Tag: 2e plan d’action contre Michel 1er

  • Manifestation massive à Bruxelles: la colère ne s'est pas évanouie

    manif29septembre2016

    Marc Goblet (FGTB) a raison : il nous faut une nouvelle grève générale !

    Ces derniers jours, le gouvernement ne semblait pas manquer d’assurance: la manifestation syndicale serait plus petite et les nouvelles mesures d’austérité drastiques ne pourraient pas être arrêtées. Le matin de la manifestation du 29 septembre encore, les journaux discutaient d’un deuxième saut d’index. L’agressivité de ce gouvernement néo-libéral aura aidé la mobilisation.

    Une fois encore, nous étions plus nombreux que prévu. Les syndicats parlent de 70.000 participants. Comme nous l’avons fait remarquer dans notre tract distribué dans le cortège : ‘‘Nous aurions pu être encore plus si les dirigeants syndicaux avaient écouté leur base aussi bien qu’elle ne les écoute. Alors aurions-nous peut-être eu un seul mot d’ordre au lieu de plusieurs et peut-être même aussi une stratégie pour gagner.’’

    Les rangs de manifestants illustraient l’étendue et l’ampleur de la colère sociale. De grandes délégations de métallos étaient présentes, avec un bon groupe de travailleurs de Caterpillar à l’avant. D’autres entreprises menacées de licenciements collectifs étaient aussi là en nombre: Douwe Egberts, Axa, Makro, MS Mode,… En outre, la flexibilité accrue par la loi-Peeters est un sujet très sensible dans le secteur métallurgique et dans l’alimentation, massivement représenté également. Certains jeunes travailleurs participaient là à leur première manifestation syndicale. Les services publics étaient également bien mobilisés, comme nous l’avons vu avec les délégations d’enseignants. Le secteur social d’Anvers, menacé par la marchandisation du secteur si le conseil communal N-VA accorde le suivi des sans-abris à l’entreprise G4S, a constitué une délégation combative sous le slogan ‘‘le travail social n’est pas à vendre.’’ Des sans-papiers étaient à nouveau de la partie, à l’instar des précédentes mobilisations syndicales. L’impressionnant flot de manifestants venait de Flandre, de Bruxelles et de Wallonie et des trois grands syndicats.

    Dans son discours, le secrétaire général de la FGTB Marc Goblet a répété qu’une nouvelle grève générale était nécessaire. Celle du 7 octobre a été annulée, mais des actions prendront place à cette date, y compris des grèves. Nous pouvons les utiliser pour reconstruire une dynamique vers une grève générale, comme l’a proposé Goblet. La taille de la manifestation a poussé le président de la FGTB Rudy De Leeuw à dire : ‘‘Nous n’avons pas enterré l’idée d’une grève nationale. Si le gouvernement reste sourd à toutes nos questions, cette grève reste une possibilité.’’ Que le gouvernement fera la sourde oreille, cela ne fait aucun doute. Un gouvernement ‘‘thatchérien’’ n’a pas dans son ADN d’écouter les travailleurs. Une grève générale doit être préparée, et sérieusement. La taille et la diversité du cortège syndical de ce 29 septembre a donné un enthousiasmant aperçu de son potentiel.

    Dans le contexte du Bahamas Leaks – qui survient quelques mois à peine après les Panama Papers, LuxLeaks et SwissLeaks – il est en effet des plus honteux que les travailleurs et les allocataires sociaux doivent à nouveau subir l’austérité. La politique actuelle de cadeaux aux riches afin de stimuler l’économie est un échec (voir notre article en pages 2 & 3 de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste: Le gouvernement Michel et ‘‘l’économie pour les nuls’’). Le président de la CSC Marc Leemans a dit à juste titre: ‘‘Où est notre argent? Dans le trou noir du gouvernement.’’ Le gouvernement répète toutefois que les riches sont intouchables, que nos salaires sont trop élevés et que celui qui a la malchance d’être sans travail est un profiteur dont l’allocation doit être écrasée au ras des pâquerettes.

    Rudy De Leeuw a réclamé que ce soit aux riches de payer. Une exigence bien légitime, mais il ne faut pas attendre de ce gouvernement l’instauration d’un impôt sur la fortune. Bien au contraire, ce dernier est impatient de réduire l’impôt des sociétés. Il discute parallèlement d’un nouveau saut d’index ou d’un report de l’ajustement de l’index pour combler son trou de 4,2 milliards d’euros.

    Comme nous l’avons écrit dans notre tract : ‘‘Convaincre le gouvernement Michel avec des arguments rationnels est une illusion. Ronger son frein en attendant les prochaines élections dans deux ans aussi. Pour ce gouvernement, c’est tout ou rien. Au sommet des syndicats, il n’y a malheureusement que Marc Goblet qui l’a compris. Il a même dû corriger Tamellini à ce sujet. Goblet est aussi le seul à ce niveau à encore explicitement dire que si le gouvernement ne plie pas, il devra tomber. Il met également à nouveau la question de la grève générale à l’ordre du jour ‘‘avant la fin de l’année.’’ Cela ne doit pas rester une promesse vide, il faut sérieusement s’y préparer dès aujourd’hui. Nous pouvons utiliser les actions du 7 octobre dans cette perspective.’’

    Le gouvernement peut bien jouer d’arrogance avec ses nouvelles propositions asociales, il n’est pas si fort que ça. Tous les partis gouvernementaux dégringolent par rapport aux élections de 2014. Au fédéral (MR, N-VA, CD&V et Open VLD) de près de 14%, au niveau flamand (N-VA, CD&V et Open VLD) de 11,5%, en Wallonie (PS et CDH) de 9,9% et à Bruxelles (PS, Défi, CDH, Open VLD, SPa et CD&V) de 8,5%. Ce sont presqu’exclusivement les “extrêmes” qui progressent : en Wallonie, le PTB devient le troisième parti avec presque 15 % et, en Flandre, le Vlaams Belang connaît une montée heureusement un peu moins forte à 13%. Cela illustre que beaucoup sortent des sentiers battus dans leur recherche d’une alternative.

    Dans notre tract, nous faisions encore remarquer que : ‘‘Le même phénomène s’est présenté lors du référendum sur l’indépendance écossaise ou lors du vote sur le Brexit. Ces votes expriment une révolte latente contre l’establishment, tout comme les manifestations massives contre le TTIP. Aux Etats-Unis, cette révolte s’est politiquement traduite par Bernie Sanders, en Grande-Bretagne non pas par Farage du UKIP mais par Jeremy Corbyn au Labour. Ailleurs, cela passe par de nouvelles formations comme Podemos en Espagne et Syriza en Grèce. Cela illustre l’ampleur du potentiel mais, comme on l’a vu avec Syriza entre autres, cela peut rapidement ne tourner à rien si la nouvelle formation applique quand même la vieille politique.’’

    ‘‘Il est compréhensible que Marc Goblet et d’autres défendent la constitution d’une coalition de centre-gauche avec la social-démocratie, les Verts et le PTB. Mais rompre totalement avec le système de profit n’est pas possible avec des coalitions comprenant des politiciens discrédités, cela nécessite de rassembler toutes les forces de gauche avec des milliers de syndicalistes au sein d’un large parti combatif de gauche. Goblet pourrait largement y contribuer, tout comme le PTB et d’autres formations de gauche conséquentes.’’

    ‘‘Nous ne comptons plus les invitations que le PSL a lancées à la gauche radicale, y compris au PTB, afin d’entamer des discussions à ce sujet. Nous nous sommes impliqués dans toutes les initiatives en ce sens, de Jef Sleeckx à Daniel Piron. Cela a malheureusement chaque fois abouti à toutes sortes de petits calculs politiques mais les circonstances objectives continueront à remettre systématiquement cette question sur le tapis. Observer le cours des choses à l’écart et attendre notre chance n’est pas notre style. La défense d’un programme socialiste combatif en réponse à la crise capitaliste ne peut attendre qu’une formation combative plus large existe. Cela peut justement contribuer à en rendre plus claire sa nécessité. Remettre systématiquement ce programme à l’agenda et le défendre est la raison d’être du PSL et, pour cela, nous avons besoin de l’aide de chacun.’’

    Photos de Liesbeth:

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    affiche_charleroiSamedi 8 octobre : Meeting du PSL à Charleroi: “Caterpillar: Non à la fermeture, non à la solution qui mène au chômage et à la misère!” A la “Maison Des Huit Heures”, 23 Place Charles II 23.

    Avec Gustave Dache (un des premiers délégués de Caterpillar, licencié pour fait de grève) et la participation de : Roberto D’Orazio et Silvio Mara, ex-délégués FGTB aux forges de Clabecq ainsi que de François, ex-délégué FGTB à Caterpillar. (Plus d’infos)

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    corbyn_affiche“Révolte en Grande Bretagne – Le Parti Travailliste & Jeremy Corbyn” avec Roger Bannister (vétéran du mouvement syndical et socialiste à Liverpool) et Nicolas Croes (Rédacteur en chef de Lutte Socialiste).

