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  • Le baromètre socio-économique de la FGTB, un outil pour réfuter certains arguments patronaux

    Chaque année, la FGTB publie un très remarquable condensé de données et observations socioéconomiques d’une grande utilité pour convaincre collègues et proches face à la propagande des patrons. Les arguments de ces derniers sont bien trop souvent présentés comme autant de faits indiscutables. Le mouvement des travailleuses et travailleurs doit riposter et exposer la vérité au grand jour. Il n’y a aucun doute à avoir : une ambitieuse campagne d’information basée sur cette publication renforcerait sérieusement le combat syndical. Nous tenons ici à souligner quelques arguments. Vous trouverez le lien vers la totalité de ce baromètre en bas de l’article.

    1/ Malgré l’index, nos salaires réels se sont détériorés

    Les patrons ne cessent de se plaindre amèrement de l’indexation des salaires. Cela nuit à la position concurrentielle de la Belgique, disent-ils en coeur. Dans les faits, ils veulent que notre pouvoir d’achat diminue encore davantage. Les salaires réels en Belgique ont baissé de 2% en 2022, contre une baisse de 5% en Allemagne et de 6% aux Pays-Bas.

    Ce chiffre indique immédiatement que l’indexation n’est pas suffisante pour éviter une véritable baisse du pouvoir d’achat. C’est en partie dû aux divers tripotages du mécanisme d’indexation. Pas moins de 1,1 million de travailleurs (37,6 %) ne bénéficient de l’indexation qu’une seule fois par an, au lieu de chaque fois que l’indice pivot est dépassé. Leur ajustement n’intervient donc que beaucoup plus tardivement que la hausse des prix, leur pouvoir d’achat s’en trouve sérieusement endommagé.

    A cela, il faut encore ajouter le fait que la composition du panier de produits de référence pour calculer l’index ne reflète pas fidèlement le coût de la vie. Le carburant n’en fait pas partie par exemple. D’autre part, les habitudes de dépenses des plus riches et des plus pauvres sont très différentes : les 25 % de personnes ayant les revenus les plus faibles consacrent plus de 10 % du budget de leur ménage à l’énergie, contre seulement 4 % pour les 25 % de personnes ayant les revenus les plus élevés. Le baromètre socio-économique de la FGTB ne donne pas de chiffres similaires pour l’alimentation, mais de telles données illustreraient certainement une différence similaire. À l’heure actuelle, l’énergie et l’alimentation sont les principaux moteurs de l’inflation, l’augmentation de ces prix frappe donc bien plus durement celles et ceux qui gagnent le moins.

    Il n’est pas surprenant que, parmi les 20 % de personnes gagnant le moins, plus d’un tiers ait du mal à joindre les deux bouts. Alors qu’il s’agissait de 23,9% au troisième trimestre 2021, il s’agissait de 34,2% au deuxième trimestre 2022. Le coût élevé de l’énergie et du logement n’est pas le seul à jouer un rôle dans cette situation. Le nombre de personnes qui s’adressent au CPAS pour obtenir une aide en matière de frais médicaux est également en forte augmentation : plus de 80.000 au début de l’année dernière.

    En bref : l’indexation protège les travailleurs et travailleuses belges, mais pas complètement, et il ne suffit pas à empêcher la croissance des pénuries et des problèmes sociaux. La baisse de nos salaires réels démontre pleinement que les revendications d’augmentations salariales en sus de l’indexation ne sont pas exagérées, comme se plaisent à le dire les patrons, ce sont des exigences tout simplement nécessaires. La croissance de notre productivité (voir ci-dessous) justifie également ces augmentations de salaire. Et, non, ce n’est pas de simples primes uniques dont nous avons besoin.

    2/ En moyenne, les entreprises ne sont pas en difficulté, loin s’en faut

    Le baromètre socio-économique reprend les chiffres des marges bénéficiaires brutes des sociétés non financières. Ceux-ci sont passés de 35% en 1999 à plus de 45% au deuxième trimestre 2022. C’est beaucoup plus que dans les pays voisins. Entre 2009 et 2021, les marges bénéficiaires brutes des entreprises belges ont dépassé celles des entreprises allemandes et néerlandaises. En Allemagne, les marges bénéficiaires sont tombées en dessous de 40 % au cours de cette période. L’augmentation des marges bénéficiaires brutes signifie qu’une plus grande partie de la valeur que nous produisons va aux patrons et aux actionnaires et une plus petite partie à nos salaires. Le gâteau est donc divisé différemment : nous recevons une plus petite part et les patrons s’approprient une plus grande. Pourtant, ils continuent à clamer haut et fort que nos salaires posent problème…

    3/ Ce qu’ils préfèrent éviter de nous dire sur la compétitivité

    L’argument de la sacro-sainte compétitivité des entreprises belges revient sans cesse. La rentabilité est évidemment déjà une réponse importante à cette question (voir ci-dessus). Mais d’autres éléments sont encore à prendre en compte.

    La première chose à retenir est l’augmentation de la productivité des travailleurs. Dans le secteur manufacturier, la productivité a augmenté de 52 % depuis 2000, contre une moyenne de 41 % dans les pays voisins. Dans le secteur des services également, l’augmentation de la productivité a été nettement supérieure à celle des pays voisins. Une augmentation de la productivité signifie que notre travail produit plus de valeur, mais cela ne se reflète pas dans nos salaires. Depuis 1996, la productivité et les salaires divergent de plus en plus.

    La comparaison des salaires belges avec ceux des pays voisins ne tient pas compte des subsides salariaux, notamment pour le travail de nuit, les heures supplémentaires, le travail en équipe… Celles-ci s’élèvent à pas moins de 9 milliards d’euros par an (chiffres de 2020), représentant plus de 5% de la masse salariale. Dans les pays voisins, des subventions similaires représentent moins de 1 % de la masse salariale. Si cela est inclus dans le calcul de l’écart de coût de la main-d’œuvre, le « handicap » salarial est alors négatif. C’est bien entendu un point sur lequel se taisent tous les patrons.

