Tag: SNCB

  • Les actions spontanées des cheminots méritent notre compréhension

    Cette fin octobre, les médias se sont empressés de qualifier d’irresponsables les actions spontanées des cheminots à La Louvière, Charleroi et Liège. Et quand des militants de la FGTB de Namur se sont rendus au siège du MR avec un peu de peinture, il a directement été question de ‘‘violence’’ !

    Ainsi donc les syndicalistes exprimant leur colère ne seraient-ils que des tyrans irresponsables ? C’est en tout cas ce qu’on cherche à nous faire croire. La direction de la SNCB a immédiatement joué là-dessus en annonçant qu’elle allait imposer aux grévistes une amende symbolique de 12,5 euros (en plus de la perte de salaire liée à la grève). Cela semble innocent et limité, mais cela constitue un dangereux précédent pour individualiser un conflit collectif. Cela menace le droit de grève.

    Lors d’une assemblée de militants de la FGTB tenue à Anvers, le 22 octobre dernier, le président du syndicat Rudy De Leeuw a invité les participants à comprendre les actions spontanées des cheminots wallons. Un tonnerre d’applaudissements lui a répondu. De Leeuw se rend bien compte, à l’instar de nombreux syndicalistes y et parmi eux des membres du PSL, que ces actions sont une réaction des plus compréhensibles face aux provocations du gouvernement et aux dangers qu’elles représentent. Les cheminots retraités perdront des centaines d’euros, chaque usager payera plus pour ses trajets et chaque travailleur devra subir une charge de travail insupportable. C’est une attaque sociale et environnementale contre l’ensemble de la population. Les responsables syndicaux et les véritables partis de gauche doivent réagir et clairement dire qu’ils soutiennent ces actions à la place de se contorsionner pour tenter de se démarquer des victimes en laissant les véritables voyous jouer leur jeu de division.

    Il est logique que les travailleurs cherchent des moyens d’action pour se faire entendre. Seuls les patrons n’ont qu’un mot à dire pour faire disparaitre les mesures qui les frappent (comme la garantie du paiement du deuxième mois de salaire en cas d’incapacité de travail). Les travailleurs ne bénéficient pas d’une telle écoute de la part du gouvernement. La Ministre de la mobilité Jacqueline Galant (MR) n’a ainsi rencontré les représentants du personnel de la SNCB que lorsque son train a été arrêté par des militants.

    Au cours des semaines à venir, nous aurons encore largement l’occasion d’entendre toute cette propagande selon laquelle les grévistes seraient irresponsables, violents, preneurs d’otage,… Les geignards professionnels pro-patronaux seront à nouveau tous les jours à la télévision et des journalistes passeront toutes leurs heures de travail à rechercher un usager bloqué en colère et ne soutenant pas les actions. Ne nous laissons pas avoir : la seule chose qui est prise en otage, c’est notre niveau de vie. Les véritables preneurs d’otages, ce sont les gouvernements et leurs politiques antisociales. Assurons que la propagande patronale se brise sur notre solidarité !

  • 1-0 : pour les grévistes de BM&S !

    Photo : Collectif Krasnyi

    Lundi 8 septembre, le tribunal de Bruxelles a rendu son verdict en faveur des ouvriers BM&S du site SNCB de Schaerbeek concernant le conflit qui les oppose à la société de nettoyage qui les engage. C’est une première victoire pour les travailleurs en bras de fer avec leur direction depuis le 21 août. Mais leur combat n’est pas terminé.

    Par Laure (Bruxelles)

    Pour rappel, les salariés ont entamé une grève il y a 3 semaines pour s’opposer au licenciement de leurs deux délégués syndicaux et de trois de leurs collègues intérimaires. Dès lors, la direction de la firme a pu obtenir une ordonnance qui condamnait les grévistes à 500€ d’amende par jour (voir nos anciens articles sur le sujet). Les ouvriers ont immédiatement fait appel à cette ordonnance, tout en tenant bon face aux différentes tentatives de leur hiérarchie pour briser le piquet de grève et envoyer des intérimaires travailler à leur place.

