Tag: SNCB

  • SNCB. Résistance maximale pour un service maximal

    Le gouvernement fédéral souhaite imposer un service minimum aux cheminots en cas de grève. Selon ce projet, le personnel désireux de faire grève devrait s’enregistrer quatre jours au préalable pour que des horaires de remplacement soient assurés. Un gréviste qui ne se serait pas fait connaitre à l’avance recevrait une sanction. Voilà ce que le ministre Bellot (MR) veut faire du droit de grève.

    Pour le gouvernement, le rail devrait fonctionner avec un minimum de moyens (à l’exception notable des salaires et bonus des dirigeants des entreprises…). Pareille logique a immanquablement de néfastes répercussions sur la sécurité et la qualité du service. Au lieu de s’en prendre aux raisons du mécontentement tant des usagers que du personnel, le gouvernement vise à monter ces derniers les uns contre les autres. Il veut aujourd’hui franchir une nouvelle étape en s’en prenant au droit de grève et aux possibilités de s’opposer à la politique ferroviaire actuelle.

    Pour qu’un nombre même limité de trains puisse rouler, certaines catégories du personnel doivent être présentes à leur poste quasiment au complet. Le manque de personnel est tel chez les cheminots qu’on rigole régulièrement sur le fait qu’il faudrait de toute manière engager plus pour assurer correctement ce fameux service minimum… C’est pour défendre de meilleures conditions de travail et, par conséquent, une meilleure prestation de service que le personnel entre en action. Le gouvernement veut donc empêcher les revendications exigeant un service optimum de trouver leur chemin. Cela ouvre bien entendu la voie pour une nouvelle dégradation du service au détriment non seulement des cheminots, mais aussi des passagers.

    Si le gouvernement parvient à concrétiser ce projet anti-grève, soyons certains que d’autres secteurs suivront. Il faut riposter en défense du droit de grève et d’un service maximal, en œuvrant à construire la solidarité entre les différents secteurs et avec les passagers.

  • SNCB : la campagne de criminalisation des droits syndicaux bat son plein

    Gouvernement et direction entendent limiter le droit de grève par tous les moyens possibles. Exclusion des petits syndicats, service minimum, poursuites judiciaires… Les attaques se succèdent contre les organisations de travailleurs, laissant présager l’arrivée de nouvelles mesures antisociales.

    Par un cheminot de Libre Parcours (*)

    Le mouvement syndical ayant historiquement un poids lourd au sein des chemins de fer, les thatchériens au pouvoir multiplient les attaques pour l’affaiblir. Au nom de la ‘‘modernisation’’ de la société, tous les moyens sont bons pour criminaliser la contestation. Une stratégie qui vise à miner la capacité de résistance des syndicats, et donc à préparer les futures charges contre les conditions de travail avec, en ligne de mire, la libéralisation du secteur.

    Le service minimum : une attaque en règle contre le droit de grève

    Annoncée dès la formation du gouvernement, la mise en place du service minimum fait office de mesure phare. Le ministre Bellot a lancé la date du 31 décembre comme ultimatum pour que syndicats et direction trouvent un accord sur ses modalités. S’il n’y a pas de compromis – ce vers quoi on se dirige – le gouvernement passera en force. Plusieurs scénarios sont possibles, mais l’un d’eux est plus probable le délai de préavis serait allongé de 10 à 12 jours et chaque cheminot devrait prévenir 72 heures à l’avance s’il compte participer à la grève ou non.

    Une méthode qui permettrait bien entendu aux directions d’intensifier la pression individuelle sur les candidats à la grève. En fonction des effectifs prévus, une sorte de plan de transport minimum (desservant principalement les grandes lignes) serait organisé. La SNCB passerait un accord spécial avec le SPF Santé publique pour contrôler les malades le jour de la grève, afin de lutter contre les ‘‘certificats de complaisance’’ avec des sanctions lourdes à la clé. Sur les piquets, les travailleurs qui perturberaient le trafic des trains seraient lourdement mis à l’amende.

    La mise en pratique de ce plan sera bien entendu beaucoup plus complexe que le gouvernement ne le laisse présager. Une forte participation à la grève de certaines fonctions-clés parviendrait quand même à bloquer le trafic. Le nombre limité de trains qui circuleront seront sans doute bondés, causant retards et mécontentement chez les voyageurs, voire problèmes de sécurité. Le service minimum tel que vendu par les professionnels de la communication qui nous gouvernent sera probablement plus un rêve qu’une réalité.

