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Tag: Socialist Party
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Afrique du Sud : Workers and Socialist Party (WASP) – premiers pas pour unifier les luttes
Après le lancement du WASP, le travail est en cours pour, d’une part, compléter l’enregistrement officiel du parti auprès des autorités et, d’autre part, s’enraciner ç travers l’Afrique du Sud et établir ses structures. Notre attention est principalement consacrée aujourd’hui sur une campagne pour de véritables emplois, avec de bons salaires et de bonnes conditions de travail pour les centaines de milliers de travailleurs exploités dans le secteur public. A cela est liée la lutte pour le développement des services publics les plus élémentaires (comme l’approvisionnement en électricité et le logement) dans les quartiers ouvriers. Nous soutenons aussi les revendications des mineurs pour un salaire décent et contre la fermeture des mines.
Liv Shange, Democratic Socialist Movement (DSM, CIO-Afrique du Sud)
Le Socialist Democratic Movement et des militants mineurs construisent le WASP notamment par le biais de manifestations, dans les communautés minières de Johannesburg et de Limpopo par exemple. Le premier mai, WASP organise un grand rassemblement à Carletonville, une ville construite autour de l’activité d’extraction de l’or, au sud de Johannesburg, avec pour thème de lier toutes les différentes campagnes entre elles autour de la nécessité de nationaliser l’industrie minière sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs communautés, afin de disposer des moyens pour améliorer les conditions de vie des masses.
Profitant de cet océan de chômage de masse, le gouvernement de l’ANC utilise le plus désespérés des sans-emplois dans divers projets tels que le Programme de travail communautaire (Community Work Programme, CWP) et le Programme de soins à domicile (Home Based Care). Les sans-emplois travaillent dans ces services publics pour des salaires de misère s’élevant dans certains cas à 500 Rands sud-africains par mois (soit… 42 euros ! NDT). Ces travailleurs effectuent un travail extrêmement important – l’entretien des rues, l’enseignement pour adultes, les soins de santé de base pour les plus démunis – qui devrait être au cœur des responsabilités du secteur public.
Mais au lieu de prendre ses responsabilités, le gouvernement a réduit son intervention à un mélange de ‘‘charité’’ et de surexploitation qui enrichit des entreprises privées et engendre une grande corruption. A la place de créer de vrais emplois pour répondre aux besoins réels des communautés, dans de nombreux cas, les ministères ne considèrent que les appels d’offres d’entreprises pour ensuite leur livrer des ‘‘volontaires’’ qui travaillent afin ‘‘d’apporter une contribution’’ à la société tout en acquérant une expérience de travail. Mais tout cela n’est payé qu’un salaire de misère. Certains même ne reçoivent rien du tout et se retrouvent littéralement dans une situation de travail forcé. Le Workers and Socialist Party est en ce moment impliqué dans la construction d’un comité de travailleurs destiné à rassembler tous les travailleurs de ces programmes d’exploitation des sans-emplois dans la province de Gauteng afin d’organiser une lutte unifiée.
La classe des travailleurs crie partout sa colère face aux déplorables conditions de vie. A Wedela, une commune ouvrière à un jet de pierre de plusieurs mines d’or, le conseil communal, dirigé par l’ANC, a coupé l’électricité de centaines de personnes qui sont aux prises avec des prix sans cesse croissant. Cette situation dure depuis des mois et s’ajoute à la colère qui s’est accumulée depuis le mouvement de grève des mineurs il y a quelques mois et depuis la lutte contre l’entreprise Harmony Gold, qui avait licencié 6.000 travailleurs, ce qui avait bien entendu provoqué une lutte massive. Le WASP s’est construit au travers de ces luttes grâce à l’activité de ses jeunes militants.
Alors que les travailleurs et les chômeurs sont obligés d’aller collecter du bois dans les forêts et de recueillir l’eau des ruisseaux (contaminée par le pillage des mines), les grandes entreprises réalisent des milliards d’euros de profit. Pourtant, l’emploi des mines est en danger. D’ici juillet, 14.000 mineurs de Rustenburg pourraient être au chômage, si l’entreprise Anglo Platinum (le n°1 mondial dans l’extraction de platine) parvient à appliquer sa restructuration destinée à accroître sa sauver ses marges bénéficiaires face à l’effondrement de la demande sur le marché mondial en difficulté. Cette attaque contre les travailleurs pourrait en enclencher d’autres dans diverses sociétés minières, dans le secteur aurifère par exemple, puisque le prix de l’or est également en baisse. Pour les capitalistes, ce ne sont que des mesures temporaires au détriment des travailleurs. À plus long terme, les barons miniers n’ont pas de quoi s’en faire, ils sont assis sur le plus vaste gisement de minéraux au monde, pour une valeur estimée à au moins 3.000 milliards d’euros. Leur plus grand danger, c’est la probable reprise des luttes des mineurs.
Le gouvernement de l’ANC a clarifier dans quel camp il se situait : la nationalisation a été explicitement rejetée par son dernier congrès, en décembre dernier, et le président Zuma a déclaré que les ‘‘protestations violentes’’ étaient la première priorité de l’Etat dans le cadre de la ‘‘lutte contre la criminalité’’. Pendant ce temps, la fédération syndicale Cosatu, alliée à l’ANC, est déchirée par des tensions internes de plus en plus violentes. La nécessité de construire le WASP en tant qu’alternative politique et des comités de travailleurs indépendants du Cosatu ne saurait être plus brûlante.
Il s’agit d’une véritable course contre le temps. Le DSM travaille avec acharnement à la construction du WASP et à l’unification des nombreuses luttes actuellement en cours. Le WASP dispose actuellement de structures dans toutes les 9 provinces du pays, avec un travail très intéressant vers les diverses couches de travailleurs, dans les secteurs du transport et des autorités locales par exemple. Espérons que ce Premier Mai puisse être le point de départ d’une campagne nationale de masse pour des emplois et des salaires décents, pour de bons logements, l’accès à l’électricité et aux autres services de base et pour la nationalisation de l’industrie minière.
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Thatcher : La mort d’une pionnière du néolibéralisme.
Cela peut sembler bien étrange que la mort d’une politicienne britannique (premier ministre entre 1979 et 1990) conduise à des fêtes spontanées dans les rues et à ce que de très nombreuses personnes lui souhaitent ouvertement et publiquement l’enfer. Fait significatif : Margaret Thatcher a reçu les éloges de l’establishment tandis que les victimes de ses politiques n’ont exprimé que de la haine. Comment les marxistes analysent-ils l’héritage politique de Thatcher ?
