Tag: Solidarité internationale

  • Rassemblement pour la libération de Daniel RUIZ et contre la répression du gouvernement argentin !

    Daniel Ruiz, dirigeant du syndicat des pétroliers, dirigeant politique du PSTU et membre du Réseau syndical international, a été arrêté le 12 septembre, en revenant d’une mobilisation en faveur des travailleurs du chantier naval Río Santiago. Deux jours plus tard, le juge Sergio Torres a rejeté la demande de libération demandée par ses avocats et Daniel Ruiz a été transféré à la prison de Marcos Paz.

    Son arrestation est liée à sa participation à la marche massive du 18 décembre contre la réforme des retraites. Cette Cour suit une hypothèse du Bureau du Procureur, selon laquelle Daniel aurait pu être impliqué dans des événements plus graves, entravant le fonctionnement normal du Congrès.

    Il s’agit d’une détention arbitraire, fondée sur des hypothèses, contraire au droit de manifester, et qui convertit le fait de manifester en crime.

    Le rejet de sa demande de libération invoque des raisons avec un manque similaire de justification, telles que le fait que sa liberté pourrait entraver la recherche de Sebastián Romero, étant donné que les deux appartiennent au même parti politique. Cette conjecture confère à la détention de Daniel le caractère de persécution politique, tout comme la persécution dont est victime Sebastián, pour les mêmes événements du 18 décembre.

    Nous considérons l’arrestation de Daniel Ruiz comme une grave violation des droits démocratiques fondamentaux, tels que le fait de pouvoir défendre des idées contraires à celles du gouvernement et de ne pas être persécuté pour cela, de pouvoir manifester, se réunir syndicalement et politiquement ; cette arrestation est contraire à la présomption d’innocence face à une accusation et jusqu’à preuve de culpabilité.

    Nous demandons la libération immédiate de Daniel Ruiz, tout comme nous demandons celle de toutes les personnes détenues pour s’être engagées dans la lutte, et la cessation de la persécution de combattants comme Sebastián Romero.

    Rassemblement devant l’ambassade d’Argentine
    Mardi 30 octobre – 18h00
    avenue Louise, 225 – 1050 Bruxelles
    (Tram/bus: arrêt Bailli)

    Il y a déjà des organisations syndicales et politiques ainsi que des personnalités de 13 pays qui ont déjà pris position pour la libération du camarade. Chez nous : l’assemblée des délégué de la CGSP-ALR Bruxelles, des travailleurs de l’usine Vache Bleue à Nivelles, la délégation du SETCa du Centre d’Action Laïque (C.A.L), la délégation de MolenbeekSaint-Jean de la CGSP-ALR Bruxelles, des travailleurs du nettoyage d’ISS à l’ULB.

    • CGSP-ALR Bruxelles
    • Ligue Communiste des Travailleurs (LCT)
    • Parti Socialiste de Lutte (PSL/LSP)
  • Bruxelles. Justice for Zak, long live Zackie oh!

    Suite aux grosses manifestations qui ont eu lieu à Athènes et le mouvement de solidarité qui est en train de se créer en Europe à la mémoire de Zak Kostopoulos, venez dimanche à la Bourse de Bruxelles pour dénoncer la violence homophobe et le sous-financement chronique qui amène à l’augmentation de la discrimination et des tensions sociales.

    Le texte ci-dessous est tiré de l’appel lancé sur Facebook.

    Suite aux grosses manifestations qui ont eu lieu à Athènes et le mouvement de solidarité qui est en train de se créer en Europe à la mémoire de Zak Kostopoulos, on propose une marche queer festive et dynamique qui partira de la Bourse et passera de la Maison Arc-en-Ciel. Un mois après sa mort, unissons nos voix et nos corps, teintés de couleur et de paillettes, pour dénoncer toutes les formes de domination et de discrimination qui ont conduit à ce crime homophobe, qui ne doit pas rester – et ne restera pas – impuni!

    Zak a été tué par la violence homophobe de patrons et de flics. La crise grecque est loin d’être finie, ses effets perdurent encore sur une société qui grouille de dominations violentes et de poison social.

    Zak Kostopoulos, Zackie Oh de son nom de scène pour ses performances drag, était un activiste grec ouvertement gay et séropositif. Il était impliqué dans plusieurs associations lgbtq+ et militait contre l’homophobie et la sérophobie à travers un discours audacieux et subversif. Il a été lynché à mort le 21 septembre 2018 dans le quartier d’Omonia, à Athènes, en plein centre-ville et en plein jour, ayant succombé sous les coups violents du propriétaire d’une bijouterie (où il serait soi-disant entré pour voler) et du propriétaire d’une agence immobilière. La police à son arrivée a continué à maltraiter Zak qui gisait sur la rue, son visage couvert de sang. Il a été transféré à l’hôpital menotté, alors qu’il était déjà mort.

    Les deux auteurs ne sont pas accusés d’homicide, mais de blessures graves, et ont été libérés après avoir été placés sous contrôle judiciaire. Il s’avère que l’un des deux est cadre du “Front patriotique”, un groupe d’extrême droite. Les défaillances de l’enquête policière sont flagrantes et le dossier de l’affaire incomplet. Les vidéos filmées et publiées font preuve d’une violence brutale et excessive. Néanmoins, le représentant du syndicat de la Police grecque a justifié le comportement des policiers et a qualifié leur violence comme légitime.

