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Tag: Socialist Party
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Afrique du Sud : De l'apartheid à Marikana, la lutte pour la justice sociale se poursuit
Le succès de la grève des mineurs de Marikana a transformé la situation en Afrique du Sud et a annoncé une reprise de la lutte des travailleurs. La grève s’est répandue comme une trainée de poudre vers les autres mines et a énormément augmenté la confiance des travailleurs d’Afrique du Sud. Cette grève des mineurs a marqué le début d’une nouvelle ère dans le mouvement révolutionnaire du pays.
Par April Ashley, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)
Le massacre de plus de 40 mineurs lors de ‘‘scènes rappelant les pires commises lors de l’apartheid’’ (Business Day, 17/08/2012) a choqué le cœur de la société sud-africaine et catapulté le pays sur le front des luttes ouvrières du monde entier, attirant le soutien et la solidarité de travailleurs de tous les continents.
Cette lutte a rappelé aux travailleurs les plus âgés les anciens souvenirs du combat mené contre le régime raciste de l’apartheid (un régime de ségrégation appliqué de 1948 au début des années ‘90). Pour les plus jeunes, un grand intérêt a été suscité. Ce n’est qu’en 1994 que la majorité noire de la population a finalement pu réellement en finir avec l’apartheid en élisant, au cours des premières élections libres du pays, le premier gouvernement du Congrès National Africain (ANC), suite à un accord négocié avec l’élite du pays.
Le monde entier avait retenu son souffle le 11 févier 1990, le jour de la libération historique de Nelson Mandela, après 27 ans de prison. Les espoirs et les rêves de la majorité de la population pour une nouvelle Afrique du Sud reposaient sur ses épaules : une nouvelle Afrique du Sud libérée de l’oppression et de l’exploitation féroce et sans pitié d’une minorité blanche. Cette libération fut le fruit de dizaines d’années de luttes au cours desquelles le régime de l’apartheid a tenté de noyé la révolution dans le sang. Le massacre de Sharpeville en 1960 et l’héroïque révolte de la jeunesse à Soweto en 1976, où 100 jeunes ont été massacrés par la police (voir l’encadré ci-dessous) ont montré la détermination des masses à en finir avec l’apartheid.
L’adoption de la Charte de la Liberté par l’ANC en 1955 a été une expression de l’exigence d’un changement révolutionnaire de la société par les travailleurs. Cette charte appelait à la nationalisation des secteurs-clé de l’économie et déclarait : ‘‘La richesse nationale de notre pays, l’héritage des Sud-Africains, doit être rendu au peuple, la richesse minérale du sous-sol, les banques et le monopole industriel doivent être rendus propriété publique dans leur entièreté.’’
Les luttes des travailleurs
Entre 1961 et 1974, le nombre de travailleurs noirs employés dans l’industrie minière d’Afrique du Sud a doublé. Ce fut là une véritable explosion de la classe ouvrière organisée, qui l’a propulsée sur le devant de la scène. En 1973, les grèves des dockers ont réellement bouleversé l’Afrique du Sud tout entière et ont emmenés les luttes vers un changement qualitatif d’importance.
Ces grèves de masse ont embrasé l’imagination des travailleurs du monde entier, qui ont démontré leur solidarité aux luttes avec des manifestations de solidarité, de actions de lobbying et de boycotts. Nombreux sont les travailleurs qui ont commencé à s’engager politiquement par le biais du soutien à leurs frères et sœurs d’Afrique du Sud.
Ensuite, les mouvements des travailleurs des années ‘80 ont conduit à la naissance de la fédération syndicale Congress of South African Trade Unions (COSATU) en 1985. La COSATU a adopté la Charte de la Liberté en 1987, soutenant que ‘‘Le socialisme signifie la liberté’’. Son plus grand affilié, le Syndicat National des Mineurs (NUM), mené par l’ancien militant Cyril Ramaphosa, était à la tête des grèves de masse, et le COSATU a initié une série de grèves générales qui ont rendu le pays ingouvernable et ont précipité la chute de l’apartheid.
Mais aujourd’hui, 20 ans après la fin de l’apartheid, qu’en est-il des espoirs et des rêves des travailleurs, cristallisés dans la Charte de la Liberté ? Le Comité pour une International Ouvrière et ses sections à travers le monde ont expliqué qu’après la chute du stalinisme et le virage à droite des directions sociale-démocrates et des syndicats à travers le monde, le régime blanc de Frederik de Klerk a su reconnaître le potentiel d’un partage du pouvoir avec l’ANC. Avec cet accord, les intérêts économiques fondamentaux du capitalisme n’ont pas été menacés, car la direction de l’ANC a elle aussi viré à droite. Dans les faits, elle a trahi la lutte révolutionnaire.
L’échec de l’ANC
L’Afrique du Sud est actuellement le pays le plus inégalitaire au monde, les 10% les plus riches de la population profitant de 60% des richesses alors que la moitié la plus pauvre se partage 8% de celles-ci ! Près d’un quart des foyers d’Afrique du Sud font quotidiennement face à la famine. Le travailleur moyen gagne 18 rands (l’équivalent de 1,23 euros) par jour, mais 44% d’entre-eux (c’est-à-dire 6 millions) vivent avec moins de 10 rands par jour. Le taux de chômage atteint les 25%, et culmine à 50% chez les jeunes. Cela signifie concrètement que les travailleurs continuent à vivre dans une pauvreté écrasante.
Un mineur a récemment fait part de ses conditions de vie dans la presse britannique : ‘‘Nous passons 8 heures sous terre. Il fait très chaud, et nous sommes privés de la lumière du jour. Parfois, le seul moyen d’avoir de l’air est d’utiliser la tuyauterie.’’ Sa cabane ne dispose pas d’électricité, ni d’eau courante, et deux familles se partagent les toilettes situées à l’extérieur. (The Guardian, 7/9/12)
Mis à part l’éphémère programme de reconstruction et de développement lancé lors des toutes premières années du gouvernement, qui a donné naissance à des améliorations limitées pour la classe ouvrière noire, l’ANC a poursuivi un programme économique néolibéral agressif, avec des privatisations massives des services publics tels que l’électricité et l’eau, qui ont mené à une paupérisation grandissante de la classe ouvrière. Cela a alimenté une kyrielle de luttes communautaires pour l’accès au logement et la distribution des services durant de longues années.
Par exemple, la fin des subventions de la distribution d’eau à Kwa Zulu Natal en 2000 a provoqué la plus grande épidémie de choléra de l’histoire du pays, les travailleurs s’étant vus forcés de boire aux fleuves et aux bassins de barrage car ils ne pouvaient se permettre de payer l’eau courante, devenue trop chère.
Des grèves massives du secteur public contre les privatisations en 2007 et en 2010 ont ébranlé le gouvernement de l’ANC, qui fait partie d’une tripartie avec le COSATU et le Parti Communiste d’Afrique du Sud (PCAS). Les divisions se sont répandues dans l’alliance à cause de l’abandon manifeste de la classe ouvrière par l’ANC, devenu le larbin des grands patrons et du capitalisme. Certains leaders du COSATU ont aussi rejoint les rangs de l’élite et ont abandonné leur lutte. Ainsi, Cyril Ramaphosa a été payé 76.000 euros l’an dernier en tant que directeur non-exécutif de la société minière Lonmin (dont dépend le site de Marikana), et est ainsi devenu le symbole du gouffre qui sépare la nouvelle élite noire et la majorité frappée de plein fouet par la pauvreté.
Une alternative socialiste
Suite au massacre de Marikana, la crédibilité de l’ANC en a pris un grand coup. Cet événement a prouvé qu’il partage avec la classe capitaliste la même peur et le même dégoût de la classe ouvrière. ‘‘L’ANC était dans l’esprit et l’âme des noirs, il avait presque acquis une propriété mystique. Mais maintenant ils ont perdu foi en lui. Le lien est brisé, et cela s’est passé à la télévision.’’ (The Guardian 7/9/12). Alors que la récession économique se poursuit, les patrons, soutenus par le gouvernement de l’ANC, continueront à vouloir se délester du fardeau sur les épaules des travailleurs. On ne s’attend donc plus seulement à des luttes explosives, mais à une séparation dans la tripartie et au sein-même de l’ANC.
Le Socialist Democratic Movement (Mouvement Socialiste Démocratique, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Afrique du Sud) propose une grève générale à Rustenburg, et projette une grève et une manifestation d’ampleur nationale.
La pression internationale des travailleurs et des militants doit être maximisée. La réponse enthousiaste aux idées du DSM parmi les travailleurs indique un grand potentiel pour la développement d’un nouveau parti de masse des travailleurs doté d’un programme socialiste, afin de défendre plus encore les intérêts de la classe ouvrière d’Afrique du Sud.
