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Tag: SNCB
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Le gouvernement à l'offensive contre le rail et le droit de grève. Ripostons ensemble!
A l’occasion de la grève du transport de marchandises par voies ferroviaires du 24 septembre dernier, la société gestionnaire d’infrastructure, Infrabel, avait introduit une action judiciaire pour empêcher une occupation de la voie ferrée par les cheminots. Le président du tribunal de première instance d’Anvers l’a débouté de sa requête unilatérale qui visait à briser la grève. Il était tout de même remarquable qu’une entreprise publique fasse appel au tribunal pour ce qui revient dans la pratique à interdire une grève. Cette décision de la Cour d’Anvers était justifiée et semble somme toute logique. Mais il restait à voir si tous les juges allaient agir de telle façon.Mais dans le cadre de la grève régionale des cheminots à Bruxelles qui se déroule aujourd’hui, une nouvelle ordonnance unilatérale du tribunal de première instance visant à suspendre l’action des grévistes sous peine d’astreintes est arrivée à la demande d’Infrabel. Comme c’est le cas à chaque grève, les cheminots en grève se sont rendus hier à 21h45 à la cabine de signalisation pour sensibiliser les travailleurs concernant les motifs de la grève et pour convaincre certains d’arrêter le travail. Mais, pour la première fois, il a été signifié aux grévistes par les autorités d’Infrabel qu’ils devaient quitter les lieux. L’ordonnance du tribunal fait référence à une “d’occupations temporaires de voies de chemin de fer dans un contexte de grèves politiques.»
Jean-François Tamellini, secrétaire fédéral de la FGTB, et Philippe Van Muylder, secrétaire général de la FGTB Bruxelles, étaient sur le piquet et ont annoncé les avocats de la FGTB alaient se présenter devant le juge pour contester cette ordonnance. En procédant de a sorte, Infrabel, avec peut-être es encouragements d’au moins une partie du gouvernement, vise à restreindre le droit de grève dans la pratique.
Au même moment, la N-VA, sans le soutien du reste du gouvernement, présente un projet de loi visant à limiter le droit de grève à la SNCB par l’instauration d’un service minimum. Selon le texte, en cas de grève, 60% des trains devraient rouler pendant l’heure de pointe. En dehors de ces horaires et le week-end, l’obligation passerait à 40%. Précédemment, la ministre Galant avait annoncé que les “partenaires sociaux” (les syndicats et la direction) devaient eux-mêmes négocier cet éventuel service minimum et disposaient pour ce faire de jusqu’à la fin d’année. Ce n’était visiblement pas assez comme provocation pour la N-VA, qui joue cavalier seul et lance une attaque encore plus directe contre le personnel des chemins de fer et contre leurs droits démocratiques. Un fonctionnement de 60% des trains nécessite une plus de 60% du personnel qui doit normalement travailler. Pourcertaines catégories de cheminots, le droit de grève serait ainsi complètement aboli.
L’incertitude qui règne quant au plan d’action syndical, avec notamment des divisions internes entre les syndicats de cheminots ainsi qu’en leur sein même, ne peut que renforcer l’offensive de la droite contre les conditions de travail et les droits démocratiques. Le fait que la direction de la CSC-Transcom ait déjà signé un accord avec la SNCB concernant le détachement du personnel de B Logistics à de pires conditions de travail est une trahison qui ne joue pas en notre faveur.
La droite veut briser la SNCB. Elle veut privatiser les chemins de fer sur le modèle britannique, ce qui revient au final à une prestation de service médiocre plus chères pour les usagers, tandis que les cheminots doivent travailler avec moins de personnel tout en gagnant moins de salaire. La ministre Galant veut économiser d’ici 2019 633 millions d’euros dans le budget de la SNCB, soit environ 20% du budget total de fonctionnement. Cela ferait disparaître la moitié du personnel des guichets et ferait perdre leur emploi à 2000 signaleurs. Sur certaines lignes, la direction veut même économiser sur le nombre d’agents de bord. Cela aura également des conséquences pour les voyageurs. Les économies et le manque d’investissement de ces dernières années sont responsables de tous les problèmes de retards et de services, des trains annulés aux divers problèmes techniques.
