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Tag: 8 mars
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8 mars. Une nouvelle mobilisation historique dans l’Etat espagnol !

Nous sommes à nouveau entrés dans l’histoire ! Des millions de personnes étaient dans la rue pour lutter contre la violence sexiste et l’oppression capitaliste.
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Il semblait difficile de surpasser l’ampleur de la mobilisation menée le 8 mars dernier, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Mais nous l’avons encore fait ! Des millions de femmes de la classe des travailleurs ont fait un nouveau pas en avant, soutenues par des centaines de milliers de leurs collègues, et une autre journée de grève a été inscrite en lettres capitales dans l’histoire des luttes sociales et politiques de l’État espagnol.
Par Izquierda Revolucionaria (section du CIO dans l’Etat espagnol) et ‘Libres y Combativas’
Le matin, les mobilisations organisées par le Sindicato de Estudiantes et Libres y Combativas ont été écrasantes : 2,5 millions d’étudiants en grève et plus de 400.000 personnes dans les dizaines de manifestations que nous avons organisées dans tout le pays. Dans l’après-midi, dans les mobilisations féministes unitaires, la participation a dépassé les prévisions les plus optimistes : près de 5 millions de travailleurs, avec des centaines de milliers de sympathisants à nos côtés, ont provoqué un tsunami qui a déclenché une vive inquiétude dans la classe dirigeante.
De nombreux signes ont précédé l’explosion que nous avons connue. Tout d’abord, ni l’oppression, ni l’exploitation, ni la violence que nous subissons n’ont été résolus en dépit de la rhétorique “féministe” du PSOE. Cette situation a donné lieu à une véritable rage contre la justice patriarcale et les provocations du bloc politique réactionnaire et franquiste – Parti populaire (PP), Ciudadanos (Cs) et Vox.
La pression sociale a été d’une telle ampleur que les dirigeants des syndicats ouvriers – CCOO et UGT – n’ont pas été en mesure d’appliquer la politique de paix sociale qu’ils ont pratiquée ces dernières années. La lutte de classe et le mouvement massif des travailleuses pour leurs droits les ont forcés à élargir leur appel à une grève de 2 heures vers une grève de 24 heures dans différents secteurs, comme l’avaient déjà fait d’autres syndicats (CGT, Cobas, CNT, CIG, LAB, ELA,…). Dès les premières heures du matin, le 8 mars, les médias n’ont eu d’autre choix que de souligner la participation à la grève, à laquelle près de sept millions de travailleurs ont participé.
La jeunesse en première ligne de la lutte
Le rôle de la jeunesse fut à nouveau crucial, comme en ont témoigné les mobilisations étudiantes massives qui ont rempli les rues et les places de tout l’État espagnol. Plus de deux millions et demi de personnes ont quitté leurs salles de classe pour soutenir la grève générale de 24 heures organisée par le Sindicato de Estudiantes et Libres y Combativas. Plus de 400.000 jeunes ont participé aux manifestations.
A Barcelone, plus de 130.000 étudiants ont participé à notre manifestation. Plus de 6.000 autres ont manifesté à Tarragone. A Madrid, plus de 120.000 étudiants se sont rendus à la Puerta del Sol et ont bloqué la Gran Vía auprès du Ministère de la Justice. A Bilbao, Gasteis, Donosti et Iruña – dans le Pays Basque – la mobilisation a été énorme – des dizaines et des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, tout comme à Valence, où 30.000 jeunes ont rempli les artères principales de la ville. Les manifestations étudiantes ont inondé tous les coins du pays avec des dizaines de milliers de manifestants à Séville, Malaga, Cádis, Córdoba, Grenade, Almería, Vigo, Ferrol, Oviedo, Gijón, Saragosa, aux Illes Baléares, à Guadalajara, Murcia et dans des dizaines d’autres villes.
Les jeunes étudiants, au côté de nos camarades, ont rejoint des millions de travailleurs dans cette mobilisation massive contre la violence sexiste, la justice patriarcale et l’oppression capitaliste. Dans toutes les manifestations, les slogans étaient forts et clairs : “Assez de justice sexiste”, “Nous voulons être vivants, libres et combatifs”, “La Manada (la meute, en référence à un cas de viol collectif), c’est le système ” ou “Vive la lutte des femmes de la classe ouvrière” !
Les manifestations organisées par le Sindicato de Estudiantes et Libres y Combativas ont été si massives que le journal bourgeois El País en a fait son principal titre du matin : “Les étudiants mènent la manifestation des femmes du 8 mars dans la rue”.
Une marée humaine dans les manifestations de l’après-midi
La mobilisation des jeunes le matin n’était que le prélude à ce qu’allait être les manifestations féministes unitaires de l’après-midi. Dès le début de l’après-midi, les bus, les métros, les trains et les rues de tous les quartiers de dizaines de villes étaient tous violets, remplis d’affiches et de banderoles faites maison, de visages peints, d’un désir de se battre et de montrer sa force et sa détermination.
Plus de cinq millions de femmes et de jeunes de la classe des travailleurs, ainsi que des camarades de lutte, ont rempli tous les coins de l’État espagnol. Les images parlent d’elles-mêmes. A Madrid, plus d’un million de personnes sont descendues dans la rue ; tout comme à Barcelone. Des centaines de milliers de personnes ont manifesté à Valence, Bilbao, Séville, Séville, Grenade, Malaga, Gasteis, La Corogne, Gijon, Valladolid et dans des dizaines de villes…. Une marée humaine a rempli les manifestations qui étaient si massives qu’il n’était même pas possible de marcher.
