Tag: Vlaams Blok

  • MANIFESTATION ANTI-NSV

    MANIFESTEZ AVEC NOUS

  • Contre le racisme!
  • Contre la politique antisociale!
  • 2 décembre > 19h > Gand (Zuid)

    LE NSV DÉFILERA le 2 décembre dans les rues de Gand. Le NSV est l’organisation étudiante du Vlaams Blok. Le Vlaams Blok a beau démentir tout lien avec le NSV, celui-ci n’en est pas moins le lieu de formation par excellence des futurs mandataires du Vlaams Blok. Le NSV peut se permettre d’être plus radical et on ne s’y embarrasse pas de précautions de langage en matière de racisme et de sexisme.

    Koenraad Depauw

    Qu’on en juge par l’article qu’ils ont publié dans leur journal sous le titre «L’égalité, un mythe». Ils y soutiennent que la boîte crânienne des gens de couleur est plus petite que celle des Blancs. Le NSV n’hésite pas non plus à utiliser la violence contre les immigrés, les réfugiés et les adversaires politiques. Le fait que des dirigeants du Vlaams Blok de premier plan comme Filip Dewinter et Frank Van Hecke y aient joué un rôle important lorsqu’ils étaient étudiants ne relève pas du hasard. Aujourd’hui encore, les membres du NSV se retrouvent au Vlaams Blok après leurs études.

    Pourquoi manifester contre le racisme et le NSV?

    Cette contre-manifestation a un double objectif. Une première raison de manifester est la violence dont le NSV est coutumier. La manif du NSV commence et se termine dans le quartier le plus animé de Gand. Il ne fera pas bon ce soir-là de se trouver dans les parages si on est un immigré, un réfugié ou un adversaire politique.

    Les fois précédentes, la contre-manifestation était tellement grande qu’elle a pu bloquer pacifiquement la manif du NSV de telle sorte qu’ils ont dû remonter dans leurs bus bien plus tôt que prévu. Nous voulons prévenir toute velléité de violence le 2 décembre par notre majorité numérique. C’est pourquoi nous organisons une contre-manifestation au lieu d’une «fête multiculturelle» ou d’une action ludique. Voilà pourquoi nous vous demandons de manifester avec nous, de participer à la campagne et de nous soutenir!

    Le Vlaams Blok fait 22% des voix à Gand. Nous pensons qu’on ne peut combattre le Vlaams Blok et le racisme qu’avec un programme social. C’est ce que fera le MAS le 2 décembre. Nous devons lutter pour des investissements massifs dans le logement social. Le coût élevé du logement est une des principales causes de la pauvreté en Belgique. Le MAS est pour la répartition du travail disponible entre tous sur base d’une réduction du temps de travail avec maintien du salaire. C’est la seule solution au problème du chômage. Nous pensons que la croissance du Vlaams Blok n’est pas due au manque de civisme ou à l’étroitesse d’esprit des Flamands. Le Blok prospère dans le climat de mécontentement général qui trouve sa source dans la politique néo-libérale antisociale des partis traditionnels. Par conséquent, seule une opposition de gauche à la politique de droite peut faire perdre du terrain au Vlaams Blok. Cela ne se manifestera pas en premier lieu dans les élections, mais dans la rue, dans les entreprises, dans la lutte sociale. C’est le message que nous voulons diffuser. Le Vlaams Blok n’est pas plus à même de résoudre les problèmes des petites gens que les partis traditionnels. Nous voulons aussi en convaincre les électeurs du Vlaams Blok.

  • Vlaams Blok. On repeint la façade

    Le Vlaams Blok est-il prêt à se transformer en parti de droite «respectable»? Les médias nous le font croire. Filip De Man, un cadre du parti, s’est profilé tout de suite comme «opposant» à une version allégée du Blok. La direction a rassuré directement la base en précisant que seul le nom changerait. Ainsi les critiques issues du parti ont été réduites au silence.

    Geert Cool

    Après le procès condamnant les trois asbl liées au parti, la direction a proposé de changer le nom en «Vlaamse Liga» (Ligue Flamande). On a insinué que les aspects les plus durs de la propagande avaient disparus depuis longtemps et que le changement de nom suffirait. Mais ce n’est en fait qu’une couche de peinture sur la façade.

    La discussion a cependant mis à nu un problème potentiel pour le Vlaams Blok. D’une part, les nouveaux carriéristes tels que Jurgen Verstrepen ont haussé le ton. D’autre part, l’attention s’est focalisée sur des partisans de la ligne dure comme l’ancien vice-président Roeland Raes qui a déclaré qu’une version «soft» du parti, conçu comme étant un prolongement politique, risquerait de ne plus suffire.

    A l’origine, le Vlaams Blok a été bâti par des personnages forgés idéologiquement comme Karel Dillen et surveillés de près par des anciens collaborateurs. D’autres personnages centraux n’hésitent pas à faire référence à ce passé.

    La direction du parti a été obligée de faire des concessions toujours plus importantes sous l’effet des résultats électoraux. Ils peuvent compter sur l’aide de carriéristes que le parti a attiré au cours des années précédentes et où figurent peu de fortes personnalités.

    L’an dernier l’élément populiste a été renforcé, au détriment de l’élément purement fasciste dans le programme et dans le parti. Les côtés les plus durs ont été supprimés afin de pouvoir se transformer en parti de taille moyenne et de réaliser une percée électorale parmi les classes moyennes plus aisées. Cependant Dewinter ne rechigne pas à manifester avec le NSV, l’organisation étudiante violente liée au Blok.