Lorsque la possibilité d’une privatisation complète de Bpost et de Proximus a été annoncée par Alexander De Croo, il n’a pas parlé de la SNCB. Cela a explicitement été attribué à la crainte de troubles sociaux, les actions du personnel des chemins de fer inquiètent. D’où l’attaque lancée contre le droit de grève, dont le but n’est pas d’offrir un service minimum aux usagers, mais bien d’aider à privatiser les chemins de fer plus tranquillement. Le service aux usagers sera de toute manière réduit au minimum ensuite.
Cette attaque contre le droit de grève, contre les travailleurs et contre le service public ne doit pas être laissée sans réponse. Ne nous laissons pas diviser. Tout signe de division et de faiblesse de notre côté sera utilisé au maximum pour miner les droits de tous. Luttons ensemble, au-delà des couleurs syndicales et, compte tenu de la gravité de cette attaque contre les cheminots, tous secteurs confondus. Cela devrait faire partie intégrante d’un plan d’action global jusqu’à la chute de ce gouvernement. Le potentiel pour notre combet est encore très grand, il a été illustré par le succès de la manifestation de masse de ce mercredi 7 octobre. Nous n’avons pas d’autre choix que de riposter, sans quoi le gouvernement gagnera en audace et poursuivre ses attaques antisociales de plus belle. Ce qui arrive aujourd’hui aux cheminots nous en donne un aperçu très clair.
Photos : PPICS
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Le rail menacé par la réduction de budget et de personnel
En plus de la mobilisation pour la manifestation nationale du 7 octobre, les cheminots se préparent à une nouvelle phase de lutte contre la libéralisation croissante de nos chemins de fer, la diminution du service, le manque de personnel, … Comme si cela ne suffisait pas, à cela s’ajoute encore une série d’attaques contre leur droit démocratique de faire grève. Lutte Socialiste a discuté avec un délégué syndical des chemins de fer.
Propos recueillis par Jarmo (Anvers), interview tirée de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Vous vous préparez à un nouveau plan d’action ? De quoi traitent ces grèves au juste ?
“ Nous sommes attaqués sur différents fronts en même temps. Tout d’abord, et surtout, nous n’avons toujours pas de protocole d’accord social (comparable à une convention collective de travail, CCT). Le protocole précédent venait à échéance en 2010 et a ensuite été prolongé d’un an. Cela signifie que cela fait quatre ans que nous sommes sans CCT.
“En avril, la direction est quand même venue avec un texte dans lequel figurait une proposition de protocole. Ce texte était complètement inacceptable pour le personnel. 95% des mesures proposées consistaient en un démantèlement du service et une érosion des conditions de travail. Les autres 5% du texte (les éléments qui devaient être ‘‘positifs’’ pour le personnel) n’ont pas totalement été concrétisés. Ainsi, la demande d’une indemnité vélo ou une augmentation du montant des chèques-repas n’a pas été suivie. Seule une de ces deux mesures peut être prise en compte. En même temps, la direction demande à pouvoir licencier des travailleurs statutaires ! Alors que l’effectif diminue déjà puisqu’une grande partie des pensionnés n’est pas remplacée, les patrons veulent jeter les gens à la rue encore plus agressivement. Cela reviendrait à dire que celui qui n’est plus en phase avec les nouvelles technologies perdrait purement et simplement son emploi ou que, si ton poste de travail est supprimé, c’est juste la faute à pas de chance…”
Vous vous attendez donc à l’avenir à ce que des licenciements tombent ?
“Les économies à la SNCB reviennent à une réduction d’un cinquième, ou 20%, des moyens. Cela signifie que des stations de travail complètes disparaîtront assurément. On veut économiser 10 millions d’euros avec la suppression d’un jour férié extralégal…
“La teneur du texte traduit clairement l’attitude des patrons. Il n’est pas soufflé un mot sur la sécurité d’emploi. Dans le texte précédent, il était stipulé que la SNCB continuerait à travailler avec au moins 38.000 travailleurs. En réalité, il n’y en a déjà plus que 34.000…”
Nous pouvons quand même partir du principe que les syndicats rejetteront ce texte ?
“Oui. Mais entre-temps, nous n’avons toujours pas de protocole ; ce qui signifie aucune augmentation du pouvoir d’achat pour compenser l’inflation.”