Cette journée historique de lutte a également fait apparaître clairement qui sont les véritables protagonistes de cette lutte. Ce sont les femmes et les filles de la classe ouvrière qui ont rempli les rues et fait de cette grève un succès. Ce sont elles qui souffrent continuellement de l’oppression de ce système, de la précarité, des bas salaires, du chômage de masse et des expulsions. Les femmes pauvres sont victimes des formes les plus extrêmes de violence sexiste, y compris la prostitution, et d’autres formes de marchandisation de notre propre corps, comme les mères porteuses rémunérées. Ce sont surtout les femmes et les jeunes filles de familles de travailleurs qui sont tuées, violées et maltraitées, et que la justice de classe et la justice patriarcale humilient par leurs peines honteusement légères.
Un féminisme révolutionnaire, anticapitaliste et de classe
C’est la composition de classe du mouvement qui a une fois de plus fait tenir les mobilisations debout, mais dans une plus large mesure encore que le 8 mars dernier. Une fois de plus, il était évident que cette composition de classe était au cœur de ce soulèvement. Comme l’ont expliqué sans relâche Libres y Combativas, le Sindicato de Estudiantes et Izquierda Revolucionaria, dans cette grande bataille pour notre libération, toutes les femmes ne sont pas nos alliées.
Ni Inés Arrimadas de Ciudadanos, ni son “féminisme libéral” (qui prône la légalisation des formes les plus répugnantes d’exploitation et de violence sexiste contre les femmes), ni les députées du PP ne nous représentent. C’est tout le contraire. Elles sont responsables des coupes budgétaires et de l’austérité, elles n’hésitent pas à s’allier à une formation ultra-droite telle que Vox. Elles partagent le même ADN franquiste. Elles se sont déclarées ennemies des femmes qui souffrent de l’oppression capitaliste ! Nous déclarons la même chose d’Ana Patricia Botín, cette banquière qui se joint maintenant au féminisme, mais qui amasse une fortune obscène à la suite de l’exploitation des travailleurs et des travailleuses, hommes et femmes. Ce sont les défenseurs du système capitaliste, de leur justice patriarcale et de classe. Elles sont responsables de notre oppression autant que leurs partenaires masculins.
Le féminisme que nous défendons n’a rien à voir avec le fait de simplement porter un drapeau violet le 8 mars. Le gouvernement actuel du PSOE, qui se dit le plus féministe de l’histoire, n’a dans la pratique rien fait pour mettre fin à la situation qui a conduit des millions de femmes à déclencher cette rébellion. Il a fermé les yeux sur les sentences méprisables rendues par la justice patriarcale comme celle de la “manada”. Il a maintenu les coupes budgétaires, la réforme du travail et l’écart salarial. Il s’est incliné devant l’Église catholique en garantissant sa position privilégiée dans le système d’enseignement, ce grâce à quoi l’Eglise répand son message sexiste et homophobe.
Pour mettre fin à notre oppression, nous devons défendre un féminisme révolutionnaire et anticapitaliste, opposé aux grandes puissances économiques et aux institutions qui soutiennent ce système.
Non au bloc réactionnaire du PP, de Cs et de Vox. NO PASARÁN!
Le 8 mars, nous avons très clairement indiqué qui est responsable de notre oppression. Nous, les femmes et les hommes qui ont occupé les rues de l’État espagnol, sommes très clairs sur une chose : cette lutte n’est pas seulement une question de genre, c’est aussi une question de classe.
C’est pourquoi les riches – hommes et femmes – sont alliés contre nous et ont l’intention de s’attaquer aux droits des femmes, à ceux de la classe ouvrière et à ceux de la jeunesse dans son ensemble, avec l’objectif clair de continuer à s’enrichir aux dépens de notre exploitation et de notre souffrance.
Nous sommes très conscients de la menace que représentent le PP, Cs et Vox. Leur objectif est de nous ramener dans le passé et de mettre fin à nos droits les plus fondamentaux. C’est pourquoi ce 8 mars a été la meilleure réponse possible : un cri assourdissant contre leur offensive franquiste, un exemple de lutte contre la droite et l’extrême droite : en nous organisant et en nous mobilisant dans la rue.
La mobilisation de cette année pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes reflète notre énorme force. Mais elle représente aussi un thermomètre du processus de radicalisation et de virage vers la gauche qui s’approfondit parmi des millions de travailleurs et de jeunes. Cette forme massive de soulèvement, qui constitue un jalon historique dans la lutte des classes de l’Etat espagnol et au niveau international, est également une étape décisive pour vaincre le bloc réactionnaire du PP, de Cs et de Vox lors des élections générales du 28 avril prochain. Mais il ne s’agit pas seulement de voter ; il s’agit de transformer la société, de mettre fin au fonctionnement du système, de parvenir à une véritable libération et à l’égalité, ce que seul le socialisme peut offrir.
