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Tag: Soins de santé
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13 septembre : Grande manifestation de la santé ! ‘‘Je n’ai pas eu le Covid, mais vous m’avez transmis la rage.’’

Photo : La Santé en Lutte ‘‘Je n’ai pas eu le Covid, mais vous m’avez transmis la rage.’’ C’est ce qu’on pouvait lire sur une pancarte ce 14 juin, à Bruxelles. Cette colère, nous sommes nombreux à la ressentir, il faut l’organiser !
Par Pablo (Bruxelles)
Ce jour-là, des ‘‘haies de déshonneurs’’ avaient été organisées à Bruxelles, Charleroi, Liège et Namur à l’initiative du collectif militant La Santé en Lutte. En colère contre la gestion de la crise sanitaire provoquée par l’épidémie de coronavirus, le collectif entendait ‘‘tourner le dos’’ aux autorités, qui ont maintenu l’activité économique au péril de nos vies tout en laissant le secteur des soins de santé démuni face à la crise.
Leurs profits, nos morts : plus jamais ça !
Ces actions furent couronnées de succès en dépit des tentatives des autorités de museler les manifestants. L’idée était de faire écho à la haie de déshonneur organisée par le personnel de l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles à l’occasion de la visite de la Première ministre Sophie Wilmès. Suite à cette action et au large soutien exprimé au personnel soignant mécontent, cette action et la dynamique potentielle qu’elle pouvait enclencher ont conduit le gouvernement à reculer sur des arrêtés royaux qui permettaient de réquisitionner les infirmiers et de permettre à des soignants moins qualifiés de pratiquer des soins infirmiers. Ces arrêtés royaux ont indigné beaucoup d’infirmiers qui n’avaient pas ménagé leurs efforts durant la crise. Depuis lors, des arrêts de travail et des actions symboliques ont eu lieu dans plusieurs hôpitaux du pays.
Les travailleuses et travailleurs du secteur des soins de santé ont repris le chemin de la lutte. La Grande Manifestation de la Santé prévue le 13 septembre, également à l’initiative de La Santé en Lutte, a le potentiel d’avoir un succès retentissant, les applaudissements aux balcons l’ont illustré. Il est grand temps de sortir ensemble dans la rue pour exiger un refinancement de la santé, l’arrêt de la marchandisation du secteur, une revalorisation salariale et plus d’effectifs !
Mais si les conditions de travail désastreuses du personnel soignant ont été exposées aux yeux de toutes et tous, nous avons également pu voir que de nombreux métiers exposés au virus et dévalorisés sont essentiels. Nombre de ces travailleuses et travailleurs ne gagent même pas 14 euros de l’heure ! Toutes ces personnes doivent rejoindre le cortège, armées de leurs revendications spécifiques. De même que toutes celles et ceux qui ont souffert de cette pandémie. L’heure est au regroupement de nos forces, celles du monde du travail, pour offrir une première réponse de masse face à la gestion catastrophique de la crise du coronavirus. Mais aussi pour nous organiser contre les mesures d’austérité à venir suite à la récession économique.
Il nous faut un plan d’action pour arracher les moyens qui font défaut dans les soins de santé et plus globalement dans la sécurité sociale et les services publics, mais aussi pour assurer un salaire décent à toutes et tous. La mobilisation vers cette manifestation est l’occasion idéale d’entamer ou de poursuivre la discussion à ce sujet entre collègues et avec les proches. On en a assez bavé, allons chercher l’argent là où il est : dans les poches des actionnaires !
Dimanche 13 septembre, 13h, Mont des Arts à Bruxelles (Gare Centrale)
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La Santé en Lutte : Actions “Tournons leur le dos” réussies !

Liège
Ce dimanche, des centaines de personnes ont répondu à l’appel du groupe d’action militant La Santé en Lutte pour des rassemblements à Bruxelles, Charleroi, Liège et Namur afin tout à la fois de revendiquer un refinancement massif des soins de santé et de dénoncer la gestion scandaleuse de la crise Covid-19 de la part des autorités belges.Ces rassemblements se sont partout extrêmement bien déroulés en dépit de la pression policière et du refus d’accorder des autorisations. Comme le souligne très justement La Santé en Lutte : ‘‘Le droit de manifester, entre autres repris dans la Convention européenne des Droits de l’homme, est l’un des droits les plus fondamentaux en démocratie. Nous devons reprendre la rue et défendre nos conditions de travail, une augmentation des effectifs, nos salaires, l’accès aux soins, etc. La crise covid-19 n’est bien sûr pas finie et il est important d’en avoir conscience. Si nous sortons dans la rue nous devons le faire en garantissant notre sécurité sanitaire. Mais aujourd’hui il n’y a plus de raison de faire reprendre le travail et la consommation et continuer à interdire la lutte sociale.’’
