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Tag: 8 mars
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Contre le sexisme et la précarité : manifestons le 8 mars !

Cette année encore, le 8 mars sera une journée de lutte contre le sexisme, pour le droit à l’avortement, contre la culture du viol et pour de meilleurs salaires ainsi que plus de services publics. Les protestations de masse entre autres dans l’Etat espagnol, en Argentine, en Irlande, aux USA,… ont donné une nouvelle vie à la tradition de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

Cette journée de lutte est née au début du XXe siècle dans le cadre du combat du mouvement ouvrier socialiste pour l’égalité des droits, dont le suffrage universel. Grâce à la lutte collective des femmes et des hommes, des droits ont effectivement été arrachés. Jusqu’à il y a quelques années encore, l’illusion selon laquelle l’égalité complète est un fait était largement répandue. Dix ans après la profonde crise économique de 2008, cependant, il est clair pour de larges couches de la population que l’égalité des droits doit encore être respectée. Un système plongé dans la crise renforce les contradictions. Des années de politiques d’austérité ont conduit à la destruction des services publics. Rien n’empêche les grandes entreprises de rechercher des profits supplémentaires, y compris en mettant l’accent sur les préjugés sexistes, notamment dans la publicité. Il n’est pas surprenant que la lutte des femmes soit à nouveau à l’ordre du jour aujourd’hui.
Il ne s’agit pas d’une lutte des femmes contre les hommes, mais d’une lutte commune contre les causes et les sources des inégalités, par le biais de revendications unificatrices: plus de moyens publics pour des services publics décents (comme les services communaux de garde d’enfants, des repas chauds gratuits et sains dans les écoles, des transports publics plus nombreux et gratuits, des logements sociaux,…), plus de moyens pour l’enseignement notamment pour que des cours d’éducation sexuelle et affective puissent être développés (avec une attention particulière pour les questions relatives à l’identité de genre, le consentement,… ) et que des préservatifs (y compris féminins) soient gratuitement disponibles, pour garantir un niveau de vie décent pour tous (un salaire minimum horaire de 14 euros, une pension de 1.500 euros par mois minimum, l’individualisation des allocations sociales et leur revalorisation au-dessus du seuil de pauvreté, etc.).
Dans l’appel pour la Marche contre le sexisme à Gand, la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) affirme, entre autres : ‘‘Les économies sur les services publics affectent les femmes en tant qu’employées mais aussi en tant qu’utilisatrices. Le manque criant de services de crèches en milieu urbain fait en sorte que moins d’un tout-petit sur cinq peut être adressé à des services de garde d’enfants liés au revenu dans certains quartiers de Gand ! Les femmes sont plus souvent employées dans des secteurs et des emplois mal rémunérés, elles sont donc souvent obligées de rester à la maison pour s’acquitter de tâches de soins à la famille. Cela constitue un obstacle à leur indépendance financière. Nous exigeons 1000 places supplémentaires dans les crèches de la ville !’’
‘‘En raison de l’augmentation des emplois précaires, à temps partiel et flexibles, de nombreux travailleurs vivent ou survivent dans des situations difficiles. Ces circonstances rendent plus difficile aux victimes de lutter contre la violence et le harcèlement sexuel au travail, dans la rue, mais aussi à la maison. La réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauches compensatoires, une augmentation réelle du salaire minimum et de la pension,… sont des éléments essentiels pour un équilibre sain entre vie professionnelle et vie privée ainsi que pour assurer l’indépendance financière des femmes.’’Le soutien des syndicats aux actions du 8 mars est un grand pas en avant. Dans la mobilisation pour la marche de Bruxelles contre le sexisme et la précarité, la campagne ROSA appelle les femmes à rejoindre les syndicats ‘‘pour lutter ensemble contre l’austérité, les emplois précaires et le harcèlement sexuel’’. ROSA rejette également la division : ‘‘Les mouvements féministes doivent participer aux mobilisations syndicales. Nous ne devons pas nous laisser diviser ! Ce ne sont pas les hommes qui gagnent trop, ni les immigrés qui ‘‘coûtent trop cher’’. Dans une société où les 10% les plus riches sont plus riches que le reste de la population, l’égalité est impossible !’’
Ce ne sont pas les profits d’une petite minorité qui doivent diriger le fonctionnement de la société, ce sont les besoins de l’ensemble de la population ! Cela n’est possible qu’avec l’établissement d’une société socialiste démocratique où les richesses seront consacrées à satisfaire les besoins de l’ensemble de la population. Rejoignez-nous le 8 mars, rejoignez la campagne ROSA !
• 8 mars: 17h30 stadshal GAND
• 8 mars: 17h Gare Centrale BRUXELLES
• 9 mars: 17h Casinoplein COURTRAI -
Pour l’émancipation des femmes, luttons contre les bas salaires!

Début novembre, le front commun syndical des services publics locaux bruxellois lançait un plan d’action avec arrêts de travail de deux heures, grèves et actions devant les conseils communaux notamment contre les bas salaires, qui sévissent tout particulièrement dans les secteurs majoritairement féminins. Deux semaines plus tôt, le personnel municipal de Glasgow (Écosse) s’était engagé dans une lutte historique contre les inégalités salariales entre travailleuses et travailleurs de même grade. C’était la plus grande grève pour l’égalité salariale depuis celle des ouvrières de Dagenham en 1968 ! À l’occasion du 8 mars et des appels à la grève de différents caractères pour cette Journée internationale de lutte pour les droits de femmes, concentrons-nous sur ces luttes exemplaires qui redonnent des couleurs au leitmotiv des syndicats : la solidarité.
Par Emily Burns, coordinatrice nationale de la campagne ROSA
Glasgow : 567 millions d’euros d’indemnités !
En 2006, un nouveau système d’évaluation des emplois a été mis en place pour remédier aux inégalités salariales. ‘‘Au lieu de cela, il a enraciné la discrimination en rémunérant les emplois à prédominance féminine, tels que la restauration et le nettoyage, moins que les emplois à prédominance masculine, comme la collecte des ordures’’, ont expliqué les grévistes dans le journal Guardian, en raison d’un système ‘‘complexe qui pénalise les personnes travaillant à horaires irréguliers’’. Après 12 ans de conflit, les quelque 8.500 employées communales (dans les soins à domicile, les écoles et les crèches, les services de nettoyage et de restauration) sont entrées dans l’Histoire en octobre dernier avec une grève de 48 heures.