Libres y Combativas, Izquierda Revolucionaria et le Sindicato de Estudiantes appellent tous les étudiants et tous les travailleurs à continuer le combat pour notre présent et notre avenir. Ce que nous avons fait le 8 mars était impressionnant, mais le combat doit continuer 365 jours par an. C’est pourquoi nous devons construire un féminisme indépendant du système, un féminisme que ce dernier ne peut ni assimiler ni domestiquer : un féminisme révolutionnaire, anticapitaliste et de classe. Nous appelons les étudiants et les travailleurs à le construire avec nous et à rejoindre Libres y Combativas
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8 mars 2019. Women’s Strike UGent.

Le Walk-out à l’université de Gand a commencé avec des speechs de profs et travailleurs de l’UGent. Ils ont proposé de nombreuses revendications progressistes.
Ils exigent des efforts pour construire une université plus inclusive, comme le recteur l’avait promis lors des élections. Ils revendiquent également une diminution de la pression et du stress au travail, tout en offrant des chances égales à tous.
Ils mentionnent également que la majorité des professeurs sont encore des hommes, alors qu’une majorité de femmes obtiennent leur diplôme à l’UGent. Mais la majorité du personnel de la cafétéria, de l’équipe de nettoyage,… sont encore des femmes et surtout des femmes issues de l’immigration. Ils exigent un salaire minimum décent pour ceux qui réalisent ces travaux essentiels pour l’université. Ils veulent cesser de sous-traiter ces emplois afin de ne pas pousser les gens dans des situations de travail encore plus précaires.
Selon les organisateurs de cette grève, il faut aussi accorder plus d’attention au racisme, au sexisme, à la phobie LGBTQI+ et aux discriminations vécues par les personnes handicapées. Afin d’avoir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ils exigent la semaine de travail de 30 heures comme la nouvelle semaine de travail à temps plein.
Après les prises de parole des personnes à initiative de la grève, il y a eu un “micro ouvert” qui a offert la parole à qui le souhaitait.
Elise a notamment parlé de la marche qui devait avoir lieu ce soir-là à Gand et qui a finalement réuni 800 personnes. parlant au nom de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), elle a souligné que la campagne ROSA est anticapitaliste et combat toutes les formes d’oppression et de discrimination. Elle a également parlé de la lutte générale des femmes et de la manière dont leurs droits sont violés partout dans le monde. Mais la résistance renaît, et elle a abordé les mouvements grandissants de lutte pour les droits des femmes. Elle a bien entendu terminé en invitant à participer à la marche contre le sexisme et la précarité au soir en appelant toutes les femmes, tous les hommes et toutes les personnes qui n’entrent pas dans le système binaire à sortir dans les rues ! L’émancipation des femmes est à l’avantage de toutes et tous ! La solidarité doit aussi être mondiale avec tous les opprimés victimes d’un système qui profite du détournement du bien-être de milliards de personnes. Elise a par la suite été interviewée par les médias.
De nombreuses personnes se sont précipitées sur les badges de la campagne ROSA et un soutien financier de plus de 60 euros a été récolté à cette seule occasion. Cet argent nous sera précieux pour l’impression de tracts et d’affiches à destination de nouvelles actions. Le soir-même, au cours de la marche, l’initiative et l’approche politique défendue par la campagne ROSA a pu compter sur un bel enthousiasme ! Il est clair que la campagne peut compter sur beaucoup de soutien à Gand.
la dernière oratrice était Nina Power, une féministe bien connue auteure d’un livre sur le sujet. En plus de la Campagne ROSA, différentes organisations ont encore pris la parole : Comac, Students for climate, Tim Joosen (délégué syndical de l’ACOD-Onderwijs), Queer pride, #DurfDenken, et une activiste du spoken word.
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8 mars. Bruxelles. Quel enthousiasme, quelle énergie, quel bloc ROSA incroyable !

Nous étions une dizaine de milliers dans les rues de Bruxelles ce 8 mars 2019 pour la manifestation de la Marche Mondiale des Femmes. Et nous avions un bloc de la Campagne ROSA très dynamique et combatif! Nous avons scandé des slogans tels que « Mon corps, mon choix, pas leur profit », « My body, my choice », « Travail précaire, travail intérimaire, c’est du sexisme qu’en a pas l’air », « Women’s rights are under attack, stand up, fight back » ou encore les légendaires « Stop sexisme, stop racisme, éen strijd, international solidariteit » et « Résistance internationale contre le sexisme et le capital ».
Nous avons décidé de crier et chanter en français, en néerlandais, en anglais … et nous nous sommes même essayé à l’espagnol. A travers nos slogans, ce sont de réelles revendications que nous défendons. Nous y dénonçons la marchandisation de nos corps, rendue possible par la société capitaliste. Nous y exigeons que les femmes aient le choix d’avorter ou d’avoir des enfants sans tomber dans la pauvreté. Nous voulons de vrais emplois avec de vrais salaires. Nous voulons la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Nous voulons une lutte unifiée des jeunes et des travailleu(r)ses contre le sexisme, et toutes les formes de discrimination. Nous voulons lutter contre le système qui est à la base de ces inégalités et de ces oppressions : le système capitaliste.
Quelle ambiance combative dans cette manifestation qui marque une étape importante dans la lutte contre le sexisme et la précarité. Nous devons utiliser cette combativité et cet enthousiasme pour organiser la lutte dans les lieux de travail, dans les écoles, dans les universités, dans les quartiers. Nous devons nous unir pour s’opposer à ceux qui s’enrichissent sur l’exploitation du corps des femmes, sur le travail gratuit ou sous-payé fourni par les femmes, … Nous devons nous unir contre ceux qui nous divisent et nous font vivre dans la précarité.
