Tag: Salaires

  • Gelons les profits, pas les salaires !

    Manifestation contre le gel des salaires le 26 septembre à 17h

    Au nom de la sacro-sainte compétitivité, le gouvernement veut bloquer les salaires en 2013-14, et modifier la loi de 1996 sur la compétitivité pour prolonger ce blocage au delà de 2014. Soyons nombreux à marquer notre opposition à l’appauvrissement des travailleur/ses au profit des actionnaires et à la destruction de la liberté de négociation collective des travailleurs.

    A l’initiative de la CNE, de la régionale bruxelloise de la CGSP ALR et des Comités Action contre l’austérité en Europe.

    Avec la modification de la loi de 1996, le Gouvernement veut bloquer nos salaires, pour les aligner sur ceux de nos voisins français, néerlandais mais surtout allemands. Le modèle allemand est devenu l’unique horizon de ceux qui nous gouvernent. Un modèle ? pas de salaire minimum, pas d’indexation, 7 millions de mini-emplois à 400 euros par mois, 15 % de pauvreté. Entre 2000 et 2010, le salaire annuel moyen n’a crû que de 1% en Allemagne et les salaires les plus faibles ont chuté de 16 à 22% (salaires nets réels). Aux travailleurs allemands, leur gouvernement reproche de ne pas être assez compétitifs par rapport aux travailleurs chinois… La compétitivité est donc bien une course aux salaires les plus bas – et c’est pour ce jeu-là que notre gouvernement veut sacrifier notre liberté de négociation.

    Nous refusons cette mise en concurrence des travailleur/ses qui profite aux actionnaires. Nous ne voulons pas de cette loi qui appauvrit les travailleurs, sans toucher aux profits des détenteurs de capitaux et des patrons. Durant la dernière décennie en Belgique, les bénéfices des sociétés ont augmenté de plus de 75%, que les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 300%, alors que le revenu disponible des ménages n’a augmenté, lui, que de 13% !

    Des salaires suffisamment élevés sont nécessaires au maintien de l’emploi. Que deviennent les secteurs de la distribution, de l’horeca, de la construction si nous n’avons plus de salaires ? L’utilisation des cadeaux faits aux entreprises permettrait de créer des milliers d’emplois.

    Promouvoir la baisse des salaires, ou des cotisations sociales, ou l’individualisation de la négociation, c’est promouvoir la guerre de tous contre tous. A l’inverse, la libre négociation collective des salaires est une composante fondamentale de notre démocratie – autant que d’aller voter.

    LEUR COMPETITIVITE, C’EST NOTRE PAUVRETE !

    Départ de la Colonne du Congrès (rue Royale – Bruxelles) ce jeudi 26 septembre, à 17h.

  • Le patronat et le gouvernement ont liquidé la concertation sociale, place à la lutte !

    La rentrée sociale devrait être chaude. ‘‘Devrait’’, car les occasions de se révolter ne manquent pas, mais strictement rien n’a été fait pour se préparer à aller au combat. Au cours des six premiers mois de l’année, plus de 6.000 emplois ont été perdus dans le cadre de licenciements collectifs, soit le double de l’année précédente. Et pour ceux qui ont encore un emploi : c’est blocage des salaires et serrage de ceinture. Combien de temps encore tendra-t-on l’autre joue ?

    Par Nicolas Croes

    Nos salaires entrent en période glaciaire

    Le 2 mai dernier, suite à l’absence d’un accord interprofessionnel concernant la norme salariale pour les années 2013-214, la ministre de l’Emploi a publié un Arrêté Royal de gel des salaires pour ces deux années. Le secteur privé ne devrait donc pas recevoir un kopeck en plus en dehors du mécanisme d’indexation des salaires (déjà sérieusement raboté) et des augmentations salariales liées à l’ancienneté.

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    Nos salaires augmentent trop vite ? La vitesse est alors une notion toute relative… Cet été, une étude de l’Institut syndical européen (European Trade Union Institute, ETUI) a mis en lumière, sur base de données de la Commission européenne, que l’évolution des salaires réels (c’est-à-dire hors inflation) en Belgique durant la période 2009-2013 a été de… 0,0901 % ! Pour la période 2000-2008, la ‘‘progression’’ était de 0,4593 %. Si ça c’est un ‘‘dérapage salarial’’, que dire des salaires des top managers, de la multitude de cadeaux fiscaux accordés aux grandes entreprises ou encore de leurs profits, seuls à bénéficier de l’augmentation de la productivité ?