Par Michael B (Gand)
Margaret Thatcher figure parmi les pionnières du néo-libéralisme. Cette politique, actuellement en crise profonde, était déjà une réponse face à la crise du capitalisme. Les crises de surproduction sont inhérentes au système de concurrence et de profit, et le précédent modèle économique du capitalisme – le keynésianisme basé sur de fortes interventions de l’Etat dans l’économie – avait échoué à trouver une voie de sortie. Mais la crise de surproduction n’était pas une conséquence de l’économie keynésienne d’après-guerre. La réponse de Thatcher se basait sur un démantèlement complet des services publics et la fin du pouvoir d’achat stimulé par l’activité des autorités. Privatisation et maximisation des profits étaient les maîtres mots de cette nouvelle politique. Cette idéologie et ce modèle économique devaient nécessairement conduire à une confrontation ouverte avec la classe des travailleurs et, par extension, avec le mouvement syndical. Tous les acquis sociaux, les services publics et le pouvoir d’achat de la population étaient en danger.
La confrontation fut brutale. Après une réélection essentiellement obtenue par le biais d’une propagande nationaliste, Thatcher a réussi à briser la grève des mineurs de 1984-85 (grâce au soutien implicite du Parti Travailliste). L’attaque frontale contre la classe ouvrière anglaise a conduit à un mouvement de masse à l’occasion de l’instauration de la Poll Tax (une nouvelle taxe antisociale). La ‘‘Dame de Fer’’ a alors été tellement ébranlée qu’elle a dû quitter le pouvoir, poussée dehors par son propre parti. Cette campagne pour le boycott de cette taxe a largement été dirigée et co-organisée par la ‘‘Tendance Militant’’, une tendance marxiste alors organisée au sein du Parti Travailliste. Depuis lors, ces militants ont quitté Parti Travailliste et ont fondé le Socialist Party, notre parti-frère.
Les séquelles du règne de Thatcher sont toujours profondes. La Grande-Bretagne était devenue un véritable champ de bataille social. En 1986, le taux de chômage avait grimpé jusqu’à atteindre les 3,6 millions de personnes tandis que les allocations avaient été sérieusement rabotées et que les services publics étaient privatisés et devenaient extrêmement chers pour la population. Toutes les structures de garderies et de crèches ont aussi fortement souffert, les subventions pour les garderies publiques se sont effondrées pour devenir les plus basses de toute l’Europe.
Le capitalisme de casino a été privilégié au détriment d’une politique véritable d’emplois et de soutien à ‘‘l’économie réelle’’. La bulle financière qui a englobé la City de Londres a constitué une partie essentielle de l’héritage de Thatcher. Le néolibéralisme est devenu le modèle économique dominant durant toutes les années ’90, le mouvement syndical a été démoralisé. La dégradation des conditions de vie et les privatisations ont constitué la norme. Tous les partis politiques traditionnels sont devenus les héritiers de Thatcher.
Ces dernières années, la crise économique a illustré la faillite totale du capitalisme-casino et de l’idéologie de Thatcher. Elle fut la personnification de l’agressivité d’un capitalisme en crise. Le néolibéralisme a porté des coups au mouvement syndical, mais il est aujourd’hui lui-même dans les cordes. Il est grand temps de défendre une réponse socialiste contre le capitalisme !
[VIDEO] Thatcher’s Dead, Now Bury Her Policies!
Les vidéos ci-dessous ont été réalisées lors d’une conférence où a parlé Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party en Angleterre et au Pays de Galles. Au-delà de l’annonce de sa mort, comment aujourd’hui en finir avec l’héritage politique de la Dame de Fer? Peter fut l’un des artisans de la chute de Thatcher lors du combat de masse contre la Poll Tax.
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Property tax : Une attaque de plus envers les travailleurs irlandais
Partout dans les médias traditionnels internationaux, la convalescence de l’économie irlandaise est mise en exergue. L’Irlande, après un ‘passage à vide’ (de 5 ans, faut-il le préciser ?!) se porterait mieux. Le 13 mars encore, Le Monde titrait son article ‘L’Irlande réussit son retour sur les marchés’ expliquant que le pays était un véritable modèle de redressement économique pour ses voisins européens. En se référant à la presse, on en viendrait presque à lancer un ‘fair play’ à Enda Kenny, Premier ministre d’un gouvernement formé de Fine Gael (centre-droite) et du parti travailliste.
Par Stéphanie (Bruxelles)
Pourtant, dans les faits, on observe que, face à ces fractions de croissance, les salaires, les conditions de travail et le niveau de vie sont en baisse constante. Selon une analyse du Credit Union irlandais, près 1,4 millions d’Irlandais seraient en train de survivre avec moins de 50 euros après le payement de leurs factures. Pire encore, 600.000 d’entre eux n’auraient plus rien après avoir payé leurs factures mensuelles. Et c’est en tenant compte de ces faits que le budget de décembre 2012 a pris place, projetant ainsi de soutirer 1000 euros de plus par famille et ce à l’aide d’attaques régressives comme les coupes dans les allocations familiale ou la récente taxe sur la propriété.
C’est dans ce contexte qu’a pris place la manifestation de samedi dernier. Rassemblant près de 10.000 personnes à Dublin, cette marche contre l’austérité et la taxe sur la propriété coïncidait avec une réunion des ministres européens des finances pour discuter des futurs plans d’austérité à imposer à travers l’UE.
Contrairement à la manifestation précédente appelée par le Congrès irlandais des syndicats (ICTU) en février, on a pu ressentir toute la colère et la combativité des Irlandais. En effet, deux mois plus tôt, on avait pu observer un manque flagrant d’alternatives proposées par l’ICTU qui n’avait donné aux gens aucune perspective d’action future après la protestation.
La manifestation de samedi était différente dans le sens où elle était appelée par la campagne contre les taxes sur la maison et l’eau (CAHWT) combattant l’austérité depuis 2 ans et dans laquelle nos camarades du Socialist Party (SP, parti-frère du PSL en Irlande) jouent un rôle prépondérant. C’est d’ailleurs cette campagne qui a permis le boycott massif de la taxe sur les ménages de la part de 50% de petits propriétaires.
A travers toute la manifestation, on a pu observer à quel point le gouvernement et en particulier le parti travailliste n’inspirait que le dégoût parmi la population. Slogans, pancartes, bannières, déguisements et cartes rouges ont démontré au Labour que les récents sondages où on voit le parti dégringoler à 7% nationalement étaient plus qu’avérés. (1)
Ce sont nos camarades du SP qui ont principalement mis en avant le fait que la campagne devait mettre l’accent sur la pression nécessaire à imposer au Labour. Le SP a également mobilisé les gens à manifester de manière massive en organisant à travers tout le pays différents meetings, campagnes d’affichage (posters et autocollants) et ‘road-show’ (mégaphone sur le toit d’une voiture).
Si jusqu’ici, le gouvernement s’est permis d’imposer les politiques d’austérité vicieuses concoctées par la Troïka, on a observé samedi que les Irlandais n’étaient plus d’humeur à jouer aux sages petits moutons. Et les directions syndicales n’ont qu’à bien se tenir.
En effet, l’absence de ces dernières, sur le champ de bataille n’a fait qu’alimenter la colère des travailleurs.