    • Ven. 14/10 BXL – 19h, Pianofabrief, 35 rue du Fort, St-Gilles
    • Sa. 15/10 Liège – 19h, Fédé, 24 place du XX Août
    • Di. 16/10 Mons – 14h, café Le Central (Etage), Grand Place

    (Plus d’infos)

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  • Tract du PSL pour ce 29/09: Encore 2 ans de Michel & Co? INACCEPTABLE!

    pamflet29sep

    Dans les récents sondages, les partis gouvernementaux reculent fortement à chaque niveau. Ce sont surtout les plus grands qui perdent par rapport aux élections de 2014 : le PS de 5 à 6 % et la NV-A jusqu’à 6 à 7%. Cela reflète l’aversion pour une politique dont il devient de plus en plus clair aux yeux d’un nombre grandissant qu’elle sert exclusivement les riches. Ce n’est pas une surprise si nous sommes à nouveau aussi nombreux aujourd’hui dans la rue. Nous aurions pu l’être encore plus si les dirigeants syndicaux avaient écouté leur base aussi bien qu’elle ne les écoute. Alors aurions-nous peut-être eu un seul mot d’ordre au lieu de plusieurs et peut-être même aussi une stratégie pour gagner.

    Il fallait s’attendre à en payer le prix. Il n’y a d’accord sur rien : ni sur la loi Peeters, ni sur la révision de la norme salariale, ni sur la liste des métiers lourds ni sur la “réforme” de l’impôt des sociétés. A cela s’ajoute une série de fermetures d’entreprises et de restructurations récentes, à chaque fois par des multinationales largement bénéficiaires comme Caterpillar, Axa, Douwe Egberts, Makro, etc. Voilà ce qu’on voit des “jobs, jobs, jobs” de Charles Michel. Que faut-il de plus pour se lancer dans la grève générale annoncée tambours battants dès le mois d’avril ? Nous aurions encore pu comprendre qu’elle soit reportée d’une semaine ou deux, jusqu’après la déclaration budgétaire du gouvernement prévue le 11 octobre, mais de là à désamorcer la grève générale du 7 octobre ? Charles Michel doit avoir pensé “Chien qui aboie ne mord pas” et, dans la semaine même, le déficit budgétaire pour cette année et la suivante est passé de 2,4 à 4,2 milliards d’euros.

    “Un gouvernement qui parle beaucoup et agit peu” ?

    Les patrons et les professeurs d’économie qui espèrent encore un salaire d’appoint comme consultant chez ces patrons créent l’atmosphère pour y aller de plus belle avec de nouvelles coupes budgétaires drastiques. “Ce gouvernement parle beaucoup mais agit peu”, d’après eux. Le relèvement de l’âge de la pension, la suppression des prépensions, la suspension des chômeurs, le service à la communauté, le saut d’index, la chasse aux malades et aux invalides, la charge de travail croissante, les augmentations de prix,… pour eux, ce ne sont que des “paroles”.

    Ils ne précisent jamais explicitement ce qu’ils attendent comme actes mais, vous pouvez nous croire, ils en veulent le plus possible. Si l’on veut trouver 4,2 milliards, on risque de se retrouver face à un saut d’index, une hausse généralisée de la TVA, une attaque frontale contre les fonctionnaires régionaux et la sécurité sociale sera en ligne de mire. Subir ce gouvernement pendant encore deux ans dans l’espoir qu’une majorité alternative soit formée est inacceptable. Qui sait ce qui nous pend au nez ? Peut-être que notre résistance sera d’ici là à ce point brisée que la droite pourrait être réélue.

    Que faire du 7 octobre ?

    Ces deux dernières années, Van Overtveldt s’est à chaque fois retrouvé des kilomètres à côté de la plaque pour le ‘‘calcul’’ du budget. N’importe quel étudiant aurait été busé et n’importe quel employé viré, mais Van Overtveldt reste en selle. Pourquoi ? Parce qu’il est champion toutes catégories dans un domaine autrement plus important: celui du transfert gigantesque de richesses vers les riches. Voilà la raison d’être de ce gouvernement.

    Convaincre le gouvernement Michel avec des arguments rationnels est une illusion. Ronger son frein en attendant les prochaines élections dans deux ans aussi. Pour ce gouvernement, c’est tout ou rien. Au sommet des syndicats, il n’y a malheureusement que Marc Goblet qui l’a compris. Il a même dû corriger Tamellini à ce sujet. Goblet est aussi le seul à ce niveau à encore explicitement dire que si le gouvernement ne plie pas, il devra tomber. Il met également à nouveau la question de la grève générale à l’ordre du jour ‘‘avant la fin de l’année.’’ Cela ne doit pas rester une promesse vide, il faut sérieusement s’y préparer dès aujourd’hui. Nous pouvons utiliser les actions du 7 octobre dans cette perspective.

    Coalition de centre gauche ou parti de lutte de masse ?

    Goblet indique à juste titre que le gouvernement n’est “pas si fort”. Tous les partis gouvernementaux dégringolent par rapport aux élections de 2014. Au fédéral (MR, N-VA, CD&V et Open VLD) de près de 14%, au niveau flamand (N-VA, CD&V et Open VLD) de 11,5%, en Wallonie (PS et CDH) de 9,9% et à Bruxelles (PS, Défi, CDH, Open VLD, SPa et CD&V) de 8,5%. Ce sont presqu’exclusivement les “extrêmes” qui progressent : en Wallonie, le PTB devient le troisième parti avec presque 15 % et, en Flandre, le Vlaams Belang connaît une montée heureusement un peu moins forte à 13%. Cela illustre que beaucoup sortent des sentiers battus dans leur recherche d’une alternative.

    Le même phénomène s’est présenté lors du référendum sur l’indépendance écossaise ou lors du vote sur le Brexit. Ces votes expriment une révolte latente contre l’establishment, tout comme les manifestations massives contre le TTIP. Aux Etats-Unis, cette révolte s’est politiquement traduite par Bernie Sanders, en Grande-Bretagne non pas par Farage du UKIP mais par Jeremy Corbyn au Labour. Ailleurs, cela passe par de nouvelles formations comme Podemos en Espagne et Syriza en Grèce. Cela illustre l’ampleur du potentiel mais, comme on l’a vu avec Syriza entre autres, cela peut rapidement ne tourner à rien si la nouvelle formation applique quand même la vieille politique.

    Il est compréhensible que Marc Goblet et d’autres défendent la constitution d’une coalition de centre-gauche avec la social-démocratie, les Verts et le PTB. Mais rompre totalement avec le système de profit n’est pas possible avec des coalitions comprenant des politiciens discrédités, cela nécessite de rassembler toutes les forces de gauche avec des milliers de syndicalistes au sein d’un large parti combatif de gauche. Goblet pourrait largement y contribuer, tout comme le PTB et d’autres formations de gauche conséquentes.

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    Photos: socialisme.be

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    affiche_charleroiSamedi 8 octobre : Meeting du PSL à Charleroi: “Caterpillar: Non à la fermeture, non à la solution qui mène au chômage et à la misère!” A la “Maison Des Huit Heures”, 23 Place Charles II 23.

    Avec Gustave Dache (un des premiers délégués de Caterpillar, licencié pour fait de grève) et la participation de : Roberto D’Orazio et Silvio Mara, ex-délégués FGTB aux forges de Clabecq ainsi que de François, ex-délégué FGTB à Caterpillar. (Plus d’infos)

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    corbyn_affiche“Révolte en Grande Bretagne – Le Parti Travailliste & Jeremy Corbyn” avec Roger Bannister (vétéran du mouvement syndical et socialiste à Liverpool) et Nicolas Croes (Rédacteur en chef de Lutte Socialiste).

    • Ven. 14/10 BXL – 19h, Pianofabrief, 35 rue du Fort, St-Gilles
    • Sa. 15/10 Liège – 19h, Fédé, 24 place du XX Août
    • Di. 16/10 Mons – 14h, café Le Central (Etage), Grand Place

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  • ENCORE deux ans de Michel & Co ? INACCEPTABLE!

    michelcoLaisser ce gouvernement continuer n’est pas une option.
    La résistance sociale doit être reconstruite et organisée.

    Un tsunami de licenciements fond sur le pays, mais De Wever se dit satisfait de la politique socio-économique de son gouvernement (De Tijd, 14 septembre). Il est vrai qu’il l’était moins concernant le budget. Il aurait idéalement aimé opérer des coupes budgétaires encore plus profondes dans les services publics, la sécurité sociale et les soins de santé.

    Par Els Deschoemacker, article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

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    Cet été, les cris d’alarme d’une infirmière au sujet de l’état lamentable des maisons de repos ou l’indignation de cuisiniers qui devaient y servir des repas pour 3 euros par jour ont clairement dépeint la noirceur de la situation actuelle. On trouve une indignation similaire chez les cheminots, le personnel des centres d’appel d’urgence, les travailleurs sociaux ou encore les enseignants. La pénurie de personnel est partout terrible et la commercialisation si profonde que certains services d’aide ne parviennent plus à s’en sortir. À Gand, un jeune homme ‘‘n’a pas trouvé son chemin vers une aide personnalisée’’, pour reprendre les termes de la presse. Il est mort de faim et de soif (voir en page 15). Mais De Wever est satisfait. De Wever ira plus loin encore dans le démantèlement de la sécurité sociale. Et après les prochaines élections, De Wever veut poursuivre la formule actuelle avec un gouvernement Michel II.

    Les actions de masse contre le gouvernement étaient inédites, mais elles n’ont guère influencé les partis gouvernementaux. Au contraire. Pour le gouvernement, l’actuelle crise de l’emploi est l’occasion de nous faire avaler plus de modération salariale. Nous avons été prévenus. Si nous laissons ce gouvernement sévir jusqu’à son terme, il faut nous attendre à subir beaucoup plus. Après tout ce qui s’est déjà passé, d’autres milliards seront économisés sur notre dos. Ils se chamaillent encore pour savoir combien. Des attaques sont aussi prévues en ce qui concerne notre droit à l’action collective en opposition à ces politiques. L’Open VLD veut par exemple réduire la protection sociale des représentants syndicaux et le MR veut lancer une offensive contre le droit de grève des cheminots en décembre.

