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Tag: Socialist Party
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Quel type de parti révolutionnaire pour aujourd'hui?
Lequel de ces deux mots est le moins populaire pour l’instant? Difficile à dire, mais à coup sûr les événements en Tunisie et en Egypte ont joué un rôle crucial dans la popularisation des idées de mouvements de masse et de révolution. Mais la conscience reste faible et vague. Quand on parle de la révolution, les gens peuvent en venir à parler de révolution dans notre façon de penser, dans nos esprits,… C’est à nous qu’il incombe de donner une vision concrète de la notion de révolution, de comment le pouvoir peut être retiré des mains du 1% pour être transféré dans les mains des 99%.
Rapport d’une discussion tenue à l’école d’été du CIO
Rien que sur l’année 2011, nous avons vu des mouvements comme les Indignados, le vote grec, le mouvement Occupy et tous avaient des éléments de sentiments anti-parti, plus forts dans certains pays que d’autres. Dans tous les pays, les sondages montrent une faible confiance envers la politique. La politique de gauche également, à cause de la trahison des partis sociaux-démocrates et des verts, sont touchés aussi.
Ces 20 dernières années, nous avons vu toutes sortes de soi-disant «nouvelles formes d’organisation» – aucunes d’entre elles n’étaient vraiment nouvelles, mais c’était le reflet d’une recherche d’alternative de la part de quelques éléments parmi les plus conscients de la société touchés par le sentiment anti-parti, le sentiment anti-politique.
Les jeunes ont formé des réseaux, des comités ad hoc, des groupes d’entraide, n’importe quoi, avec n’importe quel nom, mais pas celui de parti. Un parti est vu par eux comme bureaucratique, un instrument où la trahison et la corruption sont inévitables.
Pour nous, un parti n’est ni plus ni moins que la nature de l’outil nécessaire pour organiser l’avant-garde de la classe ouvrière dans sa conquête du pouvoir, pour atteindre l’objectif de la transformation socialiste de la société.
La seule classe capable de mener une révolution socialiste et de créer un état des travailleurs en tant que première étape vers une société sans classes est la classe ouvrière. Le rôle décisif de la classe ouvrière dans la révolution socialiste se pose en raison de la conscience de classe collective qui se développe dans le lieu de travail et qui lui permet de préparer la base pour le contrôle démocratique collectif et de la gestion de la société.
Ce n’est pas non plus une coïncidence si les méthodes d’action et de lutte de la classe ouvrière sont les mêmes partout dans le monde et sont fondées sur le rôle central qu’ils ont dans le processus de production. Ils vont utiliser leurs forces : leur nombre, avec des manifestations et des actions de masse, et leur place dans la production, avec des arrêts de travail, des grèves et des grèves générales. La classe ouvrière est la classe la plus unie en raison de son rôle dans la production et dans la société.
Les autres classes sociales reflètent tous d’une certaine manière l’individualisme du propriétaire, comme les petits agriculteurs,les petits commerçants,…
Pourquoi un parti, pourquoi un parti de cadre?
Si nous étudions l’histoire révolutionnaire, c’est pour que le parti puisse utiliser la mémoire collective de la classe ouvrière et incorporer toutes les leçons du passé. Chaque individu apprend sur la base d’expériences propres, mais ces expériences sont limitées. Suivant les expériences propres, nous apprenons beaucoup d’autres personnes. La vie serait plus difficile si nous ne pouvions pas utiliser l’expérience acquise par ceux autour de nous.
De la même manière pour les révolutionnaires de la classe ouvrière, il est nécessaire de passer par des expériences propres, assorties de l’apprentissage à partir des énormes expériences des générations passées dans les différents pays. Nous avons besoin d’étudier les événements révolutionnaires, de connaître ses victoires et ses défaites. Celui qui n’apprend pas de l’histoire est condamné à la répéter, et ce n’est pas ce que nous voulons.
Cette expérience collective tient sa plus forte expression dans le parti révolutionnaire et dans l’Internationale révolutionnaire.
Comment est construit un tel parti?
Toutes les informations génétiques d’une personne sont déjà présente chez le fœtus. C’est la même pour le développement d’un parti révolutionnaire de masse. L’information génétique est représentée ici par la théorie et des méthodes sur base desquelles un groupe de cadres est développé et tous les grands flux de prochaines étapes de cette situation.
La théorie du marxisme telle que nous la connaissons aujourd’hui a été testée, affinée et développée à travers une histoire riche de plus de 150 ans de socialisme scientifique. Lorsque nous discutons et nous étudions la construction d’un parti révolutionnaire, nous essayons d’apprendre de l’expérience la plus importante, l’histoire des bolcheviks. Ils ont mené une révolution ouvrière et ont conquis le pouvoir. "Ils sont les seuls à avoir osé”, a déclaré Rosa Luxembourg, et la bourgeoisie et ses agents ne leur pardonneront jamais. Jusqu’à aujourd’hui, la classe dirigeante vit avec une grande peur de la révolution. Ils investissent dans des moyens importants pour lutter contre les idées révolutionnaires par la propagande, la littérature, l’éducation, les médias,… A nous d’étudier et de diffuser ces idées.
Les origines des bolcheviks russes se trouvent dans le groupe de l’Émancipation du travail, un groupe de pas plus de 5 personnes qui ont jeté les bases théoriques et les racines pour le mouvement, parmi eux Plekhanov, le père du marxisme russe.
Pendant toute une période, ce groupe était isolé, devait se battre contre la répression, et l’exil. De loin, on pourrait croire que ce groupe avait peu d’impact, mais ils ont jeté les bases, ils ont formé l’embryon du puissant parti révolutionnaire qui, 34 ans plus tard, conduirait la révolution russe.
Dans les années 1880, la classe ouvrière s’est manifesté en tant que classe à travers les grèves héroïques, mais elles avaient encore un caractère faible, spontané et inorganisé. Il manquait une direction. Sur la base de capitaux extérieurs des développements économiques ont eu lieu dans le cadre d’une société féodale. En 1898, 1,43 million de travailleurs travaillaient dans les usines avec plus de 100 travailleurs. Jusqu’en 1900, la Russie était le plus grand producteur de pétrole au monde. Une armée du prolétariat s’est alors développée, mais il lui manquait un état-major général. C’est pendant cette période que les marxistes russes ont gagné la confiance des gens, avec patience, et ont fait connaître leurs idées.
Dans cette période, le parti a été construit à travers des milliers d’actes ordinaires, des activités routinières de construction du parti, comme des discussions, des réunions, la rédaction de tracts et d’articles, des rencontres. Le genre d’activités qui passent inaperçues pour les historiens, mais qui constituent les origines historiques de la transformation révolutionnaire.
