Tag: Vlaams Blok

  • Anvers: Les fascistes ridiculisés dans leur fief

    LA MANIFESTATION du NSV à Anvers (leur plus fort bastion) a été un couac sur tous les plans. Les semaines précédant la manif, leur campagne a été battue en brèche par la campagne antiNSV du MAS/LSP et de Blokbuster. L’appel au soutien de leaders du Blok tel que Filip Dewinter n’a pu leur sauver la mise. Avec 200 participants, le cortège maigrichon du NSV a été, y compris aux yeux des propres dirigeants du parti, un réel fiasco.

    Geert Cool

    Notre contremanifestation en revanche, avec 700 personnes, fut la plus grosse manif anti-fasciste à Anvers depuis des années. Nous étions presque 3 fois plus qu’à la dernière manif anti-NSV à Anvers il y a 3 ans! Nous avons donné par là une nouvelle impulsion au mouvement antifasciste.

    La politique asociale du gouvernement réveille le chat qui dort. Quel parti tire profit du fait que 16% de la population anversoise est (officiellement) sans emploi? Sûrement pas les partis traditionnels, qui veulent virer des chômeurs afin de truquer les chiffres.

    La politique de la bourgeoisie «diviser pour régner» qui dresse les Belges (ou les Flamands) contre les immigrés, les travailleurs contre les chômeurs, les chômeurs contre les allocataires du CPAS,… rend la tâche facile au Vlaams Blok pour présenter comme acceptable son programme raciste.

    Avec la manif anti-NSV nous voulions démontrer que le Blok n’a pas de solution pour résoudre les problèmes sociaux. Au contraire, il fonctionne dans la même logique que les partis traditionnels et défend une politique qui n’est pas dans l’intérêt des jeunes ni des travailleurs. Un des thèmes principaux de la manif du NSV était le danger de l’élargissement de l’Europe. A propos du chômage le Blok parle des «profiteurs wallons qui chôment sur le dos des Flamands». Avec un taux de chômage de 16% à Anvers, on n’est pourtant pas très loin des 18% en Wallonie… Les Anversois sont-ils alors aussi des profiteurs? Le Blok oserait difficilement l’affirmer.

    La manifestation s’est déroulée dans le calme. Nous avons traversé des quartiers populaires et avons clairement fait entendre nos voix. Ensuite nous avons organisé un meeting avec plus d’une centaine de participants sur la manière de combattre l’extrêmedroite et la nécessité d’une opposition de gauche. Nous avons appelé tous les participants à lutter à nos côtés! Cela ne sert à rien d’être radical pour être radical: il faut aussi faire quelque chose de cette radicalisation. Les idées les plus radicales sont celles qui sont susceptibles d’être adoptées par de larges couches, avec lesquelles nous pourrons construire une force réelle afin d’aboutir à un changement dans la société.

  • Une action de Résistance Internationale contre l’interdiction du foulard. Unité dans la lutte

    Une action de Résistance Internationale contre l’interdiction du foulard

    Résistance Internationale et le MAS/LSP ont organisé une série d’actions à Gand contre la proposition du ministre Dewael (VLD) d’interdire le foulard dans l’enseignement de la Communauté flamande. Nous avons ainsi avancé de façon très concrète notre programme anti-capitaliste et antiraciste. Contrairement aux Dewael, Destexhe, Lizin et Cie, nous voulons tirer la communauté musulmane de son isolement et la convaincre de lutter contre la politique antisociale du gouvernement. Nos deux actions au secrétariat du VLD et à l’Hôtel de Ville ont été couronnées de succès.

    Katrijn Zaman

    Le MAS/LSP et Résistance Internationale ont pris l’initiative de cette campagne parce qu’il est de notre devoir de lutter contre les mesures racistes et discriminatoires. Nous savons qu’elles ne sont que le prélude à des atteintes ultérieures aux droits et libertés de tous. Voilà pourquoi nous avons mené cette campagne devant plusieurs écoles à forte concentration d’élèves musulman(e)s. Les jeunes filles musulmanes ont réagi avec enthousiasme à notre appel à manifester devant le siège du VLD. Nous avons réussi à rassembler quelque cinquante jeunes, des «autochtones» comme des «allochtones». Les jeunes filles musulmanes, avec ou sans foulard, étaient ouvertes à la discussion. Elles voulaient discuter de notre tract et de nos points de vue. Nous avons su gagner leur respect en organisant cette action. Elles ne s’attendaient pas à cela de la part d’un groupe de jeunes «autochtones». Nous avons à nouveau ressenti ce respect lors de notre second appel à l’action devant l’Hôtel de Ville.

    Le groupe Vlaams Blok au conseil communal avait en effet soumis au vote une proposition d’interdiction du foulard. Mises en confiance par notre approche et convaincues par nos méthodes d’action, elles sont revenues pour cette seconde action. Elles avaient même battu le rappel de leurs parents et amis, de telle sorte que nous nous sommes retrouvé à 70. Elles allaient vers nous pour nous féliciter d’avoir lancé ce nouvel appel. Lorsque nous nous sommes mis à circuler avec les listes de parrainage pour les élections, elles ont signé sans hésitation.

    C’est très important de discuter avec ces jeunes filles musulmanes à partir de thèmes concrets qui les interpellent directement. De là, nous avons pu élargir la discussion à Malcolm X et sa lutte contre le racisme et l’injustice. On voyait poindre chez elles une réelle conscience politique et elles comprenaient d’où venait cette proposition de Dewael. Toute la question était de savoir comment la combattre le plus efficacement. Grâce à notre action, elles se sont rendu compte que ce n’était pas seulement à la communauté musulmane de réagir. Nous devons mener une lutte unifiée par des grèves, des manifestations et d’autres actions de protestation afin de créer un rapport de force.