    Selon des témoignages, Zak aurait essayé de trouver refuge dans la boutique fuyant une bagarre et n’avait pas l’intention de voler. Ses empreintes n’ont pas été trouvées nulle part. D’ailleurs il s’était déjà fait agressé à plusieures reprises dans la rue.

    >> Evénement facebook

  • Campagne internationale contre la répression à Hong Kong

    Le gouvernement de Hong Kong intensifie la répression. Sous l’influence de la dictature du Parti soi-disant communiste de Pékin, il a décidé d’interdire un parti politique. Le 17 juillet, les forces de sécurité ont annoncé l’interdiction du Parti national de Hong Kong (HKNP) au motif qu’il constitue une menace pour la sécurité de l’État et l’intégrité territoriale de la Chine. Cette décision repose sur une loi datant de l’époque de la domination britannique ! Il est à craindre que le HKNP ne soit pas le dernier à être interdit.

    Par Stef (Anvers)

    Après la fin de la domination britannique sur Hong Kong, en 1997, les droits démocratiques ont encore été réduits, contexte qui a alimenté un combat en faveur de la démocratie. Cette lutte se trouve actuellement dans une situation très difficile : les dirigeants chinois veulent y imposer un régime similaire à la dictature en vigueur sur le continent.

    Les groupes politiques qui luttent pour la démocratie affrontent un establishment favorable à la domination de Pékin. En 2003, un premier projet de loi anti-subversion à verser dans la Loi fondamentale hongkongaise afin de prévenir toute émancipation de la Région administrative spéciale (RAS) vis-à-vis de Pékin a été balayé à la suite de protestations massives. Mais, depuis lors, ceux qui détiennent les rênes du pouvoir ne sont pas restés les bras croisés. La répression a franchi plus d’un cap ces derniers mois. Des parlementaires du camp pro-démocratie ont été évincés et interdit de participer aux prochaines élections. Des activistes étudiants ont été emprisonnés pour avoir participé à des manifestations pacifiques.

    Le HKNP a été interdit en raison de ses positions en faveur d’un Hong Kong indépendant. Ce petit parti extrêmement raciste se situe dans la tendance politique hongkongaise du «localisme», une sorte de nationalisme anti-chinois. Il revendique la déportation de tous les habitants chinois vers le continent. Ne disposant que de quelques membres, le parti n’est pas très actif. Le HKNP a déjà été exclu des élections, il ne joue aucun rôle dans l’opposition aux autorités et ses positions racistes alimentent les divisions à Hong Kong, ce qui convient très bien à Pékin. Pourquoi cette interdiction alors ? La cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a suggéré que les partis prônant la fin du régime chinois pourraient également être interdits. Cette interdiction vise donc à constituer un précédent. La mesure pourrait par la suite être étendue pour sanctionner la lutte pour la démocratie. Le HKNP était une cible de premier choix pour lancer le processus. D’autres suivront. Cela peut également frapper l’organisation-sœur du PSL, Socialist Action, qui s’oppose au régime dictatorial chinois.

    Le pouvoir de la dictature chinoise peut sembler insurmontable. Le pays dépense aujourd’hui 19% de plus pour sa sécurité intérieure que pour sa défense. L’appareil répressif s’est encore développé après l’entrée en fonction du président Xi Jinping. Les minorités sont opprimées au point que, dans la province du Xianjiang, 10% de la population musulmane ouïghoure locale vit dans un camp de rééducation. Les syndicats sont réprimés et les grèves illégales. Néanmoins, certains éléments éclaircissent la situation. L’an dernier, des grèves ont eu lieu simultanément dans 12 provinces, puis dans 13 provinces, de la part respectivement des grutiers et des camionneurs. Ces grèves ont touché des agglomérations d’une taille équivalente à Londres et Madrid ensemble. De telles grèves menées simultanément dans plusieurs provinces sont inédites en Chine. Le plus impressionnant est qu’elles ont été organisées via des groupes de discussion privés sur internet. Récemment, à Shenzen, au Sud de la Chine, les travailleurs de la société Jasic Technology sont entrés en grève pour exiger le droit de constituer leur propre syndicat.

    D’autres campagnes remarquables ont vu le jour, notamment concernant les droits des LGBTQI+ . La campagne #Iamgay (je suis gay) lancée contre l’interdiction de tout «contenu homosexuel» sur la plus grande plateforme de blogs chinoise a ainsi engagé 500 millions de Chinois dans la contestation de cette censure, campagne couronnée de victoire. Même si la répression en ligne est particulièrement forte en Chine, elle n’a pas été capable d’enrayer le flot de protestations.

    Ces mouvements sont d’une importance capitale pour la lutte démocratique à Hong Kong. Les dirigeants actuels du mouvement pro-démocratie, ceux de l’establishment, avalent défaite après défaite et la répression n’est pas le seul élément responsable de cet état de fait. Les partis de la classe capitaliste bloquent délibérément les mouvements. La ‘‘révolution des parapluies’’ de 2014 a par exemple partiellement échoué parce que les partis pro-démocratie craignaient de ne pas pouvoir garder sous contrôle des mouvements sociaux de masse. D’autre part, les capitalistes conservateurs qui ont une emprise ferme sur Hong Kong savent que la dictature est de leur côté. Les forces capitalistes du camp démocratique ont peur d’un mouvement social qui non seulement réclame des droits démocratiques, mais remette aussi en question leur position privilégiée. Le seul mouvement démocratique efficace repose donc inévitablement sur un programme socialiste combinant la lutte pour la démocratie à Hong Kong aux mouvements sociaux en Chine et à la fin de la dictature.