    Laisser ce gouvernement continuer son œuvre antisociale n’est pas une option. La résistance sociale doit être reconstruite et organisée.

    L’enthousiasme de descendre en rue pour exprimer notre colère diminue. Tous les sondages d’opinion montrent pourtant que le gouvernement perd du soutien. Il nous faut donner une perspective au mouvement avec une stratégie capable de regrouper toute l’opposition pour clairement stopper ce gouvernement. La force d’une autorité est déterminée par celle de son opposition. Ce serait également notre meilleure chance d’empêcher que ce gouvernement de droite ne soit à nouveau réélu en profitant du défaitisme et de la déception consécutifs à l’impasse du mouvement social. Ce serait, enfin, l’occasion de poser les bases de la construction d’un parti de masse anti-austérité qui ne se contente des échéances électorales mais qui organise notre combat en lui donnant une orientation. Le mouvement des travailleurs serait ainsi également politiquement armé.

  • Favoriser un climat raciste sert à dévier l’attention des nouvelles mesures antisociales

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    Il y a moins d’un an, s’exprimait en Belgique une grande solidarité spontanée envers les réfugiés fuyant la guerre. La N-VA était alors la première à vouloir contrarier cet élan d’entraide en semant la méfiance et la confusion.

    Par Els Deschoemacker, édito de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

    Liesbeth Homans, notamment ministre (N-VA) du Logement au gouvernement flamand, avait suggéré : ‘‘Nous avons en Flandre 140.000 logements sociaux et une liste d’attente de 70.000 personnes (…) au sein de laquelle des gens aux situations financières difficiles se trouvent depuis déjà très longtemps. Je ne vais bien entendu pas leur [les réfugiés] donner la priorité.’’ (Deredactie.be, 10 septembre 2015). Le parti champion des politiques antisociales se présentait tout à coup comme le grand défenseur des défavorisés ! La liste d’attente en Flandre pour un logement social compte aujourd’hui 105.370 personnes, soit 13 % de plus qu’en 2013.

    L’objectif ? Monter les différents groupes de la population les uns contre les autres en espérant éviter ainsi qu’une lutte commune les réunisse afin de mettre un terme à des années d’austérité et d’arracher plus de moyens pour les logements sociaux et la politique sociale.

    Ce n’est pas un hasard si ces provocations perdurent, du ‘‘pushbacks des réfugiés en mer’’ (Francken) aux musulmans qui auraient ‘‘dansé après les attentats’’ (Jambon), en passant par les propos désobligeants de De Wever qui a comparé le burkini à une tente. Le soi-disant ‘‘féministe’’ Bart De Wever se prononce prétendument pour l’émancipation des musulmanes : un cadeau empoisonné.

    Ce n’est pas de l’émancipation des musulmanes dont il est question. Si c’était le cas, les budgets de l’enseignement, des soins de santé, des crèches, de l’aide aux seniors,… ne seraient pas au régime. Davantage de moyens dans tous ces secteurs, voilà en quoi consisterait une politique réellement émancipatrice qui offrirait à chaque femme de pouvoir faire les choix de vie qui lui conviennent afin de prendre place dans cette société, qu’importe son origine ou sa religion.

    Partout à travers l’Europe, un discours islamophobe et raciste est utilisé pour détourner l’attention des politiques anti-sociales. L’establishment capitaliste veut affaiblir l’opposition face à sa politique d’austérité, pro-riches en semant la méfiance et la division parmi les travailleurs et la jeunesse. L’exemple le plus récent est l’interdiction du burkini sur certaines plages françaises. Il n’a pas fallu bien longtemps pour que ce débat traverse la frontière.

    Pas besoin d’être un partisan du burkini pour voir que cette politique vise à jouer sur les émotions pour repousser les tensions sociales. Dans un contexte d’expansion des guerres au Moyen-Orient – avec l’implication de diverses forces impérialistes occidentales qui défendent uniquement leurs propres intérêts au prix de millions de morts, de familles disloquées et de réfugiés – combiné ici à une politique d’exclusion sociale et de croissance de la pauvreté, il ne s’agit pas d’une recette pour moins, mais bien pour plus de radicalisme, de terrorisme et de désespoir. La droite saisira ensuite cela comme prétexte pour restreindre les libertés démocratiques et renforcé sa gestion musclée et répressive de la société.

    Cette rhétorique de diviser pour mieux régner n’est pas innocente et ne se limite pas en Belgique aux islamophobes et aux racistes. Le spectre communautaire menace lui aussi de mettre des bâtons dans les roues de la résistance sociale cet automne. Pour assurer l’unité des travailleurs, il nous faut un programme qui relie la défense des droits démocratiques les plus larges possible à la nécessité d’une transformation socialiste de la société afin de répondre aux besoins de la majorité de la population. Cette approche est cruciale dans la lutte contre le gouvernement et, par extension, contre le système capitaliste tout entier. Ce système ne nous offre que racisme, guerre, pauvreté et exploitation.

    Saisissons la manifestation nationale du front commun syndical du 29 septembre contre la politique gouvernementale comme moyen de construire cette unité. Le mécontentement et le manque de moyens croissant dans tous les domaines exigent une action résolue ainsi qu’une stratégie pour vaincre.

  • Comment la grève générale de 1936 a imposé les congés payés

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    1936. En Allemagne, les nazis sont au pouvoir et une politique anti-ouvrière brutale est menée. Chez nous aussi, l’extrême-droite fait une percée lors des élections du 24 mai 1936. En Espagne et en France, ce sont des gouvernements de gauche, mais qui – entre autres, sur insistance de la Russie stalinienne – refusent de casser avec le capitalisme et restent ainsi pris en entaille par la crise capitaliste. La colère est grande et cherche à s’exprimer.

    Par Geert Cool

    Une vague de grèves spontanées de la base

    Lors de la campagne électorale, deux militants du syndicat socialiste des transports BTB-UBOT ont été assassinés par des militants d’extrême-droite : Albert Pot et Theofiel Grijp. Une grève de 24 heures le jour de leurs funérailles était insuffisante aux yeux de nombreux militants. Cette violence mortelle n’était pas seule visée. Les salaires ne suivaient pas l’augmentation des prix et les conditions de vie des travailleurs étaient mises à mal depuis des années.

    La direction du BTB s’est vue contrainte, sous pression de la base – avec, entre autres, une bagarre devant les locaux du BTB au Paardenmarkt – d’appeler à une grève avec pour revendications centrales : la semaine des 40 heures, une augmentation salariale générale, un salaire minimum de 32 francs par jour et six jours de congés payés annuels. Les leaders syndicaux ont reconnu que la grève “débordait la direction”.

    La grève s’est ensuite étendue à d’autres secteurs : les réparateurs de bateaux, le secteur du diamant, … et à partir du 9 juin, les mines de charbon, le secteur du métal, etc. La FN-Herstal a été occupée par le personnel ; la première grande occupation d’entreprise de l’Histoire sociale belge, à l’initiative de militants combatifs qui s’étaient insurgés pendant le mouvement de grève de 1932.
    Les centres de gravité du mouvement se trouvaient à Anvers, Liège et dans le Borinage. Les militants avaient répondu à l’unisson aux tentatives de division communautaire par le slogan: “Mon prénom est flamand ou wallon, mon nom est ouvrier.” Le nombre de grévistes est monté à un demi-million. Le gouvernement s’est vu contraint, pour la première fois dans l’Histoire nationale, de se concerter avec les directions syndicales et les employeurs.

    Gouvernement et patronat doivent faire des concessions

    Si le gouvernement et les employeurs ont fait des concessions en 1936, ce n’était pas par sens social, mais parce qu’ils avaient le couteau de la grève sous la gorge.

    Une augmentation de salaire de 7 à 8 % a été obtenue, ainsi que l’instauration d’un salaire minimum légal, de la semaine de 40 heures dans les mines et le droit à 6 jours de congés payés. Dans plusieurs secteurs, des commissions paritaires ont été instaurées pour la première fois (pour la concertation entre employeurs et travailleurs). Les dirigeants syndicaux nationaux ont proposé de reprendre le travail à partir du 24 juin, mais la grève s’est encore poursuivie à plusieurs endroits.
    Le 8 juillet 1936, la loi sur les congés payés était une réalité. Des actions ont cependant encore été nécessaires pour qu’elle soit appliquée dans tous les secteurs. Les actions de grève qui ont conduit à l’obtention des congés payés ont fait des blessés et même un mort : une femme de Quaregnon est tombée sous les balles de la gendarmerie qui tirait arbitrairement suite à des confrontations précédentes avec les grévistes.

    Comment la gauche peut-elle se construire dans les mouvements ?

    Des militants de gauche – dont des activistes du Parti Communiste de Belgique (PCB), mais aussi d’autres courants, ont connu une influence croissante durant cette période. De son côté, la social-démocratie était dans le gouvernement et entendait y rester après les élections. Des leaders syndicaux alliés – certains siégeaient au parlement au nom du POB – freinaient aussi des quatre fers.
    Après la scission du PCB en 1928 (lorsque les partisans de Trotsky ont été exclus) et le choc de la récession économique, la gauche était très affaiblie. La grève de 1932 a marqué un tournant avec une augmentation du poids syndical des militants de gauche. Sur le plan politique, cela s’est limité à une timide croissance du PCB.