    Il ne faut cependant pas sous-estimer la détermination de ce gouvernement. Si la mise en pratique de ce plan s’avère chaotique, mais que personne ne s’y oppose, la majorité pourrait être tentée d’aller plus loin. Des réquisitions ne sont pas à l’ordre du jour, mais l’expérience nous a montré que rien n’est impossible quand la droite dure n’a pas face à elle la résistance organisée des travailleurs. Si certains projets de la direction sont d’évidence foireux, cela ne peut pas servir d’excuse pour ne pas organiser la résistance : leur laisser le champ libre est un jeu très dangereux.

    Exclusions et intimidations des syndicalistes

    Mais le passage en force sur le service minimum pourrait n’être que l’arbre cachant la forêt. Depuis le vote d’une nouvelle loi le 3 août dernier, le Syndicat Indépendant pour Cheminots (SIC) et le Syndicat Autonome des Conducteurs de Trains (SACT) – deux syndicats minoritaires – ne sont plus reconnus comme ‘‘organisations agréées’’. Conséquences : ils sont désormais exclus de certains organes de concertation et ne peuvent légalement plus déposer de préavis de grève. Le gouvernement et les directions à son service ont donc décidé, en tant qu’employeurs, de la possibilité et de la méthode avec lesquelles les travailleurs peuvent s’organiser. Le droit à la grève – un droit collectif généralement et explicitement reconnu comme un droit humain – est ainsi bafoué.

    Depuis plusieurs années, nous assistons aussi progressivement à l’apparition de techniques d’intimidation des syndicalistes. Les huissiers de justice sont dorénavant systématiquement envoyés sur chaque piquet de grève au nom de la sécurité. Un délégué syndical actif est poursuivi en justice pour avoir prétendument agressé une femme enceinte à un piquet. Un autre est accusé d’avoir saboté criminellement des voies de chemin de fer?! Autant de mensonges éhontés qui illustrent que les directions du rail sont à présent prêtes à tout pour affaiblir les syndicats.

    Tout comme dans les autres secteurs, la résistance à la criminalisation de nos droits doit être organisée du mieux possible. Cela commence par un plan d’information à destination des usagers et des cheminots, pour que les enjeux soient correctement compris. Nous devrions alors mettre toutes nos forces dans la mise en place d’un nouveau plan d’action étalé dans le temps et allant crescendo, avec des objectifs clairs et en y impliquant un maximum de monde.

    (*) www.libreparcours.net

  • Stop à la répression des syndicalistes combattifs!

    jordan_comite

    Le cheminot Jordan Croeisaert a reçu la sanction la plus lourde avant le licenciement (3 mois de suspension), pour des faits qui se sont déroulés durant les grèves des 6 et 7 janvier 2016.

    Comme vous le savez, en ces temps d’austérité sévère et de restrictions budgétaires, les travailleurs les plus combattifs qui s’opposent à la logique néolibérale sont systématiquement criminalisés.

    Ainsi une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre tous!

    Nous vous invitons donc à venir démontrer votre solidarité le 20 octobre à partir de 8h30 au 85 rue de France!

    TOUS ENSEMBLE CONTRE LA CRIMINALISATION DES SYNDICALISTES COMBATTIFS!!!!

    => Interview : “Une attaque contre un délégué, c’est une attaque contre nous tous”

    => Événement Facebook

  • La grève des cheminots ne concernait pas des ‘‘privilèges du personnel’’, mais la lutte contre la démolition des transports publics

    greve_cheminots

    Fin mai et début juin, plusieurs jours de grève ont éclaté sur le rail suite à la décision unilatérale de la direction de s’en prendre aux jours de crédit, des jours de récupération accordés puisque le personnel preste en pratique 40 heures pour une semaine de 36 heures de travail officiellement. Cela revient donc à augmenter le temps de travail pour un même salaire. Pourquoi la grève a-t-elle duré si longtemps ? Nous en avons discuté avec un conducteur.

    Article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    ‘‘Le mécontentement est profond. En une bonne dizaine d’années, le nombre d’usagers a augmenté de 50 %, mais l’effectif a été réduit d’un quart. Le manque de ressources et d’investissements entraîne divers problèmes au niveau de l’équipement, une flexibilité accrue pour le personnel,… mais aussi plus de retards et de frustration tant chez le personnel que chez les voyageurs.