    Il faut clarifier le petit jeu du gouvernement auprès de cette communauté et lui démontrer que toutes les communautés sont victimes de la politique de démolition sociale. Une partie de ces jeunes filles musulmanes voulaient collaborer à la construction de Résistance Internationale et poursuivre la discussion avec nous. Voilà comment on peut briser la glace et ouvrir la voie à une lutte unifiée. Ce sont de telles actions qui permettent aux idées socialistes de faire leur chemin au sein d’une communauté tenue à l’écart du reste de la société. Il s’agit maintenant de poursuivre sur notre lancée dans la lutte autour de ces thèmes. Cette campagne a été couronnée de succès et pourrait bien signifier un pas en avant dans la construction d’une alternative de gauche!

  • Elections européennes. Une occasion pour faire connaître nos idées et nous renforcer

    Le LSP/MAS doit récolter 10.000 signatures pour déposer des listes aux élections européennes du 13 juin prochain: 5.000 pour la liste francophone et 5.000 pour la liste néerlandophone. A la mi-mars nous avions aucompteur 4.956 signatures du côté francophone et 4.260 du côté néerlandophone. L’objectif de notre participation à la campagne politique électorale n’est pas électoraliste. Nous voulons avant tout faire connaître nos idées, discuter avec le maximum de gens, faire de nouveaux contacts. Nous nous sommes fixés comme objectif de mettre sur pied deux nouvelles sections en Wallonie et une au Limbourg.

    Eric Byl

    La campagne a démarré en trombe du côté francophone. Les sections de Schaerbeek, St-Gilles, Liège et Mons ont démarré en force en collectant des signatures de parrainage sur les bureaux de pointage des chômeurs. Il faut dire que la forte augmentation du chômage et les nouvelles mesures cyniques de Vandenbroucke contre les chômeurs nous facilitent la tâche. Notre journal est bien accueilli et certains se portent volontaires pour nous aider dans la campagne.

    Nous avons de nouvelles adhésions entre autres à Verviers, à Mons et à Tubize. Nous sommes en discussion avec d’autres camarades notamment à Huy et à Charleroi. Notre objectif de mettre sur pied deux nouvelles sections commence à prendre corps à Verviers et à Tubize, alors que nous ne sommes qu’au début de la campagne. La décision de mener campagne à Charleroi nous a amené des sympathisants. Nous allons de-voir peutêtre revoir nos objectifs en Wallonie en nous attelant dès maintenant à la mise sur pied d’une section à Charleroi.

    Le logement est un de nos axes importants de notre campagne. La hausse des loyers pèse lourd sur le budget de nombreuses familles. C’est une cause importante de l’extension de la pauvreté. Nous revendiquons plus de logements sociaux et la garantie de ne pas devoir consacrer plus de 20% de son budget pour le loyer. C’est une nécessité objective pour gagner la bataille contre la pauvreté. Ni les partis traditionnels, ni l’extrême-droite n’y sont disposés. Pour mettre en pratique cette revendication il faut oser s’opposer à la logique capitaliste du profit.

    Un autre enjeu est de vaincre le relatif désintérêt pour les élections, en particulier pour les élec-tions européennes. Bien que le campagne ait bien démarré en Flandre – et que nous ayons en-registré de nouvelles adhésions à Gand, Louvain, Anvers, Malines, Ostende et Turnhout et fait des contacts à Genk – on rencontre plus d’apolitisme que précédemment. Les réactions à la manifestation de Blokbuster contre le NSV à Anvers et les progrès que nous enregistrons dans le travail syndical indiquent un changement dans la situation.

    Avec 14 nouvelles adhésions et les dizaines de contacts avec qui nous discutons en ce moment, nous sommes en mesure d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés de gagner une centaine de nouveaux membres d’ici la fin juin. Il y a cinq ans, nous avions lancé (nous nous appelions encore à l’époque, Militant) l’appel pour une Alliance de gauche de tous ce qui se trouvait à gauche de la social-démocratie et des verts. Notre proposition a été poliment boycottée. Maintenant que nous avons plus de poids, nous espérons être mieux entendus.

    Participer à une campagne électorale coûte beaucoup d’argent. En 2003 les partis traditionnels ont dépensé chacun entre 850.000 et 985.000 euros. Il faut ajouter à ces montants les dépenses individuelles des candidats. La campagne d’Hugo Coveliers (VLD) a coûté à elle seule 75.000 euros! Le PTB a quant à lui dépensé 50.000 euros. Le MAS/LSP a dépensé de son côté 5.000 euros. Selon De Standaard le cartel SP.a/Spirit a dépensé le moins de tous les partis traditionnels par nombre de voix re-cueillie: 1,22 euro par voix. Pour le Vlaams Blok cela représente 1,27 euro par voix et 3,04 euros par voix pour le N-VA. Selon le même mode de calcul cela fait 3,12 euros par voix pour le PTB et 0,60 euro par voix pour le MAS/LSP.

    Pour cette campagne électorale nous avons déterminé un budget de 8.000 euros pour l’ensemble du pays. Mais nous n’avons pas encore ces 8.000 euros. Nous lançons un appel à tous nos militants, nos sympathisants, nos abonnés et nos lecteurs occasionnels de nous soutenir en versant un soutien au compte 001-22603393-78 avec la mention «Campagne élections».

  • La politique social-démocrate menace l’unité de la FGTB

    LES QUELQUES semaines qui nous séparent des élections risquent bien de n’être qu’un avantgoût des luttes qui vont prendre place lors de la rentrée et déjà il est évident que l’appareil syndical est divisé. De plus, le résultat des élections régionales aura une influence sur la combativité des syndicats.