Sur quels fronts êtes-vous attaqués ?
“Il est question de calculer nos pensions sur base des 4 dernières années de carrière. Avant, c’était la dernière année. Cela pourrait signifier une perte de centaines d’euros par mois pour les cheminots et cheminotes pensionné(e)s.
“A partir de 2016, il n’y aura plus d’engagements statutaires. Les statutaires qui partent en pension ne seront pas remplacés. C’est vraiment très problématique parce qui restera encore pour défendre les droits de chacun ? Le statut à la SNCB est à peu près l’une des dernières façons d’avoir une forme de sécurité d’emploi en Belgique.
“La libéralisation des chemins de fer se poursuit furtivement. Pour 20 millions d’euros, Argos, un fonds d’investissement suisse, a pu prendre en main deux tiers des actions de SNCB Logistics ; et ce, alors que Logistics a récemment encore reçu des locomotives et bâtiments de la SNCB. Argos a donc acheté Logistics pour une bouchée de pain.”
Combien économise-t-on en fait à la SNCB et quelles en sont quelques conséquences concrètes ?
‘‘La SNCB doit économiser 633 millions d’euros pour 2019. Cela revient à environ 20% des moyens de fonctionnement totaux. Sur 5 ans, cela signifierait que la moitié des employés de guichet disparaîtront. Sur cette même période, nous évoluerons de 365 cabines d’aiguillage en Belgique à seulement 8 à 10: cela revient à 2000 aiguilleurs qui perdront leur emploi. La rhétorique des patrons est aussi particulièrement cynique. Sur le réseau de banlieue, ils proposent de supprimer les accompagnateurs de train. Sans accompagnateurs de train, les trains resteraient moins longtemps en gare et moins de temps serait perdu. Pour la direction, donc, les accompagnateurs de train qui assurent que chacun se trouve en sécurité à l’intérieur du train gênent le trafic ferroviaire…”
Devons-nous voir les attaques contre le droit de grève dans ce contexte ?
“Cela va de soi. Il est clair que les patrons du rail s’attendent à une opposition contre une attaque poussée si loin. Le personnel ferroviaire est connu pour défendre ses droits. Il n’en sera pas autrement cette fois-ci.
“L’idée d’un service minimum dans les chemins de fer est très problématique. Vont-ils travailler avec des réquisitions comme dans les hôpitaux ? On ne peut pas prétendre que des gens meurent si le personnel ferroviaire fait grève… Au contraire, un démantèlement du service signifie des chemins de fer moins sûrs.
“Nous devrons faire grève pour contrer ces mesures. Sinon, nous risquons de perdre tous nos droits à plus long terme.”
Il y a-t-il une grande combativité ?
“Beaucoup veulent entrer en action tant du côté flamand que francophone malgré que le plan d’action n’est pas communiqué suffisamment clairement vers le personnel et vers les voyageurs pour construire l’unité nécessaire contre l’offensive des médias. Nous savons qu’une grève de 24 heures arrive le 9 octobre, suivie de grèves tournantes régionales en octobre. Cela devrait déboucher sur une grève de 48 heures en octobre.”
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SNCB. Grève des agents de la vente.
Ce 19 juin prenait place une grève des agents de la vente au guichet des gares, appelée en front commun syndical. Cette action concernait les travailleurs de la Direction SNCB Marketing & Sales, soit essentiellement les agents des guichets des gares, et visait à dénoncer la menace représentée par un plan d'économie prévoyant la suppression des 2/3 du personnel d'ici 2020. De plus, le 30 mai dernier, le conseil d'Administration de la SNCB a pris la décision de fermer 33 guichets dans le pays, alors que 38 gares ont déjà été fermées en 2012-2013 et que d'autres économies sont en préparation.
Comme l'affirmaient les cheminots dans leurs tracts, ces derniers luttent “pour leurs emplois, mais également pour la qualité du service public rendu aux voyageurs. (…) Un automate ne pourra jamais remplacer la relation avec un agent du guichet qui est le seul à pouvoir vous fournir un service de qualité personnalisé.”
- Solidarité avec les cheminots et avec toutes les victimes de l’austérité !
