ne sort malheureusement pas du tout de l’ordinaire par sa nature ou sa gravité. Ce qui l’a rendu exceptionnel, c’est la réponse explosive du mouvement ‘‘rage against rape’’, qui a fait descendre dans la rue une foule de femmes aussi bien que d’hommes opposés aux viols et à la violence sexuelle extrêmement fréquents, commis surtout contre les femmes et les enfants.

    Par Emma Quinn & Laura Fitzgerald, Socialist Party (CIO-Irlande), 2013

    ‘‘Rage against rape’’ en Inde – malgré la nature problématique des appels à la peine de mort et à la castration pour les auteurs de viols (en plus de ne pas répondre aux causes sous-jacentes du viol, cela donnerait encore plus de pouvoir à un Etat indien qui réprime et va continuer à réprimer les luttes des travailleurs et mouvements sociaux) -, le développement du phénomène ‘‘Slutwalk’’ ces dernières années, fer de lance de la montée de la remise en cause de la ‘‘culture du viol’’, sont autant de développements véritablement positifs.

    La ‘‘culture du viol’’ peut être décrite par le fait de réagir aux viols et à la violence sexuelle en culpabilisant les victimes et les survivantes en se demandant comment elles s’habillent, quel est leur passé sexuel, leur consommation de drogue ou d’alcool, etc. de façon à la fois subtile et ouverte. C’est ainsi que réagissent la police et la justice, à des degrés variables en fonction des divers pays du monde. Il s’agit d’une vulgarisation du viol. Au cours de cette dernière période, ce phénomène s’est développé dans un contexte où, de plus en plus, les femmes et leurs corps se voient rabaissés au rang d’objet dans la culture dominante.

    Le viol est une question de pouvoir

    Le viol n’est pas une question de désir sexuel, mais plutôt l’expression ultime du pouvoir, du contrôle et de la suprématie sur un autre être humain. La majorité des victimes et des survivantes sont des femmes et la grande majorité des auteurs de viols sont des hommes. Les hommes victimes d’un viol sont particulièrement stigmatisés, en partie parce que c’est considéré comme une expérience émasculatrice. L’exemple de femmes soldates participant à l’humiliation sexuelle de prisonniers hommes dans la prison d’Abu Ghraib, en Irak, montre comment le viol et l’abus sexuel sont fondamentalement une expression du pouvoir : les forces impérialistes ont utilisé les abus sexuels dans le but très conscient de dégrader et de démoraliser.

    Les milliers d’années d’oppression de la femme ont signifié des milliers d’années de soumission, et notamment de viol. Les viols fréquents sur les esclaves par les possesseurs d’esclaves dans le Sud des Etats-Unis avant la Guerre Civile sont un exemple parmi beaucoup d’autres du viol en tant qu’expression de cette soumission imbriquée dans l’oppression économique également subie.

    Le début de la société humaine divisée en classes sociales – il y a environ 10.000 ans – a constitué un moment crucial dans l’instauration des structures et de l’idéologie qui oppressent les femmes. L’idéologie de la famille nucléaire et patriarcale en particulier, qui a atteint son apogée dans la Rome Antique lorsque les pères avaient droit de vie et de mort sur leur femme et leurs enfants, est une idéologie façonnée et utilisée par le système économique actuel du capitalisme. Malgré les grandes luttes et les changements survenus depuis lors, la promotion de cette idéologie a contribué à pérennisé l’oppression des femmes.

    Ce n’est nullement une coïncidence si la plupart des viols et des abus sexuels sont perpétrés par une connaissance de la victime, souvent même un membre de la famille, un partenaire ou un ex-partenaire. Sous le capitalisme, l’idéologie de la famille patriarcale (soutenue depuis les débuts de ce système) a permis que les femmes soient des sources d’heures de travail non rémunéré – comme elles le sont encore aujourd’hui de bien des façons et dans bien des cas – en effectuant le travail domestique, en s’occupant des enfants et des membres âgés de leur famille ou des malades.

    Cette idéologie était en contradiction avec la nécessité d’intégrer la force de travail féminine dans le système de profit, mais elle a aidé à justifier les plus bas salaires des travailleuses, une réalité toujours d’application aujourd’hui dans les pays capitalistes développés. En Irlande, selon un récent rapport de l’OCDE, les femmes gagnent en moyenne 14% de moins que les hommes, et ce fossé s’élargit à 31% pour les femmes qui ont des enfants (en Belgique, l’écart moyen est de 24%, NDT).