    Vincent Devaux

    En Flandre, les quatre principaux partis (VLD, CD&V/N-VA, SP.a/Spirit, Vlaams Blok) sont au coude à coude, le CD&V/N-VA (aux thèses nationalistes et séparatistes évidentes) ayant toutefois une longueur d’avance. En Wallonie le PS prend incontestablement la tête, suivi du MR ; le CDH et Ecolo perdant encore quelques plumes. Cependant, beaucoup de choses peuvent encore se passer avant les élections comme le montre l’actualité, et les «négligences» de Daniel Ducarme et de Richard Fourneaux risquent bien de donner du grain à moudre à l’extrême-droite. Tout cela sans compter les déclarations enflammées entre le MR et le CDH et le chaos provoqué par le vote sur le port du voile au VLD. En Wallonie le PS continue sa percée en se donnant l’image d’un parti responsable, si l’on excepte Anne-Marie Lizin et ses prises de positions honteuses contre le port du voile dans les écoles. Dans tous les cas, la situation économique et les mesures qui vont être prises les prochains mois vont provoquer une pression à la base de la classe ouvrière au sein des syndicats.

    Les tensions sont déjà bien visibles entre l’aile flamande et l’aile wallonne de la FGTB. Des permanents syndicaux wallons se plaignent, depuis que Mia de Vits est à la présidence du syndicat, de ne plus avoir de marge de maoeuvres pour s’opposer aux mesures que prennent le SP.a et le PS au sein du gouvernement. La rumeur persistante mais non confirmée selon laquelle Mia de Vits se porterait candidate sur la liste SP.a pour les Européennes est une indication des divisions au sein de l’appareil. Si son départ peut effectivement diminuer temporairement les frictions, cellesci sont beaucoup plus profondes et dépendantes de la situation socio-économique. Les contradictions vont resurgir quand les luttes émergeront et il ne fait aucun doute que le gouvernement va devoir prendre des mesures pour s’aligner sur ses voisins afin de maintenir son économie à flot, c’estàdire en faisant des cadeaux à la bourgeoisie la récente réduction de la taxe sur les gros consommateurs d’électricité en est un bon exemple et en s’attaquant aux acquis de la classe ouvrière. Nous ne nous retrouverons plus comme dans le passé avec des bourgeois toutpuissants s’appuyant, pour gouverner, sur le syndicat chrétien, comme c’était le cas à l’époque avec le PSC/ CVP. L’interrégionale flamande de la FGTB est liée au parti de Steve Stevaert, connoté d’un certain «Blairisme» et est soucieux de ne pas mettre des bâtons dans les roues de son partenaire. On ne doit donc pas s’attendre à ce qu’elle ouvre les hostilités. La CSC en Flandre, par contre, aura les mains libres pour s’opposer aux attaques qui ne vont pas manquer d’avoir lieu en automne.

    Les mesures prisent par Vandenbroucke contre les chômeurs ont fait l’objet de longues critiques de la part de l’interrégionale wallonne de la FGTB et cela afin dans un premier temps de faire pression sur le PS. Les actions contre les mesures Vandenbroucke ont déjà eu lieu en Wallonie et à Bruxelles par la FGTB de Charleroi et de Liège/Huy/Waremme et des actions sont prévues prochainement (voir article en page 1). Une pareille réaction ne s’est pas vue du côté flamand. De même on peut noter une plus grande combativité du syndicat chrétien. Déjà maintenant la LBC (Centrale CSC pour les employés du côté néerlandophone) a annoncé plusieurs manifestations dans le secteur non marchand avant les élections. L’échec des négociations entre le front commun syndical des enseignants (CGSP, CSC) et Christian Dupont le ministre (PS) de la Fonction publique relatives aux négociations salariales des enseignants jusqu’en 2010 pourrait également mener à des grèves dans ce secteur en mars. Tout cela va amener de nouvelles discussions dans les instances de la FGTB et cristalliser les différends.

    Des voix dans la FGTB wallonne marquent clairement leur raslebol du suivisme de Mia De Vits vis-à-vis de Frank Vandenbroucke. Dans quel sens cela va évoluer reste difficile à dire, mais il n’est pas impossible qu’une lutte asymétrique se développe de chaque côté de la frontière linguistique. Il ne faut pas oublier la situation économique en Wallonie, où le niveau de vie est plus modeste et le taux de chômage très important, mais où également la classe ouvrière est plus ancrée dans les traditions, ce qui mène à des conditions de lutte plus acharnées qu’en Flandre. Par ces luttes, même si ce n’est pas l’option la plus probable, il n’est pas impossible de voir une scission de la FGTB. Nous sommes bien entendus opposés à une telle scission sur base communautaire. Mais il faut bien voir qua la fraction SP.a menée par Mia De Vits aurait une responsabilité écrasante dans une telle dérive.

  • NSV: Les étudiants du Vlaams Blok sont des racistes violents

    UN MEMBRE DU NSV écrivait récemment un forum de discussion à l’unif de Gand à propos d’une manifestation précédente du NSV à Anvers: «Un gugusse de gauche n’avait rien trouvé de mieux que de mettre du reggae et d’ouvrir la fenêtre. Et hop, voilà qu’un pétardpirate atterrit à l’intérieur. Boum, la musique nègre s’arrête net, les volets se ferment et la lumière s’éteint…»

    Geert Cool

    Ou encore à propos d’une action du NSV à Gand: «Je me souviens encore d’une greluche de gauche avec un djembé dans les bras qui s’est mise à insulter 2 militants du NSV dans la Van Hulthemstraat à Gand. 2 minutes plus tard, on jouait au football avec un djembé dans la Van Hulthemstraat». Voilà comment on forme les futurs cadres du Vlaams Blok: racisme primaire, violence contre les adversaires,…

    Il ne s’agit pas de faits isolés. Lors de la mobilisation pour la manif anti-NSV de 1998 à Gand, nous avions déjà rendu public un document interne du NSV d’un racisme primaire qui évoquait «la boîte crânienne des Nègres» qui serait «plus petite» que celle des Blancs… Ils se sont empressés d’en nier l’existence. Cette controverse a en tout cas fait en sorte que, pour la première fois, plusieurs bonzes du Vlaams Blok ont préféré éviter cette annéelà d’apparaître publiquement à la manif du NSV.