- Luttons tous ensemble, ne soyons pas isolés !
- Pour un nouveau plan d’action généralisé et allant crescendo jusqu’à la grève générale nationale et la chute du gouvernement !
Photos : PSL-Liège
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Test-Achats en campagne contre les cheminots
Le magazine Test-Achats veut traîner la SNCB devant les tribunaux pour la contraindre à indemniser les voyageurs qui n’ont pas pu prendre le train lors des grandes grèves de l’automne dernier. Cette première en droit belge est un joli cadeau pour la direction de la SNCB et le gouvernement de la part de cette “organisation de défense des consommateurs”. Cette démarche joue le jeu de ceux qui veulent limiter le droit de grève. La campagne de propagande médiatique anti-grève peut désormais compter sur Test-Achats. Au bénéfice des intérêts des consommateurs? Non. Bien au contraire.
Un magazine défendant réellement les intérêts des utilisateurs et des consommateurs serait favorable à un service public débarrassé de la logique commerciale! Son analyse devrait tout d’abord prendre pour point de départ la prestation de services. Et on ne peut pas exactement affirmer qu’elle s’est améliorée ces dernières années… Voici quelques données, histoire de rafraîchir la mémoire de Test-Achats.
En 2014, le nombre total de passagers sur le trafic intérieur de la SNCB était de 224,8 millions.(1) Dix ans plus tôt, il s’agissait de 178 millions(2), une belle augmentation donc. Mais concernant le personnel et le matériel, on est loin d’avoir connu pareille avancée. Le nombre de travailleurs est passé de 39.000 à 34.000, soit encore 3.500 de moins que la réduction initialement prévue (3). Le nombre de locomotives est passé de 1.517 à 1.329 en 2010. Les tarifs pour les usagers ont, par contre, bien augmenté. Le revenu que tire la SNCB du trafic intérieur de passagers (hors administration) a augmenté de 50% sur la même période (voir la note n°2)
Globalement, ces chiffres démontrent qu’il y a 25% de passagers en plus, qu’ils paient 50% plus cher pour un service porté par un personnel diminué de 10% et avec 13% de locomotives en moins.
Les compensations exigées par Test-Achats correspondent aux objectifs de la campagne promue par le gouvernement contre les actions de grève. Cela attire l’attention sur l’impact de la grève au détriment des raisons mêmes de ces actions de protestation. Cette campagne de test-Achats pourra facilement être utilisée contre le personnel alors que ce dernier s’oppose précisément à l’effondrement de la prestation de services. Quels sont donc les intérêts défendus par ce magazine ? Certainement pas ceux des voyageurs, pour qui la politique actuelle signifie de payer plus cher un service de moins bonne qualité. Moins de personnel et moins de matériel, cela signifie concrètement plus de retards et de problèmes techniques. Les navetteurs peuvent en témoigner… Finalement, le service minimum que veulent imposer la direction et le gouvernement, cela devient progressivement la règle quotidienne! Mais il ne faut pas compter sur Test-Achats pour dénoncer ça.
Les cheminots ont déjà mené de nombreuses actions contre la gestion catastrophique de la direction et des autorités. Et les choses sont destinées à empirer avec les nouvelles propositions sur table avec le nouveau protocole d’accord social qui comprend notamment l’idée de remercier plus facilement de le personnel avec une indemnité de départ d’un an et un conseil d’outplacement.
La pénurie de personnel a pour conséquence que des jours de congé ou de récupération ne peuvent être pris. L’année dernière, une grève a eu lieu en juin sur ce sujet : plus d’un million de ces congés étaient encore en attente au sein de l’entreprise. La proposition actuellement sur table suggère que cette situation devrait perdurer : «Sur base de l’évolution de l’emploi dans les trois entreprises, le nombre de recrutement nécessaires dans les fonctions opérationnelles jusqu’en 2025 peut être estimé à une moyenne de 1.200 employés par année.» En terme d’évolution de l’emploi, en comptant les départs en retraite, on parle bel et bien de la poursuite de la situation de pénurie de travailleurs. Le personnel devrait également être encore plus flexible. Tout cela alors que moins d’investissements sont prévus dans le matériel.