Et les raisons de reprendre le chemin de la lutte ne manquent pas, très certainement dans la santé ! Au micro de BX1 lors du rassemblement de Bruxelles, Naïma expliquait : “J’ai pas signé pour sacrifier ma vie. J’ai signé pour soigner des gens ! On est clairement de la chair à canon !” Stephen, membre de La Santé en Lutte, précisait quant à lui : ‘‘Avant le Covid, 1/3 des infirmiers et infirmières étaient à risque de burnout, aujourd’hui c’est 2/3 ! On voit les soignants tomber comme des mouches.’’
Sur RTL, il précisait : ‘‘Le secteur des soins de santé pâtit depuis des années d’un sous-financement qui s’est révélé plus flagrant encore pendant la crise sanitaire liée au Covid-19. À certains moments, nous devions choisir qui allait porter un masque et qui pas. Le personnel des soins de santé et les personnes vulnérables ont été complètement oubliés.”
Aux divers rassemblements, les pancartes et banderoles artisanales exprimaient une profonde colère : “le gouvernement compte ses sous, nous comptons les morts” ou encore “Maggie tue les soins”. A Liège, le PSL, qui était présent à chacun des divers rassemblements, est intervenu notamment avec une banderole sur laquelle était inscrit : ‘‘Le capital tue l’hôpital – Du blé pour la santé !’’
La réussite de ces rassemblements est de très bonne augure pour la Grande manifestation de la santé appelée par La Santé en Lutte pour le mois de septembre prochain, une initiative qui a le potentiel de réunir des milliers de personnes derrière le personnel de la santé.
- ENTRETIEN La Santé en Lutte ‘‘Aujourd’hui on soigne, demain on réglera les comptes !’’
- Grande manifestation de la santé
- Site de La Santé en Lutte

Bruxelles Vidéo de La Santé en Lutte
Vidéo du PSL-Liège
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Du blé pour la santé !
Pour un refinancement public d’urgence des soins de santé
Le personnel des soins de santé, toutes institutions confondues, dénonce ses conditions de travail depuis des années. Entre sous-effectifs, bas salaires, augmentation des cadences, management impitoyable et autoritaire, c’est tout un secteur qui tire la sonnette d’alarme sur son vécu et les conséquences dramatiques des choix politiques insensés sur la qualité des soins. Au début de la législature du gouvernement Michel, de nouvelles coupes sombres ont été imposées à ce secteur déjà grièvement touché. Arrêts de travail, grèves, manifestations n’ont été jusqu’à présent accueillis qu’avec mépris par la classe dirigeante.Par Karim, délégué permanent CGSP-Brugmann et membre du collectif La Santé en Lutte
La pandémie actuelle a mis en pleine lumière le dénuement des soins de santé. Les négligences des gouvernements successifs envers ce secteur ne peuvent plus être niées. Les coupes budgétaires dans les soins de santé de ces dernières années et l’absence d’écoute et de réaction du gouvernement face aux difficultés éprouvées dans le secteur ont pesé lourdement sur les conséquences de la pandémie. Un personnel épuisé et en sous-effectif a dû gérer des situations extrêmement graves et compliquées, avec un afflux de patients critiques jamais vu auparavant.
Les soins de santé, ce sont aussi des maisons de repos lâchement abandonnées, sans matériel ni test. Des situations dantesques ont été créées, souvent fatales pour les pensionnaires et le personnel. Il aurait été techniquement possible de soigner tout le monde dans les meilleures conditions si le monde politique avait écouté les revendications légitimes portées par le personnel des institutions de soin depuis des années. Mais ces derniers ont dû faire face, seuls, à l’incurie des responsables politiques.