La grève a débuté avec la pause de nuit du 23 octobre 2018. Dès le petit matin, les grévistes ont organisé des centaines de piquets de grève devant les écoles primaires, les crèches, les dépôts de nettoyage et les bâtiments municipaux. La participation à la grève était réellement massive. L’appel à la grève n’avait pas été lancé de manière abstraite, ces 48 heures avaient fait l’objet de plusieurs semaines de préparation avec une réelle volonté de blocage pour faire valoir leur revendication clairement énoncée : l’égalité salariale au travers d’une rémunération qui permette de vivre dignement et une sérieuse indemnisation.
La journée s’est clôturée par une manifestation de 10.000 personnes colorées de milliers de drapeaux, de banderoles et de pancartes syndicales. Sur les trottoirs, les habitants applaudissaient le cortège, démontrant qu’ils avaient été immunisés à la traditionnelle propagande anti-grève des médias. Les femmes représentaient 90% du contingent puisqu’elles sont massives dans les secteurs à bas salaires concernés par la négociation, mais leurs collègues masculins faisaient, bien entendu, également partie du combat. Les discours ont d’ailleurs illustré cette volonté d’unité : “Fini de monter les hommes et les femmes mal payés les uns contre les autres. (…) Les conseillers municipaux qui se disent de notre côté doivent nous prendre au sérieux. (…) Je n’ai pas besoin que le directeur général nous dise que notre travail est important s’il n’est pas prêt à le valoriser vraiment” a déclaré Shona, aide-soignante et déléguée syndicale.
Cette démonstration de force a bénéficié d’une grande solidarité : 600 éboueurs – presque exclusivement masculins – ont ainsi refusé de franchir le piquet de grève et n’ont pas rejoint leur poste de travail, en dépit des menaces de leur direction. Cette solidarité est indispensable pour renforcer la lutte. On ne se libère pas seules de l’oppression, mais collectivement et par la solidarité. Les travailleurs d’autres secteurs, qui gagnaient un salaire horaire jusqu’à 3,4€ supérieur à celui des travailleuses du même grade dans les secteurs municipaux ‘‘féminins’’ (soit 4.543€ par an), ont rejoint la lutte. Cette solidarité de classe est d’une grande importance, c’est de cette manière que l’on peut remporter l’égalité. Sans cela, les secteurs précaires et à bas salaires tendent à s’élargir et à faire pression sur les secteurs traditionnellement ‘‘mieux’’ rémunérés.
Au final, les grévistes se partageront 567.000.000€ d’indemnités, correspondant rétroactivement à toutes ces années de différences de salaires avec leurs collègues masculins. Une fois les indemnités versées, syndicats et autorités travailleront ensemble à l’élaboration d’un système de rémunération équitable. Ce combat pourrait en inspirer bien d’autres au Royaume-Uni et ailleurs.
Le parallèle entre le combat de Glasgow et celui du personnel des communes, des CPAS et des hôpitaux publics de Bruxelles saute aux yeux. Ces travailleuses et travailleurs sont au beau milieu d’un plan d’action crescendo pour l’augmentation de tous les barèmes de 10%, pour la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, pour le rétablissement de la prime de fin d’année et pour l’amélioration des conditions de travail pour un service public de qualité. Le secteur est majoritairement féminin.
Tout comme à Glasgow, plusieurs revendications sont officiellement soutenues par les partis établis de gauche, sans que leur politique ne suive… Les exigences syndicales doivent être la pierre angulaire de toute négociation pour aboutir à une coalition de gauche. Sur plusieurs lieux de travail, des arrêts de travail sont prévu le 8 mars comme suite logique de cette lutte pour le respect des travailleuses et des travailleurs.
Une grève des femmes ou une grève féministe ?
A Glasgow, l’objectif de la grève était très clair : l’égalité salariale grâce à l’augmentation des salaires les plus bas. En Belgique, il faut nous en prendre à l’expansion constante des nouveaux secteurs à bas salaires, en plaçant par exemple le secteur des titres-services et des accueillantes d’enfants sous contrôle du secteur public. De cette manière, l’accès à ces services serait garanti à toutes celles et ceux qui en ont besoin (et pas seulement aux personnes qui peuvent se le permettre) tandis que le personnel bénéficierait d’un véritable statut, d’un bon salaire et de bonnes conditions de travail.
En Belgique, un collectif a mis en avant la nécessité d’une grève le 8 mars contre le sexisme et c’est encourageant de voir du monde se mobiliser sur cette thématique. Cependant, l’objectif premier des initiatrices du ‘‘Collecti.e.f 8 Maars’’ se limite à ‘‘visibiliser le travail des femmes dans la société’’ et à démontrer que ‘‘quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête’’. Leur appel à la grève vise exclusivement les femmes. Elles ne souhaitent d’autre part pas seulement une grève du travail salarié – un instrument de pression sur les négociations salariales – mais aussi une grève de toutes les autres tâches effectuées par les femmes.
Essayer de trouver des solutions sans l’autre moitié de la population et sans s’opposer clairement aux femmes de la classe bourgeoise ne conduira pas à des améliorations. Au contraire : les divisions vont s’accroître et l’exploitation facilitée. Cette stratégie entretient le manque de clarté concernant la source du sexisme : les hommes ou une société divisée en classes sociales par définition inégalitaire, comme le capitalisme aujourd’hui ? Les meilleurs alliés des femmes dans la lutte contre l’oppression, l’exploitation et l’austérité qu’elles subissent avec grande violence, ce sont leurs collègues. A l’inverse, comme le disait Lénine en 1918, ‘‘l’expérience de tous les mouvements de libération a montré que le succès d’une révolution dépend du degré de participation des femmes.’’
Une ‘‘grève des tâches domestique’’ est effectivement susceptible de déclencher des discussions au sein des couples sur la répartition des tâches ménagères. Pourquoi ne serait-ce pas le cas dans une lutte commune contre l’inégalité ? Et à quoi pourrait ressembler une grève des tâches domestiques dans les familles monoparentales (soit pas moins d’un tiers des familles bruxelloises) ? A une grève de la faim des enfants ? Voulons-nous nous limiter à une solidarité intrafamiliale ou reconstruire une solidarité au niveau de l’ensemble de la société en développant des services publics de qualité et accessibles à toutes et tous ?
Ce n’est que par des actions collective de solidarité que nous pourrons promouvoir de meilleurs services publics avec des investissements publics massifs dans les soins de santé, la garde des enfants, l’enseignement, les soins aux personnes âgées, les soins aux personnes handicapées, etc. C’est aussi de cette manière que nous pourrons exiger une augmentation du salaire minimum et une réduction collective du temps de travail (sans perte de salaire, avec embauche compensatoire et réduction des cadences) qui non seulement permettra l’indépendance économique des femmes, mais améliorera aussi l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et mettra également un terme au chômage qui oblige non seulement de très nombreuses femmes à accepter des emplois précaires.