Les cheminots sont partis en grève pour revendiquer un service optimal, c’est-à-dire plus d’investissements en personnel et en matériel afin d’améliorer le service. Cette approche est intégralement favorable aux intérêts des voyageurs. La direction, de son côté, veut – tout comme le gouvernement de droite – libéraliser les transports publics pour faire de la rentabilité le point central à partir duquel tout le service doit être organisé. Payer plus pour moins de services, encore une fois.
Alors que les embouteillages et l’engorgement du trafic routier sont de plus en plus importants, il est criminel que le gouvernement désire économiser davantage sur les transports en commun (train, tram et bus). Il est de l’intérêt de tous les voyageurs et navetteurs que la politique de ce gouvernement soit arrêtée. Test-Achats ferait mieux de défendre les intérêts des voyageurs en soutenant les actions de protestation contre le gouvernement et choisir ouvertement de défendre les grèves.
Pas de moyens suffisants pour investir dans de meilleurs transports publics? Au vu des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises – les patrons exigent d’ailleurs quelques milliards de plus avec la réforme fiscale à venir – et des subsides annuels pour les voitures de société (4,1 milliards d’euros), le constat qui s’impose est qu’il s’agit simplement d’une question de priorités. Bart De Wever a encore récemment déclaré que toucher aux voitures de société est un tabou. Economiser sur les transports en commun n’en est évidemment pas un pour ce gouvernement. Cette politique organise les embouteillages et la pollution. Ce choix politique n’est pas le nôtre, et nous nous serions attendus à voir cette même approche adoptée par un magazine qui prétend défendre les intérêts des usagers.
(1) http://www.belgianrail.be/nl/corporate/Presse/Presse-releases/17_02_2015.aspx
(2) http://statbel.fgov.be/nl/statistieken/cijfers/verkeer_vervoer/vervoer/spoor/
(3) Voir notre article : http://www.socialisme.be/fr/11107/jo-cornu-vs-les-cheminots-travailler-plus-pour-un-moindre-salaire-pas-question -
La fin d’un chapitre dans le combat des ouvriers de BM&S.
Le lundi 22 décembre, après avoir tenu 4 mois de grève, mené 124 jours de combat, et vu défiler 3 saisons sur leur piquet, les ouvriers de l’atelier de Schaerbeek ont signé un accord avec leur direction.Par Laure (Bruxelles)
Ces 14 courageux nettoyeurs de train ont su montrer, en ces temps où la guerre de classe est clairement annoncée, que seules la lutte, la solidarité et la détermination paient.
En effet, après beaucoup d’arrogance et d’acharnement à ne vouloir rien lâcher, la direction de BM&S a finalement fait marche arrière et leur a concédés la revendication essentielle : la réintégration des 5 travailleurs injustement licenciés.
Seulement, cette réintégration ne se fera pas sur Schaerbeek, pas tout de suite du moins. BM&S a concédé que les délégués le soient dès la fin de l’enquête qui les concerne. En attendant, leur C4 pour faute grave a été retiré et ils continueront d’exercer leur mandat de délégués sur d’autres sites de la SNCB. Les intérimaires, quant à eux, pourront obtenir un CDI après plusieurs semaines sous contrat évaluable. Si l’évaluation est positive, ils connaîtront enfin la fin de l’intérim.
Mais c’est aussi pour cette raison qu’un seul chapitre est clos. Celui de cette grève historique, celui de ce combat exemplaire contre leur licenciement.
Le nouveau chapitre qui s’ouvre aujourd’hui commence par la vigilance et débute avec beaucoup d’expérience et un rapport de force solidement construit. Il va falloir garder l’œil ouvert afin de s’assurer que les patrons voyous de la société de nettoyage appliquent leurs promesses sans tentative d’en échapper.
Mais maintenant, la direction de BM&S est prévenue, les ouvriers ne sont pas de la chair à profits, malléables et éjectables à souhait. Ils sont organisés, déterminés et, surtout, ils ne sont pas seuls. Le soutien qu’ils ont su construire autour d’eux est prêt à se remobiliser, si ça s’avère nécessaire.