Il vint une période d’agitation croissante par les cellules révolutionnaires et c’est à cette époque que Plekhanov a formulé sa définition classique de la propagande et l’agitation."Une secte politique peut se contenter d’une propagande générale dans les petits cercles, mais pas un parti politique, un propagandiste peut donner beaucoup d’idées pour un petit nombre de personnes, mais l’histoire est faite par les masses, c’est l’agitation d’un nombre limité d’idées mais pour un public de masse, qui construit le lien nécessaire entre les masses et leurs dirigeants."
En l’an 1900, 50% de tous les travailleurs à Saint-Pétersbourg étaient dans les usines de plus de 500 travailleurs. Les cellules existantes étaient composées de groupes de lecture qui firent progresser l’agitation «illégale», la distribution de tracts, à travers lesquels cette petite quantité de gens ont commencé à jouer un rôle au-delà de leur proportion.
Mais ce développement a suscité débats et controverses. Un certain nombre de vieux marxistes, qui travaillaient en sous-sol depuis longtemps avait adopté un mode de vie et de travail, une routine, à travers lequel il était difficile de briser la mentalité des petits cercles. D’autre part, parmi la jeune génération, il y avait une trop grande attention à l’agitation et l’activisme et une négligence de la construction de structures.
Bien que la répression ait été forte en 1898, le Parti Ouvrier Social Démocrate de Russie a été créé. Pendant longtemps, ce parti n’était tout simplement qu’une feuille de papier. Ce n’est qu’après 1900, avec la publication du journal du parti, l’Iskra, qui a été produit en exil, qu’il y avait un instrument pour donner une base théorique et programmatique.
Dans ces premières années du marxisme russe, nous pouvons trouver de nombreuses leçons pour nous aujourd’hui, même si les conditions sont différentes à bien des égards. Contrairement aux partis capitalistes, nous encourageons tous les membres à jouer un rôle actif dans la construction du parti.
Une révolution ouvrière qui conduit à un Etat ouvrier doit être fondée sur la participation consciente de la masse des travailleurs. Un parti révolutionnaire de masse doit guider les travailleurs à une transformation socialiste réussie. Dans un tel parti, des membres individuels devraient être en mesure de jouer un rôle d’avant-garde dans leur milieu de travail, lotissement, école, dans les syndicats, au niveau local, régional et national. Pour en arriver à un tel parti, nous devons développer les moyens nécessaires pour s’assurer que les membres soient conscients de leur mission historique. Il faut que les activités du parti et ses méthodes puissent élever leur confiance, leur compréhension, leur courage et leur prise d’initiative. Il s’agit de stimuler l’activité de réflexion et d’initiative pour les membres, de stimuler une atmosphère de discussion.
Pour atteindre la classe ouvrière avec nos idées, il faut que nous soyons organisés. La section est la clé de la construction du parti. Elle constitue, au niveau local, le lieu où les membres se réunissent pour élaborer une stratégie afin de construire le parti. Certaines sections travaillent avec des sections jeunes ou étudiantes. En Belgique, nous avons en général choisi d’avoir des sections mixtes, où il peut y avoir un échange entre les travailleurs et les jeunes, entre les expérimentés et les moins expérimentés.
La réunion de section est l’endroit où les membres peuvent avoir une participation active dans toutes les discussions du parti, sur le programme, l’analyse, les perspectives et les décisions. C’est le lieu où l’activité des membres peut être guidés et discutées collectivement. C’est l’endroit crucial où les camarades peuvent acquérir les connaissances politiques nécessaires pour être en mesure de jouer un rôle en tant que révolutionnaires. La direction générale joue également un rôle primordial dans l’éducation et le développement des membres du parti. La façon dont nous construisons le parti et ses sections est bien sûr également déterminée par les conditions concrètes, le niveau de lutte de classe et la conscience.
La période de lutte de classe et la conscience aura évidemment un impact sur nos racines et le fonctionnement. La chute du stalinisme a eu un impact dévastateur sur de nombreux partis de gauche. Le Comité pour une Internationale Ouvrière a été capable de passer par cette période avec des dommages limités sur base de discussion profondes et d’une forte analyse tout en développant de nouvelles initiatives destinées ) continuer à nous construire, comme en se tournant vers la jeunesse.
Toutes les sections plus importantes ont connu des périodes de forte croissance et des périodes de consolidation. Les périodes de forte croissance se posent souvent avec des périodes d’intensification sociale et / ou de lutte politique. Dans de telles périodes, il est important d’ouvrir notre parti, d’adapter nos méthodes pour être en mesure de maximiser les possibilités de recrutement et de consolidation.
C’est pourquoi les responsables de sections et leur équipe au sein du comité de section jouent un rôle important dans le parti. Ils ont à élaborer des propositions qui se traduisent par le projet du parti au niveau national ou régional. Ils doivent développer une approche dynamique pour stimuler et convaincre tous les camarades de jouer un rôle dans ce projet.
Les sections doivent travailler avec un comité composé de 3 à 6 membres du parti. La direction est faite de membres qui sont les camarades principaux qui tirent en avant le travail montrant l’exemple, en inspirant et en aidant tous les membres à intervenir et à aider à construire le parti.
Le comité établit des plans pour la section, pour les activités et les discussions et cherche à développer chaque camarade d’une manière qui permette de scinder la section et de cette manière, de doubler le montant des camarades impliqués dans le parti et en augmentant les capacités du parti dans son travail quotidien, les interventions, le recrutement et ainsi de suite.
Il y a eu des périodes au cours desquelles nous avons opté pour les petites sections. Ça stimule les camarades à prendre un rôle, il est plus facile de prendre la responsabilité d’un aspect du travail. Il y a une différence pour un trésorier si vous devez suivre 20 ou 10 membres. Mais le fractionnement d’une section peut également être prématuré si les conditions ne sont pas bonnes, s’il n’y a pas assez de camarades pour garantir le fonctionnement et l’activité de cette section.
Dans certaines situations, il est nécessaire d’avoir de plus grandes sections. Dans les périodes où nous faisons beaucoup de travail de campagne externe, si nous avons beaucoup de camarades impliqués dans le travail en organisations de gauche plus larges ou qui doivent prendre des responsabilités importantes, il n’est souvent pas possible de combiner cela avec une tâche concrète dans la section du parti. Mais dans de grandes réunions, les camarades seront plus réticents à intervenir dans les discussions, la charge de travail pourrait peser sur les épaules d’un petit groupe de membres. C’est pourquoi nous avons toujours besoin de chercher des camarades et de développer ces camarades qui peuvent prendre le travail de la construction du parti comme leur première priorité. Pour tous les camarades que nous envoyons dans le travail avec des formations de gauche plus large, l’équilibre doit être fait pour qu’ils puissent aussi se concentrer sur la construction de notre propre organisation.