    ‘‘Et avec ça, le gouvernement veut encore supprimer 20 % de la dotation publique, soit environ 663 millions d’euros. Un train sur cinq trains deviendrait un ‘‘one-man-car’’, sans accompagnateur de train. Je suis accompagnateur, vais-je perdre mon emploi ? Par expérience, je sais que mon travail est important pour la sécurité, j’ai déjà empêché plusieurs accidents. Un train avec le conducteur pour seul personnel, c’est un train dangereux. 60 % du personnel des guichets devraient aussi disparaitre. Et vous pouvez toujours essayer de demander un renseignement à un distributeur automatique… La direction accuse le personnel de se battre pour sauvegarder des privilèges, mais économiser 663 millions, cela ne sera pas sans conséquence pour le service et donc aussi pour les voyageurs !

    ‘‘L’attaque sur les jours de crédit fut la goutte qui a fait déborder le vase. La direction fait comme si nous avions un rythme de travail de privilégiés alors que de nombreux collègues connaissent des horaires variés et parfois tout simplement impossibles. Combien gagnent les cadres supérieurs responsables de cette situation ?

    ‘‘Les actions de grèves ont été présentées comme une ‘‘prise en otage’’ des voyageurs. C’est un non-sens qui vise à diviser pour régner au profit de la direction et du gouvernement. Ce n’est que lorsqu’il y a grève qu’ils parlent de la qualité du service. On ne les entend parler que du service minimum, mais ils veulent surtout en finir avec le service maximum ! Si le gouvernement et les médias à sa botte se sentaient vraiment concernés par le sort des voyageurs, ils reviendraient sur les économies, ils soutiendraient les actions du personnel et ils investiraient pour développer des transports en commun décents. C’est d’ailleurs écologiquement nécessaire.

    ‘‘Il est vrai que nous avons besoin de mieux informer les voyageurs concernant nos actions. Aujourd’hui, le personnel lui-même est souvent mal informé. Ce qui a été négocié et avec quel résultat, nous l’avons appris dans les journaux, ceux-là mêmes qui avaient aveuglément soutenu la campagne de propagande de la direction. Les grèves spontanées ont illustré que la colère bouillonne. Mais il nous a manqué des mots d’ordre centraux. La direction syndicale a donc été capable, comme nous l’avons vu par la suite, de stopper les actions.

    ‘‘En fin de compte, un compromis est arrivé avec lequel nous perdons deux jours fériés extralégaux et également un jour de crédit en cas de maladie. C’est un recul, mais grâce au mouvement spontané, c’est un peu moins mauvais que la proposition initiale. Toutefois, beaucoup plus aurait été possible avec une lutte sérieusement organisée au niveau national. Et la question des menaces de sanctions pour les grévistes reste entière et sera négociée séparément.

    ‘‘Le mécontentement ne diffère pas entre la Flandre, Bruxelles et la Wallonie. Pourtant, le mouvement a été dépeint comme une grève ‘‘wallonne’’, comme si tout le monde avait continué le travail à Bruxelles et en Flandre. C’est un mensonge délibérément encouragé par la direction. Les chiffres du nombre de grévistes démontrent qu’ils étaient nombreux à faire grève en Flandre. Moins que du côté francophone, car les actions n’y ont quasiment pas été organisées. Oui, même les actions spontanées requièrent un minimum d’organisation.

    ‘‘L’initiative a été laissée à la base. À Anvers, nous avons organisé des réunions du personnel pour discuter avec les militants et les collègues de chaque étape des actions et des négociations. Cela permet de correctement mettre en œuvre les actions.

    ‘‘Il y aura encore des actions. Ce gouvernement veut détruire les transports publics. Il ne voit pas de problème à accorder 4 milliards d’euros de subsides pour les voitures de société, alors que 3 milliards pour la SNCB, ça serait trop. Au lieu d’économiser sur le dos des transports publics, nous avons urgemment besoin d’un plan d’investissements publics massifs. Ce gouvernement ne le fera pas, il faut le dégager par la grève.’’

  • SNCB: NON à la même attaque sous un autre emballage !

    greve_cheminotLa proposition B ne suffit pas. Option C: Organisons sérieusement la lutte !

    Les grèves spontanées du 25 mai au 3 juin ont illustré l’ampleur de la colère des cheminots. Une mesure après l’autre est unilatéralement imposée par la direction sans que les syndicats ne ripostent suffisamment.

    Libre Parcours, journal d’inforamtion et d’action pour et par des syndicalistes critiques des services publics // Libre Parcours en PDF

    Certains estiment que nous devons autant que possible sauver ce qui peut l’être grâce aux négociations. Mais seule la lutte paye ! A la suite des grèves spontanées, la direction a commencé à faire des concessions, bien que de façon minime. Une fois le souffle chaud de la grève disparu, elle a fait marche arrière à bien des égards et de nouveaux éléments sont même arrivés sur la table de négociation. Pensons à la proposition selon laquelle les nouvelles recrues à partir du 1er juillet obtiendraient seulement 20 jours de congé au lieu de 24.