    4/ Il y a taux d’emploi et taux d’emploi

    Le gouvernement met l’accent sur le taux d’emploi et, à cette fin, il entend faire la chasse aux malades de longue durée, comme il avait auparavant pratiqué la chasse aux chômeurs. L’objectif est d’augmenter le taux d’emploi, qui serait à la traîne. Le baromètre socio-économique constate qu’il existe en effet une différence entre le taux d’emploi en Belgique (70,6%) et celui des Pays-Bas (81,7%). Toutefois, si l’on considère le temps de travail réel, c’est-à-dire l’emploi à temps plein, il n’y a pas de différence significative et le taux d’emploi néerlandais est même légèrement inférieur au taux belge.

    Cela nous amène à conclure qu’il y a eu une augmentation substantielle du travail à temps partiel, dans la plupart des cas sur une base involontaire ou « volontaire », pour ainsi dire, mais parce que l’employé ne peut pas faire face à la charge de travail d’un emploi à temps plein. Dans de nombreux secteurs, le travail à temps partiel est pratiquement la norme, en partie pour accroître la flexibilité. Cette tendance est plus forte aux Pays-Bas qu’en Belgique. Alors que le nombre d’heures travaillées par salarié a diminué d’environ un quart dans nos pays voisins depuis 1970, il est d’un peu plus de 15% en Belgique. Il convient de noter à nouveau que la productivité a bien sûr augmenté de manière spectaculaire depuis 1970. En moyenne, un travailleur en Belgique travaille environ 31 heures par semaine. En pratique, cela signifie que les heures de travail ont été réduites, mais avec une perte de salaire pour les travailleurs. L’introduction d’une semaine de 30 heures sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires suivrait cette évolution de diminution des heures travaillées, mais aux dépens des patrons (qui, comme mentionné ci-dessus, bénéficient déjà suffisamment de l’augmentation de la productivité).

    En conclusion

    Le baromètre socio-économique contient d’autres données très intéressantes, notamment concernant les retraites, le stress et les burn-outs, ou encore la forte baisse du nombre de contrôles des lieux de travail par l’inspection du travail. Chaque délégué.e ou militant.e trouvera dans cette publication nombre d’informations et arguments des plus utiles.

    L’une des limites de cette publication est toutefois que la menace de récession économique est minimisée par l’espoir que tout ne sera pas trop dur. On y trouve aussi une évaluation prudemment positive de la politique fiscale du gouvernement, qui part de la logique économique du capitalisme plutôt que des besoins de la classe travailleuse.

    Les syndicalistes en lutte peuvent trouver une mine d’informations dans cette publication. L’ignorance n’a jamais fait progresser le mouvement ouvrier, le baromètre socio-économique offre des perspectives et des arguments que nous pouvons utiliser pour renforcer la lutte et engager des discussions sur le fonctionnement du capitalisme et la nécessité d’une alternative socialiste.

  • Stop à l’appauvrissement ! Pas touche à l’index !

    La fédération patronale Unizo a fait parler d’elle à la fin de la semaine dernière en proposant de ne pas appliquer d’indexation supplémentaire après celle de janvier 2023. Selon Unizo, les patrons se retrouvent en difficulté à cause de cette indexation et ce, à un moment où de nombreux entrepreneurs ont épuisé leurs réserves.

    Malheureusement, cette proposition de l’Unizo est de toute façon la réalité pour de nombreux travailleurs : dans de nombreux secteurs, il n’y a qu’une seule adaptation de l’index par an. Cela signifie que ces travailleurs ont vu leurs frais augmenter de plus de 10 % l’année dernière alors que leurs salaires ne suivent que maintenant. La CSC a calculé qu’une personne dont le salaire médian n’a été indexé qu’en janvier a perdu environ 3.400 euros de pouvoir d’achat au cours des deux dernières années ! La baisse du pouvoir d’achat touche également les employeurs, notamment les petits indépendants.

    Un article remarquable est paru dans le quotidien flamand Het Nieuwsblad au début de la période des soldes sous le titre : « L’Unizo espère que l’indexation des salaires peut sauver la période des soldes. » Après une mauvaise année, l’indexation des salaires en janvier devrait apporter une amélioration. « Ce n’est que fin décembre que la saison a vraiment démarré car les gens n’ont pas beaucoup dépensé en raison de la guerre et de la hausse des prix de l’énergie. Mais comme quelque 40 % des travailleurs ont bénéficié d’une indexation de 11 % en janvier, cela pourrait changer », a indiqué un porte-parole d’Unizo.

    Cette contradiction est également présente à un niveau plus large. Tous les rapports sur l’économie belge notent que le ralentissement est moins grave que ce que l’on craignait, et ce grâce à la consommation privée, qui n’a pas diminué autant que dans les pays voisins grâce à l’indexation des salaires et allocations. Pourtant, les porte-parole du capitalisme tirent un trait sur cette observation et leurs revendications concernant le mécanisme d’indexation. Ils souhaitent visiblement une baisse du pouvoir d’achat aussi forte que dans certains pays voisins. Dès lors qu’il s’agit de nos salaires, la concurrence signifie de les tirer vers le bas. Mais s’il s’agit de leurs profits, (et des plantureux revenus des managers), la concurrence signifie de regarder vers le haut. 

    La position de l’Unizo revient grosso modo à dire que les patrons se réjouissent de voir comment les travailleurs vont dépenser leur indexation salariale chez eux, mais préfèrent ne pas en accorder à leur propre personnel. Cette contradiction s’explique par le fait que les fonds destinés aux salariés sont réinjectés dans l’économie bien plus rapidement que les milliards destinés aux actionnaires. Les profits des grandes entreprises menacent beaucoup de petites entreprises.