Les camarades dans les comités de section jouent le rôle le plus crucial dans le parti. Pour développer ces camarades et l’ensemble de la nouvelle génération, la section Angleterre et Pays de Galles a commencé à organiser des journées de formation pour les organisateurs du parti, une initiative que nous avons suivi en Belgique également. En conséquence de cela, nous préparons une brochure "organisateurs de section", similaire à la version anglaise, mais adapté à la situation belge, qui fonctionne comme un guide pour les camarades anciens et les nouveaux qui prennent la tâche de construire les sections. Il s’agit d’un instrument essentiel pour les membres des nouvelles régions où nous nous implantons, cette brochure pourra les aider dans les étapes qui doivent être prises pour passer d’une poignée de camarades à une section qui fonctionne pleinement.
Le caractère du parti est déterminé en première instance par son programme, mais il n’est pas possible d’avoir une organisation saine révolutionnaire sans les structures nécessaires, les méthodes et le fonctionnement.
L’expérience du SSP (scottish socialist party) a prouvé ce point. Lorsque le SSP a été lancé nos ex-camarades ont confondu la tâche de la construction du parti large et l’organisation des cadres marxistes. Ils ont dissous notre organisation et l’ont remplacées par un réseau avec des réunions mensuelles et un magazine trimestriel. Ils ont prétendu que, parce qu’ils étaient en position dominante dans la direction du SSP, le caractère marxiste du SSP serait garanti et qu’un travail de construction de notre parti frère n’était pas plus nécessaire.
Plus de 10 ans après ce débat, une position qui était sans doute plus favorable que celle que connaissent actuellement nos camarades irlandais a été détruite, pas complètement toutefois grâce à notre groupe écossais qui est restés au sein du Comité pour une Internationale Ouvrière. Il faut du temps et un travail patient pour construire une position et des bases, elle peut être détruite très vite. Les mêmes erreurs ont été faites par la LCR française au sein du NPA. Le résultat pourrait être similaire.
Nous voulons qu’un maximum de nos membres deviennent des cadres, autrement dit qu’un maximum de camarades soient capable d’intervenir dans le mouvement en tant que leaders révolutionnaires. Vous ne pourrez jamais devenir un cadre uniquement par l’étude du marxisme, il faut la pratique de la lutte des classes et de la lutte politique pour être en mesure de traduire les idées en pratique. Mais sans étudier, des erreurs inutiles peuvent être faites. Même si la section est l’unité centrale pour la formation, est utile de prendre des initiatives pour renforcer la formation des membres, sous la forme d’entretiens individuels et de programmes de formation de groupe, des groupes de lecture, la rédaction d’articles, de brochures,… ou des mesures spécifiques pour stimuler les jeunes camarades, les camarades immigrés et les femmes à prendre un rôle de premier plan dans le travail de construction du parti
Notre objectif est de construire un parti révolutionnaire, un parti d’avant-garde, qui peut jouer un rôle de leadership dans la lutte de la classe ouvrière pour le pouvoir et la construction d’une société socialiste.
C’est la science dans laquelle nous voulons que tous nos membres se spécialisent et soient formés et éduqués, afin d’être en mesure de jouer ce rôle historique. La discussion qui s’est développé sur cette base à l’école d’été du CIO a aidé à échanger les diverses expériences, à apprendre les uns des autres et à préparer nos sections pour la période future.
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Royaume Uni : protestations antifascistes à Bristol contre l’English Defense League
Un bon millier de manifestants antiracistes se sont réunis samedi dernier en plusieurs endroits des environs de Bristol (au sud-ouest de l’Angleterre) afin de protester contre la manifestation de l’organisation néofasciste English Defence League (EDL, Ligue de défense anglaise). Au même moment se déroulait la Bristol Pride, et une manifestation antiraciste organisée par la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres) a également eu lieu.
La pression de cette campagne a assure que l’EDL reste confines aux confines de la ville, loin des lieux de passage. Cette marche de la haine n’a duré en tout et pour tout que sept minutes, pour une mobilisation nationale qui avait réuni 300 partisans de l’extrême-droite. Une somme de 500.000 livres (640.000 euros environ) a été dépensée en encadrement policiers. Un millier de policiers avaient été appelés de tout le pays, avec à la clé 14 arrestations, notamment pour violence raciste.
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Le problème c’est les banquiers, pas les immigrés !
Suite à la crise et à la politique d’austérité, beaucoup de jeunes se retrouveront dans la galère. Niveau études, ce sont des classes surpeuplées dans un enseignement de moindre qualité qui nous attendent dans le secondaire, tandis qu’il faudra payer plus cher les droits d’inscription dans le supérieur. Niveau ‘‘marché de l’emploi’’, le stage d’attente est dorénavant allongé : décrocher un job relève désormais du parcours du combattant. Et lorsque l’on parle d’emplois, on parle surtout de jobs précaires et flexibles qui rendent presque impossible de se consruire un avenir. La politique antisociale des partis traditionnels, c’est plus de chômage, de précarité, d’exclusion et de pauvreté parmi la jeunesse.
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Les jours ayant précédé la mobilisation antifasciste, la police avait publié une série d’articles dans la presse locale pour enjoindre les manifestants anti-EDL à rester chez eux. Cette tentative visant à briser la mobilisation antifasciste à été jusqu’au point qu’il avait été dit aux manifestants de ne pas se réunir au point de rendez-vous convenu quelques minutes avant l’heure officielle du début de la protestation. Cela n’a toutefois pas su empêcher les syndicalistes, antiracistes, membres des collectivités locales et les familles (certaines accompagnées de leurs enfants en bas âge) de se retrouver dans le centre pour une marche à travers la ville et pour un meeting dans un parc.
Confusion
Les principaux organisateurs de l’évènement, un groupe provisoire qui s’est appelé ‘We Are Bristol’ (Nous sommes Bristol), en réalité Unite Against Fascism (UAF, Unis contre le fascisme), porte également une responsabilité dans la confusion qui a régné tout au long de la journée.
Les réunions organisées entre UAF et les groupes anarchistes locaux n’ont pas permis d’aboutir à un accord et deux manifestations ont été organisées, l’une au centre ville et l’autre à la gare de Temple Meads. La semaine avant l’évènement, aucune négociation n’avait commencé avec la police, aucune manifestation n’avait été organisée au-delà d’une ‘protestation statique’, et aucun service d’ordre de syndicalistes n’avait été constitué pour défendre la marche contre d’éventuelles attaques de l’EDL ou contre les provocations policières.