    Pendant les grèves spontanées, il n’y a eu que peu de mots d’ordre des directions syndicales pour efficacement organiser la lutte. Cette semaine, la communication n’a guère été améliorée. Alors que le personnel attend avec impatience des informations sur ce qui est négocié entre syndicats et direction, les fuites dans les médias parlent de toute une série de mesures allant de vagues compromis à de nouvelles attaques. Les sanctions seraient maintenues, sans être notifiées dans le dossier du personnel.

    En fin de compte, il y a deux propositions sur table:

    A: Supprimer le jour férié du 15 novembre et calculer les jours de crédit sur base des heures prestées l’année précédente

    B: Supprimer le jour férié du 15 novembre, un jour férié extralégal tombant un samedi ou un dimanche et un jour de crédit par 28 journées de maladie

    La proposition A est pire que celle d’origine. Mais la proposition B avec de petites concessions – obtenues par notre lutte spontanée – reste une attaque sur nos droits. Organiser sérieusement la lutte avec un plan de communication et de mobilisation adéquat pourrait arracher davantage, jusqu’à la suppression de la proposition de la direction en tant qu’étape vers le blocage complet du modèle d’économie sur le dos du personnel.

    Ce jeudi 9 juin sont prévues diverses réunions de militants et assemblées générales de la CGSP/ACOD, mais pas partout. Jusqu’à présent, la CSC-Transcom n’organise généralement pas sa base. Les consultations et les discussions sont plus efficaces par le biais de réunions du personnel sur les lieux de travail ! Les directions syndicales ont presque laissé passer une semaine sans pleinement commencer la mobilisation. Et que dire des campagnes vers les usagers ? Il aurait au moins fallu utiliser cette semaine pour distribuer les tracts Trainopoly qui abordent brièvement plusieurs problèmes du rail !

    Le modèle d’économies ne fonctionne pas. Les premiers rapports sur l’accident mortel du dimanche 5 juin mettent en cause l’absence du système TBL1 +, même après qu’un incident similaire soit survenu en 2008. Beaucoup de gens s’interrogent sur la sécurité à la SNCB.

    Nous ne pouvons pas permettre à ce qui a spontanément commencé d’être maintenant décidé au-dessus de nos têtes. Nous ne feront pas valoir nos exigences dans le cadre de négociation imposées par la direction. Organiser la lutte, cela ne se fait pas dans les coulisses mais par l’implication des travailleurs et un plan de mobilisation. Pourquoi ne pas organiser des grèves hebdomadaires de 24 ou 48 heures accompagnées de réunions du personnel pour discuter de notre stratégie et de nos revendications pour les négociations?

    Seuls, nous ne pourrons pas vaincre. Mais les cheminots ne sont pas seuls. C’est partout que la coupe est pleine : chez les agents pénitentiaires, dans les services communaux, chez les pompiers, parmi les magistrats,… Il faut entrer ensemble en action pour se débarrasser de ce gouvernement. Ce gouvernement doit être renversé, et avec lui l’austérité qui fait des ravages dans tous les secteurs en termes de service et de conditions de travail. Autour de revendications offensives, nous pouvons construire la solidarité et l’unité exigée pour parvenir à la victoire.

  • SNCB : SEULE LA LUTTE PAIE !

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    Après plusieurs journées de grèves spontanées, les négociations entre syndicats et direction n’aboutissent toujours à aucun accord. La direction fait mine de vouloir négocier, mais ne propose que des modifications minimes. Le Ministre de la mobilité Bellot s’est dit ouvert à la suspension de la circulaire sur les jours de crédit (JC), mais veut d’autres mesures pour accroître la productivité en contrepartie.

    Tract en version PDF

    « Nous luttons pour plus que les jours de crédits »

    Ces grèves spontanées illustrent l’ampleur de la colère et de la frustration parmi les cheminots. Il ne s’agit pas seulement de la circulaire sur les JC mais aussi des nombreuses autres mesures d’austérité souvent imposées unilatéralement : le protocole d’accord social, non soutenu par la majorité du personnel, la concentration des cabines de signalisation et des services administratifs, la réduction des effectifs et l’augmentation de la pression du travail, la fermeture de guichets et de gares, les changements constants de la réglementation qui créent des situations dangereuses, le retrait de l’intégration des retards de trains comme temps de travail et une foule d’autres questions.