    Lundi, le tribunal de première instance donnait tort à la direction, et raison aux ouvriers. Le juge a estimé que BM&S avait tenté d’introduire des briseurs de grève et d’abuser le tribunal en engageant des intérimaires sous CDD pour remplacer les grévistes et casser la grève. Or, selon la convention collective 108 du 16 juillet 2013, il est interdit de faire appel à des intérimaires en cas de grève. Le patron voyou de BM&S a donc été pris à son propre piège, et sera sans doute lui-même condamné pour cette usurpation.

    Cette victoire ne concerne pas uniquement les 14 ouvriers en grève. Elle est toute aussi importante pour les salariés qui demain voudront se mettre en grève et qui devront faire face à la même hargne et à la même arrogance de la part de leur direction.

    Mais le combat ne s’arrête pas là. Les ouvriers sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur lutte qui vise avant toute chose à faire réintégrer leurs 5 collègues avec de vrais contrats.

    Et comme toute grève est éprouvante moralement mais aussi financièrement, nous vous invitons à les soutenir en allant les rencontrer à leur piquet (au dépôt de la gare de schaerbeek) et/ou en versant un don de solidarité aux travailleurs et à leurs familles pour leur permettre de tenir bon via la collecte organisée par la CGSP cheminots de Bruxelles : sur le compte BE20 0682 1834 9956 en indiquant la mention “Solidarité BM&S”.

    – TOUS ENSEMBLES SOYONS SOLIDAIRES AVEC LES SALARIES DE BM&S !

    – POUR LA RÉINTÉGRATION IMMÉDIATE DES 5 OUVRIERS, DÉLÉGUÉS ET INTÉRIMAIRES, AVEC DE VRAIS CONTRATS ET DE VRAIS SALAIRES !

    – POUR LA RÉINTÉGRATION DE L’ENSEMBLE DU SERVICE DE NETTOYAGE A LA SNCB !

    – MÊME TRAVAIL, MÊMES SALAIRES, MÊME COMBAT !

    – STOP A LA PRIVATISATION DES SERVICES PUBLICS !

  • EGA avec les ouvriers de BM&S: la solidarité en action !

    BMS_EGA01La société BM&S remplace depuis le 1er avril une autre société sous-traitant le service de nettoyage des trains à la SNCB (illustration d’une politique de privatisation progressive des services publics dans laquelle la SNCB s’inscrit depuis de nombreuses années). Les ouvriers, fraichement salariés de BM&S, travaillaient depuis des années pour différents employeurs mais toujours au service de la SNCB. Depuis maintenant 17 jours, les ouvriers du site de Schaerbeek ont entamé une grève pour protester contre des promesses non-tenues envers les intérimaires de la boite et contre le licenciement de deux délégués syndicaux, jugés trop dérangeants par la direction. Les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) sont allés à leur rencontre ce matin.

    Interview d’un délégué

    Pouvez-vous nous expliquer pourquoi les ouvriers sont en grève aujourd’hui ?

    BM&S a décidé de licencier deux de leurs délégués. Ils ont également décidé de mettre fin aux contrats de 3 intérimaires, sans respecter la procédure. Nous sommes bien conscients ici que laisser passer ça, c’est ouvrir la voie à ce genre de pratique dans toutes les entreprises : dès qu’un délégué ne plaît pas trop à la direction, elle le met dehors !

    Donc pour vous cela va plus loin qu’uniquement BM&S ici à Schaerbeek ?

    BMS_EGA02Oui ! Le même scénario peut avoir lieu dans toutes les entreprises de sous-traitance qu’utilise la SNCB, et même dans d’autres secteurs, ce qui concerne potentiellement des milliers de travailleurs. Chaque appel d’offre de la SNCB se répercute par une diminution du prix d’une quinzaine de pourcents, et c’est la loi du marché qui fait payer cette économie aux travailleurs, en attaquant leurs conditions de travail. Le même schéma peut concerne d’autres secteurs, aussi bien la construction que le nettoyage ou la restauration.

    Comment a réagi la direction face à la grève ?