    La radicalisation des années précédant 1936 a surtout bénéficié, sur le plan politique, à la base du POB. Le “plan De Man”, un programme se limitant à des réformes par la voie parlementaire, a suscité un grand espoir de changement. Trotsky a proposé d’émettre une critique politique de ce Plan, mais aussi “de montrer à une couche d’ouvriers la plus large possible que, tant que la bourgeoisie tente de contrecarrer le Plan, nous lutterons à leurs côtés pour les aider à traverser cette expérience. Nous partagerons avec eux toutes les difficultés de la lutte, mais ce que nous ne partagerons pas, ce sont les illusions qui y sont liées.” La critique du Plan ne devait pas mener à l’augmentation de la “passivité des ouvriers” en donnant une “prétendue justification théorique”, mais au contraire à renforcer les forces révolutionnaires.

    Un petit groupe de trotskystes belges, surtout organisés à Charleroi, a construit à la base du POB un front unique. Ils collaboraient avec le courant de gauche ‘Action Socialiste’ qui a vite été placé devant un choix : une cassure révolutionnaire ou l’acceptation du capitalisme. Spaak, entre autres, a choisi la dernière option et a été récompensé par des postes de ministre et la fonction de secrétaire général de l’OTAN. Sous la houlette de Walter Dauge et l’influence de trotskystes, une partie a choisi la cassure révolutionnaire avec le capitalisme. Ce groupe a été exclu du POB et a formé le Parti Socialiste Révolutionnaire avec environ 800 membres et une implantation et influence dans le Hainaut. Ainsi, Dauge a obtenu une majorité aux élections communales à Flénu, le roi a alors refusé de le nommer bourgmestre.

    La défaite en Espagne et le fait que le mouvement français ne s’est pas développé ont fait que la phase ascendante de la lutte des classes a été stoppée en 1936. Cela a offert plus d’espace aux développements contre-révolutionnaires. Cela a, avec la guerre qui approchait, rendu difficile la consolidation de la nouvelle organisation trotskyste en Belgique.

    Le mouvement offensif de 1936 a mené à une victoire. De plus, cela a amené la question d’alternatives politiques. Le prestige international de l’Union soviétique a aussi fait que c’est surtout le POB qui a tiré profit de ce mouvement. Mais les trotskystes aussi ont pu devenir un facteur d’importance, là où ils répondaient audacieusement à la radicalisation et aux mouvements de masse sans faire de concessions sur leur détermination programmatique.

  • Chaque étincelle peut mener à une nouvelle explosion

    capital_fgtb_socialismebeLe plan d’action a beau être annulé, la colère est toujours présente

    Durant l’été, les directions syndicales ont petit à petit mis de côté la grève du 7 octobre pour le deuxième anniversaire du gouvernement fédéral. C’est le président de la CGSLB, Mario Coppens, qui fut le plus clair: ‘‘sauf si le gouvernement annonce soudainement des mesures imbuvables, je ne vois que peu de raisons de faire grève’’.

    Par Geert Cool

    A-t-il eu vent de cette carte blanche parue en Flandre d’une infirmière dénonçant le personnel insuffisant pour offrir des soins dignes à nos aînés en maisons de repos ? De ces cuisiniers qui se plaignent d’y devoir préparer trois repas par jour avec trois euros seulement ? De ces facteurs tellement à bout de souffle, sous le poids de la flexibilité accrue des plans géoroutes, que l’on songe à engager des réfugiés pour distribuer le courrier ? En réalité, le travail n’est pas ‘faisable’, pour reprendre le terme de Kris Peeters. Avant l’été, l’indignation et la colère se sont exprimées par les actions spontanées des agents pénitentiaires et des cheminots, notamment. Mêmes les magistrats se plaignent du manque de moyens.

    Après l’été, la rhétorique du ‘jobs, jobs, jobs’ a douloureusement été discréditée avec l’annonce de licenciements collectifs chez Caterpillar, Axa, P&V assurances, Douwe Egberts,… Pour les travailleurs, les mesures imbuvables sont légion.
    Ici et là, on peut entendre qu’il est préférable de se tenir prêt pour de pires mesures, car tout le monde partirait alors spontanément en action. Mais sans avant-garde donnant directement le ton en construisant la résistance avec un plan d’action, on risque de rester coincé dans cette stratégie de l’attente. Entretemps, nos conditions de vie et de travail continueraient à en voir de belles. L’absence d’actions de notre part renforcera l’arrogance du gouvernement et des patrons. La faiblesse entraine l’agression.

    Avec ce gouvernement de droite dure, les employeurs sont confortablement installés dans un fauteuil tandis que les attaques antisociales se succèdent devant leurs yeux: augmentation de l’âge de la pension, saut d’index, augmentation de la TVA, prolongations de la semaine de travail,… Les dirigeants syndicaux qui entretiennent encore l’illusion de pouvoir modérer ce gouvernement thatchérien ou de pouvoir sérieusement négocier avec lui se trompent quant à son caractère. Essayer d’arrondir les angles, cela ne fonctionnera pas.

    Attendre les prochaines élections n’est pas non plus une bonne stratégie. Nous avons pu le constater en Grande-Bretagne après l’arrivée du gouvernement Conservateurs-Libéraux-Démocrates en 2010. Quand les actions syndicales ont été stoppées après 2011, la droite a pu dominer le débat public, en conséquence de quoi David Cameron a été réélu en 2015. Le gouvernement conservateur britannique a réussi à diminuer les salaires de 10 % et à bâillonner encore plus les droits syndicaux.

    Si la direction n’organise pas d’actions, ou insuffisamment sérieusement, le mécontentement ne disparaitra pas, il se transformera parfois en frustration, d’autres fois en actions spontanées qui vont déborder la direction syndicale. Chaque étincelle peut conduire à une explosion. Ce qui manque surtout en ce moment, c’est une direction de combat avec un programme de rupture anti-austérité.

    Chaque syndicaliste combatif et socialiste a un rôle important à jouer: organiser la lutte, impliquer des collègues, donner une orientation avec des suggestions sur le programme et les méthodes, évaluer collectivement,… bref, construire le rapport de force avec lequel nous pouvons faire dégager le gouvernement de droite, et toute sa politique d’austérité.

    Un espace grandissant à gauche: le PTB à 15% dans les sondages

    Le plan d’action de fin 2014 l’a démontré: avec des actions unifiées et bien organisées, nous pouvons faire vaciller le gouvernement. Construisons sur cette expérience. Commençons avec ce groupe d’avant-garde dans le mouvement des travailleurs, qui a grandi. Saisissons chaque ouverture pour impliquer un maximum de collègues. Le potentiel pour des actions reste grand, le mécontentement augmente et mènera à des nouvelles explosions.

    Sur le plan politique, l’espace grandit également pour la gauche conséquente. Qui n’a pas été impressionné par le récent sondage dans lequel le PTB est à 14,6% et devient le 3e parti de Wallonie, devant Ecolo et le cdH ? A Bruxelles, le résultat est également bon et le seuil électoral est dépassé en Flandre. Selon cette enquête, les deux élus du PTB à la chambre seraient 10 aux prochaines élections. Le PSL se réjouit de cette progression.

    Imaginez ce que 10 députés fédéraux et leurs multiples collègues au niveau régional pourraient signifier pour le mouvement syndical. Nos inquiétudes et nos revendications seraient autrement relayées au parlement. Cela forcerait ce dernier à ne pas tout simplement les ignorer. Les médias ne pourraient pas faire autrement que de tenir notre voix en compte.

    Ce serait l’occasion non seulement de dénoncer les inégalités, mais aussi de populariser le changement social et le socialisme. Des initiatives audacieuses – non seulement axées sur les élections, mais aussi et surtout sur les luttes sociales – placeraient résolument nos points de vue et nos propositions au centre de l’agenda politique.

    Les échéances électorales sont importantes, mais ce sont les mouvements sociaux, dans la rue, qui ont permis au mouvement des travailleurs d’imposer des réalisations concrètes. Voilà comment ont été obtenus la sécurité sociale ou le droit de grève. Une position forte sur le plan électoral peut renforcer le combat de la rue en le popularisant et en lui donnant une plate-forme plus large pour diffuser ses mots d’ordre.

    Mais une assise électorale plus importante, c’est encore insuffisant pour délivrer un changement politique. Des forces de gauche autrement plus majeures que le PTB n’y sont malheureusement pas arrivées. Il suffit de penser à SYRIZA en Grèce, qui a capitulé et qui applique maintenant la politique d’austérité de la troïka. Ou à Bernie Sanders, qui a voulu éviter de poursuivre sa révolution politique et a essayé de la dévier vers un soutien à Clinton, la candidate par excellence de l’establishment. Ils ne manquaient pas de bonnes intentions, au contraire d’un programme cohérent ainsi que d’une méthode pour assurer un rapport de forces visant à rompre avec la politique d’austérité.

    Nous espérons que le PTB en tirera aussi des leçons et qu’il ne tombera pas dans les mêmes pièges. Il nous semble ainsi très dangereux de participer à des coalitions, même sur le plan local des conseils communaux, avec la ‘‘gauche’’ de l’establishment. L’appel tactique pour un cartel avec le SP.a et Groen à Anvers – en sachant peut-être que ces deux partis allaient refuser – indique que le PTB est prêt à aller très loin pour participer à des coalitions. Les revendications et le programme que divulgue maintenant le PTB est adapté à ce qui est acceptable pour ces potentiels partenaires de coalition. Avec le temps, cela pourrait nuire à la résistance contre la pression de l’establishment pour rentrer dans la logique du système.