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La jeunesse a aussi de quoi se mobiliser le 8 mars !

La jeunesse est particulièrement sensible à la question du sexisme. Les discriminations à l’encontre des femmes sont parfois plus “subtiles” que dans le passé avec un cadre législatif théoriquement égalitaire, mais les diktats de beauté et la culpabilisation des victimes de harcèlement et de viol reste décomplexés et accompagnés d’une vision biaisée – colportée dans le folklore estudiantin, les pubs,… – de ce qu’est le consentement. Tout cela fait partie de la “culture du viol.”
Les écoles et universités sont sous-financées et le secteur social est bradé (planning, maison de jeune,…). Pendant la puberté, faute de budget, le personnel psycho-médical est extrêmement limité. Pas de moyen non plus pour des cours d’éducation sexuelle inclusifs qui vont au-delà des aspects biologiques et encore moins pour des méthodes de contraception gratuites, accessibles et de qualité.
A l’école, les tenues vestimentaires, particulièrement celles des filles, sont contrôlées sous prétexte que ‘‘dans le monde du travail, on ne s’habille pas comme on veut’’. Cela signifie que tu appartiens à ton patron, car c’est lui qui te paie et donc ce serait à lui de juger la décence de ta tenue. De plus, cette société attribue aux tenues une série de messages, pourtant les vêtements ne parlent pas. Le procès pour viol en Irlande où un string a été utilisé comme preuve du consentement de la jeune femme victime de viol a choqué, ce n’est pourtant pas un cas isolé.Une approche socialiste est nécessaire pour combattre les agressions sexistes. Ce n’est qu’à travers un refinancement massif de l’enseignement et de l’ensemble des services publics et sociaux et par l’indépendance économique des femmes que nous pourrons en finir avec le sexisme, l’oppression et l’exploitation !
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Mon corps, mon choix! Ensemble dans la rue le 8 mars!

Les discriminations à l’encontre des femmes sont parfois plus “subtiles” que dans le passé avec un cadre législatif théoriquement égalitaire, mais les diktats de beauté et la culpabilisation des victimes de harcèlement et de viol reste décomplexés et accompagnés d’une vision biaisée – colportée dans le folklore estudiantin, les pubs,… – de ce qu’est le consentement. Tout cela fait partie de la “culture du viol.”
La jeunesse est particulièrement sensible à la question du sexisme. Les discriminations à l’encontre des femmes sont parfois plus “subtiles” que dans le passé avec un cadre législatif théoriquement égalitaire, mais les diktats de beauté et la culpabilisation des victimes de harcèlement et de viol reste décomplexés et accompagnés d’une vision biaisée – colportée dans le folklore estudiantin, les pubs,… – de ce qu’est le consentement. Tout cela fait partie de la “culture du viol.”
Les écoles et universités sont sous-financées et le secteur social est bradé (planning, maison de jeune,…). Pendant la puberté, faute de budget, le personnel psycho-médical est extrêmement limité. Pas de moyen non plus pour des cours d’éducation sexuelle inclusifs qui vont au-delà des aspects biologiques et encore moins pour des méthodes de contraception gratuites, accessibles et de qualité.
A l’école, les tenues vestimentaires, particulièrement celles des filles, sont contrôlées sous prétexte que ‘‘dans le monde du travail, on ne s’habille pas comme on veut’’. Cela signifie que tu appartiens à ton patron, car c’est lui qui te paie et donc ce serait à lui de juger la décence de ta tenue. De plus, cette société attribue aux tenues une série de messages, pourtant les vêtements ne parlent pas. Le procès pour viol en Irlande où un string a été utilisé comme preuve du consentement de la jeune femme victime de viol a choqué, ce n’est pourtant pas un cas isolé.
Une approche socialiste est nécessaire pour combattre les agressions sexistes. Ce n’est qu’à travers un refinancement massif de l’enseignement et de l’ensemble des services publics et sociaux et par l’indépendance économique des femmes que nous pourrons en finir avec le sexisme, l’oppression et l’exploitation !
RDV pour les marches contre le Sexisme et la Précarité !
- Tract national et plus d’infos
- Bruxelles : rdv à 17h Gare Centrale (marche organisée avec la Marche Mondiale des Femmes)
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8 mars – Reprenons les meilleures traditions du mouvement ouvrier organisé
Les travailleuses précaires sans représentation syndicale se retrouvent seules face à leur patron et clients et vulnérables aux abus et violences. Au-delà des heures de travail, le manque d’indépendance économique accroît encore les difficultés à s’extraire d’une éventuelle situation de violence.=> Rendez=vous les 8 et 9 mars pour manifester contre le sexisme et la précarité
Ce 8 mars 2019, nous descendrons à nouveau dans les rues contre le sexisme et la précarité. Bien que nous ayons gagné de nombreux acquis dans les luttes passées, certains parallèles peuvent encore être établis entre les revendications d’aujourd’hui et celles portées par les ouvrières il y a plus d’un siècle. Les femmes doivent toujours combattre un sexisme omniprésent dans la société. Lutter pour une indépendance économique, des meilleures conditions de travail et des services publics accessibles et de qualité restent des revendications essentielles.
La Journée internationale de lutte pour les droits des femmes s’inspire de la grève des travailleuses du textile à New York en 1908. Elles réclamaient alors une réduction collective du temps de travail – la journée des 8 heures – une augmentation des salaires et la fin du travail des enfants. Ces revendications étaient communes à l’ensemble du mouvement ouvrier – hommes et femmes – mais aussi une base essentielle à l’émancipation des femmes. Elles défendaient également le droit de vote des femmes.
Aujourd’hui encore, le temps de travail et les salaires sont au centre des luttes de nombreuses femmes. Le gouvernement Michel s’est attaqué systématiquement aux acquis sociaux : pensions, salaires, services publics et non-marchand. Ces politiques touchent particulièrement les femmes. Bien que la productivité ne fasse qu’augmenter, nous devons travailler de plus en plus vieux, avec des contrats de moins en moins bons. De nombreuses femmes n’ont pas une pension décente car elles n’ont pas une carrière complète. Nous revendiquons une réduction de l’âge de départ à la pension plutôt contre les longues carrières toujours plus inatteignables. Nous revendiquons également une diminution collective du temps de travail : la semaine de travail de 30h, sans perte de salaire, avec des embauches compensatoires et une réduction des cadences. Les bons emplois dans les services publics diminuent. Les salaires dans les autres secteurs où les femmes sont majoritaires (soin aux personnes, distribution,…) restent insuffisants, comme si leur travail ne nécessitait pas d’être valorisé, car ce serait des compétences “naturelles” des travailleuses. Nous voulons un salaire complet – et donc la fin des flexi-jobs – de minimum 14€ de l’heure et une pension minimum de 1500€ net.