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2e journée de grèves régionales : Grève des cheminots
Comme c’est traditionnellement le cas, la deuxième journée de grèves régionales a commencé la veille vers 22h. A ce moment, le rail était totalement à l’arrêt dans les provinces de Flandre Occidentale, de Flandre Orientale, de Namur et de Liège. Nos militants étaient présents. Voici une série de photos de piquets à Gand, Namur, Liège et Salzinnes.
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Action de sensibilisation des travailleurs de BM&S sur le site de Liers (Liège).
Après l’action à la gare du midi ce lundi (voir notre rapport), la lutte des travailleurs de BM&S continue après plus de trois mois de grève.
Par Nicolas M. (Bruxelles)
Dans notre dernier rapport nous écrivions que depuis le blocage du site de Schaerbeek par la grève des travailleurs, la firme BM&S, avec la complicité de la SNCB, achemine vers d’autres site une partie des trains censés être nettoyés à Schaerbeek. Les travailleurs de BM&S avaient donc mis en avant assez rapidement la nécessité d’aller visiter les travailleurs des autres sites pour discuter de cette situation, du comportement de la direction BM&S, et ainsi pouvoir construire la solidarité entre les travailleurs des différents sites et discuter leur blocage.
Une chose que nous mettions en avant avec le PSL dans le Comité de Soutient à la grève chez BM&S était qu’il fallait notamment discuter et décider d’un plan d’action pour construire la lutte. Malgré la volonté des grévistes d’aller visiter les autres sites, aucune date n’était encore sortie. Ce mercredi matin, donc, les travailleurs ont fait le voyage de Bruxelles à Liège pour visiter le site de Liers.
Sur place, l’accueil a été très bon. Du côté des travailleurs SNCB du site déjà, qui avaient entendu parler de cette grève à Schaerbeek et ont pris le temps de prendre des nouvelles. Egalement du côté des travailleurs de BM&S du site de Liers, attentifs dans les discussions avec leurs collègues de Bruxelles victimes des méthodes brutales de BM&S.
Même travail, même contrat, même salaire, même combat !
Il a été notamment discuté des différents contrats au sein de la firme, notamment la présence de CDI à côtés des intérims. Sur place à Liers plusieurs travailleurs sont sous contrats intérims depuis des mois, voire plus d’un an pour l’un d’entre eux. Un seul en fait a un réel CDI. Tout cela pour dire que les travailleurs de Schaerbeek en grève ont expliqué que BM&S avait été plus prompt à signer des CDI avec les travailleurs embauchés pour briser la grève qu’ils ne le sont avec les travailleurs depuis trop longtemps intérimaires au sein de la société.
Cette situation illustre les problèmes que représente la libéralisation des services publics et la sous-traitance par des firmes privées. C’est utilisé pour casser les statuts et les conditions de travail et diviser les travailleurs d’un même site. La discussion a été riche et chacun était convaincu que la situation n’avait pas de sens. Chaque jour les trains de la SNCB doivent être nettoyés. Il y a donc du travail toute l’année. Cela n’a aucun sens de ne pas signer de CDI et de continuer avec des missions intérims semaine après semaine. Le patronat ne recherche pas une stabilité pour l’avenir des travailleurs et de leur famille, il ne recherche que d’avantage de flexibilité. Avec l’intérim les travailleurs sont menacés constamment de ne pas être réembauchés la semaine suivante.
La défense des trois intérimaires de Schaerbeek licenciés et la revendication de leur octroyer des CDI constituent un exemple important pour unir les travailleurs en lutte.
Stop à la privatisation des services publics !
La solidarité de cheminots de Bruxelles est importante dans cette lutte. Il faut maintenant l’élargir. Tout le rail est menacé par la libéralisation, l’exemple de BM&S illustre ce que seraient les conséquences pour les cheminots.
La visite de sensibilisation s’est très bien passée et a enrichi le combat à BM&S, mais ne laissons pas les travailleurs de BM&S lutter seuls! Des liens commencent à être tissés entre les différents sites, la volonté d’en visiter d’autres est présente. La même chose pourrait être mise en place chez les cheminots même. Après les actions de solidarité à Bruxelles – la dernière s’étant déroulée gare du midi ce lundi 24 novembre – une campagne de sensibilisation pourrait être menée à travers tout le groupe, spécifiquement là où un site BM&S existe, en liaison avec le plan d’action en front commun vers la grève générale du 15 décembre.
