Tag: Salaires

  • Royaume Uni. Chez McDonald’s, la grève arrache la plus importante augmentation salariale en dix ans

    Photo : Paul Mattsson

    Les employés de McDonald’s qui travaillent dans des restaurants appartenant à la compagnie au Royaume Uni vont recevoir leur plus importante augmentation salariale en dix ans ce 22 janvier.

    Par un employé de McDonald’s, article initialement publié sur le site du Socialist Party d’Angleterre et du Pays de Galles

    Les travailleurs syndiqués au sein du Bakers, Food and Allied Workers Union (BFAWU) ont mené des grèves historiques dans les antennes de Crayford et de Cambridge le 4 septembre dernier au sujet de leurs salaires, de leurs conditions de travail et de l’intimidation exercée par la direction. En conséquence de ces actions, ils ont obtenu une importante augmentation de salaire pour eux-mêmes ainsi que pour tous les travailleurs de McDonald’s du Royaume-Uni !

    Le secrétaire général du BFAWU, Ronnie Draper, a salué l’augmentation de salaire et a déclaré : “Ceux qui disent que les grèves ne servent à rien devraient regarder les changements qui se produisent au sein de McDonalds. Ces courageux travailleurs se sont attaqués au deuxième plus grand employeur du monde et ils ont gagné.”

    Le dirigeant travailliste Jeremy Corbyn a également félicité les travailleurs et le BFAWU pour leur victoire en tweetant : “Félicitations aux travailleurs de McDonald’s et au BFAWU pour avoir gagné des augmentations de salaire, mais la lutte pour un salaire minimum de £10 de l’heure n’est pas terminée”.

    Exploitation

    En effet. L’exploitation dont sont victime les jeunes de 16 à 25 ans continuera, ils ne seront toujours pas payés 10 £ de l’heure contrairement à leurs collègues âgés de plus de 25 ans. En outre, les succursales franchisées, qui représentent 65% des restaurants du Royaume-Uni, continueront à fixer leurs propres taux de rémunération.

    Dans mon restaurant, le propriétaire de la franchise a dit que les travailleurs seront payés conformément à l’annonce de l’entreprise, mais il reste à voir si cela se produira. D’autant plus que, dans le passé, les travailleurs ont parfois été sous-payés pour le travail qu’ils ont fait.

    C’est pour cette raison que le BFAWU continuera à s’organiser dans les restaurants de tout le pays, y compris le mien, pour s’assurer que tous les travailleurs de McDonald’s gagnent 10 livres par heure et disposent d’une représentation syndicale de même qu’un traitement équitable.

  • Horeca: flexi-jobs à 9,5 euros de l’heure sans sécurité d’emploi

    keuken-300x160Cet été, le conseil des ministres a décidé de prendre des mesures sur l’emploi dans l’Horeca. Avec des flexi-jobs et des heures supplémentaires bon marché, les employeurs reçoivent énormément de possibilités. Pour Gwendolyn Rutten (Open Vld), ce n’est qu’un début : ‘‘L’Horeca sert de test, pour la nouvelle économie aussi. Si ce statut flexible fonctionne, d’autres secteurs pourront également s’en servir.”

    Un flexi-job est possible pour ceux qui, sur trois trimestres, travaillent ou ont travaillé au moins quatre cinquièmes ailleurs. Sous le prétexte d’arrondir ses fins de mois dans l’Horeca, il est donc possible de travailler pour une rémunération horaire de misère de minimum 9,50… pour laquelle il n’y a pas d’augmentations barémiques possibles et aucune cotisation à la sécurité sociale ou précompte professionnel versée. L’employeur ne paie qu’une cotisation spéciale. L’argument étant qu’il a déjà largement contribué à la sécurité sociale dans l’emploi précédent d’au moins quatre cinquièmes…

    Il n’y a pas de délai minimum pour prévenir le travailleur quand il doit travailler, on peut regarder au jour le jour si des flexi-travailleurs doivent être appelés et combien sont nécessaires. Un contrat pour un flexi-job ne doit pas nécessairement être écrit, un contrat verbal avec une déclaration journalière est également possible. On n’est vraiment plus très loin des contrats zéro heure qui n’offrent aucune garantie d’heures de travail et du salaire y afférent…

    Même le personnel temps plein de l’Horeca est mis sous pression. Le nombre d’heures supplémentaires que ce personnel peut effectuer a été relevé à 360 par an. Ce qui représente presque 2 heures par journée de travail normale. Le sursalaire pour ces heures est supprimé et même le sursalaire pour travail des dimanches et jours fériés disparaît. La règle d’un tarif salarial plancher s’étend donc petit à petit à l’ensemble du secteur.

    Ces propositions constituent une attaque contre la protection des travailleurs, des salaires et de la sécurité sociale. C’est un élément de l’introduction d’un secteur à bas salaires toujours plus étendu dans lequel les travailleurs n’ont aucun droit mais où ils doivent être à la disposition de leur employeur jour et nuit contre un salaire de misère.