    Vous désirez soutenir la lutte contre la répression à Hong Kong ? Signez la pétition sur : https://www.stophkrepression.net/

  • Motion de solidarité de la CGSP-ALR Bruxelles avec les travailleurs de Jasic Technology

    Nous publions ci-dessous une importante motion de solidarité avec les travailleurs en lutte de Jasic Technology qui se situe, comme le déclare la CGSP ALR, dans la “fidèle tradition de la solidarité internationale entre travailleurs”. Nous vous invitons à faire de même et à envoyer cette déclaration à info@socialisme.be de même qu’à cwi.china@gmail.com.

    “Nous, membres de l’Assemblée Générale des Bureaux Techniques de la CGSP ALR Bruxelles déclarons :

    Notre solidarité la plus complète avec les travailleurs de Jasic Technology, une usine de Shenzhen employant 1.000 ouvriers qui s’organisent et luttent depuis plus d’un mois pour la création d’un syndicat démocratique. En Chine, cette revendication d’un syndicat indépendant du pouvoir revêt une signification très forte. Les travailleurs font depuis face à un refus et une répression brutale organisée par les autorités locales et le syndicat officiel contrôlé par l’État.

    La police a arrêté 30 travailleurs le 27 juillet, dont 14 sont toujours à ce jour en détention. Des travailleurs ont fait état de cas de torture et d’agressions physiques commis par la police. Les personnes libérées sont aujourd’hui sous surveillance policière et l’entreprise a licencié plusieurs des travailleurs impliqués dans la lutte. Le 11 août, une militante de premier plan de ce combat, Shen Mengyu, a été enlevée par des personnes non identifiées (des forces de sécurité) et son lieu de détention est toujours inconnu. Nous exigeons sa libération de même que celle des autres travailleurs détenus sans qu’aucune accusation ne soit portée contre eux.

    Dans la fidèle tradition de la solidarité internationale entre travailleurs, la CGSP ALR exige la reconnaissance immédiate du droit des travailleurs de Jasic Technology à constituer un syndicat démocratique et indépendant ainsi que la réintégration immédiate de tous les travailleurs licenciés.

    Bruxelles, le 27 août 2018″

    >> Déclaration sur le site de la CGSP ALR

  • Chine. La lutte des travailleurs de Shenzhen Jasic Technology atteint une phase cruciale

    “Continuez la lutte !”, c’est le message combatif de Shen Mengyu dans une lettre qu’elle a su faire passer hors de la cellule où elle est détenue à Shenzhen, en Chine. Les lecteurs auront le sentiment qu’elle s’adresse directement à eux et, espérons-le, auront envie de s’engager plus loin dans ce combat.

    Shen Mengyu a été violemment enlevé par des hommes non identifiés le 11 août dernier. La police a refusé d’enquêter sur sa disparition et a déclaré qu’il s’agissait d’une “dispute familiale”, comme on peut le lire sur une déclaration de la police sur les médias sociaux. La police affirme que les quatre caméras de surveillance présentes sur le lieu de l’enlèvement étaient “hors service”, ce qui signifie qu’il n’y a pas de preuve.

    Il est apparu récemment que Shen est détenue dans une maison à Shenzhen, dans un centre de détention officieux ou une “prison noire”, comme on les appelle. De pareilles méthodes de répression sont courantes en Chine. Cela permet à la police d’emprisonner quelqu’un indéfiniment, coupé de tout accès à un avocat, à sa famille ou aux médias. Huit policiers la surveillent 24 heures sur 24, même lorsqu’elle prend une douche ou se rend aux toilettes.

    Les jeunes militants de Shenzhen craignent qu’une descente de police sur leur lieu de rencontre soit imminente. Ils se préparent à résister. Ces derniers jours, la répression d’Etat a monté d’un cran, le harcèlement de la police est plus dur, la censure sur Internet est plus forte et les comptes et groupes de discussion des activistes ont été fermés sur les réseaux sociaux. “Jasic”, “Shen Mengyu” et “Pingshan” (le quartier de Shenzhen où se déroule la lutte) sont maintenant des mots interdits sur l’Internet chinois.

    Une lutte historique

    Ce combat est d’une importance historique pour le mouvement syndical émergent en Chine, où les syndicats authentiques sont interdits et où les travailleurs font face à de lourdes sanctions pour avoir essayé de s’organiser. Malgré ces menaces et ces obstacles, l’année 2018 a connu une incroyable reprise des luttes ouvrières et, plus spectaculairement encore, plusieurs “grèves multiprovinciales” ont éclaté en impliquant des grèves et des protestations simultanées de travailleurs dans au moins dix des 30 provinces chinoises !