Pour gagner cette lutte nous devons bloquer les sites de la firme afin de la faire plier et de l’obliger à réintégrer les 5 licenciés de Schaerbeek.
Un tel plan d’action serait également saisi pour remporter l’octroi de CDI pour les intérims et ce pour tous les intérims des différents sites. Ce blocage, ne laissons pas les travailleurs de BM&S le faire seul. Sur la lancée des actions de la CGSP cheminots de Bruxelles, impliquons les travailleurs de la SNCB. De plus, comme on le voit dans le Comité de Soutien, des travailleurs et syndicalistes d’autres secteurs sont également solidaires. Trois mois de grève, c’est largement assez : tous ensemble, faisons plier BM&S!
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BM&S : 95 jours de grève!
Ce lundi 24 novembre, tandis que les provinces d’Anvers et du Hainaut étaient paralysées par une grève largement suivie et par d’innombrables piquets bloquants, à Bruxelles aussi, le trafic a été perturbé. Mais si des trains ont été bloqués, c’est pour d’autres raisons.
Par Laure (Bruxelles). Photos : Pol Vanderus
Il s’agissait cette fois-ci d’une action organisée par les cheminots bruxellois de la CGSP, en solidarité avec les ouvriers de BM&S.
Cela fait maintenant 95 jours que ces ouvriers qui nettoient nos trains dans l’atelier de Schaerbeek sont en grève (voir les articles précédents sur le sujet). Depuis le 21 aout, la direction de BM&S n’a toujours pas fait un pas vers eux, les propositions récemment posées sur la table par la firme restent les mêmes propositions inacceptables.Pire, il s’avère même que les trains que nettoient habituellement les ouvriers sont maintenant nettoyés ailleurs, avec la complicité de la SNCB.
C’est pour ces raisons que les cheminots solidaires ont décidé d’aller bloquer les trains internationaux aujourd’hui. Cheminots mais aussi syndicalistes combatifs, étudiants et pensionnés se sont mobilisés pour rappeler que le combat des grévistes de BM&S concerne l’ensemble des travailleurs.
Ensemble, ils sont venus pour dénoncer la sous-traitance dans les services publics qui rabote les salaires, les conditions de travail et considère les travailleurs comme de simples kleenex, jetables à souhait. Le blocage du Thalys visait également à dénoncer la privatisation du rail dans son ensemble et ses conséquences.
Depuis le début du conflit, de nombreux et des syndicalistes de l’Europe entière ont déjà apporté leur soutien pour ce combat qui met le doigt sur un problème européen qu’est la libéralisation du rail.
La lutte que ces ouvriers mènent est difficile et jusqu’au bout, nous continuerons à les soutenir.
N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations sur la suite des actions, et/ ou à les soutenir en versant un don de solidarité sur le compte de la CGSP cheminot: BE20 0682 1834 9956 en indiquant la mention “Solidarité BM&S”. ”
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Jo Cornu vs les cheminots: Travailler plus pour un moindre salaire? Pas question!
Le patron du rail Jo Cornu n’en rate décidément pas une. ‘‘Pour leur salaire, les employés de la SNCB ne travaillent pas assez’’ a-t-il ainsi déclaré aujourd’hui dans les pages de De Standaard et Het Nieuwsblad. ‘‘Les heures prestées à la SNCB sont insuffisantes par rapport au salaire.’’ Il s’en est pris plus particulièrement à la semaine de travail de 36 heures en vigueur à la SNCB.
Deux observations.
1. Le personnel de la SNCB est passé de 38 à 36 heures par semaine à la fin des années ‘90. Le personnel avait alors perdu 1,65% de son salaire. Jo Cornu veut maintenant faire le mouvement inverse, mais sans revenir sur la réduction de salaire bien entendu… En bref : travailler plus pour le même salaire. A la base, cette réduction du temps de travail avec perte de salaire avait été acceptée par le personnel en vue de la préservation de l’emploi, afin d’éviter une grande diminution du personnel en tout cas. L’engagement n’a pas été respecté par la direction.