    Un certain nombre de petits indépendants sont en difficulté et les autres patrons en profitent pour se remplir davantage les poches, avec des prix plus élevés tout en espérant obtenir une part du gâteau supplémentaire avec des attaques sur les salaires. Après tout, même si l’index est maintenu, les chances d’une augmentation salariale en plus de l’index sont de plus en plus minces. Au lieu de chercher à soutenir les indépendants et les petites entreprises en difficulté auprès de ceux qui font de gros bénéfices, l’accent est mis sur les travailleurs et leurs familles.

    Entre-temps, l’index a déjà été mis à mal par diverses manipulations dans la composition du panier de référence utilisé pour le calculer et par le retard dans l’application de l’indexation dans de nombreux secteurs. Les primes uniques ne compensent pas cet état de fait. Espérer la fin de l’inflation avec la baisse des prix de l’énergie est une illusion. Surtout avec la forte hausse des prix des denrées alimentaires. Le mouvement ouvrier ne doit pas rester sur la défensive, mais doit utiliser tous les arguments pour percer à jour les mensonges patronaux afin de renforcer la lutte pour une augmentation générale de tous les salaires. Le maintien de l’index tel qu’il est aujourd’hui ne suffit pas, il faut améliorer la régularité de l’adaptation des salaires ainsi que la composition du panier de référence et poursuivre la lutte pour une augmentation réelle de tous les salaires.

  • Toutes et tous dans la rue le 16/12! Nous pouvons gagner avec un plan d’action crescendo

    Augmentons TOUS les salaires de 2€/h (330€/mois)!

    Nationalisons TOUT le secteur de l’énergie!

    Des marges bénéficiaires inédites pour les entreprises, des dividendes somptueux pour les actionnaires. Et nous devrions nous contenter d’une aumône avec d’un chèque unique de consommation de 500 ou 750 euros à négocier ? C’est une insulte, et encore plus après avoir tout fait fonctionner pendant la pandémie ! Les primes uniques ne stoppent pas l’appauvrissement. Elles ne contribuent pas au financement des pensions ou de la sécurité sociale et n’ont aucune proportion avec les importantes marges bénéficiaires.

    https://fr.socialisme.be/94486/les-primes-ne-sortiront-personne-de-la-misere-organisons-et-generalisons-la-lutte
    https://fr.socialisme.be/94497/evaluation-de-la-greve-generale-en-prevision-des-prochaines
    https://fr.socialisme.be/94501/poursuivre-le-combat-avec-un-plan-daction-decide-et-vote-a-la-base
    https://fr.socialisme.be/94266/pourquoi-la-greve-generale-est-elle-si-importante-dans-larsenal-du-mouvement-ouvrier

    Aucune confiance dans ce gouvernement ! Augmentons tous les salaires !

    Les Métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB ont calculé qu’une prime de 750€ représente à peine 1,95% des 6 milliards d’euros de dividendes versés ces deux dernières années aux actionnaires du secteur de fabrications métalliques ! A eux le gâteau, à nous les miettes. Mais les patrons n’en ont jamais assez : ils préparent le terrain pour un nouveau saut d’index.

    Les patrons cherchent par tous les moyens à nous opposer aux travailleuses et travailleurs des pays voisins et à organiser ainsi une spirale infernale qui tire les salaires vers le bas. Mais en France, la restauration de l’indexation automatique (supprimée en 1983 sous Mitterrand) est revenue au coeur des revendications syndicales. Arracher des augmentations de salaire au-delà de l’indexation en Belgique, cela nous aidera à inverser la tendance dans les pays voisins et dans toute l’Europe. Cela pourrait ouvrir la voie à une véritable grève générale européenne.

    Toute cette histoire d’une spirale prix-salaire n’est qu’une blague. Une augmentation générale des salaires peut signifier une baisse du taux de profit, sans affecter les prix des marchandises. En bref, des hausses de salaire sont susceptibles de réduire la part des revenus dédiée aux bénéfices pour la transférer vers le pouvoir d’achat des ménages. Il suffit de regarder à son caddie après avoir payé ou encore les factures d’énergie (que les aides ne rendent qu’à peine moins absurdes) pour se rendre à l’évidence : riposter est indispensable.

    Les secteurs syndicalement les plus forts doivent embarquer avec eux les plus faibles. Repoussons les tentatives de nous diviser en exigeant une augmentation de TOUS les salaires de 2 euros de l’heure (330 euros par mois) et l’instauration d’un salaire minimum de 15€/h. Si des entreprises se disent incapables de se le permettre et/ou menacent de licencier, que leur comptabilité soit ouverte pour que les travailleurs puissent vérifier si c’est vrai. Aux patrons d’expliquer pourquoi aucune réserve n’a été constituée pour des temps plus difficiles ! Si nécessaire, ces entreprises doivent être nationalisées sans rachat ni indemnité et sous contrôle et gestion des travailleurs pour sauver l’emploi.

    Bloquer les prix = Nationaliser

    Bloquer les prix, nos voisins l’ont fait ? Ce sont essentiellement des subsides d’Etat qui payent au privé la différence entre les prix du marché et ceux destinés aux entreprises et aux ménages, sans toucher aux profits. Tôt ou tard, ce sera à la collectivité d’en payer le prix alors que le manque de moyens publics est déjà insoutenable partout. Les grèves dans les chemins de fer, l’enseignement, les soins de santé et chez les fonctionnaires fédéraux ou locaux illustrent toute la colère face à la charge de travail intenable et à la profonde dégradation des services due au sous-investissement chronique.

    Bloquer les prix exige de nationaliser. Concrètement, cela signifie la prise en charge de l’ensemble du secteur de l’énergie (production, distribution, recherche) par la collectivité. Cela ouvrirait la voie à des prix abordables et une transition verte rapide. Une nationalisation sous contrôle et gestion des travailleurs et travailleuses, c’est totalement différent du rachat à des actionnaires privés, comme l’a fait le gouvernement français concernant EDF. Les capitalistes se sont déjà suffisamment amusés, il ne saurait être question ni de rachat ni d’indemnité pour les actionnaires. Des exceptions peuvent être considérées pour de petits actionnaires sur base de besoins prouvés, nous ne voulons mettre personne sur la paille.