    L’Ère de l’austérité et son impact sur les femmes

    Ces dernières décennies, l’entrée massive des femmes dans la force de travail – tout en augmentant souvent l’exploitation que les femmes subissent à la fois en tant que travailleuses et en tant que femmes – a eu un impact progressiste. En s’engageant dans la force de travail, les femmes ont pris confiance en elles et, en réalité, les idées réactionnaires concernant la famille patriarcale et le rôle subalterne des femmes ont été profondément ébranlées. Par exemple, la grande majorité de la population européenne, hommes et femmes, n’acceptent plus l’idée selon laquelle les femmes ne devraient pas être égales aux hommes.

    L’ère de l’austérité actuelle signifie concrètement une énorme destruction de nos emplois, de nos services publics et de nos conditions de vie. Les femmes sont plus particulièrement affectées par les attaques contre le secteur public parce qu’elles représentent la majorité des travailleurs de ce secteur (en particulier dans la main d’œuvre peu payée du secteur public) et en raison de la nature progressiste des services publics qui peuvent socialiser ce qui auparavant étaient des problèmes privés pour les femmes (comme de prendre soin des malades et des personnes âgés).

    Des services sont en train d’être complètement érodés, comme l’aide à domicile (un service qui a en fait commencé sur base volontaire et non payée – notons l’impact de l’idéologie patriarcale qui montre les femmes comme des ‘‘soignantes naturelles’’ -, et pour lequel on s’est battu pour qu’il devienne financé et développé par l’État). Les femmes, en particulier, vont porter le fardeau de cette érosion, avec comme résultat probable le retour réactionnaire aux rôles traditionnels de genre. L’élite au pouvoir a besoin de trouver des moyens pour justifier ce retour en arrière. La publicité et les autres moyens de propagande (particulièrement aux USA) ont été massivement utilisés pour mettre l’accent sur la ‘‘place naturelle des femmes au foyer’’ en tant qu’épouses, soignantes et domestiques non payées, de même que leur subordination aux hommes juste après la seconde guerre mondiale, alors que les femmes étaient massivement entrées dans les usines pendant la guerre.

    Cette propagande nous paraît aujourd’hui grossièrement sexiste et dépassée. Cependant, d’autres formes de propagande sexiste ont été de plus en plus développées, dans les médias en particulier. L’offensive s’est même intensifiée cette dernière décennie : rabaissement de la femme au rang d’objet, marchandisation du corps féminin et ‘‘pornification’’ de la culture.

    L’impact du ‘‘nouveau sexisme’’

    Le ‘‘nouveau sexisme’’, appuyé en grande partie par l’industrie cosmétique (très rentable), joue actuellement un rôle dans le renforcement des vieilles idées selon lesquelles la valeur d’une femme se mesure à son apparence et à son look, en dénigrant sa valeur en tant qu’être humain égale aux hommes. Cette attaque idéologique offre aux politiciens l’espace pour mener une politique sexiste et réactionnaire. Ainsi, lors des émeutes de Londres en 2010, certains politiciens ont tenté d’expliquer le phénomène par l’éclatement de la famille traditionnelle en reportant la faute sur les parents célibataires, afin de ne pas parler des causes sociales derrière cette explosion de colère (taux de chômage élevé, aliénation et pauvreté massive parmi la jeunesse).

    En Espagne et au Royaume Uni, des partis politiques au pouvoir souhaitent aujourd’hui revenir sur le droit à l’avortement : une véritable indication de l’instrumentalisation des femmes en tant que boucs émissaires de même qu’un cas concret de casse des droits des femmes et de leur liberté de choisir. Aux USA, le degré auquel le parti de droite Tea Party a influencé le discours et la politique représente à la fois une attaque idéologique et une menace physique contre les droits des femmes. Les restrictions à l’accès à l’avortement y ont tellement augmenté que certains États n’ont plus qu’une seule clinique pratiquant l’avortement ouverte ! Paul Ryan, le candidat républicain malchanceux à la vice-présidence américaine aux élections de 2012, a précédemment soutenu une loi qui tentait de permettre aux violeurs de poursuivre en justice les victimes qu’ils auraient mises enceinte pour les empêcher d’avorter ! Voilà le contexte dans lequel la ‘‘culture du viol’’ existe. C’est aussi le contexte dans lequel cette culture doit être remise en cause.