  • Delhaize: Personnel en solde, actionnaires en fête

    Luttons pour le maintien des emplois !

    Photo : Collectif Krasnyi

    Pour amorcer l’attaque contre le personnel, le management de Delhaize a été ajusté. Quelques tops managers ont dû partir. Le CEO Pierre-Olivier Beckers est parti avec un parachute doré de 7,6 millions d’euros. Frans Muller a été choisi comme big boss parce que, selon le journal financier De Tijd, il est “moins émotif” et de plus, moins impliqué envers le personnel. La même chose s’est passée chez Delhaize-Belgique où Denis Knoops a été placé. L’objectif était clair : bain de sang social avec préméditation.

    Article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    Non seulement 2.500 emplois sont menacés, dont des centaines dans les 14 magasins menacés de fermeture, mais le personnel restant doit casquer. La direction veut licencier partout et grignoter les salaires et les pauses de ceux qui restent. Moins de collègues, moins de salaire et moins de pauses (deux fois un quart d’heure par jour), voici ce que la direction a à offrir au personnel. Après des années de loyaux services, une grande partie du personnel est jetée au rebut et ceux qui restent sont traités comme des déchets.

    La direction pointe les coûts salariaux et les bénéfices en baisse. Ces deux dernières années, il y a eu, pour l’ensemble du groupe, 31 nouveaux magasins pour un total de 852. Ils ont récolté le chiffre d’affaires de 5,071 milliards d’euros, une hausse de 3% par rapport à 2012. Au cours de la même période, les effectifs ont diminué d’1% pour passer à 16.227. Le bénéfice de l’entreprise est passé de 242 millions à 187 millions d’euros. Avec moins de personnel et plus de magasins, le chiffre d’affaires a progressé alors que le bénéfice a été restreint. La chute de la rentabilité a été mise sur le dos du personnel. Un détail : avec les millions qui ont été payés aux top-managers lors de leur départ, la chute du bénéfice d’entreprise aurait pu être fortement moindre. La chute du bénéfice d’entreprise n’a pas empêché Delhaize de refiler un peu plus aux actionnaires: le dividende est passé l’année dernière à 1,56 euro brut par action soit 11% de plus que l’année précédente.

    Que veut la direction ? Elle se réfère au personnel “meilleur marché” d’Albert Heijn (voir la réaction d’un délégué chez Albert Heijn) qui, par exemple, ne perçoit pas d’indemnisation pour le travail du dimanche. On plaide aussi pour des magasins franchisés, ce qui ferait que le supermarché est soi-disant indépendant et ne fait que reprendre les produits et logos de Delhaize tout en décidant lui-même du sort du personnel. En divisant le personnel, il est plus difficile de les réunir pour lutter pour de meilleures conditions de salaire et de travail. Diviser pour régner au nom des profits.

    Avec cette attaque contre l’emploi et les conditions de salaire et de travail, la direction des chaînes de supermarchés veut construire un secteur à bas salaires. L’engagement de l’ancien directeur de la Poste, Johnny Thijs, comme membre “indépendant” du conseil d’administration de Delhaize indique l’orientation prise, chez Bpost aussi, par exemple, il a été proposé d’engager des livreurs mal payés au lieu des facteurs qui ne gagnent déjà pas grand-chose. Si cela réussit chez Delhaize, les autres chaînes saisiront l’opportunité pour aller encore plus loin. Cora a déjà annoncé que le personnel devra se contenter de moins. Alors que les tops managers s’octroient des millions, ils exigent que nous acceptions une spirale infernale et sans fin vers le bas. La seule manière de stopper ça est de s’y opposer ensemble.

    La faute des clients ?

    Le fait qu’en temps de crise, les gens doivent surveiller leurs dépenses et font plus facilement les courses dans les supermarchés discount a été utilisé pour placer la responsabilité du bain de sang social que va subir le personnel de Delhaize sur le dos des clients. Tout comme l’argument que le personnel coûte trop cher, la responsabilité est rejetée pour que la soif de profits des actionnaires ne soit pas démasquée.

    Il va de soi que les supermarchés ressentent les effets de la crise de ces dernières années et les attaques incessantes de longue date contre le pouvoir d’achat de la majorité de la population. Tout comme dans les périodes de crise précédentes, aujourd’hui aussi, on constate une augmentation des magasins vendant des produits de moindre qualité à bas prix, pensons, par exemple, à la propagation des magasins à 1 euro. Si tel est le cas, cela n’est pas dû à un choix conscient des consommateurs d’acheter des produits de moindre qualité mais à une baisse du niveau de vie.

    Avec la spirale constante des salaires vers le bas, le pouvoir d’achat est miné. Avec sa politique d’économie sur le dos du personnel, la direction de Delhaize y contribue. Le diagnostic de la direction est aussi mauvais que le remède.

    Peut-on éviter le bain de sang social chez Delhaize ?