Ceux qui détiennent la grande majorité des richesses et qui continuent à s’enrichir sur notre dos. Ceux qui n’en ont rien à faire que nous fassions des métiers pénibles, des journées de 10 heures de travail ou plus, des carrières jusqu’à 67 ans pour recevoir une pension de misère, des boulots instables … Les actionnaires, les patrons, les multinationales et, ceux qui les protègent, ces gouvernements qui appliquent l’austérité.
Rejoignez la campagne ROSA, luttons ensemble, préparons le rapport de force pour gagner des luttes dans les entreprises, les écoles, dans la rue,…. Luttons ensemble pour une autre société, une société socialiste !
Photos de Liesbeth
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/5dnu73Kb3DdctgUD6]Photos de Fabian
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/TZFtZbw4r1SnEiSAA]Quelques vidéos :
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8 mars. La campagne ROSA au piquet de l’hôpital Brugmann

La CAMPAGNE ROSA était présente sur le piquet de grève de l’hôpital Brugmann où une trentaine de travailleurs étaient présents. Mais dans un secteur très féminisé, il y avait surtout des femmes grévistes !
Par Celia (Bruxelles)
Notamment un groupe d’infirmières des soins intensifs qui mènent une lutte au sein de l’hôpital. Une lutte qui ressemble à celle des brancardiers que vient de mener les travailleurs de Brugmann : des revendications sur des embauches supplémentaires, sur le temps de travail, sur les conditions de travail, etc.
Nous étions également présents au débat sur les droits des femmes organisées par la Commission Femmes de la CGSP. Débat très intéressant sur les luttes du mouvement ouvrier et les acquis sociaux gagnés, mais également sur tous ceux à gagner ou regagner contre ce système qui nous divise et applique l’austérité. De nombreux secteurs présents, une centaine de participants et un bel enthousiasme pour venir à la manifestation de l’après-midi. Ensuite, nous avons décidé d’aller soutenir le piquet de l’hôpital Saint-Pierre, où également une trentaine de travailleurs étaient présents. Ils distribuaient des tracts avec comme titre « Non au sexisme » et prenaient le temps de discuter avec les patients et les travailleurs qui rentraient et sortaient de l’hôpital. Il s’agissait également d’un moment pour discuter avec tout ceux présents du nombre incroyable de travailleurs intérimaires, du nombre d’heures supplémentaires trop élevé, du harcèlement sexuel au travail, etc.



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Le 8 mars : une journée de lutte !

Bruxelles, délégation de la campagne ROSA dans la manifestation de la Marche Mondiale des Femmes. La Journée internationale de lutte pour les droits des femmes redevient de plus en plus une journée de lutte. Cette année, il y eut à nouveau des actions, mais encore plus importantes que l’an dernier avec de premières grèves féministes dans un certain nombre d’endroits. La plus importante manifestation fut la manifestation de la Marche Mondiale des Femmes à Bruxelles avec une participation de 10.000 personnes. A l’instar des années précédentes, une autre manifestation a eu lieu à Gand à l’initiative de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) avec plusieurs centaines de personnes. D’autres actions ont également pris place dans le pays, notamment à Liège.

Manifestation de Gand Au cours de cette journée, la campagne ROSA défendu que la lutte contre le sexisme et celle contre l’austérité sont les deux facettes d’une même médaille. Nous estimons essentiel de construire une lutte offensive pour imposer des revendications syndicales comme un salaire horaire minimum de 14€ (2300€ brut / mois) et une pension minimale de 1500€ net / mois ; pour exiger l’individualisation des allocations, de chômage par exemple, avec un montant qui permette de vivre. Est-il normal que tant de femmes dépendent toujours financièrement de leur partenaire en 2019 ?
Ces revendications ne peuvent être arrachées que par une lutte de masse, femmes et hommes côte-à-côte dans le combat. Un système caractérisé par l’inégalité la plus profonde – le pourcent le plus riche de l’humanité possède autant que les 99% restants – est incapable de garantir une égalité réelle. C’est pourquoi nous devons nous battre pour un changement de système. Nous défendons donc un féminisme socialiste : nous luttons pour une société socialiste où l’économie serait aux mains de la collectivité pour assurer ainsi démocratiquement que la production satisfasse les besoins de chacun et non la seule soif de profit de l’élite capitaliste.
A Bruxelles, diverses actions ont eu lieu au cours de la journée. La campagne ROSA a pu prendre la parole lors du piquet de grève de l’hôpital Brugmann et lors de la grève à la VUB (université flamande de Bruxelles), où une centaine de personnes étaient présentes pour se rendre ensuite vers la manifestation de la Marche Mondiale des Femmes qui démarrait à 17h de la Gare centrale. Des prises de parole et de chants s’étaient succédé là-bas toute l’après-midi sur le podium placé face à un village féministe organisé par le Collecti.e.f 8 maars. La campagne ROSA y a tenu un stand. Nous avons également pris part à un rassemblement de protestation devant l’ambassade iranienne. A Gand, nous avons participé à un rassemblement l’après-midi devant au rectorat de l’université.