    Les violences sexuelles comme arme de guerre et de domination

    Le viol en tant qu’expression de la suprématie et de la domination est illustré par les abus commis par de nombreux prêtres en position de pouvoir, des cas systématiquement couverts par la hiérarchie de l’Eglise Catholique. On peut également parler du cas du célèbre présentateur de la BBC Jimmy Saville (un proche de Margareth Thatcher qui a été protégé par la véritable institution qu’est la BBC) qui a abusé d’enfants et de jeunes vulnérables et marginalisés en toute impunité, des décennies durant.

    La violence sexuelle est utilisée comme arme de guerre afin d’intimider et de dégrader l’ennemi ; en Syrie, c’est en fait la première raison pour laquelle il y a eu un exode massif de femmes et d’enfants dans des camps de réfugiés de Jordanie et du Liban. L’attaque de femmes et de filles par des hommes armés, parfois à plusieurs, est une caractéristique significative et problématique de la guerre civile syrienne. C’est globalement le cas des zones de guerre ; on estime à 200.000 le nombre de victimes de violences sexuelles en République Démocratique du Congo dans le cadre de conflits armés. Le viol y est décrit comme une arme ‘‘moins chère que les balles et les bombes.’’

    L’Afrique du Sud connait des statistiques parmi les plus alarmantes, le taux de viols d’enfants et de bébés y est le plus élevé au monde. 37% de la population masculine admet avoir commis un viol et plus de 500.000 attaques sexuelles ont lieu chaque année. Le problème est notamment enraciné dans la croyance très répandue qu’une relation sexuelle avec une vierge guérit du sida. Ce pays comprend le plus grand nombre de séropositifs : 11% des habitants sont affectés. La Zambie, le Zimbabwe et le Nigeria sont aussi infestés par les attaques sexuelles à cause de ce mythe dangereux.

    Attaques contre les femmes sur la place Tahrir

    L’un des exemples les plus frappants de ce que représente le viol et d’où il provient se trouve peut-être dans le contexte de révolution et de contre-révolution qui se déroule en Égypte actuellement, au cœur symbolique de la révolution, place Tahrir.

    L’héroïque révolution qui a renversé le dictateur Moubarak en 2011 n’était en fait qu’une demi-révolution : le dictateur corrompu a été renversé par une lutte de masse et une grève générale, mais les bases-mêmes du capitalisme et de l’impérialisme n’ont pas été abattues pour céder la place à un gouvernement représentant les travailleurs et les pauvres visant à placer les richesses sous propriété publique et démocratique. Sans une telle démocratie, les portes ont été ouvertes pour que l’armée et l’Islam politique reviennent à l’avant. Cependant, les femmes, les travailleurs et les pauvres qui se sont battus héroïquement pendant la révolution ne sont pas simplement rentrés chez eux. Les femmes ont été présentes durant tout le soulèvement révolutionnaire de ces dernières années en Égypte, et elles sont encore présentes dans le mouvement aujourd’hui.

    La participation des femmes à la lutte, dans les soulèvements révolutionnaires et dans la quête de changement de la société, n’est pas seulement essentielle, elle est aussi une indication positive de la lutte en elle-même. Les réactionnaires en Égypte comprennent fort bien cela et visent spécifiquement les femmes pour tenter de toucher le mouvement dans son ensemble.

    Le viol est un des outils de ces réactionnaires. Des rapports montrent que la Confrérie Islamique a organisé et payé des groupes d’hommes pour attaquer brutalement et agresser sexuellement les femmes militantes sur la place Tahrir. Les femmes s’arment déjà elles-mêmes pour réaffirmer qu’on ne les forcera pas à rentrer à la maison, et des groupes de manifestants – hommes et femmes – organisent la défense pour résister à ces attaques.

    Viol et violence sexuelle en Irlande

    En Irlande en 2011, plus de 2000 survivantes à la violence sexuelle se sont rendues au RCC (cellule de crise sur le viol, NDT). Des milliers d’autres cas ne sont pas rapportés et on estime que jusqu’à une irlandaise sur sept souffre de graves abus sexuels, physiques ou émotionnels. En Irlande, la question du viol et des abus sexuels est complexe. Historiquement, le pays a été dominé par le contrôle de l’Église et par ses idées tordues sur la moralité. La vision du sexe est empreinte de peur et de honte, surtout en ce qui concerne les femmes. Le sexe était uniquement considéré comme un outil de procréation et une fille considérée comme ‘‘légère’’ était ‘‘une femme déchue’’. Malgré un rejet de ces idées réactionnaires par la plupart des gens d’aujourd’hui, la ‘‘culpabilité catholique’’ et la poussée du sexisme ‘‘moderne’’ (les femmes rabaissées au rang d’objet et la commercialisation du sexe) ont contribué à développer une culture de culpabilisation des victimes d’abus.