La Bristol & District Anti-Cuts Alliance (alliance contre les coupes budgétaires de Bristol et son district) avait fait part de son inquiétude concernant ces différentes faiblesses et avait appelé à la constitution d’un service d’ordre. En conséquence, le jour même, des syndicalistes de la région, dont des membres du Socialist Party (section du CIO en Angleterre et au Pays de Galles) ainsi qu’une grande délégation du syndicat du secteur public PCS, a servi de service d’ordre durant la protestation antifasciste.
Mais même lorsque la marche avait commencé, avec à sa tête plusieurs délégations syndicales et leurs banderoles, UAF a tenté de contenir la protestation en un simple rassemblement, malgré l’absence de toute stratégie claire concernant l’attitude à adopter face à la police et à l’EDL. C’est à ce moment que la police a tenté d’arrêter plusieurs manifestants. Sans la présence du service d’ordre de syndicalistes, les antiracistes auraient été scindés en deux et le nombre d’arrestations aurait été très important.
NON à l’austérité
Quelques membres du parti travailliste – des conseillers communaux, un député et un candidat bourgmestre – ont parlé à la fin du rassemblement. Mais les orateurs de l’UAF n’ont fait part d’aucune critique envers ces politiciens et contre le soutien du parti travailliste à la politique d’austérité. Seul un représentant du syndicat des services publics PCS a attiré l’attention sur le fait que la politique antisociale du parti travailliste détruit les collectivités locales et créé le terreau sur lequel le racisme peut se développé face au manque de moyens pour des logements sociaux, des emplois,… Cet orateur a donc appelé à lier ensemble la thématique de l’antiracisme et celle de l’alternative politique à mettre en place pour plus d’emplois, etc. Des emplois, pas de racisme !
Ce message a pu compter sur un très bon écho qui a illustré que la plupart des manifestants comprennent très bien que la lutte contre l’extrême-droite et toutes les formes de discrimination doit être liée à la lutte contre les conditions matérielles qui permettent de nous diviser. Les organisateurs de l’UAF dissent ne pas vouloir aborder ces questions sous le prétexte qu’ils veulent le front le plus large possible. Nous pensons au contraire que le plus efficace est de dénoncer non seulement l’extrême-droite, mais aussi ceux qui sont responsables de la frustration que les groupes néonazis instrumentalisent.
Des groupes religieux, dont certains dirigeants de la communauté musulmane, ont suivi le conseiller communal des Libéraux Démocrates (un parti qui est actuellement au pouvoir avec le parti tory du premier ministre David Cameron) pour qui il faut tolérer la marche de l’EDL au nom du ‘pluralisme’ et en préparation d’une célébration de la diversité le 15 août. Certains dirigeants de la communauté musulmane ont même été jusqu’au point d’appeler au dialogue avec l’EDL!
Au final, c’est le mouvement ouvrier organisé qui a été la seule force capable d’embarrasser le plus possible les militants de l’EDL. Et même s’il n’a pas été possible de bloquer physiquement la manifestation de l’EDL en raison de l’imposante présence policière, le succès était au rendez-vous.
Mais l’EDL et l’extrême-droite en général ne pourra pas être battue tant que nous n’aurons pas construits des organisations combatives capables de résister à l’austérité capitaliste. Plutôt que de laisser la population être divisée en se battant pour quelques miettes, nous devons riposter ensemble au-delà de nos confessions religieuses, de notre sexe, couleur de peau,… pour réclamer les richesses produites par les travailleurs et accaparées par les capitalistes. Tout ce qui nous divise nous affaiblit !
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Bruxelles : Manifestation de solidarité avec les luttes en Espagne
Hier, à Bruxelles, plus de 200 personnes ont manifesté contre le paquet d’austérité du Gouvernement espagnol de Rajoy et en solidarité avec la lutte qui se déroule en Espagne. Le même jour, environ 2 millions de travailleurs, de jeunes et de pensionnés ont défilé dans pas moins de 80 villes espagnoles, avec une grande colère au vu des nombreuses attaques antisociales que la société espagnole est en train de vivre. L’appel de solidarité à Bruxelles est venu du Comité Action Europe, de l’UGT et du CCOO. Ce deux derniers, des syndicats espagnols, portaient le calicot de tête avec le slogan qu’on a vu dans les villes espagnoles : ‘Quieren arruinar el país, hay que impedirlo, somos más’: ils veulent ruiner le pays, nous devons l’arrêter, nous sommes plus nombreux.
Rapport par Clara Aguila, candidate de ”Gauches Communes” à Saint-Gilles
La manifestation est partie de la place Luxembourg vers l’Ambassade Espagnole, en réaction aux mesures déjà votées au Parlement telles que l’augmentation de la TVA de 3%, la diminution des allocations de chômage (Rajoy a déclaré sans aucune honte que les chômeurs auraient ainsi plus d’énergie pour trouver un travail !), la suppression du bonus de fin d’année pour les fonctionnaires et encore plus des diminution des pensions.
Un des facteurs qui est en train de changer les luttes en Espagne est l’adhésion des policiers à ces manifestations, ce qui illustre à quel point est grande la haine contre les politiciens. Les policiers sont eux aussi touchés par les mesures qui s’attaquent aux conditions de travail. La police a notamment manifesté, par exemple à Valence, avec des slogans tels que "No hay bastante Policía para tanto chorizo" et "Políticos ladrones, la Policía hasta los cojones" (‘‘Pas assez de policiers pour autant de voleurs’’ et ‘‘politiciens voleurs, la police elle en a marre.’’) Un représentant de la police a déclaré qu’ils étaient environ 1500 policiers dispersés dans les manifestations.
Il faut poursuivre la lutte, avec une grève général prolongée, en commençant par une grève générale de 48 heures dans le cadre d’un plan d’action visant à faire chuter le Gouvernement et pour construire une réelle démocratie qui vient de la base, du peuple !
Clara Aguila, candidate de ”Gauches Communes” à Saint-Gilles et Anja Deschoemacker, qui sera tête de liste dans la même commune.
Les mêmes, accompagnées de Paul Murphy, député européen du Socialist Party (parti-frère du PSL en Irlande) et de son collaborateur au Parlement européen Finghin Kelly.
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Europe : ACTA est vaincu, une victoire remportée contre les attaques sur la liberté d'internet
ACTA (l’accord commercial anti-contrefaçon) a été vaincu hier au Parlement Européen par une majorité écrasante de 478 voix. 165 eurodéputés se sont abstenus tandis qu’une petite minorité de 39 députés européens s’est prononcée en faveur de ce traité très controversé. Il s’agit d’une véritable gifle pour la Commission Européenne et l’agenda du Grand Capital. Ce traité serait passé en force sans la large pression publique exercée contre lui. Les principaux alliés politiques de la Commission Européenne dans cette bataille étaient dans le plus grand groupe au Parlement Européen, le Parti Populaire Européen (PPE, auquel appartient le CD&V et le CDH), et du groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE).