    En modifiant l’emballage, on modifie aussi le contenu. Il n’est pas possible de continuer à plaire à tout le monde. Le Vlaams Blok essaie de se profiler comme le parti de l’homme de la rue mais n’a pas de scrupules à séduire des patrons comme Van Gaever qui traite les chômeurs de profiteurs. Avec de telles déclarations, la direction du parti s’expose à un méchant retour de flamme.

    La résistance active contre la politique antisociale réduira fortement l’espace de manoeuvre (entre un parti contre l’establishment et un parti pour les classes moyennes) du Vlaams Blok. Cela aboutit déjà à des polémiques internes et rendra plus probables des scissions, surtout quand la classe ouvrière surgira sur la scène politique avec son propre parti.

  • Succès de la manifestation contre la violence fasciste

    A l’appel de Blokbuster (notre campagne néerlandophone de jeunesse antifasciste) et du MAS, 200 jeunes et habitants de Turnhout ont manifesté pour protester contre une série d’incidents violents causés par l’extrême droite. Lors du dernier incident, le 20 mai, un groupe skinheads avait passé à tabac de jeunes immigrés et avait vandalisé magasins et voitures. La manifestation a mis en évidence que la violence n’est pas acceptée par la majorité de la population. Nous avons mobilisé parmi la jeunesse et dans les quartiers populaires. Les réactions étaient partout très positives, car la violence nazie y est largement connue et abhorrée.

    Simon Van Haeren

    La manifestation s’est déroulée sans heurt, malgré les quelques skinheads présents dans la ville afin de nous déstabiliser. Cela prouve qu’ils procèdent à une campagne violente d’inspiration politique. A Turnhout, Blokbuster a toujours souligné l’implication de skinheads étrangers à la ville qui s’étaient rassemblés plus d’une fois dans le café local du Blok (De Schalmei), ce qui prouve qu’au moins des mandataires locaux du Blok les soutiennent. Notre service d’ordre était bien préparé et la police a arrêté trois fascistes. Les autres «courageux» ont alors préféré se replier.

    Tout ce qui nous divise nous affaiblit

    La manifestation a mis en évidence plusieurs choses. D’abord, nous avons montré à quel point les skinheads d’extrême droite sont isolés parmi la jeunesse et dans les quartiers. Une manifestante nous déclarait: «Un collègue à moi a eu une discussion devant sa porte avec un membre du MAS. Je trouve qu’il faut signaler que nous, les habitants du quartier, n’acceptons pas qu’une bande de skinheads enfonce nos quartiers dans l’insécurité. On devrait organiser plus de manifestations comme celle-ci, avec plus de monde.» En effet, beaucoup d’habitants du quartier ont acheté le journal ou ont rejoint la manif en cours de route. C’est de cette façon que nous pouvons construire une réelle alternative au Vlaams Blok. C’est pourquoi, à la manifestation, nous avons établi le lien entre la croissance de l’extrême-droite et la nécessité d’une lutte unifiée contre la politique antisociale. Deuxièmement, la manifestation a rendu claire la nécessité d’une force organisée afin de mettre au clair l’isolement de l’extrême-droite. En ce sens-là, la manifestation était une victoire. Beaucoup d’immigrés qui auparavant n’étaient pas organisés, ont manifesté avec nous. L’appel à être actifs avec nous, surtout dans la campagne pour une nouvelle Marche Jeune (voir la dernière page) a convaincu 32 personnes de donner leur adresse. C’est ainsi que nous pouvons construire un contre-poids mobilisateur contre la politique d’austérité du patronat et du gouvernement.

  • Contre la guerre, le racisme et le capitalisme

    Résistance Internationale

    LE 1ER SEPTEMBRE n’annonce pas seulement une nouvelle année scolaire, mais aussi une nouvelle année de travail politique pour Résistance Internationale. Résistance Internationale poursuit son activité dans les écoles sur base de trois piliers : antiguerre, antiracisme et anticapitalisme.

    Jasper Rommel

    ANTIGUERRE

    Les conditions de vie en Irak se détériorent chaque jour. La croissance de la résistance a contraint Bush à donner la «souveraineté» irakienne au gouvernement transitoire d’Allawi. Mais ce dernier n’est qu’une façade. Le gouvernement irakien n’est ni plus ni moins un gouvernement fantoche de l’impérialisme américain. La résistance contre l’occupation s’intensifie; à présent, les installations pétrolières sont également visées par les attentats.

    C’est pourquoi la popularité de Bush baisse à vue d’oeil dans son propre pays. Il lui reste deux choix: soit conserver le gouvernement fantoche, ce qui signifierait que davantage de troupes devraient être envoyées en Irak, soit se retirer et abandonner l’Irak à son sort. Cela ferait vraiment perdre la face aux Etats-Unis et plongerait le pays dans un chaos encore plus profond.

    Quoi qu’il advienne, une chose est sûre: les Etats-Unis ne sont pas invincibles. Ils peuvent vaincre un régime dictatorial avec leur supériorité militaire, mais ne peuvent pas imposer leur volonté contre la résistance massive d’une population.

    Résistance Internationale a toujours joué un rôle important dans les mouvements antiguerre. Par la constitution de comités antiguerre dans les écoles et nos mobilisations massives pour le Jour X, nous sommes parvenus à attirer des milliers de jeunes dans la rue.

    Pour le moment, le mouvement antiguerre en Europe ne sait pas bien sur quelle base il peut agir. Nous pensons qu’il est toujours nécessaire de continuer la discussion sur une alternative anti-capitaliste. Le capitalisme sans guerre est d’ailleurs une utopie. Ceci a été clairement démontré au Vietnam, en Irak, au Kosovo et en Afghanistan.