Le temps partiel c’est un salaire partiel
Le salaire horaire des femmes est de près de 10% inférieur à celui des hommes, 20% plus bas si l’on considère le salaire annuel (Eurostat). Depuis 20 ans, la structure de l’emploi s’est fortement modifiée (Fondation Travail-Université). Le temps partiel augmente pour toutes les catégories, mais il est structurel chez les femmes avec 44% de ces dernières à temps partiel, contre 9,4 % des hommes.
Est-ce un choix de vie ? Tous les chiffres illustrent le contraire ! 8% des femmes choisissent de travailler à temps partiel (Le Monde selon les femmes). 83 % des offres d’emploi à temps partiel sont des emplois féminins. Il y a donc un marché du travail à temps partiel qui leur est destiné, avec le salaire partiel qui en est le corollaire. Le patronat profite de cette flexibilité avec des rythmes de travail toujours plus lourds et la possibilité de composer les horaires à sa guise. Ensuite, 23% des travailleuses diminuent leur temps de travail pour compenser le manque de services publics (garde d’enfants, aide aux personnes âgées,…). Les familles aux revenus modestes (et en particulier les femmes) doivent prendre ce travail en charge de manière non rémunérée. Celles qui en ont les moyens engagent quelqu’un. Souvent une femme, qui travaille dans un isolement relatif et avec des contrats de travail précaires (titres services, intérim,…). Ici l’implantation du syndicat, bien que compliquée, est cruciale.
A cela s’ajoute la chasse aux chômeurs combinée à la nouvelle définition d’un emploi convenable du gouvernement Di Rupo. Un demandeur d’emploi ne peut refuser un boulot dans un rayon de 60km, peu importe le temps de parcours ou la compatibilité des horaires avec ses charges familiales. Résultat : de nombreuses travailleuses précaires font des journées de 12h en travaillant à temps partiel…
Les travailleuses précaires sans représentation syndicale se retrouvent seules face à leur patron et clients et vulnérables aux abus et violences. Au-delà des heures de travail, le manque d’indépendance économique accroît encore les difficultés à s’extraire d’une éventuelle situation de violence.
La place des femmes est dans leur syndicat
Le syndicat doit jouer un rôle crucial, aussi dans les PME et les secteurs précaires où les différentes formes de violences sont accrues. Une énergie renforcée est nécessaire pour structurer syndicalement ces secteurs. Il faut y affilier massivement les travailleurs et travailleuses afin, qu’organisées, elles puissent défendre leurs droits et revendiquer des conditions de travail dignes, sans violences.
Les femmes constituent la moitié de la population active, mais ne représentent que 40 à 45 % du nombre d’affiliés (2017 – FPS). La syndicalisation est très variable d’un secteur à l’autre, mais au sein d’un secteur, le taux de syndicalisation homme/femme est comparable. La syndicalisation moindre des femmes est principalement le résultat de leur surreprésentation dans les secteurs où l’implantation syndicale est faible et les conditions de travail précaires.
On ne compte actuellement que 20% de femmes au sein des Congrès statutaires de la CSC et de la FGTB. Toutefois, une réelle amélioration est en court, par exemple à la CNE où lors des dernières élections sociales de 2016, les déléguées élues aux différentes commissions paritaires sont pour la première fois majoritaires (52%). Cependant, les femmes représentent 70% des effectifs. Les militantes et les militants combatifs doivent s’assurer, non pas de la parité, mais que chaque travailleur et travailleuse puisse s’impliquer activement ce qui amènera une meilleure représentativité. Les méthodes démocratiques à la base du mouvement ouvrier sont cruciales (AG régulières, participation active des membres aux actions votées et évaluées,…). Il est nécessaire de s’unir – travailleurs et travailleuses – pour construire un rapport de force suffisant pour lutter contre les politiques d’austérité, pour des conditions de travail et salariales décentes, afin de contrecarrer le sexisme structurel dans la société capitaliste.
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Les syndicats soutiennent la grève à l’occasion de la Journée internationale des femmes

“Seul le mouvement des travailleuses et des travailleurs dans son ensemble a le pouvoir d’imposer nos revendications.”
Suite à la grève massive pour les droits des femmes qui a eu lieu en Espagne le 8 mars dernier, mais aussi à la grève pour l’égalité salariale (contre les bas salaires dans les secteurs dominés par des travailleuses) à Glasgow le 23 octobre dernier, le syndicat chrétien francophone CNE a déposé un préavis de grève pour le 8 mars de cette année. L’appel a été repris par la CSC et la CGSP ALR à Bruxelles. La Campagne ROSA salue cette décision comme un premier pas vers la participation de la Belgique à l’élaboration d’une action mondiale le 8 mars autour des droits des femmes – en particulier les droits des travailleuses – et y participera là où c’est possible.
L’expérience et les leçons de l’Espagne et de Glasgow
Les initiatrices du ‘collecti.e.f 8 maars’ déclarent qu’elles ne s’attendent pas à un impact aussi important qu’en Espagne, où six millions de personnes ont participé et où des manifestations de masse ont eu lieu dans plusieurs villes. C’est vrai, sans aucun doute. La grève en Espagne a eu lieu après des années de mobilisations croissantes dans les rues et une campagne coordonnée de plusieurs mois pour construire la grève. Cette campagne a impliqué des organisations de femmes, mais aussi des organisations de jeunesse et LGBT, des comités de quartier et des organisations sociales de toutes sortes qui, ces dernières années, ont résisté à la politique d’austérité du gouvernement et des conseils municipaux, notamment dans le cadre de l’énorme mouvement contre les expulsions de logement en conséquence de la crise financière. C’est cette vaste campagne qui a incité les syndicats à rejoindre l’appel à la grève. Soyons clair : cette grève de millions de personnes n’était pas une « grève des femmes » comme la presse en Belgique, mais aussi les participantes au ‘collecti.e.f 8 maars’, le laissent entendre. Tant des femmes que des hommes y ont participé pour revendiquer l’égalité salariale et protester contre la violence envers les femmes. C’est aussi la seule manière d’obtenir à terme ces revendications: l’unité de la classe des travailleurs dans la lutte pour celles-ci.