Photo ci-contre: des mineurs en grève lisent le journal de nos camarades sud-africains du Democratic Socialist Movement
La révolte de Soweto de 1976
Par Roger Shrives
En 1976, le régime de l’apartheid a été ébranlé par une révolte héroïque lancée par des milliers d’étudiants de la ‘‘commune’’ de Soweto, près de Johannesburg. La police a tué près de 140 personnes du 16 au 17 juin 1976, principalement à Soweto, et 600 autres en tentant de mettre fin à une année de révolte.
L’Afrique du Sud subissait alors toujours le régime de l’apartheid et son principe du ‘‘développement séparé’’ servant à racialement discriminer, dominer et priver de ses droits la majorité noire du pays ainsi qu’à assurer une vaste offre d’emploi à faible rémunération.
La gouvernement nationaliste au pouvoir a insisté pour que certaines leçons soient uniquement enseignées en Afrikaans, associé à la minorité dirigeante, particulièrement pendant l’apartheid. Les étudiants ont commencé a boycotter les cours d’Afrikaans et ont élu un comité d’action qui est devenu plus tard le Conseil Représentatif des Étudiants de Soweto (CCES). La campagne a commencé avec une manifestation le 16 juin.
La police a réagi en recourant au gaz lacrymogène, balancé sur une foule forte de 12.000 personnes. Les étudiants ont répondu par des jets de pierres. La police a ensuite tiré directement sur la foule. Hector Petersen, 13 ans, fut l’une des premières victimes, abattu sous les yeux de sa sœur et de ses amis. Le système éducatif a donc été l’étincelle qui mit le feu à de nombreuses autres manifestations durant l’apartheid, particulièrement dans les communes.
A l’époque, nos camarades britanniques du Militant (le prédécesseur du Socialist Party à l’époque où nous représentions l’aile marxiste du parti travailliste) décrivaient Soweto comme ‘‘un baril de poudre attendant une allumette pour le faire exploser’’ avec ‘‘des camps de concentration virtuels. (…)Un million d’Africains sont massés dans Soweto. La moitié de la population est sans emploi et donc sans autorisation de rester, à la merci des assauts de la police.’’ Cet article mettait en contraste les terribles conditions de vie dans les communes avec celles des classes moyennes blanches.
La révolte de Soweto a changé la conscience politique de la classe ouvrière noire sud-africaine. Les jeunes de la commune d’Alexandrie, au nord de Johannesburg, ont constaté leur incapacité à battre les forces de l’apartheid seuls, et ont mobilisé leur parents pour les soutenir. Le 22 juin 1976, plus de 1000 travailleurs de l’usine automobile Chrysler ont arrêté de travailler. Ce fut la première action de grève menée en soutien aux étudiants.
A Soweto, le CCES a pris la responsabilité d’organiser une marche des étudiants dans Johannesburg le 4 août, et durant 3 jours s’est déroulée la première grève générale politique depuis 1961. Le gouvernement est revenu sur le sujet des cours en Afrikaans, mais le révolte s’était développée et ciblait maintenant le régime lui-même.
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Grande-Bretagne : Grande manifestation contre l’austérité à Londres
Une nouvelle phase vient de s’ouvrir dans la lutte contre l’austérité
Ce samedi, des travailleurs sont venus de partout à travers la Grande Bretagne pour se retrouver à Londres afin d’exprimer leur colère contre les attaques antisociales du gouvernement Con-Dem (qui réunit les conservateurs et les libéraux).Le Trades Union Congress (TUC, une confédération syndicale britannique qui regroupe 54 syndicats) qui a organisé cette mobilisation estime que plus de 150.000 personnes étaient dans la capitale, alors que des dizaines de milliers de manifestants défilaient au même moment à Glasgow (en Ecosse) et à Belfast (en Irlande du Nord).
Par Hannah Sell (Socialist Party, CIO-Angleterre et Pays de Galles)
L’atmosphère que l’on pouvait constater à l’occasion de cette manifestation était considérablement différente de celle qui prévalait lors de la précédente marche du TUC, il y a de cela 18 mois. La réalité des coupes d’austérité combinée à l’expérience des luttes de cette dernière année a entrainé une plus grande conscience de l’urgence d’une riposte organisée et de la nécessité d’aller au-delà des manifestations avec des actions sur les lieux de travail.
Cependant, même si cette manifestation était massive, elle était plus restreinte que celle du 26 mars 2011, qui avait rassemblé plus d’un demi million de personnes dans les rues. Cela s’explique sans aucun doute par le fait que de nombreux travailleurs sont restés chez eux après avoir fait l’amère expérience de la capitulation de la direction du TUC dans la récente bataille pour la sauvegarde des pensions. Nombreux sont ceux qui doutent que cette manifestation constitue le début d’une escalade d’actions pour vaincre les Con-Dems. Toutefois, tous ceux qui étaient présents ce samedi dans les cortèges anti-austérité étaient venus déterminés à assurer que les manifestations étaient autre chose qu’une simple ‘parade’.
Len McCluskey, le secrétaire général du syndicat Unite, a ainsi reçu une incroyable ovation de la foule lorsqu’il a demandé à ceux qui soutenaient l’organisation d’une grève générale de lever leur main. Bob Crow, le secrétaire général du syndicat des transports RMT (l’un des signataires d’une motion en faveur d’une grève générale présentée au dernier Congrès du TUC), a lui aussi reçu un chaud applaudissement lorsqu’il a appelé dans son discours à l’organisation d’une grève générale de 24 heures. Mark Serwotka, secrétaire général du syndicat PCS (Public and Commercial Services), a appelé à des actions de grève coordonnées par l’ensemble du mouvement syndical.
Le Socialist Party (le parti-frère du PSL en Angleterre et au Pays de Galles, NDT) a reçu un écho très large et très favorable – de même que la campagne syndicale large dans laquelle le Socialist Party est impliquée, le National Shop Stewards Network (Réseau national de syndicalistes, NSSN) – en défendant que le TUC annonce la date d’une journée de grève générale de 24 heures et lance une campagne massive pour mobiliser la classe ouvrière derrière cet appel.
Pour finir, mentionnons que l’accueil chaleureux réservé aux dirigeants syndicaux qui ont défendu ce mot d’ordre de grève générale a fortement contrasté avec celui réservé au dirigeant du Parti travailliste Ed Miliband, qui a été hué par la foule lorsqu’il a défendu que n’importe quel gouvernement aurait à opérer des coupes budgétaires, y compris un gouvernement travailliste (voir la vidéo ci-dessous).
Cette manifestation a ouvert une nouvelle phase dans la guerre de classe contre l’austérité, et a donné l’aperçu d’une classe ouvrière plus hardie et militante. L’intérêt porté aux idées réellement socialistes était appréciable, de très nombreux manifestants ont fait part de leur désir de rejoindre le Socialist Party.
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Interview : Finghin Kelly, candidat de Gauches Communes et membre du Socialist Party

Partout en Europe, on observe la mise en place de politiques d’austérité ‘‘pour faire face à la crise’’ et, partout en Europe, ce sont les travailleurs et leur famille qui en payent le prix. Pendant ce temps, la Troïka (UE, BCE et FMI) cherche à faire croire que les travailleurs grecs, espagnols et irlandais ne récoltent que ce qu’ils ont semés. Nous nous sommes entretenus à ce sujet avec Finghin Kelly, collaborateur de Paul Murphy, eurodéputé irlandais du Socialist Party (un parti-frère du PSL) et 10e candidat sur la liste de ‘‘Gauches Communes’’ à Saint-Gilles.
Par Stéphanie (Bruxelles)
Tout comme Panayota Maniou, militante grecque de SYRIZA et 11e candidate pour ‘‘Gauches Communes’’ à Saint-Gilles également, il tient à mettre en avant la nécessité de construire un mouvement large des travailleurs qui entre en confrontation directe avec le pouvoir en place.
Socialisme.be : Pourquoi as-tu décidé de te présenter sur les listes de Gauches Communes?
Finghin Kelly : À travers l’Europe, on voit que la classe des travailleurs fait face aux politiques d’austérité et à des attaques sur son niveau de vie. Tout cela pour payer le sauvetage des banques, pour leur faire payer une crise dont ils ne sont pas responsables ! Des milliards d’euros de coupes budgétaires sont réalisées dans les services sociaux, la fonction publique et notamment dans les communes. Pour les élections communales d’octobre, c’est important d’avoir des candidats qui une fois élus, n’hésiteront pas à se dresser contre ces programmes d’austérité et utiliseront leur position pour construire une alternative à cette austérité au nom des travailleurs.
Une des principales raisons de ma candidature repose également sur le fait que les institutions européennes font en sorte de mettre en œuvre les politiques d’austérité à travers l’Europe en tentant de diviser au maximum les travailleurs européens en leur disant que les travailleurs des “PIIGS” (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne) ont mérité ce qui leur arrive. Dans les faits, les travailleurs grecs, irlandais ou espagnols ne sont pas nos ennemis. Et je peux vous affirmer que les Irlandais du Socialist Party soutiennent à 100% les travailleurs belges qui se battent actuellement, eux aussi, contre l’austérité.
