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Tag: Vlaams Blok
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La politique néo-libérale repose sur du sable
Elections du 13 juin
Les élections ont signifié en Flandre une victoire pour la droite et surtout pour l’extrême droite, mais cette dernière gagne également du terrain à Bruxelles et en Wallonie. Ce sont de tristes nouvelles pour tous les gens de gauche qui voient les choses en termes de solidarité, d’égalité et de bien commun. La radicalisation de la droite a triomphé – notre peuple d’abord, nos entreprises surtout, moi d’abord, le reste après. Normalement cela devrait être une excellente nouvelle pour le patronat. La victoire de la droite lui laisse pourtant un arrière-goût amer. Le pays devient comme ingouvernable alors que le patronat désire actuellement un fort plan d’austérité.
La coalition violette a néanmoins fait un bon calcul. En 2003 tous les partis de la coalition actuelle avaient gagné les élections fédérales avec brio. Le « renouveau », l’attention pour l’emballage, la mise en avant de ce qui en terme moderne est appelé « la perception » avait porté ses fruits. Les bureaux de communication faisaient merveille. Entre-temps, les partenaires de la coalition violette avaient plus que mouillé les verts dans le bain de la participation gouvernementale; ils les avaient presque noyés. Agalev disparaissait du parlement fédéral, Ecolo perdait plus de la moitié de ses élus. La coalition violette estimait avoir fait du bon boulot. Apporter un message positif diminue la pression sur les aspects négatifs, c’est le mode d’emploi de la coalition violette. La politique des gouvernements Verhofstadt I et II peut se résumer à ces quelques points: une politique néo-libérale de privatisations, de poursuite de la flexibilité, de baisse d’impôts pour le patronat. Cette politique a été atténuée par les revenus de la vente des biens collectifs comme les bâtiments et les entreprises publiques. Le Ministre du budget Vande Lanotte a encore pu, année après année, équilibrer les budgets par le bradage ahurissant des biens collectifs. Verhofstadt mène, a un rythme plus modéré, essentiellement la même politique que Balkenende aux Pays-Bas, Raffarin en France et les sociaux-démocrates Blair et Schröder en Grande-Bretagne et en Allemagne
La pression du patronat pour la poursuite d’une politique libérale encore plus dure a cependant eu des effets. Il s’est avéré qu’en dépit de toutes les affirmations les impôts ne diminuaient pas sous Verhofstadt; la fameuse amnistie fiscale n’a été qu’un coup d’épée dans l’eau, la communauté internationale a rappelé la Belgique à l’ordre pour sa politique de mesures uniques destinées à maintenir la croissance. L’augmentation du nombre de chômeurs de 35.000 unités, soit 7.1 %, depuis mai 2003 constitue un douloureux écho à la promesse de Verhofstadt de créer 200.000 emplois. Pour redresser la situation, la coalition avait organisé les supers-conseils des ministres (les conclaves). Il en a résulté de nombreux cadeaux fiscaux pour le patronat mais également plus de contrôle des chômeurs, le FOREm et l’ORBEm devenant de véritables machine à suspendre du fait qu’ils sont désormais associés à ces contrôles. En outre, Frank Vandenbroucke a permis le retour de la journée des 10 heures en accord avec le secteur de la construction. Cela peut nous donner un avant-goût de ce qui nous attend après le 13 juin.
La « perception » peut créer un sentiment illusoire de satisfaction pendant un certain temps, mais on finit tôt ou tard par être rattrapé par la réalité. La politique traditionnelle fustige le négativisme (dénonciation que « rien ne va » dans la société), l’anti-politisme sur lequel le Vlaams Blok construit son fond de commerce. Le Blok ne pourrait pourtant pas se repaître de ce négativisme sans que ce sentiment ne trouve une base matérielle quelque part. Celle-ci n’est pas difficile à trouver : il suffit de constater l’augmentation du chômage et de la pauvreté, l’augmentation de la durée du travail, l’allongement des listes d’attentes pour des logements sociaux et des institutions de santé, la flexibilité croissante du marché du travail, l’état des bâtiments scolaires, les licenciements à La Poste et à la SNCB pour préparer l’ouverture à la concurrence, etc…
Contrairement à ce que certains espèrent et/ou affirment, la population n’est pas bête. Elle sait que les mesures prises seront drastiques pour ses conditions de travail et pour son niveau de vie. Elle sait également que ni les patrons ni les politiciens ne feront les frais de cette politique. Dans une telle situation il n’y a pas 36.000 solutions. La lutte collective devrait offrir une issue, mais avec le sommet de la FGTB qui, en la personne de Mia de Vits, s’est littéralement conduit en vassal du pouvoir gouvernemental, il semblait ne pas y avoir de solutions. S’en remettre au SP.a/Spirit pour empêcher une nouvelle détérioration n’était pas plus réaliste: les ministres SP.a sont les meilleurs gestionnaires que le patronat puisse imaginer. En Wallonie et à Bruxelles, le PS l’a emporté malgré sa participation gouvernementale et bien qu’il ne fasse qu’un avec la politique néo-libérale. Comme le PS se présente comme le seul frein aux mesures brutales d’austérité dans le gouvernement, il a pu être le seul parti de la coalition à enregistrer une forte avancée.