La grève du 8 mars de l’année dernière en Espagne n’est pas sortie de nulle part. Ces dernières années, il y a eu une renaissance du mouvement des femmes dans ce pays grâce aux actions de masse contre les tentatives effectuées par le gouvernement de droite du PP de l’époque de restreindre le droit à l’avortement. La révolte s’est développée dans un contexte de crise profonde et de mesures d’austérité sévères qui ont eu un impact énorme, en particulier dans les secteurs féminins tels que l’enseignement et les soins de santé, en termes de cadre du personnel, de salaires et de conditions de travail, mais aussi en termes de services qui permettent aux mères de travailler à l’extérieur. Les femmes ont également été fortement impliquées dans la lutte contre les expulsions lorsque de plus en plus de personnes se sont retrouvées incapables de rembourser leur hypothèque. Cette lutte qui a conduit sa porte-parole, Ada Colau, à être élue maire de Barcelone. Depuis lors, nous avons également assisté à la révolte contre le jugement du procès de la « meute », procès au cours duquel la victime du viol collectif a été présentée sous un mauvais jour alors que les auteurs s’en sont tirés à bon compte.
À Glasgow également, toute un contexte explique le succès de la grève qui a eu lieu à la fin du mois d’octobre. Cette action s’inscrivait dans le cadre de longues négociations salariales des services publics locaux. Le personnel des services les plus féminisés et les moins bien payés a pris la tête de la grève. Il a exigé un salaire égal à travail égal. Aussi bien les femmes que les hommes de ces services ont participé à la grève. En outre, la grève a notamment été rejointe par des balayeurs de rues, pour la plupart des hommes, qui n’étaient pas officiellement couverts par le préavis de grève.
Quel est le but de la grève ?
En Espagne et à Glasgow, cet objectif était très clair : il s’agissait d’égalité salariale et donc d’une augmentation des salaires les plus bas. En Belgique, cependant, les initiatrices parlent de « rendre le travail des femmes visible dans la société » et de démontrer que « sans les femmes, le monde ne peut fonctionner ». L’appel à la grève ne vise pas seulement une grève du travail salarié – un instrument de pression sur les négociations salariales – mais aussi une grève de toutes les autres tâches effectuées par les femmes.
La campagne ROSA soutiendra la grève dans les entreprises où un soutien suffisant à celle-ci a été construit. L’année dernière, des actions ont déjà eu lieu par exemple à la VUB et à l’UGent, où des arrêts de travail ont été couplés à des réunions du personnel sur ce thème. Mais nous pensons qu’une grève des tâches domestiques ne sera pas efficace. Elle sera également impossible à mener pour de nombreuses femmes avec enfants, par exemple les familles monoparentales (dans une large majorité des femmes avec enfants) qui constituent un cinquième des familles avec enfants en Flandre, ce pourcentage atteignant 33 % à Bruxelles. Certaines de ces mères peuvent probablement compter sur le soutien de leur entourage pour s’occuper des enfants pendant une journée, mais avec un degré élevé de pauvreté parmi ces couches et tout ce qui en découle, comme l’absence de vie sociale, beaucoup d’entre elles n’ont pas de réseau sur lequel s’appuyer.
La première et la seconde grève ne sont pas comparables. Une grève dans une entreprise est avant tout une action collective, tandis que la lutte au sein du couple pour une répartition équitable des tâches domestiques est une action individuelle, pour laquelle on ne peut pas compter sur la solidarité de grands groupes de collègues et des organisations syndicales. La campagne ROSA pense en outre que la solution à la double journée de travail des femmes ne réside pas tant dans la participation des hommes aux tâches ménagères et familiales que dans l’extension des services publics – avec des salaires et des conditions de travail décents pour le personnel et accessibles à tous ceux qui en ont besoin – qui facilitent la conciliation entre la vie professionnelle et familiale.
Cela signifie qu’il faut faire marche arrière et arrêter la politique d’austérité dans les soins de santé, la garde des enfants et l’enseignement, mais aussi, par exemple, dans les soins aux personnes âgées et aux personnes handicapées, et investir massivement des fonds publics pour remettre les services et les soins aux normes après trois décennies de sous-investissement et de démantèlement. Il faut aussi lutter pour une réduction du temps de travail – 30 heures par semaine sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires – pour rendre la journée de travail praticable pour tous. Cela mettrait également fin au chômage qui exerce une pression quotidienne sur les salaires de tous, tout en poussant de nombreuses femmes, mais aussi des jeunes et de plus en plus de personnes âgées à accepter des emplois dont le salaire ne permet pas de vivre.
Nous avons également besoin d’une lutte qui stoppe et inverse l’expansion constante des nouveaux secteurs à bas salaires et, par exemple, qui place les titres-services et les mères d’accueil sous contrôle du secteur public, de telle sorte que l’accès aux services soit garanti à tous ceux qui en ont besoin (et pas seulement à ceux qui peuvent se le permettre) et que le personnel dispose d’un véritable statut, d’un bon salaire et de bonnes conditions de travail.
Pour avoir un impact réel sur la vie de nombreuses femmes et leur offrir une indépendance financière, il faut également que les salaires minimums soient plus élevés, ce qui aurait un impact global, même dans les secteurs où il est difficile de s’organiser suffisamment pour mener la lutte. Il faut aussi une pension minimum plus élevée. Ces deux revendications sont au centre de la prochaine grève générale en front commun syndical du 13 février. L’individualisation des allocations sociales – la suppression du statut de » cohabitant « , qui condamne depuis des décennies de larges groupes de femmes à dépendre de leur partenaire (et de jeunes à dépendre de leurs parents) – combinée à des allocations familiales couvrant les coûts réels de l’éducation d’un enfant et à l’augmentation de toutes les allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté sont aussi des revendications cruciales.
Aucune de ces revendications ne peut aboutir avec un mouvement limité aux seules femmes et une grève des tâches domestiques ne nous aidera pas d’avantage.
Toute l’importance de construire une grève internationale le 8 mars réside dans le développement de l’unité des travailleurs autour de ces revendications. Seul le mouvement des travailleurs dans son ensemble a le pouvoir d’imposer ces revendications. Cela n’est possible que si nous comprenons que la lutte pour l’émancipation des femmes n’est pas un combat mené par les femmes contre les hommes, mais une lutte des femmes et des hommes contre un système reposant fondamentalement sur l’inégalité et la discrimination, un système qui répand chaque jour des tonnes de préjugés pour diviser le mouvement des travailleurs.