Le recul du gouvernement
C’est dans ce contexte que le gouvernement a dernièrement fait passer en force deux arrêtés royaux dans le cadre des pouvoirs spéciaux : le premier concernant la réquisition du personnel soignant et le second la délégation de certains actes infirmiers à du personnel non-qualifié. Ces deux arrêtés royaux ont comme vocation première de pallier le manque d’effectifs et de se préparer à une deuxième vague en forçant la main au personnel en première ligne. Ce dernier a pourtant fait de son mieux sans relâche pendant des semaines ! Cela a été vécu comme une insulte et une humiliation par les travailleuses et travailleurs de soin, à juste titre.
L’action très médiatisée du personnel de l’hôpital Saint-Pierre lors d’une visite de la Première ministre, combiné à des préavis de grève déposés par différentes organisations syndicales, a forcé le gouvernement Wilmès à suspendre l’application de ces deux arrêtés royaux légitimement décriés. C’est une première victoire mais le combat doit continuer.
Construisons la riposte
Pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs en première ligne et toutes celles et ceux qui subissent de plein fouet la politique antisociale depuis des années, il est crucial d’obtenir des victoires. Cela permet de reprendre confiance en notre force. La question du refinancement des soins de santé et de la sécurité sociale est un de ces terrains de lutte sur lequel on doit s’engager activement pour tenter d’obtenir de telles victoires. Pour cela, il sera nécessaire de mobiliser le plus largement possible et d’investir les rues en nombre. Mais il faudra aussi agir par la grève partout où cela sera possible. La santé concerne tout le monde, tant travailleuses et travailleurs du secteur que la population en général.
Construisons un mouvement populaire large pour refinancer nos soins, améliorer les conditions de travail et offrir des soins de santé de qualité pour toutes et tous ! Arrachons des victoires qui peuvent redonner confiance à l’ensemble de notre camp ! Mobilisons tous ensemble pour la manifestation de La santé en lutte du 13 septembre 2020 !
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14 juin : Action de La Santé en Lutte “Tournons leur le dos”

Appel de La Santé en Lutte // Événement Facebook
Rassemblons-nous pour faire une haie de déshonneur le dimanche 14 juin à 14h :
- A Bruxelles, dos au cabinet De Block et au ministère de la Santé (Boulevard du Jardin Botanique 50, 1000 Bruxelles)
- A Charleroi, dos au ministère de la Finance (Rue Jean Monnet 14, 6000 Charleroi)
- A Liège, dos au MR (Vinâve d’Ile 9 , 4000 Liège)
? Venez avec vos banderoles, vos slogans, vos masques, votre blouse blanche, verte, noire, rouge, enfin, venez comme vous êtes !
– Parce que Maggie de Block a cru qu’elle pouvait nous réquisitionner comme des pions, tournons-lui le dos.
– Parce que Sophie Wilmès ose dire qu’elle écoute et comprend la souffrance des soignant·e·s après avoir amputé le budget de la santé de 900 millions d’euros, tournons-lui le dos.
– Parce que l’Etat a laissé mourir nos ainé·e·s dans des conditions inhumaines, tournons-lui le dos.
– Parce que nous sommes en colère contre la gestion de cette crise et la mise en danger systématique des travailleur·euse·s de première ligne, tournons-leur le dos.
– Parce qu’on nous a envoyé soigner sans matériel, sans masque, sans effectif suffisant, tournons-leur le dos.
– Parce que le gouvernement a minimisé les risques pour pouvoir rationner le matériel de protection, tournons-lui le dos.
– Parce qu’ils ont maintenu l’activité économique tant qu’ils le pouvaient, au péril de nos vies, tournons leur le dos.
– Parce qu’on ne fait pas de bénéfices ni d’économies sur la maladie, tournons le dos à la marchandisation !
– Parce que la sécurité sociale n’est pas une variable d’ajustement, tournons le dos aux politiques d’austérité !
– Parce que nos dirigeants nous traitent avec mépris, rassemblons-nous pour leur tourner le dos.Ce monde politique et ses ambitions financières ne nous représentent pas !
Contre le retour à l’anormal renversons la table de monde marchand pour construire un « après » plus juste, plus humain, plus démocratique, plus égalitaire.
Luttons pour un accès à des soins de qualités pour toutes et tous.