    ANTIRACISME

    Avec les derniers résultats électoraux, le mouvement antiraciste reçoit un nouveau coup. Cela, nous l’avons bien ressenti avec Blokbuster et Résistance Internationale. Nous pensons que la progression du FN et du Vlaams Blok ne peut pas être stoppée avec de simples campagnes moralistes contre le racisme.

    La raison pour laquelle beaucoup de travailleurs et de jeunes votent pour le FN est qu’ils sont confrontés à toute sorte de problèmes sociaux: chômage, jobs intérim mal rémunérés, pénurie de logements… Il est clair qu’aucun parti traditionnel n’offre de solution à cela. Mais le FN n’en a pas non plus: il se propose de faire travailler les gens plus longtemps, de supprimer les prépensions et de s’attaquer aux syndicats. Nous opposons à cela le slogan: “Du travail, pas de racisme!”

    ANTICAPITALISME

    Malcolm X disait: «On ne peut avoir de capitalisme sans racisme.» Jaurès, socialiste français, expliquait: «Le capitalisme porte en lui la guerre, tout comme la nuée porte en elle l’orage.»

    Avec Résistance Internationale, nous voulons intervenir dans les mouvements antiguerre et antiracistes pour apporter une alternative socialiste au chaos capitaliste. Pour nous, c’est le capitalisme qui engendre la militarisation, le racisme, la pauvreté, etc. Il est vain de s’attaquer aux conséquences du capitalisme si on ne lutte pas contre le capitalisme lui-même. Nous vous appelons à lutter ensemble contre le racisme et la guerre sur base d’une perspective anticapitaliste et socialiste. Rejoignez-nous!

  • Turnhout. Non à la violence nazie dans nos quartiers!

    Manifestation à Turnhout le 18 septembre:

    Non à la violence nazie dans nos quartiers!

    LE 7 FEVRIER une fête de musique rap se déroulait dans la maison de jeunes de Turnhout De Wollewei. Une bande de jeunes fascistes a soudain investi la fête. Ils venaient chercher la bagarre en criant des slogans racistes et en faisant à plusieurs reprises le salut hitlérien, alignés en rang d’oignon. Plus tard, après avoir semé la pagaille dans le quartier alentour, ils ont été embarqués par la police.

    Simon Van Haeren

    Une deuxième action d’intimidation, encore plus violente, a eu lieu le 20 mai, de nouveau lors d’une fête au Wollewei. Des jeunes d’origine immigrée ont été tabassés en rue, d’autres ont été dévalisés. Partout dans le quartier, ce n’étaient que dégradations, vitres brisées,… Comme la police devait d’abord appeler des renforts, les skins fascistes n’ont été arrêtés qu’après avoir semé le désordre dans la ville pendant une bonne partie de la soirée.

    Entre ces deux dates et depuis lors, il y a encore eu des incidents mineurs avec des skins locaux, mais ce sont surtout les faits ci dessus qui ont choqué et dégoûté beaucoup de gens.

    Vlaams Blok?

    A première vue, ce n’est qu’un ramassis de fêlés qui sèment la pagaille à Turnhout. On trouvera pourtant aisément un lien avec le Vlaams Blok. Cela n’a rien d’étonnant: le Blok de Turnhout n’a eu de cesse de manifester ouvertement son hostilité envers la maison de jeunes. La période de violence fait suite à plusieurs réunions dans un café lié au Vlaams Blok, De Schalmei.

    Des skins de Turnhout s’y réunissaient, mais aussi des membres de l’organisation nazie Blood and Honor et sans doute aussi des militants du Vlaams Blok qui préféreront tenir cela secret. C’est dans ce café que les skins se sont rassemblés avant leur première assaut du 7 février. Nous avons appris entre temps qu’un responsable de Combat 18, une organisation néo nazie qui est membre du service d’ordre du Vlaams Blok, est impliqué dans la campagne de violence.

    Action!

    Blokbuster a appelé dès le début à isoler les nervis fascistes et leur idéologie au sein de la population locale et des jeunes. Nous devons réagir collectivement à chaque incident avec l’extrême droite. Nous appelons les habitants du quartier, les habitués du Wollewei, les lycéens, les étudiants,… à manifester pour mettre le holà aux agissements du Vlaams Blok et des skins. Une manifestation réussie fera la démonstration éclatante que les skins de droite ne peuvent compter sur aucun soutien. Non à la violence nazie dans nos quartiers!

    Pauvreté, chômage, pénurie de logements,… : c’est le terreau sur lequel pousse la violence fasciste!

    La force de la campagne Blokbuster, dans sa lutte contre l’extrême droite, c’est sa dénonciation radicale des problèmes sociaux. Les dernières années le coût de la vie à augmenté, les chiffres du chômage explosent, la pauvreté s’accroit. La politique du gouvernement se réduit à préserver les profits des grandes entreprises.

    Avant, des manifestations contre le chômage des jeunes ont été organisées à Turnhout par les syndicats. Mais pratiquement aucun emploi digne de ce nom n’a vu le jour. Le Vlaams Blok profite de la frustration croissante et engrange ainsi les votes de protestation.

    La difficulté de trouver un emploi est aussi ressentie par des jeunes qui sont encore à l’école. Le manque de perspectives et le sentiment d’impuissance jettent certains d’entre eux dans les mains de l’extrême droite et des skinheads néo nazis.

    Il faut une lutte généralisée

    Le racisme est un moyen pour diviser les travailleurs et de détourner leur attention de la véritable cause de leurs problèmes. Car même en temps de crise, les profits des entreprises ne cessent pas de grimper. Les pauvres deviennent plus pauvres, les riches plus riches.