Juste avant que le vote ne prenne place, le PPE a tenté une dernière fois de sauver ACTA en proposant de reporter le vote. Cette demande a toutefois été battue. Le fait que seuls 39 députés européens aient publiquement osé voter en faveur d’ACTA est avant tout le résultat de la campagne publique massive contre le traité. Dans les quatre derniers jours qui ont précédé le vote, notre camarade le député européen Paul Murphy a reçu pas moins de 1600 emails lui demandant de voter contre ACTA. Cette pression a assuré que des députés initialement favorables à ACTA ont en définitive voté à l’opposé ou se sont abstenus. Il n’y a que le le groupe des Verts et le groupe de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL, groupe dont Paul Murphy est membre) qui se sont opposés dès le début à ACTA.
Voici ci-dessous une déclaration de presse du bureau de Paul Murphy, député européen du Socialist Party (CIO-Irlande).
“Il s’agit d’une grande victoire pour ces millions de personnes à travers l’Europe qui ont fait campagne contre ce traité représentant une gigantesque attaque contre les libertés d’internet et les libertés civiles en faveur des intérêts des grandes compagnies. La Commission Européenne et ses alliés politiques au Parlement, en particulier le commissaire européen de Gucht, ont tout tenté pour éviter le vote du Parlement Européen sur ACTA car ils étaient effrayés par la défaite.
> “La Commission s’est comportée avec un grand mépris démocratique tout au long du processus. Quand de Gucht a parlé à la Commission du commerce international il y a deux semaines, il a déclaré que quelque soit le résultat du vote du Parlement, la Commission fera tout pour faire passer le projet de toute façon.
“J’applaudis les militants anti-ACTA, ces dizaines de milliers de personnes qui sont descendues dans les rues et ces millions de personnes qui ont signé les pétitions en ligne. Ils ont remporté une importante victoire aujourd’hui. Cependant, la lutte contre ACTA et les mesures similaires n’est pas terminée. La Commission reviendra avec de nouvelles propositions. Nous aurons besoin de poursuivre la lutte pour une économie et une société basée sur le libre échange des informations, de la connaissance et de la recherche, au bénéfice de la population mondiale.”
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[INTERVIEW] Un marxiste élu à la tête du plus grand syndicat d’Irlande du Nord
Notre camarade Padraig Mulholland, membre de notre parti frère en Irlande du Nord le Socialist Party, a récemment été élu président du syndicat NIPSA (Northern Ireland Public Service Alliance, le plus grand syndicat d’Irlande du Nord avec ses 45.000 membres), lors de la conférence annuelle du syndicat qui s’est tenue au début du mois de Juin. Entretien avec un dirigeant syndical combatif.
Interview réalisée par l’hebdomadaire ”The Socialist”
Quelle est la portée de ta victoire?
A cette conférence, les délégués ont voté pour un candidat de gauche prêt à se battre. J’ai clairement fait savoir que je suis membre du Socialist Party et de Broad Left (Gauche Large), une initiative qui réuni des militants partisans d’un syndicalisme de combat et démocratique. Les candidats de cette initiative ont également remporté la vice-présidence et la trésorerie du syndicat. Ces résultats indiquent clairement le début d’un changement d’atmosphère au sein du syndicat. Les militants syndicaux savent que leurs conditions de travail font l’objet d’attaques sévères, tout comme les services publics eux-mêmes. Ils savent également qu’une direction syndicale ferme et résolue est nécessaire pour les mois à venir. Les permanents syndicaux doivent être bien conscients que notre syndicat est contrôlé par ses membres, et j’ai bien l’intention de solidement tenir compte des points de vue de la base.
Quels sont les sujets brûlants qui font face au syndicat?
Nous résistons à des coupes budgétaires immondes dans nos services publics, à des baisse salariales et à une détérioration de nos droits à la pension. Il est extrêmement important de continuer à mener campagne et de partir en action. Une action de grève coordonnée de l’ensemble du secteur public est d’ailleurs en préparation pour l’automne. Nos membres dans le secteur des logements sociaux partiront aussi en action ces prochaines semaines, et je ferai tout mon possible pour soutenir cette action.
La conférence de la NIPSA a voté cette année pour commencer un débat portant sur la nécessité d’un fonds politique. Quelle est la portée des près de 50% de voix en faveur de cette motion ?
Si cette motion avait été adoptée, elle aurait permis aux membres de se prononcer pour savoir si la NIPSA devrait être plus ‘‘politique’’. A mon sens, tous les syndicats devraient être politiques. Pour l’instant, nous ne pouvons que simplement défendre nos intérêts, sans aller plus loin. Nous avons besoin d’une voix politique, d’un nouveau parti des travailleurs qui ne soit pas sectaire sur la question de la confession religieuse et qui représente les intérêts de toute la classe ouvrière. Notre syndicat, qui a des membres tant parmi les protestants que parmi les catholiques, est très bien placé pour jouer un grand rôle dans la création d’un tel type de parti. Je crois que nous parviendrons bientôt à recevoir l’appui des deux tiers des délégués, tel que cela est nécessaire pour que la motion passe.
La NIPSA est, en fonction des normes britanniques, un petit syndicat. Mais en Irlande du Nord, il s’agit du principal syndicat. Avec ses 46.000 membres parmi les catholiques et les protestants, il s’agit du seul syndicat à être actif dans tout le secteur public et dans toutes les régions d’Irlande du Nord. Le secteur public fait actuellement face à une offensive d’austérité à la fois de la part du gouvernement de Londres et de celui de Belfast.
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Parlement européen : Une nouvelle victoire remportée contre ACTA
La commission du commerce international au sein du Parlement Européen a voté contre le très controversé ‘‘accord commercial anti contrefaçon’’, rejeté à une majorité évidente de 19 votes contre pour 12 voix en faveur. Cela constitue une victoire essentielle pour la liberté d’internet en Europe
- Samedi 9 juin: Manifestation anti-Acta à Bruxelles (photos)
- Samedi 11 février : Rassemblement anti-Acta à Bruxelles (photos)
- ACTA est mort, vive CISPA ?
