Tag: Soins de santé

  • Grève dans les hôpitaux publics bruxellois

    Hier, le personnel des cinq hôpitaux publics du réseau IRIS à Bruxelles était en grève en raison de la charge de travail insoutenable, du manque de reconnaissance du personnel et, plus généralement, des économies réalisées dans le secteur de la santé qui détruisent le service. Le texte ci-dessous est le communiqué de presse du front commun syndical des hôpitaux IRIS.

    COMMUNIQUE DE PRESSE DU FRONT COMMUN SYNDICAL DES HOPITAUX PUBLICS DU RESEAU IRIS

    Suite aux différentes actions menées dans nos institutions ces derniers mois, le Front Commun Syndical représentant le personnel du réseau hospitalier IRIS (CHU Brugmann – CHU Saint-Pierre – Institut Bordet – Huderf –Hôpitaux Iris Sud) a déposé un préavis de grève auprès des autorités hospitalières pour la journée du lundi 03 juin 2019. Concrètement, ce préavis de grève prendra ses effets le dimanche 02 juin à 20h pour se terminer le lundi 03 juin à la même heure.

    Cette journée de grève sera assortie d’une action syndicale de protestation qui se déroulera devant le bâtiment de la Faîtière Iris, situé rue Dejoncker, 46 à 1060-Saint Gilles. Le personnel et les militants des organisations syndicales sont appelés à venir manifester leur colère pendant que leurs représentants syndicaux et des représentants des travailleurs mobilisés assisteront à une réunion du Comité C Iris avec les autorités du réseau Iris.

    Les organisations rappellent que les négociations relatives au cahier de revendications du secteur des pouvoirs locaux bruxellois (19 Communes, 19 CPAS, Hôpitaux Iris et Associations Chapitre XII) sont quasi au point mort avec les autorités hospitalières.

    Nous exigeons une revalorisation générale des barèmes, un retour à l’octroi de la prime de fin d’année, des possibilités de réduction du temps de travail, la mise en place d’un second pilier de pensions pour les agents contractuels et le remboursement des frais de transport à 100%.

    Outre ces revendications générales, nous voulons aussi mettre en évidence des situations propres aux hôpitaux Iris :

    • La souffrance des travailleurs est de plus en plus importante en regard de la charge de travail qui ne cesse de s’accroître en termes de services à rendre aux patients
    • Les autorités hospitalières (qui ne cessent de clamer la rigueur budgétaire) ne manquent pas de trouver de l’argent lorsqu’il s’agit de démultiplier les postes d’encadrement.
    • Les dégâts causés par les mesures budgétaires de la Ministre Fédérale de la santé sont profonds.

    Le personnel des cinq hôpitaux et leurs représentants syndicaux exigent que les autorités des hôpitaux prennent rapidement leurs responsabilités pour rétablir un climat de travail serein et motivant, tout en offrant des conditions salariales et de travail justes et valorisantes.

  • [INTERVIEW] Liège: le personnel hospitalier du CHR en lutte

    Le personnel du Centre hospitalier régional liégeois conteste les mesures d’économies prévues par la direction du CHR, parmi lesquelles la suppression de la prime de 11% pour prestations irrégulières et la suppression de 35 équivalents temps plein. Plusieurs arrêts de travail et jours de grève ont déjà eu lieu. Le 25 janvier, une manifestation a eu lieu à partir du site de La Citadelle jusqu’au centre-ville de Liège afin d’y interpeller les autorités communales. A cette occasion, nous avions discuté avec Camille Sellier, infirmier et délégué CGSP à La Citadelle.

  • Liège. Sale temps pour les travailleurs du CHR… mais la riposte s’organise!

    Hier, des centaines de personnes ont participé à la manifestation des travailleurs du CHR, qui étaient par ailleurs en grève ce jeudi. A partir de la Citadelle, le cortège a rejoint le centre-ville et y a rencontré les autorités communales. La lutte ne s’arrêtera pas là ! Voici ci-dessous le texte du tract distribué par le PSL, ainsi que quelques photos.

    Mauvaise nouvelle pour les travailleurs du CHR en ce début d ‘année. Le CA a décidé de procéder à 12 millions d’ économies qui vont majoritairement être portées par le personnel : non remplacement de départs naturels et non reconduction de CDD pour un total de 35 équivalents temps-plein, diminution de la prime de fin d’année, rabotage des sursalaires pour horaires inconfortables et heures supplémentaires. L’autorité n’y va pas de main morte.

    Cette politique de toujours faire plus avec moins de moyens, qui nous est vendue partout dans les services publics comme un défi managérial est en définitive toujours porteuse d’une baisse de qualité du service à la population. Et lorsque la qualité aura suffisamment baissé , on proposera alors comme alternative la privatisation, comme cela s’est produit à La SNCB ou à la Poste.