    La direction de la SNCB a demandé l’ouverture d’une enquête interne pour éclaircir les fausses accusations invoquées contre les délégués, et du matériel a été saisi.

    La direction de BM&S quant à elle a d’abord envoyé un huissier, qui a tenté de casser la grève avec une ordonnance du tribunal, accompagné de 4 agents de police. La police est revenue en force une seconde fois, sans plus de succès face à la détermination des travailleurs.

    Avez-vous pu compter sur beaucoup de solidarité autour de votre lutte ?

    BMS_EGA03Oui, il y avait des gens tous les jours pour nous soutenir. La CGSP-cheminots, le PTB, des militants du PSL (Parti Socialiste de Lutte), les Etudiants de Gauche Actifs aujourd’hui,… beaucoup d’organisations, d’individus et de travailleurs d’autres boites nous ont montré leur solidarité. Cela fait chaud au coeur et cela montre que comme toujours, l’union fait la force ! C’est un chantier de 14 personnes, et malgré ça les gens sont là et soutiennent.


     

    Interview d’un travailleur intérimaire

    Que s’est-il passé exactement avec les intérimaires ici ?

    Lorsque BM&S a eu le contrat de la part de la SNCB pour ce site, la direction a promis de ne pas toucher à l’équipe et d’engager à terme les intérimaires avec un CDI (ndlr: contrat à durée indéterminée). Ensuite la direction a décidé de licencier les trois intérimaires du site. Ils n’ont donc tenu aucune parole, après 15 mois de promesses et de mensonges.

    Pour casser la grève, la direction a envoyé des personnes engagées le jour-même pour un CDD (ndlr: contrat à durée déterminée) d’un mois, qui ne connaissaient ni le site ni le métier ! Après plus d’un an de promesses, il est temps que la direction tienne parole et offre un contrat digne de ce nom aux intérimaires.


    Les Étudiants de Gauche Actifs continueront de soutenir les travailleurs de BM&S en visitant le piquet, faisant parler de l’hypocrisie de la direction et en aidant à mettre sur place une caisse de solidarité. Nous essayons de recréer le lien de solidarité qui existait fortement autrefois, de solidarité entre les travailleurs et les étudiants, pour une lutte commune contre les attaques sur nos droits démocratiques et nos acquis sociaux !

    Si tu veux nous y aider, contacte-nous !

     

  • Résistance exemplaire des ouvriers de BM&S.

    Ce mercredi 03 septembre, les 14 ouvriers de BM&S ont une nouvelle fois réussi à maintenir un arrêt de travail au complet dans leur boite. Un piquet qui résiste malgré des attaques de toutes parts.

    Par Laure (Bruxelles)


    Une action de solidarité avec les travailleurs de BM&S et en défense des libertés syndicales est prévue aujourd’hui à 15h à Bruxelles, face au Tribunal de première instance, chambre néerlandophone (Bâtiment Montesquieu) Rue Quatre Bras n°13.


     

    Petit retour en arrière.

    La société BM&S, remplace depuis le 1er avril, une autre société sous-traitant le service de nettoyage des trains à la SNCB (illustration d’une politique de privatisation progressive des services publics dans laquelle la SNCB s’inscrit depuis de nombreuses années). Les ouvriers, fraichement salariés de BM&S, travaillent depuis des années pour différents employeurs mais toujours au service de la SNCB.

    Lorsque leur nouvelle direction s’est pointée, elle leur a promis de ne pas toucher aux contrats et de rapidement engager les trois intérimaires alors présents, procédure normale après plus d’un an et demi de loyaux services aux côtés de leurs collègues.

    Quand les deux délégués ont regardé de plus près aux contrats et ont commencé à pointer du doigt des éléments pas clairs mais surtout de fausses promesses concernant leurs collègues intérimaires, la direction de BM&S a fait mouche et a tout de suite contre-attaqué en leur portant de fausses accusations pour les discréditer.

    Ainsi, mi-août, alors que l’un d’eux était en vacances, la direction a voulu elle-même faire le nettoyage. Elle les a alors licenciés pour fautes graves sans aucune forme de procès, et a fait de même pour les trois intérimaires. Le même jour, elle engageait 8 nouveaux intérimaires, sans doute pour renouveler une équipe qui, selon elle, commençait à un peu trop bien se connaitre.