    Mais les “questions vraiment difficiles” doivent encore venir ! Le « One Man Car », dans lesquels les futurs trains peuvent rouler sans conducteur de train, les pensions, les autres plans de libéralisation du transport national des passagers, etc. Et cela dans un contexte de mesures d’austérité et d’augmentation des impôts systématiques (saut d’index, augmentation de l’âge de la pension à 67 ans, Turteltax, augmentation des droits d’accises,…). A nos piquets de grève, de nombreux individus et délégations syndicales viennent exprimer leur solidarité. Tout le monde est affecté par l’austérité.

    Face aux attaques continues, à l’agressivité de la direction et aux discours communautaires : il nous faut un plan d’action !

    De plus en plus de gens estiment qu’une journée de grève ou une manifestation, ce n’est pas suffisant pour gagner. L’exemple des contrôleurs aériens et des agents pénitentiaires le démontre. Le 2ème plan d’action des syndicats est maintenant déjà dépassé par toujours plus de préavis de grève et des actions. Les magistrats partent en grève le 2 juin à Nivelles et le 7 juin à Bruxelles, le BBTK (aile flamande du SETCA) – Secteur Social organise une action avec préavis de grève le 10 juin, les travailleurs des TEC sont entrés dans leur 2ème jour de grève le mercredi 1 juin et d’autres secteurs sont susceptibles de suivre.

    Ce qui sape la combativité des cheminots est d’une part la pression des punitions de HRRail et d’autre part le manque de mots d’ordre et d’organisation des syndicats du rail.
    Ces sanctions équivaudraient à une amende unique de 12,5 € et un avertissement pour faute grave. Si un travailleur reçoit une sanction, il a un délai de 10 jours (week-end non inclus) pour demander conseil. Ne signez donc pas immédiatement !

    L’envoi d’un préavis de grève par la CGSP du mercredi au vendredi (1er au 3 juin) pour ensuite le retirer quelques heures plus tard du côté flamand a provoqué encore plus de confusion et a bloqué le mouvement de grève spontanée, bien que la grève était en préparation à Anvers, au dépôt central de Malines, à Turnhout, à Hasselt, en Flandre-Orientale et d’autres lieux.

    Jeudi 2 juin, le syndicat socialiste se réunit pour décider d’une position commune. Nous espérons que cela aidera à répondre à la confusion. Nous avons besoin d’un plan d’action spécifique pour organiser une lutte à long terme. Par exemple : un plan d’action composé de grèves de 24h ou 48h reconductibles chaque semaine jusqu’au 24 juin, date à laquelle une grève générale est dores et déjà planifiée avec le secteur public et le secteur privé ! Cela permettrait aux grévistes de respirer un peu financièrement, de tenir plus longtemps et surtout de gagner du temps pour convaincre leurs collègues. Des AG organisées de manière régulières et démocratiques avec l’ensemble du personnel permettraient de communiquer sur les motifs de la grève et mettre au point des revendications claires. Les piquets de grève pourraient être plus massifs et s’étendre à l’ensemble des lieux de travail et des gares. Des délégations seraient chargées d’entrer en discussion avec les autres secteurs pour rejoindre notre combat.

    Parce que le gouvernement ne va pas arrêter, il est nécessaire de le faire tomber aussi vite que possible pour stopper les attaques contre les travailleurs et leurs familles !

    Nous revendiquons :

    • le retrait complet de la circulaire sur les jours de crédit
    • un arrêt de l’application du protocole d’accord social, non soutenu par la majorité du personnel
    • le rejet des mesures visant à l’augmentation de la productivité sur le dos des cheminots
    • le retrait du plan-Galant
    • l’intégration des revendications centrales des différentes catégories professionnelles
    • aucune sanction ou punition contre les grévistes
  • SNCB: Rejetons la proposition de la direction et continuons la grève !

    Piquet_SNCB_bruxelles

    L’attaque sur les jours de crédit doit être balayée!

    Libre Parcours, journal d’action pour et par des syndicalistes critiques et combattifs des transports publics, propose de suivre la position adoptée par les collègues d’Anvers. Ils ont tenu une assemblée du personnel vendredi à la gare centrale d’Anvers et en ont fait le rapport publié ci-dessous. Libre Parcours en format PDF

    Ce que la direction concède, elle le reprend d’une autre manière

    “La proposition de la direction a été présentée. Elle veut modifier sa proposition pour les jours de crédit. Nous ne perdrions plus qu’un jour de crédit pour 18 jours de maladie (cumulés). Mais ce qu’elle donne d’une main, elle cherche à le reprendre de l’autre. En retour, la direction veut supprimé un jour férié, en particulier la Fête du Roi le 15 novembre. En outre, des mesures visant à augmenter la productivité devraient prendre effet à partir de 2017. L’Assemblée du personnel (AP) a rejeté la proposition: ce que la direction concède, elle le reprend d’une autre manière.”