    Les travailleurs du CHR ont admirablement réagi à cette menace sur leur statut et la qualité des soins : le mouvement s’est rapidement organisé en front commun. Il est massivement suivi si l’on en croit les Assemblées Générales. La régularité des AG permet aux travailleurs de garder le contrôle de la base sur la lutte et de décider démocratiquement des actions à mener. Cette possibilité pour tous les travailleurs de s’impliquer activement est aussi un élément déterminant dans la réussite du mouvement. La détermination du personnel est visible et le potentiel de victoire est bien présent.

    La manifestation d’aujourd’hui illustre encore ce potentiel. Cette action est nécessaire pour la visibilité des revendications et pour mettre les politiques devant leur responsabilité.

    Cependant, il convient de ne pas placer tous les espoirs dans ce que diront les autorités communales. Il est nécessaire de continuer à construire le rapport de force.

    Pour ce faire, un plan d’action est nécessaire, discuté par la base, échelonné sur plusieurs semaines et croissant en intensité.

    Il nous paraît également important d’élargir la lutte en appelant à la solidarité les autres établissements de soin de santé de la région, mais aussi les autres secteurs du service public, les patients et la population en général via des actions de sensibilisation.

    Chaque lutte locale recèle en elle un potentiel d’élargissement : la lutte particulière des travailleurs du CHR peux trouver un écho dans d’autres établissements ou d’autres secteurs et chaque lutte locale peut en renforcer une autre. C’est particulièrement le cas dans ce contexte d’austérité sans fin et d’arrogance patronale.

    C’est donc la responsabilité de chaque militant du mouvement social que de populariser la lutte que les travailleurs du CHR ont engagé.

    Liège. Manifestation du CHR

  • Maggie De Block contre les enfants

    Ce jeudi 15 juin, les syndicats des hôpitaux publics bruxellois ont appelé à un encerclement symbolique de l’HUDERF (hôpital des enfants). Les hôpitaux seront fortement touchés par les coupes budgétaires du gouvernement (près d’un milliard € dans la santé, dont 1/3 pour les hôpitaux). Tant le personnel que les patients seront alors touchés. Maggie De Block, ministre de la Santé et son gouvernement Michel nous dirige vers une santé à deux vitesses.

    => Tract de la campagne ROSA pour le secteur du non-marchand

    Action hôpital des enfants Bxl

  • La ‘‘colère blanche’’: Bilan et perspectives

    Le secteur non-marchand est un enchevêtrement très complexe de compétences de réalités différentes, sa composition est très hétérogène. Certaines structures dépendent des autorités fédérales, d’autres des régions ou des communautés, d’autres encore n’appartiennent pas au public et se trouvent dans le privé… voire un peu des deux (certains hôpitaux comprennent par exemple à la fois des composantes privées et publiques). Il est donc très important pour les travailleurs de regarder comment entrer en action de la manière la plus unitaire possible.

    Il a fallu deux actions de protestation pour que le Cabinet de la ministre Maggie De Block parvienne à fixer une date pour des négociations concernant le nouvel accord social du secteur fédéral (le 17 janvier)… C’est parfaitement absurde et cela ne présage rien de bon pour la suite. Mais comme nous le savons déjà depuis un certain temps, le dialogue social ne représente pas une priorité pour ce gouvernement. Et c’est un euphémisme.

    La manifestation du 24 novembre dernier fut la plus grande de ce secteur en vingt années. Plus de 20.000 manifestants étaient présents. Puisque des accords concrets (pourtant précédemment promis par le Cabinet) n’avaient pas été respectés, une nouvelle action a eu lieu le 22 décembre avec environ 1000 participants. Les néerlandophones se sont ensuite rendu manifester aux portes du gouvernement flamand.
    Le contexte actuel rend les choses plus compliquées encore. Beaucoup de changements surviennent au même moment : au sujet de l’avenir et des formations dans les soins de santé ou encore des réformes structurelles du paysage de la santé (réorganisation des hôpitaux en réseaux, nouveaux projets pilotes de financement des hôpitaux pour réduire les séjours des patients, régionalisation de certains domaines), tout cela dans un contexte de diminution des budgets. Il y a encore la plate-forme de revendications pour un nouvel accord social … nous l’avions presque oublié!

    Face à cela, la communication officielle des syndicats réussit à peine aborder tous ces changements aux différents niveaux. Sur les lieux de travail, c’est la confusion. Cela peut toutefois être fait comme l’a particulièrement illustré une page Facebook flamande à partir d’un cartoon véritablement devenu viral.

    Des nouvelles actions en prévision ?

    Sur base de l’expérience passée, le front commun syndical du secteur privé réfléchit à de futures actions si les négociations ne livre rien, ou trop peu. On parle d’un nouveau grand rassemblement entre les vacances de Carnaval et de Pâques, suivi d’autres actions militantes en direction de véritables grèves vers fin mai, début juin. Tout cela n’est bien entendu encore qu’une première idée qui ignore le rythme des négociations de même que les effets réels des lourdes mesures d’économies budgétaires et des réformes dans le secteur hospitalier, entre autres.

    Celui qui estime qu’un nouvel accord social sera obtenu sans lutte sérieuse démontre une énorme naïveté. Les vétérans de la colère blanche savent qu’il n’en sera rien !