    Un sondage récent a montré que 41% des gens pensent qu’une femme est partiellement ou totalement responsable si elle se fait violer en ayant bu de l’alcool, 37% pensent qu’elle porte une part de responsabilité si elle a excessivement flirté avec un homme et 26% pensent qu’elle est responsable si elle portait des vêtements qui révèlent son corps.

    Le sensationnalisme suscitant la peur qui est cyniquement appuyé par les tabloïds possédés par des milliardaires a aidé à perpétrer le mythe que le viol est quelque chose qui n’est commis que par des hommes louches dans des ruelles sombres. En réalité, une femme sur cinq est abusée par son partenaire actuel ou son ex, 39% par un ami ou une connaissance. Le lieu le plus courant des viols est la maison de la victime.

    Selon les estimations, seuls 7% de tous les viols en Irlande sont condamnées. La DPP (Director of Public Prosecution) ne poursuit qu’un tiers des cas reportés, ce qui signifie que 70 cas sur 100 sont déjà perdus à ce stade. ‘‘Le manque de preuves’’ est la première raison pour laquelle la majorité des dénonciations ne va pas plus loin. Il y a significativement plus de chances d’aboutir à une condamnation si l’attaque se produit dans un espace public par un inconnu de la victime, par rapport aux agressions bien plus courantes où l’auteur est connu d’elle. Depuis l’introduction en 1990 de la pénalisation du viol conjugal, il n’y a eu qu’une seule condamnation, ce qui est choquant lorsqu’on considère que 18% des agressions sexuelles sur les femmes sont commises par des hommes qui ont ou ont eu une relation intime avec elles par le passé.

    Une étude par le Rape Crisis Network Ireland a monté que jusqu’à 40% des victimes de viols retirent leur plainte en raison de la faible réaction de la police. Les cas sont souvent abordés de façon insensible et des incidents comme le scandale de la ‘‘rape tape’’ de Rossport n’est pas pour rassurer les victimes lorsqu’elles rapportent la violence sexuelle. Dans cette vidéo, des policiers menaçaient deux manifestantes arrêtées de les violer si elles n’obéissaient pas à leurs instructions. Une autre tendance alarmante dans le système judiciaire irlandais est l’augmentation du nombre de procès où des hommes riches donnent une compensation financière à leur victime au lieu d’être condamnés à la prison.

    Le viol en Inde

    Le viol collectif et le meurtre d’une étudiante en médecine de 23 ans à Delhi ont amené la question de la violence sexuelle dans les médias de masse, obligeant les gens à se rendre compte de l’impact de la ‘‘culture du viol’’ en Inde et à travers le monde. La façon sournoise dont ce cas a été géré par la police a mis en lumière l’attitude dédaigneuse envers le viol en Inde.

    Il s’agit du crime le plus répandu dans le pays : au moins 24 000 incidents sont rapportés chaque année et on estime que seuls 50% des viols sont rapportés. Cette culture est un arrière goût amer du système féodal dominé par les hommes en Inde. Il existe un énorme mépris des femmes dans tout le large et varié spectre politique et religieux du pays. En contradiction directe avec le système discriminatoire, il n’est pas exceptionnel qu’un homme d’une caste inférieure agresse une femme de la classe supérieure dans la rue. La propriété des femmes par les hommes dépasse le statut social même ici, ce qui indique à quel point l’oppression des femmes est enracinée.

    Les femmes des classes inférieures Dalit ou intouchables qui sont les plus vulnérables. La société indienne leur offre peu de protection ou de justice et la majorité du temps, les attaques contre ces femmes ne sont pas remarquées et restent impunies. L’idéologie de la domination masculine dans une période de changement social rapide et abrupt, avec les femmes et les castes inférieures qui entrent dans la force de travail en raison des investissements capitalistes en Inde, est le contexte dans lequel le viol est si endémique et répandu dans le pays.