    Pour éliminer la spéculation et mobiliser les moyens pour refinancer la santé, l’enseignement, les transports publics,… il faut de suite y combiner la nationalisation de l’ensemble du secteur financier. Pour éviter de fonctionner comme dans le privé et répondre aux besoins sociaux, une entreprise ou un secteur nationalisé doit être géré à la fois par le personnel, les syndicats et la collectivité. Cela exige l’implication active de la classe travailleuse à chaque étape dans le cadre d’une planification rationnelle et écologique de l’économie.

    Un plan d’action clair pour le 16 décembre afin d’impliquer tout le monde !

    La grève générale du 9 novembre a illustré notre force, mais bien plus était possible. La préparation n’était pas optimale pour impliquer tous les collègues. Les actions sont plus puissantes lorsqu’elles s’inscrivent dans un plan d’action ambitieux avec de futures étapes connues à l’avance et sur base desquelles construire un élan. Si on y ajoute une grande « Opération vérité » qui fait connaître la réalité des bénéfices des patrons et répond à leurs mensonges, cela peut dissiper les doutes à la base (tant à la CSC qu’à la FGTB, tant à Bruxelles, qu’en Flandre et en Wallonie) et assurer une généralisation de notre lutte. Avec un tel élan, il est possible de rallier tout le monde à notre cause : les jeunes, les pensionnés, les chômeurs, voire les indépendants et les petites entreprises.

    Nous voulons inclure tout le monde. Une évaluation collective avec des réunions du personnel (éventuellement liées à des arrêts de travail) et des réunions interprofessionnelles démocratiques sont cruciales pour discuter efficacement des forces et des faiblesses du mouvement, intégrer les demandes spécifiques à chaque secteur dans le paquet de revendications et voter démocratiquement ensemble sur la manière de poursuivre la lutte.

    Pour gagner, nous avons besoin d’un plan d’action clair avant le 16 décembre, et non pas une semaine après, pour poursuivre et intensifier la lutte dès janvier vers une grève générale en février préparée et précédée par des grèves provinciales tournantes. Nous pouvons nous inspirer des grèves des raffineries en France, qui était reconductibles en assemblées jours après jours par les grévistes eux-mêmes. Il est essentiel de montrer qui fait tourner l’économie, et de permettre aux travailleuses et travailleurs de faire l’expérience de ce que cela peut représenter la prise de contrôle de l’économie et les rênes de la société. Les délégués et militant syndicaux pourraient ainsi se saisir de la manifestation pour construire une véritable relation de force sur leur lieu de travail et dans la société.

    La Campagne ROSA : pour l’unité dans la lutte ! La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) soutient les revendications des syndicats contre la réforme des pensions sexiste qui va précariser encore plus les travailleuses à temps partiel, contre l’expansion des flexi-jobs dans la santé (une véritable gifle à celles et ceux qui ont été en première ligne face au Covid et qui exigent plus de personnel pour tenir le coup) et contre les restrictions du crédit-temps qui rendra plus difficile de combiner travail et vie de famille. Combattre la violence faite aux femmes, cela implique de lutter pour leur indépendance financière, alors que la crise du coût de la vie frappe plus durement les femmes et tout particulièrement les mères isolées. La Campagne ROSA veut renforcer la lutte du mouvement ouvrier contre toutes les oppressions, car celles-ci facilitent l’exploitation capitaliste en divisant la classe travailleuse. La journée d’action du 8 mars doit être saisie par les syndicats pour lutter contre le sexisme et la vie chère.

    ORGANISEZ-VOUS ! REJOIGNEZ LE PSL/LSP

    Le PSL/LSP est un parti national qui organise des travailleuses et travailleurs, des jeunes, des féministes… pour renverser le capitalisme et changer de société. Le capitalisme ne nous réserve que plus de guerres, de misère et d’exploitation, c’est pourquoi nous luttons pour une société socialiste démocratique où la barbarie de l’économie de marché est remplacée par une économie rationnelle démocratiquement planifiée pour répondre aux besoins de la collectivité dans le respect de la planète. Ce combat est par nature un combat international, c’est la raison pour laquelle nous sommes organisés sur tous les continents grâce à un parti mondial : Alternative Socialiste Internationale (ASI).

  • Poursuivre le combat avec un plan d’action décidé et voté à la base

    Dans notre tract distribué dans tout le pays à l’occasion de la grève générale du 9 novembre nous écrivions : « Il faut un plan d’action crescendo, en escalade. Si nous voulons convaincre et tirer toute la société derrière le mouvement ouvrier, il faut une véritable démonstration de force. La manifestation du 6 novembre 2014 (150.000 personnes) était la plus grande manifestation syndicale depuis 1986. Personne ne doutait plus ensuite du véritable dirigeant de la nation. Une nouvelle manifestation de masse doit nous permettre de regrouper jeunes, pensionnés, chômeurs et même indépendants et petits commerces (des appels à la solidarité avec la grève du 9/11 ont été lancés par des commerçants de Liège et de Bruxelles) autour de la classe ouvrière et d’aider à construire l’élan vers de nouvelles journées de grève nationales, précédées de grèves provinciales. »

    https://fr.socialisme.be/94497/evaluation-de-la-greve-generale-en-prevision-des-prochaines
    https://fr.socialisme.be/94486/les-primes-ne-sortiront-personne-de-la-misere-organisons-et-generalisons-la-lutte
    https://fr.socialisme.be/94266/pourquoi-la-greve-generale-est-elle-si-importante-dans-larsenal-du-mouvement-ouvrier

    Finalement, à la veille de la manifestation contre les violences faites aux femmes, la FGTB a annoncé une manifestation nationale couverte par un préavis de grève à la mi-décembre, en essayant d’y impliquer la CSC, tandis qu’un plan d’action devait être annoncé début décembre pour de nouvelles actions début 2023.