Le soir, la manifestation de Bruxelles a dépassé toutes les attentes, la Gare centrale fut envahie de toutes parts. La campagne ROSA était bien entendu présente avec une délégation dynamique et imposante. Notre bloc a pu compter jusqu’à 500 manifestants environ, essentiellement des jeunes. Cela a notamment attiré l’attention de la VRT et de RTL. ‘‘My body my choice’’ et ‘‘Résistance’’ figuraient parmi les slogans les plus populaires. À la fin de la manifestation, Emily Burns, coordonnatrice nationale de la campagne ROSA, a pris la parole au côté d’autres représentantes de mouvement et d’associations. ‘‘Le sexisme est un puissant instrument de division ! On voudrait nous faire croire que ce sont les hommes qui gagnent trop ; mais ce sont nos salaires qui sont trop bas !’’, a-t-elle déclaré. Emily a également souligné la victoire du personnel municipal de Glasgow dans la lutte pour l’égalité salariale, en terminant son discours par la nécessité d’une transformation socialiste de la société.Discours d’Emily
Photos de la manifestation de Gand (par Jean-Marie)
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/2cU9LCgQR8nz2Nze6]Photos de la manifestation de Bruxelles (par Liesbeth)
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/5dnu73Kb3DdctgUD6]Photos de la manifestation de Bruxelles (par Fabian)
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8 mars. Hong Kong – Les travailleuses migrantes en lutte contre l’esclavage moderne

‘‘Ma première expérience en tant que travailleuse domestique à Hong Kong a été très mauvaise, je n’ai pas eu de jours de congé et l’employeur m’a même confisqué mon téléphone portable’’, raconte Mica, une travailleuse domestique migrante de 27 ans originaire d’Indonésie. La bataille que Mica a dû mener pour se sortir d’un contrat de travail cauchemardesque et éviter d’être expulsée de Hong Kong l’a poussée à s’organiser.Par Socialist Action (CIO-Hong Kong)
Elle a rejoint le groupe indonésien de militantes migrantes KOBUMI, qui coopère étroitement avec Socialist Action dans diverses campagnes, et organise avec nous une manifestation à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes pour défendre des revendications propres aux migrants mais aussi en solidarité avec les luttes féministes mondiales.
Notre manifestation aura lieu à Hong Kong le dimanche 10 mars, le seul jour de congé pour les travailleurs domestiques migrants. Et certains n’ont même pas ça. Selon une nouvelle étude, environ six pour cent d’entre eux se voient refuser le moindre jour de congé, en toute illégalité.
‘‘L’employeur a refusé de me donner des congés, j’ai travaillé pendant trois mois sans prendre un seul jour de congé’’, nous explique Mica. ‘‘Le travail était très dur. Le patron avait fait une liste de mes tâches et du nombre de minutes que je pouvais y consacrer. On m’a accordé 15 minutes pour emmener l’enfant à l’école et ensuite revenir à la maison. Me rendre à l’école et au supermarché étaient les seules occasions où j’avais le droit de sortir. Ils avaient pris mon téléphone pour le placer sous vidéosurveillance afin de voir si je l’avais utilisé pendant la journée en leur absence. Une fois rentrés, ils vérifiaient ce que j’avais fait en leur absence grâce aux caméras.’’
Aussi mauvais que ça puisse paraître, il y a des histoires encore pires que celle de Mica. 380.000 travailleurs domestiques migrants représentent 10 % de la main-d’œuvre de Hong Kong. La plupart sont issus d’Indonésie et des Philippines et travaillent ici pendant des années, voire des décennies, en ne voyant leurs propres enfants et leurs familles qu’une fois par an. Amnesty International qualifie cela de ‘‘sorte d’esclavage des temps modernes’’. Les conditions de vie des femmes migrantes sont souvent bien pires en Arabie saoudite et dans les États du Golfe – Hong Kong est généralement considérée comme un “paradis” en comparaison.
Beaucoup de travailleuses domestiques ont vécu des expériences terribles. Les heures de travail sont longues pour des salaires de misère, mais il y a aussi des violations telles que la confiscation de passeports, de cartes bancaires et de téléphones. Les abus physiques et sexuels constituent de graves problèmes qui ne sont souvent pas signalés par les victimes de peur d’être licenciées et de devoir quitter Hong Kong.
En février, une employée de maison philippine, Baby Jane Allas, a été diagnostiquée d’un cancer du col de l’utérus. Son médecin lui a prescrit un congé de maladie mais, peu de temps après, ses employeurs ont mis fin à son contrat, ce qui l’obligeait à quitter Hong Kong dans les deux semaines, selon ce qui est prévu par la loi. De cette façon, elle serait tout simplement privée de soins. Allas est une mère célibataire qui subvient aux besoins de cinq enfants aux Philippines. Des sympathisants et des amis l’aident aujourd’hui à porter l’affaire devant les tribunaux locaux et à demander une prolongation de visa.
Pour le gouvernement de Hong Kong, les migrantes sont un moyen bon marché pour combler le vide créé par son refus d’investir dans les services publics tels que la garde d’enfants et les soins aux personnes âgées. Ces secteurs sont affamés alors que l’argent coule à flots vers les magnats capitalistes.