    Pour le Vlaams Blok, et pour les partis au pouvoir, les profits des entreprises sont sacrés. Les plans antisociaux du gouvernement et du patronat comme l’allongement du temps de travail, le gel des salaires, etc ne sont pas appliqués d’un seul coup à toute la population laborieuse. Le gouvernement et les patrons préfèrent cibler les différents groupes les uns à la suite des autres pour mieux les diviser.

    Hier, Siemens en Allemagne affirmait "qu’il faut travailler plus", sinon "nous ne pourrons pas soutenir la concurrence des pays de l’Est". Aujourd’hui, les médias belges disent que "la Belgique doit suivre l’Allemagne, sinon nous sommes perdus". Et demain les travailleurs flamands seront dressés contre les travailleurs wallons. D’où notre slogan "Tout ce qui nous divise nous affaiblit!"

    Blokbuster appelle les jeunes et les habitants du quartier à construire ensemble une opposition de gauche à la politique de droite!

    MANIFESTATION:

    Rendez-vous samedi 18/9 à 19h00. La manif démarre au Grote Markt.

  • Festivals d’été. Une campagne réussie

    Blokbuster et Résistance internationale étaient présents aux festivals d’été. Une partie des jeunes y ont manifesté un grand intérêt pour les idées du marxisme. Il n’était pas rare de voir des jeunes, mais aussi des travailleurs, après avoir acheté nos autocollants et notre journal, revenir pour une discussion plus approfondie.

    Amaury Van Hooren

    Des campagnes comme la manif contre la violence fasciste et la Marche des Jeunes pour l’Emploi étaient accueillies avec intérêt. On a aussi vivement discuté du racisme en tant que facteur de division après la récente victoire électorale du Vlaams Blok. Beaucoup réalisent que les partis traditionnels n’ont pas de réponse parce qu’ils sont eux-mêmes responsables de la politique qui fournit le terreau à la croissance de l’extrême-droite. Cela illustre une fois de plus la nécessité d’une alternative qui prenne réellement en compte les besoins des victimes de la crise.

    La conscience de pas mal de jeunes s’est clairement orientée à gauche depuis le mouvement anti-guerre. Une bonne part des discussions menées abordaient sans détour la nécessité d’une alternative socialiste, mais aussi la nécessité de s’organiser pour défendre nos droits. Notre campagne électorale nous a aussi apporté une certaine notoriété auprès de ceux qui sont à la recherche d’une alternative de gauche à la politique néo-libérale.

    Cette politique néo-libérale se faisait sentir concrètement aux festivals d’été. De plus en plus de lieux de détentes tombent sous la coupe du privé. La commercialisation transforme les festivals en pompes à fric pour les grandes entreprises qui n’ont que faire des besoins des jeunes. A Pukkelpop, on paie aujourd’hui plus de 100 euros pour 3 jours, ce qui fait mal dans le portemonnaie de bon nombre de jeunes. Et nous ne parlons pas encore du prix des boissons, de la nourriture,… Nous voyons comment les multinationales veulent contrôler les loisirs des jeunes pour en retirer du profit. En outre, les jeunes sont un groupecible important pour la publicité qui les incite à acheter, à être hip et cool,…

    Résistance internationale et le MAS luttent pour une société qui soit au service de la majorité de la population et non au profit d’un petit groupe.

  • Le MAS sort renforcé des élections

    Le score électoral du MAS/ LSP est petit comparé à celui des partis traditionnels. Nous n’avions cependant pas d’autres ambitions que celle de nous faire connaître et nous renforcer. En Flandre, en Wallonie et à Bruxelles, nous gagnons des membres.

    Eric Byl

    En Belgique francophone, 5.675 personnes ont choisi le MAS pour sa première participation électorale. Mais la priorité était le renforcement de nos sections de Bruxelles, Liège et Mons et la possibilité de voir émerger d’autres sections à Ixelles, Wavre, Tubize et Verviers. De plus, à Tournai, La Louvière et Charleroi, bien des gens ont pris contact avec le MAS. Enfin, notre travail étudiant à l’ULB et à l’ULG s’élargi avec une section à l’UCL.

    En Belgique néerlandophone, le LSP a obtenu 14.166 voix, bien plus qu’aux élections législatives de 2003 où c’était notre première participation sous ce nom. Nous avons bien progressé en nombre de membres, surtout à Anvers et à Ostende. A Beveren-Waas nous avons dorénavant une section à part entière. Nous voulions également essayer de nous implanter au Limbourg, et sommes près d’y arriver.

    En Flandre Orientale notre liste aux élections régionales récolte 2.509 voix, contre 3.751 voix pour les européennes. En 2003 nous avions obtenu 2.843 voix au Sénat et 2.929 à la Chambre. Cette différence pour l’Europe et le Conseil régional flamand est partiellement expliquée par la campagne «Groen! est nécessaire» qui a eu un certain écho dans les milieux progressistes, au contraire des quartiers populaires. C’était notre deuxième participation électorale et notre électorat n’est pas vraiment stabilisé. Il «flotte» donc plus, par exemple, que celui du PTB qui a derrière lui 30 ans de participations électorales.

    Cette fois encore le MAS/LSP a fait une campagne avec un petit budget: une affiche centrale, un dépliant et un programme. Nous avons dépensé 6.000 euros: une paille en comparaison des 5 millions d’euros que les partis traditionnels dépensent aux élections, et même comparé au PTB qui a dépensé 31.000 euros. Pour les élections européennes, chaque voix a coûté 0,30 euro au MAS/ LSP. Pour les partis traditionnels et le Blok, cela fait de 4 à 7 euros par voix et pour le PTB 1,50 euro par voix.