  • [Courrier des lecteurs] Les soins de santé vus de l’intérieur

    Les nombreux problèmes que rencontrent les soins de santé, à quoi s’ajoutent encore les dernières mesures d’austérité drastiques du gouvernement Michel, suscitent de nombreuses réactions indignées. Le texte suivant nous a été envoyé par Benjamin, un patient qui nous offre un autre regard sur quelques réalités spécifiques du secteur. Merci à lui.

    Les travailleurs du secteur ne décolèrent pas de voir les soins de santé souffrir des coupes budgétaires implémentées par le gouvernement: à l’heure actuelle, les soins de santé souffrent de la compétition et du manque de moyens que l’on octroie aux différentes institutions et ASBL.

    J’aimerais vous présenter un autre point de vue des soins de santé : celui du patient (avec toute la subjectivité que cela implique).

    Ce gouvernement a fait de la dénonciation de la « fraude sociale » et des coupes dans les soins de santé ses chevaux de bataille. Il est de bon ton ces dernières années de dénoncer celui qui profite des « largesses » de l’état. Et vu que le malade est inactif, donc profiteur, on va piocher l’argent dans son portefeuille. Cela passe notamment par l’augmentation du prix de certains médicaments et du moindre remboursement des prestations à des médecins spécialistes, ce qui impacte directement les plus nécessiteux.

    En ce qui me concerne, je tiens juste les deux bouts et je vis en dessous du seuil de pauvreté. Les spécialistes m’ont diagnostiqués une maladie mentale invalidante : la schizophrénie. Cela n’a jamais été mon choix d’avoir des symptômes, j’ai toujours lutté contre la maladie, mais quelques fois c’est paralysant.

    On ne me donne pas la possibilité d’être un acteur de mon traitement. Je suis invalide pour l’état mais on ne me donne pas les moyens de me soigner. La politique actuelle est à la culpabilisation des malades : certains n’osent même pas réclamer des allocations auxquelles ils auraient droit. Certains ne se soignent pas car ils craignent un trou dans leurs C.V. ou bien d’avoir la réputation d’être des assistés.

    C’est injuste et violent pour deux raisons : la première parce que si l’on m’en donnait les moyens, je pourrais peut être reprendre les études ou bien une formation ; la seconde parce que l’état a mis en place un système de soins de santé à deux vitesses, on donne plus aux riches et de moins en moins à ceux qui sont ceux qui n’ont pas les moyens. Il existe des cliniques privées qui traitent en priorité certains patients qui peuvent mettre la main au portefeuille ; des spécialistes qui ne sont disponibles que pour les plus favorisés.

    Je connais des gens qui refusent de se soigner parce qu’ils sont malmenés dans leur parcours en institution ; chose bien connue : dans les établissements de seconde zone, on donne une camisole chimique aux patients pour les calmer. Les médicaments de dernière génération coûtent plus cher que les génériques. Les psychiatres accrédités peuvent réduire le coût d’une consultation. C’est-à-dire que certains professionnels se forment et offrent donc des prestations mieux remboursées par la mutuelle mais d’autres ne s’en donnent pas la peine et en ce sens ont une certaine clientèle.

    En tant que patient handicapé, ma condition s’est détériorée. Le bulldozer Maggie De Block a commencé son boulot de démantèlement des droits du patient ; elle a commencé à réguler le droit aux soins des plus nécessiteux en s’attaquant d’une part à l’offre de soins mais aussi à soumettant les malades de longue durée à des lois plus strictes. Maggie De Block continue son travail: 900 millions d’économie par an et plus de responsabilité pour celui qui « profite allègrement » des soins de santé…

    Elle tient son modèle de l’Allemagne, qui force au travail des gens qui sont invalides. L’Allemagne est un « modèle » dans ce domaine, on force les malades à faire du travail précaire et payé au rabot. Il s’agit de la pierre angulaire de la politique de droite conservatrice de Merkel. À l’époque où cela a commencé, des milliers d’emplois stables ont étés remplacés par des jobs précaires, sous-payés et aliénants et cela s’est ensuite étendu et normalisé aux soins de santé.

    L’aliénation vient aussi du fait que le patient soit rendu responsable de sa situation. On individualise, on fait des coupes, on prive de liberté certaines personnes afin qu’elles se « soignent » puis on les met au travail. Tout cela est culpabilisant et d’une violence sociale manifeste.

    Dans un pays comme la Belgique, si ce type de politique était implémentée, cela réduirait certes les stéréotypes de profiteurs des allocations sociales, mais avez-vous vraiment envie de personnes invalides pour retravailler ? Voulez-vous que l’on donne du travail précaire machinal à des gens qui sont tout juste capables de le faire ? Par exemple, actuellement, il existe dans les centres de fret aérien du travail qui consiste à vérifier chaque envoi et qui est réalisé par des personnes non-valides.