Autant dire que la campagne détient là une excellente opportunité pour mettre la pression sur le parti travailliste. Nos camarades appellent non seulement les gens à ne pas payer la taxe (29% des petits propriétaires disent qu’ils ne payeront pas la taxe) mais également à mettre une pression telle sur le parti travailliste qu’il se voit obliger de revoir ce véritable vol qui implique une déduction directe à la source (sur le salaire ou les allocations) en cas de non-paiement. Dans certains endroits, la campagne a ainsi pris une telle ampleur que ses militants font du porte-à-porte demandant ainsi aux gens de signer une pétition affirmant qu’ils ne voteront plus pour Labour.
Le Socialist Party indique aussi qu’il est nécessaire que la campagne prenne les devants en présentant de futurs candidats anti-austérité lors des prochaines élections locales en juillet 2014.
Les Irlandais sont clairement prêts à riposter contre l’austérité. ça a encore été prouvé ces deux derniers jours par les votes ‘anti-Croke Park II’ par les militants syndicaux. Une grande partie des différentes délégations syndicales irlandaises est entrain de voter ‘Non’ à 300 millions d’€ de coupes budgétaires dans le secteur public (principalement éducation et soin de santé) qui étaient censés ‘relancer l’économie’ et une fois de plus faire payer aux travailleurs irlandais la crise capitaliste. Mais ces derniers n’en peuvent plus et ont besoin de pallier au manque d’alternatives auquel ils font face.
C’est face à cela que la campagne contre les taxes sur la maison et l’eau doit aller plus loin et s’imposer en réelle force politique représentant les travailleurs et leur famille et mettant ainsi en avant la nécessité d’une société égalitaire, une société socialiste.
(1) Chiffres officiels, Sunday independant, qui n’équivaudrait plus qu’à 4% si on retire les gens votant pour le Labour sans aucune confiance. Dans certains endroits du pays où le parti obtenait 21% des votes, les sondages indiquent carrément une chute à 4,5% !
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Socialisme 2013 et la lutte des femmes…
Ces dernières années, le débat sur les droits des femmes est revenu au devant de l’actualité, y compris dans les médias de masse. Il y a eu l’affaire DSK, suivie par toute une série de dénonciations de comportements sexistes, de harcèlement et d’abus commis par de ‘‘grands’’ personnages, dans presque tous les pays européens. En Irlande, la mort de Savité Halappanavar, l’année dernière, et la lutte pour le droit à l’avortement qui a suivi ont donné une nouvelle impulsion au débat concernant le droit des femmes de décider de leurs corps. En Inde, une lutte de masse a explosé contre les viols extrêmement brutaux qui sont régulièrement commis, jusqu’ici dans la plus grande impunité.
En Belgique, le gouvernement a réagi face à la prise de conscience croissante concernant le sexisme et la discrimination des femmes par une loi sur le sexisme basée sur le recours à des Sanctions Administratives Communales. Cela est-il de nature à aider l’émancipation des femmes ? Nous en doutons fortement. La crise et la politique d’austérité touchent très fortement la grande majorité des femmes au travers de la dégressivité des allocations de chômage, des mesures concernant le système de (pré-)pension, du gel salarial, du démantèlement continuel des services publics et de l’accès aux soins de santé,…
Lors du week-end de formation et de débat ‘‘Socialisme 2013’’, deux commissions seront consacrées à la lutte pour les droits des femmes par le biais plus spécifique de deux thèmes :
1. Les causes de la violence contre les femmes et comment les combattre ?Samedi 13 avril, 15-17h30
En Inde, un viol extrêmement brutal ayant entraîné la mort de la victime, un nouveau cas à la suite de tant d’autres, a déclenché une colère massive. Des centaines de milliers de femmes et d’hommes sont descendus dans les rues pour crier que cela doit cesser. Il n’y a pas qu’en Inde que les formes les plus barbares de violence contre les femmes se produisent avec une régularité d’horloge. Les femmes sont frappées aussi bien par une violence d’Etat dans des pays comme l’Iran que par une violence domestique ou en rue. Dans presque tous les conflits armés, le viol est utilisé comme arme de guerre. Au Congo, les femmes subissent systématiquement cette violence depuis déjà plus d’une décennie.
Mais la lutte se développe en réaction, en Inde et ailleurs. Afin de remporter la victoire, il faudra toutefois aller bien plus loin que l’instauration de lois et de punitions plus sévères. Dans un pays comme la Belgique, où la discrimination légale a presque totalement été détruite, une plainte pour un viol commis dans une école secondaire est déposée chaque semaine à la police. Et combien de cas sont-ils tout simplement inconnus ? En Europe, chaque jour, sept femmes trouvent la mort des suites de la violence conjugale.
S’agit-il d’une inévitable guerre entre les sexes ? Beaucoup de féministes partent de ce point de vue. Les marxistes, par contre, considèrent que les causes de cette violence contre les femmes résident dans l’existence d’une société de classe, de systèmes qui créent et renforcent l’inégalité de façon systématique afin de maintenir les privilèges de l’élite au pouvoir.
L’émancipation des femmes dans les pays capitalistes développés n’est pas tombée du ciel, il a fallu mener une lutte acharnée pour parvenir à ce résultat. Ce combat n’a pas été l’œuvre exclusive des femmes : la lutte pour des salaires décents, pour de bons services publics et pour la sécurité sociale – la lutte du mouvement ouvrier – a livré une énorme et décisive contribution à la création de conditions matérielles permettant aux femmes d’accéder à une position plus favorable dans la société. Ce constat est crucial pour parvenir à une stratégie correcte dans le cadre de la lutte contre la violence contre les femmes.
Mandy Hurel et Mirre Vercoutere, toutes deux actives dans la commission femmes du PSL, prendront la parole et défendrons un point de vue marxiste concernant la violence contre les femmes et la manière dont la lutte doit être poursuivie.
Le débat pro-choix sur le droit à l’avortement. Dimanche 14 avril, 10-12h.
Depuis quelques années, un mouvement qui se prétend “pro-vie” a commencé ses activités en organisant chaque année une ‘‘Marche pour la Vie’’. Derrière ces termes positifs se cachent des militants qui tiennent de réguliers piquets aux portes de divers centres d’avortement pour y intimider et y culpabiliser les femmes qui s’y rendent.
Comment réagir ? Ce débat est toujours en cours. Faut-il ignorer ce phénomène pour ne pas leur donner d’importance ou au contraire construire un contre-mouvement ?
Les oratrices belges qui prendront la parole dans cette commission ont toutes été impliquées dans l’action qui s’est tenue en mars dernier contre la dernière édition de cette prétendue ‘‘Marche pour la Vie’’. Toutes pensent qu’ignorer le problème n’est pas une solution car cela revient à laisser à de tels groupes réactionnaires l’opportunité de se construire.
Mais si nous parlons en Belgique de construire un contre-mouvement contre les piquets “pro-vie” aux centres d’avortement avant que ce phénomène ne prenne un caractère plus large, la lutte pour obtenir le droit à l’avortement est toujours en cours en Irlande. Une participante active à ce combat, Aine Nic Liam prendra la parole sur cette question. Aine est membre du Socialist Party, le parti-frère du PSL en Irlande.