Socialisme.be : Quelles sont les conséquences de la crise pour la population irlandaise ?
F.K. : Les conséquences sont désastreuses. Le gouvernement a vidé les caisses de l’Etat à hauteur de 64 milliards d’euros pour sauver les banques. En suivant les instructions de la Troïka, il a ensuite instauré un programme d’austérité sans précédent qui a fortement fait baisser le niveau de vie de la population. Le gouvernement a essayé de faire croire que si nous coupions dans les budgets, nous pourrions sortir de la crise. C’est ce qui a justifié des coupes majeures dans les services publics, les soins de santé, l’éducation. Le gouvernement planifie actuellement 3,5 milliards de coupes pour décembre de cette année. Bien évidemment, ces programmes ne fonctionnent pas. On observe que l’économie irlandaise tombe en récession et, en réalité, il n’y a que très peu de perspectives de croissance économique pour l’avenir.
Le taux de chômage a explosé et atteint aujourd’hui 14,8%. Et ce chiffre, bien qu’effrayant, n’est pas représentatif du nombre réel de pertes d’emploi dans la mesure où le pays connait une émigration massive. On comptabilise 1000 départs de jeunes par semaine, preuve d’un réel manque de perspectives parmi les jeunes qui ont par exemple vu être réintroduit le minerval obligatoire pour l’accès à l’enseignement supérieur. Ce qui signifie que 10.000 étudiants ne pourront pas se permettre de poursuivre leurs études. Mais, la classe dominante ne s’est évidemment pas contentée de cela. On a observé une pénurie de professeurs, les classes deviennent surpeuplées ce qui en vient à réduire la qualité de l’enseignement qui n’était déjà pas bien haute en Irlande.
Les autres personnes principalement affectées par la crise sont bien sûr aussi les chercheurs d’emploi. Mais il y a également les gens qui disposaient à la base de peu de revenus, ceux qui dépendaient de la sécurité sociale, les mères célibataires, etc.
Par exemple, il y a deux semaines, le gouvernement a annoncé qu’ils allaient couper dans le budget consacré à l’aide aux personnes handicapées, ce qui va totalement détruire leur droit à mener une vie de manière relativement indépendante et les amener à vivre en institution.
Par ailleurs, le gouvernement a également coupé dans les budgets consacrés aux parents célibataires qui voient leur capacité à s’occuper décemment de leurs enfants diminuer de jour en jour.
Mais l’exemple le plus flagrant de la volonté du gouvernement à faire payer la crise capitaliste par les travailleurs et leurs familles est très certainement l’introduction d’une taxe sur les ménages. Cette taxe d’abord fixée à 100 euros par habitation est destinée à être payée par chaque ménage ou personne étant propriétaire de leur habitat. Il faut savoir qu’en Irlande, 1.600.000 personnes, c’est-à-dire plus d’un tiers de la population, ont emprunté dans le but d’acquérir un logement. Cette taxe qui s’élève a priori à 100 euros par an est destinée à augmenter à 1000 euros d’ici quelques années et à couvrir les charges comme l’eau chaude par exemple.
Socialisme.be : Comment avez-vous, le Socialist Party et plus largement les travailleurs irlandais, réagi face à ces attaques ?
F.K. : Les gens sont extrêmement en colère. Ça a pu être observé lors de l’introduction de la taxe sur les ménages. Ils se sont donc organisés en petit comités. Et avec le Socialist Party nous avons mené une campagne massive afin de mobiliser les travailleurs à travers toute l’Irlande, en les invitant à ne pas payer cette taxe et à combattre les politiques d’austérité en solidarité avec les jeunes et les chercheurs d’emploi. Nous avons organisé de nombreuses manifestations, de nombreux meetings. Le résultat a été un boycott massif de cette taxe et à ce jour, 50% des personnes concernées ne l’ont toujours pas payée. Le gouvernement a perdu une énorme bataille. Cependant, la prochaine étape de cette campagne sera de résister face à la menace du gouvernement de réprimer les personnes ayant refusé de payer.
Socialisme.be : Et, en Belgique, comment résister à l’austérité ?
F.K. : Le propre des différents gouvernements nationaux et des médias en Europe est de faire croire que le problème se situe ailleurs. En Grèce, en Espagne, en Irlande. Mais absolument pas en Allemagne, en France ou en Belgique. Dans les mois qui vont suivre, je pense qu’on va observer à quel point la crise s’étend à toute l’Europe. C’est déjà observable avec quelques coupes budgétaires telles que les 25% de diminution des allocations de chômage. Mais après les élections, les travailleurs belges doivent s’attendre à voir débarquer chez eux la situation irlandaise voire même grecque. Cette classe dominante va mettre en place une politique d’austérité si tôt les votes comptés. C’est pour cela qu’il est important que nous ayons une réponse active de la part des mouvements syndicaux et de la classe ouvrière en général. Dans cette mesure, ”Gauches Communes” se révèle être une alternative plus qu’attractive.
Cette alliance rassemble beaucoup de militants syndicaux, de travailleurs ou demandeurs d’emploi représentant réellement la classe des travailleurs. Je pense également que c’est important que les gens s’engagent dans les différentes campagnes menées par Gauches Communes contre l’austérité afin non seulement de combattre ces politiques mais également faire connaître le programme de l’alliance qui présente une vraie alternative. Si nous avons un élu, il utilisera sa position dans le Conseil communal non pas pour être une autre de ces personnes fuyant leur responsabilité de représentation et dépensant l’argent des travailleurs à des choses ne les concernant même pas. Mais ce sera quelqu’un qui utilisera sa position pour mobiliser les gens afin d’organiser la résistance au niveau local, comme national. Nous avons besoin de personnes élues dans le Conseil pour aller à l’encontre des coupes budgétaires mises en place pas les partis établis, comme le PS et Ecolo qui prétendent ne pas être en accord avec l’austérité mais qui les mettent en œuvre quand même.
Plus largement, nous devons construire un relais politique large qui permette aux travailleurs d’être réellement représentés. ‘‘Gauches Communes’’ est un premier pas vers ce relais.
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Solidarité avec les mineurs d’Afrique du Sud!
Prise de parole d’Anja Deschoemacker, membre du PSL/LSP et tête de liste de ‘‘Gauches Communes’’ pour la commune de Saint-Gilles
Ce mardi 18 septembre, une action de solidarité a eu lieu suite au massacre de Marikana qui s’est déroulé en août dernier. Les mineurs en lutte avaient alors subi une sanglante répression de la part des forces de l’Etat. Un sommet Union Européenne – Afrique du Sud prend actuellement place à Bruxelles, et la délégation officielle sud-africaine a pu constater de ses propres yeux que la solidarité internationale existe bel et bien, en étant accueillie par un peu plus d’une vingtaine de militants venus à l’appel du député européen Paul Murphy (élu du Socialist Party de République irlandaise, le parti-frère du PSL). Voici ci-dessous le petit discours que notre camarade Anja Deschoemacker a prononcé lors du rassemblement.
Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) et ‘‘Gauche Communes’’ soutiennent avec vigueur la lutte des mineurs sud-africains. Tout comme de nombreux militants de gauche de ma génération, j’ai accordé une grande attention à la lutte de l’ANC en, Afrique du Sud contre le régime dictatorial et raciste de l’apartheid, et avais activement participé à la campagne de solidarité internationale. L’union des travailleurs d’Afrique du Sud et d’ailleurs, grâce à la large campagne internationale de solidarité, a mis fin à ce régime brutal. La joie fut alors grande partout à travers le monde. Mais tout comme nos camarades du Democratic Socialist Movement (DSM, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Afrique du Sud, NDLR) l’avaient dit à ce moment-là : la direction de l’ANC défendait ses propres intérêts avant ceux de la majorité de la classe ouvrière.
Pour servir les intérêts de l’élite noire qui s’est rapidement développée ainsi que ceux de toute la classe des patrons, qu’ils soient noirs ou blancs, des lois sont restées en place, à l’instar de celle qui permet aujourd’hui encore de poursuivre en justice pour les victimes d’un massacre commis par les forces de sécurité pour le massacre lui-même. Il s’agit d’un symptôme révélateur du fait que ce système capitaliste brutal est totalement resté en place. Aucune amélioration fondamentale des conditions de vie de la classe ouvrière n’a été permise.