    Cela a commencé en avril avec les grèves des grutiers et le phénomène s’est étendu à d’autres secteurs en mai, juin et juillet, comme les camionneurs et les livreurs de nourriture. Dans toutes ces luttes, la question de la création de nouveaux syndicats, distincts du syndicat jaune contrôlé par l’Etat l’ACFTU (All China Federation of Trade Unions) et sous contrôle démocratique des travailleurs, a été clairement évoquée. En fait, de nombreux travailleurs chinois appellent l’ACFTU le “syndicat noir”, ce qui est encore pire qu’un syndicat jaune – “noir” signifiant outil de répression. Les actions des travailleurs dans ces gigantesques luttes de grève ont été coordonnées en ligne par des syndicats non déclarés en cours de formation.

    La lutte des travailleurs de Jasic, qui a commencé en mai, a soulevé la question des syndicats indépendants et en a fait l’axe central. C’est ce qui rend cette lutte si importante, au-delà de l’amélioration des conditions en vigueur dans leur propre usine, que les travailleurs de Jasic assimilent à de l’esclavage. Des infractions mineures sont frappées d’amendes, les heures de travail sont excessives sans jours de congé, l’assurance sociale légale n’est pas respectée, etc. Cette lutte sera une référence importante pour les futures luttes ouvrières en Chine.

    Les procédures juridiques

    Au départ, les travailleurs de Jasic ont suivi les procédures légales pour établir une branche d’usine de l’ACFTU, le seul “syndicat” légalement autorisé. Ils ont reçu le feu vert du bureau régional de l’ACFTU, ou du moins le pensaient-ils. Ils ont commencé à recueillir des noms pour mettre sur pied la section syndicale, recueillant 90 noms en quelques jours parmi les 1.000 employés, en dépit de la tentative des patrons de dépasser les travailleurs en créant un soi-disant “congrès des travailleurs” sous contrôle de l’entreprise.

    Ensuite, la direction de Jasic a pris des mesures de répression en accusant les travailleurs d’agir illégalement. A ce stade, les responsables de l’ACFTU se sont complètement rangés du côté de la direction. Les patrons de Jasic sont liés à l’establishment local du PCC (Parti « communiste »), deux d’entre eux étant des “délégués” au Congrès du peuple de Shenzhen – un pseudo conseil municipal.

    Les syndicalistes Mi Jiuping et Liu Penghua ont été agressés par des voyous, probablement payés par l’entreprise, puis licenciés le 20 juillet. Les responsables de l’ACFTU n’ont fait aucun effort pour défendre Mi et Liu et ont publié le 23 juillet une déclaration commune avec l’entreprise selon laquelle ils “travaillent ensemble” à la création d’un syndicat. Conformément au modèle normal du “syndicalisme” de l’ACFTU, il ne s’agissait que d’une fausse section syndicale sous le contrôle de la direction de Jasic.

    La violence d’Etat

    Les travailleurs ont protesté contre le licenciement de leurs camarades et ont juré de continuer à faire campagne pour un véritable syndicat. Le 27 juillet, une manifestation à l’extérieur de l’usine a été le théâtre de violences policières contre les travailleurs et les jeunes activistes de gauche avec 30 arrestations, dont Mi et Liu. Amnesty International fait partie des nombreux groupes qui demandent leur libération (accéder à la déclaration d’Amnesty international en français). “L’arrestation de ces ouvriers et de personnes qui les soutenaient est tout à fait déplorable. Les revendications de ces ouvriers qui veulent fonder un syndicat de leur choix pour protéger leurs droits sont parfaitement légitimes”, a déclaré Patrick Poon, chargé de recherches sur la Chine à Amnesty International, Hong Kong.

    Au moment d’écrire le présent rapport, 14 de ces 30 personnes sont toujours détenues par la police, y compris Mi et Liu, tandis que d’autres arrestations de jeunes partisans, dont Shen Mengyu, ont été effectuées.

    Les travailleurs et les jeunes militants de gauche comme Shen et ses camarades de Shenzhen prennent des risques héroïques pour défendre les droits des travailleurs et construire le mouvement ouvrier en Chine, face à la dictature la plus puissante du monde et au plus grand appareil de répression sur terre. Les personnes arrêtées à Shenzhen sont victimes de coups et de torture, de privation de sommeil, de mises en situation de stress, de menaces contre leur famille et leurs amis, le tout dans le but de les pousser à “avouer”, souvent sur vidéo, et à incriminer les autres.

    Selon la journaliste de Reuters Sue-Lin Wong, sur son compte Twitter, les travailleurs de Jasic à qui elle a parlé ont mentionné l’humiliation sexuelle parmi plusieurs méthodes utilisées par la police pour obtenir des aveux signés. Ceux qui sont encore détenus pourraient bien faire face à l’accusation de “provoquer des troubles”, ce qui peut conduire à cinq ans de prison.

    La lutte des travailleurs de Jasic est un tournant important également en raison du rôle des jeunes militants de gauche, des anciens étudiants et d’autres, qui sont largement étiquetés comme des “maoïstes”. L’intervention de ces jeunes a suscité des critiques de la part de certains milieux, de certaines ONG syndicales “traditionnelles” et de certains médias libéraux à l’étranger.

    Ces couches se sentent mal à l’aise avec le fait que les luttes soient ‘‘politisées’’, pour les mêmes raisons que la dictature chinoise et les patrons capitalistes comme ceux de Jasic, de façon très ironique. De nombreuses ONG syndicales ont également été confrontées à une répression brutale de l’Etat alors qu’elles s’en tiennent strictement à une stratégie “apolitique” et “légale” qui limite souvent consciemment les luttes de la classe ouvrière.