- Un poison nommé ACTA
Paul Murphy, député européen du Socialist Party (parti-frère du PSL en République irlandaise) et membre de la commission du commerce international, a déclaré que : ‘‘Ce vote d’opposition à ACTA représente une victoire majeure dans la lutte contre les attaques menées à l’encontre de nos libertés civiles. ACTA a été rejeté au sein de la commission du commerce international grâce à la mobilisation de dizaines de milliers de personnes qui ont protesté à travers l’Europe. Désormais, la pression doit être maintenue dans l’attente du vote sur ACTA qui aura lieu lors d’une session plénière au Parlement européen. Il faut s’assurer que cette attaque pernicieuse à l’encontre des libertés du net qui ne sert que les intérêts des grandes entreprises soit terrassée.’’
‘‘Faire le bon choix ?’’ – Une défaite de la Commission Européenne
Les organisations politiques qui ont voté contre ACTA sont : la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), opposée à ACTA dès le départ, le groupe ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe), le groupe Europe libertés démocratie (EFD) et l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D). La majorité des membres du Parti Populaire et du Groupe des conservateurs et des réformateurs européens (ECR) ont soutenu ACTA.
Paul Murphy ajoute : ‘‘Désormais, l’accord sera voté lors d’une session plénière au Parlement européen au mois de juillet. S’il y a de nouveau une mobilisation importante de la population, des manifestations et des pétitions et que les députés européens sont toujours bombardés d’e-mails, ACTA peut être vaincu. Un vent puissant soufflera alors sur les plans des gros bonnets de la finance au sein de la Commission européenne.’’
Le commissaire européen en charge du Commerce, le Belge Karel De Gucht, défenseur avoué et acharné du néo-libéralisme, s’est adressé à la commission du commerce international la veille du vote afin de convaincre les membres de reporter leur vote jusqu’à ce que la Cour européenne de Justice ait donné son verdict sur ACTA. La Commission Européenne, sous la pression des mouvements de masse qui s’opposent à ACTA, avait amené ACTA devant la Cour de Justice afin de décider s’il était compatible avec les Lois Européennes. Cette stratégie visait à gagner du temps, à retarder le vote et à démobiliser le mouvement anti-ACTA.
Son discours s’intitulait : ‘‘Faire le bon choix’’. Néanmoins, le président de la commission du commerce international a clairement fait savoir que si les membres du Parlement ne faisaient pas le ‘‘bon’’ choix, la Commission européenne s’attaquerait à la question de la défense des droits de propriété intellectuelle d’une autre manière. Il a expliqué sa stratégie à la Commission Européenne de la manière suivante : ‘‘Si vous décidez de voter de manière négative devant les règles de la Cour Européenne, permettez-moi de vous dire que la Commission continuera de tout de façon à poursuivre la procédure actuelle devant la Cour, comme nous en avons le droit. Un vote négatif n’arrêtera pas le processus qui passera devant la Cour de Justice. Si la Cour questionne la conformité de cet accord avec les Traités nous évaluerons, à ce moment, comment ceci peut être abordé.’’ Il a encore ajouté : ‘‘Une fois que nous aurons identifié et discuté ces possibles clarifications, j’essayerai de déposer une seconde requête pour un consentement au niveau du Parlement Européen. Que le Parlement la considère sous cette législature ou la suivante, cela ne dépend que de vous.’’
Il semblerait désormais que ACTA puisse bel et bien être battu au mois de juillet. Pourtant, les gros bonnets de la finance européenne et de la Commission européenne ont beaucoup d’intérêts en jeu. Pour ces derniers, garder main mise sur la propriété intellectuelle est un enjeu capital. Nous pourrions être confrontés à une autre forme d’ACTA dans un proche avenir. C’est pour cela que la campagne pour la liberté de l’internet doit se poursuivre.
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Gand : Rood! lance sa campagne
Après les meetings de Bruxelles et d’Anvers, c’était au tour de Gand d’avoir son meeting contre l’austérité, qui a tout comme dans les deux autres villes, lancé la campagne électoral. Aux côtés de Panayota Maniou (de la coalition de la gauche radicale grecque Syriza) et de Tony Mulhearn (du Socialist Party d’Angleterre et du Pays de Galles), notre camarade Bart Vandersteene a également pu prendre la parole, en tant que porte-parole du PSL et tête de liste de Rood à Gand. Le meeting était suivi d’une soirée de soutien qui a récolté environ 1.000 euros et a permis à de nombreux nouveaux visages de faire connaissance avec la dynamique de Rood!
Photos par Jean-Marie
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Déclaration à chaud du parlementaire européen Paul Murphy concernant le résultat des élections grecques.
Le député européen Paul Murphy (élu de notre section irlandaise, le Socialist Party) s’est rendu la semaine dernière en Grèce afin de soutenir la campagne de Syriza ainsi que le travail de nos camarades grecs de Xekinima dans ce combat. Le soir même des élections, il a livré une courte déclaration avec ses premières impressions concernant le résultat obtenu par la coalition de la gauche radicale Syriza, arrivée deuxième avec 27% des suffrages.
Par Paul Murphy
"Les résultats de cette élection sont incroyablement serrés. Cependant, le résultat du sondage fait à la sortie de l’isoloir suggère une victoire remportée de justesse pour Nouvelle Démocratie (ce qui a été confirmé par la suite, NDLR). Cela survient après qu’une véritable campagne d’intimidation contre le peuple grec aie été menée, qui a de loin surpassé la campagne que les Irlandais ont eu à subir pour le referendum (sur le traité fiscal européen, NDLR). Une décision consciente a été prise par l’establishment politique, économique et médiatique grec, aidé de ses associés européens, afin de dépeindre cette élection comme étant un référendum sur un départ de la zone euro. Cette campagne visait à effrayer les électeurs pour qu’ils votent pour la droite.
"La victoire de ce soir s’avérera être et de courte durée pour les capitalistes grecs. Qu’importe le gouvernement de droite qui sera constitué, il aura à faire face à une grande résistance dans les rues et sur les lieux de travail, couplé à une opposition massive de la part d’une gauche qui entre renforcée au Parlement. Ce gouvernement ne pourra pas mettre en œuvre le programme d’austérité exigé par Merkel et sa clique. Malgré les promesses de stabilité émises par la Nouvelle Démocratie, la crise va s’intensifier et la Grèce quittera vraisemblablement l’euro. Ce gouvernement sera extrêmement faible et peut tomber en très peu de temps.
"La tâche cruciale pour la gauche en Grèce est maintenant de s’organiser afin de résister à l’austérité qui détruit littéralement la société. Le vote massif qu’a reçu Syriza et la gauche ne doit pas passer inaperçu. Cela démontre que les Grecs en ont assez du vieux système et qu’ils ne peuvent tout simplement plus tolérer ces attaques contre leur niveau de vie. Ce vote représente le désir d’une alternative, d’une société socialiste, où les besoins des gens passent avant les profits et l’avidité des banques, des actionnaires et des grandes entreprises.