    Le 21 aout, après cette annonce, les travailleurs solidaires sont directement entrés en grève pour soutenir leurs collègues et les faire immédiatement réintégrer. La direction n’a rien voulu entendre. Pire, elle engagea les 8 intérimaires sous CDD d’un mois pour être dans son droit, et tenter de remplacer les grévistes. Pour ce faire, elle envoyait un huissier et 40 candidats au travail pour intimider ces derniers et les forcer à céder leur place.

    Heureusement, les ouvriers ne sont pas dupes et grâce à la solidarité de personnes venues les soutenir, et grâce à leur détermination, personne n’a pu entrer travailler ce jour-là.

    Le lendemain, la direction proposait des négociations pour le lundi suivant, les travailleurs ont alors accepté et levèrent le piquet. Seulement, la contrepartie n’en était pas une et il n’était pas question pour leur hiérarchie de réintégrer leurs 5 collègues. Alors, fidèles à leur mot d’ordre de n’arrêter la grève que quand ils auraient obtenus satisfaction, les ouvriers ont directement repris leur grève.

    En même temps, un jugement inédit était rendu, infligeant une astreinte de 10 000€ à la ville de Bruxelles et à la commune de Schaerbeek si elle ne faisait pas imposer par la police la levée du piquet de grève.

    Ce mercredi 03 septembre, la direction a de nouveau fait irruption au piquet armée cette fois-ci d’un huissier, et de trois fourgons de police, déterminée à faire travailler les CDD qu’elle avait mobilisés.

    Et contrairement à ce que l’on pouvait lire dans la presse bourgeoise, aucun des ouvriers ne s’est mis dans son tort face à la loi, bien que terriblement injuste à l’égard de leur droit de grève. Seulement, après discussions avec leurs collègues non-grévistes et les forces de l’ordre, ils ont réussi une nouvelle fois à les faire reculer.

    Le piquet a repris aujourd’hui, et les travailleurs se rassembleront au palais de justice. Ils y font appel de la première ordonnance leur imposant la levée du piquet de grève.

    Les leçons de cette lutte qui n’est pas finie.

    Tout d’abord, les attaques auxquelles font face les travailleurs de BM&S, que cela soit les licenciements abusifs ou les tentatives de casser leur grève, montrent à quel point le patronat est déterminé pour casser le droit du travail et toute forme de résistance face à ses plans.

    La logique dans laquelle sont menées ces attaques s’inscrit d’une part dans cette volonté patronale de réduire les coûts et de se doter d’une main d’œuvre flexible, précaire et surtout docile à souhait. D’autre part, elle s’inscrit dans une politique gouvernementale menée depuis des années par l’ensemble des partis au pouvoir, qui soutiennent cette volonté patronale en lui facilitant la tâche.

    En effet, les privatisations progressives de nombreux pans des services publics permettent de casser les conditions de travail, les normes salariales, et de diviser les travailleurs en des entités plus petites et donc à priori plus maitrisables.

    Ensuite, on assiste depuis des années à des atteintes de plus en plus féroces au droit de grève. En condamnant systématiquement les grévistes par des astreintes faramineuses, en les intimidant par la présence quasi-systématique des forces de l’ordre, en autorisant l’engagement d’autres travailleurs les jours de grèves, la justice montre dans quel camp elle se trouve et s’est toujours trouvé : celui des capitalistes contre les travailleurs.

    Ainsi, la détermination des salariés de BM&S, leur solidarité face à toute épreuve, leur ont donné raison, et ça n’est pas sans mal qu’ils poursuivent leur lutte, décidés à obtenir la réintégration de leurs collègues.