    Si nous acceptons, la direction ira plus loin avec le plan-Galant

    “L’AP ne défend pas seulement le retrait de la mesure touchant les jours de crédit. Le protocole d’accord social (PSA) déborde de sacrifices. Il n’y a rien dedans pour le personnel, même de petites choses comme la prime-vélo n’y figurent pas. Le PSA n’est pas soutenu par la majorité du personnel. L’AP rejette le PSA et les mesures d’augmentation de la productivité telles que le retrait de la compensation pour la perte de jours fériés qui tombent un week-end pour le personnel en cycle irrégulier. Le PSA et l’augmentation de la productivité ne sont qu’une petite partie des économies qu’imposeraient le gouvernement avec le plan-Galant. Au total, le gouvernement veut 20% d’économies, 20% d’augmentation de la productivité et, entre autres, la mise en place du One Man Car (OMC). Si nous acceptons la proposition de la direction, elle ira encore plus loin avec l’exécution du plan-Galant. L’AP s’oppose au plan d’austérité Galant. L’AP soutient la revendication des conducteurs de train la révocation de l’extension de la période de préavis.”

    La direction veut arrêter le mouvement

    “La direction veut discuter de cette proposition au sein de la Commission Paritaire Nationale au plus tard le 30 juin. Il est clair que la direction vise à arrêter le mouvement. Si elle rajoute quelque chose un jour seulement avant les vacances d’été, ce sera très difficile de relancer un mouvement de lutte. La direction veut absolument éviter que la grève continue après les 31 mai, car d’autres services publics entrent en action à cette date. Nous ne pouvons pas stopper le mouvement avant qu’il n’y ait un accord.”

    Pas d’accord aussi longtemps dureront les menaces de sanctions !

    “L’AP refuse tout accord ou négociation tant que la direction menace de sanctions et intimide le personnel.”

  • Ça suffit ! Balayons l’attaque contre les jours de crédit!

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    Ceux qui essayent de réduite les protestations à des actions contre la suppression de jours de congés (littéralement entendu à la radio!) n’ont pas d’écho. Qui croit encore leurs mensonges? Aujourd’hui, c’est de l’augmentation du temps de travail dont il est question. Nous voler nos jours de crédit obtenus suite à une réduction du temps de travail est inacceptable. Personne ne veut travailler plus pour le même salaire, et même pour un salaire moindre puisque la réduction du temps de travail s’était effectuée avec perte de salaire. Cette attaque sur le temps de travail doit être stoppée!

    Libre Parcours du 27 mai 2016 // Version PDF

    La colère est profonde, pas seulement chez les cheminots et pas seulement en raison de l’attaque contre les jours de crédit. Ce n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les cheminots ont dû subir plusieurs attaques. Le plan-Galant visait à économiser 2,1 milliards d’euros sur le fonctionnement du chemin de fer et avec les mesures prises par le gouvernement précédent, on atteint les 3 milliards. En dix ans, le nombre de voyageurs a augmenté de 50%, mais près d’un quart du personnel a disparu. Le plan-Galant avait pour but de couper un supplément de 20%, notamment en augmentant la productivité, mais aussi par des mesures prises directement contre les voyageurs. La direction veut par exemple instaurer un principe de tarifs flexibles où les voyageurs payeraient plus à certains moments. La Ministre Galant est partie, mais son plan n’est pas encore complètement balayé.

    Anéantissons le plan-Galant. Mais pas pour revenir à la politique de dégradation légèrement plus lente que nous avons connue. Lorsque le PS et le SP.a sont arrivés au gouvernement en 1988, il y avait encore 68.000 cheminots. Quand le PS a disparu du gouvernement 25 ans plus tard, il en restait la moitié environ. C’est la destruction systématique du service,  aujourd’hui accélérée, qui provoque la colère.

    Chez les agents pénitentiaires, ce sont des années de frustration concernant le manque de personnel qui ont donné naissance à une lutte pour plus de collègues et donc contre la pénurie de moyen ainsi que les promesses creuses de ces dernières années. Nous devons faire pareil dans le rail : le plan-Galant doit partir, le protocole précédent qui assure un effectif de 38.000 doit être respecté. Cela améliorerait immédiatement le service dans l’intérêt du personnel et des passagers. En période de crise climatique, les transports publics sont de la plus haute nécessité.

    Tous ensemble pour plus de services publics!