    Le PSL est partisan de la construction d’un large parti de lutte de gauche qui offrirait plus que le ‘‘votez pour moi la prochaine fois’’. La gauche radicale dans son entièreté, et le PTB en premier lieu, doit y jouer un rôle. L’existence d’un large parti de lutte dans laquelle tous ceux qui veulent combattre l’austérité trouveraient leur place et qui disposerait d’un programme ambitieux en rupture totale avec la logique du capitalisme est la meilleure garantie pour arracher un véritable changement. Vous voulez renforcer cette idée et soutenir notre programme? Rejoignez le PSL.

  • Quelle stratégie pour gagner contre le gouvernement ?

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    Le gouvernement n’a pas pu casser le mouvement des travailleurs

    Depuis son entrée en fonction il y a deux ans, Michel I voulait réaliser ce que les gouvernements de droite précédents Martens-Gol-Verhofstadt s’étaient révélés incapables de faire dans les années ‘80 : casser la colonne vertébrale du mouvement ouvrier comme Thatcher à l’époque en Grande-Bretagne. Nous avons de nombreux meetings et rassemblements syndicaux derrière nous. Ces deux dernières années, nous avons manifesté massivement, entrainant des couches sociales qui généralement entrent plus difficilement en action. Beaucoup d’entreprises et de secteurs ont fait grève pendant des jours, parfois des mois. Après la grève générale du 15 décembre 2014, le gouvernement tenait à peine debout. La combativité ne manquait pas, mais pour gagner, il faut une évaluation exacte de la situation, une méthode et un programme.

    Dossier d’Eric Byl, article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

    Pour les directions syndicales, la formation d’un gouvernement de droite homogène en octobre 2014 fut un véritable choc. Ils ne l’avaient pas vu venir. Jusqu’à quelques mois avant son entrée en fonction, seuls les patrons flamands étaient séduits. Même la fédération des grands patrons belges (FEB) était récalcitrante à ces aventuriers flamingants qui voulaient diriger le pays comme on gère une baraque à frites. Mais c’était avant les élections de mai 2014. La N-VA en est sortie grande gagnante et surtout… une tripartite a obtenu suffisamment de sièges pour constituer une majorité fédérale. C’était une opportunité unique pour la bourgeoisie belge. Elle ne s’était jamais retrouvée avec la N-VA sur le dos. La prendre dans le gouvernement – en échange du gel de la question nationale – lui garantissait une politique ultra-libérale lucrative, mais cela pouvait libérer les démons du mouvement ouvrier. Avec une tripartite classique en réserve qui pourrait si nécessaire reprendre la main sans nouvelles élections, la N-VA est tout à coup devenue une option.

    Comme ‘force du changement’, la N-VA ne peut se permettre de faire le travail à moitié. Cela vaut aussi pour Michel. Se glisser dans un gouvernement avec le soutien d’un électeur francophone sur cinq seulement a pour seul corollaire de placer la barre haut. Michel veut “modifier notre ADN”, nous faire travailler plus dur et plus longtemps de façon résignée, sans protestation. Si cela ne fonctionne pas, son parti peut faire une croix pour des dizaines d’années sur une participation au pouvoir et l’apogée de sa carrière sera derrière lui. L’Open VLD veut récupérer ses électeurs de droite passés ces dernières années à la N-VA en se plaçant le plus à droite possible. La N-VA doit donc suivre, mais court le risque de perdre directement une partie de sa base plus large. Le CD&V, enfin, sait qu’il est incontournable en Flandre pour une coalition de centre-gauche, mais pas pour une de droite.

    Une évaluation correcte est indispensable

    Une évaluation correcte de la situation est indispensable dans la lutte sociale. Agir de façon modérée ne cadre pas avec la raison d’être de ce gouvernement. De plus, chaque partenaire de la coalition a ses propres raisons d’être têtu. Si ce gouvernement ne chute pas, ses nouvelles mesures antisociales continueront. C’était clair dès le début pour les directions syndicales. Avant même que le gouvernement ne soit en selle, un premier plan d’action était lancé. Le PSL a alors prévenu qu’il ne fallait pas tomber dans le piège de la division entre syndicalistes rouges et verts et encore moins entre Flamands, Wallons, Bruxellois et migrants. Cela semblait alors encore prématuré. Les militants ont été chauffés le 23 septembre 2014 lors d’une concentration en front commun à Bruxelles et ce front a tenu pendant tout le premier plan d’action qui s’est étalé jusqu’au 15 décembre en faisant vaciller le gouvernement.

    Les directions syndicales ont-elles alors pris conscience de la force qu’elles avaient réveillée et ont-elles reculé face aux conséquences ? La direction CSC a-t-elle reçu des promesses par rapport au dossier Arco ? A-t-on eu peur de casser l’hypocrite unité nationale après les attentats sur Charlie Hebdo ? Peut-être que tout a joué lorsque la CSC a signé à une très courte majorité, lors de son conseil national de février 2015, un accord salarial scandaleux. En fait, la direction CSC revoyait son appréciation de la situation. Désormais, il n’y aurait plus d’actions contre le gouvernement, mais pour une politique fiscale plus équilibrée. Le saut d’index et le relèvement de l’âge de la pension n’ont pas officiellement été acceptés, mais la lutte contre ces mesures a été déviée vers un prétendu virage fiscal (tax shift). La CSC avait déjà fortement insisté là-dessus lors du premier plan d’action, suivie en cela par une partie de la gauche. Le PSL avait alors averti qu’il ne fallait pas utiliser une fiscalité plus juste comme monnaie d’échange pour le renoncement à notre lutte face aux autres mesures du gouvernement Michel I. Nous avons aussi souligné qu’un tax shift élaboré par ce gouvernement serait peut-être l’inverse d’une fiscalité plus juste.

    La direction FGTB a commis l’erreur de ne pas évaluer le plan d’action directement après le 15 décembre lors d’assemblées de militants interprofessionnelles sur le terrain. Compte tenu de l’intransigeance du gouvernement, cela aurait peut-être pu mener à un plan d’action plus dur voire directement à une grève de 48 heures. Cela aurait mis la direction CSC sous pression pour suivre. Mais la direction FGTB a laissé le temps au gouvernement de se rétablir et de manœuvrer les dirigeants CSC. Puisque le rythme des actions était un peu retombé, ces derniers ont saisi l’occasion de mettre leur base au pas. La direction FGTB a quand même réussi à imposer une nouvelle concentration syndicale le 11 mars 2015 mais, entre-temps, à la FGTB aussi de plus en plus de voix commençaient à s’élever pour déclarer ouvertement qu’elles n’avaient pas envie d’actions.

    Était-ce un coup dans l’eau ? La manifestation du 7 octobre 2015 a répondu à cette question. À ce moment-là, l’enthousiasme n’était certes pas débordant. La frustration était encore énorme par rapport au fossé béant entre les opportunités du premier plan d’action et ce que les directions syndicales en avaient fait. Pourtant, nombreux sont ceux qui furent surpris par la participation massive de 100.000 personnes, pour l’essentiel des militants qui s’étaient intégrés aux noyaux syndicaux actifs au cours du plan d’action de l’année précédente. Cela a été confirmé ultérieurement par des sondages où de larges majorités reconnaissaient la nécessité des syndicats et par l’augmentation du nombre de candidats aux élections sociales. Le gouvernement a engrangé beaucoup de résultats, mais il n’a pas cassé la colonne vertébrale du mouvement ouvrier et il s’en rendra compte tôt ou tard. Est-ce pour cela qu’il remet l’objectif d’un équilibre budgétaire à 2018 ?

    Un manque de méthode et de programme affaibli et divise le mouvement

    Les nombreuses réunions interprofessionnelles, surtout grâce aux interventions des militants et aux assemblées générales du personnel sur le terrain – qui ont hélas été trop peu organisées – ont été décisives pour le succès du premier plan d’action. De trop rares fois, des délégations de plusieurs entreprises sur un même zoning industriel ont formé un comité de grève. Tout ceci fait partie d’une tradition qui s’est généralement perdue ces dernières décennies et qui, dans beaucoup de nouveaux lieux de travail, n’a jamais existé. Rétablir cette tradition et en faire un automatisme exigera du temps et de l’inventivité. Mais ce qu’il s’est passé a favorisé la participation et l’arrivée de nouveaux militants, même sur les piquets. Cela a forcé les directions syndicales à fixer des mots d’ordre concrets : retrait du saut d’index et négociations salariales libres, sécurité sociale forte et maintien de la prépension, politique de relance d’investissements créatifs, maintien des services publics et du statut de fonctionnaire et enfin, impôts justes par une participation équilibrée du capital.

    C’est encore loin de ce qui est nécessaire, mais beaucoup mieux que l’appel à la manifestation nationale du front commun syndical pour ce 29 septembre. Cette fois, nous allons souhaiter officiellement au gouvernement “un anniversaire qui n’est pas joyeux” et appeler les politiciens et les patrons à “un engagement sérieux”. Comment en sommes-nous arrivés là ? Il n’y a pas ou peu d’assemblées de militants interprofessionnelles de prévues et, quand c’est le cas, elles sont délaissées voire boycottées par les centrales qui partent, depuis longtemps déjà, du principe qu’il vaut mieux prendre son mal en patience avec ce gouvernement. Avec l’espoir que les gens voteront autrement ? Cela pourrait provoquer un fameux revers, le fatalisme permet rarement de changer les choses.