Un gouvernement des riches et une exploitation infâme
C’est l’une des rares économies où les déficits budgétaires et le ‘‘socialisme’’ sont interdits en vertu de la mini constitution de Hong Kong, la Loi fondamentale. Le gouvernement ne consacre qu’environ la moitié de la moyenne de l’OCDE aux soins de santé et à la protection sociale en pourcentage du PIB (OCDE : les 36 pays les plus riches au monde). Les maisons de repos pour personnes âgées sont en nombre insuffisant en raison du sous-financement. Plus de 30.000 personnes sont sur liste d’attente pour une place dans un centre de soins et, chaque année, environ 4.000 d’entre eux décèdent avant d’en obtenir une.
Le gouvernement de Hong Kong est l’un des plus riches au monde : ses réserves dépassent les mille milliards de dollars de Hong Kong (soit 127 milliards de dollars US). Ce gouvernement non élu, nommé par la dictature chinoise, consacre des sommes gigantesques pour des contrats d’infrastructure alors que Hong Kong possède déjà une infrastructure de classe mondiale, cela afin de transférer des moyens publics aux grands propriétaires et aux magnats de l’immobilier milliardaires qui dominent l’économie.
Les travailleurs domestiques sont exportés à Hong Kong par les gouvernements capitalistes d’Asie du Sud-Est, des gouvernements qui appliquent des politiques capitalistes similaires et qui considèrent cette traite des êtres humains comme un bon moyen d’attirer au pays des devises fortes puisque les fonds envoyés par les travailleurs à l’étranger représentent une part importante du PIB de l’Indonésie et des Philippines. Cela atténue également la pression sur le marché intérieur du travail. Cette activité est gérée par des ‘‘agences de recrutement’’ sans scrupules, malhonnêtes et parasitaires qui perçoivent des honoraires illégaux et forcent les femmes migrantes à s’endetter.
Une étude réalisée en 2017 par des étudiants de l’Université de Hong Kong a révélé que plus de 70% des agences de recrutement facturent des frais excessifs. La limite légale est de 431$HK, mais des frais de 15.000 $HK à 20.000 $HK – équivalent à presque cinq mois de salaire – ne sont pas rares. Cela pousse les femmes à s’endetter et elles sont obligées de tolérer toutes sortes de traitements – du déraisonnable au violent – afin de rembourser ces dettes.
Une enquête réalisée en 2019 par l’Université chinoise révèle que plus de 70 % des travailleurs domestiques migrants travaillent plus de 13 heures par jour, tandis que près de 9 % d’entre eux déclarent travailler plus de 16 heures par jour et 5,9 % déclarent ne pas avoir droit à leur jour de congé légal une fois par semaine.
La règle de résidence, qui oblige les travailleurs domestiques migrants à être logés chez leur employeur, est la cause principale de cette surcharge de travail et du refus d’accorder un temps de repos suffisant. Les heures ne peuvent pas être réglementées lorsqu’un travailleur vit aussi à la maison et qu’on lui demande d’accomplir des tâches ménagères, de nettoyer ou de s’occuper d’enfants, à toute heure du jour ou de la nuit. Seulement 43 pour cent des travailleuses domestiques de l’enquête disposaient de leur propre chambre. Les autres sont obligées de dormir dans les couloirs, les salles de bains, les réserves ou même de partager un lit avec les enfants.
Voici la réalité telle qu’elle se présente dans une ville aux appartements notoirement trop petits, sauf pour les riches. Plus de 120 travailleurs migrants sont décédés à Hong Kong en 2016, principalement de maladies liées au stress comme l’hypertension.
La riposte est vitale !
Les organisations de migrants militent depuis des années pour l’abolition de la règle de résidence. Cette mesure a été introduite en 2003 en tant que mécanisme de contrôle social afin d’empêcher les migrants de s’implanter davantage dans l’économie locale et de limiter leur pouvoir de négociation. Ne pas respecter cette règle peut entraîner diverses sanctions allant de l’annulation d’un permis de travail à des poursuites pénales et à 14 ans d’emprisonnement.
Le résultat peut-être le plus choquant de ces enquêtes concerne les niveaux de rémunération moyens qui, en 2017, étaient de 4.277 $HK (soit 545 $US) par mois, soit en dessous du salaire minimum des migrants qui était de 4.310 HK$ à l’époque (il a depuis été augmenté de 100 $HK par mois).
Il y a des douzaines de raisons pour lesquelles les travailleuses migrantes et les travailleuses locales doivent s’unir et combattre ce système injuste, en s’assurant d’utiliser la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes comme prochain point de ralliement pour cette lutte. L’écart de rémunération à Hong Kong s’est creusé, les femmes gagnant en moyenne 22 % de moins que les hommes, contre 19 % il y a dix ans. A 60 ans, l’écart de rémunération entre hommes et femmes est encore plus important : les travailleuses ne perçoivent en moyenne que la moitié du salaire de leurs homologues masculins ! Les syndicats locaux, historiquement faibles à Hong Kong, n’ont pas fait assez pour défendre les droits des femmes ou pour assister l’organisation des migrants. Nous exigeons que cela change !
Notre manifestation ce 10 mars comprendra des danses et des chants de femmes migrantes indonésiennes et des discours de Socialist Action, de KOBUMI et d’autres groupes de militants migrants. L’événement sera donc très international. Socialist Action diffusera des tracts en trois langues (anglais, chinois et indonésien). Nous marcherons également jusqu’au consulat indonésien. Des militants pour la démocratie et le député empâché Leung ‘‘cheveux longs’’ Kwok-hung, seront parmi les orateurs.