    La direction et les médias veulent nous faire croire que s’opposer à ce plan ne sert à rien parce cette restructuration est absolument nécessaire. On dit même que faire grève est contre-productif parce cela pousse les clients vers la concurrence et empire encore la position de Delhaize. S’opposer au bain de sang social n’est pas facile. Mais si nous ne faisons rien, la direction ne s’arrêtera pas à cette attaque.

    Cela se remarque dans chaque magasin où des actions sont menées ou même à d’autres moments de campagne : le soutien pour le personnel concerné est énorme. Là où les syndicats ont lancé des pétitions, les clients y ont répondu massivement. Il serait utile de mener une campagne d’affichage et une pétition unique dans tous les magasins de Delhaize. Dans ces magasins, le personnel pourrait donner toutes les heures ou toutes les deux heures, des informations via le micro officiel aux caisses et lancer un appel à la solidarité avec le personnel. En consacrant quelques semaines à la construction d’une journée d’action nationale, il est possible de transformer le large mouvement de sympathie en un soutien actif et une implication dans la lutte.

    Nous ne devons pas mener la lutte magasin par magasin, il faut une coordination nationale. Pour impliquer un maximum de clients, il peut être utile de maintenir des actions locales, par exemple, dans le cadre d’une journée d’action nationale préparée lors d’une assemblée du personnel et des clients où des mots d’ordre seront pris pour après la journée d’action aussi.

    En mettant directement en avant des revendications telles qu’une harmonisation des conditions de travail et de salaire dans l’ensemble du secteur de sorte que les magasins ne puissent pas être mis en concurrence, nous pourrons renforcer l’unité à la base. Sur base d’un mouvement fort chez Delhaize avec le soutien et l’implication des clients, il sera possible d’arriver à d’autres actions telles qu’une grève de 24 heures dans l’ensemble du secteur.

    Agissons ensemble pour le maintien des emplois !

    – Suspension des plans de la direction : pour le maintien de chaque emploi, pas touche à nos salaires !
    – Pour de meilleures conditions salariales et la construction de délégations syndicales dans les magasins franchisés ! Harmonisation vers le haut des conditions de travail et de salaire dans tout le secteur !
    – Pour un plan d’action avec une journée d’action nationale et des manifestations mobilisant le personnel et les clients (par exemple, campagne de pétition et d’affichage combinée) précédée d’une assemblée des membres du personnel et des sympathisants en prélude à une grève de 24 heures dans tout le secteur !

  • Delhaize veut asseoir ses profits sur un bain de sang social!

    Contre les attaques sur l’emploi et les conditions de travail : RÉSISTANCE !

    Le carnage social chez Delhaize a d’abord été annoncé dans les pages du journal économique De Tijd et confirmé ce mercredi 11 juin lors d’un conseil extraordinaire de l’entreprise. Le plan de la direction vise à aller un sérieux cran plus loin que l’opération menée chez Carrefour en 2010. Un vaste plan de restructuration avait été lancé pour fermer 21 magasins, supprimer 1.672 emplois et ensuite ré-ouvrir les sites sous une autre commission paritaire, avec de moins bonnes conditions de travail et de salaire pour le personnel réembauché.

    Delhaize vient donc d’annoncer la fermeture de 14 magasins (Aarschot, Berlaar, Termonde, Diest, Dinant, Eupen, Genk, Herstal, Ring de Courtrai, La Louvière, Lommel, Schaerbeek, Tubize, Turnhout) de même qu’un licenciement massif allant bien au-delà des sites menacés. 2.500 emplois sont ainsi en danger, à moins que des indépendants ne désirent reprendre en franchise les sites destinés à être fermés. Mais le personnel engagé de cette manière le serait à de moins bonnes conditions de travail et de salaire.

    Delhaize veut parfaire l’attaque avec une offensive sur les salaires, sans jusqu’ici avoir avancé de chiffres concrets. Tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne : nous savons bien que de telles mesures s’accompagnent généralement de l’augmentation des primes des top-managers et des dividendes aux actionnaires. En 2013 les dividendes des actions de Delhaize avaient ainsi été accrus de 11 %. Nous connaissons déjà le gel salarial, nous avons déjà expérimenté diverses manières de réduire notre salaire réel, Delhaize veut maintenant directement sabrer dans le tas. Le serpent se mord la queue : réduire les salaires, cela va affecter le secteur de la distribution, y compris Delhaize. Mais aucune considération n’est accordée à ce point. L’entreprise a du reste encore de beaux jours devant elles : comme le dénonce le PTB Delhaize Belgique a engrangé 190 millions d’euros de bénéfices en 2013 tout en connaissant un taux d’imposition réel de… 0,15%. Belle illustration de l’absurdité totale du système capitaliste de concurrence et de course au profit. Enfin, la direction veut se débarrasser de deux pauses rémunérées par jour.