    La nécessité s’imposait. Dans le sillage de la grève générale du 9 novembre, de nombreux secteurs n’avaient pas attendu. En novembre les travailleurs sociaux des CPAS bruxellois, les fonctionnaires locaux à Anvers, les cheminots et les fonctionnaires fédéraux ont fait grève. Une action en front commun syndical a été menée contre la réforme des pensions du gouvernement fédéral et pour l’égalité des genres. En décembre, d’autres actions étaient déjà prévues de certains de ces secteurs tandis que le non marchand, les pompiers bruxellois et encore d’autres devaient s’y ajouter. A côté de ça, il y avait encore la mobilisation de « Trop is te veel » le 4 décembre (lire ci-contre) pour plus de pouvoir d’achat et une énergie publique.

    Le grand point faible du lendemain de la grève générale, c’est l’absence de dynamique d’évaluation avec réunions du personnel sur le lieu de travail, arrêts de travail et assemblées interprofessionnelles démocratiques. Quelle autre façon d’efficacement discuter des points forts et des points faibles de la grève, d’intégrer au cahier de revendication global des revendications spécifiques aux différents secteurs et de voter démocratiquement ensemble la manière de poursuivre le combat ?

    C’est d’ailleurs une leçon à tirer du combat dans les raffineries en France et de la pratique de la grève reconductible, où les grévistes évaluent ensemble la situation après chaque journée afin de procéder à un vote démocratique concernant la marche à suivre pour la suite. De cette manière, même la fin d’une grève permet d’envisager directement ensemble ce qui est à renforcer pour le combat syndical. De même, la grève des travailleurs sociaux des CPAS de la région bruxelloise du 16 novembre s’est terminée par une assemblée générale où les 200 grévistes réunis ont décidé démocratiquement de continuer la mobilisation avec une prochaine date : le 15 décembre, en cherchant également à élargir la participation aux travailleurs sociaux des CPAS de Flandre et de Wallonie.

    Cette pratique de démocratie syndicale est essentielle pour informer et mobiliser les collègues, mais aussi pour former des militantes et militants syndicaux, qu’ils soient chevronnés ou non. Ce sont aussi des premiers pas à poser dans la perspective de la prise du contrôle de l’économie par les travailleuses et travailleurs eux-mêmes et du renversement du capitalisme.

    La manifestation de mi-décembre et les prochaines dates de mobilisations seront idéales pour que les délégations syndicales combatives puissent se rencontrer et tisser des liens à la base. De même, lors des multiples actions à venir, mettre sur pied des délégations de solidarité pour se rendre aux piquets et rassemblements d’autres secteurs, ou simplement soumettre au vote des motions de solidarité, sera fondamental pour renforcer la dynamique de lutte à la base et peut-être à terme assurer la naissance d’un réseau de syndicalistes de combat.

  • Evaluation de la grève générale… en prévision des prochaines !

    La grève générale du 9 novembre faisait figure de test: quelle serait la force du mouvement ? Une chose est claire : ni le patronat, ni le gouvernement, ni mêmes les dirigeants syndicaux ne s’attendaient à ce que la grève soit aussi solide.

    Par Wouter (Gand), article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

    https://fr.socialisme.be/94486/les-primes-ne-sortiront-personne-de-la-misere-organisons-et-generalisons-la-lutte
    https://fr.socialisme.be/94266/pourquoi-la-greve-generale-est-elle-si-importante-dans-larsenal-du-mouvement-ouvrier

    Il était d’ailleurs déjà possible d’aller plus loin. Pas mal de gens n’ont compris qu’il y aurait une grève que quelques jours avant sa tenue. Et même là où l’appel à la grève était connu, le manque de préparation était flagrant. A Liège, une de nos équipes militantes a rencontré un petit groupe d’enseignantes motivées par la lutte dans l’enseignement francophone (13.000 personnes encore à Namur en octobre !) qui cherchaient où se rendre pour renforcer les piquets faute d’en avoir devant leur école. Après avoir tenté de contacter le siège de la FGTB durant une semaine, elles se sont rendues au matin sur un zoning industriel en espérant y trouver des piquets. Leur enthousiasme était contagieux ! Mais combien d’autres, très certainement là où la délégation syndicale est plus jeune ou moins implantée, sont-ils restés chez eux alors qu’ils auraient volontiers rejoint un piquet ?

    Ce manque de coordination et le temps perdu dans la mobilisation s’est surtout remarqué aux piquets, moins nombreux (plus de 800 tout de même) et moins étoffés qu’en d’autres moments. Malgré tout, la grève a été bien suivie. Dans les ports de Gand et d’Anvers, dans les zonings industriels de Liège, de Charleroi et du Brabant wallon, dans les zonings commerciaux du pays, dans les transports en commun, dans les plus grandes entreprises du pays, tout était à l’arrêt, ou presque. A Bruxelles et en Wallonie, 2 hôpitaux sur 3 sont passés en service minimum. Moins d’un train sur quatre circulait et moins de la moitié des bus et des trams étaient encore en circulation. Une fois de plus, l’action collective des travailleuses et des travailleurs a montré que celles et ceux qui font tourner l’économie, ce ne sont ni les actionnaires ni les PDG. Et que quand ils et elles s’arrêtent, tout s’arrête.

    Eviter le piège de la division

    Dans le secteur chimique, le bilan de la grève est par exemple plus mitigé. Dans certaines entreprises, on caressait l’espoir d’un accord avec la direction pour une augmentation de salaire en dépit de la « loi-cadenas » sur les salaires de 1996. Évitons le piège de la division et regardons comment les secteurs à la pointe de la lutte peuvent soutenir les autres avec leur force de frappe. C’est tout l’intérêt de revendications générales telles qu’une augmentation immédiate de 2 euros de l’heure pour tout le monde (ou 330 euros par mois) et qu’un salaire minimum de 15 euros de l’heure. Cela permet de consolider le mouvement autour d’un objectif clair et de ne pas laisser seuls les secteurs où l’implantation syndicale est pour l’instant moins forte ou moins militante.