    La situation actuelle est déjà proprement scandaleuse mais, sans riposte sérieuse, la pente sera encore longue. Le gouvernement prépare une réforme de la loi de 1996 sur la compétitivité des entreprises qui doit assurer d’approfondir cette dynamique de transfert de richesses des salaires vers les poches des actionnaires. La loi de 1996 a pour but d’accorder notre évolution salariale à celle en vigueur en Allemagne, en France et aux Pays-Bas. Gouvernement et patronat veulent durcir la logique, et pas qu’un peu puisque les informations sorties concernant l’avant-projet de loi laissent planer la menace d’un gel des salaires jusqu’en… 2018 !

    Autre problème pour le patronat : jusqu’ici, il était toujours possible de dépasser la norme salariale dans les entreprises, sur base d’un bon rapport de force syndical. ‘‘Ces dernières années, environ 25 % des employeurs n’ont pas respecté les normes salariales fixées par les accords interprofessionnels. Ils ont augmenté les salaires, au-delà de la norme’’, déclarait ainsi le professeur Luc Sels de la KU Leuven. C’est particulièrement le cas dans des secteurs aux plantureux bénéfices, comme dans la chimie. L’idée est d’interdire cette possibilité, à l’aide de sanctions pour tout patron qui dérogerait à la règle. Un beau prétexte donné au patron pour dire que ce n’est pas de sa faute s’il fait la sourde oreille… tout en lui donnant un petit cadeau ! Car l’avant-projet de loi mentionnait aussi la création d’un ‘‘Fonds pour le renforcement de l’emploi et de la compétitivité’’ accordant des réductions de taxes à hauteur de 600 millions d’euros pour 2015, et jusqu’à 1,2 milliard à partir de 2017 pour les entreprises respectant la norme salariale.

    La faiblesse appelle l’agression

    Sans riposte sérieuse, sans construction d’un réel rapport de force – ce qui signifie très clairement d’en finir avec les simples ballades syndicales dans les rues de Bruxelles – le catalogue des horreurs du gouvernement et du patronat continuera de transformer nos vies en cauchemar. A la base des syndicats, la volonté de lutter est présente, chaque mobilisation syndicale nationale a été un succès relatif malgré le manque d’organisation, le flou concernant les mots d’ordre et l’absence de tout calendrier d’action connu suffisamment à l’avance.

    Tirons le bilan de tout ce que nous avons perdu avec le ‘‘syndicalisme de concertation’’ : il faut en revenir à un syndicalisme de lutte de classe. Un syndicalisme qui remplacerait les ‘‘actions symboliques’’ et les recours auprès de la justice de l’Etat capitaliste par des grèves et des actions bien organisées. Un syndicalisme où un plan d’action ne servirait pas à fatiguer la base pour qu’elle laisse la direction tenter de négocier en paix mais à construire graduellement un rapport de force jusqu’à une succession de grèves générales. Un syndicalisme qui ose se battre pour oser vaincre.

  • Reynders trouve une ‘‘solution’’ pour les salaires des patrons d’entreprises publiques : la privatisation !

    En période pré-électorale, chaque parti essaye de se démarquer. Au niveau des salaires, les libéraux officiels se sont engagés corps et âme dans la défense des salaires scandaleux des top managers, en réservant des emplois ultra-flexibles pour des salaires de misère au reste de la population. Histoire de pouvoir contourner le plafond salarial dans le secteur public, Didier Reynders a lancé une proposition originale : approfondir la destruction du secteur public. On n’en attendait pas moins de sa part.

    • A nous les mini-salaires, à eux les salaires de millionnaires

    Toute cette discussion au sujet de la limitation des plantureux salaires des patrons d’entreprises (semi)publiques prend place dans le contexte d’un débat plus large concernant nos salaires. Le gouvernement et le patronat ont imposé un gel des salaires pour les années 2013-2014 et une révision de la loi de 1996 sur la formation des salaires est en cours, avec la menace bien réelle de voir ce gel salarial s’étendre à une durée beaucoup plus longue. Evidemment, ce n’est pas la même orientation que les libéraux veulent suivre dès lors qu’il s’agit des gros, très gros, salaires. Reynders a donc lancé une nouvelle provocation : contourner la limitation des plus gros salaires du secteur public en réduisant la part détenue par les autorités publiques !