L’appel de la campagne ROSA
Nous appelons nos membres et sympathisants à organiser un arrêt de travail le 8 mars si cela leur est possible couplé à une assemblée générale du personnel visant à débattre des revendications nécessaires, de ce qui peut être fait dans leur entreprise pour mettre fin aux inégalités salariales et de la manière de construire la solidarité entre tous les travailleurs.
Nous appelons tous les syndicats à soutenir véritablement les grèves et les arrêts de travail et à commencer à renforcer la participation belge à la reconstruction de la journée du 8 mars telle qu’elle a vu le jour : une journée de combat pour les travailleuses dans le cadre du mouvement socialiste international des travailleurs.
Nous faisons nôtre l’appel de la députée irlandaise Ruth Coppinger (membre de ROSA et du Socialist Party, le parti-frère irlandais du PSL et figure centrale dans la lutte pour le droit à l’avortement, également connue pour ses protestations contre l’impunité de la violence envers les femmes) pour des arrêts de travail le 8 mars. Cet appel est soutenu par un certain nombre de syndicats.
Cet appel a toutes les chances d’être concrétisé après des années d’actions de masse autour du droit à l’avortement, de la violence envers les femmes et du financement des soins de santé, notamment au travers de la grève actuelle des infirmières, des sages-femmes et du personnel hospitalier en Irlande. Les femmes étaient également nombreuses dans des campagnes telles que celle contre la taxe de l’eau et dans le mouvement pour des logements abordables. Tout ceci permet à l’Irlande de rejoindre la liste des pays participant à la grève internationale pour les droits des femmes.
Un premier pas est maintenant franchi en Belgique, ce dont se réjouit la campagne ROSA. Nous contribuerons à en faire un premier succès, en soutenant la grève dans les entreprises là où cela est possible, et en construisant la lutte grâce aux actions prévues dans plusieurs villes le 8 mars.
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Comment construire la dynamique du 8 mars parmi les travailleurs ?

Le 8 mars, la Campagne ROSA (Résistance contre le Sexisme et l’Austérité) veut organiser des marches contre le sexisme en Belgique, dans la continuité du mouvement international croissant en faveur de l’émancipation des femmes et contre toute forme de discrimination.
De #MeToo à #WeFightBack
#MeToo a provoqué un raz-de-marée de témoignages. Les politiciens traditionnels ont soudainement lancé des campagnes de sensibilisation contre le sexisme. Cela ne change rien au terreau fertile sur lequel prospère ce fléau, que leur politique d’austérité antisociale renforce d’ailleurs dangereusement.
#MeToo a clairement démontré que la problématique est sociétale et qu’elle exige une réponse collective. Ces dernières semaines, des actions ont eu lieu sur les lieux de travail, d’une grève chez McDonald’s aux États-Unis contre le harcèlement sexuel à un ‘‘walk-out’’ (une sortie collective du lieu de travail) international chez Google. Nous organiser sur le terrain contre le sexisme est effectivement crucial.
Le problème social du sexisme s’exprime de plusieurs façons. Le corps féminin est systématiquement utilisé comme objet commercial, ce qui aiguise les stéréotypes à seule fin de vendre. Les conséquences sont profondes concernant la manière de traiter les femmes. Cela entretient la culture du viol, qui présente les victimes comme responsables de ce qu’elles subissent.
L’égalité formelle existe. Nous sommes pourtant quotidiennement confrontés au sexisme et aux injustices. Le gouvernement prétend défendre les femmes, mais il refuse d’investir dans les soins de santé ou de permettre un accès plus facile aux contraceptifs et à l’avortement. Assurer aux femmes d’être réellement libre de leurs choix implique le fait que donner naissance ne signifie pas tomber dans la pauvreté.
Nous nous battons :
• Pour que les syndicats aident à organiser la lutte contre le sexisme sur le lieu de travail : à travail égal, salaire égal ! Non aux abus sexuels !
• Pour un accès gratuit aux contraceptifs et un accès facile à l’avortement
• Pour plus d’investissements dans l’enseignement !
• Pour une véritable éducation sexuelle qui va au-delà de la biologie, avec des agents de formation formés !Lutter pour l’émancipation des femmes, c’est combattre l’austérité
Les femmes sont parmi les premières victimes de l’austérité. La réduction des services publics fait reposer sur les épaules des familles, généralement des femmes, des tâches auparavant collectivement organisées. En Flandre, il existe un système qui encadre l’aide à domicile effectuée par des membres de la famille: 171.846 personnes en 2017, soit 20% de plus qu’en 2015. Le manque de places s’aggrave constamment dans les garderies et les homes pour personnes âgées.
Les attaques du gouvernement contre les travailleurs frappent plus durement les femmes. La moitié des femmes reçoit une pension inférieure à 1.000 euros par mois. Les attaques contre la retraite anticipée, le crédit-temps et les droits à la pension ne feront qu’empirer les choses.
Les pénuries sociales engendrent des tensions. Nous avons déjà entendu parler de bagarres après le fait qu’un membre du personnel ait pris un congé parental, ce qui a empêché un collègue de partir en vacances. La colère ne doit pas être dirigée contre l’un d’entre nous, mais contre les responsables du manque de moyens.
Nous nous battons :
• Pour des investissements massifs en faveur de services publics décents qui répondent aux besoins existants (crèches, mais aussi transport public, soins de santé,…) avec suffisamment de personnel et de bonnes conditions de travail !
• Pour le retrait de toutes les contre-réformes qui ont dégradé nos pensions et le crédit-temps! Pour une pension minimale de 1.500 euros par mois !Lutter contre la violence faite aux femmes, c’est lutter pour leur indépendance financière !
Les femmes travaillent souvent dans des secteurs sous-payés, aux emplois temporaires et flexibles et aux contrats très précaires. Aujourd’hui encore, l’écart salarial historique de 20% entre hommes et femmes existe toujours. ‘‘A travail égal, salaire égal !’’, criaient les femmes en grève de la FN Herstal en 1966. C’était aussi le slogan de la grève du personnel municipal de Glasgow, en Écosse, il y a quelques semaines.
L’incertitude et la pauvreté augmentent les risques de violence. Tant au travail que dans la famille. Que faire si l’on a peur de perdre son emploi ? D’autre part, les bas salaires rendent plus dépendant de son partenaire et donc plus vulnérable en cas de violence domestique. Plus de la moitié des parents seuls connaissent la pauvreté.
Nous nous battons :
• Pour une augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure !
• Pour une réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire afin de pouvoir combiner harmonieusement travail et vie privée!
• Pour des allocations sociales individualisées et supérieures au seuil de pauvreté !Luttons ensemble !