    Chinaworker.info n’est pas d’accord que c’est le fait d’être “trop politique” qui a rendu la lutte à Shenzhen plus difficile ou l’a exposée à une plus grande répression. Les travailleurs et les jeunes militants impliqués ont fait preuve d’une bravoure exemplaire et leur attitude de recherche consciente de la solidarité internationale est un pas en avant bienvenu et nécessaire pour le mouvement ouvrier en Chine. La solidarité ouvrière au-delà des frontières devrait devenir la “nouvelle norme” malgré la propagande nationaliste du PCC accusant les manifestants d’être “manipulés par des forces étrangères”.

    Besoin urgent de solidarité !

    La lutte pour les droits syndicaux et contre la répression atteint une phase cruciale à Shenzhen et la solidarité internationale de la classe ouvrière est donc plus que jamais nécessaire. Chinaworker.info a reçu des dizaines de rapports et de photos de socialistes et de syndicalistes du monde entier. Une reconnaissance spéciale doit être faite aux membres du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO) pour avoir organisé rapidement et de manière décisive la solidarité de l’Afrique du Sud à l’Inde en passant par le Mexique.

    Compte tenu de ce qui pourrait être une escalade significative de la répression étatique contre la lutte dans les jours à venir, nous demandons instamment à nos lecteurs d’intensifier leurs efforts : rendez-vous dans les ambassades et les consulats de Chine pour protester contre cette situation ! Contactez votre syndicat pour endosser la déclaration de solidarité ci-dessous ! Des usines Jasic Technology existent dans plus d’une douzaine de pays, dont la Grande-Bretagne, la France, les Etats-Unis et la Malaisie, et là où les travailleurs sont organisés, nous espérons que les syndicats déclareront leur solidarité avec leurs collègues de Chine !

    La déclaration suivante provient de députés irlandais socialistes – veuillez demander à votre organisation ou votre syndicat de publier une déclaration similaire et l’envoyer à l’adresse ci-dessous :

    “Nous, députés de Solidarity et membres du Socialist Party, déclarons notre pleine solidarité avec la lutte historique des travailleurs de Jasic Technology à Shenzhen, en Chine, pour établir un syndicat démocratique. Nous demandons la libération et l’abandon de toutes les accusations portées contre les travailleurs de Jasic et leurs jeunes sympathisants qui n’ont commis aucun autre crime que de défendre les droits des travailleurs. Nous sommes particulièrement alarmés par l’enlèvement de la militante Shen Mengyu qui a disparu le 11 août et par le refus de la police de Shenzhen d’enquêter sur ce crime. Nous saluons la bravoure de ces jeunes et de ces travailleurs face aux coups, aux mauvais traitements et à l’intimidation sexuelle de la part de certains policiers et de bandes criminelles. Travailleurs du monde, unissez-vous !”

    Mick Barry
    Ruth Coppinger
    Paul Murphy

    >> Envoyez vos rapports, photos et déclarations de solidarité à : cwi.china@gmail.com

  • [VIDEO] Chine : Solidarité avec les travailleurs en lutte de Jasic Technology !

    Nous publions ci-dessous une vidéo produite par chinaworker.info concernant une importante lutte qui prend actuellement place à Shenzhen, en Chine. Chinaworker.info appelle à l’organisation d’actions de solidarité, comme la prise de photos avec l’affiche de solidarité (que vous trouverez ici), à l’instar de l’image ci-dessous prise à Bruxelles.

     

  • Solidarité avec les travailleurs de Jasic Technology Shenzen (Chine)

    Action de protestation menée au poste de police de Shenzhen

    Depuis le 18 juillet, les travailleurs de Jasic Technology, une usine de Shenzhen (en Chine) employant 1.000 ouvriers fabriquant des machines et des robots, luttent pour la création d’un syndicat démocratique, c’est-à-dire indépendant. L’entreprise, les autorités locales du PCC (le parti « communiste » chinois) et le syndicat officiel contrôlé par l’État s’y opposent et ont sévèrement réprimé le combat.

    La police a arrêté 30 travailleurs le 27 juillet, dont 14 sont toujours en détention. Des travailleurs ont fait état de cas de torture et d’agressions physiques commis par la police. Les personnes libérées sont sous surveillance policière. L’entreprise a licencié plusieurs des travailleurs impliqués dans la lutte. Des travailleurs et des militants étudiants de gauche ont organisé des manifestations devant le poste de police pour protester contre la répression et exiger la libération de leurs camarades. Ces travailleurs pourraient être accusés de “chercher des troubles et les provoquer”, ce qui peut entraîner cinq ans de prison.

    Action de solidarité à Hong Kong

    Le 11 août, une militante de premier plan de ce combat, Shen Mengyu, a été enlevée par des personnes non identifiées (des forces de sécurité) et son lieu de détention est toujours inconnu. Le Comité pour une Internationale Ouvrière (dont le PSL/LSP est la section belge) exige que la police révèle où elle se trouve et sur base de quelles accusations elle est détenue. Nous exigeons sa libération de même que celle des autres travailleurs détenus sans qu’aucune accusation ne soit portée contre eux. Nous exigeons que les politiciens locaux et les fonctionnaires de police responsables soient congédiés pour avoir ordonné cette répression. Nous exigeons la reconnaissance immédiate du droit des travailleurs de Jasic Technology à constituer un syndicat démocratique et indépendant ainsi que la réintégration immédiate de tous les travailleurs licenciés.