    À Gand, les grévistes d’entreprises comme Volvo Cars, Volvo Trucks, Arcelor et du port se sont réunis pour organiser un piquet commun et bloquer le port. De telles grèves sont l’occasion de réunir les forces pour compenser les faiblesses. Lors de la grève générale contre le Plan global en 1993, l’innovation de l’époque était le blocage des zones industrielles. Durant les grèves contre le Pacte dit « des Générations » en 2005, des piquets de grève communs aux grands axes routiers donnant accès aux villes ont été expérimentés.

    Ce sentiment de solidarité et la volonté de consolider la lutte générale grâce aux secteurs les plus forts, nos équipes militantes les ont rencontrés aux quatre coins du pays. Un délégué FGTB de chez Volvo Trucks à Gand nous expliquait ainsi que « Celui qui prépare mon sandwich chez Panos a autant besoin de cette augmentation de salaire, voire plus ». La nécessité de l’unité dans la lutte est largement comprise.

    La peur et la colère ne sont pas fondamentalement différentes en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles. S’il existe une différence de dynamique, c’est en partie dû au paysage politique et au débat public qui l’accompagne. Le plan d’action de 2014 (avec coup sur coup une manifestation nationale, une tournée de grèves régionales et une puissante grève générale nationale) avait démontré comment le mouvement ouvrier peut retourner l’opinion publique à son avantage. Ce n’est que l’absence de deuxième plan d’action à cette hauteur qui avait sauvé le gouvernement Michel. La situation n’est pas moins sérieuse aujourd’hui.

    La force d’une grève se mesure aussi par son contenu

    L’exaspération contre les profits des grandes entreprises et les bas salaires était palpable partout. L’idée d’une prime unique dans les entreprises où les caisses se portent bien était le plus souvent considérée comme une insulte et vivement rejetée parmi les grévistes.

    Notre revendication d’une augmentation de 2 euros de l’heure pour tous les salaires bénéficiait d’un bon écho, de même que la question de la nationalisation de la totalité du secteur de l’énergie. Le marché ne fonctionne pas à notre avantage, cela ne fait aucun doute, et cela ne fait que donner encore plus de poids à la demande d’investissements publics massifs dans nos services publics, qui craquent de partout.

    Il faut aller encore plus loin : dans pas mal de petites entreprises, la grève a été peu suivie, souvent par manque d’information, mais aussi en raison de la crainte de mettre son lieu de travail à mal. Nous ne devons pas laisser ces inquiétudes sans réponse et défendre l’ouverture des livres de compte des entreprises pour révéler le montant des bénéfices et la manière dont ils peuvent être affectés aux salaires. Et en cas de menace de licenciement collectif, de fermeture ou de délocalisation, nous devons défendre l’expropriation sans rachat ni indemnité (sauf sur base de besoins avérés) et la nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques.

  • Énergie, essence, loyer… Nos salaires sont à bout de souffle. Luttons pour plus de salaire !

    Énergie, essence, loyer… Nos salaires sont à bout de souffle. Luttons pour plus de salaire !

    « De plus en plus de collègues demandent des heures supplémentaires pour gagner un peu plus. Pas pour s’offrir un petit luxe, mais pour payer leurs factures d’énergie », nous confie un conducteur de bus pour décrire l’atmosphère chez ses collègues. Les chauffeurs de bus, considérés comme travailleurs essentiels pendant la pandémie, voient aujourd’hui leur salaire devenu insuffisant pour faire face à la hausse brutale des prix. Les aides-ménagères font campagne depuis des mois pour obtenir un meilleur salaire et un meilleur remboursement des trajets entre le domicile et le lieu de travail. « Certaines aides-ménagères paient plus pour se rendre au travail que ce qu’elles gagnent », a déclaré récemment une responsable syndicale. C’est la réalité : économiser partout pour joindre les deux bouts.

    Pendant ce temps, les patrons n’arrêtent pas de se plaindre dans le but d’empocher encore plus de bénéfices. Les marges bénéficiaires n’ont cessé d’augmenter ces dernières années ; à 45 %, elles sont bien supérieures à celles des pays voisins. Les managers sont récompensés pour avoir rapporté autant de bénéfices aux actionnaires : en 2021, les salaires annuels des PDG des sociétés cotées en bourse ont augmenté de 14,4 % pour atteindre 3,02 millions d’euros. Et ils osent remettre en cause l’indexation des salaires !

    L’indexation n’est pas une augmentation de salaire. C’est une adaptation – après coup – à la hausse des prix. Cet ajustement n’est toutefois pas complet : selon Eurostat, l’inflation (c’est-à-dire la hausse des prix) était de 9,3 % en mars, alors que l’index-santé n’a augmenté que de 7,68 %. Ainsi, même avec l’augmentation salariale comprise dans le dernier Accord Interprofessionnel de 0,4 % en plus de l’indexation sur deux ans, dans les faits, nos salaires vont diminuer au lieu de monter. De plus, l’indexation ne prend parfois effet que plusieurs mois après la hausse des prix. Si on doit modifier l’indexation, c’est pour en restaurer complètement le mécanisme afin qu’il suive honnêtement la hausse des prix et qu’il soit appliqué de suite.

    Le professeur libéral Paul De Grauwe s’oppose à l’instauration d’un nouveau saut d’index, non pas pour défendre les intérêts de la classe ouvrière mais pour soutenir le système capitaliste. Il a toutefois raison de décrire un saut d’index (l’annulation de l’augmentation des salaires et allocations lorsque le seuil de « l’indice-pivot » est dépassé) comme un « impôt caché sur le travail au profit du capital » et une « redistribution au profit du capital ». Il suggère plutôt de procéder à l’inverse dans l’actuel contexte de marges bénéficiaires élevées et de relever le taux d’imposition des entreprises de 25 à 33 %. Cette proposition va tomber à plat ; les grandes entreprises ont suffisamment de pouvoir politique pour défendre leurs bénéfices. La réalité des chiffres le confirme. Même avec des « socialistes » au gouvernement, les inégalités augmentent tellement que même les professeurs libéraux s’en inquiètent.