Orateurs: Aurore De Keyzer (représentante de JocF), Marita De Neubourg (Rood-Gand, impliquée dans la construction d’un comité de quartier contre les piquets pro-vie au centre d’avortement à Gand), Aine Nic Liam (Socialist Party Irlande, active dans le mouvement pour le droit à l’avortement), Aïsha Paulis (responsable de la Commission Femmes du PSL) et enfin une représentante de la Commission Femmes de la FGTB-Bruxelles.
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‘‘Socialisme 2013’’ : Une riposte socialiste contre le nationalisme
Lors du week-end de discussion et de débat Socialisme 2013, il y aura deux commissions consacrées à la question nationale en Belgique et au nationalisme. Plusieurs pays d’Europe sont confrontés à une croissance du nationalisme, comme en Catalogne par exemple. La première commission sera concentrée sur le nationalisme en Europe à partir des exemples d’Irlande du Nors, d’Ecosse et d’Espagne. La seconde abordera plus spécifiquement la question nationale en Belgique dans le cadre des prochaines élections de 2014, avec Anja Deschoemacker.
Samedi 13 avril, 15-17h30 – De l’Ecosse à la Catalogne, la montée du nationalisme en Europe.
En 2014 un referendum aura lieu en Ecosse au sujet de l’indépendance. En Catalogne, la toute nouvelle majorité nationaliste au Parlement régional a voté pour l’organisation d’un tel referendum. Le regard de toutes les forces régionalistes et nationalistes est rivé sur ces développements. Sous la pression de l’approfondissement de la crise, parviendrons-nous à une situation où des pays européens vont effectivement commencer à désintégrer en régions différentes ? Qu’en pensent les marxistes, comment interviennent-ils dans ce débat et avec quel programme ?
Cette commission aura pour orateurs Kevin Henry, membre du Socialist Party (parti-frère du PSL en Irlande du Nord), qui abordera la question de la remontée du nationalisme en Ecosse et en Irlande du Nord, et Juan Antonio Herdi, membre de Socialismo Revolucionario (parti-frère du PSL en Espagne), qui parlera des récents développements qui ont eu lieu en Catalogne mais aussi de la lutte de classe qui se développe en réaction à l’austérité brutale.
Dimanche 14 avril, 10-12h. – Quel programme pour la question nationale en Belgique, en préparation aux élections de 2014 ?
Dans son speech de nouvel an devant ces troupes, Bart De Wever a affirmé que 2013 était une année très importante pour le nationalisme flamand, une année où le confédéralisme est élaboré et préparé. Année importante aussi puisque les chiffres de l’année 2013 peuvent donner la date 1302, quand a eu lieu la fameuse Bataille des Eperons d’Or…
Les médias et les grands partis politiques vont tout faire pour que le débat des élections de 2014 tourne exclusivement autour l’existence d’un Etat belge viable. Allons-nous vers une aventure qui peut conduire à l’autonomie de la Flandre ou les électeurs vont-ils voter contre une répétition du scénario de 2010, et donc préférer des ‘‘partis responsables’’ ? Mais le gouvernement qui sortira des urnes ne va pas se consacrer principalement à l’aspect institutionnel du vivre ensemble. Pour la première fois depuis longtemps, quatre années se succèderont sans aucune élection. La classe des travailleurs peut se préparer à une fameuse accélération de l’offensive concertée, unifiée et structurelle des gouvernements et du patronat contre nos acquis sociaux d’après-guerre.
Anja Deschoemacker, membre de la direction du PSL, parlera du lien entre la nécessité d’une riposte du mouvement ouvrier pour préserver les restes de l’Etat-providence et de l’attitude que doivent adopter les marxistes au sujet de la question nationale afin d’éviter toute division au sein du mouvement des travailleurs.
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Afrique du Sud : le Workers & Socialist Party lancé à Pretoria
Un départ qui a dépassé les attentes
Hier, plus de 500 travailleurs de Tshwane (l’agglomération qui englobe la ville de Pretoria, 2 millions d’habitants), délégués de mineurs, militants syndicaux et des communautés se sont rassemblés dans le Lucas Van Den Bergh Community Hall à Pretoria pour le lancement du Workers & Socialist Party. La salle ne pouvait pas contenir le nombre de participants, beaucoup d’entre eux ont investi le champ voisin.
Par des correspondants du CIO
Le lancement du nouveau parti a dépassé toutes les attentes. Le WASP fait vibrer une corde parmi les masses de la classe ouvrière, cela ne fait aucun doute. Dans l’autre camp, l’establishment (l’ANC, ses partenaires au sein du gouvernement, les dirigeants de droite de la fédération syndicale Cosatu et le patronat) s’est fortement inquiété de ce lancement. Une nouvelle force est en plein développement. La classe ouvrière s’organise et se prépare à relever les immenses défis qui lui font face, les idées du socialisme sont à nouveau largement embrassées.
La réunion a été présidée par Weizmann Hamilton, secrétaire général du Democratic Socialist Movement (DSM, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Afrique du Sud). Parmi les orateurs se trouvaient Mametlwe Sebei (porte-parole du WASP et membre de l’exécutif du DSM), Elias Juba (président du comité national des mineurs), Ephraim Mphahlela (président du Mouvement national des transports NATAWU), Elmond Magedi (Mouvement des jeunes socialistes), Liv Shange (DSM) et Joe Higgins (député irlandais du Socialist Party, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise).
Les orateurs des organisations de supportrices du nouveau parti incluaient des délégués des travailleurs des mines d’uranium de Klerksdorp, des mines de fer de Kumba Iron Ore à Cap-Nord, des mines de platines de Bokoni, de Gold Fields KDC, des mines d’or Harmony, des mines de charbon Mpumalanga, des mines d’or de l’Anglo Gold Ashanti, etc.
Manifeste du WASP
- Nationalisation des mines, des fermes, des banques et des grandes entreprises. L’industrie nationalisée doit être placée sous le contrôle démocratique des travailleurs et des communautés de la classe ouvrière. L’économie doit être démocratiquement planifiée afin de satisfaire les nécessités sociales et non le profit.
- Pour la fin du chômage et la création d’emplois socialement utiles pour tous ceux qui recherchent du travail. Luttons pour un salaire décent de 12.500 rands sud-africains par mois (environ 1000 euros).
- Non aux expulsions et aux coupes dans les budgets – pour un investissement massif dans le logement, l’électricité, l’eau, les infrastructures sanitaires, les routes, les transports publics et les services sociaux.
- Pour un enseignement public gratuit, de la maternelle à l’université.
- Pour un service national de soins de santé gratuits accessible à tous.
Principes du WASP
- Nous rejetons catégoriquement la corruption des politiciens et partis pro-capitalistes.
- Tous les candidats du WASP à des positions élues – que ce soit en tant que conseiller ou de député – sont soumis au droit de révocation immédiat.