Groen!. C’est avec une copie de la campagne de Tobback « le SP est nécessaire » qu’il a pu se rétablir spectaculairement de sa défaite de 2003. Vera Dua et Cie sont assez réalistes pour ne pas rempiler au gouvernement. Ce n’est pas le cas d’ECOLO qui souhaite une pariticipation malgré leur défaite des législatives en 2003 et malgré qu’ils n’aient pas su rétablir leurs position autant qu’ils le voulaient (ils perdent 11 sièges au parlement wallon et 7 sièges au parlement bruxellois). Une fois que l’on a gôuté au pouvoir, il est difficile de s’en passer! Si ils participent effectivement au gouvernement régional, ils auront fort à faire pour défendre leur positions dans des formations où ils auront le moins bon rapport de force. Groen! se rend compte qu’il lui serait fatal de participer à un gouvernement qui sera de toute façon fortement instable. Imagine-t-on pour autant que Groen! va organiser la résistance contre le pillage néo-libéral ? Groen! est contraint de rester dans l’opposition. Son plus grand concurrent, le SP.a/Spirit, est en position difficile. Groen! espère ainsi se refaire une santé avant de tenter à nouveau une participation gouvernementale.
En bref : la résistance collective semble en rade. Dans ces circonstances, beaucoup de gens se tournent – dans l’espoir de ne pas devenir une victime – vers de fortes figures qui tirent profit de l’offensive antisociale. Dewinter et le Vlaams Blok s’en sont fait une spécialité. Dehaene également, avec sa mine bourrue et son profil de bûcheur acharné. Si Le cartel CD&V-NV-A devient bel et bien la plus grande formation, il doit avoir le triomphe modeste. En 1999, le CVP récoltait seul 30 sièges, la Volksunie 12. Aujourd’hui le cartel doit se satisfaire de 35 sièges, dont 6 sièges pour le partenaire NV-A. Pour former une majorité, il faut 63 sièges. Seule une coalition CD&V-NV-A Vlaams Blok permettrait d’avoir une majorité avec deux formations. Le Blok devrait cependant faire beaucoup de concessions pour que le sommet du CD&V et surtout Yves Leterme, son président, se résolvent à rompre le cordon sanitaire. Vu que Groen! a fait le choix de l’opposition – à moins que, mis sous la pression, il ne retourne sa veste – il ne reste comme option qu’une tripartite classique.
Di Rupo a toute latitude de choisir entre le MR et le CDH. En guise de clin d’oeil vers le MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien), de toute manière moins lié avec le CDH qu’en Flandre, une coalition rouge-romaine serait peut-être la meilleure option pour lui. Quoi qu’il en soit, le cartel CD&V-NVA est dans une position difficile pour manœuvrer dans les négociations communautaires comme la régionalisation d’une partie de la sécurité sociale et la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Un PS puissant va se positionner comme leader de la Communauté française. Il va argumenter que le gouvernement flamand veut imposer à la Communauté française une politique d’austérité antisociale. Si le PS est déjà d’accord avec une nouvelle réforme de l’état, il en exigera le prix fort dans les négociations. Avec de l’autre côté de la table une tripartite qui a comme seule opposition le Vlaams Blok et la petite fraction Groen!, Di Rupo sait que le gouvernement flamand ne dispose pas d’une assise solide. De plus, le patronat n’a pas non plus intérêt à voir s’installer une crise communautaire de longue durée.