    Ce bain de sang social ne tombe pas du ciel, il a été planifié. L’ancien CEO, Pierre-Olivier Beckers, a quitté son poste (avec un parachute doré de… 7,6 millions d’euros !) pour faire place à un nouveau responsable qui, selon le journal De Tijd, n’est pas ‘‘aussi émotionnel’’ que son prédécesseur. D’autres cadres supérieurs ont également récemment cédé leur place à des partisans de la ligne dure. Il a été dit que la procédure de la loi-Renault – avec procédure d’information et de consultation – serait respectée. Mais le lancement de cette séance d’information a visiblement eu lieu avec la rédaction de De Tijd. Quant au personnel, c’est par les médias qu’il a appris que l’emploi était menacé…

    Le Conseil d’Administration de Delhaize s’en prend directement à ses 16.227 travailleurs en Belgique. Mais au-delà de ça, il s’agit d’une nouvelle étape dans la spirale générale à la baisse des conditions de travail et de salaire dans le secteur de la distribution. D’autres entreprises du secteur n’hésiteront pas à poursuivre sur la même voie au nom de leur position concurrentielle, et l’exemple servira aussi dans d’autres secteurs.

    Contre cette attaque sur l’emploi et les conditions de travail et de salaire du personnel, il faut résister, et unir l’ensemble du personnel de la distribution. Se battre magasin par magasin sera insuffisant : nous avons besoin d’un plan d’action audacieux pour stopper les provocations de la direction. Si cette attaque brutale n’a pas face à elle une réponse adéquate, les choses ne feront que continuer de s’aggraver, bien au-delà de Delhaize.

    • Bloquons les projets de la direction : pour le maintien de chaque emploi et des salaires !
    • Pour de meilleures conventions collectives de travail et l’implantation de délégations syndicales dans les magasins franchisés ! Harmonisation à la hausse des conditions de travail et de salaire !
    • Pour un plan d’action avec une manifestation nationale massive qui mobilise personnel et clients (via une campagne de pétition par exemple), en tant qu’étape vers une grève de 24 heures de la totalité du secteur de la distribution.
  • Les indemnités de départ bien généreuses des politiciens…

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    A chaque plan social faisant suite à l’annonce d’un licenciement collectif, on peut voir apparaitre une meute de loups néolibéraux montrant leurs crocs. Les prépensions ? Scandaleuses ! Les indemnités de départ ? Scandaleuses ! Pour eux, le marché de l’emploi s’est assoupli et doit persévérer dans cette voie. La «flexicurité» doit devenir le maître-mot, au détriment de la sécurité sociale.

    Rien ne doit selon eux résister à cette logique patronale carnassière. Mais force est de constater que certains lieux en sont protégés. Le Président de la Chambre André Flahaut a ainsi annoncé qu’une provision de 3,1 millions d’euros a été mise de côté afin de payer les indemnités de départ des députés qui ne seraient pas réélus. La somme peut sembler limitée, mais si son estimation est correcte et qu’un tiers des 150 députés quittent effectivement leurs fonctions, cela signifie concrètement que nous parlons d’une indemnité d’environ 62.000 euros par député.

    Ce système a déjà changé. Au lieu d’une prime de départ maximale de quatre ans de salaire, les députés reçoivent maintenant une indemnité maximale de deux ans de salaire. En comparaison, avec le tout récent statut unique venu remplacer les statuts ouvrier et employé, obtenir deux ans de salaire de prime de départ est quasiment impossible pour un travailleur. Selon ces nouvelles règles, après 30 ans d’ancienneté, il n’est possible que de recevoir une prime de un an et 4 mois de salaire.

    Pour de nombreux politiciens établis, le nouveau statut unique ne va toutefois pas encore assez loin. Hors de question cependant de voir une telle logique s’appliquer à eux-mêmes ! Et ce passage de quatre à deux ans pose déjà problème. Le Président de la Chambre André Flahaut a ainsi déclaré dans le quotidien flamand De Standaard: « Certains m’ont dit que si c’était comme ça, ils ne continueraient pas. Bien sûr, cela signifie une perte d’expérience pour le parlement. » Ils ne sont pas encore au bout de leurs peines ! Jusqu’au 30 juin 2014, les parlementaires peuvent partir en retraite à 55 ans pour peu qu’ils aient 20 années d’ancienneté parlementaire derrière eux. Les nouveaux élus devront se “contenter” d’une «retraite anticipée» à 55 ans, l’âge du départ en pension étant porté à 62 ans. Vous avez dit deux poids, deux mesures ?

    Dès lors qu’il s’agit de nos emplois et de notre protection sociale, toute une meute est prête  à réclamer plus de rigueur. Mais leurs privilèges à eux sont inattaquables. Cela ne fait qu’illustrer – une fois de plus – à quel point leur univers est déconnecté du nôtre. Leur monde, c’est celui des dirigeants d’entreprises aux salaires monumentaux et aux parachutes dorés, c’est celui des spéculateurs qui jouent au casino et font payer leurs pertes à la collectivité. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant qu’une fois leur carrière politique mise de côté tant d’ex-politiciens se retrouvent à siéger auprès de leurs amis capitalistes dans les conseils d’administration des grandes entreprises.