Il est facile de se laisser diviser. Certains le font consciemment en instrumentalisant les droits des femmes ou des LGBTQI+. Le Vlaams Belang est un spécialiste en la matière : jusqu’à récemment, ce parti déclarait que la place des femmes était au foyer. Mais en y voyant une opportunité de diffuser le racisme, il s’est soudainement présenté comme un défenseur des droits des femmes. Comment lutter contre une oppression en promouvant d’autres formes de discrimination ? Cette recherche de boucs émissaires détourne l’attention des véritables responsables de la misère sociale. Elle divise aussi notre lutte contre l’austérité et pour défendre nos intérêts communs.
C’est ensemble qu’il faut nous battre et dépasser le stade de l’indignation. Les problèmes sociaux exigent une réponse collective. La Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le 8 mars, doit être une journée de lutte ! La place des femmes est dans la lutte, tout particulièrement le 8 mars.
Participez à l’organisation des marches contre le sexisme le 8 mars ! Demandez à votre section syndicale de soutenir la marche et de lancer un appel à la rejoindre ! Mais surtout : venez vous-même et essayez d’amener des collègues, des amis ou des membres de votre famille.
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Vers le 8 mars 2019, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

Marches contre le Sexisme et la Précarité ! A Bruxelles, Liège, Gand, Anvers, à 17h. Et pourquoi pas aussi à Mons, Namur, Courtrai, Termonde, Bruges,… Le 8 mars 2019, construisons un mouvement pour mettre fin aux politiques antisociales. Aide-nous à organiser ces marches partout en Belgique.
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[8 mars] Prises de parole de Marisa et Anja aux actions de Bruxelles

Photo: Mario A l’occasion des activités liées à la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes de ce 8 mars à Bruxelles, Marisa et Anja ont pris la parole au nom de la campagne ROSA (résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). Leurs discours ont également été distribués sous forme de tracts aux manifestants.
Marisa Cabal – Il n’y a pas de capitalisme sans sexisme
Ce 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, des manifestations et grèves prendront place partout dans le monde. C’est une journée de solidarité internationale qui marque la lutte des femmes depuis plus d’une centaine d’années.
En 2018, cette journée sera également marquée par le succès des hashtags #MeToo et #WeToo qui témoignent de l’ampleur et de la gravité du sexisme. Ces dénonciations ne montrent que la pointe de l’iceberg de la réalité quotidienne de la grande majorité des femmes.
Beaucoup de ces témoignages dévoilent le harcèlement sexuel que les femmes subissent au travail. Ces abus sont souvent commis par leurs supérieurs et par des hommes de pouvoir. Il ne s’agit pas seulement d’une révolte contre les abus sexuels, mais aussi d’une dénonciation du sexisme institutionnalisé, présent dans les relations hiérarchiques au travail.
Aujourd’hui, on sort dans la rue pour dire qu’on n’accepte plus aucune type de violence sexuelle ou économique envers les femmes, ou envers tout être humain et qu’on est prêts à aller dans cette bataille. Nos alliés sont tous les gens qui sont prêts à se battre contre le pouvoir des 1% les plus riches sur les 99% de l’humanité.
Le sexisme est présent partout au travail, dans la rue, à la maison et aussi dans nos écoles et campus. L’augmentation du coût de la vie (coût des études, le transport, le logement) combinée aux politiques néolibérales de sous-financement de l’enseignement ont approfondit la précarisation aussi parmi la communauté étudiante. Dans ce contexte, un boulevard s’ouvre pour des entreprises comme Rich Meet Beautiful afin de pousser les étudiantes à se prostituer pour financer leurs études.
La lutte contre le sexisme c’est aussi une lutte pour le libre choix d’étudier, sans devoir se prostituer ou galérer avec un job étudiant. C’est pourquoi, avec ROSA et EGA, on met en avant la revendication d’un salaire étudiant et d’un refinancement de l’enseignement.
La précarisation de l’emploi en général, les coupes dans les services publics, dans les allocations sociales, la limitation des droits sociaux… sont en train de nous faire reculer, surtout les femmes, et spécialement les femmes migrantes, réfugiées et sans-papiers.
Les femmes sont surreprésentées dans les emplois précaires à bas salaires. Dénoncer le harcèlement au boulot n’est pas si facile quand on a peur de perdre son boulot sans alternative. Les bas revenus rendent les femmes plus dépendantes de leur conjoint et plus vulnérables face à la violence domestique.
L’arrêt des violences envers les femmes passe aussi par l’indépendance économique des femmes, par des emplois décents et avec des bons salaires, des pensions décentes pour toutes et tous. Tant que le pouvoir dans la société reste aux mains de ceux qui profitent de la précarité, on va devoir se battre pour le moindre pas en avant. Pour des changements fondamentaux il faut renverser le fondement même : le capitalisme. La place des femmes est dans la lutte, en première ligne contre la précarisation et l’austérité.
Pour celles et ceux qui veulent continuer à s’engager, nous vous invitons à la conférence nationale de ROSA qui aura lieu le samedi 31 mars à Bruxelles.
Anja Deschoemacker: Les luttes pour les droits des femmes sont liées aux luttes des masses
Aujourd’hui la journée internationale des femmes est redevenue une journée de lutte après une longue hibernation. Une journée de lutte contre le sexisme et contre une politique qui rend des couches larges de femmes plus vulnérables. Les femmes de Hollywood peuvent se contenter de quotas qui renforcent leur position individuelle, mais Rosa revendique une solution qui renforce la position de toutes les femmes !
Pour le personnel de Carrefour, où de nouveau le revenu de centaines de familles est sacrifié pour plus de profits pour quelques riches, les quotas ne changent rien. Les quotas n’ont pas de sens pour les enseignants et le personnel du secteur des soins de santé, pour qui la pression au travail est devenu infernale. Les quotas ne changent rien pour les plus de 100.000 femmes qui travaillent avec le système des titres-services.
Margaret Thatcher, Theresa May, Hillary Clinton, Maggie De Block, Zuhal Demir, Liesbeth Homans, Angela Merckel… tant d’exemples où des femmes avec des positions dirigeantes prennent des mesures qui poussent des couches larges de femmes vers la pauvreté.
La vision méprisante sur les femmes en général dans la société c’est une des conséquences du fait qu’on bosse dans les boulots les moins payés, qu’on fait le plus de travail non payé, qu’on souffre le plus souvent de pauvreté et qu’on se retrouve souvent dans une position de dépendance.
C’est pour ça que tant de femmes doivent vendre leur corps dans l’industrie du porno et de la prostitution, que tant de femmes doivent prêter leur corps au secteur de la publicité. Tous ces secteurs font des profits qui se chiffrent en milliards. Cette commercialisation de nos corps à une échelle jamais vue dans l’histoire créée une atmosphère dans lequel le sexisme et l’objectivation sont omniprésents.