Quel que soit le gouvernement qui émergera, les résultats électoraux n’offrent pas de base stable à la bourgeoisie pour prendre les mesures d’austérité qu’elle aurait souhaitées. Sa seule consolation est qu’il n’y a pas un seul parti dans le(s) parlement(s) qui soit prêt à défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le contrôle de la base par les appareils syndicaux n’est pourtant pas total. Et cela se voit encore plus dans les faibles résultats de Mia De Vits pour le SP.a aux élections européennes. Si les travailleurs descendent massivement dans la rue, ils pourront contrarier temporairement l’offensive néo-libérale. Cependant, tant que nous n’aurons pas de nouveau un grand parti des travailleurs, l’offensive de la bourgeoisie repartira de plus belle
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Les autorités académiques veulent museler les Etudiants de Gauche Actifs
Juste avant le début de la bloque, Etudiants de Gauche Actifs/Actief Linkse Studenten (EGA/ALS), notre organisation dans les unifs, a été à plusieurs reprises dans la ligne de mire du rectorat.
Emiel Nachtegael
A Bruxelles, à Gand et à Anvers, les autorités académiques ont voulu museler EGA/ALS par la répression et le mensonge. Ainsi, à l’Université d’Anvers, les autorités ont appelé la police à deux reprises contre nos membres qui tenaient un stand politique pour mobiliser contre le NSV (les étudiants fascistes) et la déclaration de Bologne.
A l’ULB, notre président a été convoqué devant le recteur suite à un incident qui s’est produit lors de la journée d’accueil des futurs étudiants (le 18 février). Notre camarade aurait manqué de respect au vice-recteur lorsqu’il est venu nous intimer l’ordre de replier notre stand. Le personnel de la sécurité avait des consignes claires d’empêcher toute activité politique des étudiants ce jour-là. Grâce à la mobilisation de nos sympathisants et à la détermination de notre organisation, l’intimidation s’est limitée à un avertissement.
A Gand, notre reconnaissance a été suspendue pendant un mois suite à une plainte anonyme contre nous. Notre action de blocage d’un meeting de Filip Dewinter du Vlaams Blok n’a visiblement pas fait que des heureux.
EGA est la seule organisation étudiante qui s’oppose résolument à la déclaration de Bologne. Celle-ci vise un enseignement supérieur à deux vitesses qui aboutit, comme on peut le voir dans les pays voisins, au démantèlement des acquis sociaux et démocratiques des étudiants et du personnel.
Les tentatives de diffamation et d’intimidation sont à replacer dans ce contexte. EGA s’opposera toujours à la politique néo-libérale dans l’enseignement supérieur! Organisez- vous contre les mesures d’austérité et luttez avec nous pour le maintien des acquis de mai 68 et pour un enseignement gratuit et accessible à tous. Rejoignez EGA!
Plus d’infos à ce sujet sur le site d’EGA: www.gauche.be
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Procès du Vlaams Blok. Rien d’essentiel n’est réglé
La récente condamnation pour racisme de trois asbl liées au Vlaams Blok a été largement répercutée par les médias. Elle relance le débat sur la stratégie pour lutter contre le fascisme car après cette condamnation le Vlaams Blok se présente comme une victime. Pire: le Vlaams Blok semble progresser dans les intentions de vote.
Geert Cool
Voilà ce qui arrive quand on essaie de résoudre un problème politique – la croissance électorale de l’extrême-droite – par des procédés juridiques. Depuis des années, nous répétons que l’on ne peut lutter validement contre la croissance électorale de l’extrême-droite que sur le terrain politique: en prenant le mal à la racine, en donnant une réponse aux problèmes sociaux (chômage, pauvreté, habitat,…) engendrés pas la crise capitaliste et qui forment le terreau sur lequel grouille l’extrême-droite.
Dans une certaine mesure le verdict représente une menace pour Vlaams Blok si cela signifie un premier pas vers la suppression du financement de ce parti. Pour l’instant le Vlaams Blok a besoin de ce financement car il tente de se donner un profil «acceptable» en menant une campagne politique «soft». Par exemple les gants de boxe ont disparu des affiches du Blok. A l’instar des autres partis bourgeois il revendique «moins d’impôts».