- Pour des représentants des travailleurs au salaire des travailleurs. Tous les représentants élus sur base du manifeste du WASP ne recevront que le salaire moyen d’un travailleur qualifié. Le reste sera reversé au WASP.
Le WASP va maintenant se concentrer sur sa prochaine phase de développement. Le WASP va bientôt annoncer une nouvelle date pour la convocation d’une conférence destinée à établir des structures démocratiques, élire une direction et développer son manifeste.
Il existe de nombreux combats dans lesquels le WASP compte s’investir : une campagne pour la révocation des conseillers corrompus, une campagne pour les droits au travail, la collecte d’un million de signatures de soutien du WASP (afin de pouvoir se présenter aux élections) et préparer le terrain pour une grève générale si les patrons et le gouvernement osent frapper l’industrie minière de licenciements.
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Leçons de la lutte des droits des femmes aux USA pour les mobilisations d’aujourd’hui
Le mouvement de libération des femmes des années ‘60 et ‘70 a atteint son sommet quand les femmes ont gagné le droit à l’avortement. Les femmes ont fait du droit à l’avortement une revendication centrale de leur mouvement car celles-ci avaient compris qu’elles ne seraient jamais égales aux hommes tant qu’elles ne pourraient avoir le contrôle de leur vie reproductive. Le droit à l’avortement est nécessaire dans une société qui attend de la femme qu’elle soit, financièrement et émotionnellement, responsable de l’éducation des enfants alors que celle-ci occupe un statut social inférieur à l’homme et est en général moins payée pour un même travail. La décision de mener sa grossesse à terme ou de l’interrompre doit être un choix qui ne doit appartenir qu’à la femme et non aux instances religieuses ou au gouvernement.
Par Mandy (Liège)
L’avortement reste à conquérir
La moitié des avortements dans le monde sont illégaux et non sans dangers pour la femme. Il y a quelques mois, en Irlande, une jeune femme est décédée suite à des complications de grossesse. Sa mort aurait pu être évitée si l’avortement avait été légalisé dans ce pays. De plus, les acquis ne sont pas éternels et dans les quelques pays où l’avortement est un droit, comme aux États-Unis, des pressions sont faites sur celui-ci.
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8 mars : Journée internationale des femmes
A l’origine de la Journée internationale des femmes, il y a une grève des ouvrières textiles à New York, le 8 mars 1908, pour obtenir la journée des 8 heures, de meilleures conditions de travail et le droit de vote des femmes. L’année suivante, un appel du Socialist Party a donné lieu à un combat d’une semaine qui a impliqué 30.000 femmes pour de meilleurs salaires.
La journée des femmes la plus célèbre et la plus tumultueuse, avec le plus d’impact, fut celle du 8 mars 1917 (le 23 février selon le calendrier russe de l’époque) : ce fut le début de la Révolution de Février, qui devait conduire à Octobre Rouge. Mais il a fallu attendre 1922 et un appel de l’Internationale Communiste pour que la journée internationale des femmes soit partout célébrée à une même date.
Cela fait bien longtemps que cette date n’a plus été célébrée comme une journée de lutte des organisations de femmes du mouvement ouvrier. La mobilisation n’a cessé de faiblir depuis lors. Il nous faut refaire de cette journée une véritable journée de lutte pour les droits des femmes !
Avec un approfondissement de la crise économique et le désarroi qui l’accompagne, nous devons nous attendre à ce que les forces réactionnaires tentent d’instrumentaliser ce thème. Chez nous, il existe le mouvement ‘‘pro-vie’’ dont la principale revendication est l’abrogation de la loi du 4 avril 1990 autorisant l’avortement. Ce mouvement rassemble ses troupes avec une ‘‘marche pour la vie’’ qui se déroule chaque année et tient également des piquets devant les centres d’avortement dans le but d’intimider et de culpabiliser les femmes.
Nous pensons qu’il ne faut pas laisser le champ libre à ces idées réactionnaires et pour ce, nous devons organiser la résistance. Quoi de mieux pour organiser celle-ci que de tirer des leçons des luttes qui nous ont précédées telle que la lutte pour un avortement gratuit aux États-Unis dans les années ‘60 et ‘70 ?
La lutte pour le droit à l’avortement aux USA
A la fin de la deuxième guerre mondiale, un nombre important de femmes avaient remplacé les hommes au sein des usines. Cette présence des femmes dans le monde du travail est un des éléments cruciaux qui va préparer l’émergence du mouvement de libération des femmes.
Le gouvernement américain, dans l’espoir que les hommes puissent reprendre leur place et leur statut supérieur, se lance alors dans une campagne de glorification des joies de la maternité et du travail domestique. Cependant, le fait de travailler ensemble et de gagner leur propre salaire amène les femmes, plus indépendantes économiquement et dont la conscience collective s’est développée, à ne plus vouloir retourner à la maison.
L’idée de maternité et de femmes au foyer reste cependant très prégnante au cours des années ‘50 et ne commencera à reculer qu’au début des années ‘60 avec l’apparition d’une nouvelle génération de jeunes femmes qui ne veulent plus vivre comme leurs mères. La légalisation, dès 1960, de la pilule contraceptive va également jouer un rôle considérable dans la révolution sexuelle des femmes et pour accroître leur autonomie face au devoir de maternité.
Cette prise de conscience des femmes se déroule dans un contexte de luttes intenses et rien ne va plus les inspirer que le mouvement des noirs et le mouvement contre la guerre du Vietnam. La détermination des Afro-Américains pour parvenir à l’égalité va pousser les femmes à se radicaliser et à s’interroger sur la manière d’éradiquer le sexisme.
En 1966, est créée la ‘‘National Organisation for Women’’ (NOW). Cette organisation, qui comptera plus de 40.000 membres en 1974, organise des protestations, engage des procès pour discrimination contre des entreprises et popularise des revendications telles que des crèches gratuites et le droit à l’avortement. A côté de la NOW, des jeunes femmes plus radicales forment des groupes de libération des femmes qui s’étendent dès 1969 sur plus de 40 villes.
Appel à l’action contre la marche "pour la vie" du 24 mars 2013 et la marche européenne "pour la vie et la famille du 21 avril 2013
Ne laissez pas passer cette attaque contre les droits des femmes !
Nous sommes inquiets. Depuis quelques années, le mouvement soi-disant ‘‘pro-vie’’ organise une Marche pour la Vie défendant l’abolition du droit à l’avortement. En plus de cette manifestation annuelle, des actions sont menées devant des centres pratiquant des avortements au nom du groupe “Sinterklaas”. Présents aux portes des centres, ses militants intimident et culpabilisent les femmes qui s’y rendent notamment à l’aide de photos de fœtus. Ils jettent même parfois de l’eau bénite sur les patientes ! Que les femmes soient attaquées de cette façon dans un moment où elles sont si vulnérable est inacceptable ! Hors de question de laisser passer ça !