Les travailleurs d’Afrique du Sud ne se sont pas battus des décennies durant et n’ont pas sacrifié leur sang, leur sueurs et leurs larmes afin d’enrichir des dirigeant tels que le président sud-africain Jacob Zuma. De la même manière, en Belgique, la classe des travailleurs ne s’est pas battue pour installer au pouvoir Di Rupo et Johan Vandelanotte avec des salaires de l’ordre de 10.000€ par mois. ‘‘Gauches Communes’’ soutient la lutte des mineurs sud-africains et prévient de suite la direction de l’ANC et la bourgeoisie sud-africaine qu’une poursuite de la répression du régime aura pour riposte la construction d’une campagne de internationale de solidarité similaire à celle qui fut construite du temps de l’apartheid.
Même si les conditions de lutte sont totalement différentes ici, heureusement, et qu’il n’y a pas eu de travailleurs brutalement assassinés en Belgique du fait des forces de l’Etat depuis des dizaines d’années, la tâche qui est devant nous est similaire à celle des travailleurs d’Afrique du Sud : mettre sur pied des organisations de travailleurs ainsi que des partis politiques capables d’unifier les luttes de la classe ouvrière et des autres couches opprimées de la population. Nous refusons que les luttes héroïques des générations passées soient sacrifiées au profit d’une infime élite et au mépris des conditions de vie des travailleurs et des pauvres.
Pour assurer une amélioration fondamentale des conditions de vie des 99% de la population en Afrique du Sud, les mines et les autres secteurs vitaux de l’économie doivent être placés sous propriété publique, sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs. Il nous faut retirer le pouvoir économique des mains de cette élite de parasites qui ne peut s’enrichir qu’au prix de l’appauvrissement collectif. Nous ne plaçons aucune confiance dans leur système judiciaire et n’avons pas la moindre illusion sur ce que représentent leurs politiques sociales et économiques. Nous soutenons cette lutte et appelons en parallèle à lutter en Belgique contre les plans d’austérité de tous les gouvernements, ces plans d’austérité motivés tout comme en Afrique du Sud par la volonté de rendre les riches encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres. Nous devons construire notre propre alternative politique contre les partis de l’establishment qui, chacun à leur manière, ne font que défendre la riche élite au sommet de la société.
Photo ci-dessous: de gauche à droite, Anja Deshoemacker, Paul Murphy (député européen du Socialist Party irlandais) et Bart Vandersteene, tête de liste de Rood! à Gand.
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[PHOTOS] Solidarité avec les mineurs d'Afrique du Sud !
Un sommet Union Européenne – Afrique du Sud se déroule actuellement à Bruxelles, et la délégation officielle sud-africaine a eu la surprise d’être accueillie par un peu plus d’une vingtaine de militants venus protester suite au massacre qui a frappé en août dernier les mineurs du secteur aurifère. Parmi eux se trouvaient notamment les députés européens Paul Murphy (Socialist Party, parti-frère du PSL en république irlandaise), Sabine Wils (Die Linke, Allemagne) et Alda Sousa (Bloco de Esquerda, Portugal).
Par Nico
- Appel de Paul Murphy pour une action de protestation
- Afrique du Sud : Après le massacre de Marikana, les inculpations de meurtres et de tentatives de meurtre contre les mineurs provoquent une explosion de colère
- Afrique du Sud : Au massacre de Marikana doit répondre une grève générale ! Pour la nationalisation des mines sous le contrôle des travailleurs !
De gauche à droite : Paul Murphy (Socialist Party, parti-frère du PSL en république irlandaise), Sabine Wils (Die Linke, Allemagne) et Alda Sousa (Bloco de Esquerda, Portugal).
Photo ci-dessous: de gauche à droite, Anja Deshoemacker (PSL, tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles) Paul Murphy (député européen du Socialist Party, section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière) et Bart Vandersteene (PSL, tête de liste de Rood! à Gand).
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- di. 18 sep. Bruxelles. 13h30-14h30 Place Schumann. Action de solidarité avec les mineurs d’Afrique du Sud. Evénement Facebook
- Me. 19 sep. ULB (Bruxelles). Réunion de lancement des Etudiants de Gauche Actifs. 19h au H.1309 (Bâtiment H, 1e étage, salle 309)
- Ma. 25 sep. Liège. 19h. Meeting des Etudiants de Gauche Actifs : Un an après le mouvement Occupy. Salle Wittert, université de Liège, place du XX août.
- Sa. 29 sep. Anvers. 14h Place Astrid. Manifestation Antiraciste organisée par Hand-in-Hand
- Sa. 29 sep. Gand. Fête de Rood!
- Sa. 29 sep. Anvers. Fête de Rood!
- Di. 30 sep. Bruxelles. Manifestation contre la pauvreté.
- Jeu. 4 oct. Anvers. Meeting de lancement des Etudiants de Gauche Actifs
- Jeu. 11 oct. Bruxelles. 18h. Action contre le banquet des riches
- 1-2 décembre: Congrès national du PSL
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Manifestation de la FGTB
Ce vendredi, le PSL était bien entendu présent à l’occasion de la manifestation de la FGTB pour plus de pouvoir d’achat. Nous avons tenu deux stands politiques, l’un au début, l’autre à la fin. Durant le cortège lui-même, nos militants ont parcouru les diverses délégations en proposant notre mensuel, Lutte Socialiste, et en distribuant nos tracts. Notre premier décompte fait état de 44 journaux vendus. Nous avons aussi récolté une bonne solidarité financière pour poursuivre notre travail politique. Avec nos badges, nos T-shirts et nos auto-collants, nous avons pu récolter 150 euros pour notre fonds de lutte.
Photo: Anja Deschoemacker, tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles, à notre stand au point de ralliement de la manifestation.
Rentrée académique
Si ce n’est que ce lundi que s’effectue la rentrée dans la plupart du supérieur, des journées d’accueil pour les nouveaux étudiants étaient déjà organsiées, à l’ULG et à l’ULB par exemple. C’était bien sûr une excellente occasion pour lancer les activités des Etudiants de Gauche Actifs. Tant à Bruxelles qu’à Liège, nous avons pu compter sur de bonnes réponses, et de nombreux jeunes ont laissé leurs coordonnées pour travailler avec nous par la suite. Ces prochaines semaines, et surtout ces prochains jours, commenceront les premières activités, y compris du côté néerlandophone. Nous publierons bientôt notre tract de rentrée.
Photo ci-contre: le stand des Etudiants de Gauche Actifs à l’université de Liège lors de la journée ”Bac J-1", où nos militants ont mené campagne toute la journée.
In memoriam: Nikos Remoundos
Le 4 septembre dernier est décédé notre camarade grec Nikos Remoundos, membre de longue date de notre parti-frère en Grèce (Xekinima), dont il était le secrétaire général de puis la fin des années ’80. Nikos est décédé à l’âge de 71 ans. Tout comme d’autres, il avait rejoint le Comité pour une Internationale Ouvrière en 1974, au lancement de notre section grecque, dans le cadre de discussions politiques intenses qui avaient pris place à la chute de la dictature des colonels en Grèce. Avant cela, Nikos étant actif au sein d’un groupe clandestin qui avaient notamment joué un rôle non négligeable dans la lutte étudiante de 1973, un avant-goût du mouvement qui allait faire chuter la dictature en 1974.
A ce moement, Nikos et ses camarades ont participé au lancement du PASOK, qui était à l’époque un parti avec une base ouvrière et un programme de gauche radical. Mais l’approche de Xekinima, qui militait pour un programme révolutionnaire socialiste et pour une réelle démocratie interne, a conduit à leur exclusion du PASOK. Par la suite ont suivi des années très difficiles sous la pression du recul idéologique dans les masses et des illusions énormes qui existaient dans le PASOK et le KKE.
Ces dernières années, Xekinima a recommencé à croître pour devenir une grande organisation qui joue un rôle important parmi la gauche grecque. Nikos a joué un rôle crucial dans la formation de ces nouvelles générations de militants.
Nikos Remoundos souffrait depuis longtemps de la maladie de Parkinson et il a fermement lutté contre cette maladie. Jusqu’au dernier instant, il est resté politiquement conscient.
Xekinima a organisé le 7 septembre une commémoration en son honneur. Là-bas, divers orateurs se sont succédés, parmi lesquels Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party d’Angleterre et du Pays de Galles, Doros Michael de la section chipriote du CIO, et d’autres camarades actifs dans notre internationale depuis les années ’70. Andros Payiatsos, l’actuel secrétaire général de Xekinima, a également pris la parole.
Le PSL envoit ses salutations fraternelles à sa famille et à ses camarades. C’est également en son nom que nous poursuivrons la lutte pour une société socialiste!