"L’Irlande n’est pas tout à fait la Grèce, mais nous nous dirigeons dans cette direction avec les politiques d’austérité désastreuses qui nous sont imposées. Un deuxième prétendu ‘sauvetage’ démasquera le caractère mensonger des promesses du gouvernement. La gauche à travers l’Europe fait face à une occasion sans précédent, pour construire un mouvement massif destiné à combattre l’austérité et à lutter pour une société fondamentalement différente, une société socialiste avec une Europe organisée pour les millions de gens, pas les multimillionnaires."
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MEETINGS : Pour une alternative à l’Europe d’austérité !
Ce 20 juin, 3 jours après la tenue des élections en Grèce, Nikos Chountis (eurodéputé de Syriza) sera présent à un meeting européen contre l’austérité.
Bruxelles – Mercredi 20 juin, 19h30
Meeting organisé par Alternatives à Bruxelles & ‘‘Gauches Communes’’ avec :
- Nikos Chountis, eurodéputé de Syriza, Grèce
- Paul Murphy, député européen du Socialist Party, Irlande
- Charlotte Balavoine, candidate du Front de Gauche aux législatives pour la circonscription du Bénélux
- Tony Mulhearn, Trade Union and Socialist Coalition, Angleterre
- Un représentant d’Izquierda Unida, Espagne
- Stephen Bouquin, de Rood!
- Anja Deschoemacker, ‘Gauches Communes’
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Takhir Mukhamedzyanov, dirigeant de l’association ‘‘familles de mineurs’’ et du Mouvement Socialiste Kazakhstan, a été retrouvé mort
Le 5 juin, les amis et collègues de Takhir Mukhamedzyanov, inquiets qu’il ne se soit pas présenté au travail après le week-end précédent, se sont rendus à son appartement à Karaganda, où ils ont trouvé son corps sans vie. Bien que les causes de sa mort ne soient pas encore connues, la mort de Takhir, un homme de 51 ans en bonne santé et énergique, est des plus suspectes. Takhir avait récemment reçu des menaces de la part de ‘‘personnes inconnues’’ qui déclaraient qu’ils ‘‘se débarrasseraient de lui’’.
Déclaration du Comité Central du syndicat indépendant Zhanartu et du Comité Politique de Mouvement Socialiste Kazakhstan
Depuis des années, Takhir travaillait comme mineur, d’abord dans l’industrie soviétique puis, après la privatisation, pour Arcelor-Mittal, qui a repris tous les principaux puits et fonderies de métal de la région du Karaganda au Kazakhstan. Il a été renvoyé illégalement en 2008, après quoi il est devenu vice-président de ‘‘Familles de Mineurs’’ à plein temps, un poste qu’il a gardé jusqu’à sa mort.
Takhir et ses collègues de ‘‘Familles de Mineurs’’ ont apporté une grande assistance à aux veuves et orphelins de travailleurs décédés lors d’un accident du travail, mais ils étaient également devenus de plus en plus impliqués dans la défense des droits des mineurs. Les normes de santé et de sécurité dans les puits du Karaganda et dans les fonderies sont ignorées par les nouveaux patrons, sacrifiés dans leur course au profit. Comme les syndicats officiels soutenus par l’Etat ne font pas grand-chose pour défendre les mineurs, ‘‘Familles de Mineurs’’ a pris le rôle d’un syndicat indépendant.
De telles activités ne sont pas passées inaperçues. ‘‘Familles de Mineurs’’ a subi toutes sortes de pressions. Le garage et la voiture de Takhir ont explosé le 10 octobre 2010. Les militants de ‘‘Familles de Mineurs’’ pensent que cette explosion est directement liée au travail de Takhir dans la défense des droits des mineurs et de leurs veuves. Selon sa camarade Natalia Tomilova, les menaces d’utiliser des méthodes violentes et terroristes contre les militants des droits du travail sont redevenues courantes.
A peine deux semaines après l’explosion du garage, à 21h30, la police est venue à l’appartement de Takhir et l’a emmené de force dans un hôpital psychiatrique. Deux docteurs, trois policiers et un agent en civil ont affirmé que suite à la perte de sa propriété dans l’explosion, Takhir a souffert d’une dépression et a nécessité une hospitalisation et un traitement psychiatrique. Quand ils ont essayé de lui injecter une substance inconnue, Takhir a réussi à s’échapper. Il a appelé un ami et sa fille est venu le chercher et l’a ramené chez lui. Grace à une campane publique, les docteurs ont été forcés de laisser Takhir tranquille.
En mars 2011, il vivait près du centre minier de Shakhtinsk quand un jeune homme l’a contacté pour lui dire que ses papiers, qui se trouvaient dans sa voiture quand le garage a explosé (et qui, selon la police, avaient été détruits) avaient été trouvés dans une décharge après la fonte de la neige. Cela confirmait que quelqu’un s’était introduit par effraction dans le garage de Takhir avant l’explosion.
Il ne pouvait rester indifférent devant l’injustice
Les camarades de Mouvement Socialiste Kazakhstan ont rencontré Takhir pour la première fois en janvier 2009. En septembre 2010, il a organisé la visite de Joe Higgins à Karaganda (Joe Higgins était alors député européen du Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise) et aujourd’hui membre du parlement irlandais). En novembre 2010, Takhir a pris part à la conférence fondatrice du syndicat indépendant Zhanartu et a été élu de son comité central. En mai 2011, il a participé à la fondation du Mouvement Socialiste Kazakhstan et a été l’un des cinq Coprésidents élus. En juillet 2011, Takhir a de nouveau organisé la visite d’un député européen au Karaganda, Paul Murphy (député européen du Socialist Party irlandais qui a remplacé Joe Higgins quand celui-ci a été élu au Parlement irlandais), qui allait ensuite visiter la grève des travailleurs du pétrole à Zhanaozen. Deux semaines avant sa mort, Takhir avait visité la ville de Zhenkazgan, où les travailleurs étaient en grève et faisaient face à la répression. Ils ont rapidement trouvé un terrain d’entente et les travailleurs et Zhankazgan et Karaganda se sont engagés à soutenir mutuellement leurs luttes.
Takhir a fait beaucoup de travail. Il ne pouvait rester indifférent ou passer son chemin quand il voyait une injustice. Nous nous souviendrons de lui comme d’un combattant consistant et inépuisable pour les droits de la classe ouvrière du Kazakhstan. Nous nous souviendrons de lui comme d’une personnalité ; il n’avait aucune prétention, il était toujours plein d’entrain et de très bonne compagnie. Il nous manquera.