     

  • Nos salaires seraient trop élevés… … mais pour eux 290.000, c’est pas assez !

    La tentative de revoir à la baisse les salaires des dirigeants d’entreprises publiques a directement essuyé un tir de barrage. Luc Van Den Bossche (ancien parlementaire SP.a) a déclaré qu’il ne travaillerait pas pour un ‘‘salaire de missionnaire’’. Son collègue Jean-Luc Dehaene (parlementaire européen du CD&V) y a vu du ‘‘populisme’’ et a déclaré qu’il trouvait ‘‘ridicule’’ de limiter à 290.000 euros par an les salaires des patrons des entreprises publiques. Le nouveau patron de la SNCB Jo Cornu a déclaré que les managers se voient imposer ‘‘de plus en plus de restrictions’’ en ajoutant que de nombreux managers ne veulent pas faire ce genre de travail : ‘‘Le gouvernement les chasse à l’étranger’’.

    Par Geert Cool

    Quelle différence avec leur attitude concernant nos salaires ! À ce sujet, tous les politiciens établis et leurs collègues dans les conseils d’administration des grandes entreprises publiques et privées parlent tous d’une même voix : ils sont trop élevés. En réclamant un salaire normal, on pousserait les entreprises à aller à l’étranger, où les travailleurs coûtent moins chers. Les topmanagers refusent de travailler en Belgique à moins de percevoir des rémunérations extravagantes, mais c’est nous qui sommes qualifiés d’irresponsables en refusant d’accepter un gel des salaires !

    L’avidité de l’élite ne connaît aucune limite. Ce n’est pas un hasard si le fossé entre riches et pauvres est en augmentation, nous devons continuellement nous serrer la ceinture pour préserver leurs bonus et leurs parachutes dorés. Aux États-Unis, le 1% le plus riche de la population représentait l’an dernier 19% de tous les revenus du pays, le pourcentage le plus important depuis… 1928 ! Les 10% les plus riches possèdent ensemble 48,2% de tous les revenus. Il n’en va pas autrement chez nous, où les 20% de ménages les plus riches disposent de 61,2% des richesses tandis que les 20% les plus pauvres doivent se contenter de 0,2%. Mais cela pourrait être pire encore !

    En Allemagne, les 20% des ménages les plus riches possèdent 76,3% de toutes les richesses, ce avec quoi les 20% des ménages les plus riches en Belgique ne peuvent pas encore rivaliser. Alors que 2,7% des ménages belges ont un actif net négatif (avec plus de dettes que de possessions), ce taux atteint les 7,4% en Allemagne et les 11,7% aux Pays- Bas. Le nombre de travailleurs qui se retrouvent sous le seuil de pauvreté est en augmentation constante et rapide au pays du ‘‘modèle allemand’’. Pourquoi pensez-vous que les politiciens établis et les patrons rêvent de nous imposer ce modèle de bas salaires ? Après, on nous parlera peut-être du ‘‘modèle russe’’, car 35% des richesses du pays sont concentrées dans les mains de 110 personnes seulement. Leur logique de concurrence nous réduira à la mendicité.

    Seule l’infime élite au sommet de la société a son mot à dire aujourd’hui. Ils se gratifient les uns les autres de petits postes bien lucratifs, de compliments et de récompenses. Pourquoi le Prix Nobel de l’économie est-il accordé à d’illustres individus qui ont été incapables de voir venir la crise et pas, par exemple, à une mère célibataire qui doit disposer de trésors d’ingéniosité pour parvenir à joindre les deux bouts ? Cette élite capitaliste est à mille lieues de notre réalité. Le Premier ministre britannique David Cameron est tombé du ciel lorsqu’un journaliste lui a demandé combien coûtait une miche de pain. Ses collègues politiciens belges seraient-ils capables de répondre ? Ces gens-là vivent dans leur tour d’ivoire. Spéculateurs et grands patrons disposent d’une armée de politiciens et de partis à leur service, contrairement à la grande majorité des travailleurs et leurs familles. La régionale de la FGTB de Charleroi & Sud Hainaut a franchi une étape importante avec son appel et sa campagne consacrés à la nécessité de construire un prolongement politique pour les luttes des travailleurs. Dans la brochure réalisée à ce sujet et largement diffusée, la régionale explique : ‘‘Nous avons besoin d’une nouvelle stratégie politique car, sans relais politiques forts à gauche, nous sommes condamnés au recul en permanence. Au mieux, nous limitons les dégâts mais sur le long terme, c’est le pire qui détruit toutes nos conquêtes. Pour changer les rapports de force face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une nouvelle force politique à gauche digne de ce nom.’’

    Renforcer cet appel et la discussion sur le besoin urgent de disposer d’un relais politique est une tâche dans laquelle nous nous impliquons pleinement.