    Une des lois qui est passée en Belgique est la diminution du nombre de nuits que l’on peut passer en dehors d’une institution lorsque l’on est patient. Je connais des patients en institutions psychiatriques qui comptent les jours d’absence car une des réformes restreint les nuits libres à 48 par an ! C’est-à-dire que lorsqu’un patient quitte l’hôpital ou l’institution de soin qu’il habite, il doit partir l’après midi et revenir pour la mi-journée le jour suivant. Tout cela est comptabilisé par les professionnels et participe à la tendance à faire peser sur le dos des patients. Avant, les patients avaient moins de contrainte (ils ne pouvaient pas quitter le pays plus d’un mois par an). À présent, non seulement ils ne peuvent pas quitter le pays plus de 30 jours par an, mais les nuits qu’ils passent hors de l’institution sont comptabilisés, comme s’ils profitaient de leur maladie alors qu’ils ne font que des choses élémentaires telle que rejoindre leur famille ou des amis.

    Les coûts des traitements ont également augmenté même pour les personnes qui ont un statut des plus précaires. Par exemple sur une prestation auprès d’un psychiatre que je dois voir, je paye deux fois plus de frais qu’avant le début de cette réforme des soins de santé. C’est-à-dire qu’avec mon allocation qui ne dépasse pas les 900 euros, je vais payer une quinzaine d’euros par prestation là où je n’en payais que 7 avant la réforme. On surveille tout : les médicaments, les thérapies, l’autonomie : on considère que je suis presque assez autonome pour travailler alors que je souffre d’un handicap mental qui m’a empêché de faire des formations et de terminer mes études.

    Les critères pour qu’un patient puisse se « soigner » sont des critères d’autonomie, pas des critères de maladie ou bien de mal-être. Je connais des gens qui sont gravement malades mais que l’on force au travail pour la simple raison qu’ils sont capables d’effectuer des tâches simples ; la sécurité sociale prive d’allocation les personnes qui sont suffisamment autonome pour travailler indépendamment de leur équilibre psychologique. Je connais des gens qui sont privés d’allocations sociales parce qu’ils ont eu l’idée de faire un temps partiel ou bien un intérim. C’est-à-dire que pour toucher des allocations, il faut être incapable de faire des choses de la vie quotidienne. Il s’agit d’un double sens : d’un côté on veut que tout le monde travaille et mette la main au portefeuille tout en disant qu’on ne veux pas impacter le patient. Le patient est donc dans la ligne de mire de la sécurité sociale dès qu’il montre un soupçon de rétablissement ou bien qu’il travaille, ce même pour simplement se sentir utile.

    Les exemples que vont chercher le gouvernement se basent sur le modèle de l’Allemagne et de l’Angleterre : il faut faire travailler les plus aptes et raboter le « coût » de l’allocataire en soins de santé. En Allemagne, cela marche tellement bien que même des personnes vivant dans la précarité travaillent pour un euro symbolique de l’heure… Une belle hypocrisie !

    À nouveau, la politique s’inscrit ici dans la vie privée du patient : on le culpabilise et plutôt que de le soigner véritablement, on lui fait comprendre qu’il doit au plus vite redevenir autonome et travailler. Auparavant, on ne faisait pas travailler des gens dépendant de la sécurité sociale dès lors qu’un spécialiste s’opposait à son maintien sur le marché du travail. À présent en Allemagne, on fait travailler les allocataires pour un euro symbolique et on leur donne des allocations au rabais.

    Les conditions de travail des professionnels du secteur sont également sous pression : Je connais des médecins qui travaillent plus de 50 heures par semaines et qui n’en peuvent plus ; Ils ne sont plus en mesure d’effectuer leur travail avec humanité ; on leur demande de plus en plus avec de moins en moins de moyens. Par exemple, on leur demande de respecter leur serment d’Hippocrate mais les services d’urgence refusent parfois un patient qui a des difficultés en raison de l’engorgement.

    Autre mesure phare de ce gouvernement : réduire les numéros INAMI et les moyens qui sont octroyés pour les médecins. Ici, il est important de dire que la première ligne, les soins d’urgence sont mis sous pression par ce système qu’il faut pointer du doigt : On diminue l’offre pour faire des économies budgétaires, on augmente le coût de l’accès aux traitements et aux prestations du médecin… La politique de Deblock pousse les professionnels à abandonner leur éthique en raison des coupes budgétaires faites dans les services rendus aux personnes malades. Par exemple, avant le médecin n’hésitait pas à faire passer des batteries de tests aux patients et à prolonger l’hospitalisation quelques soient ses revenus. Aujourd’hui, le médecin doit faire attendre le patient pour certains examens. Par ailleurs, on met la pression sur le patient : il est responsable de son état.

    Mais pourquoi n’en parle-t-on pas dans les médias ? Toutes les injustices produites par ce genre de système ? D’un côté, on a diminué l’offre – il y a en effet de moins en moins de professionnels sur le terrain par le double jeu des départs à la retraite et de la diminution des numéros INAMI – mais la demande est toujours pareille ; d’un autre côté, on contrôle la demande par une politique de dénonciation de la fameuse « fraude sociale » et on fait la part belle à la responsabilisation du patient. Tout le système de soins de santé – qui permet de se soigner, de consulter des professionnels à bas prix, de recevoir des allocations si besoin – que les mouvements sociaux ont mis des dizaines d’années à mettre en place est en train d’être balayé d’un revers de la main par la politique de Maggie Deblock depuis le début de son mandat, en quelques mois.