    Non pas qu’il n’y aurait plus de liens entre le Vlaams Blok et le NSV. Encore en février, la section anversoise du NSV organisait un meeting du Blok dans les locaux de l’unif d’Anvers. Des figures connues du parti étaient présentes dans le cortège du NSV en 2003 à Louvain. La liste des membres d’honneur du NSV de Gand de septembre 2002 comprend, entre autres, le dirigeant local Francis Van den Eynde. Lors des activités du NSV, le service d’ordre est dirigé par Luc Vermeulen, un vétéran du VMO.

    Le NSV sert de vivier pour les futurs cadres du Blok. Par exemple, le groupe autour de Dewinter est issu du NSV, tout comme bon nombre d’autres parlementaires du Blok. Le président du NSV gantois, Dieter Van Parijs, qui porte la responsabilité du document cité cidessus, travaille pour le Vlaams Blok dont il préside d’ailleurs la section locale d’Oostkamp-Beernem.

    Les étudiants du Vlaams Blok ont plus de latitude pour se livrer à des propos racistes et à des actes de violence. Le NSV n’a en effet pas une large base électorale à préserver. S’ils vont sans aucun doute attirer de plus en plus de carriéristes dans leurs rangs, le NSV n’en reste pas moins un outil important entre les mains de la direction du Blok pour la formation d’un noyau de cadres fascistes.

    Manifestation anti-NSV

    le 11 mars 2004

    19u > Gare de Berchem Antwerpen

  • Turnhout: une maison de jeunes attaquée

    Les semaines passées ont été émaillées d’incidents à Turnhout avec une bande de jeunes d’extrême-droite. Les skinheads s’en sont d’abord violemment pris à des membres du MAS/LSP qui sortaient de la maison de jeunes Wollewei. L’un d’entre eux a reçu un coup de pied. Il y a eu l’année passée à Turnhout une réunion d’un noyau local de Blood & Honour, un groupement néonazi qui ne répugne pas à la violence. Cette réunion s’est tenue dans un café étroitement lié au Vlaams Blok.

    Lors d’une journée avec des activités autour de musique rap au Wollewei, environ 25 skinheads sont arrivés en soirée, ont fait le salut hitlérien et ont commencé une bagarre. Ils sortaient d’un meeting au "De Schalmei", un café lié au Vlaams Blok.

    Nous appelons tous les antifascistes de Turnhout et des environs à faire campagne ensemble contre cette violence fasciste. Si nous nous organisons, nous pouvons mettre fin aux agissements de ce groupe de néonazis avant qu’ils ne parviennent à nous réduire au silence ou à faire fermer le Wollewei sous la pression d’une violence récurrente. N’hésitez pas à nous contacter!

  • Racisme: Tout ce qui nous divise, nous affaiblit

    MALCOLM X affirmait: "Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme". Il voulait ainsi dire que le capitalisme utilise le racisme pour maintenir sa domination. Le racisme n’a pas été inventé par le Vlaams Blok; il existe depuis la naissance du colonialisme et du capitalisme. Pour le capitalisme, seuls comptent les profits accumulés par une infime minorité. La bourgeoisie se sert de tous les moyens d’oppression pour affermir sa position et de continuer à exploiter les travailleurs. Le racisme est un de ces outils d’oppression.

    Nikei De Pooter

    Avant la Seconde Guerre Mondiale les manuels scolaires expliquaient que les noirs d’Afrique étaient moins intelligents que les Européens. Les classes dominantes avaient alors besoin de thèses pour justifier leur domination militaire directe du continent africain. Les premiers camps de concentration n’ont pas été construits par Hitler en Allemagne, mais en Afrique du Sud par l’Angleterre coloniale.

    Aujourd’hui le discours de la bourgeoisie a changé. Ses parlementaires n’ont plus recours au langage ouvertement raciste, mais ils utiliseront le racisme de façon plus subtile pour diviser tous ceux qui tentent de résister à la politique antisociale.

    Le capitalisme est un système fondé sur l’exploitation. Tant sur l’exploitation des travailleurs d’Europe et d’Amérique du Nord que sur celle des travailleurs du monde néo-colonial. Dans les pays néo-coloniaux nombreux sont ceux qui fuient la misère, les dictatures et les guerres. En Europe occidentale, la peur envers les candidats réfugiés s’amplifie d’autant plus que les travailleurs ayant perdu leur emploi et les allocataires sociaux ont de plus en plus de peine à joindre les deux bouts. C’est en partie dû au chômage, mais aussi aux lois restreignant le droit d’asile qui contraignent les candidats réfugiés à vivre sans papiers et à devoir accepter, par exemple, de payer un loyer exorbitant pour une chambre insalubre.

    Etre sans papiers c’est aussi devoir accepter, pour survivre, un travail clandestin sous-payé, sans avoir la moindre possibilité de faire valoir ses droits face au patron. Une telle situa-tionexerce une pression sur l’ensemble des salaires. Les couches les plus vulnérables de la population belge, les moins qualifiés, les exclus considè-rent les réfugiés comme des concurrents. Les slogans démagogiques sur «Les Immigrés qui prennent le pain des Belges» incitent les victimes de la crise à se battre contre ceux et celles qui sont encore plus bas et vivent dans des conditions pires.