    Le mouvement ouvrier doit redoubler d’efforts dans sa lutte. Il s’agit après tout de la répartition de la valeur que nous produisons par notre travail. Doit-elle disparaître dans les poches des actionnaires et vers toutes sortes de paradis fiscaux ou nous parvenir à nous, la classe travailleuse ? C’est ce qui est en jeu dans la lutte pour notre pouvoir d’achat et nos revenus. C’est cela, la lutte des classes.

    Les syndicats et la gauche doivent formuler des revendications offensives. Si les dirigeants d’entreprises considèrent qu’augmenter leurs salaires de 14,4 % est raisonnable, nous nous en contenterons aussi : qu’on augmente donc tous les salaires de 14,4 % ! Les salaires les plus bas doivent être augmentés de toute urgence. La campagne pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure doit passer à 15 euros de l’heure, en partie à cause de l’inflation. Il est vrai qu’atteindre ces 14 euros est encore loin, mais nos revendications doivent reposer sur ce qui est nécessaire pour les travailleuses et les travailleurs, pas de ce que les patrons estiment faisable. L’énergie joue un rôle majeur dans la hausse des prix : ce n’est qu’en prenant l’ensemble du secteur collectivement en main que l’on pourra soulager à la fois notre porte-monnaie et l’environnement.

    Pour faire valoir de telles revendications, nous devons nous battre. Comme dit précédemment, il s’agit de la répartition de la valeur que nous produisons. Les patrons s’organisent dans la lutte des classes, faisons de même. Le mouvement des travailleuses et travailleurs est potentiellement beaucoup plus puissant grâce à sa force numérique et sa place au cœur du processus de production. La pandémie a confirmé que sans travail, rien ne fonctionne. C’est à inclure dans le plan d’action allant crescendo qui est nécessaire pour défendre notre pouvoir d’achat.

     

  • Liège. Plus de 3000 manifestant.e.s mobilisé.e.s par la FGTB : “Les prix nous étouffent !”

    Face à l’envolée des prix, il n’y a pas 36 solutions : il faut entrer en action pour défendre notre pouvoir d’achat ! Comme cela a été précisé de la tribune place Saint Paul à Liège ce matin : “Quant on nous a interdit de sortir après 22h ou quand on a fermé la culture, le gouvernement a pris sa décision en 40 minutes. Mais ici, il n’y a aucune volonté politique.”

    Un plan d’action a été annoncé pour l’égalité salariale entre hommes et femmes, pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure (l’inflation exige de passer au moins à 15 euros dorénavant), pour la fin de la loi de 1996 sur les salaires (cette “loi-prison”) et un blocage des prix de l’énergie par les pouvoirs publics.

    Ce plan d’action vise à “augmenter en force et en puissance” avec des actions en régionales couvertes par 24h de grève (il est prévu à Liège de se concentrer sur les activités pétrolières et une visites aux sièges de partis politiques), un Congrès statutaire de la FGTB le 27 avril “qui sera également un congrès de mobilisation” et une action à la mi-mai à Liège, tout ça pour assister la mobilisation vers une manifestation du Front commun syndical contre la loi de 1996 sur les salaires durant le mois de juin.

    Ce plan d’action est une très bonne initiative, elle ne saurait être que renforcée par l’organisation régulière d’assemblées générales en entreprises afin de discuter démocratiquement de la manière de rendre les actions les plus réussies possibles et de débattre du cahier de revendications qui s’impose pour le mouvement. A ce titre, il nous semble essentiel de défendre la nationalisation de la totalité du secteur de l’énergie afin de pouvoir disposer des moyens non seulement de contrôler effectivement les prix, mais aussi d’assurer une transition verte rapide de l’énergie. On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas !

  • Manifestation du 24 mars contre la hausse du prix de l’énergie : la lutte ne fait que commencer

    Face à l’ampleur de la colère face à l’augmentation des prix de l’énergie, la FGTB élargit l’appel à la grève du 24 mars. Initialement prévue dans le cadre de la journée de l’Equal Pay Day et des écarts salariaux entre hommes et femmes, la mobilisation s’étend maintenant pour devenir plus large et riposter contre les hausses des prix à la pompe et à la caisse ainsi que contre les factures d’énergie.

    Par Julien (Bruxelles)

    • Bruxelles : RDV au Mont des Arts (près de la gare centrale à Bruxelles) le 24 mars, de 11h à 15h30.
    • Liège : RDV le 24 mars à 10h place St – Paul.

    La FGTB revendique entre autres une diminution de la TVA sur l’énergie, une intégration du carburant dans l’indexation, la fin de l’écart salarial entre femmes et hommes ainsi qu’une réforme de la loi sur la norme salariale. C’est que la pression se fait sentir à la base. Dans bon nombres d’entreprises, les travailleurs exigent des mesures (meilleur remboursement des trajets, navettes depuis les grandes villes…). Chez Audi, Safran, à la FN Herstal ou à la Sonaca, les travailleurs ont même déjà commencé à lutter. Les mesures prises par la coalition fédérale Vivaldi ne vont pas assez loin. Le libre marché est responsable de la situation, faisons payer les patrons !