    Action de solidarité de la section Bruxelles-Nord du PSL / LSP

    Les patrons de cette société privée cotée en bourse entretiennent des liens étroits avec le gouvernement local du PCC et sont déterminés à mettre fin à cette tentative d’établir un syndicat qui n’est pas sous le contrôle de l’entreprise.

    Vidéo du personnel en lutte de Jasic Technology chantant l’Internationale :

  • Solidarité avec les grévistes de Ryanair !

    Photo: Wikicommons

    Déclaration de solidarité du Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistiche Partij

    (parti-frère du Socialist Party irlandais, de Socialistische Alternative Voran en Allemagne, de Socialistisch Alternatief au Pays-Bas et de Rättvisepartiet Socialisterna en Suède, tous membres du Comité pour une Internationale Ouvrière)

    Le Parti Socialiste de Lutte suit avec grand intérêt et enthousiasme la lutte du personnel de Ryanair.

    Ryanair abuse de chaque faiblesse dans la législation pour exploiter son personnel au maximum. La compagnie emploie son personnel selon le droit irlandais. Mais puisque la législation irlandaise ne permet aux travailleurs de se constituer de droits à la sécurité sociale que s’ils sont domiciliés en Irlande, les équipes belges travaillent sans se constituer de droits à la pension ou aux allocations de chômage. Le PSL soutient la revendication des syndicats et des associations de pilotes (Beca, EERC) en faveur de l’application de la législation du travail en vigueur dans le pays où on commence et finit le boulot et où on habite. C’est la seule manière de combattre la casse sociale des patrons qui font du shoping avec les différentes législations du travail. C’est aussi la seule manière de ne pas casser cette législation au niveau européen mais au contraire de l’harmoniser vers le haut.

    Une multitude de statuts existent dans l’entreprise. Le moins attractif, selon le système des « contrats 0 heures », ne permet un salaire que si l’avion est en vol. Retard ? Nettoyage de l’appareil entre deux vols ? Pas de salaire. Presque 70% des pilotes travaillent sous statut d’indépendant. Parmi le personnel de cabine, qui doit essentiellement vendre, il s’agit surtout de contrats d’intérim, avec encore moins de sécurité et de protection. Des journées de travail trop longues mettent aussi en danger la sécurité des voyageurs. Le personnel, tant les pilotes que le personnel de cabine, en a marre des conditions de travail, de la pression extrêmement élevé et de la flexibilité. Le PSL soutient ces actions collectives, les tentatives réussies de les coordonner internationalement et l’obtention de droits syndicaux.

    Sous pression de cette action et des précédentes, Ryanair et O’Leary ont déjà dû faire des concessions aux pilotes fin de l’année dernière et, après la grève du personnel de cabine, à « cette petite minorité avec ses revendications déraisonnables ». La menace de déplacer des avions d’Irlande vers la Pologne, ce qui menace 300 emplois, était l’un des détonateurs de cette grève au côté des mauvaises conditions de travail et de salaire ainsi que du refus de reconnaître les syndicats. Les provocations brutales d’O’Leary ne mènent plus à l’effet espéré, elles stimulent au contraire la résistance. Il a dû ravaler ses menaces contre le personnel de cabine en Belgique et sa tentative de faire interdire par un juge la grève au Pays-Bas a poussé l’association des pilotes du pays à rejoindre la grève. Le PSL est bien d’accord : il faut répondre à chaque provocation de la direction par l’action collective : la faiblesse stimule l’agression.

    Après la grève des pilotes de l’an dernier, O’Leary s’est vu forcé de reconnaître les syndicats. Mais, ces 6 derniers mois, cette concession était peu visible, jusqu’à la grève du personnel de cabine. Il a alors promis de reconnaitre les syndicats en Belgique. Mais, depuis, les syndicats vont plus loin et le PSL soutient leur revendication d’également faire reconnaitre le syndicat au sein de Crewlink, pour que les conditions de travail du personnel employé via ce bureau puissent être améliorées. Dans la presse, on essaye de culpabiliser les voyageurs. « Consommer, c’est choisir » a ainsi écrit l’éditorialiste du Soir. O’Leary ne demande pas mieux : cela monte les voyageurs et le personnel les uns contre les autres. Lui-même peut s’envoler avec 3 millions d’euros de salaire et des bénéfices pour Ryanair qui augmentent d’année en année, jusqu’au montant incroyable de 1,5 milliard d’euros pour l’année passée ! Ce n’est pas le voyageur, mais la direction de Ryanair et ses actionnaires qui sont responsables des mauvaises conditions de travail ! Ryanair exploite le personnel, trompe le voyageur avec toutes sortes de frais non-annoncés et fait payer la collectivité en jouant les aéroports entre eux.