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Envoyons la facture de la crise dans l'autre direction
IL EST TEMPS D’AVOIR DES REPRÉSENTANTS POLITIQUES POUR ET PAR LE MONDE DU TRAVAIL
Personne ne pense que la politique communale est plus propre. D’après la liste des mandats publiée par le Moniteur belge, il apparaît que ce sont surtout les politiciens locaux qui sont des cumulards, et peuvent jouir d’un bon pactole. Alors que celui qui bosse au noir, parce qu’il reste encore une bonne partie du mois à vivre quand son salaire est dépensé, est accusé de ‘‘fraude sociale’’, les politiciens traditionnels, quant à eux, peuvent en toute légalité accumuler de généreux salaires avec leurs mandats rémunérés. Ça, c’est une politique pour les riches !
Par Els Deschoemacker
STOP au cumul des mandats ! Pour des représentants politiques qui gagnent le salaire d’un ouvrier qualifié !
STOP aux projets de prestige – pour une politique d’investissements publics qui répond aux besoins réels de la population!
Les familles à la recherche d’un logement social, d’une crèche publique, d’un accueil pour personnes handicapées (etc.) arrivent, de plus en plus souvent, directement au bas d’une longue liste d’attente. Pour résoudre ce problème, les politiciens établis disent ne pas avoir d’argent. Toute leur attention va aux détenteurs de capitaux à la recherche d’investissements lucratifs. Les villes connaissent des projets de prestige et de city-marketing sans cesse plus ambitieux. Et quand, enfin, il est question d’investissements dans les soins aux personnes âgées ou dans l’enseignement, on parle invariablement de partenariat public-privé, un principe où la collectivité va payer plus cher des services de qualité moindre.
À quand des politiciens représentant les travailleurs ?
Ce qu’il nous faut, ce sont des représentants politiques qui ne considèrent pas leur position élue comme un moyen de faire une carrière bien juteuse tout en aidant leurs amis capitalistes. Ce qu’il nous faut, ce sont des partisans de la lutte pour une politique réellement socialiste, pour des services publics communaux qui ont pour principale priorité de répondre aux besoins criants de la population.
Ce que les politiciens traditionnels disent maintenant (pour autant qu’ils disent quelque chose) est bien différent de ce qu’ils feront une fois élus. Le PSL veut d’ores et déjà avertir des coupes budgétaires qui frapperont les services sociaux et l’emploi communal dans notre proche avenir. Le naufrage de Dexia et la dépendance vis-àvis de ses dividendes ont laissé de nombreuses communes avec une sévère gueule de bois. Ce sera à nouveau à nous de payer. Nous n’avons pas à l’accepter ! Car les choses peuvent être différentes. Tous les acquis sociaux dont nous disposons aujourd’hui sont le fruit de grandes luttes, et c’est de cette manière que nous les défendrons et les élargirons. Dans ce combat, pouvoir compter sur des représentants politiques qui sont de notre côté et qui peuvent renforcer la lutte peut faire une grande différence.
À Bruxelles, nous participons aux listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’, soutenues par le PSL, le Parti Humaniste et le Comité pour une Autre Politique, avec également des candidats de Syriza (Grèce) et du Socialist Party (Irlande). Dans le Hainaut, nous participons aux listes ‘‘Front de Gauche’’ (à Charleroi et La Louvière), soutenues par le Parti Communiste et le PSL. À Liège, nous participons à la liste déposée par la coopérative politique ‘‘Verts et à gauche’’ (VEGA), sur laquelle seront également présents divers candidats du Mouvement Socialiste et du Mouvement politique des objecteurs de croissance. En Flandre, Rood! (Rouge) est sorti du SP.a, l’équivalent flamand du PS, et veut rassembler les forces à l’extérieur de ce parti en un nouveau mouvement politique. Nous serons présents avec Rood! notamment à Gand et à Anvers. Là où nous ne sommes pas présents, nous appelons à voter pour des syndicalistes et des militants issus du mouvement ouvrier.
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Liège : trois membres du PSL sur la liste VEGA
Nos camarades Simon Hupkens, Nicolas Croes et Daphné Schmets occuperont les 11e, 21 et 24e places
Tous les partis traditionnels sont partisans de la politique d’austérité, leurs seules divergences portent sur le rythme de son implication. Il est urgent de poser largement la question de la nécessité d’une alternative politique, c’est-à-dire de la construction d’un relais politique large pour les luttes des travailleurs et de leurs familles. Afin de défendre cette idée, le PSL sera présent lors de ces élections communales en participant à différentes initiatives locales et unitaires, qui respectent les spécificités de chacune de ses composantes et qui regroupent des syndicalistes, des militants politiques ou associatifs et diverses organisations de gauche.
- Site de VEGA
- Choisir entre ‘‘rigueur’’ et austérité ? Un seul mot : Résistance! – Tract de campagne du PSL
Les militants du PSL veulent saisir l’opportunité de ces élections pour mener campagne autour de cette idée d’un prolongement politique pour les luttes sociales. Il nous faut aujourd’hui, un nouveau parti des travailleurs qui réunisse divers courants de gauche mais surtout qui est capable d’impliquer activement tous ceux et celles qui aujourd’hui sont orphelins d’une organisation politique et qui veulent lutter contre l’austérité et tout cette politique qui veut nous faire payer une crise dont nous ne sommes pas responsables.
Ces élections constituent une bonne occasion de développer ce débat et d’aller vers une première étape qui pourrait être une coordination unitaire à la gauche du Parti ‘‘Socialiste’’ et d’Ecolo pour les élections législatives de 2014.
A Bruxelles, nous participons aux listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’, soutenues par le PSL, le Parti Humaniste et le Comité pour une Autre Politique, avec également des candidats de SYRIZA (Grèce) et du Socialist Party (Irlande). Dans le Hainaut, nous participons aux listes ‘‘Front de Gauche’’ (à Charleroi et La Louvière), soutenues par le Parti Communiste et le PSL. En Flandre, Rood! (Rouge) est sorti du SP.a (l’équivalent flamand du PS) et veut rassembler les forces à l’extérieur de ce parti en un nouveau mouvement politique. Nous serons présents avec Rood! à Gand et à Anvers. Nous serons également sur les listes LSP-Rood! à Keerbergen, LSP à Termonde et LEEF! A Zottegem.
A Liège, la coopérative politique vert et à gauche (VEGA), s’est créée il y a quelques mois sur base du constat qu’aucun parti présent au conseil communal ne défend des positions réellement de gauche. Ses membres ont décidé d’ouvrir leur liste électorale à des membres d’autres organisations politiques ainsi qu’à des indépendants, approche que nous saluons au même titre que la garantie de la liberté d’utilisation d’un matériel politique propre. Ces derniers mois, l’actualité internationale a largement été marquée par de nouvelles formations de gauche telles que le Front de Gauche en France et SYRIZA en Grèce. Ces expériences démontrent qu’une collaboration de différentes tendances de gauche est possible dans le respect de ces différentes composantes et sans que l’une d’entre elles ne considère l’unité comme le moyen d’imposer ses positions politiques aux autres participants.
Nous voulons également avertir, dans les limites de nos capacités, la vague d’austérité à venir et contre laquelle il faudra riposter à tout niveau (du communal au fédéral). Ces élections communales ne sont pas un ilot isolé du débat qui fait rage dans l’union européenne et à travers le monde concernant l’alternative à la politique d’austérité. Nous voulons poursuivre ce débat avec les camarades de la coopérative politique VEGA et avec toutes les personnes que nous rencontrerons, durant et après la campagne. Pour nous, il est absolument crucial de rompre avec la logique du capitalisme et de retirer les secteurs clés de l’économie (finances, énergie, sidérurgie…) des mains de la dictature des marchés, pour qu’ils soient gérés démocratiquement par la population elle-même en fonction de ses intérêts.
- C’est au chômage qu’il faut s’en prendre, pas aux chômeurs ! Des emplois pour tous, par l’introduction des 32h de travail par semaine sans perte de salaire avec embauche compensatoire ! Nationaliser pour sauver l’emploi, pas leurs profits !
- Des logements abordables et de qualité avec un programme massif et public de construction de logements sociaux !
- Des services publics de qualité et accessibles ! Stop aux projets de prestige ! Plus de moyens publics pour l’enseignement, les crèches, les soins de santé,… Ni libéralisation, ni privatisation !
- Stop à l’austérité, ce n’est pas à nous de payer pour leur crise ! Construisons, avec et autour de la base des syndicats, un rapport de force pour riposter contre l’austérité.
- Pour la création d’un nouveau parti des travailleurs ! La lutte doit se développer sur le terrain syndical comme sur celui du politique, le monde du capital dispose de ses partis, nous avons besoin du nôtre !
- Pour une société socialiste !
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Choisir entre ‘‘rigueur’’ et austérité ? Un seul mot : Résistance !
Les mauvaises nouvelles sont pour après le 14 octobre. Ensuite, le budget fédéral sera présenté à la Commission Européenne et l’austérité frappera encore, des Régions jusqu’aux communes. Actuellement, les partis établis se taisent dans toutes les langues concernant les trous à combler. Ils attendent que le 14 octobre soit passé pour une fois de plus nous présenter la facture d’une crise que nous n’avons pas provoquée.