    Nous les soutenons pleinement dans leur combat et nous vous invitons tous à en faire autant. Pour mener à bien leur lutte jusqu’à la victoire, ils ont besoin de soutien. Cette nouvelle lutte chez un sous-traitant de la SNCB (après notamment ISS) pourrait être l’occasion d’un mouvement plus large au sein de l’ensemble des cheminots. D’une part car la scission du groupe en un nombre incalculable de sous traitants est un recul pour les travailleurs (conditions de travail, division,…) mais en plus le groupe connaît un nouveau plan de gestion qui accentue les problèmes et les pénuries. En 10 ans la productivité aurait doublée avec 3000 travailleurs en moins. La direction de la SNCB avec les gouvernements successifs prépare la privatisation complète du rail avec les détériorations sur le service, pour les usagers (prix, suppressions de gares et de lignes …) et pour les travailleurs, comme le montre une nouvelle fois BM&S.

    De plus l’attitude de la direction devrait être de nouveau un signal pour le monde du travail : le patronat, d’ailleurs avec le gouvernement kamikaze, se prépare de nouveau et de manière profonde à attaquer les droits syndicaux. Si le recours aux huissiers se généralise, le service minimum s’impose à la SNCB, ce sont les droits et les moyens de luttes de tous les travailleurs qui seront minés.

    Le combat ne s’arrête donc pas là. Le scénario BM&S se répètera tant que les sociétés sous-traitantes continueront de s’enchaîner, se vendant à moindre coût en vendant pour cela la peau de leurs travailleurs. Ce service est un service de la SNCB, les ouvriers doivent donc, comme leurs collègues cheminots, être employés sous les mêmes conditions.

    • TOUS ENSEMBLES SOYONS SOLIDAIRES AVEC LES SALARIES DE BM&S !
    • POUR LA RÉINTÉGRATION IMMÉDIATE DES 5 OUVRIERS, DÉLÉGUÉS ET INTÉRIMAIRES, AVEC DE VRAIS CONTRATS ET DE VRAIS SALAIRES !
    • POUR LA RÉINTÉGRATION DE L’ENSEMBLE DU SERVICE DE NETTOYAGE A LA SNCB !
    • MÊME TRAVAIL, MÊMES SALAIRES, MÊME COMBAT !
    • STOP A LA PRIVATISATION DES SERVICES PUBLICS !
  • Piquet de grève des ouvriers de BM&S

    Vendredi 29 août, les ouvriers de la société BM&S (service de nettoyage sous-traitant pour la SNCB) sont en grève depuis plus d’une semaine suite aux licenciements de 2 délégués syndicaux et 3 intérimaires longue durée.

    Hier, la direction ramenait une armée de travailleurs pour remplacer les grévistes et un huissier de justice pour menacer les grévistes d’une astreinte de 500 euros par infraction constatée.

    Les ouvriers ont tenu bon, et le piquet s’est maintenu, mais cela met une fois de plus en lumière la volonté patronale d’en finir avec le droit de grève.

    N’hésitez pas à venir les soutenir dans leur combat, leur piquet se situe près de la gare de Schaerbeek.

    Reportage de Collectif Krasnyi

  • Un ‘‘service minimum’’ qui s’oppose aux usagers

    S’il y a bien une chose typique des gouvernements de droite, c’est de tout faire pour rendre plus difficile la protestation contre leurs politiques. Et à leurs yeux, dans ce cadre, le droit de grève est une sérieuse épine dans le pied. C’est ainsi que l’on a bien vite vu revenir sur le devant de la scène la discussion sur le service minimum à la SNCB. Le patron du rail, Jo Cornu, en avait déjà parlé au moment de la grève des cheminots de juin dernier et il semblerait que les négociations de la coalition kamikaze (ou suédoise, c’est selon) portent notamment sur ce point.

    L’argument central de la mesure est de fournir un service minimum de manière à permettre qu’une action soit menée sans toucher aux voyageurs qui se rendent au travail. Mais une grève sert précisément à mettre une activité au point mort, à clarifier que ce sont les travailleurs qui font circuler les trains et sont la cheville ouvrière du service, et non la direction. Si le personnel le souhaite, rien ne roule. Quant au fait qu’une grève du rail perturbe le fonctionnement d’autres entreprises, cela ne fait qu’accroître la pression sur la direction de la SNCB afin de satisfaire les exigences des travailleurs.