Luttons pour un renforcement de nos métiers et de nos salaires, pour une révision des normes d’encadrement, pour une démocratie dans nos institutions de soins, pour plus d’effectifs, pour des contrats stables, pour une santé basée sur l’humain plutôt que sur les chiffres, pour une sécurité sociale forte, …
? Revendications de La Santé en Lutte : https://lasanteenlutte.org/nos-revendications/
Respectons la distance physique et les gestes barrières.
? Si vous voulez organiser un rassemblement dans un autre lieu, dans votre ville, contactez La Santé en Lutte !
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Liège “La Santé A Du Sens”

Ce mardi 2 juin, le SETCa – Groupe Santé CHC- délégation hôpitaux avait appelé à un rassemblement à Clinique CHC MontLégia. Plusieurs dizaines de personnes, essentiellement des membres du personnel, avaient répondu à l’appel.
Ce rassemblement défendait l’engagement de plus de personnel, l’amélioration des salaires, la garantie d’équipement de protection pour toutes et tous, que plus de temps soit accordé pour être au chevet des patients, qu’il y ait moins de stress pour les soignants,… en bref : “rendre du sens à ces métiers qui ont du sens”. Ce rassemblement était bien entendu très utile pour mener campagne autour de ces revendications légitimes mais qui ne tomberont pas du ciel.
Quelques militants du PSL étaient présents et ont souligné l’importance de la Grande manifestation de la santé organisée à l’initiative du groupe d’action militant La Santé en Lutte.









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Après les applaudissements, les couteaux dans le dos, l’épuisement… une première victoire !

Action l’hôpital Saint-Pierre durant la visite de Wilmès. Photo : Collectif Krasnyi Les collègues ayant quelques années au compteur l’ont senti venir : les coups de couteau dans le dos ont suivi les applaudissements. Et cela s’est passé plus vite que prévu ! Il faut dire que les responsables politiques qui ont applaudi les ‘‘héros’’ sont coupables de nombreuses années d’économies budgétaires et de négligence dans le secteur de la santé.
Par un délégué syndical du secteur
Des coups de couteau dans le dos
Le projet d’égalisation des conditions de travail des employés statutaires et contractuels des services de la ville de Gand, avec la ‘‘conséquence malheureuse’’ de la perte de centaines d’euros de congés payés pour les personnes des maisons de repos du CPAS, pouvait encore, mais avec vraiment beaucoup de bonne volonté, être interprété comme un ‘‘accident de parcours’’. Les syndicats ont fait entendre un autre son de cloche et ont affirmé qu’on leur avait tordu le bras pour parvenir à un ‘‘accord’’. Cependant, la grande indignation de la population a fait (temporairement ?) revenir le conseil communal sur ses pas.
Le gouvernement flamand voulait instaurer des contrats flexibles et précaires dans les centres de soins résidentiels sous le prétexte de lutter contre la pénurie de personnel. Concrètement, il s’agissait de louer du personnel aux centres de soins résidentiels par l’intermédiaire d’entreprises extérieures. Toutefois, cela ne résout pas le problème de la pénurie de personnel et met en péril les conditions de salaire et d’emploi actuelles.
Mais la principale attaque est venue du fédéral et de Maggie De Block sous la forme de deux Arrêtés royaux (AR) du gouvernement de pouvoirs spéciaux. Il s’agissait d’une pure provocation. Un AR visait à réquisitionner du personnel soignant (sous menace d’amendes et de peines de prison) alors que, dans toutes les régions, une véritable armée de volontaires (des personnes ayant un diplôme de soignant mais qui ne sont pas immédiatement sur le terrain, comme dans l’enseignement) est prête à intervenir si nécessaire. Rien qu’en Flandre, plus de 5.000 personnes de bonne volonté sont déjà impliquées !Un second AR visait à pouvoir déléguer des tâches d’infirmier à d’autres travailleurs. Pourquoi donc les infirmières et infirmiers devraient-ils alors étudier pendant 3 à 4 ans ? Cet AR suit la logique de l’industrialisation des soins de santé. En raison de la pression constante de la rationalisation (des économies déguisées en ‘‘gains d’efficacité’’), les soins sont compris comme une série d’actes consécutifs purement techniques comme sur une chaîne de montage. L’aspect humain et social est totalement oublié.