    Un vote pour le MAS/LSP était-il un vote perdu? Ni le cordon sanitaire, ni la condamnation du Vlaams Blok n’ont endigué la progression électorale du Vlaams Blok. Et ce n’est pas la poursuite de la politique néo-libérale qui fera reculer le Blok.

    Il faut une politique qui parte des besoins de la population. Compter sur les Verts ou sur le PS/SP.a pour appliquer une telle politique est illusoire. Le MAS a fait le choix de construire patiemment une organisation de cadres.

    A court terme, c’est moins spectaculaire que de constamment réinventer des illusions électorales. A long terme, c’est la seule garantie pour une politique différente. Dans les années 70 les marginaux d’extrême droite du Vlaams Blok n’étaient pas pris au sérieux. Ils ont patiemment construit leur parti, qui est devenu le plus grand de Flandre. Même dans l’opposition le Blok parvient à faire partiellement appliquer son programme réactionnaire par les autres partis. Certains à gauche voudraient atteindre des scores électoraux importants sans faire cet effort et ironisent sur les résultats de la «petite» gauche. Nous pensons qu’ils ont tort. Loins de ces illusions, nous appelons nos lecteurs à rejoindre le MAS et à construire avec nous une réelle alternative de gauche.

  • L’extrême droite sort grand vainqueur. Qu’est-ce que c’est et comment la combattre?

    L’extrême droite sort grand vainqueur

    Depuis les élections du 13 juin, la presse se répand en analyses de la victoire de l’extrême droite. Comment expliquer ce phénomène ? D’où tire-t-elle son succès et comment pouvons-nous la combattre ? Le MAS a acquis une longue tradition de mobilisations contre l’extrême droite à travers ses campagnes jeunes (Blokbuster) et ses organisations étudiantes (Actief Linkse Studenten/Etudiants de Gauche actifs). Nous ne prétendons pas détenir la vérité. Cet article se propose de donner notre vision des raisons du succès de l’extrême droite et de la façon dont on peut la combattre.

    Eric Byl

    Le Vlaams Blok plonge ses racines dans la collaboration lors de la Deuxième Guerre mondiale. Pendant plus de trente ans, il s’est attelé à construire une organisation de cadres, d’abord au sein du CVP jusqu’en 1954, ensuite au sein de la Volksunie jusqu’en 1970. Dès sa création en 1978, le parti disposait non seulement d’un cadre mais aussi de tout un réseau de connections. L’argent ne lui a jamais fait défaut. Il n’avait qu’à attendre que le contexte politique devienne favorable pour briser son isolement.

    Ce contexte existait depuis le début de la crise économique dans les années septante. A l’époque, le Blok devait toutefois compter avec des dirigeants syndicaux qui savaient encore organiser des actions collectives et avec des partis (le PSB et à partir de 1976 le PS et le SP) qui, s’ils collaboraient déjà avec le patronat, défendaient au moins en paroles les intérêts des travailleurs et plaidaient encore pour le socialisme.

    Du côté francophone, le FN – créé par Daniel Féret en 1985- s’il n’atteint pas le score du Vlaams Blok en Flandre, réussit quand même à doubler et tripler son score par apport aux régionales de 99.Et cela malgré le fait que le FN, contrairement au Blok, n’est pas présent sur le terrain et n’a pas un cadre organisé. Et également en dépit du fait que l’extrême droite est depuis de nombreuses années déchirée par des conflits de chapelles. Il ne faut pas sous-estimer les possibilités de croissance de l’extrême droite en wallonie. Le terreau est présent .

    Avant toute percée électorale, le Vlaams Blok a dû attendre la chute du Stalinisme dans le bloc de l’Est (1989-91). Depuis lors, tant le PS que le SP se sont soumis aux lois du marché libre et au néo-libéralisme. Des pans entiers du mouvement ouvrier se sont sentis exclus, non seulement par la société, mais aussi par tous les partis politiques, y compris le PS et le SP. C’était d’abord les chômeurs, puis les travailleurs intérimaires, ensuite ceux qui travaillent encore dans l’industrie et ils sont de plus en plus nombreux ceux qui ont jadis connu la sécurité d’emploi et qui souffrent aujourd’hui de mauvaises conditions de travail ou qui craignent pour leur emploi (La Poste et la SNCB).

    C’est la combinaison de la crise économique et de la politique antisociale, ainsi que le refus des dirigeants syndicaux de mobiliser et l’obstination du PS et du SP.a à exécuter loyalement la politique d’austérité, qui est à la base du succès de l’extrême droite.

    Le Flamand, un petit blanc apeuré ?

    Certains vont expliquer le résultat électoral du Blok par la psychologie des Flamands. "J’ai honte", "1 Flamand sur 4 est un blokker", etc… Nous comprenons évidemment ce type de réaction, mais elle est inadéquate. Nous n’avons pas plus à avoir honte qu’à être fiers d’être Flamands, Wallons, Bruxellois, immigrés ou quoi que ce soit d’autre. Si nous devons avoir honte de quelque chose, c’est de la politique antisociale, de l’exclusion, de la pauvreté et du chômage. Stigmatiser les victimes de cette politique ne nous avancera à rien, qu’il s’agisse d’immigrés ou qu’il s’agisse de Flamands.