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Les termes de ‘‘libération’’ et ‘‘conscientisation’’, inspirés du mouvement des noirs et des idées socialistes, se retrouvent dans la bouche de ces jeunes radicales. Elles se réunissent pour parler franchement du sexisme et des stratégies pour l’éradiquer. Celles-ci considèrent les positions et activités de la NOW comme étant trop conservatrices et, à sa place, organisent des manifestations avec pour revendication le changement de la société dans l’intention de développer la conscience des autres femmes.
Rien ne semble pourvoir arrêter le mouvement, ce qui rend amère la hiérarchie catholique et les leaders protestants qui, du coup, font pression sur le gouvernement. Afin de répondre à ces attaques antiféministes intensives, la NOW appelle à une grève des femmes le 26 août 1970. Un débat s’ouvre alors sur ce que pourraient bien être les revendications des femmes. Alors que l’aile libérale se limite à demander une réforme des lois sur l’avortement existantes, les plus radicales réclament le droit à l’avortement gratuit, un salaire égal, la médecine gratuite,… L’appel pour une simple réforme est rejeté et, à sa place, les militantes insistent sur l’abrogation de toutes les lois interdisant l’avortement afin qu’une seule concernant l’avortement gratuit et accessible pour toutes soit créée par le gouvernement.
Entre 1969 et 1973, des centaines de protestations et conférences publiques sont organisées. Celles-ci, en plus d’être un outil intéressant d’organisation, sortent le thème de l’avortement du placard dans lequel on le cachait honteusement afin d’en faire une discussion publique.
La persistance du mouvement des femmes va pousser, début 1970, onze États, dont New-York et la Californie, à faire des concessions et à libéraliser leur loi sur l’avortement, qui est alors permis sous certaines conditions. Il va de soi que les militantes les plus radicales n’abandonnent pas leur revendication de gratuité de l’avortement. En effet, New-York attire de nombreuses femmes pour avorter et le prix de l’avortement grimpe pour devenir, au final, inaccessible aux femmes les plus pauvres.
Finalement, le 22 janvier 1973, la Cour Suprême abrogera les lois existantes sur l’avortement et établira une loi instituant l’avortement gratuit pour toutes! Le vote de cette loi s’est fait dans un contexte de lutte croissante et la classe dirigeante a senti que si elle ne faisait pas quelques concessions afin de pacifier les mouvements, elle courrait le risque de changements sociaux menaçant le sort même du capitalisme.
La lutte paye !
Les femmes ont eu à se battre pour obtenir des avancées en construisant leur propre mouvement de masse. Elles ont décuplé la force de leur mouvement en liant ses luttes à celles d’autres mouvements sociaux. Elles n’auraient jamais gagné le droit à un avortement gratuit s’il n’y en avait pas eu des millions d’autres qui protestaient contre le racisme, la guerre, l’homophobie, les conditions de travail déplorables,…
La victoire de femmes nous a prouvé que malgré la pression des politiciens, des médias et des entreprises, une minorité déterminée a été capable de construire un mouvement de masse qui a gagné à ses côté la majorité de la population. Le mouvement grandissant et apprenant de son expérience, les ailes socialistes et radicales ont rapidement obtenu du soutien et la stratégie libérale pour des changements graduels et temporaires a été écartée pour laisser place à la stratégie socialiste de lutte des masses qui a conduit à la victoire.
Aujourd’hui, toutes les attaques sociales et économiques et les atteintes à nos libertés orchestrées par les gouvernements nous montrent que les réformes sous le capitalisme sont toujours limitées et temporaires. C’est pourquoi nous pensons que la véritable libération de la femme ne pourra se faire que si celle-ci s’insère dans le mouvement révolutionnaire dont le socialisme constitue l’horizon.
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Afrique du Sud : Soutien massif et populaire à une alternative socialiste
Rapport de la conférence nationale et des meetings publics du Democratic Socialist Movement (CIO-Afrique du Sud)
Une soixantaine de délégués et de visiteurs des mines d’or et de platine d’Afrique du Sud, des township et des villages, s’est rassemblée du 9 au 11 février à Benoni, à l’Est de Johannesburg, pour la conférence nationale du Democratic Socialist Movement. Après un week-end à discuter des leçons du massacre de Marikana ( où l’African National Congress de Nelson Mandela et le Parti Communiste Sud Africain en coalition au pouvoir avaient autorisé la police à ouvrir le feu sur les mineurs grévistes sud-africains faisant plus de quarante morts parmi les travailleurs en lutte) l’année dernière et de la vague de grève qui a suivi, et de comment avancer dans la construction du DSM en tant que parti révolutionnaire. Tous les membres sont rapporté dans leurs sections une détermination d’acier à construire l’organisation en une force réelle cette année.
Le rôle d’un parti révolutionnaire et comment le construire en Afrique du Sud dans les semaines et mois prochains étaient au centre de la discussion. Alec Thraves du Socialist Party (CIO en Angleterre et au Pays de Galles) a introduit une session importante sur la construction d’un parti révolutionnaire. La conférence a adopté l’objectif de 300 membres cotisants d’ici septembre.
Les délégués ont unanimement confirmé l’initiative du DSM et des comités de mineurs de construire le nouveau Workers and Socialist Parti (WASP) en tant que parti socialiste large pour palier à l’absence d’une voie politique de la classe ouvrière, devenue évidente après le massacre de Marikana. Les membres qui ont participé à la conférence sont maintenant rentrés dans leurs régions et vont servir de fers de lance aux préparatifs du WASP, à l’intérieur duquel sera donc actif le DSM.
Les nombreux messages de soutien de la part de sections du CIO du monde entier ont été une grande source d’inspiration pour la conférence. Le soutien international du CIO à la section Sud-Africaine a renforcé le sens des responsabilités et du sacrifice, qui va guider tous les membres dans la période à venir.
A quelques jours de là s’était tenu un meeting public du CIO où le camarade Alec avait été invité à apporter les messages de solidarité du DSM/CIO. Il a expliqué que les sections du CIO du monde entier avaient bombardé l’entreprise minière Harmony Gold d’e-mails contre le lock-out et le traitement révoltant des mineurs. Après le discours d’Alec, les membres du comité de l’AMCU ont remercié le DSM/CIO de son immense soutien et ont dit qu’ils allaient sûrement rechercher encore de l’aide de la part du DSM/CIO dans les futurs conflits sur les autres puits.
Les travailleurs Sud-Africains soutiennent le DSM/CIO
En effet, plusieurs centaines de mineurs de Harmony Gold, qui subissent un lock-out de leurs puits depuis décembre, ont tenu un meeting de masse pour écouter un rapport des négociations entre leur nouveau syndicat, Association of Mineworkers and Construction Union (AMCU), et la compagnie minière.
Les négociateurs de l’AMCU ont rapporté que la direction avait cédé à presque toutes les revendications des travailleurs, que la mine rouvrirait le lendemain et que l’AMCU avait été officiellement reconnue principal syndicat négociateur.