    Les partis de droite – N-VA en tête – se distinguent par un appel au service minimum de manière générale, via la dégradation des services publics, à tel point qu’avec les diverses réductions de moyens et de personnel de ces dernières années, l’instauration d’un service minimum devrait mobiliser les deux tiers du personnel ! Si les choses se poursuivent ainsi, il faudra bientôt engager du personnel supplémentaire pour satisfaire aux conditions d’un ‘‘service minimum’’ ! Blague à part, le service minimum rendrait dans les faits quasiment impossible d’organiser une grève. Et c’est précisément l’objectif des néolibéraux.

    Toutes nos conquêtes sociales ont pu être arrachées par des actions de grève, de la journée des huit heures aux congés payés en passant par la sécurité sociale ! Et les tentatives visant à miner le droit de grève sont en fait destinées à revenir sur nos conquêtes sociales.

    Le personnel ferroviaire revendique un service maximum, c’est-à-dire que suffisamment de personnel soit présent – avec de bonnes conditions de travail, de sécurité et de salaire – avec à sa disposition un équipement de qualité et bien entretenu, afin d’assurer la prestation d’un service de qualité aux usagers. Si les partis au pouvoir se souciaient véritablement du service aux usagers, ils investiraient dans les transports en commun et les autres services ! Mais ils font tout le contraire…

  • SNCB. le manque de 3.500 membres de personnel rapporte au moins 105 million par an

    Le patron de SNCB, Jo Cornu, a publié ses chiffres sur le ‘coût’ de la grève du 30 juin. Il disait qu’elle coute au moins 1,3 million d’euros à la SNCB, par les titres de transports non vendus. « Je veux communiquer de la façon la plus transparente », ajouta-t-il. Il mettait en avant que la grève augmenterait encore la dette de la SNCB. « Nous devons tenter de limiter la dette avec toute une équipe. Celui qui fait grève, rend ce processus plus difficile. »

    Libre Parcours présente l’addition

  • Grève des cheminots : interviews de Charleroi

    Ce 29 juin à 22h, les cheminots ont commencé une grève de 24 heures après des discussions non-concluantes avec la direction.

    Plusieurs raisons sont évoquées par les travailleurs. En premier lieu, les travailleurs partant à la pension sont plus nombreux que ceux engagés ce qui crée une charge de travail plus élevée, la suppression de certains postes et des jours de congés en suspend. Plus d’un million de jours de congés de retard ont été accumulés au niveau national. Pour illustrer concrètement, 5000 personnes devraient être en congé pendant 1 an afin de résoudre cette accumulation !

    Deuxièmement, de nombreuses sociétés privées s’immiscent à la SNCB ce qui affaiblit les services publics et pose problème en termes de conditions de travail. Une manœuvre supplémentaire pour la direction de se débarrasser des travailleurs statutaires et ainsi faire des économies !

    Interview de Giovani Itri, secrétaire permanent à la CGSP cheminot Charleroi, et d’Olivier Mortelette, délégué à la CGSP cheminot Charleroi.

    Par Morgane (Charleroi)

    Giovani Itri, secrétaire permanent à la CGSP cheminot Charleroi.

    Jeunes FGTB : Que répondez-vous à la direction de la SNCB qui qualifie cette grève d’absurde ?

    Giovani Itri : cette grève est loin d’être absurde. Même si la CSC n’a pas suivi ce mouvement, elle a informé ses affiliés que cette journée serait couverte.

    Nos arguments sont valables. Un million de jours de congés en retard , ce n’est pas un million d’euros que l’on gagne au Lotto ! Cela fait 20 ans qu’on attire l’attention sur la pyramide des âges mais nous ne sommes pas écoutés.

    Les recrutements posent problème. La presse annonce 500 recrues supplémentaires ces prochains mois mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’au moins 250 travailleurs partiront en pension. Les travailleurs seront toujours en sous-effectifs !

    JFGTB : Que répondez-vous quand on vous dit que vous prenez les navetteurs en otage ?