    Les entreprises qui licencient massivement ici font aussi des profits exorbitants Afrique ou en Asie. C’est pourquoi nous avançons la revendication: Il faut s’en prendre aux multinationales et non à leurs victimes !

    Le racisme est un des piliers de la tactique «diviser pour régner». La bourgeoisie fera de même pour opposer les travailleurs ayant un emploi à ceux qui ont perdu le leur ("Les chômeurs sont des profiteurs"). Pour opposer les employés aux ouvriers, les hétérosexuels aux homosexuels, les hommes aux femmes, les Wallons aux Flamands, etc.

    La bourgeoisie utilise un parti comme le Vlaams Blok pour répandredes préjugés racistes. La seule réponse possible à cette stratégie de division et de haine est de lutter tous ensemble pour améliorer les conditions de vie et de travail de chacun.

    On convaincra peu de monde avec des arguments moralisateurs. On ne convaincra la masse des travailleurs de la nuisance des préjugés racistes qu’à partir d’une lutte concrète avec des intérêts communs à tous travailleurs, quelle que soit leur origine. L’opposition fondamentale de notre société n’est pas celle entre Flamands, Wallons, Belges ou Immigrés, mais bien celle entre le monde du travail et le monde patronal.

    Le Vlaams Blok et d’autres organisations néo-fascistes en Europe se basent sur la résis-tance passive de la part de la population. Dans chaque lutte qui se développe, à chaque piquet de grève, la nécessité de l’unité des travailleurs devient concrète. Une fois que la résistance se transforme en action, l’impact des idées d’extrême-droite recule.

    On a constaté cela en France après une lutte de masse contre le plan Juppé en 1995: le Front national a perdu du terrain et a fini par éclater en deux (Le Pen d’un côté, Megret de l’autre). Le gouvernement de la Gauche plurielle (PS + PC + Verts) porté au pouvoir, après la déroute électorale de la droite, a cependant mené une politique de droite, privatisant trois fois plus que le gouvernement Juppé. Cette politique antisociale du gouvernement de Gauche plurielle a de nouveau renforcé l’extrême-droite. Tout cela a permis au FN de regrouper ses forces et de faire un score électoral supérieur à celui de Jospin aux élections présidentielles de 2002.

    On voit donc que pour combattre l’extrême-droite et le racisme, il ne suffit pas seu-lement de lutter contre la politique antisociale. Il faut aussi construire une alternative politique de gauche crédible qui soit capable de faire barrage à la politique néo-libérale et au capitalisme. Si la classe ouvrière ne réussit pas à prendre en mains la direction d’un tel mouvement, et si elle ne pose pas d’alternative conséquente de gauche, toutes sortes de réflexes nationalistes et racistes écloront inévitablement.

    Dernier exemple: en Irak où les divisions selon les ethnies et les religions font rage. Les Kurdes contre les Turkmènes, les Chiites contre les Sunnites et ainsi de suite. Cette division conduira à une régression future du pays et une détérioration des conditions de vie de la majorité de la population irakienne. Si aucune alternative socialiste ne se présente, une alternative capable de combattre la pauvreté et l’exploitation, les divisions feront des ravages dans la population qui se bousculera pour ramasser les miettes laissées par la bourgeoisie.

    Plus que jamais il faut construire un parti mondial, socialiste et combatif!

  • Prendre le mal à la racine

    Qui est Johan Weyts?

    Johan Weyts, la nouvelle recrue du Vlaams Blok, avait déjà fait parler de lui avant la controverse autour de son adhésion au comité des carriéristes ratés mis sur pied par Dewinter. En effet, il s’était déjà fait remarquer auparavant par ses opinions très à droite. Ainsi, il a sorti tout un plaidoyer en faveur de la suppression des Conventions collectives de travail et donc de la concertation sociale sur les conditions de travail.

    L’année passée, dans les colonnes du «Brugsch Handelsblad», il se plaignait qu’on ne tînt pas compte des électeurs du Vlaams Blok tout en niant qu’il pût y avoir des parallèles entre le Vlaams Blok et le fascisme…

    La motivation principale de son passage au Vlaams Blok est sans doute l’absence de place éligible pour lui sur les listes du CD&V pour les prochaines élections.

    Comment va-t-on réagir au sein du Vlaams Blok ?

    Tout le monde au Vlaams Blok n’approuve pas l’orientation actuelle de la direction du parti. Le vice-président Roeland Raes s’est ainsi fait remarquer par sa critique acerbe des positions atlantistes d’Alexandra Colen et, à travers elle, de Filip Dewinter, qui a affirmé maintes fois que son parti était favorable aux Etats-Unis. Raes juge ces propos tels qu’ils ont été rapportés dans ce qu’il appelle des «périodiques de "notre" courant» (il s’agissait d’une publication de la section bruxelloise du Vlaams Blok) «étonnants, si pas pire encore». L’actuelle opération de débauchage des mécontents d’autres partis et l’opportunisme qui va de pair suscitera de plus en plus de mécontentement auprès d’une partie de la vieille garde idéologique du parti.

    Les dernières semaines ont porté un coup décisif au cordon sanitaire. D’abord le vote sur les nouvelles circonscriptions électorales provinciales au parlement flamand a été acquis avec les voix du Vlaams Blok et, si l’on en croit le CD&V, cela s’est fait après des accords conclus entre le SP.a, le VLD et le VB. Peu de temps après, le Blok mettait sur pied un comité contre le droit de vote des immigrés qui a reçu le soutien d’un parlementaire CD&V et d’un parlementaire VLD.

    Geert Cool

    Depuis le fameux Dimanche Noir du 24 novembre 1991, où le Vlaams Blok a réalisé sa première percée électorale au plan national, les partis tradi-tionnels s’étaient mis d’accord pour ne conclure aucune alliance ou aucun accord poli-tique avec le Vlaams Blok. Cette tactique a été baptisée "cordon sanitaire".