    Cette brochure est maintenant disponible en français et en néerlandais et peut donc servir de base de discussion pour des syndicalistes dans tout le pays. Le PSL a également appelé à la présentation de listes unitaires pour les élections de 2014, sous le nom de ‘‘PTB-Unité’’ par exemple. Jusqu’ici, cependant, le PSL a été gardé écarté de toute discussion sur l’ouverture des listes du PTB.

    Sans pouvoir faire entendre sa voix sur le terrain politique, le mouvement syndical ne pourra pas faire de pas en avant. Nous devons attentivement examiner la meilleure manière de combler ce manque en fonction de nos intérêts. Le PSL dispose d’une analyse et de propositions rigoureuses sur ce thème, avec ses modestes moyens et en tant que courant actif au sein du mouvement des travailleurs. Aidez-nous à faire mieux connaître nos positions, devenez par exemple un lecteur régulier de ce mensuel en prenant un abonnement ou prenez rendez- vous avec un de nos militants pour nous rejoindre !

  • Chômage et emplois précaires : Le gouvernement s’en prend aux victimes, pas aux responsables

    22,3% des jeunes en Belgique sans emploi

    Pour nombre de politiciens, les chômeurs sont des parasites qui restent dans leur hamac et refusent de travailler. C’est faux, mais cela permet de préparer le terrain pour une attaque d’envergure. Les chômeurs sont littéralement en état de siège. Le montant des allocations diminue et le nombre d’exclus des allocations est en augmentation. Faute de solution contre le chômage, les autorités s’en prennent aux chômeurs.

    Parmi les jeunes, la problématique du chômage est très préoccupante. Pas moins de 22,4% des jeunes belges de moins de 25 ans qui ne sont plus aux études sont sans emploi. En une année seulement, l’armée de jeunes chômeurs a augmenté de 11,5%. Il y a donc 61.000 jeunes en attente d’un emploi et d’un avenir… D’où provient cette hausse soudaine de la paresse parmi les jeunes ? A suivre la logique des partis traditionnels, ce serait la seule question à poser… Sortons de l’absurde et regardons la situation économique, les licenciements et l’austérité. On commence à y voir plus clair de cette façon.

    Il est ridicule de reprocher aux jeunes chômeurs de ne pas suffisamment chercher du travail, c’est ce qui ressort d’une enquête réalisée sur les jeunes chômeurs par l’entreprise Adecco. Cette société spécialisée dans l’intérim est dirigée par Patrick De Maeseneire, exilé fiscal en Suisse et militant de l’abolition de la prime de fin d’année et du double pécule de vacance. Ce n’est vraiment pas le type de personnage que Charles Michel décrirait comme étant un bolchévique.

    Cette étude réalisée à partir de 1.116 jeunes chômeurs a révélé qu’ils ont passé en moyenne 8,6 mois à rechercher un emploi avant d’en trouvé un et que ceux qui recherchent très activement un emploi envoient en moyenne 12 demandes d’emploi mensuellement. 93% d’entre eux affirment qu’ils sont motivés pour solliciter , mais que cette diminution diminue au fil du temps. C’est loin d’être surprenant au vu du fait qu’il y a entre 22 à 40 candidats pour chaque emploi. Une étude danoise a montré que ceux qui ne trouvent pas un emploi directement après leurs études sont deux fois plus susceptibles d’être toujours au chômage 15 ans plus tard.

    Avec une situation pareille, quand un jeune trouve un emploi après une recherche intensive, c’est généralement dans des conditions exécrables et pour un salaire limité. Entre 1999 et 2009, les salaires ont augmenté en moyenne de 3,1% en Belgique, mais cette moyenne n’atteint que 1,8% pour les jeunes. Le ‘‘Modèle allemand’’ de bas salaires n’est pas qu’un thème de discussion, des mesures très concrètes ont déjà commencé à tracer la voie dans cette direction.

    Dans l’avenir immédiat, plus de 150.000 chômeurs recevront une allocation inférieure au seuil de pauvreté. D’autre part, à partir du 1er janvier 2015, environ 30.000 sans-emplois bénéficiaires d’allocations d’insertion (qui ne disposent pas d’une année complète de travail à temps plein) seront exclus des allocations. De cette manière, c’est tout le marché de l’emploi qui sera mis sous pression au niveau des conditions de travail et de salaire. Travailleurs avec ou sans emploi : tous unis contre l’austérité !

  • Ce jeudi 26 septembre, à Bruxelles, on manifestait contre le gel des salaires

    Entre 100 et 200 militants étaient réunis jeudi dernier devant la Colonne du Congrès à Bruxelles pour manifester contre le gel des salaires. En effet, le gouvernement belge a décidé de bloquer les salaires pour la période 2013-2014 et même au-delà de 2014 en prévoyant de réviser la loi de 1996 sur la compétitivité des entreprises. Pour s’opposer à cette décision politique, la CNE, la régionale bruxelloise de la CGSP-ALR (Administrations Locales et Régionales) et les Comités Action Europe étaient à l’initiative de cette action intitulée “Gelons les profits, pas les salaires ! Contre le gel des salaires, encerclons le Parlement !” Les sections bruxelloises d’EGA et du PSL étaient bien présentes et motivées. Malgré le petit nombre de manifestants, un enthousiasme pour agir concrètement et renverser la vapeur était bien présent.