    Cela n’est pas une fatalité. On peut s’opposer à la logique néolibérale. Les professionnels et les patients ont des intérêts communs. Il faut que les syndicats et les associations de patients travaillent ensemble pour faire valoir les droits et les revendications de chacun.

    La politique de Maggy de Block ne va pas s’arrêter d’elle-même. Cela dépend de la capacité de toutes les composantes du secteur des soins de santé, travailleurs comme patients, à construire et à mettre en œuvre ensemble la stratégie qui la mettra en échec.

  • Pour le gouvernement, mieux vaut la guerre qu’une santé de fer!

    Depuis le début de son mandat, le gouvernement donne le ton. La politique néolibérale avec son lot d’austérité frappera tant qu’elle le peut. Tant qu’il n’y aura pas de mouvement organisé et déterminé des travailleurs, un boulevard continuera d’être tracé au bulldozer sans épargner rien ni personne.

    Par Laure (Bruxelles)

    Dans cette avalanche austéritaire, le gouvernement a décidé, entre autres, de saigner à blanc les soins de santé. Ce service public tel que nous le connaissons risque, comme les autres, de peu à peu disparaitre. L’objectif est clair : faire plus avec moins. Il s’agit de sabrer les dépenses publiques à hauteur de près d’un milliard d’euros.

    Notre ministre de la santé ne manque pas d’humour puisqu’elle parle d’économies réalisées au scalpel et non à la hache ! Nous voilà rassurés, il s’agit d’inciser précisément, non de charcler comme des sauvages… Pourtant le résultat, lui, sera de toute évidence bien sanglant.

    Ces économies pèseront, une fois de plus sur les couches de la population les plus affaiblies, puisqu’il s’agit, entre autres, de demander aux allocataires d’indemnité maladie d’aller travailler et de ponctionner la sécurité sociale à hauteur de 144 millions d’euros… Mais rassurez-vous, il y en aura pour tout le monde !

    Dans ce plan, personne n’est épargné. Le ticket modérateur ainsi que l’indexation des honoraires sont visés et les hôpitaux publics sont invités à adopter un régime imposé à hauteur de plusieurs millions d’euros également. De cette façon, le personnel soignant devra faire encore davantage malgré les burn-out et les pénuries criantes sans cesse dénoncées par les divers acteurs de terrain.

    C’est ainsi que l’on se dirige progressivement vers un accès aux soins de santé toujours plus restreint pour l’ensemble de la population, une pénibilité au travail intenable pour le personnel soignant et une dégradation sévère de la qualité des soins prodigués dans le public. Bientôt, travailler dans le public relèvera de l’exploit et se faire soigner ne sera pas seulement inaccessible pour la minorité la plus précarisée, mais pour l’ensemble des travailleurs et de leurs familles.

    Le gouvernement prévoit par contre d’acheter des navires de guerre (4 frégates et 12 chasseurs de mines) qui couteront pas moins de 2 milliards d’euros à l’État ! Si on ajoute à cela les 15 milliards que coûteront les avions de chasse bombardiers que le gouvernement souhaite acquérir, on peut bien comprendre qu’il va falloir se serrer la ceinture.

    Michel et sa bande ont un sens des priorités, mais il ne va pas dans celui de nos intérêts. Ils préfèrent investir dans le commerce de la mort plutôt que dans l’amélioration de nos conditions de vie. Pensons à toutes les perspectives d’amélioration de notre bien-être que pourraient offrir les possibilités technologiques actuelles ! Mais elles sont bridées par la logique même de ce système.

    Des milliards sont dédiés à des machines de destruction massive, d’autres passent dans les poches des grandes entreprises et des grands actionnaires sous la forme de cadeaux fiscaux ou encore profitent du laxisme fiscal du gouvernement pour atterrir au Panama ou dans d’autres paradis fiscaux. Et si tout cela était consacré à nos services publics ? À leurs gratuités, à leurs améliorations et à leurs extensions ? Imaginer ce que nous pourrions ainsi réaliser donne le tournis.

    Pour parvenir à arracher pareil résultat, il est urgent de nous organiser et de nous mobiliser pour stopper ce massacre et virer ceux qui l’orchestrent ! Cela implique de vaincre l’austérité en renversant le système capitaliste. Les richesses et les capacités technologiques existent pour assurer à chacun une vie épanouie et de qualité. Mais il faut les retirer des mains des rapaces richissimes qui bloquent l’évolution de l’humanité pour satisfaire leur avidité.

  • Le non-marchand manifeste en masse à Bruxelles !

    nonmaarchand_emily“Jeune infirmière et (déjà) en colère” pouvait-on lire sur les t-shirt de quelques jeunes infirmières. Elles ont été rejointes par des gens issus de tout le pays et de divers secteurs très différents de la santé. Dans nombre d’hôpitaux, la volonté de faire grève était tellement grande qu’il a été bien difficile d’assurer le minimum d’occupation. Pour le personnel de plusieurs institutions et organisations, c’était là la toute première grève ainsi que la première manifestation !