    "C’est un dimanche noir de noir. Tous les Flamands devraient avoir honte", assène Etienne Vermeersch, professeur de philosophie morale à l’Université de Gand (RUG), qui était le philosophe-maison du SP.a dans un passé récent. De quelle autorité Vermeersch se prévaut-il pour parler ainsi? Qu’a-t-il fait pour stopper le Blok? Nous ne l’avons jamais vu à nos côtés lorsque nous menions l’action contre des débats avec le Vlaams Blok ou contre la présence de Roeland Raes, un idéologue révisionniste du Blok, au Conseil d’Administration de la RUG.

    Mais la Flandre n’est-elle pas une des régions les plus riches? Yves Desmet du quotidien De Morgen incrimine ce que l’économiste américain Galbraith nomme "le chauvinisme du bien-être"; plus les gens possèdent, plus il craignent de le perdre. En bref: pour Desmet, la Flandre va bien et si on vote quand-même pour le Blok, c’est que les Flamands sont des écureuils apeurés qui craignent de devoir céder une parcelle de leur bien-être. Si au lieu de parler pour lui-même, Desmet avait essayé de percevoir la signification sociétale de la formule de Galbraith, il aurait peut-être réalisé que le pays le plus riche au monde, les Etats-Unis, est en même temps le pays où le fossé entre riches et pauvres est le plus grand. Desmet aurait alors peut-être vu que le fossé entre riches et pauvres s’est aussi élargi en Europe et en Belgique. Qu’il y a donc des gens qui votent Vlaams Blok parce qu’ils se sentent exclus et d’autres qui votent Vlaams Blok parce qu’ils veulent protéger leurs biens contre ceux qui sont exclus.

    Walter Pauli du Morgen écrit que ça illustre la faillite de la lutte contre l’extrême droite. "On a tout essayé", dit-il, "seule une voie demeure inexplorée". Il se garde bien de l’écrire, mais la voie dont il parle est bien évidemment celle de prendre le Blok dans une coalition et de le brûler au pouvoir. Mais a-t-on vraiment tout essayé? Aucun parti traditionnel ne remet en cause la politique d’austérité néo-libérale qui lèse tant les travailleurs et leurs familles. Blokbuster, la campagne antifasciste du MAS, a toujours dû tout faire soi-même, a été mis sur le même pied que le Blok lui-même par les politiciens traditionnels, mais contrairement à ce dernier n’a pas reçu des millions d’argent public. Essayé? Nous l’avons fait, pas Pauli ni "le monde politique". Pauli conclut: "le droit de vote pour les immigrés était une erreur et il faut aussi rediscuter du cordon sanitaire".

    Tout est socio-économique dans la crise

    Nombre d’analyses pointent du doigt les bévues des excellences libérales pour expliquer le succès du Vlaams Blok. Les bévues libérales ont sans aucun doute joué un rôle important dans la défaite du VLD et du MR. Cette explication est pourtant insuffisante. Le cartel SP.a-Spirit était un modèle d’unité et a quand même perdu près de 4% par rapport à 2003. De plus, le rififi au VLD et au MR ne tombait pas du ciel. Les milieux patronaux voulaient que le gouvernement fasse avaler une politique d’austérité encore plus drastique à la population. Les libéraux devaient coûte que coûte afficher leur détermination. Ils ont pourtant été doublés sur leur droite par les ministres SP.a. Dans cette situation, des pontes libéraux ont essayé de marquer des points à titre individuel en sautant sur le dossier de l’heure sans se soucier des conséquences. Le cas d’Alain Destexhe est assez exemplatif à cet égard.

    Le débat sur le droit de vote des immigrés non-européens a été le principal facteur de dissensions chez les libéraux. Toutefois, là où le MR a su maintenir une unité de façade sous la férule de Louis Michel, le VLD s’est déchiré au grand jour. Si le SP.a a été le seul parti flamand à voter pour, il n’a pas su donner la réplique aux opposants. Il n’a pas su démasquer la politique de diviser pour régner du patronat ni replacer la nécessité des droits égaux entre Belges et immigrés dans le cadre de la lutte commune pour leurs droits. Résultat: les opposants au droit de vote ont monopolisé le débat. C’est trop facile de dire aujourd’hui que le droit de vote aux immigrés était une erreur. La seule erreur qui a été commise dans ce dossier, c’est le mutisme des partisans du droit de vote.

    Il ne fait pas de doute que l’élargissement de l’Europe ira de pair avec une régression au niveau des conditions de vie et de travail. Si le patronat en retirera de plantureux bénéfices, les travailleurs et leurs familles payeront la note. L’"unification européenne" n’a pourtant pas d’autre but. Le commissaire européen Bolkestein fait déjà circuler une proposition de libéralisation des services. Si sa directive passe, des Polonais et des Tchèques travailleront bientôt ici, non pas à un salaire belge, mais à un salaire d’Europe de l’est. Les patrons saisiront l’occasion pour exiger des travailleurs belges de nouvelles concessions en termes de salaires et de conditions de travail. Le PS et le SP.a auraient dû plaider pour la nécessité d’une lutte unifiée des Belges et des immigrés contre le projet européen antisocial. Quiconque divise les travailleurs belges et immigrés en leur refusant l’égalité des droits ne fait que jouer le jeu du patronat européen. Si le SP.a a préféré se taire, c’est parce qu’il est d’accord avec Bolkestein sur le fond même s’il aurait sans doute souhaité plus de doigté dans la forme.

    La faute de la presse?