2. Les 36 heures de travail par semaine constituent un horaire tout théorique. En prenant en compte la question des jours de compensation, les choses sont différentes. Fin juin, les cheminots étaient d’ailleurs partis en grève en raison du fait que de nombreux travailleurs sont incapables de prendre leurs journées de récupération. Le nombre de journées de récupération ou de congé qui n’ont pas été prises par le personnel a dépassé le cap du million! Il devrait actuellement y avoir 37.500 équivalents temps plein, mais il n’y en a effectivement que 34.000, soit un déficit de 3.500 unités. Dans la pratique, cela signifie que de nombreux employés ont presté plus que 36 heures par semaine.
La proposition de Jo Cornu est une véritable provocation, à la suite d’une grève qui été justement liée à la question sensible des jours de récupération et de congé qui ne peuvent être pris. Dans les faits, en considérant les raisons de l’instauration des 36 heures dans les années ’90, sa proposition revient en fait à travailler plus pour un salaire moindre !
Jo Cornu devrait se rendre compte que les cheminots ne peuvent pas travailler plus, mais peut-être se laisse-t-il emporter par sa propre situation et son cumul de mandats lucratifs… Il avait ainsi déclaré qu’il pouvait combiner son poste à la direction de la SNCB avec ses sièges aux conseils d’administration d’autres entreprises. En 2012, il avait perçu pas moins de 232.000 euros de ses mandats d’administrateur chez Agfa-Gevaert, KBC et Belgacom, tout cela pour 64 réunions. Ce montant dépasse de loin le salaire annuel des cheminots.
La provocation de Cornu clarifie immédiatement que les économies qui seront réalisées dans le rail le seront sur le dos du personnel et des usagers. Le personnel doit travailler plus longtemps pour un salaire moindre et les passagers devront payer plus pour moins de services. La scission de la SNCB en une entreprise de transport, une entreprise d’infrastructure et le holding, en 2005, coûte entre 50 et 100 millions d’euros par an, aux dires de Jannie Haek, l’ancien administrateur délégué, en 2011. Dans les sept années ayant précédé 2012, pas moins de 837 millions d’euros ont été consacrés à des contrats de consultance externe.
A l’heure où le gouvernement fédéral annonce une attaque d’envergure sur les pensions ainsi qu’une forte réduction de la dotation de la SNCB, Jo Cornu en rajoute une louche. Le personnel et les passagers sont les victimes de ces projets : il est grand temps de construire une résistance unifiée contre cette destruction organisée de nos transports en commun!
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BM&S : Mobilisation ce mercredi 29
SOLIDARITE AVEC LES NETTOYEURS DE BM&S EN GREVE DEPUIS LE 21 AOÛT 2014 !
Par le Comité de soutien des grévistes de BM&S
Depuis le 21 Août 2014, les ouvriers de la société de nettoyage de train BM&S sous-traitant de la SNCB sont en grève. 3 intérimaires et 2 travailleurs, délégués de la FGTB, ont été écartés.L’entreprise BM&S reconnait n’avoir pas de preuve des motifs de l’écartement, mais refuse la réintégration des travailleurs.
Depuis le 17 Octobre 2014, la SNCB ne s’oppose pas à la réintégration que ce soit sur le site de Schaerbeek ou sur tout autre site où BM&S preste des services pour la SNCB, dans l’attente du résultat des enquêtes en cours…
LA FGTB DEMANDE DEPUIS L’ARRET DE TRAVAIL LA REINTEGRATION SANS CONDITION POUR LES DELEGUES ET UN CONTRAT A DUREE INDETERMINEE POUR LES 3 INTERIMAIRES DE LONGUE DUREE.
Le combat des nettoyeurs de BM&S pour gagner leur vie est un combat qui nous concerne.
C’est pour cette raison que nous organisons un
GRAND RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITE
MERCREDI 29 OCTOBRE 2014 – 07H30 – SITE DE LA SNCB FOREST
RUE DU CHARROI, 20 – FOREST 1190LA LUTTE CONTINUE ET LES TRAVAILLEURS NE LACHENT RIEN !
FONDS DE SOUTIEN ET DE SOLIDARITE – BE 49 0001 4318 8871 POUR LE COMITE DE GREVE
CONTACT DES DELEGUES : 0488 231 871 / SAID – 0483 364 906 / ABDEL