Épuisement mental
Il va sans dire que la crise du coronavirus a un impact mental sérieux sur le bien-être du personnel de la santé. Les résultats du deuxième baromètre (début mai) de la plateforme en ligne De ZorgSamen.be (réalisé par 3.298 professionnels de la santé) sont éloquents. Plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré qu’elles étaient sous haute pression. Les plaintes concernant la fatigue, les problèmes de concentration et l’incapacité à se détendre sont nettement plus nombreuses que d’habitude. Quatre fois plus de personnes se sentent malheureuses par rapport à la période précédant la crise. Presque trois fois plus de personnes que d’habitude pensent à quitter la profession.
Une étude de l’Université d’Anvers, où 1.216 infirmières, soignants et aidants ont été interrogés, a montré que le matériel de protection pour les soins aux patients était encore insuffisant. ‘‘La confiance dans les autorités est faible parmi les prestataires de soins de santé : la moitié d’entre eux n’ont guère confiance dans la capacité à faire face à la crise’’. (De Standaard 9/5/20)
Une première victoire !
L’opposition des syndicats et des organisations professionnelles contre les arrêtés royaux, notamment, est plus forte du côté francophone. Mais l’indignation des soignants et des représentants syndicaux en Flandre n’était pas négligeable !
L’action du personnel de l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles lors de la visite de la Première ministre Wilmès le 16 mai a frappé les esprits. Sans aucun doute, ‘‘la haie du déshonneur’’ dos tourné deviendra l’une des images emblématiques de la colère blanche. Depuis 2019, les hôpitaux bruxellois jouent un rôle moteur. D’une manière ou d’une autre, il existe un relatif boycott médiatique à ce sujet en Flandre. Mais ce n’était pas le cas cette fois-ci. Le lendemain, rien d’autre n’a été discuté au travail et nous pouvons dire sans risque que cette action sereine mais forte fut un signal d’espoir pour tous les travailleurs de la santé.
Lorsque la ministre Marghem a versé encore plus d’huile sur le feu, des annonces de grève ont suivi du côté francophone. A peine deux jours plus tard, le gouvernement minoritaire a annoncé que les deux AR étaient suspendus.
La colère blanche arrive…
Pour obtenir de véritables victoires, il faudra construire un rapport de force tant sur le lieu de travail que dans la société. Si nous souhaitons une colère blanche massive, nous devrons en faire un véritable tsunami en procédant par étape, avec la patience nécessaire. Et ce dans une perspective concrète via un plan d’action discuté le plus largement possible.
Une initiative telle que La Santé en Lutte peut contribuer à rassembler toutes les parties prenantes et leurs organisations, y compris les employés des autres services essentiels (sous-payés), autour d’objectifs communs. Son appel à une grande manifestation de/pour les soins de santé après le confinement peut déjà compter sur un intérêt croissant des deux côtés de la frontière linguistique.
Tous ensemble ! Pour des soins de santé de qualité pour tous !
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[PÉTITION] NON aux arrêtés royaux concernant la réquisition du personnel et la délégation de l’art infirmier
Contre les deux arrêtés royaux concernant la réquisition de personnel et la délégation de l’art infirmier, nous relayons cette initiative de la FGTB-Bruxelles qui propose d’envoyer cette lettre à Madame Wilmès. Ces arrêtés royaux soulignent à quel point il est nécessaire aujourd’hui de se mobiliser et de se préparer à riposter en défense de nos conquêtes sociales et pour arrache plus de moyens publics, notamment pour nos soins de santé. A ce titre, la Grande manifestation de la santé appelée par le collectif d’action militant La Santé en Lutte est un premier rendez-vous militant de grande importance.
Plus d’infos :
- Facebook ‘‘La Santé en lutte’’
- Facebook ‘‘Grande manifestation de la santé’’ Pour des raisons évidentes, le jour et l’heure de cette manifestation ne sont pas encore connus.
- Signer la pétition de la FGTB-Bruxelles
“À l’attention de Madame Wilmès, Première Ministre,
À l’attention de Madame De Block, Ministre fédérale de la santé,Moi, nous, soignants, familles de soignants, patients, représentants des soignants et des travailleurs en soins de santé, monde associatif, déplorons la politique de santé publique menée par le gouvernement, pourtant doté de pouvoirs spéciaux pendant cette crise sanitaire.