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    Salaires actuellement en vigueur dans les entreprises publiques :

    1. Didier Bellens (Belgacom), 2,5 millions euros
    2. Johnny Thijs (Bpost), 1,1 million euros
    3. Jannie Haek (SNCB Holding), 512.000 euros
    4. Luc Lallemand (Infrabel), 493.000 euros
    5. Marc Descheemaecker (SNCB), 472.000 euros
    6. Jean-Claude Tintin (Belgocontrol), 324.000 euros

    Salaires actuellement en vigueur dans les entreprises privées :

    1. Roch Doliveux (UCB): 3,1 millions euros
    2. Marc Grynberg (Umicore), 2,2 millions euros
    3. Bert De Graeve (Bekaert) 1,6 million euros
    4. Christian Reinaudo (Agfa-Gevaert), 1,5 million

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    C’est une idée très simple et les libéraux officiels n’y voient que des avantages : la vente rapporte des moyens – à court terme – pour rembourser la dette publique et, dans une entreprise privée, un top manager gagne plus d’argent alors que les conditions de travail et de salaire du personnel se voient réduites vers le minimum que les libéraux ont à l’esprit lorsqu’ils pensent à nous.

    Ainsi, dans les pages de La Dernière Heure, Reynders a déclaré : ‘‘Pour bpost et Belgacom, l’idée est sur la table du gouvernement. Si l’État descend sous les 50%, en passant de 52% à 45% par exemple, ces entreprises pourront s’organiser comme c’est l’usage dans le secteur privé – et donc de dépasser le plafond des revenus – et cela permettrait en parallèle de renflouer les caisses de l’état…car vendre des bâtiments ne suffira pas.’’

    Alexander De Croo (OpenVLD) a, bien entendu, immédiatement trouvé excellente la proposition de son compagnon libéral : ‘‘Le gouvernement ne devrait pas concurrencer les entreprises privées dans un marché compétitif. Le gouvernement doit jouer l’arbitre.’’ On les connait bien, ces ‘‘arbitres libéraux’’ qui réservent les profits au privé et laissent les dettes à la collectivité ! Le service public est ainsi quasiment devenu un sujet tabou. Ce ne serait pas le rôle des autorités publiques d’utiliser les moyens de la collectivité pour donner à chacun une vie décente ? Non, les autorités devraient rester confinées au rôle ‘‘d’arbitre’’ très partiaux, défendant unilatéralement les intérêts des patrons, en imposant un gel salarial pour le travailleur ordinaire par exemple. Les partis traditionnels excellent – tous – dans ce rôle d’arbitre d’un jeu truqué pour les travailleurs et leurs familles.

    Ce dont nous avons besoin, c’est au contraire de défendre la fonction publique et de rendre ce secteur plus fort et plus étendu, sous une gestion et un contrôle démocratiques. Nous n’avons que faire de ces patrons d’entreprises publiques qui agissent comme de purs capitalistes avec les moyens de la collectivité, nos moyens !

    Un secteur – entièrement – public de l’énergie mettrait fin à ces tarifs qui ne sont destinés qu’à assurer des profits majeurs pour les actionnaires privés. Un secteur financier – entièrement – public mettrait fin à la construction de la bulles spéculatives. Tous les secteurs clés de l’économie (avec également la sidérurgie et la chimie par exemple) n’apporteraient que des avantages à la population, pour autant qu’ils soient correctement gérés par des représentants élus par le personnel et les utilisateurs, directement contrôlés par eux (en étant notamment révocables à tout moment) et qu’ils ne bénéficient pas d’avantages liés à leur fonction.

    Dans cette société caractérisée par la pénurie de moyens dans absolument tous les domaines – soins de santé, logement, enseignement, crèches, etc. -, les partis de l’establishement ont tous en tête une politique qui ne va conduire qu’à l’approfondissement des problèmes économiques et sociaux. Il est grand temps de partir à l’offensive contre cette logique en faillite totale.

  • A nous les mini-salaires, à eux les salaires de millionnaires

    Cette année, le gouvernement a décidé qu’aucun accord d’augmentation salariale ne pourra survenir, dans aucun secteur. C’est que les ‘‘grands salaires’’ porteraient atteinte à la compétitivité de notre pays… Aujourd’hui prend place un autre débat sur les salaires, concernant celui des top managers des entreprises publiques. Pour une fois, on a entendu Alexander De Croo s’opposer à une réduction des salaires… mais il ne s’agit pas des nôtres bien entendu ! Force est de constater que la logique n’est pas la même pour tout le monde : à nous les mini-salaires, à eux les salaires de millionnaires.