- #MeToo : de la rue vers les lieux de travail ! Non aux abus sexuels et à la violence – pour le droit à “vivre dehors” pour les travailleurs domestiques migrants !
- Non au racisme et au sexisme ! A travail égal, salaire égal !
- Non à la “règle des 2 semaines” pour trouver un nouveau contrat : égalité des droits pour les travailleurs domestiques migrants pour changer de contrat de travail !
- 8 heures de travail par jour pour tous !
- Non aux agences de recrutement pour migrants : droits égaux pour l’engagement des travailleurs domestiques migrants !
- Libérez les féministes et militantes ouvrières emprisonnées en Chine !
- Pour un système de retraite universel à Hong Kong – Taxez les riches au lieu de favoriser les projets immobiliers !
- Des investissements massifs dans les services publics – pour la gratuité des soins de santé, des écoles, des soins aux personnes âgées et des services de garde d’enfants afin d’alléger le fardeau des femmes de la classe ouvrière !
- Pour le socialisme et un nouveau parti des travailleurs : brisons le règne antidémocratique des magnats milliardaires !
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En lutte contre le sexisme, et donc aussi contre la précarité !

Le 8 mars fait son retour comme journée de lutte, et nous ne pouvons que nous en féliciter ! Non, le 8 mars, ce n’est pas la date des bonnes affaires au rayon maquillage ! Dans cette société, les femmes occupent toujours une position de second rang. Et nous ne l’acceptons pas ! Le 14 mars, jeudi prochain, ce sera la Journée pour l’égalité salariale. En 2019, il faut encore aux travailleuses 1 an, 2 mois et 14 jours pour gagner ce que les hommes obtiennent en 1 an (soit 21% d’écart salarial annuel).
Le sexisme est un puissant instrument de division ! On voudrait nous faire croire que ce sont les hommes qui gagnent trop ; mais ce sont nos salaires qui sont trop bas, en particulier dans les secteurs des soins, du nettoyage et de la distribution. La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), nous estimons nécessaire de construire une lutte offensive pour imposer des revendications syndicales comme un salaire horaire minimum de 14€ (2300€ brut / mois) et une pension minimale de 1500€ net / mois ; pour exiger l’individualisation des allocations, de chômage par exemple, avec un montant qui permette de vivre. Est-il normal que tant de femmes dépendent toujours financièrement de leur partenaire en 2019 ? Nous devons pouvoir librement choisir de vivre avec quelqu’un ou non !
Les élections approchent. Tous les partis traditionnels se prétendent en faveur de l’égalité hommes/femmes. Les faits prouvent le contraire ! Le gouvernement a généralisé les emplois précaires et pénalise les sans-emploi : cette violence économique touche principalement des femmes ! Et comment dénoncer le harcèlement sexuel au travail sans sécurité d’emploi ?! Comment s’extraire d’une situation de violence domestique sans indépendance financière ?! Les coupes budgétaires repoussent la solidarité dans les limites de la famille, au lieu de l’ensemble de la société. Cela ne fait qu’aggrave la double journée de travail des femmes. L’évidence s’impose : nous avons besoin d’une lutte de masse, comme en Espagne où la mobilisation a été massives, les femmes ayant été rejointes par les hommes, quoi qu’en disent les médias !
La lutte paie ! En octobre, à Glasgow (Ecosse), les travailleuses municipales ont fait grève contre les inégalités salariales. Les éboueurs ont refusé de rejoindre leur poste de travail en solidarité. Toutes et tous étaient convaincus que la victoire s’arrache ensemble. Et ce fut le cas ! Cette victoire est historique. Les travailleuses seront payées rétroactivement pour toutes ces années d’inégalité : elles se partagerons 567 millions d’euros. Par la suite, leurs salaires seront augmentés pour une vraie égalité !
C’est dans cet esprit qu’il nous faut poursuivre le combat, collectivement, contre le sexisme et la précarité, avec un plan de bataille sérieux et crescendo ! Mais soyons clairs : aucune égalité – y compris de genre – n’est possible dans une société où 1% de la population possède autant de richesse que les 99% restant. C’est pour cela que la campagne ROSA combine antisexisme et anticapitalisme. Il nous faut une société qui réponde à nos besoins, où nos corps ne seront plus utilisés pour faire du fric… : une société socialiste. Ce n’est qu’ainsi que nous poserons les bases pour en finir avec le sexisme.
- 14 mars – Journée pour l’égalité salariale. Actions dans le cadre de la campagne Fight for €14 de la FGTB.
- 30 – 31 mars – Week-end Socialisme 2019. ROSA y organise des ateliers avec entre autre Ruth Coppinger, députée Solidarity et porte-parole de ROSA-Irlande. Elle a été l’une des figures de proue de la campagne victorieuse pour le droit à l’avortement et contre la culture du viol (“un string n’est pas un oui”).
- 28 juin – 4 juillet – Camp d’été co-organisé par la campagne ROSA.
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Où trouver la campagne ROSA ce vendredi 8 mars 2019 ?