    Ne laissons pas les cheminots lutter seuls. En entrant en action le 31 mai avec tous les services publics, nous pouvons commencer à engager une sérieuse épreuve de force avec le gouvernement. Assurons que cette idée se développe aussi le plus largement du côté néerlandophone.

    L’unité d’action entre agents pénitentiaires et cheminots, à Namur par exemple (où la prison est située à l’arrière de la gare), est un bon exemple: nous avons les mêmes intérêts, luttons ensemble !

    Chaque faiblesse est amplifiée et instrumentalisée contre nous. Les médias jouent sur le communautaire. La colère ne connait pas de frontière communautaire. En 1936, la grève générale a forcé l’instauration des congés payés. L’un des slogans était alors: «Votre nom est Wallon ou Flamand, votre nom de famille est Travailleur.» C’est encore vrai aujourd’hui – nous avons seulement à ajouter Bruxellois comme prénom. La faiblesse qui est instrumentalisée provient du sommet de nos syndicats. Après des années de doutes et durant lesquelles des attaques ont été avalées dans l’espoir d’éviter le pire, certains ne savent tout simplement plus organiser et construire la lutte. Attaquons-nous y, comme les agents pénitentiaires et nos camarades français, en organisant nous-mêmes la lutte avec des réunions du personnel où décider des prochaines actions et des revendications.

    Étendre le combat à l’ensemble du secteur public est crucial: le manque de moyen gagne en ampleur à tous les niveaux. Tant le fédéral que les services publics communaux et régionaux gémissent sous les pénuries. Les routes sont dans un triste état avec des tunnels dangereux, il pleut dans les musées, les  prisons ressemblent à des témoignages inhumains du 19e siècle, les magistrats veulent plus de collègues, le manque de moyens est criant dans l’enseignement,… partout s’élève la même plainte: il nous faut plus de moyens pour un meilleur service public.

    Il est question de la prestation du service, c’est notamment illustré par l’absence de revendication salariale offensive. Cela n’empêche ni le gouvernement ni les médias de parler «d’égoïsme». Que les ministres et leurs amis éditorialistes mettent leur salaire sur la table avant de juger notre charge de travail!

    Tous ensemble pour de meilleurs services publics, y compris des transports publics gratuits et de qualité! Saisissons le plan d’action des syndicats – la manifestation des services publics le 31 mai, la grève générale du 24 mai, la manifestation du 29 septembre et la grève générale du 7 octobre en front commun – comme étape vers une amélioration des services publics en renversant le gouvernement austéritaire de Charles Michel. Qu’importe le gouvernement qui suivra, il devrait faire avec une classe ouvrière plus consciente d’elle-même.

    Pas de moyens ?

    Aux dires du gouvernement, les moyens manquent pour les transports en commun. Mais les moyens ne manquent pas pour les milliards d’euros de cadeaux aux grandes entreprises qui volent ensuite vers Panama et d’autres paradis fiscaux. A la SNCB, les moyens ne manquent pas pour payer une direction coûteuse à trois têtes avec de nombreux consultants externes et autres conseillers. Quand des investissements existent, c’est essentiellement pour des projets de prestige qui peuvent ensuite être vendus au privé. Les moyens existent pour allouer des milliards de subventions aux voitures de société – et aux embouteillages. Mais pour une solution à la congestion du trafic – plus de transports publics – il n’y aurait pas de moyens? Ne pas investir dans les transports publics est un choix politique, celui de servir les intérêts des 1% les plus riches.

    Soit dit en passant, il est très rentable d’investir dans les transports en commun, non seulement pour l’environnement mais aussi pour l’économie. Après la grève du rail de début janvier, la fédération patronale FEB avait expliqué qu’une grève du rail coûte 40 millions d’euros par jour à l’économie. Le fonctionnement de la SNCB produirait donc plus de 10 milliards d’euros par an pour une dotation annuelle du gouvernement de moins de 3 milliards d’euros. Il y a déjà eu des mesures visant à «stimuler l’économie» moins efficaces… Alors, des transports publics décents, c’est un coût ou un investissement rentable ?

    Non à la privatisation !

    Le gouvernement veut privatiser l’ensemble du rail. Le rail britannique privatisé est dangereux et coûteux. Pour une distance similaire à celle comprise entre Anvers et Bruxelles vous payez un abonnement mensuel en Grande-Bretagne non pas 136, mais 500 euros. Ce que les partisans de la privatisation n’expliquent pas non plus, c’est que les fonds publics octroyés aux entreprises ferroviaires privées en Grande-Bretagne coûtent plus que ce qui était investi dans l’entreprise ferroviaire publique. Une grande majorité des Britanniques souhaite donc la renationalisation des chemins de fer. Ne laissez pas les choses aller jusque là et bloquons la privatisation !