    Qu’est-ce que le PSL a à voir avec tout ça ? Toute la construction européenne et tous les partis de droite jusqu’à la social-démocratie sont ou bien d’accord avec le modèle de Ryanair ou laissent faire en soupirant. « C’est carrément scandaleux, et indigne de l’Union européenne que des gens doivent encore mener des actions pour cela. Nous espérons que l’Union européenne prendra ses responsabilités », déclare le syndicat à juste titre. Mais tant que ces partis de droite et la social-démocratie sont ceux qui dictent leur loi, rien ne se passera. Nous avons besoin d’actions collectives, de droits syndicaux mais aussi de représentants qui défendent les intérêts des travailleurs avec autant d’acharnement que la droite défend ceux des patrons. Cela signifie aussi l’imposition légale de droits du travail et de salaires convenables, y compris la possibilité de les arracher par la saisie et par l’exploitation d’une société aérienne publique sous contrôle démocratique de la communauté et des travailleurs.

    Voici ci-dessous une déclaration conjointe des députés irlandais de Solidarity et membres du Socialist Party Mick Barry, Ruth Coppinger et Paul Murphy

    Strike – force Ryanair to make real changes

    Last December Ryanair said it would recognise trade unions. But since, it has ducked, dived, delayed and continued to decline the rights to collective bargaining or to make any serious concessions on key outstanding issues that affect all staff across Europe, including agency work, poor conditions and bogus self-employment.

    Ryanair is not primarily concerned about cheap airfares or the public good. In reality they mistreat their staff and their passengers with the sole goal of maximising profits. Michael O’Leary’s wage is already way above €3 million a year and Ryanair’s profit last year was an incredible €1.5 billion!

    Ryanair is a flagship for bullying and super-exploitative capitalism. So Friday 10 August sees the fifth day of industrial action forced on Ryanair staff because of the complete intransigence of Michael O’Leary and Ryanair management.

    Unprecedented action across Europe – making history

    Ryanair are under pressure from this spreading solidarity action spanning Ireland, Belgium, Sweden, the Netherlands and Germany.

    A victory for Ryanair workers would show workers everywhere that you can fightback against vicious anti-union bosses, including multi-national corporations. This is a vital battle.

    Ryanair is determined to hold out and will use every dirty trick in the book. That’s why Ryanair workers need to be united and be given the full support of the trade union movement throughout Europe.

    As members of the Socialist Party and Solidarity TDs in the Dail, we offer our full support to the Ryanair workers. Will assist in whatever way we can. In addition as part of the international socialist movement, the CWI, our sister parties throughout Europe are actively supporting your campaign. In solidarity we raise the following ideas for consideration:

    • No meaningful response from Ryanair, points to the need to escalate the action
    • Increase the number of strike days, up to and including the possibility of all-out action
    • Unite the workers – ensure that all cabin crew and pilots strike together
    • Bring together a rank and file workers council for Ryanair staff across Europe
    • Continue the action throughout Europe to maximise the pressure and the benefit for all Ryanair workers
    • Avoid divide and rule tactics – don’t make deals separately on a country by country basis
    • “Nothing is agreed until everything is agreed” – make sure acceptable agreements are achieved for all Ryanair staff in every country before action is ended
    • Call on the Irish Congress of Trade Unions, the union federations in the Netherlands, Sweden, Belgium and Germany, as well as the European Trade Union Confederation, to organise a complete trade union boycott of all Ryanair operations when its workers are on strike

    An injury to one is an injury to all – Unity is strength

  • Anvers. Action de protestation contre la répression sanglante en Inde

    Ce 31 mai, une vingtaine de personnes se sont mobilisées à Anvers contre la violence meurtrière à l’encontre des manifestants dans l’État de Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde. Un mouvement de masse contre une usine polluante Sterlite a dû affronter une répression sanglante de la part des autorités. Treize personnes ont été tuées.

    Le gouvernement indien de droite du parti nationaliste hindouiste BJP dénonce les manifestants, mais le gouvernement de l’État de Tamil Nadu n’est pas meilleur. Ce dernier essaie de faire semblant de soutenir les manifestants, mais c’est le gouvernement de l’État qui a appelé Sterlite. Il y a vingt ans, un autre Etat a refusé de permettre à cette fonderie de cuivre de fonctionner au motif qu’elle était trop polluante et qu’il y avait trop de protestations contre elle. L’entreprise a pu démarrer son activité à Tamil Nadu : les pots-de-vin ouvrent de nombreuses portes. La réglementation en matière de sécurité et d’environnement n’a pas été respectée. C’est contre cette énorme pollution que les protestations ont commencé à prendre de l’ampleur et sont finalement devenue un mouvement de masse.

    Avec l’action à Anvers, nous avons défendu le droit à l’action collective. Nous exigeons une enquête indépendante sur les décès, l’indemnisation des familles des victimes et des sanctions pour les responsables de ces décès. La droite réactionnaire a un problème international avec une protestation contre la politique poursuivie : de l’extrémiste hindouiste BJP au conservateur N-VA à Anvers. Lors de l’action sur De Coninckplein, la FGTB a été appelée à agir le 15 juin : deux membres du personnel de la FGTB doivent répondre en justice de leur participation à une action en grève, qui peut être punie d’une peine d’emprisonnement.