    Le MAS-LSP n’a jamais nourri d’illusions dans le cordon sanitaire ni sur les procès judiciaires pour empêcher la croissance électorale du Vlaams Blok. De telles tactiques visent les conséquences et non les causes du succès dont jouit ce parti auprès d’une frange croissante de l’électorat. Le cordon ne tient pas compte des frustrations à la base de ces succès électoraux. C’est pourquoi nous avons toujours affirmé que le cordon sanitaire n’était pas un instrument utile au combat contre le Vlaams Blok. En re-vanche, nous avons annoncé que nous protesterions si ce cordon était rompu, car nous croyons en effet qu’une participation au pouvoir du Vlaams Blok comporte des risques considérables.

    Jusqu’ici le cordon s’était maintenu bon an mal an. C’est-à-dire jusqu’au vote sur les circonscriptions électorales provinciales. Le gouvernement Verhofstadt était confronté au fait que les Verts et le CD&V avaient refusé de voter pour. Pour obtenir les deux tiers des voix requises, le soutien du Blok était nécessaire et le gouvernement a fini par l’obtenir. Que tout cela ne posât pas de problème au gouvernement n’a pas de quoi étonner. Auparavant, plusieurs libéraux fla-mands (comme Jeannine Leduc ou Danny Smagghe) s’étaient fait remarquer par leurs propos racistes ou par leurs propositions à forts relents racistes comme celle sur l’interdiction du foulard à l’école.

    On perçoit mieux à présent le prix que le gouvernement va devoir payer: il est désormais clair aux yeux de tous que la bonne vieille stratégie électorale et la répartition des postes priment sur tous les principes. En outre, cela crée un précédent pour des collaborations ultérieures. Le Vlaams Blok a tout de suite annoncé la mise sur pied d’un Comité contre le droit de vote des immigrés avec Ward Beysen, mais également avec un parlementaire CD&V, Johan Weyts, qui a pour cela été exclu de son parti.

    Le remueménage au sein et autour du comité du Vlaams Blok est frappant. Il s’agit d’appâter avec toutes sortes de promesses des carriéristes de tout poil qui n’ont pas obtenu une place satisfaisante sur les listes pour les prochaines élections régionales. Tout cela démontre que le Vlaams Blok n’a d’yeux lui aussi que pour la lutte des places. Il peut se le permettre car son électorat est particulièrement passif et ne participe pas activement à la vie du parti.

    Nous protestons contre la rupture du cordon sanitaire. Nous protestons également contre l’introduction d’un seuil électoral qui empêchera les petits partis d’être représentés. Il ne faut pas y voir autre chose que des moyens pour empêcher la création d’une véritable opposition. Néanmoins la façon dont le Vlaams Blok s’est conduit dans la discussion sur la réforme électorale montre une fois de plus qu’il faut construire une opposition consistante qui se base sur les travailleurs et les jeunes au lieu d’entrer dans les jeux politiciens du gouvernement violet. Seule une telle opposition, enracinée dans les mouvements de lutte contre la politique antisociale, pourra stopper la montée du Vlaams Blok.

  • Pourquoi le MAS-LSP se présente aux élections du 13 juin

    Pourquoi le MAS-LSP se présente aux élections du 13 juin

    LES LICENCIEMENTS chez Ford Genk, Sobelair, Cockerill,… et dans une série d’entreprises de moindre importance: tous ces chiffres signifient autant de drames sociaux. Les familles qui ne peuvent plus rembourser leurs crédits hypothécaires, les factures qui s’accumulent, les projets de vacances qui tombent à l’eau,…

    Peter Delsing

    L’incertitude d’un système en crise pèse de plus en plus lourd sur une frange croissante de la population laborieuse. Les jeunes réalisent qu’on les jette dans une épouvantable société de compétition qui n’aura rien de commun avec «l’âge d’or» des années 50 et 60 qu’ont connues leurs aînés.

    Comment les travailleurs et les jeunes peuvent-ils résister à un capitalisme caractérisé par un chômage de masse, aux attaques contre les acquis sociaux et aux guerres comme celle de Bush en Irak? Les partis ne sont-ils pas corrompus par définition? Quel sens cela a-t-il de voter si les grands partis mènent tous la même politique de démolition sociale?

    Un vrai parti, pas une machine électorale

    Le MAS-LSP n’est pas un parti comme les autres. Nos membres n’ont rien de commun avec ces carriéristes qui monnayent leur loyauté contre un poste grassement rémunéré. Nos membres luttent sur leur lieu de travail, dans leur école, leur université ou leur quartier aux côtés des autres travailleurs et des autres jeunes. Nous ne voulons pas d’avantages pour nous-mêmes, mais lutter pour les intérêts de toute la classe des travailleurs. Les chômeurs exclus par la crise capitaliste en font pleinement partie.

    A Gand, nous avons organisé la campagne «Stop à la démolition» contre l’expropriation de dizaines d’habitants du quartier Brugse Poort au nom d’un projet environnemental de prestige. A Bruxelles, les Etudiants de Gauche Actifs se sont fort impliqués dans les actions de solidarité avec les réfugiés iraniens à l’ULB. Ils y ont mis en avant un programme qui faisait le lien avec les attaques contre les emplois et la sécurité sociale des travailleurs belges. Le capitalisme mène à des catastrophes sociales au niveau mondial, nous devons également le combattre au niveau mondial. C’est pourquoi le MAS-LSP fait partie du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO), une organisation socialiste internationale avec des sections dans plus de 30 pays.