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    Sanctions: le gouvernement veut-il des “droits démocratiques minimaux” ?

    La menace de sanctions et les intimidations contre les grévistes peuvent avoir un effet. Mais le droit de grève est l’un de nos droits démocratiques, les dirigeants syndicaux ont annoncé qu’ils couvrent les grévistes et qu’ils réagiraient contre les sanctions.

    Il est à noter que les politiciens qui ont tant parlé de «valeurs démocratiques» après les attentats à Bruxelles se rendent aujourd’hui au parlement pour défendre la restriction du droit démocratique de grève. Ils ne veulent que des droits démocratiques réduits à la portion congrue.

    Le droit de grève a été obtenu en en faisant usage tous ensemble, c’est ainsi que nous le préserverons !

  • Près de la moitié des cheminots néerlandophones en grève. Bientôt tous ?

    namen2Les tentatives visant à diviser la révolte des cheminots selon des lignes communautaires échoueront. Les rapports qui font état de l’échec de la grève en Flandre sont mensongers. Là aussi, la grève se développe. Entre un tiers et la moitié des cheminots flamands sont impliqués dans le mouvement. Il est vrai que la participation y est encore inférieure à celle connue du côté francophone, où jusqu’à 80% du personnel est à l’arrêt, mais la grève est en pleine expansion en dépit de la menace de sanctions. Nous avons ainsi appris qu’une réunion du personnel a spontanément pris place cet après-midi à l’atelier de Malines, où a été voté d’arrêter le travail aujourd’hui et demain.

    A Namur, une excellente initiative a été prise : les agents pénitentiaires et le personnel des chemins de fer (y compris l’atelier de Salzinnes) ont manifesté ensemble à travers la ville.

    Il est important que les cheminots ne soient pas seuls à lutter. Les agents pénitentiaires sont déjà en grève depuis 4 semaines pour exiger plus de collègues, avec des revendications offensives. C’est également possible dans le rail. Ce n’est pas simplement l’attaque contre les jours de crédit récemment dévoilée qui doit être balayée de la table: toutes les autres doivent être repoussées, comme le plan Galant, et il faut aller plus loin, en exigeant plus de collègues et plus de moyens pour défendre un service maximal pour les usagers.

    La CGSP Wallonne vient de terminer son Congrès par une décision d’importance : devant le délabrement organisé de la fonction publique par le Gouvernement fédéral (prisons, justice, finances, SNCB, administrations …), la CGSP vient de décréter une grève au finish qui se poursuivra donc au-delà de la seule journée du 31 mai.

    Ci-dessous: quelques photos de Namur
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  • SNCB. Grève spontanée contre l’allongement du temps de travail

    salzinnes-300x201La direction de la SNCB a l’intention d’imposer l’allongement du temps de travail. Une circulaire de HR Rail (filiale de la SNCB chargée de la gestion du personnel et de son recrutement) propose de modifier la réglementation des jours de crédit. Il s’agit de journées de récupération dont bénéficie le personnel amené à travailler 40 heures par semaine. HR Rail veut diminuer le nombre de jours de crédit si un travailleurs est absent plus de 18 jours pour cause de maladie, mais aussi pour congé-éducation ou congé syndical.

    La circulaire explique : ‘‘Pour un emploi à temps plein, à chaque fois que le nombre de jours d’absence accumulés pour raisons médicales et autres que les congés compensatoires (fixes et variables) ou de repos (dimanche et jours fériés) atteint 18, le nombre de jours de crédit alloué sera réduit.’’ Cette mesure serait appliquée avec effet rétroactif au 1er janvier.

    Lorsque le temps de travail a été ramené de 40 heures par semaine à 36 chez les cheminots, un système de jours de compensation et de crédit a été introduit. Un jour de compensation doit être pris tous les 28 jours tandis que les jours de crédit peuvent être librement choisis. Considérer les congés maladie et autres comme des jours de crédit revient dans la pratique à imposer un allongement du temps de travail.

    Une grève spontanée a éclaté ce matin. A l’heure actuelle, les ateliers de Schaerbeek, Kinkempois, Salzinnes, Cuesmes, Forest et Malines sont touchés. La gare de Charleroi est également à l’arrêt. De plus en plus de cheminots rejoignent l’action de grève. Une réunion de conciliation est prévue à 13h. Les travailleurs exigent le retrait immédiat de la circulaire. La grève pourrait sinon se prolonger cet après-midi. Plus d’informations suivront sur ce site.

    hrrail

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