    Le gouvernement de Tamil Nadu a temporairement fermé le site Sterlite, mais le tribunal national peut revenir sur cette mesure. Sterlite mis en avant les conséquences économiques de la fermeture et les pertes d’emplois. Si l’entreprise se réoccupait vraiment des employés, elle aurait adopté des mesures il y a des années pour garantir la sécurité sur le lieu de travail et pour protéger le cadre de vie autour de l’usine. Il est clair qu’il ne s’agit que de profit. Le gouvernement central du BJP n’a pas hésité à choisir son camp. Le fait que la société mère de Sterlite est un donateur financier important du BJP (mais aussi du Parti du Congrès dans l’opposition) joue sans aucun doute également un rôle.

    Cette action qui s’est tenue à Anvers visait à défendre le droit de mener des actions collectives. Nous exigeons une enquête indépendante sur les décès, l’indemnisation des familles des victimes et des sanctions pour les responsables de ces décès. Mais, partout dans le monde, la droite réactionnaire a un problème avec les actions de protestation, que l’on parle des extrémistes hindouistes du BJP ou des conservateurs de la N-VA à Anvers. Ce 15 juin, deux membres de la FGTB doivent passer devant les tribunaux pour avoir participé à des piquets de grève et même être condamnés à une peine d’emprisonnement.

    Cette action visait aussi à défendre l’environnement. Si cela se heurte à la soif de profits, les entreprises polluantes doivent être reprises en mains publiques afin que la production puisse être organisée de manière sûre et respectueuse de l’environnement. Le droit de vivre dans un environnement vivable est également une question internationale pour laquelle nous devons être actifs.

    La solidarité internationale que nous avons exprimée avec cette action à Anvers était importante pour les militants de Tamil Nadu. Il était aussi utile de faire connaître la problématique aux passants. Nous avons distribué une centaine de tracts (trilingues : néerlandais, anglais et tamoul) et avons reçu des réactions positives.

    Protest tegen moorden in Tamil Nadu // Foto's door Liesbeth

  • Espagne : Un activiste risque trois ans de prison pour avoir aidé une migrante victime d’une attaque policière

    Photo de solidarité, Gand.

    Le mercredi 6 juin, notre camarade Tohil Delgado, ancien secrétaire général du Sindicato de Estudiantes (SE) et membre d’Izquierda Revolucionaria (section du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’État espagnol), siégera sur le banc des accusés au tribunal pénal n° 8 de Madrid. Il risque trois ans de prison pour “atteinte à l’autorité”. Son crime est d’être venu en aide à une jeune migrante de 21 ans sauvagement battue lors d’une descente de police raciste.

    Les événements se sont produits en 2010. Notre camarade aurait pu s’éloigner et regarder de l’autre côté, mais il ne l’a pas fait. Les parents de la jeune femme – également équatoriens – ont essayé d’éviter l’agression policière. Mais ils ont tous fini en prison 39 heures, avec Tohil. Lors de leur arrestation et de leur transfert ainsi que durant toute la durée de leur détention, ils ont été battus et ont reçu des menaces de mort de même que des insultes racistes. Ils n’ont pas reçu d’eau ou de nourriture pendant plus de huit heures. Ils n’ont pas eu le droit de communiquer avec qui que ce soit. Il ne s’agit malheureusement pas d’un cas isolé. C’est une réalité quotidienne pour de nombreux migrants, souvent victimes de persécutions policières et de raids racistes dans nos quartiers. Ils sont traités de façon déplorable, sans respecter leurs droits fondamentaux.

    Le camarade Tohil risque trois ans de prison pour s’être opposé à un acte brutal et injuste. Deux des policiers qui l’ont attaqué prétendent que ce sont eux qui ont été attaqués. Mais des vidéos existent – enregistrées par des voisins alarmés – dans lesquelles il apparaît très clairement que la seule violence a été perpétrée par la police. Une fois de plus, nous sommes confrontés à cette réalité de plus en plus répandue qui consiste à traiter les victimes comme des agresseurs.

    “Ils ne nous feront pas taire”

    Cette grande injustice n’est pas non plus un cas unique, loin de là. Chaque jour, nous sommes témoins de l’utilisation de la justice contre tous ceux qui s’opposent à l’inégalité, qui dénoncent l’injustice et qui tentent de changer les choses. Pour cette simple raison, les prisons sont maintenant la destination des rappeurs, des twitterers, des syndicalistes et des militants de gauche. Pendant ce temps, des hommes politiques et des hommes d’affaires corrompus, des parents de monarques et d’autres personnes influentes, des défenseurs du régime, de la précarité, du sexisme et des expulsions règnent librement comme si rien ne s’était passé. Mais ils ne nous feront pas taire.

    Le Sindicato de Estudiantes (SE) et Libres y Combativas, la plateforme féministe socialiste de SE et Izquierda Revolucionaria (section du CIO dans l’Etat espagnol), appellent tous ceux qui désirent que cela cesse à montrer leur solidarité avec notre camarade. Si Tohil Delgado est condamné à la prison, ce sera une sentence contre nous tous qui combattons dans la rue. Nous vous demandons de faire connaître cette affaire et de signer la résolution de protestation demandant son acquittement.

    Une manifestation de solidarité pour Tohil et les autres accusés aura lieu le mercredi 6 juin devant le tribunal correctionnel de Madrid. Avec une pression de masse, nous pouvons empêcher cette injustice de se produire !

    Assez du sexisme et du racisme de la police !

    • Signez la résolution de soutien
    • Prenez des photos de solidarité avec cette affiche et envoyez les à redaction@socialisme.be
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