Le camarade Nqulo, l’un des mineurs de Harmony Gold et membre du comité national du DSM, de Carletonville, a rapporté qu’il avait vendu 50 exemplaires du dernier numéro de notre journal ‘‘Izwi Labasebenzi’’ aux portes de son township minier et qu’il avait continué la vente au meeting, tenant bien haut son drapeau du CIO, illustrant ainsi la sympathie des travailleurs envers l’internationale qui leur a apporté son soutien depuis le début du conflit, promouvant la nécessité de s’organiser pour lutter efficacement et guidant les combats par des mots d’ordres et des revendications adoptées par de nombreux travailleurs.
Des centaines de personnes assistent au meeting avec des membres du CIO
La veille du meeting des mineurs, le CIO avait tenu un meeting dans un parc de Pretoria, où des centaines de travailleurs municipaux ont applaudi, chanté et dansé le toyi-toyi après avoir écouté les discours des membres du CIO Peter Taaffe et Alec Thraves.
Les grévistes agitaient des drapeaux du CIO et interrompaient constamment les orateurs par leurs applaudissement après les offres de solidarité internationale, à côté de l’explication de la crise capitaliste et de son impact en Grande Bretagne et dans toute l’Europe. La vision de Peter Taaffe d’une Afrique du Sud socialiste et du rôle du DSM dans l’initiation du Workers and Socialist Party a été accueillie avec enthousiasme.
Après les discours, les grévistes ont entouré Peter et Alec, en dansant le toyi-toyi, agitante leurs mains et criant ‘‘viva DSM, viva CIO !’’ Ils sont ensuite sortis du parc pour manifester dans la ville vers les bureaux municipaux contre leurs licenciements.
Mais les mineurs n’ont pas été, lors des réunions ou de la conférence nationale, le seul axe de lutte à être développé. La lutte des travailleurs agricoles (qui viennent de gagner une augmentation de 52% du salaire minimum encore dérisoire du secteur), les luttes des étudiants et des communautés, ont figuré dans la discussion de la conférence nationale, qui a aussi noté le détachement de l’ANC d’une réalité qui paraît de plus en plus sombre sur les fronts économique et social.
La discussion sur les perspectives Sud-Africaines a montré que l’organisation était profondément ancrée dans les luttes, en particulier celle des travailleurs. La conférence a écouté des rapports de membres de différents comités de grève et de mineurs, en tant que délégués ou visiteurs. La discussion devait à la fois réfléchir aux leçons des sept derniers mois de luttes et aux prochains conflits imminents dans l’industrie minière.
La crise mondiale du capitalisme se répercute de la plus brutale des façons dans la société Sud-Africaine. Cette conférence a mis le DSM sur la voie pour établir un parti révolutionnaire, essentiel au renversement du capitalisme. La discussion d’ouverture sur les perspectives mondiales, introduite par le camarade Peter Taaffe (secrétaire général de l’organisation sœur du DSM en Angleterre et au Pays de Galles, le Socialist Party), a été une énorme source d’inspiration pour les camarades assemblés.
Par beaucoup d’aspects, la conférence était une renaissance du CIO en Afrique du Sud. En se basant sur les nouveaux et anciens membres assemblés ce week-end, nous sommes conscients que le DSM va rattraper le cours de l’Histoire, en continuant à faire croître ses petites forces pour devenir un vrai parti révolutionnaire capable de devenir la colonne vertébrale du Workers and Socialist Party naissant ainsi que des comités de travailleurs qui se sont renforcés pour faire face à l’offensive que préparent les dirigeants des mines et la classe dirigeante.
Le soutien populaire à l’initiative qu’est le Workers and Socialist Party confirme la nécessité, le besoin et la justesse (en Afrique du Sud comme ailleurs) de la campagne pour la construction de nouveaux parti de travailleurs, de partis de classe défendant les intérêts des jeunes, des travailleurs et de leur famille et se battant pour les besoins de la population.
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Socialisme 2013 : En résistance contre la crise et le capitalisme
Chaque année, le PSL organise un week-end de débats et de discussions politiques. L’édition 2013 de cet événement est particulièrement intéressante : nous y accueillerons entre autres des travailleurs de Ford et d’ArcelorMittal qui livreront leurs témoignages, Daniel Piron (secrétaire général de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut), Felipe Van Keirsbilck (secrétaire général de la CNE), Alex Gordon (du syndicat des travailleurs du transport RMT au Royaume-Uni), Paul Murphy (député européen du Socialist Party irlandais), des militants d’Espagne, de France,… Ne manquez pas ce rendez-vous !
SAMEDI 13 AVRIL
13.00 – 14.30 Meeting d’ouverture : LES JEUNES EN LUTTE POUR UN AVENIR
Avec un représentant de la campagne contre les SAC "Tegengas" (Gand), un jeune espagnol au sujet de la crise de l’emploi en Europe du Sud, un représentant des Etudiants de Gauche Actifs secondaire (Bruxelles) et une Étudiante contre le sexisme (Namur)
15.00 – 17.30 8 commissions de discussion
- La menace d’Aube Dorée. Rapport de la lutte antifasciste en Grèce
- Capitalisme = crise. La pertinence du marxisme aujourd’hui
- De la lutte contre l’apartheid à la lutte des travailleurs aujourd’hui. Une histoire de la classe ouvrière sud-africaine
- De l’Ecosse à la Catalogne. La montée du nationalisme en Europe
- Les causes de la violence envers les femmes et comment les combattre
- Leçons de la lutte chez Ford et ArcelorMittal : de la nécessité de la démocratie ouvrière, de l’unité des travailleurs et de la lutte pour la nationalisation sous contrôle ouvrier
- L’économie durable/verte est-elle possible sous le capitalisme ? Discussion avec Matthias Lieven (auteur de “Le mythe de l’économie verte”) et Bart Vandersteene (porte-parole du PSL, Gand)
- Actualité en Asie du Sud, avec des militants marxistes originaires du Sri Lanka, d’Inde et du Népal. Comment organiser les immigrés avec le mouvement ouvrier en Belgique ?
19.00 – 21.00 – Meeting du soir : Contre l’austérité et les pertes d’emploi QUELLE ALTERNATIVE POLITIQUE ?
Avec des témoignages de Ford et d’ArcelorMittal – Daniel Piron, secrétaire général FGTB Charleroi Sud-Hainaut – Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général CNE – Alex Gordon, syndicat des travailleurs du transport RMT, Royaume-Uni – Levi Sollie, FGTB BAYER et PSL – Eric Byl, membre de la direction du PSL
DIMANCHE 14 AVRIL
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En pratique :
Socialisme 2013 se déroulera les 13 et 14 avril à Bruxelles, au centre ‘‘De Kriekelaar’’ (rue Gallait n°86, 1030 Schaarbeek, à 10 min. à pied de la gare de Bruxelles Nord). Des rendez-vous locaux sont prévus dans chaque région.