Tous les soignants de première ligne (infirmiers, personnel de laboratoire, d’imagerie médicale, personnel de l’entretien ménager, pharmaciens, dentistes, médecins généralistes et spécialistes, kinésithérapeutes…) et tous les travailleurs de terrain du secteur de la santé ont été exemplaires dans la prise en charge des patients et ont permis d’éviter une catastrophe sanitaire.
Au moment où débute le plan de déconfinement, les nombreuses mesures annoncées depuis plusieurs semaines ne sont toujours pas appliquées et les lacunes demeurent flagrantes : manque de masques et de matériels de protection, manque de tests, manque d’effectifs, priorité à l’économique plutôt qu’au social et à la santé. La liste est longue.
En lieu et place et sans concertation, le gouvernement belge a promulgué deux Arrêtés Royaux :
– Le premier vise la réquisition du personnel de santé qui n’a pourtant jamais abandonné aucun patient.
– Le second autorise l’extension de la pratique d’actes infirmiers à d’autres professions qui ne sont pas qualifiées.
Et ce, alors que tous les acteurs de terrain ont répondu présent et ont pallié à ces manquements durant ces deux longs derniers mois !Suite à ces lacunes et à l’adoption de ces mesures injustifiées, nous demandons :
– Le retrait immédiat de l’AR de réquisition des travailleurs déjà mobilisés
– Le retrait immédiat de l’AR sur l’art de soigner qui déqualifie tout le secteur de la santé
– La réquisition du matériel de protection et des entreprises pouvant les produire
– Que tout le personnel de première ligne soit testé à large échelle et que les laboratoires agréés soient inclus dans la politique nationale de dépistage afin d’augmenter les capacités de testing
– Que les soins de santé et l’ensemble de la sécurité sociale soient refinancés au plus vite et que le personnel travaillant dans les institutions de soins soit valorisé.” -
Message aux autorités : ‘‘Aujourd’hui on soigne, demain vous rendrez des comptes !’’

Photo : La Santé en Lutte Au déconfinement : grande manifestation de la santé !
Le désastre sanitaire actuel n’est pas tombé du ciel. En 2017 le secteur des soins de santé a subi des coupes budgétaires de 900 millions d’euros et de 7 millions d’euros dans les maisons médicales. En même temps la sécurité sociale perdait 5,8 milliards par an en raison des cadeaux fiscaux. Chacun peut constater que l’austérité tue.
Par Luna (Bruxelles)
Les coupes budgétaires dans les soins de santé ont signifié la perte de 200 à 250 équivalents temps plein rien qu’à Bruxelles ! Les bas salaires, les horaires décalés et une intense pression au travail sont devenus la norme dans les soins de santé. Déjà avant la pandémie, le métier était très peu attractif en raison de la pénurie dans tous les domaines. De plus, le nombre de cadres intermédiaires a augmenté ces dernières années alors que celui du personnel soignant a diminué. Le taux de patients par infirmière est de 9,4 alors qu’il devrait être de 8. En temps ‘‘normal’’, on travaillait déjà de plus en plus à la chaîne.
L’arrivée du Covid-19 n’a fait que révéler la faiblesse du système de soins et aggraver des conditions de travail déjà très dures. La pénurie de matériel de protection essentiel et le manque de tests met en danger les professionnels, leurs proches et le reste des patients. Pour l’instant, environ 4% du personnel est officiellement infecté, mais la réalité est bien plus dramatique.
Le gouvernement a tardivement pris des mesures insuffisantes et qui ne protègent pas les travailleurs mais les intérêts du capital. Les directions des hôpitaux ont fait de même en annulant les réunions des Conseils d’entreprises et des Comités pour la Prévention et la protection au travail (CPPT), en mettant des centaines de professionnels au chômage technique alors que ceux qui travaillent font parfois des journées de 12 heures ! L’idée d’obliger les gens à travailler même en étant malade et la possibilité de restériliser les masques sont sur la table. On parle des professionnels de la santé comme de ‘‘héros’’, mais ils ont été déconsidérés pendant des années et ils souffrent du manque de moyens même en pleine crise ! Voilà ce qui se passe quand les soins de santé deviennent une marchandise!