    Remettre en cause la ‘‘culture du viol’’

    ‘‘Mon violeur ne sait pas qu’il est un violeur. Vous lui avez appris que ce n’est pas de sa faute. J’avais trop bu, j’ai flirté, et mes vêtements étaient trop courts. Je l’ai cherché. Il m’a laissée dans l’escalier d’un parking. Mon (ex) petit copain m’a craché à la figure. Il m’a traitée de pute, il n’a traitée de salope. Je l’avais mérité. Mes amies me jetaient des sales regards. Elles m’ont dit que j’étais un déchet, sans réaliser que ça aurait pu être elles. Cette culture, votre culture, leur a dit, m’a dit, que c’était de ma faute. Et j’ai souffert. Mais mon violeur ne sait pas que c’est violeur. Je n’ai pas honte. Je reste debout.’’

    Comme l’indique cette citation d’une participante à la slutwlak de Washington DC en 2011, une culture qui ramène les femmes au rang d’objet, qui promeut une vision bancale de la sexualité des femmes, qui culpabilise les victimes et non les agresseurs, qui encourage les femmes à ne pas sortir seules la nuit, à prendre des cours de self-défense, à s’habiller d’une certaine façon pour éviter le harcèlement et attaques sexuel mais n’apprend pas aux hommes et aux jeunes pourquoi ‘‘non, c’est non’’ – fait absolument partie du problème auquel on doit s’attaquer.

    La prolifération de l’industrie pornographique – généralement destinée aux hommes et centrée sur une vision des femmes, de leur sexualité et du sexe en général très étroite, dirigée par les hommes et souvent misogyne, qui lie de plus en plus le sexe et la violence – alimente cette culture. C’est aussi le contexte de la gueule de bois de la promotion idéologique des rôles traditionnels de chaque genre qui dénigre aussi les femmes et appuie la subordination des femmes aux hommes. Plus encore, c’est le contexte de la promotion de l’idée, propre au capitalisme, de la responsabilité individuelle et de l’individualisme, qui isole les femmes à leur détriment, et des normes sociales et culturelles arriérées, qui donne naissance à la ‘‘culture du viol’’. Les phénomènes Slutwalk et Rage Against Rape sont en opposition à cette culture, et sont en soi une politisation des questions du viol et de l’oppression. Cela joue un rôle dans l’éducation des masses à cette question.

    Les femmes et la lutte pour le socialisme

    Comme nous l’avons vu, l’ère de l’austérité est une énorme menace contre les conditions de vies et les droits de chacun. Les travailleuses, aux côtés de leurs collègues masculins, sont à l’avant-garde de la lutte contre les coupes budgétaires et les suppressions d’emplois. En Irlande, nous avons surtout vu les travailleuses des entreprises Thomas Cook et La Senza occuper leur lieu de travail lorsqu’elles étaient menacées de licenciement. Les attaques contre le secteur public dans toute l’Europe requièrent une lutte énorme et un mouvement d’opposition massif. Les femmes peuvent jouer un rôle central dans un tel mouvement.

    En plus d’un combat déterminé spécifique pour remettre en cause le sexisme, l’objectification, la violence et les agressions sexuelles, il est vital qu’un mouvement contre l’austérité mette aussi ces questions en avant et les relie afin d’assurer que les femmes puissent être au centre du mouvement, et aussi jouer un rôle dans l’éducation des hommes, qui eux-mêmes n’ont pas intérêt à ce que la situation actuelle perdure.

    Depuis le début de la ‘‘Grande Récession’’ de la crise capitaliste, il y a eu une baisse de 29% du nombre de filles qui finissaient leurs études primaires (le taux est de 22% pour les garçons). Dans le pays le plus riches au monde, les USA, 17 millions de femmes vivaient dans la pauvreté en 2011 (de même que 12,6 millions d’hommes). Ces inégalités sont abjectes, de même que l’énorme pauvreté et la destruction des conditions de vie que le système du profit fait subir à la majorité des femmes, des hommes, des enfants et des jeunes dans le monde.

    La lutte pour en finir avec ce monde de violence, d’oppression, de pauvreté et d’austérité doit mettre le socialisme à l’ordre du jour, c’est à dire la propriété publique démocratique des principales richesses et ressources, et la planification démocratique de l’économie en fonction des besoins de la population.