    Le degré de colère est particulièrement élevé et il y a de quoi ! Il est irréaliste d’exiger plus de flexibilité d’un personnel déjà à bout pour un salaire qui ne suit pas. La destruction du secteur des soins de santé a un impact énorme sur la société dans son ensemble. Le secteur a beau représenter des réalités très différentes, la volonté de se retrouver ensemble pour une lutte commune était remarquable.

    Le potentiel d’une nouvelle “colère blanche” est très certainement présent. La prochaine étape n’a pas encore été annoncée amis il est évident que les manifestants comptent bien ne pas en rester là ! Le tract Polslag / Hypertension que nous avons distribué a été pris avec impatience.

     

  • Des soins de qualité? Il nous faut une nouvelle colère blanche!

    hypertension_maggie

    Pour un PLAN D’ACTION interprofessionnel afin d’ARRÊTER L’AUSTÉRITÉ !

    Ça suffit! Le secteur social tout entier est étranglé, dans toute sa diversité. Les autorités locales à Anvers et Maggie De Block ont la gâchette facile, ce n’est pas une surprise. Elles sont partisanes de la politique d’austérité néolibérale. Nous payons le prix de ces cadeaux aux riches en tant que travailleurs, bénéficiaires et patients : c’est intolérable ! Nous appelons tout un chacun à contribuer à la construction de la résistance !

    Stop à la commercialisation

    Le secteur social

    L’administration communale d’Anvers s’en prend à l’aide sociale en la remettant aux mains de la multinationale G4S Care. Le personnel et les bénéficiaires en seront les victimes, aux dépens du profit des actionnaires. La qualité du service diminuera, concernant l’aide aux sans-abris par exemple. On y passera d’une approche personnalisée à la prestation minimale du gîte et du couvert. Nous exigeons que le secteur social soit un secteur public. Mais, avant même la commercialisation, le manque de moyens était déjà gigantesque. Seuls des investissements massifs dans les services publics de base peuvent permettre que les soins de santé et la prévention soient efficaces. Avec leurs actions, les assistants sociaux (aidés des étudiants et des bénéficiaires) ont mis l’administration communale d’Anvers sous pression. La prise de décision est reportée. La lutte paie, mais il nous faudra plus de solidarité.

    Si vous travaillez dans les soins de santé ou dans les soins aux personnes handicapées, vous savez ce que la commercialisation signifie dans la pratique.

    Les soins aux personnes âgées

    Les pratiques répréhensibles en cours dans les maisons de repos gérées par les multinationales sont bien connues. Pensons au rationnement du matériel d’incontinence en raison de son coût. Ce n’est pas que ce soit trop cher, mais cela limiterait le profit des actionnaires et c’est ça qui compte! Récemment, un scandale a encore éclaté aux Pays-Bas concernant les patients atteints de démence. L’insuffisance de personnel et de moyens conduit à des situations dégradantes, tant pour les patients que pour les travailleurs.

    Les soins aux personnes handicapées

    Le nouveau système de financement des soins aux personnes handicapées en Flandre entraine la commercialisation du secteur, une flexibilité accrue pour le personnel et une grande insécurité chez les patients. Cela conduit en même temps à une cassure dans la solidarité entre organisations et patients, alors que cette solidarité était justement la force du secteur. En plus, des organisations sans permis pourront à l’avenir assurer l’accueil et l’accompagnement des personnes possédant un handicap, avec pour le personnel des conditions de travail et de salaire différentes ainsi que des normes de qualité floues. Cette politique libérale nous ramène plusieurs années en arrière au lieu de nous projeter vers l’avenir.

    Pas touche à nos mesures de fin de carrière … et au reste !

    Maggie De Block a elle-même déclaré qu’elle ne pouvait pas rester éternellement la plus populaire. Avec les 902 millions d’euros de mesures d’austérité dans la sécurité sociale, elle va entrer dans l’histoire comme étant l’architecte de la destruction du gouvernement fédéral. Maggie «Thatcher» De Block touche tout de suite aux mesures de fin de carrière, une des plus grandes conquêtes de la colère blanche. Si elle pense que nous allons laisser passer ça comme ça, elle se trompe. Nous savons tous que ce ne serait qu’un début : il reste encore une batterie entière de mesures d’austérité qui seront traduites par des pertes d’emplois massives et des services de moins bonne qualité. La qualité des soins semble être la dernière de ses préoccupations.

    Pensons à la suppression de 4.000 lits d’hôpitaux (l’équivalent de la fermeture de 10 hôpitaux régionaux), à la réorganisation de 91 hôpitaux dans 25 réseaux et à la nouvelle financiarisation des hôpitaux selon DRG – Diagnosis-Related Group (des enveloppes fixes par profil de patient) qui va augmenter la pression pour externaliser les services auxiliaires/de soutien/logistiques dans la mesure où ce n’est pas déjà fait. C’est certain que ça va conduire à une perte d’emplois massive chez tous les groupes du personnel.