Dans les situations de crise, on fait toujours appel à la solidarité, mais cette solidarité vient toujours d’en bas et pas d’en haut. Quand la crise du coronavirus sera finie, on sera toujours dans la crise du capitalisme, une crise encore plus profonde. Ça n’échappe à personne : ils vont essayer de nous faire payer la note encore une fois et il y aura de grosses économies budgétaires.
Tous les droits que nous avons ont été arrachés par la lutte. En ce moment, c’est difficile de mener des actions dans les soins de santé. Mais nous devons penser sur le long terme et commencer à organiser la riposte face aux coupes budgétaires à venir et la lutte pour arracher un refinancement public massif de la santé. C’est pour cela que le groupe d’action militant La Santé en Lutte appelle déjà à l’organisation d’une grande manifestation quand la situation sanitaire le permettra. Le potentiel est présent pour que cette manifestation soit un rassemblement de masse !
Parmi les patrons et leur personnel politique, on entendra que ce n’est pas le moment de revendiquer, mais de se serrer la ceinture. On nous dira qu’il faut attendre que la crise économique et sanitaire soit passée. Mais nous savons très bien que quand tout va bien économiquement, les profits ne sont jamais redistribués aux travailleurs, sauf si l’on se bat pour ça. Nous devrons nous organiser, par des assemblées générales sur les lieux de travail dès que ce sera possible, et passer à l’offensive pour défendre un programme clair, qui défende les soins de santé comme un bien de la collectivité et pas comme une marchandise dans des mains privées. Ce changement ne sera jamais possible sous le capitalisme. Un changement de système s’impose, pour une société socialiste démocratique !
Plus d’infos :
• Facebook ‘‘La Santé en lutte’’
• Facebook ‘‘Grande manifestation de la santé’’ Pour des raisons évidentes, le jour et l’heure de cette manifestation ne sont pas encore connus. -
Carte rouge de la CGSP ALR / Hôpitaux IRIS : Refinancer les services publics et la santé !

Refinancer les services publics et le secteur de la santé : une conclusion qui s’impose à l’heure de la pandémie.
Depuis plus de vingt ans, nous dénonçons un sous-financement dans les soins de santé et l’ensemble des services publics. Cette pandémie n’a fait que mettre en lumière ce que nous, travailleuses et travailleurs de la santé, n’avons cessé de répéter.
Cette situation chronique de manque de personnel, de dégradation de la qualité des soins, d’accélération des cadences, de gestion purement économique de nos institutions de soins, de lourdeur administrative des tâches informatisées n’ont fait qu’aggraver nos conditions de travail et la qualité du service rendu. Mais surtout, elle a créé, chez beaucoup trop d’entre nous, un sentiment profond de perte de sens dans notre travail.
Bien que nous ne fussions pas prêts (décideurs politiques, gestionnaires d’institutions et travailleurs de terrain) à faire face à cette crise, nous avons, en quinze jours de temps, réorganisé toutes nos institutions grâce à la volonté et l’expérience des travailleurs.
Aujourd’hui, après deux mois de travail intense en première ligne, nous sommes en colère. En colère car le gouvernement n’a pas fait face aux nécessités vitales du personnel des institutions de soins (pénurie d’équipements de protection, de tests de dépistages et insuffisance de mesures générales fortes de prévention sanitaire). En colère car la seule solution que le gouvernement nous propose pour la suite de la crise, c’est celle d’un système de réquisition du personnel soignant sous certificat médical imposé par la Ministre de la Santé Maggie De Block. En colère parce qu’elle se permet de brader la profession d’infirmière en permettant que d’autres travailleurs d’institutions de soins puissent effectuer des actes infirmiers. En colère car ce ne sont pas des « merci pour votre sacrifice » que nous voulons du gouvernement, mais des moyens financiers, du matériel de protection de qualité et en suffisance ainsi que des effectifs supplémentaires pour que nous ne devions, précisément, pas nous sacrifier.
Pour nous, la priorité du gouvernement aurait être plutôt de réquisitionner immédiatement l’ensemble du matériel existant ainsi que les entreprises capables d’en produire. Ensuite, et afin de pouvoir suivre les recommandations de l’OMS sur le testing massif des prestataires des soins de santé et de la population, il aurait fallu élargir directement à l’ensemble des laboratoires agréés la compétence d’effectuer ces tests. Cela aurait été la seule manière d’atteindre une capacité de testing suffisante pour aider à diminuer radicalement l’ampleur de la crise. C’est une erreur grave dans le chef de notre gouvernement.