    Une lutte massive pour réaliser ce changement en Irlande, en Europe et partout dans le monde, et une société basée sur la solidarité humaine et l’égalité, pourraient poser les bases pour remettre en cause et mettre fin à l’oppression des femmes que le viol incarne.

  • [VIDEO] Protestations contre les viols en Inde

    Ces derniers mois, plusieurs cas de viols ont reçu une large attention en Inde et ont suscité une grande indignation. Diverses actions de protestation contre le viol et le sexisme ont eu lieu, des problématiques très préoccupantes dans ce pays. Nos camarades de “New Socialist Alternative”, section indienne du Comité pour une Internationale Ouvrière et parti-frère du PSL, ont mené campagne sous le slogan “Rage Now Against Rape”. Suite à un viol commis à Bangalore sous l’inaction complice des forces de police, diverses actions ont été organisées ces derniers jours, et c’est dans ce cadre que “New Socialist Alternative” a publié les vidéos ci-dessous.

  • Tract d’été des Etudiants de Gauche Actifs !

    Comme chaque année, la période des vacances scolaires est l’occasion de préparer nos campagnes de rentrée ! Le tract ci-dessous nous aidera à les présenter lors de plusieurs festivals ou encore tout simplement en rue. N’hésitez pas à nous contacter pour en distribuer autour de vous !

    => Page Facebook des Étudiants de Gauche Actifs

    => Tract en format PDF


     

    9 NOVEMBRE:JOURNÉE EUROPÉENNE D’ACTION CONTRE L’EXTRÊME DROITE ET LE RACISME

    Les dernières élections ont été un véritable choc : l’extrême droite et la droite populiste ont obtenu près de 100 sièges au parlement européen. En France et en Grande-Bretagne, le Front National et l’UKIP sont sortis premiers partis du scrutin. Même les néonazis font leur entrée au Parlement européen avec Aube Dorée (Grèce) et le NPD (Allemagne). Nous voulons réagir!

    Une rencontre européenne organisée en avril à Athènes par les comités antifascistes grecs a proposé d’organiser une journée d’action antifasciste le 9 novembre, date de la Nuit de Cristal (une violente campagne coordonnée contre les magasins juifs en Allemagne nazie en 1938). En Belgique, nous avons décidé de répondre à cet appel avec notre campagne antifasciste Blokbuster / Résistance Internationale et de prendre des initiatives pour organiser une manifestation nationale combattive ce jour-là à Bruxelles.

    Il est selon nous essentiel de lier le combat contre l’extrême droite à la lutte contre le terreau qui leur permet de se développer. Depuis le début de la crise, le chômage a presque doublé en Europe, il touche de 16 à 26 millions de personnes. Plus de la moitié des jeunes Espagnols et Grecs n’ont pas d’emploi ! Les salaires grecs ont reculé de 20% à 40%.

    La politique d’austérité appliquée par les partis de l’establishment et l’Union Européenne a pour effet de développer la misère pour restaurer les profits de l’élite capitaliste. L’extrême droite et la droite populiste instrumentalisent leurs discrédits, mais leur ‘‘opposition’’ à l’UE est basée sur le repli sur soi et le chacun pour soi et non pas sur la nécessité de faire payer la crise aux véritables responsables : les banquiers et les spéculateurs. Ils veulent dévier la colère vers des boucs émissaires : immigrés, homosexuels,… Les partis de droite nationalistes comme la N-VA se donnent aussi une image faussement anti-establishment, mais ils veulent surtout approfondir les divisions en stigmatisant les francophones ou en “relativisant” le racisme. Pour le système capitaliste, cette approche est bien pratique car elle permet de diviser pour mieux régner !

    Pour stopper l’extrême droite et le racisme, nous devons compter sur nos propres forces, sur la lutte collective des travailleurs et des jeunes.

    – RÉSISTANCE INTERNATIONALE CONTRE LE RACISME ET L’AUSTÉRITÉ !
    – SANS-PAPIERS : S’EN PRENDRE AUX MULTINATIONALES, PAS À LEURS VICTIMES !
    – DES EMPLOIS, DES ÉCOLES ET DES SERVICES PUBLICS, PAS DE RACISME, DE SEXISME OU D’HOMOPHOBIE!


    Organisez-vous avec les Étudiants de Gauche Actifs !