Manifestation du 8 mars 2018 à Gand Le 8 mars doit être l’occasion de remettre en avant les meilleures traditions du mouvement organisé des travailleurs. Ce jour-là, la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) organise des marches contre le sexisme et l’austérité et participera à différentes actions, principalement syndicales, afin de défendre la lutte pour de réelles avancées en faveur de l’émancipation des femmes.
Par Emily Bruns, coordinatrice nationale
Les délégués syndicaux membres du PSL ont proposé à leur délégation d’entrer en action à l’occasion du 8 mars afin de remettre la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes à l’agenda en tant que date de combat et non plus comme simple une journée d’hommage aux femmes. Dans certaines entreprises, les travailleuses et les travailleurs sont invités à se réunir au local syndical pour y manger et discuter de la lutte contre l’oppression des femmes avant de partir ensemble manifester en fin de journée.
La campagne ROSA est d’autre part invitée à prendre la parole au Walkout des travailleuses et travailleurs accompagnés d’étudiants à la VUB (l’université flamande de Bruxelles) et à l’UGent (l’Université de Gand), tout comme à celui de l’hôpital Brugmann. Là-bas, les militants de la CGSP-ALR (Centrale des services publics bruxellois du syndical socialiste – administrations locales et régionales) mènent une lutte offensive en faveur de conditions de travail décentes et d’une augmentation des barèmes de 10% dans un secteur largement féminin. Nous interviendrons également au rassemblement syndical prévu devant la gare centrale de Bruxelles durant l’après-midi avec notre journal, Lutte Socialiste, dont un dossier est consacré à la journée du 8 mars.
Lors des différentes occasions où nous pourrons prendre la parole, nous défendrons la nécessité d’un salaire minimum horaire de 14€ et d’une pension minimale de 1500€ net/mois, mais aussi l’individualisation des allocations sociales et leur revalorisation au-delà du seuil de pauvreté. C’est de cette manière qu’il est possible d’assurer l’indépendance économique des femmes et de lutter contre la généralisation des emplois précaires.
Une autre revendication qui nous est chère est la réduction collective du temps de travail à 30h/semaine, sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et réduction des cadences. Cela permettrait de combiner harmonieusement travail, vie de famille et loisirs. D’autre part, nous soulignerons encore la nécessité d’un refinancement public massif de l’enseignement, des soins de santé et du secteur social de même que la construction de logements sociaux ou encore de crèches publiques. Concernant l’enseignement, nous défendons également la nécessité d’une éducation sexuelle non hétéro-normée abordant les notions de consentement, de genre,… Bien entendu, nous défendons aussi le droit complet à l’avortement et une contraception accessible, gratuite et de qualité.
Nous rappellerons systématiquement que les conquêtes sociales pour les droits des femmes sont le résultat de la lutte de l’ensemble du mouvement des travailleurs. Les syndicats doivent jouer un rôle central dans ces luttes.
A l’occasion des 40 ans de la Révolution iranienne – une révolution volée à la classe des travailleurs – nous participerons également à une action de protestation devant l’ambassade d’Iran (à 14h30). Nous y défendrons le droit des femmes de disposer de leur corps et de pouvoir s’organiser sur leur lieu de travail, choses interdites par le régime iranien. La lutte pour l’émancipation des femmes en Iran, tout comme la lutte pour l’émancipation de l’ensemble de la classe des travailleurs, ne pourra aboutir que lors de l’avènement d’une société socialiste. Dans ce but, l’unité de classe est un élément vital.
Manifestons contre le sexisme et la précarité !
Le point d’orgue de cette journée de lutte sera les manifestations contre le sexisme et la précarité que nous organisons à 17h à Gand, à Bruxelles et à Courtrai.
A Bruxelles, nous organisons cette manifestation de concert avec la Marche Mondiale des femmes tandis qu’à Gand, nous portons seul cette initiative. Un groupe de jeunes membres de la campagne ROSA à Courtrai organise également sa propre marche. Nous avons mené campagne pour ces événements aux universités, dans les écoles secondaires et au sein du mouvement des jeunes activistes pour le climat. Dans ce mouvement qui bat son plein, de nombreux jeunes font également le lien entre la lutte contre le sexisme et pour le climat : dans les deux cas, le système capitaliste est responsable.
Nous insisterons sur ce lien lors de la marche pour le climat de ce 7 mars : l’oppression, le sexisme, l’austérité et le dérèglement climatique désignent un seul coupable : le capitalisme. Il nous faut lutter pour renverser ce système et pour la transformation socialiste de la société. Nous avons également distribué nos tracts à toute une série de lieux de travail. Deux centrales syndicales professionnelles ont également invité des représentantes de la campagne ROSA lors de réunions qui ont rassemblé des dizaines de délégués syndicaux afin de présenter notre approche et de préparer une journée du 8 mars combative. La jeunesse ainsi que les travailleuses et les travailleurs soutenus par l’ensemble des organisations syndicales sont attendus en nombre lors de ces actions, en dépit du fait que le 8 mars tombe cette année un vendredi de vacances scolaires.
Le 8 mars
- à Bruxelles : rdv à 17h Gare Centrale (marche organisée avec la Marche Mondiale des Femmes)
- à Gand : rdv à 17h30 devant l’Hotel de Ville de Gand
Le 9 mars
- à Courtrai : rdv à 17h Casinoplein