    Dans un article de l’écho du 16 mars on pouvait lire : « Chez Audi, par exemple, un arrêt de travail a eu lieu ce mardi. Ici, les travailleurs demandent une action concrète sur le défraiement au kilomètre des travailleurs. “Certains font 50 à 100 km par jour pour se rendre au travail. Il n’est pas normal qu’ils subissent le surcoût de la hausse des prix de l’énergie”, nous explique-t-on à la FGTB. » Mais aussi « Les demandes des travailleurs chez Audi sont en fait similaires à celles exprimées dans d’autres entreprises. Des travailleurs de la Sonaca ont bloqué la N5, ce mardi, pour se faire entendre. Des travailleurs de Safran ont bloqué un rond-point à Herstal dans une action spontanée le même jour. À la FN Herstal, des discussions entre travailleurs et directions ont également lieu. » (1)

    Alors que les dividendes versés aux actionnaires n’ont jamais été aussi élevé, les travailleurs payent le prix lourd de l’inflation. La colère est massive. Avec un plan d’action sérieux et ambitieux, il est possible d’unifier de larges couches de travailleurs et d’imposer une série de mesures pour contrer l’explosion des prix de l’énergie. L’abolition de la loi sur la norme salariale est un enjeu fondamental aujourd’hui et peut être utilisée pour unifier la colère, de même que l’augmentation du salaire minimum à 15 euros de l’heure. Mais des mesures pour s’attaquer au prix de l’énergie sont tout autant nécessaire. La baisse de la TVA sur l’énergie est cependant insuffisante et n’empêche en rien les vautours capitalistes de s’en mettre plein les poches. Le PSL revendique la nationalisation du secteur de l’énergie sans rachat ni indemnité, une nécessité tant du point de vue de nos factures que de celui de la nécessaire transition verte de ce secteur.

    (1) https://www.lecho.be/entreprises/auto/la-grogne-sociale-monte-dans-les-entreprises-sur-le-prix-de-l-energie/10373965.html

  • Tout augmente… Nos salaires et allocations doivent suivre

    Tout coûte plus cher. Le gaz naturel coûte presque 50 % de plus qu’il y a un an : plus de 130 euros supplémentaires sur la facture annuelle. L’électricité est 17 % plus chère qu’il y a un an, battant ainsi son record historique. Le prix du carburant a augmenté de 15 % en un an. Les salaires sont à la traîne. L’indice santé n’a augmenté que de 2,3%, alors que l’inflation est déjà de 2,73% en Belgique et même de 2,88% pour le quart le plus pauvre de la population (où l’inflation est plus élevée car le logement et l’énergie pèsent plus lourd dans le budget). Ce n’est pas la norme salariale de 0,4 % sur deux ans en plus de l’indexation qui va empêcher les salariés et les allocataires de s’appauvrir.

    Par Thomas (Gand)

    Les inégalités augmentent depuis des années : une part toujours plus grande de la valeur que nous produisons atterrit dans les poches déjà bien remplies des actionnaires. Cet argent, ils le réinvestissent à peine, car cela leur rapporte trop peu. Ils préfèrent spéculer sur les matières premières, le logement et le casino boursier. Les multimilliardaires crachent sur les plus pauvres et s’affrontent lors de courses dans l’espace.

    Pour faire barrage aux inégalités croissantes et assurer que le compte des salariés et des allocataires ne soit pas dans le rouge avant la fin du mois, les organisations syndicales doivent développer un rapport de forces. Il n’y a pas d’autre choix que de lutter pour défendre les revendications en matière de salaires, d’avantages sociaux, de logements abordables, de baisse des prix de l’énergie,… Les bonnes propositions au Parlement ou les actions qui ne servent qu’à se défouler ne nous conduiront pas bien loin. En nous battant, nous pouvons vaincre. C’est ainsi que le personnel soignant a gagné des milliards d’euros de budget supplémentaire : avec la colère blanche et les actions du réseau d’action militant « La Santé en Lutte ». Le projet de la pension à points a été coulé en 2018 après une campagne comprenant la diffusion à grand tirage du « journal des pensions » et une manifestation de masse. La campagne « Fight for 14€ » a remporté une victoire pour le personnel et les sous-traitants de l’université de Gand grâce à une campagne de longue haleine impliquant le personnel, mais aussi les étudiants et d’autres sympathisants qui a préparé une grève réussie lors de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes de mars 2020.

    Nous avons par le passé souvent dû nous limiter à défendre des conquêtes sociales précédemment arrachées. Certains croyaient qu’elles étaient éternelles. Mais aucun progrès social n’est garanti définitivement dans ce système, les capitalistes essayent sans cesse de revenir sur ce qu’ils ont été forcés de concéder. Défendre ce que nous avons ne suffit plus. La pression au travail est si forte que beaucoup ne tiennent plus le coup, travailler jusqu’à 67 ans est impossible, les salaires minimums inférieurs à 14 euros de l’heure (ou 2.300 euros par mois) sont insupportables, les services publics s’effondrent par manque de moyens, les investissements supplémentaires dans les soins de santé et l’enseignement ne suffisent pas à combler les trous.

    Les revendications de la classe ouvrière ne peuvent prendre vie qu’au travers de mouvements de lutte et de campagnes actives sur le terrain des entreprises, dans les quartiers, les écoles,… Clarifions sans équivoque à quel point nous sommes sérieux à l’aide d’un programme et d’une perspective stratégique qui rende la victoire possible. Dans ce système, la moindre avancée, aussi minime soit-elle, exige de nous battre comme si notre vie en dépendait. C’est pourquoi nous devons lier nos revendications à une transformation totale de la société. Le capitalisme est en faillite : il menace nos conditions de vie et même tout simplement la vie humaine sur terre. Il nous faut un autre système : une société socialiste où la classe ouvrière décidera démocratiquement de ce qui doit être produit et de la manière de le faire, dans le respect des ressources disponibles. C’est la seule manière de garantir l’avenir des générations futures.

  • 15.000 manifestants à Bruxelles pour de meilleurs salaires

    Bruxelles a viré au rouge ce vendredi à l’occasion de la manifestation de la FGTB contre la loi salariale de 1996. Elle faisait suite aux actions et grèves organisées au printemps dernier contre la norme salariale inacceptable de 0,4 %, dans le cadre d’un accord interprofessionnel qui n’est toujours pas digéré par les travailleurs. La loi de 1996 met nos salaires dans une véritable camisole de force et l’actuelle hausse vertigineuse des prix, notamment de l’énergie et du logement, n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Selon la FGTB, 15.000 personnes ont participer à cette manifestation pour exprimer leur colère contre la dégradation de leur pouvoir d’achat.

    Reportage-photos de Liesbeth :

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