Concernant les manquements du gouvernement en matière de prévention, il est clair aujourd’hui que le choix a été fait de maintenir la pleine activité économique, alors que l’épidémie faisait déjà de nombreuses victimes en Europe. Nous constatons que ce choix a été réitéré avec les mesures prévues pour le déconfinement, où l’économique prime à nouveau sur le reste.
Ce dernier choix constitue une des grandes inquiétudes pour le personnel en première ligne. Quand on sait que rien n’est prévu pour soutenir l’activité dans les soins de santé en cas de deuxième vague, voire de troisième vague. Les équipes en première ligne sont fatiguées et ne pourront pas supporter les conséquences d’un déconfinement précipité et mal réfléchi.
Certaines choses doivent également être clarifiées. A l’heure actuelle, le personnel hospitalier ou celui de certaines maisons de repos n’est toujours pas testé systématiquement et continue, malgré lui de transmettre le virus. Le matériel de protection (en quantité limitée et souvent de mauvaise qualité) ainsi que les médicaments, risquent à tout moment de faire défaut. N’oublions d’ailleurs jamais ce qu’il s’est passé dans les MR/MRS où les mesures ont été trop tardives, où le manque de matériel était encore plus important (et caché par les directions) et où le personnel a vécu et vit encore des situations dramatiques.
Nous craignons que ce gouvernement continue sa politique sans écouter les travailleurs du terrain et sans concertation avec les représentants de ces travailleurs. Derrière l’appel à soutenir les « héros » de cette crise, la politique défaillante et, au fond, très méprisante envers les premiers concernés, crée les conditions optimales pour avoir une nouvelle vague catastrophique de personnes atteintes de Covid-19.
Les services publics ont prouvé une fois de plus qu’ils sont essentiels au fonctionnement de notre société. Quand la société « se met à l’arrêt », nous continuons à travailler pour le bien-être de l’ensemble de la population. La sécurité sociale a ainsi permis d’éviter jusqu’à aujourd’hui une grande crise sociale comme celle que sont en train de vivre les travailleurs de certains autres pays. Ce sont ces deux piliers, services publics et sécurité sociale, que nous devons dès aujourd’hui renforcer. Comme tout le monde aura pu le remarquer, ce ne sont ni les fédérations patronales, ni les banques qui ont sauvé des vies, ou encore, garanti des revenus à la population pendant la pandémie.
Nous avons donc rapidement besoin d’un réinvestissement massif dans la sécurité sociale et les soins de santé, afin d’améliorer les conditions de travail et pouvoir soigner dans les meilleures conditions possibles. Nous avons besoin d’une révision des normes d’encadrement en personnel soignant, la réduction du temps de travail sans perte de salaire et une gestion humaine des équipes pour permettre au personnel des établissement de soins de santé de tenir le coup toute une vie durant et ainsi assurer que des soins de qualité redeviennent un droit pour tous, sans distinction de classe sociale ou d’âge.
A ceux qui diraient que, sous prétexte de crise économique, il n’y a pas d’argent pour réaliser cela, nous leur répondons qu’il faut aller chercher l’argent là où y est : dans les paradis fiscaux, en faisant payer les banques et les grandes entreprises. Même le FMI (qui ne peut sérieusement pas être suspecté d’être du côté des travailleurs) fait des recommandations de taxation des grandes fortunes et des entreprises pour relancer l’économie réelle et pour profiter de la crise afin d’opérer une reconversion dans l’économie verte. Pour une fois, nous sommes presque d’accord avec eux.
Pour la CGSP ALR, il est clair que si nous nous laissons faire et que nous ne nous mobilisons pas pour une autre société, demain sera pire qu’hier. D’ores et déjà, nous appelons à soutenir l’appel à la Grande Manifestation de la Santé initiée par La santé en lutte. C’est, tous ensemble, que nous pourrons construire un avenir meilleur !
Bruxelles, le 4 Mai 2020
Les permanents santé IRIS de la CGSP ALR : Rosteleur Carine, Lancharro Rodriguez Marc, Renier Roxanne, Godfroid Dominique, Brikci-Nigassa Karim, Lorge Véronique
Contact Presse : Carine Rosteleur 0498973618