    Ce nouveau débat a éclaté en réaction à la proposition de limiter les salaires des top managers d’entreprises publiques à 290.000 euros par an (!).Le salaire mensuel brut du Premier Ministre Di Rupo est de 24.000 euros. Pour Johnny Thijs, le patron de Bpost, c’est beaucoup, beaucoup trop peu. Pour moins d’un salaire équivalent à 23 fois celui que gagne en moyenne un travailleur de Bpost, Johnny Thijs se croise les bras. Et ce n’est pas parce qu’il est capable d’effectuer 23 tournées en une journée…

    Qu’un travailleur réclame le moindre pourcent d’augmentation et il est de suite taxé par les politiciens de l’establishment et par les médias dominants d’être un égoïste irresponsable : il ne réaliserait pas qu’en temps de crise, ce serait miner la compétitivité des entreprises belges et donc mettre en danger l’avenir de la jeunesse ! Visiblement, l’argument perd toute sa valeur dès lors qu’il s’agit de véritables gros salaires. Soudain, on entend qu’un ‘‘salaire correct et juste’’ est nécessaire pour être ‘‘bons, intelligents, prêts à prendre [ses] responsabilités.’’ (Johnny Thijs, dans Le Soir, 23/08/13) Ça ne vaut pas pour nous ? Comme si on ne travaillait déjà pas assez durement…

    Thijs a pu immédiatement compter sur le soutien d’Alexander De Croo (Open VLD), dont le parti veut ‘‘encourager’’ les mini-jobs et les mini-salaires. Pas question de défendre la même optique pour les top managers ‘‘amis’’ bien sûr. De Croo : ‘‘Nous devons garder une certaine souplesse pour recruter les bonnes personnes afin de faire des choses extraordinaires. Bpost se dirige vers la modernité, ce n’est pas une tâche anodine. (…) Il a modernisé l’entreprise sans avoir beaucoup de conflits sociaux. Je comprends qu’il n’a pas l’intention de continuer à faire cela pour le quart de son salaire. Si on veut attirer les meilleurs gestionnaires, il faut également bien les payer.’’

    Pas besoin de bons salaires pour attirer les travailleurs ordinaires apparemment. Les facteurs qui parcourent le pays sous toutes les intempéries avec des trajets développés par des programmes informatiques qui n’en tiennent pas compte ne méritent pas le même traitement. La notion de ‘‘salaire minimum compétitif’’ a un sens différent quand on est un simple travailleur ou un cadre supérieur. Pour nous, cela revient à devoir parfois combiner deux ou trois emplois pour joindre les deux bouts. Pour eux, cela signifie d’obtenir des salaires mirobolants.

    Les réalisations de Johnny Thijs méritent d’être mentionnées : il a fait fermé près de la moitié des bureaux de poste et a lancé l’entreprise sur les rails de la libéralisation. Résultat : un véritable massacre social. 10.000 emplois ont été perdus en dix ans, sans trop de résistance syndicale organisée – ce dont les syndicats ne devraient pas être fiers. Ça, selon les politiciens libéraux (et le patron de Bpost lui-même), cela vaut un salaire annuel de 1,1 million d’euros.

    Au cours de ces dernières décennies, l’écart entre le salaire des chefs d’entreprise et celui des travailleurs a fortement augmenté. Aux Etats-Unis, les patrons des plus grandes entreprises gagnaient, en 1980, 42 fois plus que la moyenne d’un travailleur, contre 380 fois plus en 2012. En Russie, en 1917, un autre système a été introduit (avant la dégénérescence stalinienne de la Russie soviétique). La tension salariale maximum – le rapport entre le plus haut salaire et le plus bas – a été limitée à un pour quatre. Si un travailleur est censé pouvoir joindre les deux bouts avec son salaire, alors quatre fois celui-ci doit être largement suffisant pour disposer d’une vie agréable.

    Dans le cadre de la lutte pour améliorer nos conditions de travail et de salaire, nous devons dénoncer les excès de l’élite et leur hypocrisie. Mais cela ne suffira pas. Nous devons utiliser ces données pour aider à construire un rapport de forces. Il faut aussi discuter de la manière dont sont ‘‘gérées’’ nos entreprises publiques : sous la direction de gestionnaires capitalistes grassement rémunérés ou sous celle de représentants démocratiquement élus par le personnel et les usagers?

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