    Qu’est-ce que Résistance Internationale / Blokbuster ?
    Il s’agit de la campagne antifasciste et antiraciste des Étudiants de Gauche Actifs. Initiée en 1991, Blokbuster a organisé une manif européenne de 40.000 personnes après la percée du Vlaams Blok (aujourd’hui Vlaams Belang) en 1992. Depuis lors, Blokbuster organise annuellement la manifestation anti-NSV (contre la marche raciste des étudiants du Vlaams Belang) qui rassemble des centaines de jeunes.

    Pénurie d’emplois décents, d’écoles,… L’extrême droite n’a aucune solution ! Au contraire, elle défend une politique de répression et de casse sociale plus prononcée, à l’instar de ces maires FN qui suppriment la gratuité des cantines scolaires pour les pauvres en France ou d’Aube Dorée qui utilise les mêmes méthodes de violence de rue contre les actions collectives de travailleurs en lutte que contre les immigrés.

    CONTRE LA RÉPRESSION,CONTRE LES SAC !

    Dans une situation de crise, la politique d’austérité va de pair avec une croissance de la répression.
    Ainsi, le 15 mai dernier, 281 manifestants ont été arrêtés alors qu’ils manifestaient – pacifiquement – contre le monstrueux projet de Traité Transatlantique, qui vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde, entre les USA et l’Union Européenne. A côté de telles pratiques, il existe les Sanctions Administratives Communales (SAC), des amendes qui peuvent être données dès l’âge de 14 ans pour ‘‘mauvais comportement’’ (comme manger sur les marches d’une église…), mais qui sont aussi utilisées contre les activistes. Nous participons aux campagnes Stop-Répression et Stop SAC.

    CONTRE LE SEXISME, POUR LES DROITS DES FEMMES !

    L’essor de l’extrême-droite et de la droite populiste s’accompagne de la renaissance de tout un tas de forces réactionnaires qui considèrent que la place des femmes est à la cuisine et qu’elles n’ont rien à dire sur leur propre corps. C’est ainsi que se développe aujourd’hui à travers l’Europe un mouvement bien mal nommé ‘‘pro-vie’’ qui veut supprimer le droit à l’avortement. A Gand, de tels militants réactionnaires tiennent des piquets devant les centres pratiquant l’avortement afin d’y intimider les femmes ! Nous luttons pour préserver ce droit, mais voulons aussi défendre un véritable programme social qui assure que personne ne soit plus obligé de recourir à l’avortement pour des raisons économiques.

    CONTRE LE CHÔMAGE ET LES EMPLOIS PRÉCAIRES !

    Quel avenir réserve-t-on aujourd’hui à la jeunesse ? Alors qu’on exige de nos aînés qu’ils travaillent plus longtemps, le taux de chômage est très grand parmi la jeunesse. Malgré le manque criant d’emplois et toutes les annonces de restructurations et de fermetures d’entreprises (Delhaize, ArcelorMittal, Caterpillar,…), le droit à recevoir des allocations de chômage a été violemment attaqué. Quant à ceux qui trouvent un job, il s’agit de plus en plus de contrats temporaires, précaires, hyper-flexibles et mal-payés. Comment construire sa vie sur une base pareille ? C’est pourquoi nous sommes solidaires des travailleurs en lutte pour leurs salaires, leurs emplois et leurs conditions de travail et nous luttons à leurs côtés pour notre avenir.

    POUR UN ENSEIGNEMENT DE QUALITÉ ACCESSIBLE À TOUS !

    Notre enseignement, déjà en mauvais état, va être amené à livrer une plus forte contribution à la politique d’austérité. Pour les années 2015 et 2016, il est ainsi question de réduire de 300 millions d’euros les budgets de l’enseignement francophone ! En Flandre, il y a même une taxe de plusieurs centaines d’euros pour manger dans les réfectoires sur le temps de midi. Il y aura à l’avenir encore moins de professeurs et des classes encore plus surchargée, dans lesquelles les élèves avec moins de facilités seront plus vite complètement coulés. En bref, l’enseignement actuel, déjà profondément inégalitaire, le deviendra encore plus. Nous soutenons la revendication syndicale d’un retour à un budget de l’enseignement équivalent à 7% du PIB (contre moins de 5 actuellement) et luttons pour un refinancement public massif de l’enseignement.


    MARX AVAIT RAISON !

    REJOINS EGA !

    Nous voulons lutter contre le capitalisme, mais pas n’importe comment. Pour être efficaces, nous avons besoin d’une grille d’analyse qui nous permet de bien comprendre la situation présente, d’où elle provient, quelles sont ses contradictions internes, comme elle peut se modifier,… Parfois, de grands évènements peuvent survenir de façon très abrupte, mais ce n’est pas pour autant que rien ne les annonçait !