    Entre-temps, la prise de décision démocratique est passée à la trappe. Cela a d’autres conséquences. Sur le terrain, surtout lors d’assemblées du personnel, la pression pour l’unité est grande, le sectarisme à l’encontre d’autres syndicats et non-syndiqués est vite redressé, mais plus on est éloigné du terrain, plus grande est la division. Le 9 octobre 2015, la CGSP-Cheminots faisait la grève seule contre le protocole d’accord à la SNCB, sans la CSC-transcom, mais aussi sans l’ACOD-Spoor qui, et c’était une première, prenait ouvertement distance par rapport à sa structure fédérale, et ce, sans consulter la base. Les disputes des syndicats ont offert aux directions du chemin de fer la possibilité de brider le droit de grève par le biais d’huissiers de justice et d’astreintes. Nous craignons qu’ils ne montent des dossiers contre les militants combatifs en vue de les menacer de licenciement si nécessaire.

    Lors du lancement du second plan d’action en avril de cette année, le front n’avait plus rien de commun. La CSC a manifesté à Bruxelles au lendemain de trois concentrations de militants de la FGTB tenues à Bruxelles, Liège et Charleroi.

    Le 31 mai, la centrale des services publics de la CSC manifestait à Bruxelles tandis que son pendant FGTB menait des actions en ordre dispersé à Gand, Wavre et Namur. Le fait que le président CGSP, Chris Reniers, ait ouvert une brèche aux sanctions contre les agents pénitentiaires en grève en Wallonie et à Bruxelles quelques jours avant ces actions ne doit pas y être pour rien. Les militants combatifs voyaient d’un mauvais œil leurs directions syndicales s’entre-déchirer plutôt que de s’en prendre au gouvernement et aux patrons, et ce, alors que les attaques ne cessaient pas.

    Les directions syndicales dépassées par des actions spontanées

    Il est plus que logique que les travailleurs, à bout de ressources, prennent l’initiative. La plupart du temps, les syndicats finissent par les soutenir, mais malheureusement pas toujours. La grève des bagagistes à Zaventem a d’abord été incendiée dans les médias, par les patrons et les politiciens comme “celle de trop”. Mais lorsque leurs syndicats ont rendu public le fait que le patron refusait de payer correctement les heures supplémentaires prestées après les attentats du 22 mars, le discours a changé. Leurs collègues aiguilleurs du ciel qui étaient entrés en action juste avant parce leur patron essayait de profiter des attentats pour, en toute hâte, mettre à néant leur règlement de pension se sont cependant retrouvés seuls. Ils étaient décrits comme des privilégiés, corporatistes et menacés de toutes parts. La véritable raison de la grève n’a pour ainsi dire pas été expliquée, même pas par les syndicats…

    Les agents pénitentiaires de Wallonie et Bruxelles ont fait 55 jours de grève. Le gouvernement a eu recours à la police, puis à l’armée, pour ensuite lancer une campagne médiatique sur les conditions misérables dans lesquelles les prisonniers doivent vivre… comme s’ils venaient de les découvrir ! Rien ne semblait fonctionner. Jusqu’à ce que le gouvernement parvienne à acheter les syndicats flamands grâce à des propositions déséquilibrées d’un point de vue communautaire et à laisser la grève en Wallonie et à Bruxelles se vider de son sang. Les agents pénitentiaires flamands devraient savoir qu’ils n’auraient jamais obtenu de concessions sans la lutte des collègues bruxellois et wallons. Dans les chemins de fer, le retrait d’un jour de crédit complémentaire et l’augmentation de la productivité de 10 % supplémentaire ont été la goutte qui a fait déborder le vase. Une grève spontanée, à laquelle participaient beaucoup de cheminots auparavant peu impliqués syndicalement, a déferlé sur le pays. Finalement, les syndicats ont reconnu la grève, mais pour aussi vite la faire atterrir sur un accord dans lequel la direction arrivait à ses fins sur presque tout et les travailleurs devaient se contenter de vagues promesses.

    Si les directions syndicales ne prennent pas d’initiatives alors que les attaques continuent dans une situation déjà intenable, cela mènera inévitablement à des actions spontanées. C’est une question de temps avant de voir les premières occupations d’entreprises. Le gouvernement sent la menace. Il veut englober le droit de grève dans la concertation sociale et rendre quasi impossibles les grèves spontanées – “sauvages” selon lui – en les soumettant à toutes sortes de sanctions. Cela pourrait intimider le mouvement ouvrier pendant quelque temps. Les directions syndicales auraient pu inverser facilement la tendance en prêtant main-forte aux agents pénitentiaires en grève, comme l’ont fait certaines parties de la FGTB. Au lieu de cela, le timing du plan d’action a été saisi comme excuse pour se tenir à l’écart. Le but d’un plan d’action est qu’il n’y ait pas d’actions sans lendemain et la construction systématique du rapport de forces. Il est absurde d’exiger des grévistes de s’adapter au calendrier prévu : si la situation concrète l’exige, le calendrier doit être adapté. Cela se fait déjà. Depuis que le gouvernement a reporté sa déclaration de politique générale au 9 octobre au plus tôt, on n’entend plus mot de la grève générale annoncée pour le 7 octobre. Adapter l’agenda au gouvernement est apparemment possible.

    Aucun mot d’ordre, aussi adaptable qu’il soit aux circonstances particulières, ne l’est toujours et en toutes les circonstances.

    En 1997, lors de la fermeture de Renault-Vilvoorde, la direction du syndicat du métal avait profité de la volonté justifiée d’une “solidarité internationale” pour détourner l’attention vers la France, loin de la possibilité d’un front entre les ouvriers Renault et ceux de l’entreprise métallurgique occupée de Clabecq. Depuis que la troïka s’est installée en Grèce, les syndicats ont “organisé” pas moins de 42 grèves générales, certaines étaient très fortes, mais d’autres ont surtout eu pour résultat d’épuiser totalement le mouvement. Les syndicalistes combatifs ne doivent pas se laisser démoraliser par cela. Le mouvement ouvrier a une énorme capacité à encaisser, justement parce qu’il constitue une force productive colossale. Même après la guerre, alors qu’il était pour ainsi dire anéanti, il a toujours réussi à se relever en un temps étonnamment court. Le 29 septembre et lors d’autres mobilisations, nous devrons, comme en 2014, profiter de chaque ouverture pour impliquer activement un maximum de collègues.

    Nous connaissons le potentiel maintenant, nous avons sans doute perdu un peu de naïveté ces dernières années. Nous devons partager cette expérience entre nous et avec les nombreux collègues qui, dans les semaines, mois et années à venir, seront contraints d’entrer en action.

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    luttesocialisteCe dossier est tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste. Ce mensuel vous offre, chaque mois, des articles, des rapports et des analyses des luttes du mouvement des travailleurs et de la jeunesse radicalisée. Vous le savez, aucun média traditionnel n’offre réellement l’opportunité de faire entendre la voix de la résistance sociale, d’où l’importance d’un mensuel tel que le nôtre.

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  • Canicule austéritaire durant l’été : profitons de l’automne pour riposter !

    banderole_siteL’objectif était annoncé : l’équilibre budgétaire doit être atteint pour 2018. Et le bureau du plan d’annoncer la note de 8 milliards € à trouver, à compter du contrôle budgétaire 2016. Pour le moment, le gouvernement n’envisage de trouver que 2,4 milliards € sur 2016 et 2017 pour officiellement atteindre l’équilibre.

    Par Baptiste (Hainaut)

    Les différences dans les montants s’expliquent notamment par des jeux comptables liés au Tax Shift (‘‘virage fiscal’’) et à toutes les casseroles qu’il implique d’ici 2018 : effets contreproductifs sur le pouvoir d’achat et l’économie, cadeaux patronaux creusant les déficits,…

    Derrière cette discussion sur les chiffres se trouve autre chose : le reflet du choix politique d’étaler dans le temps une partie de la diminution du déficit budgétaire à réaliser pour pouvoir mettre le paquet sur une série de réformes ‘‘structurelles’’. En d’autres termes, la politique d’épargne n’a pas l’effet désiré, mais le gouvernement continue dans cette voie.

    Difficile de faire l’éloge de cette politique. La croissance économique est bien positive, mais inférieure à l’inflation. La consommation des ménages est à la déprime : le commerce de détail de ces 6 derniers moins en Belgique est de 2,4% moindre que les 6 premiers mois de l’an dernier. Dans l’UE, seule la Grèce accompagne la Belgique dans ce recul.

    Kris Peeters veut des travailleurs encore plus flexibles et moins chers

    La période estivale était attendue. C’est ce moment qu’a choisi Kris Peeters pour traduire en projet de loi sa note sur le ‘‘travail faisable, travail maniable’’. Depuis le début de l’année, cette note a fait de grands remous parmi la population. Et pour cause, elle prévoyait entre autres la fin de la journée des 8 heures et de la semaine de 38 heures pour ouvrir la voie à des semaines de 45 heures ou plus. Il n’en fallait pas plus pour lancer un second plan d’action.

    Non content de casser les conditions de travail, Kris Peeters veut également s’en prendre aux salaires. Il a élaboré un avant-projet de loi pour modifier la loi sur la ‘‘compétitivité’’ de 1996. Cette loi impose la définition d’une norme salariale tous les 2 ans (dans l’Accord Interprofessionnel, AIP) en fonction des salaires en vigueur dans les pays voisins (Allemagne, France, Pays-Bas). Son objectif est de limiter les négociations collectives d’augmentation des salaires. Depuis 2009, cette norme salariale est quasi synonyme de gel salarial. Mais le gouvernement veut aller encore plus loin !

    L’objectif est de restreindre encore plus la méthode de calcul déterminant la marge de négociation et de ne pas prendre en compte les diminutions de cotisations sociales payées par les patrons ! De plus, les sanctions en cas de dépassement de la norme dans les entreprises ou secteurs seront renforcées.