Tract général du PSL pour les élections communales du 14 octobre
L’austérité à tous niveaux
L’économie du pays faiblit à nouveau, jusqu’à se contracter. Résultat : plus de chômage et moins de revenus pour les autorités. Il est possible que jusqu’à un milliard d’euros soit encore assaini des budgets de l’Etat d’ici la fin de cette année, en plus des précédentes mesures antisociales notamment contre les pensions et les allocations de chômage.
Au niveau régional ou de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les moyens manquent pour tous les besoins fondamentaux, tant pour les logements sociaux, que les transports publics ou l’enseignement. Nous pouvons voir au quotidien ce que cela signifie : diminution de la qualité du service à la STIB ou aux TEC, manque de places dans les écoles, listes d’attentes à rallonge pour les logements sociaux, les soins de santé ou les crèches publiques,… Il nous sera bientôt possible de figurer sur liste d’attente de la crèche jusqu’à la maison de repos !
Au niveau communal également, le manque de moyens règne en maître, notamment suite au désastre de Dexia : 39% des communes wallonnes sont dans le rouge, tout comme la moitié des bruxelloises et 70% des flamandes.
Dans l’actuel contexte de politique européenne d’austérité drastique – responsable du naufrage des conditions de vie des populations grecques, espagnoles ou italiennes – aucune reprise économique n’est attendue. Pourtant, tous les partis traditionnels continuent d’approuver la logique d’assainissement des finances visant à nous faire payer une crise dont nous ne sommes en rien responsables.
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En juin dernier, une délégation du PSL s’était rendue en France pour participer à la “Marche contre l’austérité et le fascisme” et soutenir la candidature de Jean- Luc Mélenchon (Front de Gauche) contre celle de Marine Le Pen (Front National) aux élections législatives.
Préparons la résistance !
Nous avons besoin de bons emplois (notamment pour assurer que nos jeunes ne soient pas une génération perdue), de logements sociaux abordables et de bons services collectifs (crèches,…). Mais les partis établis préfèrent négliger ces domaines en faveur de projets de prestige destinés à attirer des touristes et une population plus riche. Pendant ce temps, une couche croissante de la population voit ses perspectives d’avenir s’évaporer. Fautil dès lors s’étonner que les problèmes deviennent plus explosifs dans cette société sans cesse plus dure ?
Combattre les divers manque de moyens et l’insécurité, cela signifie combattre la politique d’austérité. Partout en Europe grandit la colère contre cette logique, ce qui a abouti aux grèves générales grecques ou encore au mouvement des Indignés et à la lutte des mineurs des Asturies en Espagne. Ici aussi, nous devons prendre le chemin de la lutte ! Nous devons nous battre, tant dans les rues que dans les entreprises et sur le plan politique.
Le Parti Socialiste de Lutte – Linkse Socialistische Partij (PSL-LSP) veut jouer un rôle actif dans ce processus. Nous stopperons d’autant mieux cette avalanche d’assainissements si nous nous y prenons avant que notre niveau de vie ait rejoint celui des Grecs. Lutter activement contre cette politique implique de discuter d’un instrument politique. Nous pensons nécessaire que les opposants au néolibéralisme s’unissent dans un parti ouvert et démocratique respectant les diverses personnalités et tendances regroupées en son sein.
Les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés, les jeunes,… ont besoin de leur propre relais politique, avec des représentants qui, contrairement aux politiciens établis, ne gagneraient pas autant qu’un manager, mais l’équivalent du salaire moyen d’un travailleur.
C’est dans ce cadre que nous allons participer à ces élections sur des initiatives unitaires locales ouvertes regroupant des syndicalistes, des militants politiques ou associatifs et diverses organisations de gauche. Nous voulons développer le débat en faveur d’une coordination unitaire à la gauche du Parti ‘‘Socialiste’’ et d’Ecolo pour les élections législatives de 2014. A Bruxelles, nous participons aux listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’, soutenues par le PSL, le Parti Humaniste et le Comité pour une Autre Politique, avec également des candidats de Syriza (Grèce) et du Socialist Party (Irlande). Dans le Hainaut, nous participons aux listes ‘‘Front de Gauche’’ (à Charleroi et La Louvière), soutenues par le Parti Communiste et le PSL. A Liège, nous participons à la liste déposée par la coopérative politique ‘‘Verts et à gauche’’ (VEGA), sur laquelle seront également présents divers candidats du Mouvement Socialiste et du Mouvement politique des objecteurs de croissance.
En Flandre, Rood! (Rouge) est sorti du SP.a (l’équivalent flamand du PS) et veut rassembler les forces à l’extérieur de ce parti en un nouveau mouvement politique. Nous serons présents avec Rood! à Gand et à Anvers. Nous serons également sur les listes LSP-Rood! à Keerbergen, LSP à Termonde et LEEF! A Zottegem.
‘‘Qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.’’ (Bertolt Brecht)
Ce pour quoi nous luttons
Le PSL défend un programme qui se base sur les intérêts de la majorité de la population. Les possibilités technologiques et les richesses sont plus que suffisantes pour les satisfaire. Quelques points centraux :
- De l’EMPLOI pour tous. Alors que le chômage atteint des proportions dramatiques, certains doivent prendre des pilules pour supporter leur charge de travail et d’autres ont besoin de deux jobs pour parvenir à la fin du mois. Au lieu de répartir le chômage, il faut répartir le travail disponible ! C’est possible, en diminuant le nombre d’heures de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Nous défendons la résistance active contre tous les licenciements et la création de bons emplois avec lesquels il est possible de faire face à l’avenir.
- Des SERVICES PUBLICS pour tous. Privatisations et libéralisations entraînent de moins bons services qui coûtent plus chers. Énergie, transports en commun, poste, crèches, soins de santé,… sont autant de services essentiels que la collectivité doit avoir en main afin de les développer et non de les sacrifier pour les profits. Les assainissements de ces dernières années ont déjà réalisé de grands trous dans notre tissu social, laissant de plus en plus de gens sur le bord de la route. Il nous faut plus de moyens publics pour de meilleurs services publics !
- Des LOGEMENTS SOCIAUX abordables. Un programme de construction de logements sociaux est urgent. De plus, cela ferait pression à la baisse sur les loyers du privé. Les logements sociaux doivent être dans les mains du public et de bonne qualité. Les loyers ne doivent pas dépasser 20% du revenu des ménages.
Les moyens existent-ils ?
Une alternative socialiste
Chaque acquis issu des luttes ouvrières passées est en danger. Le capitalisme est en crise systémique et n’a plus à offrir que chômage, pauvreté, guerre et dégradation de l’environnement pour la majorité. Pourtant, les capacités technologiques et les richesses n’ont jamais été aussi grandes.
Le PSL se bat pour une alternative socialiste où la richesse créée par les travailleurs reviendra à la société toute entière au lieu de disparaître dans les poches des actionnaires et autres spéculateurs. La nationalisation des secteurs clés de l’économie est une première étape pour assurer un contrôle démocratique de la finance ou de l’énergie, entre autres. Nous sommes pour le socialisme démocratique, pour que la production soit organisée en fonction des besoins de la majorité et non en fonction des profits d’une infime minorité.
[/box]Il y a bien de l’argent pour les énormes projets de prestige avec lesquels les villes et les communes veulent attirer les touristes et les habitants riches.
Il y a bien de l’argent chez cette infime élite mondiale de super-riches qui avait au moins 17.000 milliards d’euros sur ses comptes dans des paradis fiscaux en 2010. Les chercheurs qui ont dévoilé ce chiffre ont déclaré : “Le monde possède une énorme montagne de richesses financières qui pourrait être utilisée pour solutionner les problèmes majeurs sur Terre.”
Il y a bien de l’argent chez ces 14 entreprises du Bel20 qui ont réalisé un bénéfice net de 7 milliards d’euros les 6 premiers mois de cette année. Les grandes entreprises réalisent chaque année des milliards d’euros de profit et reçoivent en plus des cadeaux fiscaux comme les 4,25 milliards d’euros de déduction des intérêts notionnels en 2011. Il existe en plus une fraude fiscale d’environ 30 milliards d’euros par an.
Des moyens, il y en a, mais les capitalistes assurent qu’il est impossible que les richesses produites dans la société servent à satisfaire les besoins de la majorité de la population. Ce système capitaliste est incapable de parvenir à un programme social qui rencontre les besoins réels et n’en a que faire. Un tel programme n’est possible que si la masse de la population active s’organise et lutte pour ôter les richesses de la société des mains de ceux qui se les accaparent aujourd’hui pour les remettre à ceux qui les produisent : les travailleurs.
Seul un système garantissant que les richesses de la société soient aux mains de cette société elle-même peut rendre cela permanent. C’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique, une société basée sur la planification démocratique de l’économie.