    Les partis traditionnels ont tout fait pour imposer le silence à leurs concurrents. Du côté francophone, il s’en est fallu de peu que tous les petits partis voient leurs listes invalidées pour le scrutin européen. Ils n’ont finalement pas osé aller jusque là, c’eût sans doute été trop flagrant. Nous avons dû faire une croix sur les médias, qu’ils soient publics ou commerciaux. Qu’on ne vienne plus nous dire que la presse commerciale serait "moins partisane" que les médias publics. Le MAS a dû faire des pieds et des mains pour avoir droit à deux courtes tribunes sur les ondes de la RTBF, l’une en radio, l’autre en télévision à une heure tardive. Plutôt que de permettre à des partis comme le MAS ou le PTB+ de s’exprimer, les médias francophones ont préféré se livrer à une campagne tapageuse contre l’extrême droite. Celle-ci a pu ainsi apparaître comme la seule alternative crédible. Les médias ont sans aucun doute une lourde responsabilité dans le succès du FN comme du Vlaams Blok.

    La question nationale

    A l’exception de Groen!, tous les partis flamands plaident pour des baisses d’impôt… afin de stimuler l’économie et de lutter contre le chômage. Seul Groen! défend l’idée que ces impôts sont nécessaires pour financer les soins de santé et les services à la collectivité. Rares pourtant sont ceux qui croient encore les Verts après leur participation à Verhofstadt I et la kyrielle de taxes écologiques qui s’en sont suivies. Les Verts sont perçus comme des partis qui veulent responsabiliser les petites gens en les accablant de taxes tout en épargnant les gros pollueurs industriels qui tirent à chaque fois leur épingle du jeu.

    De tous les partis flamands, seul le Vlaams Blok a fait ses comptes. Il veut en finir avec les milliards de transfert nord-sud, 10 milliards d’euros paraît-il, et utiliser cet argent pour une politique "sociale" flamande. Les partis traditionnels ont beau promettre des baisses d’impôt, ils ne disent pas où ils vont aller chercher l’argent. Tout au plus se contentent-ils d’assurer qu’il y a assez d’argent en caisse. Mais si c’est vrai, comment se fait-il qu’il y ait de si longues files d’attente dans les institutions de soin, les logements sociaux et que les bâtiments scolaires tombent en ruine?

    Rares sont ceux qui sont dupes des promesses de Verhofstadt et du Ministre-Président flamand sortant Bart Somers. La grande majorité des Flamands craignent la hausse du chômage et de la pauvreté. Ils sont évidemment pour un certain degré de solidarité, mais, du fait que le Blok accuse la Wallonie d’en abuser et que les autres partis flamands se taisent là-dessus, voire abondent dans le même sens, nombre d’entre eux deviennent réceptifs à l’idée que les Flamands doivent d’abord penser à eux-mêmes.

    Il est pourtant facile de répondre à l’argument du Vlaams Blok que chaque ménage flamand transfère une petite voiture familiale (400.000 fr) par an à la Wallonie. La Wallonie a été pendant des décennies le creuset de toute la richesse en Belgique. L’industrie lourde n’en a pas moins exigé un lourd tribut avec beaucoup plus de maladies professionnelles qu’en Flandre. La crise de l’industrie lourde a durement frappé la région qui connaît des taux de pauvreté et de chômage qu’on a peine à imaginer en Flandre. Le Blok utilise les travailleurs wallons et leurs familles comme des boucs-émissaires. Il ne dit pas un mot sur la voiture de luxe que chaque famille belge paye par an aux patrons. Ceux-ci empochent chaque année 25 milliards d’euros de bénéfices, bien plus que les 10 milliards de transfert. Le Blok tait aussi les 15 milliards d’intérêts que nous payons chaque année en remboursement de la dette publique, laquelle n’est que la conséquence des cadeaux plantureux qui ont été faits aux patrons sous forme de baisses de charges et d’impôts. Enfin, le Blok ne dit rien des 20 milliards de fraude fiscale qui minent notre économie année après année. On cherchera en vain dans le programme du Vlaams Blok le rétablissement des pouvoirs de police judiciaire de l’Inspection spéciale des Impôts.

    La question flamande a sans aucun doute joué un rôle important dans la construction du Blok. Tous les sondages démontrent pourtant que ça ne joue pas un rôle significatif dans son succès électoral actuel. Cela se reflète d’ailleurs dans la rhétorique du Blok. Le slogan "que la Belgique crève" a été mis en sourdine, il n’y a plus qu’au CD&V qu’on parle encore d’un big bang communautaire. Le Blok mesure ses propos:

    S’il n’y a pas de réponse collective à la crise, le bras de fer sur la clé de répartition des déficits reprendra de plus belle. Dans ce cas, les contradictions nationales éclateront de nouveau.

    Rompre le cordon sanitaire?

    Maintenant que le Blok est devenu le deuxième parti flamand faute de réponse collective à la crise et à cause de la politique d’austérité néo-libérale, des voix se font entendre, non pas pour remettre en cause cette politique, mais bien pour "brûler" le Blok dans une participation gouvernementale. On espère ainsi obtenir le même résultat qu’avec le FPÖ de Haider en Autriche. Lors des dernières élections, le FPÖ y est passé de 23% à 6%.

    Le Blok se verrait bien au gouvernement flamand. Il est même prêt à soutenir depuis les bancs de l’opposition un gouvernement minoritaire du CD&V-NV-A, éventuellement flanqué du VLD. Le MAS considère le Blok comme un parti néo-fasciste. Néo parce que les conditions sociales d’aujourd’hui sont totalement différentes de celles des années trente, fasciste parce que la direction et les cadres du Blok n’ont pas renoncé à briser les organisations du mouvement ouvrier en mobilisant contre lui les groupes moyens de la société et les éléments déclassés de la classe ouvrière, c’est-à-dire des travailleurs que le chômage et la misère ont rendus étrangers à leur propre classe.