Manifestement le Blok tente d’attirer les voix de nouvelles couches d’électeurs. Le 1er Mai il a organisé à Mortsel (Anvers) un rassemblement devant la statue d’un industriel (Lieven Gevaert), et Freddy Van Gaever (ex-patron d’une compagnie aérienne flamande et Blokker convaincu) y prononcé un discours dénonçant «les chômeurs profiteurs». En même temps le Blok espère ne pas perdre sa popularité parmi les chômeurs. Il est clair que les contradictions de classes vont rendre de plus en plus difficile ce double jeu du Vlaams Blok.
Le verdict contre le Blok est un handicap provisoire pour courtiser la droite réactionnaire. A Anvers il y a ouvert une permanence téléphonique où l’on pouvait dénoncer les illégaux, mais il a dû faire marche arrière car cela rappelait les pratiques des nazis pendant la guerre. Il est clair que la Vlaams Blok tâtonne à mi-chemin entre un profil «radical» et une image «respectable».
Du côté francophone, le verdict contre le Vlaams Blok a donné lieu à une série de conférences où les partis traditionnels sont venus, la main sur le coeur, clamer leur «antifascisme»… tout en étant prêt à mener la même politique néolibérale qui fabrique des électeurs d’extrême-droite à tout de bras!
Nous n’avons pas besoin de jugement pour désigner le Vlaams Blok comme étant un parti raciste et pour mobiliser contre leurs méfaits racistes. Il faut en même temps mener campagne pour que chacun ait un emploi, un logement convenable à un prix abordable, pour que les services publics ne soient pas privatisés. Ce n’est qu’avec un programme anticapitaliste radical et une organisation de combat pour le socialisme que l’on pourra à la fois stopper l’offensive patronale et faire reculer électoralement l’extrême-droite.
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La bande des quatre réclame une véritable égalité des chances par rapport aux “grands” partis en place.
Elle fait 8 propositions pour rétablir l’équité électorale.
L’union sacrée qui s’est formée jeudi dans l’arrière-salle d’un bistrot bruxellois constitue une alliance pour le moins détonante. Cette coalition pratiquement contre-nature – elle se compose du Mouvement pour une alternative socialiste (Mas), du Parti du travail de Belgique (PTB), du Rassemblement Wallonie France et des Chrétiens démocrates francophones (CDF) – est née d’une mauvaise expérience commune: celle d’avoir fait les frais de leur statut de "petite formation politique" dans le processus électoral." De quoi transcender nos différences pour s’aligner derrière une ligne de défense commune ", a ainsi expliqué Benoît Veldekens, président du CDF. La bande des quatre lance donc un "appel commun pour la démocratie et les libertés politiques" qu’elle soumettra à des personnalités politiques. Ce manifeste comporte 8 propositions visant à faire sauter nombre d’obstacles légaux en matière électorale et à "mettre un terme à une situation discriminatoire par rapport aux partis en place".
Les quatre formations proposent ainsi que l’exercice de collecte des 5000 signatures nécessaires au dépôt d’une liste soit valable pour 5 ans. "Cela éviterait de devoir renouveler l’opération à chaque scrutin. Nous ne contestons pas le principe, mais il s’agit d’une débauche d’énergie importante pour nous dès lors que les scrutins sont multiples et peuvent provoquer d’autres élections anticipées", a souligné David Pestiau, porte-parole du PTB. Dans le même ordre idée, les petits partis souhaiteraient, par exemple, une possibilité de recours administratif contre les décisions des bureaux électoraux. Outre la levée d’obstacles dans la présentation des listes, les quatre en appellent également à "à un accès réel aux médias de service public, à un meilleur financement public des partis et à la suppression du seuil antidémocratique des 5 pc".
"Ce n’est quand même pas normal que pour pouvoir disposer d’une tribune électorale de 2 minutes sur des médias financés par le contribuable, il faille débourser 2.500 €. C’est un montant exorbitant pour de petites formations qui ne disposent par ailleurs pas de financements publics", note Guy Van Sinoy, porte-parole du Mas. Et de proposer un dispositif plus respectueux de l’égalité de traitement pour l’octroi des tribunes politiques et électorales. Les quatre rappellent aussi que seuls les partis représentés à la Chambre et au Sénat bénéficient de subsides de l’État auxquels s’ajoute une enveloppe additionnelle destinée à indemniser les frais engagés dans la campagne électorale. "Et tout ceci est payé par l’argent du contribuable, qu’il soit ou non électeur de ces partis en place, comme le Vlaams Blok par exemple… Par contre, les formations non représentées mais qui ont obtenu des voix lors de scrutins antérieurs n’ont droit à rien", souligne Paul-Henri Gendebien, président du RWF. Enfin, les quatre veulent que l’on abolisse le seuil d’éligibilité de 5 pc, "antidémocratique et discriminatoire. En Région bruxelloise, là ou il fallait 6000 voix pour obtenir un élu, il en faut dorénavant 20.000".