Ce que nous pensons :
“Même les communes cherchent l’argent principalement dans les poches de la population ordinaire, tout en protégeant les privilèges des plus riches. Pourtant, les communes pourraient aller chercher leurs moyens parmi ce 1% de super-riches, les capitalistes et les spéculateurs. Mais les communes sont dirigées par ces mêmes partis au pouvoir à tous les niveaux. Pour nous y opposer, nous devons commencer à rassembler les forces qui veulent lutter contre l’austérité.”
ANJA DESCHOEMACKER, tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles
“À Charleroi, il y a seulement un emploi disponible pour 40 chômeurs. Il faut s’attaquer au chômage, pas aux chômeurs. Ce qu’il faut, c’est des emplois de qualité pour tous. La commune pourrait montrer l’exemple en lançant un vaste programme de travaux publics répondant aux besoins urgents de la population, construction et rénovation des logements, des crèches, des écoles,… Mais aussi en diminuant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour l’ensemble des travailleurs communaux. Ce ne sera possible que si nous nous décidons à aller chercher l’argent là où il est, dans les poches du patronat !”
STEFANIE LAGAE, candidate sur la liste Front de Gauche à Charleroi
“Aujourd’hui, à Liège comme ailleurs, seule manque la volonté politique pour réquisitionner les dizaines d’immeubles inoccupés qu’on laisse pourrir pour spéculer et qui pourraient très bien abriter les nombreuses familles en attente d’un logement social. Faute de responsables politiques qui défendent nos interêts, c’est nous, travailleurs, qui devons nous mobiliser pour imposer une politique qui réponde à nos besoins.”
SIMON HUPKENS, candidat sur la liste VEGA à Liège
Faites campagne avec nous !
Il y a des candidats du PSL à Bruxelles à Saint-Gilles (Gauches Communes), Ixelles (Gauches Communes), Anderlecht (Gauches Communes) et Jette (Gauches Communes) ; en Wallonie à Liège (Vega) et Charleroi (Front de Gauche) et en Flandre à Gand (Rood!), Anvers (Rood!), Termonde (LSP), Zottegem (LEEF!), Keerbergen (LSP-Rood!). Là où nous ne sommes pas présents, nous appelons à voter pour des syndicalistes combatifs et des candidats issus du mouvement ouvrier.
Le Parti Socialiste de Lutte n’est pas actif qu’au moment des élections. Nous sommes impliqués au quotidien dans des luttes, mouvements et campagnes sur les lieux de travail, dans les quartiers et parmi la jeunesse. Contre la crise du capitalisme, il nous faut une gauche ouverte et unifiée. Le PSL veut participer à sa construction. Soutenez nos campagnes financièrement, participez à nos activités ou mieux : rejoignez-nous ! Numéro de compte: 001-2260393-78 du LSP. Pour plus d’infos / devenir membre, contactez-nous via info@socialisme.be ou au 02/345.61.81.
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Rejoignez le PSL ! Le PSL-LSP essaye le plus possible d’impliquer ses membres dans l’activité. Nous tenons des réunions de discussion politique hebdomadaires et menons campagne sur les lieux de travail, dans les quartiers, aux universités, aux écoles,… Voulez-vous également jouer un rôle actif contre le capitalisme? Rejoignez-nous aujourd’hui, contactez-nous pour une discussion avec un militant! info@socialisme.be 02/345.61.81.
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Sri Lanka – De nouvelles possibilités malgré la répression continue
Lors de l’édition 2012 de l’école d’été du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un meeting a eu lieu sur le Sri Lanka et la campagne de solidarité avec la cause tamoule. Plusieurs Srilankais ont pris part à ce meeting dont un cadre de l’United Socialist Party (la section sri-lankaise du CIO) et deux membres du Frontline Socialist Party (FSP), un partis assez grand issu d’une scission récente du JVP, un partis cinghalais chauviniste. Le FSP est en train de réévaluer le passé politique du JVP dont il rejette désormais l’opportunisme et le nationalisme. Ceci a rendu possible un dialogue entre le FSP et diverses forces de gauche au Sri Lanka, parmi lesquelles l’United Socialist Party (USP).
Rapport d’une discussion tenue à l’école d’été du CIO, par Christian (Louvain)
Le gouvernement Srilankais prétend que la croissance économique atteint les 8% au Sri Lanka. Il n’est que naturel que trois ans après la fin d’une guerre civile de 30 ans le pays connaisse une certaine amélioration sur le plan économique. Toutefois, les données du gouvernement apparaissent peu réalistes et la croissance ne serait en effet que de 6,7%. À part ça, il est aussi vrai que les travailleurs, les paysans pauvres et les masses démunies en général continuent de se débattre pour survivre.
Le Département pour les Recherches et les Statistiques estime qu’une famille moyenne au Sri Lanka a besoin de 250 euros (42.224 rupees) par mois pour subvenir à ses besoins de base. Toutefois, le salaire minimum n’est que de 40 euros dans le secteur privé et de 70 euros dans le secteur public. Etant donné cette situation, les syndicats revendiquent une augmentation immédiate des salaires de 12.500 rupees (74 euros). En janvier, le gouvernement a procédé à une dévaluation de la monnaie nationale de 3%. Entre temps, la valeur de monnaie sri-lankaise a connu une dépréciation réelle d’environs 30%. Ceci a entrainé une inflation de 37% qui s’exprime par une hausse importante des produits de base.
Trois ans après la fin sanglante de la guerre civile au Sri Lanka, une amélioration sur le plan économique et politique se fait toujours attendre pour la majorité de la population. L’espoir que les sommes énormes consacrées à la guerre allaient désormais être investies dans l’amélioration du niveau de vie de la population a amèrement été déçu. Au contraire, la militarisation du pays continue de bon train et les dépenses militaires atteignent un niveau jamais connu, même durant la guerre civile. En effet, le gouvernement consacre plus de sept fois plus d’argent aux forces armées qu’à l’éducation. Pour le reste, la clique autour du Président Rajapaksa s’enrichit de plus belle et la corruption engloutit des sommes considérables.
Les pays impérialistes occidentaux tout comme l’Inde font pression sur le gouvernement Sri Lankais pour qu’il trouve "une solution politique" à la question nationale. Ceci fut la plus importante promesse que Rajapaksa fit à ses gouvernements. En même temps, le gouvernement Indien se voit confronté à la pression populaire des masses dans l’Etat de Tamil Nadu pour faire quelque chose afin d’améliorer la situation de la minorité tamoule au Sri Lanka.
Le régime Rajapaksa a démontrée qu’il n’est pas en mesure de dévier de sa politique de nationalisme bouddhiste cinghalais laquelle lui assure une certaine base électorale dans le Sud du pays. Dans le Nord, à majorité tamoule, les tamoules languissent encore dans les camps de détention. Le régime du Président Rajapaksa s’approprie les terres de la population tamoule pour les donner à des familles de militaires pauvres comme à des paysans et pêcheurs cingalais. Tout comme en Palestine, cette colonisation promet de compliquer la question nationale encore d’avantage. Trois ans après la fin de la guerre civile la discussion sur la question nationale est en train de redevenir primordiale.
D’autre part, la diaspora tamoule tente de s’organiser pour former un front commun qui appellerait à la création Tamil Eelam (la patrie tamoule).
Si les capitalistes sri-lankais auraient fait quelques concessions ou auraient même tenté de résoudre la question nationale, ceci aurait permis à la classe ouvrière d’à nouveau jouer un rôle déterminant. Après des années de division profonde de la classe ouvrière, la question communautaire aurait été enfin reléguée à l’arrière plan. Toutefois ceci n’aurait pas été dans l’intérêt de la bourgeoisie sri-lankaise.
Résistance et répression
Au moindre signe de lutte parmi les travailleurs, paysans, pêcheurs ou étudiants Rajapaksa est près à employer les forces armées pour étouffer toute résistance. Non seulement dans le Nord mais aussi dans le Sud à majorité cingalaise le régime a établit des camps militaires. Mais malgré ceci la lutte de classe reprend de l’ampleur autour d’un nombre de revendications immédiates. Le chauvinisme n’est plus aussi effectif qu’il ne l’était et ne suffit plus pour empêcher les luttes.
Les derniers mois ont étés marqués par plusieurs conflits qui ont pu donner une certaine confiance aux travailleurs et aux couches les plus démunies. Dans une usine de textiles à Colombo sur le point d’être fermée, les travailleurs ont pu préserver leurs droits de pensions. D’autre part, des manifestations de pêcheurs contre une hausse de 50% sur le prix du carburant ont fini par obliger le gouvernement à faire d’importantes concessions. Ces deux conflits se sont soldés par des pertes de vies, un fait caractéristique pour la répression policière dans un pays semi-colonial comme le Sri Lanka où les droits syndicaux sont eux aussi rarement respectés. Le régime a su aussi s’attirer la rage des paysans pauvres avec une nouvelle loi visant a imposer l’usage de paniers en plastique pour le transport des fruits et légumes aux marchés. Cela a provoqué des manifestations un peu partout dans le pays.