Un Baby-sitting sera organisé, il faut juste mentionner le nombre d’enfants à garder lors de l’inscription ainsi que leur âge. Des snacks, des boissons et des repas chauds seront disponibles à la cafétéria à prix démocratiques.
Participez au succès de Socialisme 2013 ! Les volontaires sont les bienvenus pour la cuisine, le bar,…
INSCRIPTIONS : via info@socialisme.be ou au 02/345.61.81.
Préventes : (n° de compte: 001-2260393-78)
- Weekend entier : 10€ / 15€ pour les salariés
- Une journée : 6€ / 8€ pour les salariés
Sur place :
- Weekend entier : 15€ / 20€ pour les salariés
- Une journée : 7€ / 10€ pour les salariés
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10.00 – 12.00 : 7 commissions de discussion
- Les cheminots en lutte contre la libéralisation et la privatisation en Europe (cette commission se poursuit l’après-midi) – Avec des cheminots de Belgique et de l’étranger (notamment: Alex Gordon RMT, Royaume-Uni, et Christian Mahieux Sud Rail, France). La situation et la lutte dans leurs propres pays et la nécessité d’une résistance européenne unifiée
- La guerre civile américaine. Comment une révolution aux USA a mis fin à l’esclavage. Ce que le film ‘Lincoln’ ne raconte pas.
- 80 ans après l’arrivée d’Hitler au pouvoir : présentation du livre ‘Léon Trotsky et la lutte contre le fascisme’
- Quel programme pour la question nationale en Belgique, en préparation des élections de 2014
- La révolution russe et son actualité
- Révolution et contre-révolution au Moyen-Orient et en Afrique du Nord – avec Brecht De Smet (demandé) et Geert Cool (membre de la direction du PSL)
- Actualité de la lutte pour les droits des LGBT
13.30 – 16.00 4 commissions de discussion
- Les cheminots en lutte contre la libéralisation et la privatisation en Europe (suite de la matinée)
- Stop aux SAC (Sanctions administratives communales) : Donnez-nous un avenir, pas la répression – Comité d’action contre les SAC (Gand) – JOC (Bruxelles) – Ligue des droits de l’homme
- L’unité de la gauche : comment la développer ? Avec Anja Deschoemacker, PSL-LSP / tête de liste Gauches Communes (Saint-Gilles) – Stephen Bouquin, porte-parole Rood – Thomas Héricks, 2ème de liste à la province Front de Gauche Charleroi – Charles Ruiz, Parti Humaniste / tête de liste Gauches Communes (Anderlecht)
- Le débat pro-choix sur le droit à l’avortement. Avec des militantes pour les droits des femmes, notamment Aisha Paulis (commission femmes du PSL)
16.30 – 17.30 Meeting de clôture : L’EUROPE EN CRISE – LA LUTTE POUR LE SOCIALISME
Avec des militants de France, de Belgique (Els Deschoemacker, membre de la direction du PSL), d’Espagne et d’Irlande (Paul Murphy, Socialist Party, député européen)
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Les métallos d'ArcelorMittal à Strasbourg : C'est à ça que ressemble la démocratie ?
Des syndicalistes de France, de Belgique et du Luxembourg avaient organisé hier une manifestation devant le Parlement Européen afin de protester contre les licenciements massifs annoncés par la multinationale Arcelor Mittal à travers l’Europe. Les métallos liégeois étaient particulièrement représentés, puisque 1.300 emplois sont maintenant menacés dans la filière froide en plus des 800 du chaud annoncés fin 2011.
Par Tanja Niemeier, collaboratrice du groupe de la Gauche Unitaire Européenne au parlement européen (GUE/NGL). Photos : Olivier Hansen (GUE/NGL)
- Tract distribué par le PSL à Strasbourg
- Rubrique "métal" de socialisme.be
- Journée de discussion : pour un syndicalisme de lutte!
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Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de combat!"
Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.
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Ces travailleurs avaient voyagé des heures durant en cars pour exprimer leur colère face à cette multinationale qui a bénéficié de cadeaux fiscaux massifs en Belgique. Ils sont simplement à la recherche d’une solution pour défendre leurs emplois. Leur accueil fut loin d’être chaleureux, tout au contraire.
Leurs autocars ont été stoppés et fouillés par la police française, des rapports font même état de l’utilisation de tasers contre des syndicalistes. A leur arrivée, les travailleurs ont fait face à une présence policière massive et provocatrice qui empêchait les travailleurs de s’approcher du Parlement européen, l’institution sensée représenter les citoyens européens.
La présence massive de la police et le fait que les syndicalistes étaient bloqués sur place ont provoqué colère et frustration parmi ces travailleurs désespérément à la recherche d’une stratégie pour défendre leurs emplois et frustrés de cette absence de stratégie et d’alternative. Du gaz lacrymogène a été tiré sur les manifestants, un grand nombre d’entre eux tombant ensuite malades tandis qu’un certain nombre a été blessé. Mais les ambulances n’ont pas été autorisées à passer tout de suite.
Durant cette manifestation, une délégation de représentants syndicaux rencontrait le Commissaire européen pour l’industrie, Ajoni Tajani. Certains espéraient peut-être que M. Tajani apporterait son soutien d’une manière ou d’une autre, mais il ne s’est pas avéré être le sauveur de l’industrie européenne. Cela n’est pas une surprise : la Commission européenne est l’un des principaux moteurs de la politique néolibérale en Europe. Elle soutient et dicte dicter l’exacerbation de la concurrence, l’augmentation de la flexibilité du marché de l’emploi et la privatisation de nos services publics.
Par la suite, la délégation syndicale avait rendez-vous avec des députés européens du groupe de la Gauche Unitaire Européenne (voir la lettre de solidarité signée par 18 d’entre eux). Quand les nouvelles des attaques leur sont parvenues, ils ont spontanément décidé d’aller à l’extérieur en solidarité avec les travailleurs.
Paul Murphy, le député européen du Socialist Party en Irlande (le parti-frère du PSL, NDLR) membre du groupe de la Gauche Unitaire Européenne (GUE/NGL) a lui aussi rejoint les manifestants. Face à cette violence policière, il a commenté : ”Je suis consterné par ces attaques contre les travailleurs d’ArcelorMittal qui ont voyagé sur de longues distances afin de défendre leurs emplois. Je comprends leur colère et leur frustration, et je défends leur droit de manifester. Selon moi, il est clair que cette lutte se trouve dans une phase décisive et qu’une discussion intense et honnête est nécessaire concernant la voie à suivre. La Commission européenne, en alliance avec la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, détruisent les moyens de subsistance et l’avenir de millions de personnes en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande. Les travailleurs d’ArcelorMittal ne doivent pas leur faire confiance. Je défends l’idée que les sites d’ArcelorMittal soient expropriés sans compensation : cette multinationale a vécu comme un parasite sur le dos de la société depuis trop longtemps. Si les banques peuvent être nationalisées, il n’y a aucune excuse pour ne pas le faire avec ArcelorMittal."