    Par Maxime (Bruxelles)

    Aujourd’hui, il est important de comprendre l’enjeu que représente cette modification de la loi de 96. Derrière le blocage des salaires, c’est une logique idéologique qui s’inscrit dans les nouvelles politiques néolibérales de “réformes structurelles” et “d’austérité”. Les divers gouvernements belges se sont déjà attaqués aux chômeurs, aux usagers et aux travailleurs des transports en commun, à la culture, aux cheminots, à l’enseignement, à la santé,… Tout ça pour faire des sacrifices “nécessaires” et répondre à des impératifs de ‘‘rigueur’’ budgétaire.

    Pour tous les gouvernements (avec participation “socialiste”), les recettes de la droite et du patronat sont les pistes pour sortir de la crise de la dette, provoquée elle-même par la crise bancaire de 2008 et le sauvetage des banques qui a suivi. Bien sûr, cette idée de répondre à un problème en l’aggravant ne répond pas à l’idée de renouer avec la croissance créatrice d’emplois… Même si c’est ce que prétendent nos dirigeants.

    Non, ce qui se trame derrière cette logique d’austérité et “d’efforts raisonnables” (pour reprendre certains journalistes si “partiaux”) c’est surtout le maintien des profits des grands capitalistes. Le gouvernement prend des mesures qui vont miner les perspectives économiques en réduisant la consommation des ménages ? Ce n’est pas grave pour le patronat puisque ses profits perdus vont être rattrapés par le fait que toutes les conquêtes sociales du monde du travail vont être détruites! Au nom de la compétitivité évidemment! Le gel des salaires, ce n’est qu’un début… Les coupes budgétaires, les licenciements massifs, les privatisations et les libéralisations vont suivre… Et les travailleurs qui auront la chance de garder un emploi, seront obligés d’accepter un contrat beaucoup plus précaire et sans aucune protection collective.

    Cette logique peut être contrée. Il nous faut renouer avec un syndicalisme démocratique et de lutte. Il nous faut un plan d’action avec des grèves générales discutées et organisées à la base, pour contrer ce gouvernement.

    Voici ci-dessous des photos de la manifestation, prises par Solid Photos.

  • Ils bloquent nos salaires ? Bloquons leur politique !

    Le blocage des salaires imposé par le gouvernement Di Rupo pour les années 2013-2014 (et destiné à perdurer avec la révision de la loi de 1996 sur la formation des salaires) a fait grincer bien des dents, et il y a de quoi. Nos factures, elles, poursuivent leur courbe ascendante, et avec les diverses manipulations du calcul de l’indexation automatique des salaires, celle-ci ne correspond pas à l’augmentation réelle du coût de la vie quotidienne.

    Vous devenez rouges de colère en tenant en main votre facture d’électricité? Soyez certain que cet argent est bien géré : Elia (gestionnaire du transport d’électricité en Belgique) l’a notamment utilisé pour engager son ancien patron, Daniel Dobbeni, comme consultant. Salaire : 400.000 euros pour 170 jours… soit 2.400 euros par jour ! Les syndicats s’opposent bien entendu à ce gel des salaires révoltant, certainement au regard des salaires scandaleux des patrons des entreprises publiques et privées. La presse en a largement fait écho.

    C’est d’abord la centrale des métallos wallons et bruxellois de la FGTB (MWB) qui a déposé une requête auprès du Conseil d’Etat, rejointe ensuite par la centrale des employés de la CSC (la CNE). Ensuite, la FGTB, la CSC et la CGSLB ont ensemble déposé une plainte auprès de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), toujours contre le gel des salaires. Dans ces deux cas, l’argumentation est la même : l’arrêté royal ne respecte pas la liberté de négociation.

    ‘‘Ce gel nous empêche de négocier une hausse des salaires, ce qui est pourtant l’un des droits de base du travailleur. C’est une violation des conventions de l’OIT en matière de liberté de négociation’’, a défendu le président de la CSC Marc Leemans. C’est très correct. Mais, dans le cas de l’OIT, la Belgique peut être condamnée… à rien du tout. Ce ne serait qu’une condamnation morale qui serait ‘‘tout de même un camouflet pour notre pays’’, poursuit Leemans, ‘‘La Belgique se retrouverait alors en compagnie de pays comme la Colombie ou le Guatemala, souvent pointés du doigt par l’OIT.’’ Patronat et gouvernement n’ont qu’à bien se tenir…

    Nous n’avons aucun problème à utiliser tous les moyens qui sont à notre disposition pour défendre les travailleurs, leurs acquis sociaux et leurs droits, y compris la justice belge et l’OIT. Mais soyons clairs : sans le poids de la lutte active du mouvement organisé des travailleurs, jamais nous n’aurions eu la journée des 8 heures, ni même le droit de simplement faire grève !