    Les idées du cabinet à propos de l’avenir des professions des soins de santé sont tout sauf rassurantes. Le fondement juridique des emplois dans les soins de santé, le tristement célèbre AR 78, a notamment été renommé « Loi-cadre relative à l’exercice des professions des soins de santé », avec le but d’en donner à court terme un tout nouveau contenu, qui semble effrayant.

    Les soins de santé et le bien-être calqués sur le modèle américain? NON MERCI !

    sophie_grootstPartout dans le non-marchand, on assiste à un mouvement du public vers le privé et du privé vers le commercial. Cette destruction assure la diminution de la qualité de la prestation de soins et met les travailleurs sous une pression supplémentaire car tous les soins se retrouvent sur le marché. Nous connaissons les exemples des USA et des Pays-Bas. Aux USA, de bons soins de santé sont presque impayables pour un travailleur normal si cela n’est pas compris dans son paquet d’avantages extralégaux. Les CEO des assurances maladies privées sont parmi les mieux payés et cela signifie beaucoup au pays de Wall Street !

    DES INVESTISSEMENTS DANS LES SOINS! EN AVANT!

    En tant que travailleurs et bénéficiaires du secteur, il nous faut reprendre les choses en main. En organisant la lutte contre l’austérité ensemble, l’opportunité existe d’imposer le développement de l’aide et des soins de santé. Pour cela, il nous faut une nouvelle colère blanche. Dans le passé, il nous a été possible de construire des rapports de force et d’imposer des améliorations. Nous ne pouvons toutefois pas nous y limiter : les gens ont de plus en plus de problèmes de bien-être et de santé. Il faudra plus que des emplois et du travail faisable pour s’attaquer aux causes de ces problèmes. Des investissements dans des services de base sont nécessaires, ce qui demande de s’en prendre aux richesses des banques et des multinationales.

    UN PLAN D’ACTION INTERPROFESSIONNEL POUR ARRÊTER L’AUSTÉRITÉ !

    Ce qui arrive dans ce secteur très large et diversifié touche l’intérêt de chacun. Nous sommes déjà victimes de la politique d’austérité brutale et cela risque d’empirer. Il s’agit de l’énième attaque contre nos conditions de vie et de travail. Donner une nouvelle vie à la colère blanche signifie de construire la résistance dans notre secteur, jusqu’à ce que nous obtenions des résultats. La lutte paie !

    Tant que les politiques d’austérité de ces autorités ne seront pas arrêtées, la destruction se poursuivra. Pour cette raison, nous demandons un plan d’action interprofessionnel allant crescendo pour arrêter l’austérité. Il nous faut être unis, combattifs et solidaires jusqu’à ce que le flux financier s’écoule dans l’autre sens ! Les richesses sont suffisamment présentes dans la société pour donner à tout le monde la possibilité de vivre une vie de qualité. Tant que ces richesses seront dans les mains d’une élite richissime qui vit sur notre dos, assurer à chacun la possibilité de vivre une vie décente restera inaccessible. Une lutte généralisée pour des services de base, pour la répartition du travail et la transformation de la société est absolument nécessaire pour le bien-être et la santé de tous !

    HYPERTENSION: qui sommes-nous ?

    « Polsslag » (dont Hypertension est la version francophone) a vu le jour en 2004 pendant la colère blanche, en tant que journal d’action réalisé par et pour des syndicalistes combattifs et critiques de la CSC et de la FGTB. Ce réseau est né à l’initiative de délégués et militants du Parti Socialiste de Lutte (socialisme.be) et est ouvert à chaque activiste combattif du secteur.

  • [INTERVIEW] Pourquoi être dans la rue ce 24 novembre avec le non-marchand?

    Photo : Socialisme.be

    Ce jeudi 24 novembre à 10 heures, une manifestation partira de la gare du Nord à Bruxelles. Le personnel du non-marchand dénonce les 902 millions d’austérité supplémentaires dans le secteur. Nous avons interviewé une jeune infirmière qui nous explique pourquoi elle descendra dans la rue ce jeudi.

    Bonjour Céline, peux-tu te présenter en quelques mots ?

    J’ai terminé mes études d’infirmière cet été, j’ai tout de suite trouvé une place dans un hôpital, en gériatrie. C’est le service où l’on demande le plus de personnel actuellement, un service assez lourd ou l’on est confronté à toutes les pathologies confondues. J’effectue un horaire à pause mais pas encore de nuits. Je gagne environ 1600 euros en comptant les tickets repas.

    Pourquoi as-tu choisi ce travail ?

    Apporter du réconfort, apporter du bien-être aux personnes et les soigner. C’est un travail avec énormément de contacts humains et nous avons une relation particulière où règne un climat de confiance. On se sent valorisés, lorsque par exemple les patients nous disent merci, ce qui arrive souvent.

    Peux-tu nous décrire tes conditions de travail ?

    Comme dans d’autres boulots, le travail à pause est exigeant.