De son côté, l’United Socialist Party (USP) a réagi à ces mouvements avec une campagne dans les lieux de travail et les universités. Dans notre tract, nous expliquons que le capitalisme n’est pas en mesure de trouver des solutions aux problèmes et qu’une alternative socialiste est à l’ordre du jour. Nos activités sont bien reçues. Nous avons organisé une série de meetings publics autour de la question: "Quelle alternative au régime Rajapaksa?" Ces meetings on eu lieux à Colombo comme à Ratmalana, Ehaliyagoda, Galle, Horana, Kalutara, Pollonnaruwa, Moragala et Nuwaraeliya. Notre journal mensuel "Étoile Rouge" apparait aussi bien en cingalais qu’en tamoul.
Etant donné la répression du régime, le travail politique et syndical n’est pas sans dangers au Sri Lanka. Le jour même du Congrès visant à fonder le Frontline Socialist Party, deux futurs membres du bureau politique de cette organisation furent enlevés et maintenus en détention clandestine par les autorités. C’est seulement après une campagne internationale à laquelle nous avons contribué qu’ils furent relâchés. Les enlèvements et les assassinats d’activistes sont d’actualité au Nord comme au Sud du pays.
Nouveau développements au sein de la gauche
Le JVP (Front de Libération Populaire) fut un parti largement d’inspiration maoïste mais faisant aussi appel au nationalisme cingalais. Il a connu un grand essor durant la radicalisation étudiante des années 1980. En 1971 et puis encore en 1987-89, le JVP se lança dans des révolte sanglantes basées sur des tactiques de guérilla. Ayant pris la voie parlementaire depuis 1989, le flanc chauviniste du JVP se vit récemment dépassé dans son communautarisme par le régime de Rajapaksa. Dans ce contexte, une scission de gauche a conduit à l’établissement du Frontline Socialist Party (FSP). Celui-ci est en discussion avec toutes les forces de gauche afin d’arriver à plus de coopération au sein de la gauche Sri Lankaise.
Avec l’USP, nous prenons part à cette discussion. Pour le 1er mai, nous avons pris part pour la première fois a un défilé commun à Colombo. Il est crucial d’arriver à plus d’unité parmi la gauche sur base d’un programme avec lequel nous serons plus fort dans la lutte des classes.
Ces dernières années, presque tous les mouvements étudiants furent contrôlés par le JVP. Toutefois, avec la scission du FSP, de nouvelles possibilités se présentent pour la gauche d’intervenir parmi les étudiants. Ici, nous avons un rôle très important à jouer avec l’USP puisque les jeunes ne se sentent pas attirées par la gauche traditionnelle qui appuie aujourd’hui le régime. Dans la période à venir, l’USP va s’orienter d’avantage vers les jeunes tout en favorisant plus de dialogue au sein du mouvement ouvrier où une coordination réelle es actuellement presque inexistante. À cette fin, nous menons une campagne pour une convention démocratique des syndicats et des travailleurs laquelle pourrait unir les luttes des travailleurs et des masses démunies.
La question nationale
Il est important de préciser que le Sri Lanka fut le premier pays au monde à avoir un parti Trotskiste de masses; le LSSP. Ce partis a su rassembler cingalais et tamouls dans une lutte commune. Ce partis établi dans les années trente a fini par se compromettre en participant dans des coalition avec des partis bourgeois à partir de 1964. Une fois le LSSP discrédité comme force révolutionnaire, cela a laissé la porte grande ouverte à des mouvements comme le JVP. En même temps, parmi la minorité tamoule opprimée, l’idée d’atteindre l’indépendance par la voie armée gagna également en popularité.
Le Comité pour une Internationale Ouvrière a toujours insisté que de telles tactiques, comme dans le cas de l’IRA en Irlande du Nord, sont vouées à l’échec. Une minorité (au Sri Lanka les tamouls représentent 18% de la population) ne peut acquérir l’indépendance par la voie armée. Une telle approche ne fait que renforcer la répression de l’état qui peut désormais plus facilement faire recours au chauvinisme de la population majoritaire aliénée par les tactiques terroristes des indépendantistes. L’unique voie possible qui puisse aboutir à l’auto-détermination tamoule serait une lutte commune des travailleurs et paysans tamoules et cingalais pour le socialisme.
Inversement, comme nous le rappelle Lénine, durant la révolution russe, ce fut l’unité sur basse du droit à l’auto-détermination pour toutes minorités nationales qui permit à la révolution de triompher. Malheureusement, le LSSP, miné par le réformiste et l’opportuniste parlementaire, n’était plus en mesure de mener une telle lutte pour un avenir socialiste, le seul avenir qui puisse répondre aux besoins des masses Sri Lankaises. C’est dans se contexte que le Sri Lanka a sombré dans 30 ans de guerre civile. Aujourd’hui, ce qui reste du LSSP fait partie de la gauche traditionnelle qui appuie le régime au pouvoir.
Bien que marxistes révolutionnaires, il ne nous appartient pas de revendiquer l’auto-détermination tout en l’acceptant comme droit démocratique indispensable à l’unité de classe. Une approche correcte à la question nationale est un point crucial au Sri Lanka comme ailleurs dans le monde. Des régimes comme celui de Rajapaksa finissent par disparaitre tôt ou tard, mais la question nationale ne peut être résolue dans le cadre du capitalisme, surtout dans un contexte néocolonial. C’est aussi de plus en plus le cas dans les pays riches touchés par la crise. Les droits démocratiques sont un luxe que la bourgeoise peut de moins en moins se permettre sans mettre en péril son existence.
Campagne de solidarité
La campagne de solidarité avec la cause tamoule (Tamil Solidarity Campaign) initiée par le CIO est unique en son genre à cause de son approche de classe. Contrairement à d’autres groupes, elle ne tente de faire ni la charité ni encore moins le lobbying auprès de politiciens bourgeois. Au lieu de faire appel à la solidarité des 1% elle fait appel celle des 99%. Le modèle suivi est plutôt celui de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, laquelle fut essentiellement fondée sur la solidarité des travailleurs et des organisations ouvrières. En pratique ceci s’exprime, entre autres, par l’affiliation de UNISON, le plus grand syndicat du secteur publique en Angleterre, à la campagne de solidarité avec la cause tamoule. Nos camarades en Angleterre et au Pays-de-Galle, sont actuellement en train de promouvoir l’adhésion d’autre syndicats à la campagne. Cette approche de faire appel à la solidarité syndicale nous permet de faire le lien entre la politique néolibérale de Rajapaksa et l’austérité ici en Europe. En mettant la solidarité de classe au centre de notre campagne nous espérons aussi présenter une vision alternative à la diaspora tamoule et ne pas abandonner le champs aux nationalistes bourgeois.
Malgré l’existence d’une grande diaspora tamoule dans de nombreux pays occidentaux, contrairement à la cause palestinienne, la cause tamoule est presque entièrement absente au niveau politique. Paul Murphy, le député européen de notre section irlandaise, utilise la plateforme que lui offre son mandat pour populariser la cause tamoule.
D’autre part, notre campagne de solidarité cherche aussi à aller à l’encontre des illusions qui existent dans la diaspora tamoule en ce qui concerne les interventions de pays impérialistes ou d’institutions internationales comme les Nations Unies. Avant tout, les pays impérialistes souhaitent un régime stable au Sri Lanka qui puisse garantir leur investissements. Dans le cas où ils interviendraient, ce ne serait en aucun cas pour défendre les droits de l’homme. De surcroit, une intervention impérialiste risquerait de renforcer le régime Rajapaksa. Comme le régime ne dépend pas des impérialistes occidentaux que se soit à un niveau économique, politique ou militaire il peut se permettre de jouer la carte de anti-impérialiste. Ayant bénéficié du soutien de la Chine et de l’Inde durant la guerre civile, Rajapaksa permet aujourd’hui aux capitalistes Indiens de mettre en place une zone de libre échange dans le Nord du pays alors que la Chine construit un port gigantesque dans le Sud.
Notre section belge elle aussi est active dans la campagne de solidarité avec la cause tamoule. Notamment à Anvers nous avons accueilli des immigrés tamoules dans notre organisation grâce à cette campagne. Ainsi, de telles campagnes de solidarité peuvent aussi contribuer à renforcer la solidarité de classe entre travailleurs belges et immigrés, une solidarité cruciale dans la lutte contre l’austérité et l’extrême droite. De plus, cela nous permet d’apprendre quelque chose de la riche histoire politique du Sri Lanka, une histoire qui a des leçons à nous livrer.