    Le Blok sera obligé de faire des concessions sous la pression de sa base électorale et de carriéristes qui estiment qu’il est temps de rompre avec le passé. Enfin, les voix pour le Blok ne sont pas un vote de soutien à son programme fasciste, mais principalement un vote de protestation. La nature d’un parti, y compris celle du Blok, peut changer. Il semble que la condamnation en justice du parti ait donné à sa direction l’occasion de donner au Blok un visage plus acceptable en le profilant comme un "parti conservateur de droite". Même dans ce cas, le Blok continuera d’abriter en son sein toutes sortes de néo-fascistes.

    Quoi qu’il en soit, la Belgique n’est pas l’Autriche et le Vlaams Blok n’est pas le FPÖ. Les partis traditionnels réalisent qu’ils doivent faire quelque chose, mais personne n’est prêt pour le moment à signer un contrat de mariage avec le Blok. Un meurtre, un grave fait de drogue, un membre en vue qui bat sa femme publiquement et devant ses enfants, il s’en sera passé des choses en pleine campagne électorale. Une candidate d’ouverture, débauchée à la NV-A, qui reconnaît ouvertement être à la tête d’un bureau d’escorte, un joli nom pour une agence de prostituées de luxe, ce n’est pas le genre de choses sur lesquelles les partis traditionnels peuvent fermer les yeux pour entrer dans une coalition. Les points de vue du Blok sur la Belgique et la Maison royale ne trouveront guère plus de succès auprès de l’establishment. De plus, il n’est pas du tout certain que le Blok prendra le même chemin que le FPÖ en cas de participation gouvernementale.

    Il en faudra donc plus avant que l’establishment n’accueille le Vlaams Blok dans ses rangs. Tant que la bourgeoisie et ses laquais politiques auront la politique néo-libérale pour seule réponse à la crise et tant que les syndicats refuseront de mobiliser massivement les travailleurs, l’extrême droite se remettra toujours de défaites temporaires comme celle du FPÖ. La bourgeoisie sera placée tôt ou tard devant un dilemme: ou bien rompre le cordon sanitaire, ou bien abandonner la politique d’austérité. Si c’est ça le choix, alors les jours du cordon sanitaire sont comptés. Il y aura peut-être des coalitions locales avec le Blok après les élections communales de 2006. Il n’y a qu’une seule réponse sensée au Blok, c’est la création d’une véritable alternative de gauche qui joue résolument la carte de la lutte collective pour changer la société.

  • Ni les partis traditionnels ni les fascistes N’ONT DE SOLUTIONS!

    Chômage, pauvreté, listes d’attente, services publics

    LA DEFAITE électorale du MR a rendu politiquement impossible le maintien de la coalition violette. En sanctionnant le MR et en plébiscitant le PS, les travailleurs et leurs familles ont voulu voter contre la politique néo-libérale. Pourtant, la nouvelle coalition entre le PS, le CDH et Ecolo – l’Olivier – ne remettra pas en cause le "Contrat d’Avenir pour la Wallonie".

    Anja Deschoemacker et Thierry Pierret

    Le Contrat d’Avenir vise à "redresser la Wallonie" en faisant table rase des obstacles – syndicaux et environnementaux – aux profits des entreprises. Le PS et le CDH refusent de réclamer un refinancement de l’Etat fédéral pour répondre aux besoins criants de l’enseignement. Sous prétexte de ne pas déforcer leur position face aux revendications des partis flamands.

    Les mois qui viennent seront chauds sur le plan communautaire. Cette nouvelle poussée de fièvre n’aura pas d’autre but que de jeter un rideau de fumée sur un fait capital : à défaut de parler la même langue, les partis établis du pays parlent tous le même langage, celui de faire payer la crise à la population laborieuse. Dès le mois d’octobre, quelque 90.000 jeunes chômeurs seront convoqués à l’ONEm en vue de contrôler leur disponibilité. Plusieurs milliers d’entre eux seront suspendus les mois suivants. Ensuite, ce sera le tour de la tranche d’âge supérieure. Aucun parti ne s’y oppose. Si personne ne s’y oppose, les chômeurs seront un oiseau pour le chat. La perte de leurs allocations les forcera à accepter n’importe quel emploi, des emplois précaires, mal payés et /ou ultra-flexibles.

    La population laborieuse – y inclus ceux que le manque d’emplois force à vivre d’une allocation – ne pourra utiliser aucun des partis établis comme instrument pour défendre ses intérêts. Pour lutter contre la course à la flexibilité et le détricotage de toute protection des salariés contre l’arbitraire patronal. Pour lutter pour le maintien et même de la nécessaire extension de la sécurité sociale et des services publics. Depuis 1991, le MAS lie la lutte contre l’extrême droite à celle pour un programme social qui puisse éliminer le terreau du Vlaams Blok et du Front National. Les voix pour ces partis ne sont pas des voix pour le fascisme. Nombre d’entre elles sont des votes de protestation. Les sentiments racistes qui vivent dans une partie de la population laborieuse sont dus à la manipulation. On crée l’illusion – pas seulement l’extrême droite – qu’on peut s’en sortir en excluant les immigrés ou en larguant les Wallons. En réalité, ce serait encore pire.

    Si la population laborieuse veut en finir avec la politique de droite, elle devra lutter de façon unifiée. Cette lutte pourrait donner lieu à des initiatives susceptibles de mener à terme à la création d’un parti qui défende réellement les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le MAS a déjà pris langue avec les organisations de jeunes des syndicats et des dizaines d’autres organisations afin d’organiser ensemble une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi.

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