    Lors des actions contre les licenciements à Ford Genk, nous avons fait des propositions concrètes pour gagner la lutte: des grèves de solidarité dans le secteur, une manifestation nationale pour l’emploi, la réduction du temps de travail avec embauche compensatoire sans perte de salaire, la nationalisation des entreprises qui menacent de licencier. Ce sont nos besoins qui comptent, pas les profits des grandes entreprises. Lors de la manifestation des travailleurs de Cockerill il y a quelques mois, notre revendication d’une nationalisation de l’entreprise sous le contrôle des travailleurs était bien accueillie.

    Les jeunes nous connaissent par les campagnes Blokbuster et Résistance Internationale. Blokbuster ne se contente pas de s’en prendre au Vlaams Blok. Nous avons argumenté que tout ce qui divisait les travailleurs et les jeunes les affaiblissait face aux patrons et au gouvernement.

    Une opposition active dans les syndicats et dans les quartiers est nécessaire, et non pas les paroles hypocrites de l’extrème-droite?

    Les dernières années ont vu le MAS-LSP participer à des tentatives de construire une gauche combative dans les syndicats, avec le Mouvement pour le Renouveau syndical (MRS) autour de Roberto D’Orazio et le Mouvement pour la Démocratie syndicale (MPDS). Le 19 octobre 2001, nous avons, avec notre campagne Résistance Internationale, fait descendre dans la rue 2500 lycéens et étudiants contre le sommet européen de Gand.

    Les élus de notre courant, comme Joe Higgins (député du CIO au parlement irlandais), ne reçoivent que le salaire moyen d’un travailleur et donnent le reste au parti, à des campagnes dans les quartiers, etc. Joe Higgins est connu en Irlande comme «le politicien qui n’est pas à vendre». Nous voulons que les élus soient révocables à tout moment au cas où ils ne respecteraient pas leurs promesses. Cela vaut pour notre parti également. Le MAS-LSP n’est pas une machine électorale, mais un groupe de travailleurs et de jeunes qui, tous ensemble, discutent un programme, le testent dans la pratique et l’affinent si nécessaire. Nous voulons construire un mouvement de masse pour mener la lutte pour une société socialiste où la production sera planifiée et gérée collectivement par des conseils démocratiquement élus dans les entreprises et les quartiers.

    Le MAS-LSP et les élections

    Les mois de février et de mars verront nos membres battre le pavé pour s’efforcer de récolter le nombre de signatures requis pour pouvoir participer aux élections du 13 juin. Nous voulons présenter des listes pour les élections européennes dans les collèges flamand et francophone. Nous ne sommes pas sûrs d’y arriver du côté francophone. En Flandre orientale, nous présenterons une liste pour les élections régionales. Le but premier de cette campagne n’est pas de récolter beaucoup de voix; notre parti n’est pas encore assez connu pour cela. La lutte de classes en Belgique – la lutte des travailleurs et des jeunes – n’est pas encore assez développée pour que les marxistes puissent faire une percée aux élections.

    Tout comme lors des élections du 18 mai 2003, cette campagne est pour nous une campagne de renforcement: nous voulons convaincre de nouvelles personnes d’adhérer, mettre sur pied de nouvelles sections, récolter de l’argent pour la construction de notre parti, nous faire connaître plus largement,…

    Un nouveau parti des travailleurs

    Vu la transformation progressive, bien qu’à des rythmes différents, du SP.A et du PS en partis bourgeois, le MAS-LSP appelle depuis 1995 à la formation d’un «nouveau parti large des travailleurs», un instrument capable de rassembler des dizaines de milliers de jeunes et de travailleurs pour faire reculer les privatisations, les attaques contre les conditions de travail, la sécurité sociale, l’enseignement,… Nous ne nous considérons pas nous-mêmes comme ce nouveau parti des travailleurs. Il surgira de luttes politiques et sociales importantes. Cette lutte mènera à la conclusion que nous avons besoin de notre propre instrument politique. Le MAS-LSP y interviendrait comme une tendance socialiste révolutionnaire avec son propre programme. Avec le CIO, nous voulons construire à terme un parti révolutionnaire de masse au niveau mondial.

    A la fin des années 90, le MAS-LSP a mené campagne pour des alliances de gauche. Une telle initiative aurait pu, en attendant la création d’un nouveau parti des travailleurs, combler partiellement le vide à gauche (à la gauche du PS et d’Ecolo). Notre initiative n’a cependant reçu que peu de répondant: une liste unitaire Leef à Gand et des listes ouvertes du PC à Bruxelles, à Liège et dans le Hainaut.

    En tant que seule organisation non stalinienne de la gauche radicale à se présenter aux élections du 18 mai, nous avions présenté un programme clairement socialiste. Nous voulons relever le même défi d’ici le 13 juin 2004. Dans le cadre des violentes secousses que la crise capitaliste va provoquer – à commencer par une vague de mesures d’austérité après le 13 juin – nous voulons nous faire connaître le plus largement possible avec un programme clairement socialiste pour gagner à notre alternative de gauche les travailleurs et les jeunes les plus combatifs. Rejoignez-nous!

  • Interdiction du foulard: Diviser pour régner

    DEPUIS QUE le gouvernement français a déposé un projet de loi pour interdire les «symboles religieux ostensibles» à l’école, la discussion a éclaté aussi en Belgique. D’abord en Wallonie où deux parlementaires, Destexhe (MR) et Lizin (PS), ont fait des propositions allant dans le même sens, puis en Flandre où Dewael veut faire oublier la défaite que le VLD a subie dans le débat sur le droit de vote et montrer que le VLD «ose». Pas besoin de beaucoup de courage pourtant pour désigner un groupe déjà discriminé comme bouc émissaire pour les prétendus problèmes de vie en commun. Le but de cette manoeuvre, c’est de diviser les travailleurs dans la perspective des assainissements draconiens qui sont prévus pour les prochains mois.