    G.I : Le préavis de grève a été déposé il y a dix jours et nous avons demandé aux médias de diffuser cette information au maximum. C’est un peu facile comme argument, c’est plutôt la direction qui prend en otage les navetteurs.

    Avec le plan de transport, les premiers trains du matin et les derniers trains du soir vont être supprimés. Ceux qui partent tôt ou qui rentrent tard vont devoir prendre leurs véhicules.

    Cette grève, ce n’est pas seulement pour nous mais aussi pour tous les usagers des trains !

    JFGTB : Que pensez-vous de rendre les trains gratuits les jours d’action ?

    G.I : Nous avons déjà tenté cette alternative mais la direction a mis à pied sept accompagnateurs de train ! Nous avons dû faire pression pour qu’ils ne soient pas renvoyés.

    Il y une réglementation et il faut la respecter… . La grève est la dernière solution à nos revendications.

    Olivier Mortelette, délégué à la CGSP cheminot Charleroi.

    Jeunes FGTB : Comment se sont passées les discussions avec la direction au préalable de la grève ?

    Olivier Mortelette : La direction est restée sur ses positions et réfute tous nos arguments.

    Nous n’avons pas eu l’impression d’avoir été entendu et compris dans nos inquiétudes.

    JFGTB : Quelles seraient les solutions pour résoudre les problèmes ?

    O.M : Au niveau des conducteurs, il faudrait intensifier la fréquence des formations.

    En ce qui concerne les métiers demandant peu de qualification, un recrutement intensif pourrait régler le manque d’effectif.

    La direction ne le fait pas car ils savent que des sociétés privées peuvent faire le travail. Des agents statutaires ne vont pas être engagés.

    JFGTB : Pensez-vous que la grève a bien été suivie ?

    O.M : Oui, il y a pas mal de monde présent aujourd’hui et ça fait plaisir !

    Malgré que l’action n’a été suivie que par la CGSP, le réseau est bien paralysé même chez les néerlandophones.

    Je pense que cette grève aura un impact sur les discussions et si pas, il faudra penser à durcir les actions !

  • Grève des cheminots : photos de Bruxelles Midi

    La grève appelée par la CGSP de ce lundi a bloqué la quasi-totalité du rail belge. Dans les médias, il n’a quasiment été question que de la “prise d’otage” des usagers par cette grève. Comme si la direction de la SNCB ne mettait pas en péril le service aux usagers ! C’est la que se situe le réel problème. La direction de la SNCB, dont l’ancien responsable syndical Michel Bovy, a également été très agressive contre la grève. On en aurait presque oublié que la gestion actuelle du rail laisse derrière elle plus d’un million de journées de congé ou de récupération qui n’ont pas pu être accordées aux cheminots… Le manque de moyens pour le personnel et d’investissements dans le matériel a des conséquences désastreuses pour le personnel et les usagers. Les travailleurs du rail ont dû aller à contre-courant, une tâche rendue bien ardue par le manque de temps pour sérieusement organiser l’action de grève.

    Photos de PPICS.

  • Grève des cheminots : Rapport du piquet d’Anvers Berchem

    A la gare d’Anvers Berchem, à 22h hier, des militants essentiellement issus de la FGTB s’étaient réunis dans le cadre de la grève des cheminots. Le mécontentement est très grand, le manque de personnel rend difficile de prendre des jours de récupération. Ces retards dans les jours de récupération rallongent en pratique la semaine de travail, sans compensation pour le personnel. Le manque d’investissement dans le matériel et le nouveau plan ferroviaire sont également pointés du doigt.

    On trouvait encore quelques voyageurs à la gare. Nombreux parmi eux étaient ceux qui étaient très compréhensifs face à l’action. Certains l’étaient moins, ce qui est étrange au vu de la manière dont les choses se passent aujourd’hui. Si la direction de la SNCB n’est pas confrontée à la résistance, c’est à peine s’il y aura encore des trains après 22h.

    Quelques militants du PSL se sont rendus au paiquet pour y exprimer leur solidarité. Ils y ont distribué ce tract. la solidarité est essentielle pour lutter ensemble pour plus de moyens et plus de personnel.

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