    Nous avons un rythme de travail très élevé dans le service, il y a une pénurie de personnel et je suis parfois seule pour 12 patients. Il n’y a pas le temps d’un véritable écolage par les infirmières plus expérimentées pour les nouvelles engagées. En plus des patients, on doit gérer des familles en détresse. Il faut faire preuve de psychologie mais surtout de patience. On est constamment sollicités, et il faut sans cesse intercaler dans notre organisation des imprévus.

    Malgré un rythme soutenu, nous n’avons pas d’autre choix que de faire des heures supplémentaires. Elles devraient êtres récupérées et payées mais dans les faits, ce n’est pas respecté, sans compter le temps de midi que l’on saute volontairement pour terminer le travail, et soulager l’infirmière de la pause suivante. S’en suit des burn-out, des crises de larmes et une auto-culpabilisation des collègues.

    Lorsqu’un collègue est malade, la direction estime que des étudiants peuvent assumer le travail. Non seulement ceux-ci travaillent gratuitement, mais en plus ils n’ont pas le même rendement.

    Tu seras dans la rue lors de la manifestation du 24/11, pourquoi ?

    Tu sais, c’est mon premier boulot, les conditions sont difficiles et ça va grandement s’empirer. Chez nous, comme ailleurs, on profite des travailleurs et on tire constamment sur la corde.

    Le gouvernement va couper dans le budget santé alors qu’on a besoin de tout l’inverse : des investissements massifs dans des engagements de personnel supplémentaire et de matériel.
    La droite nous dit que les coupes sont nécessaires lorsqu’on gère un budget mais ces gens n’ont jamais travaillé avec nous. On rénove des bâtiments en repeignant des portes mais « il n’y a pas d’argent », par exemple, pour la climatisation. En été, c’est l’enfer pour les travailleurs et les patients qui doivent subir une température de 30° dans les chambres !

    Les libéraux nous expliquent que c’est normal d’économiser pour établir un budget, comme tout le monde est d’ailleurs obligé de le faire. Mais l’Etat n’est pas tout le monde !

    Les sources de financement de l’Etat sont multiples, on peut aller taxer les grosses fortunes et arrêter les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises (qui partiront de toute façon après avoir fait beaucoup de profit) au lieu de hausser la TVA et de couper dans les services publics. Le choix d’un budget est un choix politique.

    Ça me fait rire quand on parle de l’argument du service minimum dans les services publics contre les grévistes. Le service minimum, il n’est déjà même pas respecté en temps normal vu le manque de personnel. La direction nous met la pression du haut vers le bas à la manière d’un pyramide, on doit inverser cette pression.

    C’est particulièrement dur de s’organiser dans ce secteur, car les patients sont sous notre responsabilité. Il est hors de question de juste quitter tous ensemble le service, c’est d’ailleurs notre plus grande faiblesse pour construire un rapport de force. Pourtant, on y trouve une grande solidarité entre collègues, ainsi qu’une colère immense.

    Dans ce type de secteurs, les grèves doivent être organisées à l’avance et une partie du personnel reste bien entendu au travail. Toutefois, les travailleurs peuvent exprimer leur colère et leurs désaccords en portant un badge, en faisant circuler des pétitions, en organisant des manifs au sein de l’hôpital, etc.

    Tu as vécu le plan d’action syndical de 2014 en tant qu’étudiante, ses grèves massives et ses manifestations de masse. Ce sera ton premier mouvement en tant que travailleuse, qu’attends-tu du 24 novembre ?

    Lors d’une discussion politique, une collègue m’a dit que c’était moins grave d’économiser dans la santé que dans l’éducation. Nous ne devrions pas à avoir à choisir, les moyens existent et il faut aller les chercher. Le 24/11 tout seul sera insuffisant pour faire annuler ces économies. On ne devra pas s’arrêter là. Cette manifestation, c’est évidemment l’occasion de montrer notre colère et d’attirer l’attention de tout le monde sur l’irresponsabilité des dirigeants. Mais elle pourrait aussi être le déclencheur d’un nouveau plan d’action comme celui de 2014. On a vu récemment les cheminots, les gardiens de prison, les travailleurs de Caterpillar, lutter seuls chacun à leur tour, mais on ne gagnera pas seuls. On doit impliquer tous les secteurs dans une seule et même lutte car le gouvernement ne reculera pas, nous devons le faire tomber.

    Je ne pense pas qu’un gouvernement porté par d’autres forces politiques traditionnelles (centre et gauche par exemple) appliqueront une politique fondamentalement différente. La tendance est à la privatisation de tous les services, je pense plutôt qu’on doit nationaliser les secteurs-clé de l’économie sous contrôle démocratique des travailleurs et usagers. L’économie doit servir aux besoins des gens et aux nécessités dans la société, et non pas à engranger des profits pour une minorité.

    RDV à 8 h ce jeudi devant la gare de Namur !

    Départ collectif des Etudiants de Gauche Actifs – EGA
    info@gauche.be www.gauche.be Emily : 0474 35 30 36

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