    Quelle est la raison d’être de ces réformes ‘‘structurelles’’ ? Le gouvernement évoque le principe de compétitivité et de handicap salarial par rapport aux pays voisins. Mais avec un saut d’index en Belgique et l’augmentation du salaire minimum en Allemagne, l’argument a du plomb dans l’aile. Ce raisonnement est de plus une spirale sans fin à partir du moment où ces pays voisins appliquent la même logique !

    Ces réformes sont des attaques contre nos acquis sociaux, attaques qui ne visent qu’à affaiblir le poids du mouvement ouvrier organisé dans la société et assurer un transfert toujours plus grand de richesses vers l’élite financière. Preuve en est, la demande de la N-VA de supprimer le plafond salarial de 650 000 € annuels accordés aux patrons des entreprises publiques. Et ne parlons pas des bénéfices réalisés par les entreprises du BEL20 ainsi que le recours permanent à l’ingénierie fiscale. Ce gouvernement défend clairement les intérêts d’une minorité de nantis contre ceux de l’immense majorité de la population.

    Le patronat pousse son gouvernement à se déchainer

    Au lendemain de l’annonce des projets de loi sur la flexibilité et sur les salaires, le chef de la Fédération des entreprises belges (FEB) Pieter Timmermans s’est montré mécontent… ou plutôt insatisfait. La flexibilité n’est pas encore assez flexible et la loi limitant les salaires ne les limite pas encore assez ! Il compte bien sur son gouvernement pour aller plus loin et continuer à tenter de casser tout ce qu’il peut.

    Cette année, l’inflation est de 1,6 % en Belgique alors qu’elle est nulle dans tous les pays voisins. Naturellement, l’indexation des salaires est à nouveau dans le viseur. Kris Peeters a commandé une étude pour chercher à comprendre ce phénomène. Belle hypocrisie puisque c’est la politique du gouvernement Michel qui a conduit à cette inflation ! Par exemple, la hausse de la TVA sur l’électricité de 6 % à 21 % et la Turteltaks (une taxe sur l’électricité) en Flandre ont mené à faire augmenter le prix de l’électricité à la consommation de 40,6 % ! La hausse des accises sur l’alcool et le tabac a fait augmenter les prix de ces biens de 7 %, et on pourrait encore citer la hausse du minerval en Flandre qui a fait augmenter les coûts pour l’enseignement de 29 % !

    Le gouvernement semble encore ménager le démantèlement définitif du mécanisme d’indexation des salaires. À la place, il cherche de nouveaux moyens pour qu’il soit encore un peu plus vidé de sa substance. Ainsi, la N-VA a proposé de retirer de l’index les augmentations de prix dues à l’action d’un pouvoir public… ce qui comprend bien sûr les augmentations de taxes comme l’augmentation d’accises et le relèvement du taux de TVA ! De son côté, Agoria (fédération patronale du secteur de l’industrie technologique) propose d’augmenter les salaires de 30 € à la place d’une indexation. Ce qui revient à appliquer à tous les salaires l’indexation du salaire minimum. Pour un salaire moyen, cela équivaut à une perte de 384 € au bout d’un an !

    Il est également question d’une réduction de l’impôt des sociétés de 33% à 20%, la seule discussion entre les partis de droite semble se limiter à la manière de payer ce cadeau de milliards d’euros. La réduction de l’impôt des sociétés devrait être compensée par la suppression, entre autres, de la Déduction des intérêts notionnels et de l’Excess profit ruling. Après tout, ces cadeaux fiscaux vont trop loin même pour la Commission européenne. Au lieu d’abolir les cadeaux fiscaux, le gouvernement veut les généraliser à tous les employeurs. Pour la fédération patronale flamande VOKA, il faudrait que ce coût soit supporté par une augmentation de la TVA. Aux travailleurs et allocataires de payer une fois de plus.

    Un nouveau plan d’action à ne pas gaspiller

    Le mois de septembre marquera la reprise du second plan d’action. Cette deuxième phase aura cette fois-ci l’avantage d’être en front commun syndical, ce qui permet d’améliorer la mobilisation du personnel, tant pour la manifestation nationale du 29 septembre que pour la journée de grève générale du 7 octobre. Ces dates doivent être l’occasion de construire un rapport de force contre ce gouvernement. Une mobilisation et une campagne d’information dans les lieux de travail avec assemblées générales du personnel sont indispensables pour en faire une réussite et poursuivre la lutte contre ce gouvernement de droite !

    Quel doit être l’objectif de ces actions ? Marquer le coup du 2e anniversaire du gouvernement en faisant acte de présence ? Certainement pas. Forcer le gouvernement à entamer des négociations ? C’est utopique, tant l’ADN de ce gouvernement consiste à casser tout ce qu’il peut, quitte à se casser lui-même. Ont-ils fait des concessions suite à la journée de grève du 24 juin ? Aucune. Kris Peeters a même surenchéri avec le projet de refonte de la loi de 1996 sur la compétitivité. Attendre 2019 ? Cela reviendrait à laisser à ce gouvernement encore près de 3 ans d’austérité brutale. Après le report de l’âge de départ à la retraite, un saut d’index, le Tax Shift, etc., ce gouvernement n’est pas rassasié et il ne le sera jamais. D’ailleurs, une réforme de l’impôt sur les sociétés (en leur faveur) et de nouvelles attaques sur les pensions sont déjà dans ses petits papiers.

    L’objectif de ce plan d’action doit être de faire tomber ce gouvernement, et d’utiliser ce momentum pour enfin construire un relais politique pour les travailleurs. L’idée selon laquelle le rôle des syndicats est limité à être un contre-pouvoir social et à faire du lobbying auprès de partenaires politiques historiques est en faillite. Les prétendus ‘‘partenaires’’ politiques traditionnels des syndicats n’ont même plus 1 % de leur programme qui défend les intérêts des travailleurs et de leur famille. Cette stratégie n’a eu du crédit qu’à une époque de croissance économique pour les capitalistes. Ce modèle de ‘‘Pacte Social’’ est depuis longtemps révolu avec la crise du capitalisme et les recettes néolibérales. Une rupture avec ces partis politiques traditionnels est indispensable pour sortir de l’impasse et construire une alternative politique. Une alternative politique qui rompt avec le néolibéralisme et qui organise la production et la distribution des richesses en fonction des besoins de la population et non en fonction de l’avidité de profits d’une minorité.

  • Tous ensemble contre Michel le 29 septembre!

    Services publics, enseignement, non-marchand et privé

    psl_29septembreLe front commun syndical manifestera le 29 septembre. Pourquoi? A en croire Michel & Co., notre pouvoir d’achat aurait augmenté, nos services publics seraient plus efficaces, nos horaires mieux adaptés à la vie familiale et les patrons feraient la queue pour nous engager. En réalité, le budget boit la tasse, la pression au boulot est insoutenable, les services publics s’effondrent et, à cause de la politique du gouvernement, notre situation empire à chaque fin de mois. Le dernier brin de paille auquel s’accrochait le gouvernement – ‘‘jobs, jobs, jobs’’ – s’envole lui aussi avec, malheureusement, la fermeture de Caterpillar et les restructurations chez Axa et Makro.

    Tract de mobilisation du PSL // Tract en version PDF

    Cet été, en Flandre, c’est à peine si on n’a pas accusé le personnel des services d’urgence d’être responsable du décès d’un homme qui avait composé leur numéro en vain à trois reprises. Le coupable, c’est le manque flagrant de personnel. Pour combien de morts ? Peu après est arrivée dans la presse l’histoire d’une jeune infirmière dénonçant les conditions de travail et d’hygiène inacceptables dans la maison de repos où elle travaillait. Neuf cuistots de maisons de repos se sont plaints quant à eux de leurs employeurs avides qui exigent qu’ils ne consacrent que 3 euros par jour pour 3 repas. Une enquête du Christelijke Onderwijsbond (syndicat chrétien de l’enseignement) a démontré que les enseignants de maternelle et de primaire achètent eux-mêmes leur matériel faute de budgets suffisants dans les écoles. De plus en plus de parents ne peuvent pas faire face aux frais de la scolarité obligatoire ‘‘gratuite’’. Bpost veut engager des réfugiés comme facteurs puisque le personnel ne suit plus après quelques générations du plan GEOROUTE. Un accompagnateur de train a déclaré dans la presse se sentir mal face à des voyageurs âgés incapables d’utiliser les guichets automatiques et devant donc payer la redevance de 7 euros à bord. Tout ça, ce n’est que la pointe de l’iceberg. Tout le monde le sait.

    Le gouvernement estime toutefois scandaleux que les dépenses publiques dépassent les 50% du PIB. Pense-t-il que nous vivons encore au 19ème siècle? Aucun patron ne veut de travailleurs non qualifiés, de routes de terre battue, de bateaux remorqués par des chevaux et d’une communication basée sur la télégraphie. Tous veulent un Internet à haute vitesse, des travailleurs hautement qualifiés, des routes à la surface d’une table de billard et des ports où peuvent accoster les plus grands supertankers. Cela exige de l’argent, beaucoup d’argent, et une bonne administration. Mais le gouvernement préfère donner tout ça à des patrons sympathiques, à Caterpillar, Makro et AXA, qui arrachent aujourd’hui sans vergogne le pain de la bouche de milliers de familles. Parce qu’ils sont en perte? Parce qu’ils font moins de profits? Non, parce que les actionnaires, qui savent à peine ce qui est précisément produit dans l’entreprise, exigent des augmentations de dividendes.