<font size=1>© La Libre Belgique 2004
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Turnhout: Liberté d’expression antifasciste dans les maisons de jeunes!
Depuis quelques semaines à Turnhout, nous sommes confrontés à des skinheads nazis prêts à intimider et à attaquer les jeunes. Un groupe de skinheads, cagoulés et armés de gourdins, ont fait le salut nazi dans la maison des jeunes de Wollewei lors d’une fête et ont déclenché une bagarre. Finalement près de dix skinheads ont été arrêtés par la police.
Simon Van Haeren
Blokbuster a réagi immédiatement car une attitude passive les encouragerait à durcir leurs actions. Nous avons appelé à la formation d’un comité anti-fasciste et avons exigé la fermeture du café De Schalmei, un repaire du groupe nazi Blood & Honour, du Vlaams Blok et de la jeunesse de Turnhout tombée entre leurs mains. En même temps nous avons concentré nos explications sur ce qui provoque la croissance de l’extrêmedroite et sur la nécessité d’un parti d’opposition de gauche à caractère de masse. Notre tentative d’associer les jeunes de la maison de jeunes dans une campagne dynamique pour protéger leur maison contre le racisme et la violence fasciste s’est heurtée à l’attitude hostile de la direction de la maison de jeunes qui, depuis lors, entend nous interdire de faire de la politique. Blokbuster a ainsi été une première fois interdit à la maison de jeunes, et une semaine plus tard la direction de la maison de jeunes a appelé la police pour nous chasser. La «neutralité» avancée par la direction de Wollewei est une neutralité de façade. Dans les faits elle soutient la stratégie de la bourgeoisie de «diviser pour régner». En interdisant la seule opposition antifasciste active, elle rend service au gouvernement et même au Vlaams Blok. La maison de jeunes devrait stimuler les jeunes à s’engager. Un bon exemple est la maison de jeunes de Malines qui a fait de la manifestation anti-NSV une de ses activités officielles. Si nécessaire, Blokbuster va lancer une campagne pour le droit à la libre expression, un droit qui ne vient pas sans lutte.
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Remontée du FN en Wallonie?
Élections 2004: un prochain dimanche noir?
Flandre: nouvelle avancée du Blok?
Le sondage du Soir place le Blok en Flandre en deuxième position derrière le CD&V/N-VA. Dans la mesure où quatre partis (VLD, SP.a, CD&V/N-VA, Vlaams Blok) sont dans la fourchette entre 18 à 29%, le jeu électoral est plus ouvert en Flandre. Une chose est sûre: lles gesticulations du VLD à propos du droit de vote des immigrés aux communales l’a fort affaibli et en fin de compte profite au Blok. Là aussi une alternative radicale à gauche est nécessaire. C’est pourquoi le LSP déposera une liste non seulement pour les élections européennes mais aussi pour les élections régionales en Flandre orientale.LES TEMPS changent. Ces derniers temps, on entend beaucoup moins les ténors des partis traditionnels claironner que l’extrêmedroite francophone ne représente pas une menace électorale. Et pour cause: "l’exception wallonne" n’en est plus une…
Cédric Gérôme
Le sondage du Soir paru le 6 mars profile le Front national comme quatrième parti en Wallonie, devant Ecolo. Le FN semble confirmer son réveil constaté lors des législatives de mai 2003 où le parti néofasciste avait réalisé des percées dans des villes sinistrées telles que La Louvière ou Charleroi. On pourrait s’étonner qu’un parti dont le programme est si peu raffiné fasse autant d’émules.
Surprenant également, le fait que les multiples scandales qui ont éclaboussé le président – à vie – du FN, le docteur Daniel Féret (dont les relations privilégiées avec divers groupes négationnistes et nazis européens ont été révélés au grand jour) ne réduisent pas sa crédibilité. La division de l’extrêmedroite wallonne, l’absence d’un cadre charismatique et fédérateur et l’inexistence de campagnes politiques menées sur le terrain sont autant de facteurs qui obscurcissent les raisons de l’audience électorale de ce parti.