Catherine Deneuve et Anne Morelli disent que les plaintes contre les harcèlements sexistes mettent en danger la liberté sexuelle, un héritage de Mai 68. Or, le droit de s’opposer au harcèlement fait partie de la liberté sexuelle. Sans cela la liberté sexuelle est vide de sens. Rosa va commémorer Mai 68 d’une manière digne : en reprenant en main la lutte qui s’est arrêtée à mi-chemin et la conclure. La vraie liberté sexuelle ne sait pas exister sans mettre fin à la pauvreté des couches larges au profit des 1% les plus riches.
Promettons-nous de continuer la lutte contre le sexisme et contre l’austérité, d’impliquer encore plus de gens, de répondre à la vulnérabilité de tant de femmes en construisant la solidarité et d’activement chercher des alliées.
Nous devons nous revoir rapidement, dans la lutte contre le sexisme évidemment, mais aussi dans les manifestations des sans-papiers et les manifestations contre Francken et le racisme institutionnel de notre gouvernement. Aux tentatives du gouvernement d’offrir le racisme comme réponse au sexisme, nous devons répondre en étant massivement et visiblement présents dans la lutte contre le racisme et pour une politique d’asile humaine. L’inspiration pour le nom de Rosa n’était pas seulement Rosa Luxemburg, mais aussi Rosa Parks.
Soutenons la lutte des LGBTQI+ pour la fin des discriminations et de la répression ici et ailleurs et assurons une grande présence du mouvement femme à la Pride. Tant qu’un groupe dans la société restera opprimé, les femmes seront opprimées.
L’histoire nous montre que les femmes font les plus grandes avancées si on lie notre sort à celui du mouvement ouvrier. Tous les droits qui ont renforcé l’émancipation des femmes ont été obtenus dans des périodes d’avancées générales pour les travailleurs : le droit de vote, la réglementation du travail, la sécurité sociale, le droit à l’avortement et au divorce… C’était des époques où tout le système était mis sous pression par la lutte d’un groupe opprimé et exploité, le plus nombreux et potentiellement le plus fort dans la société : le mouvement ouvrier. Rosa Luxembourg disait que ceux qui sont féministes, mais pas de gauche, souffrent d’un manque de stratégie.
C’est pour cela que la campagne ROSA veut appeler tout le monde à être présents à l’action de la CGSP-ALR pour refaire du premier mai un jour de lutte, avec des revendications offensives : pour des meilleurs contrats et salaires pour tout le monde, une diminution collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires qui aiderait énormément les femmes à combiner travail et famille. Mais aussi une pension minimum de 1500 euros par mois, la régularisation des sans-papiers, et pour la lutte contre le sexisme. Rendez-vous le premier mai, à 13h, à la Place Poulaert à Bruxelles. J’espère vous revoir toutes et tous là-bas !
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[8 mars] ROSA remet en avant la lutte pour l’émancipation des femmes

Manifestation contre le sexisme et la précarité de Gand. Le 8 mars redevient une journée de lutte pour l’émancipation des femmes partout à travers le monde. La grève féministe menée dans l’Etat espagnol avec de grandes manifestations de la jeunesse était l’un des événements les plus notables de cette journée. Nous fournirons d’ailleurs plus d’informations à ce sujet sur ce site.
En Belgique, la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a mené une intense campagne pour prendre des initiatives similaires dans diverses villes à la suite du succès de la marche contre le sexisme qui avait pris place l’an dernier à Gand, avec la participation de 600 personnes. Cette année-ci, le nombre de participant a doublé pour atteindre les 1.200 personnes ! ROSA était encore à l’initiative de manifestations à Bruxelles, Anvers et Liège. A Bruxelles, quelque 500 manifestants sont partis de l’ULB pour rejoindre une action de la Marche mondiale des femmes qui comprenait également 500 participants. A Anvers et Liège, les cortèges ont rassemblé à chaque fois 200 manifestants. Nous avons également participé à une marche similaire à Louvain, où une centaine de personnes étaient dans la rue.
Des réunions locales de ROSA sont bientôt prévues dans plusieurs villes et, le 31 mars, une rencontre nationale est organisée (voir l’événement Facebook). Participez à cette journée et entrez en discussion avec nous pour organiser la lutte contre le sexisme et pour l’émancipation des femmes.
Voici ci-dessous quelques courtes réactions et photos. Vous voulez nous envoyer vos photos, vidéos et réactions ? N’hésitez pas et contactez nous via redaction@socialisme.be.
BRUXELLES
Un cortège combatif est parti de l’ULB vers la Gare centrale. Avant que la manifestation ne parte de l’ULB, une action a eu lieu à l’ambassade iranienne, à laquelle nous avons participé. Les jeunes partis de l’ULB ont été rejoins par des activistes kurdes et iraniens mais aussi par des syndicalistes. La manifestation a réuni environ 500 personnes. A la Gare centrale, ils ont rejoint l’action de la Marche mondiale des femmes qui a réuni un même nombre de personnes.
La télévision locale bx1 a interviewé Anja Deschoemacker, initiatrice de la campagne ROSA et de la manif contre le sexisme et la précarité qui a réuni de nombreuses autres organisation pour partir de l’ULB vers l’action de la Marche mondiale des femmes.
Droits des femmes : “La lutte contre le sexisme passe par la lutte contre la précarité”
Reportage photos de Mario
Reportage photos de Nico M.
LIEGE
Environ 200 personnes à la manifestation contre le sexisme et la précarité à Liège. Une initiative de la Campagne ROSA, avec participation enthousiaste du mouvement des femmes kurdes, de COMAC, du CATM et d’autres.
Reportage photos de NicoReportage photos de Mathilde
GAND
Comme l’a expliqué dans la presse Elise, de la campagne ROSA : “Cette marche contre le sexisme fut un grand succès. Avec 1200 personnes, nous avons doublé la participation de l’an dernier! Nous félicitons toutes les personnes qui sont descendues dans la rue pour défendre l’émancipation des femmes! Si vous désirez poursuivre ce combat, contactez-nous et rejoignez-nous!”
Reportage photos de Jean-Marie
ANVERS
Quelque 200 manifestants ont parcouru la ville à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes en participant à cette marche contre le sexisme. La campagne ROSA a été renforcée par une importante délégation d’activistes kurdes. La manifestation, marquée par une énorme énergie, s’est terminée par quelques discours.
Reportage photos de Liesbeth