    Nous aurions dû balayer Michel par la grève en 2014

    Les dirigeants syndicaux ont commis une erreur en 2014. Ils auraient dû balayer le gouvernement par la grève. Ils auraient ainsi pu éviter qu’il ne fasse appel contre l’Europe pour NE PAS aller rechercher 940 millions d’euros de déductions injustifiées chez une poignée de multinationales. Ils auraient pu empêcher que le gouvernement refuse juridiquement de réclamer les pertes fiscales d’Apple par la voie irlandaise. En refusant de le renverser, ils ont laissé la chance à un gouvernement faible et divisé de poursuivre sa politique austéritaire. Le travail faisable pour pouvoir tenir jusqu’à 67 ans est ainsi devenu un travail maniable avec plus de flexibilité, la fin de la journée des huit heures et de la semaine des 38 heures avec plus d’heures supplémentaires. La liste des métiers lourds est devenue un examen de circonstances aggravantes pris à titre individuel. La norme salariale est plus stricte, avec des sanctions plus sévères en cas de dépassement, qui doivent par la suite être compensés au prochain accord interprofessionnel. En contraste, la diminution de l’imposition des sociétés s’apparente à une gigantesque Saint Nicolas.

    Ce n’est pas une coïncidence si la participation diminue aux actions syndicales officielles alors que les grèves spontanées sont mieux suivies. Il est inacceptable que certains dirigeants syndicaux soutiennent les grèves spontanées au mieux avec une réticence évidente, au pire en laissant les grévistes se saigner à blanc. Il est triste de les voir gaspiller tellement d’énergie en querelles mutuelles et en chamailleries communautaires. Le scepticisme quant à la volonté de partir en action des dirigeants syndicaux est compréhensible, mais il existe aussi de nombreux militants, délégués et secrétaires qui font tout leur possible. Nous ne les aiderons pas en étant absent, mais au contraire en mobilisant le plus massivement possible pour la manifestation du 29 septembre. Si nous sommes nombreux, les directions syndicales pourront difficilement faire marche arrière et le gouvernement devra changer de ton. Si nous sommes peu, le gouvernement gagnera en confiance pour des attaques plus dures encore.

    Comment mobiliser? Discutez avec vos collègues, fixez rendez-vous pour vous rendre ensemble à la manifestation. Demandez à votre représentant syndical la distribution d’un tract ou l’organisation d’une assemblée du personnel. Demandez à vos proches d’aller manifester. Accrochez une affiche à votre fenêtre ou aux commerces voisins. À l’école, un comité de mobilisation peut être mis en place avec les jeunes pour se rendre à la manifestation, ensemble avec le personnel.

    Mais existe-t-il une alternative ?

    Prenez Caterpillar. La multinationale veut réduire sa capacité de production et augmenter ses dividendes. Les politiciens laissent échapper quelques larmes de crocodile, prennent un selfie, enragent contre les nombreux cadeaux fiscaux perdus, mais s’apaisent bien vite face à une décision prise ‘‘de l’autre côté de l’Atlantique’’. Les banques systémiques ont été nationalisées mais à Gosselies, Caterpillar ne serait pas systémique? Cette fermeture ne menace-t-elle pas toute une communauté? N’entrainerait-elle pas dans son sillage de nombreux fournisseurs, sous-traitants et indépendants? Caterpillar veut réduire sa capacité, pas créer un concurrent. Voyons voir quel site fermerait si Caterpillar savait que quelque part se trouve un gouvernement qui n’accepterait pas que la production finisse aux poubelles. Nous avons déjà payé assez avec les nombreux cadeaux fiscaux.

    Charles Michel ne voulait-il d’ailleurs pas investir dans l’infrastructure? Les machines sont là pour être saisies. Alors que nous devons bricoler avec notre infrastructure, Michel peut combiner la créativité de nos universités à un ‘‘projet durable’’ pour une ‘‘fabrique de machine multifonctionnelle’’ comme celle de Gosselies. Il pourrait immédiatement pousser la banque nationalisée Dexia à verser de l’argent frais au lieu de pousser les familles vers le marché des capitaux à risques. Voilà qui serait une ‘‘politique industrielle intégrée’’. La participation et le contrôle démocratiques des travailleurs et de la collectivité mettraient un frein à la soif de profits rapides des propriétaires pour lesquels la région n’a pas de sens en garantissant une vision à long terme.

    Allons-nous attendre jusqu’aux prochaines élections ? D’ici là, les travailleurs de Caterpillar seront aigris chez eux. Une bonne partie de leurs indemnités de départ sera écumée par le gouvernement. Depuis la fin 2013, une prime de départ n’est plus cumulable avec le chômage et les autorités fiscales savent où nous trouver. Au lieu d’apporter un grand changement, le fatalisme de gauche pourrait contribuer à la victoire de la droite. L’occupation de l’entreprise, la mobilisation de la région pour placer le gouvernement fédéral devant ses responsabilités et, à partir du 29 septembre, donner un véritable coup de poing avec tout le mouvement ouvrier belge pour une politique économique et sociale totalement différente, cela changerait les relations de forces.

    Le PSL ne nie pas l’importance des élections, mais elles sont indissociables de la lutte sociale et nous ne pouvons pas toujours attendre la date d’une élection. Le mouvement syndical a besoin d’un parti de lutte. C’est ce que beaucoup espèrent que Corbyn fera du parti travailliste en Grande-Bretagne, ce que beaucoup de Grecs espéraient que Tsipras fasse de Syriza, ce que bon nombre d’électeurs de Bernie Sanders espéraient qu’il ferait aux États-Unis et ce que beaucoup d’Espagnols attendent de Podemos. Pensez-vous aussi qu’un parti de gauche doit être un parti de lutte et doit offrir plus que de ‘‘voter pour moi la prochaine fois’’? Rejoignez le PSL et aidez-nous à diffuser cette idée.

  • Tous ensemble dans la rue le 29 septembre!

    LS_sept_siteLe gouvernement nous écrase pour arroser les entreprises de cadeaux

    LS_septVous l’aurez remarqué dans votre portefeuille, les prix à la consommation explosent pour les denrées alimentaires, les télécommunications, l’électricité,… L’inflation en Belgique a augmenté pour atteindre 1,6 % en juin, le taux le plus élevé d’Europe. Ce coût de la vie à la hausse est la conséquence de la politique de hausse de la TVA, des accises et des taxes pour la population.

    Par Boris (Bruxelles)

    La diminution de nos salaires a effacé le prétendu “handicap salarial” de la Belgique par rapport aux pays voisins. Mais pour le gouvernement, ce n’est jamais assez. Ils veulent encore revoir la loi de 1996 sur les salaires pour mettre ces derniers à la diète pour la prochaine décennie. Le projet de réforme du marché du travail, qui devait initialement rendre le travail ‘‘soutenable’’ pour accompagner l’augmentation de l’âge de départ à la pension à 67 ans, vise aujourd’hui à le rendre insoutenable en mettant fin à la semaine des 38 h et en ouvrant la porte à des semaines de 45 à 50 h.

    À côté de ça, le gouvernement arrose les entreprises avec 12 milliards d’euros de cadeaux fiscaux divers. La Belgique est un paradis fiscal pour les multinationales, au point que même certaines des techniques pour éluder l’impôt jugées trop déloyales par l’OCDE et la Commission européenne – comme les excess profit ruling et les intérêts notionnels – devront être revues. Mais pas question de faire contribuer les plus riches ! Le gouvernement envisage au contraire de diminuer l’impôt des sociétés et de poursuivre la politique d’austérité avec probablement la Sécurité sociale dans le collimateur.

    Construire une mobilisation de masse

    Dans le cadre du nouveau plan d’action syndical, le front commun des syndicats organise une nouvelle manifestation nationale le 29 septembre à Bruxelles à l’occasion des deux ans du gouvernement de droite et en prélude à la grève générale nationale du 7 octobre prochain. Cela ne changera rien ? Si nous sommes peu nombreux, le gouvernement se sentira en confiance pour continuer ses attaques. Si au contraire nous mobilisons encore une fois plus de 100.000 personnes, il baissera d’un ton et nous pourrons instaurer un climat propice pour engager encore plus de personnes dans la grève générale du 7 octobre et construire ainsi la pression nécessaire pour continuer la lutte par la suite.

    Ne restez pas au bord de la route et participez-y vous aussi! Beaucoup de choses sont possibles. Sur votre lieu de travail, parlez-en à vos collègues et demandez à votre délégation syndicale d’organiser une assemblée du personnel si ce n’est pas déjà prévu. Proposez à l’un ou l’autre ami ou proche d’y participer à vos côtés. Accrochez une affiche à votre fenêtre ou chez les commerçants où vous avez l’habitude de vous rendre. À l’école, un petit comité de mobilisation peut aider à faire participer les jeunes. Les étudiants peuvent prendre contact avec les délégués syndicaux du personnel pour aller ensemble à la manifestation.

    Le gouvernement Michel n’est pas très solide. Le mouvement des travailleurs a la capacité de le renverser. Mais il a aussi besoin de son propre relais politique. Si les syndicats cassaient les liens avec leurs ‘‘partenaires’’ politiques traditionnels et lançaient une initiative audacieuse ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et autres organisations de la gauche radicale, y compris le PSL, ils pourraient redessiner la carte politique du pays en un rien de temps. Le PSL apporterait sa pierre à l’édifice tout en continuant à défendre la perspective d’une transformation socialiste de la société.

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    Cet article est tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste. Vous n’êtes pas encore abonné ? N’éhsitez plus !

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