Nous faisons part de nos sincères condoléances à la famille et aux amis de Takhir, de la part du syndicat Zhanartu et du Mouvement Socialiste Kazakhstan,
Takhir sera toujours dans notre mémoire, son nom sera inscrit dans l’histoire de la classe ouvrière du Kazakhstan. Repose-toi bien, cher camarade.
Campaign Kazakhstan fait part de ses condoléances à la famille et aux amis de Takhir Mukhamedzyanov et demande une enquête indépendante et complète concernant les causes de la mort de Takhir. S’il est établi qu’il n’est pas mort de causes naturelles, les responsables de la mort de Takhir doivent être traduits en justice.
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Assainir jusqu’à tous devenir grecs ?
Ils défendent les intérêts des 1% les plus riches
Les gouvernements de l’austérité ne défendent pas nos intérêts. Ils nous font payer la crise des banques qui a lieu depuis 2008. Ils ont sauvé les banques, fait passer les dettes sur le dos de la collectivité, injecté des milliards… et maintenant nous devrions payer la note? Nous ne sommes pas les responsables de la crise : pendant que les 1% les plus riches spéculaient sur tout ce qu’ils pouvaient, cela fait des décennies que les 99% de la population se serrent la ceinture !
Tract des sections bruxelloises du PSL
L’austérité, ça ne fonctionne pas
L’Europe est retombée en récession cette année. La raison ? Grèce, Portugal, Espagne, Italie, Irlande : on ne compte plus le nombre de plans d’austérité qui ont été mis en place ces dernières années, pour satisfaire toujours un peu plus l’appétit des marchés. Baisse du salaire minimum, augmentation de l’âge de départ à la retraite, diminution des allocations, suppressions d’emplois dans les services publics, flexibilité accrue du marché du travail… Comment s’imaginer que cette austérité ne va pas pousser vers la pauvreté des millions de personnes déjà précaires ?
Un scénario grec est-il possible en Belgique ?
La Belgique n’est pas isolée de cette spirale financière infernale qui secoue toute la zone euro. Après la chute de Fortis, l’Etat Belge a dû encore voler au secours de Dexia alors au bord du précipice. Après avoir emprunté 4 milliards pour racheter la banque, la Belgique s’est également portée garante pour un montant de 54 milliards € ! Ces dernières semaines, il apparaît que Dexia aurait à nouveau besoin d’être renflouée de plusieurs milliards… Si une nouvelle crise bancaire devait avoir lieu et que l’Etat Belge devait payer toutes ses garanties, la dette publique deviendrait aussi ingérable que celle de la Grèce : ce sont les menaces que nous réservent Di Rupo et son gouvernement !
Une représentation politique pour les travailleurs est nécessaire
Le gouvernement Di Rupo (PS) nous a déjà présenté une première fois la note en faisant passer un plan d’austérité de 14 milliards € en 2012, avec une attaque sur nos pensions et sur les revenus des allocations de chômage.
D’innombrables manifestations de masse et grèves générales ont déjà eu lieu à travers toute l’Europe pour protester contre l’austérité. Nous avons nous aussi besoin d’un relais politique pour pouvoir nous battre contre les politiciens capitalistes. En France avec le Front de Gauche de Mélenchon ou encore en Grèce avec Syriza, on a pu voir le large soutien que récolte une opposition de gauche unitaire à l’austérité.
Rejoins notre appel pour des listes de gauche aux communales !
En Belgique aussi, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une vraie représentation des travailleurs et de leur famille. Lors de la fête du 1e mai, la FGTB de Charleroi a appelé à la formation d’une force politique à la gauche du PS et d’Ecolo.
Nous voulons défendre cette idée lors des élections communales. Nous devons refuser l’application de l’austérité à tous les niveaux de pouvoir ! Rejoins l’initiative «Gauches Communes» pour des listes de gauche unitaire soutenue par le PSL-LSP, le CAP et le PH. Venez mener campagne et élaborer ces listes avec nous!
Meeting : Pour une alternative à l’Europe d’austérité !
Une autre politique est-elle possible en Europe ? Nous le pensons. Fin juin, nous organisons d’ailleurs des meetings à ce sujet à Bruxelles, Anvers et Gand. Ces soirées seront d’importants échanges d’expériences, tant de Belgique que de l’étranger. Une semaine à peine après les élections grecques, nous accueillerons un orateur de Syriza qui abordera la possibilité d’une politique de gauche au pouvoir en Grèce. Nous accueillerons également Tony Mulhearn qui, dans les années ’80, a activement participé à la politique réellement socialiste menée dans cette ville. Dernièrement, il a remporté 5% aux élections locales élisant le bourgmestre de la ville.
Bruxelles – Mercredi 20 juin, 19h30, au Garcia Lorca, 47/49, Rue des Foulons
- Nikos Chountis, eurodéputé de Syriza, Grèce
- Paul Murphy, député européen du Socialist Party, Irlande
- Charlotte Balavoine, candidate du Front de Gauche aux législatives pour la circonscription du Bénélux
- Tony Mulhearn, Trade Union and Socialist Coalition, Angleterre
- Un représentant d’Izquierda Unida, Espagne
- Stephen Bouquin, de Rood!
- Anja Deschoemacker, ‘Gauches Communes’
Paul Murphy (Socialist Party en Irlande) est le seul député européen d’Irlande du Sud a s’être opposé au Traité d’austérité lors du référendum du 31 mai :
«Ce traité condamnera les divers gouvernements européens à une austérité permanente». « La pression actuelle de la Troïka (UE, BCE, FMI) sur le Portugal, l’Irlande et la Grèce sera généralisée à l’ensemble de la zone euro, c’est une nouvelle tentative visant à assurer la domination de la dictature des marchés».
Anja Deschoemaecker, tête de liste pour les élections communales à Saint-Gilles sur la liste Gauches Communes:
« De nouvelles coupes budgétaires nous attendent certainement après les élections communales. En plus de cela, ils utilisent tous les niveaux de pouvoir pour nous faire payer la crise :
- A la région (gouvernement Picqué) : ils ne se cachent plus pour déclarer qu’ils augmentent les tarifs de la Stib ou pour «traire le plus possibles les clients»!
- Dans les communes, ils augmentent les tarifs de distribution de l’électricité, du gaz et de l’eau (+12% en 2012) !»
Tony Mulhearn fut président du Labour Party à Liverpool de ’80 à ’86 et un des 47 conseillers communaux de Liverpool qui se soulevèrent contre le gouvernement néolibéral de Tatcher (‘84-‘87). Les plans d’austérité et les privatisations furent rejetées, tandis que des programmes d’amélioration des services publics et des conditions de travail des fonctionnaires communaux furent réalisés. Avec la coalition des syndicalistes et des socialistes TUSC, il a obtenu 4.7´% lors des élections communales du 3 mai 2012.