    Anja Deschoemacker

    Le débat est faussé par un certain nombre d’arguments tirés par les cheveux. Ainsi, la séparation de l’Etat et l’Eglise. Une institution doit être neutre du point de vue religieux, ne peut donc pas imposer l’une ou l’autre religion, mais ni le personnel de l’institution, ni les gens qui utilisent ses services ne doivent être obligés de cacher leurs opinions religieuses. Leur droit à porter le voile, s’ils le souhaitent, relève totalement de la liberté de religion individuelle. Sans oublier en plus que la Belgique ne connaît pas une séparation stricte entre l’Etat et l’Eglise et que la majorité des écoles appartiennent au réseau catholique!

    Comment le racisme se déguise en féminisme

    Les défenseurs de l’interdiction abusent de manière hypocrite de l’idée de l’émancipation des femmes afin de stigmatiser un autre groupe opprimé. Dans les pays occidentaux il existe une égalité légale entre hommes et femmes. Dewael et les autres essaient de nous faire croire qu’il s’agit aussi d’une égalité réelle. Mais une femme peut bien être considérée par la loi comme égale à l’homme, si elle ne gagne pas assez elle-même pour assurer sa vie et celle de ses éventuels enfants, elle reste dépendante de celui qui gagne le revenu, qui est le plus souvent un homme. L’égalité légale n’a pas mené à un salaire égal, à des conditions de travail et à des chances de trouver un emploi égale, à la disparition de la violence intrafamiliale,…

    Les immigrés, et parmi eux les femmes, subissent des discriminations sur le plan de l’enseignement, du logement et du marché du travail. Une fille musulmane, à qui les parents imposent le foulard, ne fera pas un pas en avant avec l’interdiction de celui-ci. Le foulard est unilatéralement présenté comme un élément de soumission de la femme. Pourtant aujourd’hui de nombreuses femmes le présentent comme un élément de défense de leur identité personnelle ou comme un élément de protestation contre une société raciste. Et qu’est-ce que Dewael a à offrir aux filles musulmanes qui se révoltent contre leur père, leurs frères ou leur mari? Une protection? Un emploi ou une allocation qui leur permettent de vivre? Une habitation sociale si elles ne peuvent plus rester à la maison? Non, même pas un accueil de première ligne, comme par exemple un refuge où elles pourraient rester quelque temps si nécessaire. Il y a plus de places d’accueil pour les chiens errants que pour les femmes qui sont victimes de violence. L’émancipation des femmes doit être tangible, sinon ce n’est que des paroles vides de sens.

    L’oppression fait le jeu des courants réactionnaires

    On parle aussi beaucoup du danger qui proviendrait d’une radicalisation de l’Islam. L’Islam est présenté comme dangereux pour «nos valeurs démocratiques». S’il y a une radicalisation, ce n’est pas parce qu’il y a des forces réactionnaires qui font de la propagande – elles le font déjà depuis longtemps – mais parce qu’il y a un bouillon de culture favorable pour cette radicalisation. Etant donné le rôle impérialiste de l’Occident dans le monde musulman, il n’y a rien de surprenant à ce qu’il y ait des sentiments anti-occidentaux. Ces sentiments pouvaient dans le temps trouver un cadre progressiste dans les idées du socialisme. Mais, depuis la chute du stalinisme, c’est vers un islam politique plus radical qu’ils se tournent à la recherche d’une réponse à des situations économiques catastrophiques.

    En Belgique, les immigrés sont de plus en plus attaqués, sous la pression du Vlaams Blok apparemment suivi de toute la caste politique. La discrimination est claire quel que soit le terrain: un chômage plus grand, un accès moindre à l’enseignement, une concentration dans des secteurs mal payés et/ou lourds,… Demander à des femmes immigrées de ne voir leur discrimination qu’en tant que femmes et non qu’en tant que travailleurs d’origine étrangère est absurde. Ce sont justement des mesures comme l’interdiction du foulard qui vont pousser les immigrées à se replier toujours plus sur leur propre communauté, dans lesquelles des courants de l’islam politique sont souvent les seuls leaders d’opinion.

    Un point de vue socialiste

    Les marxistes partent du point de vue que la religion est l’opium du peuple. Les classes dirigeantes utilisent toujours les religions pour développer le fatalisme dans les classes opprimées, afin de leur faire accepter l’inégalité sociale. Mais, de même qu’on ne peut pas contraindre des toxicomanes à se désintoxiquer, on ne peut pas lutter efficacement contre la religion par la répression, comme le montre clairement l’histoire des systèmes staliniens.

    Nous voyons la religion comme un choix personnel. Pour nous, l’Etat a le devoir d’assurer à la population un enseignement qui lui permette d’accéder aux connaissances et à la compréhension scientifiques les plus avancées. Mais l’Etat ne peut néanmoins pas obliger les gens à abandonner leurs croyances religieuses; le résultat d’une telle contrainte serait totalement contre-productif.

    Le plus important pour nous est la création des liens de solidarité entre les travailleurs de toute nationalité, de toute religion, de toute ethnie,… Nous ne voulons pas que les travailleurs d’origine étrangère se conforment aux idées de Dewael et des autres, mais nous voulons que les immigrés soient intégrés dans la classe ouvrière. Pour cela, la lutte pour l’égalité des droits et contre la discrimination est indispensable. La libération de la femme musulmane – comme celle de la femme belge – se fera dans la lutte pour des revendications comme un emploi et une habitation accessible à tous, des droits individuels à la sécurité sociale, un enseignement gratuit de qualité pour tout le monde.

    Tant que la classe ouvrière organisée se laissera diviser par le racisme, le sexisme, le nationalisme,… elle ne pourra avancer dans sa lutte pour construire des organisations qui puissent l’amener à la victoire.

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