    Sans construction d’un rapport de force, dans la rue et dans les entreprises, impossible de faire face au tsunami antisocial que nous réservent le patronat et ses marionnettes politiques. Les petits outils juridiques et autres ne doivent servir qu’à renforcer la lutte effective, pas de prétexte pour éviter de mener le combat sur le terrain. Les syndicats avertissent que le système de concertation sociale belge est sans cesse rompu par le patronat et son avidité. Il serait grand temps d’en prendre acte, d’en tirer les conclusions pratiques et d’en revenir au syndicalisme de combat et de lutte qui n’aurait jamais dû être délaissé.

    Avant l’été, tous les appels à l’action avaient pu compter sur une réponse enthousiaste et massive, mais nous en sommes restés à attendre le prochain pas à poser, sans perspectives de plan d’action clair et constructif. Nous avons perdu un temps précieux, mais il n’est pas trop tard pour organiser notre combat.

    Le 26 septembre dernier, une petite manifestation a eu lieu à Bruxelles contre le gel des salaires à l’initiative de la CNE, de la régionale bruxelloise de la CGSP-ALR (Administrations Locales et Régionales) et des Comités Action contre l’austérité en Europe. Ce fut une action limitée mais qui, incontestablement, s’est située dans la voie à suivre pour obtenir un réel résultat : celle de la résistance active.

  • Grande Bretagne : Scandale des contrats ‘‘zéro-heure’’

    Jusqu’à un million de Britanniques travaillent avec des contrats ‘‘zéro-heure’’. Ce sont des contrats où un patron peut très bien laisser un travailleur assis chez lui sans le payer, mais où ce dernier doit rappliquer dare-dare au moindre coup de fil. Ce coup de fil peut intervenir une heure seulement avant le début de ‘‘l’horaire’’, le travailleur doit rester disponible. Il n’existe aucune garantie de travail, encore moins de revenu. Cette flexibilité poussée à l’extrême s’apparente à du servage.

    Dans les magasins de vêtements Sports Direct, 20.000 des 23.000 employés travaillent avec un contrat ‘‘zéro-heure’’. La chaîne n’est pas la seule, même le Palais Royal a 350 employés temporaires sous un tel contrat ! Mc Donalds possède le plus grand nombre de travailleurs à zéro-heure : 82.800 ! Chez Burger King et Domino’s Pizza, il s’agit à chaque fois de 20.000 travailleurs. Dans presque la moitié des cas, ces travailleurs ont un âge compris entre 16 et 24 ans.

    Ces travailleurs n’ont aucun garantie de travail et de revenu, pas de congés payés, pas d’allocation en cas de maladie et ils doivent recevoir la permission de leur patron avant de travailler ailleurs ! Pour les patrons, ce système est très intéressant : toutes les heures ‘mortes’ sont supprimées et le personnel ne vient qu’aux moments qu’il y a beaucoup de boulot. Le principe du ‘just in time’ est donc maintenant utilisé pour le travail humain également. Les politiciens affirment pour leur part que ce système permet aux travailleurs de planifier leur vie avec plus de temps pour la famille ou la vie sociale… La réalité est totalement différente, cette insécurité totale détruit la vie sociale. C’est aussi une excellente arme pour créer une atmosphère de terreur au boulot. Ceux qui ne sont pas assez dociles sont immédiatement punis et obtiennent moins ou même pas d’heures de travail.

    Le mécontentement à l’égard de cette pratique est grand et entraîne une résistance. La campagne Youth Fight For Jobs a mené diverses actions devant différents magasins de Sports Direct. Le porte-parole de la campagne, Ian Pattison, a notamment déclaré: ‘‘Nous n’obtiendrons pas de bons contrats en le demandant gentiment. Nous menons campagne devant les magasins de Sports Direct et discutons avec le personnel sur la façon de lutter pour une meilleure protection et de meilleurs contrats.’’

    Sports Direct en Belgique. ‘‘Un contrat à mi-temps, une disponibilité à temps plein’’

    Sports Direct est aussi présent en Belgique. L’entreprise compte 45 magasins dans toutes les grandes villes sous les noms Sports Direct, Disport ou Sports World. Légalement, des contrats zéro-heure ne sont pas possible, mais Sports Direct fait tout pour obtenir un personnel flexible et bon marché. L’entreprise demande dans ces offres d’emploi d’être ‘‘très flexible’’ et ‘‘aussi disponibles les weekends.’’ Ils ajoutent : ‘‘Nous offrons à nos employés un contrat de base à mi-temps. Vous êtres très flexible et vous voulez bien travailler plus d’heures sur base régulière. Vous êtes disponibles à plein temps.’’ En bref, il faut travailler avec un contrat à mi-temps sans avoir la possibilité d’avoir un autre mi-temps !

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