Mais peut-être faut-il rappeler qu’il existe le terreau social nécessaire à la croissance de la «mauvaise herbe»… Dans le Hainaut, le taux de chômage moyen atteint 24,1%, frôlant les 30% dans le Borinage. Ce chiffre ne reprend que les chômeurs complets indemnisés. En pratique une personne sur trois est inactive dans cette région. Le nombre de logements sociaux est insuffisant pour subvenir aux réels besoins. Et ce ne sont pas les futures mesures d’assainissements à l’agenda du gouvernement ainsi que les aventures fiscales de Daniel Ducarme qui vont diminuer le crédit du FN. L’introduction du seuil électoral de 5% afin d’empêcher la concurrence des petits partis ne changera rien.
En France le FN voit s’ouvrir de larges possibilités pour les élections régionales, entraînant quelque peu le FN belge dans son sillage. Les provocations médiatiques de Jean-Marie Le Pen ne sont pas étrangers à ce phénomène. Mais la racine du problème n’est pas là: la croissance de l’extrême-droite est inhérente à la crise du capitalisme.
La dégradation des conditions matérielles de la majorité de la population jette une partie d’entre eux dans les bras de la seule opposition qui se profile à leurs yeux. L’idée illusoire comme quoi le Parti socialiste est un «moindre mal» va s’éroder sérieusement après les élections.
Néanmoins, tant qu’une opposition de gauche offrant de véritables perspectives aux travailleurs désabusés ne sera pas présente dans les quartiers, l’extrêmedroite parviendra à se frayer un chemin parmi les décombres provoquées par la politique néolibérale.
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Bruxelles: le Blok bloquerait les institutions?
Thierry Pierret
Le sondage du Soir annonce que 8,4% des Bruxellois voteraient pour le Vlaams Blok le 13 juin. Le Blok obtiendrait la majorité dans le groupe linguistique flamand du Parlement bruxellois grâce à l’apport de 3,4% des voix francophones.
Le PS et le MR seraient alors placés devant un dilemme. Soit rompre le cordon sanitaire en collaborant avec le Blok, soit se résoudre au blocage des institutions régionales vu l’exigence de la double majorité pour nommer les ministres et légiférer dans les matières bi-communautaires. Certains politiciens proposent déjà d’assouplir la règle de la double majorité. D’autres appellent à voter pour les partis démocratiques flamands afin de faire barrage au Blok.
Aucun ne propose de solution crédible aux problèmes qui font le lit du Blok à Bruxelles: le prix des loyers, la paupérisation galopante, le chômage record (21%!), la dégradation des quartiers. Nous n’avons pas besoin d’un rafistolage institutionnel, mais d’une rupture avec la politique néolibérale. Plutôt que de soutenir les partis responsables de tout ce gâchis, il faut construire une alternative de gauche crédible qui parte des besoins du monde du travail.
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Gand et Louvain: ALS en action contre le NSV
Université de Gand: mercredi 10 mars, une centaine d’antifascistes occupent l’Universiteits-straat à Gand. Un cercle de droite, le KVHV, voulait ce soir-là y inviter Filip Dewinter à prendre la parole.Ils voulaient protester contre le fait que Dewinter puisse venir parler pour la première fois dans une salle de l’unif. Après l’interdiction du débat par l’unif, le KVHV a annoncé son intention d’occuper une salle de l’Universiteitsstraat pour que le meeting ait quand-même lieu. Notre action d’occupation a fait échouer cette tentative. Dewinter a alors introduit un recours devant le Conseil d’Etat qui a décidé que l’unif devait accorder une salle pour le débat. Nous n’en continuerons pas moins à protester contre les meetings du Vlaams Blok dans nos unifs!
Katholiek Universiteit Leuven: Le jeudi 4 mars, le NSV a organisé un débat à la KUL. Bien qu’il ne soit pas reconnu à la KUL, c’est la deuxième fois cette année académique que le NSV utilise les locaux de l’université. Il essaie de se rendre acceptable en organisant des débats avec d’autres organisations. Nous avons organisé une action très médiatisée avec une cinquantaine d’antifascistes. Nous exigeons que les autorités universitaires ne mettent pas de locaux à la disposition du NSV afin de contrer son développement à la KUL. De l’autre côté, nous avons compté une dizaine d’étudiants du NSV, quelques uns d’autres cercles et l’un ou l’autre indépendant. L’action a été suivie d’un meeting sur la lutte contre l’extrême droite.