    D’autre part, nous voulons tirer les leçons du passé pour mieux renforcer les luttes d’aujourd’hui. Le combat contre l’exploitation capitaliste a déjà une riche histoire derrière lui concernant le programme, la stratégie et les tactiques nécessaires pour aller vers la victoire.

    EGA, Étudiants de Gauche Actifs (ALS, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunes du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Elle se revendique du marxisme. Contrairement à l’image qu’en a donné le totalitarisme stalinien, il ne s’agit pas d’un dogme rigide, mais au contraire d’une méthode flexible pour comprendre le monde et le changer. Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de la collectivité sur l’économie, ce que nous appelons le socialisme démocratique.

    COMMENT DEVENIR MEMBRE ?

    NOUS CONTACTER :
    – Via les stands dans de nombreux festivals
    – Via mail :jeunes@socialisme.be
    – Via SMS : “membre – nom et ville” au 0483/04 22 08

    CARTE DE MEMBRE À 3€ SECONDAIRE – 5€ SUPÉRIEUR

    PARTICIPE À LA MOBILISATION POUR LA JOURNÉE ANTIFASCISTE DU 9 NOVEMBRE

    Pour faire un succès de cette manifestation, vous pouvez aider à diffuser le tract, les autocollants,… Vous pouvez réunir des connaissances et inviter un de nos membres pour discuter de la lutte antifasciste et de la manière de mobiliser pour cette manifestation.

    Devenez actif dans la lutte contre l’extrême droite, contre le capitalisme et pour une autre société, une société socialiste !

    Ne nous regardez-pas, rejoignez-nous !

  • Stop à l’utilisation de nos corps pour maximiser leurs profits!

    Les avancées en matière de droit des femmes, obtenues de dures luttes par les générations précédentes du mouvement des travailleurs (en particulier durant les années ’60), n’ont en rien enrayé le sexisme millénaire. La libération sexuelle a été reprise de manière sexiste par le grand patronat. La classe dominante utilise désormais le corps de la femme pour faire vendre.

    Par exemple, au Salon de l’auto, les filles en mini-jupes sont là pour attirer le public. Selon la ministre de l’Égalité des chances, la solution serait le rallongement des jupes qu’elle trouve scandaleusement courtes. Des marques telles que Suzuki ont trouvé une autre solution : l’embauche de mannequins masculins. Elles sont doublement gagnantes : les hôtesses ont leurs gardes du corps et de potentielles clientes sont également attirées au Salon de l’auto par l’utilisation d’hommes-objets. Quelle avancée pour l’égalité des genres !

    Sans changement drastique de société, les capitalistes réussiront toujours à retourner la situation à leur avantage. Pour eux, le concept de « femme libérée » n’a d’intérêt que pour maximiser leurs profits. Notre ennemi, c’est le capitalisme !

    L’action promotionnelle du magasin namurois appartenant à une célèbre chaîne colorée en est un autre exemple. Les clients étaient invités à venir presque à poil et à repartir avec des vêtements neufs sur le dos. Au-delà de la promo pour 100 clients, c’était surtout un gigantesque coup de pub. Les corps dénudés, c’est « sexy », ça attire les journalistes venus en nombre faire gratuitement la publicité de cette enseigne.

    Nous refusons cette logique d’utiliser nos corps pour maximiser leurs profits. La lutte contre le sexisme est indissociable de la lutte contre le capitalisme ! Organisons-nous et battons-nous pour une société qui ne soit pas basée sur les profits de quelques-uns, mais pour les besoins de la majorité sociale, ce que nous appelons une société socialiste démocratique dans laquelle chacun et chacune pourraient s’épanouir.

    Rejoins-nous le mardi 25 février à 16h30, Place de l’Ange pour scander notre désaccord et revendiquer une autre société !

    [divider]

    Prends contact avec le groupe Étudiants de Gauche Actifs – Namur.

    Construisons ensemble un outil de lutte avec lequel nous bâtirons une société différente, dans laquelle les intérêts de la majorité ne seront plus étouffés par ceux d’une infime minorité.

    • Via cette adresse e-mail : info@gauche.be

    • Via SMS : « Membre EGA, nom et ville » au 0474.35.30.36.

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