Your cart is currently empty!
Tag: Salaires
-
Manifestation du 24/09. Renforcer le syndicalisme de combat pour arracher de meilleurs salaires et allocations

Tout augmente, sauf nos salaires!
Les prix de l’énergie flambent. Le gaz naturel coûte presque 50% de plus qu’il y a un an : plus de 130 euros supplémentaires sur la facture annuelle. L’électricité coûte 17% de plus qu’il y a un an et dépasse son record historique. Le carburant a augmenté de 15% en un an. Pain, céréales, logement,… à l’exception d’un pic en 2017, le coût de la vie n’avait pas augmenté ainsi depuis 10 ans. En août, l’inflation était de 2,73% en Belgique par rapport au mois d’août précédent.
Tract du PSL/LSP // Tract en version PDF
Et nos salaires ? Ils ne suivent pas ! Les salaires pour un premier emploi sont même 2,4% plus bas qu’en 2019, avant la crise COVID ! Dans le secteur bancaire, on commence même avec 3,7 % de moins qu’avant.
Au printemps, nous sommes entrés en action et partis en grève contre la norme salariale scandaleuse de 0,4% d’augmentation au-delà de l’indexation pour cette année et la suivante, un diktat patronal imposé par leurs serviteurs au gouvernement. Mais l’indexation des salaires ne suit pas l’augmentation réelle du coût de la vie. Ainsi, l’augmentation prévue par « l’indice santé lissé » n’est que de 2,3% pour une inflation de 2,73% et même de 2,88% pour le quart des familles les plus pauvres (l’énergie et le loyer pèsent beaucoup plus lourd dans leur budget).
Ce sont les gouvernements Dehaene I et II (chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates) qui ont introduit l’indice santé (1994) qui a retiré le tabac, l’alcool et les carburants du panier de produits de référence afin d’en amoindrir l’effet ainsi que la loi sur la norme salariale (1996). L’indice a encore été affaibli par la suite avec l’introduction de « l’indice santé lissé » et diverses manipulations du panier de référence. Le prix de l’électricité n’intervient que pour environ 3% dans cet indice des prix et le logement de 17% ! Quant à la loi sur les salaires, la conclusion honteuse du dernier Accord interprofessionnel a encore illustré à quel point il s’agit d’une camisole de force à l’avantage exclusif des patrons.
Pour un syndicalisme de combat !
La FGTB demande une « révision en profondeur de la loi ». Le projet de loi défendu par le PTB et Marc Gobelet juste avant son décès propose une norme salariale indicative plutôt que contraignante. Mais même cela, alors que c’est largement insuffisant, exigera une bataille de grande envergure.
Mais si on se bat, on peut gagner. Les soins de santé ont récemment reçu plus de moyens. C’est encore bien trop peu au regard des défis à relever après des décennies de sous-financement, mais ce pas en avant a été obtenu par une lutte dans laquelle le réseau d’action militant La Santé en Lutte a joué un rôle crucial. En 2018, le projet de pensions à points du gouvernement Michel a été coulé par une manifestation de masse – 80.000 personnes – préparée par la diffusion du « Journal des pensions ». Plus récemment, à Gand, le salaire minimum de 14 euros de l’heure a été arraché, y compris pour le personnel des sous-traitants, grâce au travail de la délégation CGSP qui a utilisé la pétition nationale de la FGTB pour populariser la revendication, consolider et élargir le noyau militant, chercher des alliés et préparer diverses actions jusqu’à une grève réussie le 9 mars 2020.
Il nous faut un plan d’action qui repose sur une dynamique similaire : qui cherche à construire progressivement un rapport de force et non à relâcher la pression de la base. Des assemblées générales ouvertes dans chaque région pourraient servir à élaborer des revendications partant de ce dont nous avons besoin et à définir un plan d’action. Il faudra d’autres manifestations nationales et des journées de grèves régionales et nationales, mais nous ne devons certainement pas négliger l’impact sur les collègues moins engagés d’actions locales devant des entreprises, dans des zonings industriels, sur des places publiques,… Les militants FGTB seront peut-être seuls au début, mais s’ils démontrent à quel point ils sont sérieux et déterminés dans des actes qui ont une perspective, les autres vont devoir suivre.
Avec l’organisation d’une pareille lutte allant crescendo, il sera possible de balancer la loi de 1996 à sa place : à la poubelle ! Nous pourrons même aller beaucoup plus loin : il faut en finir avec le statut de cohabitant et assurer l’individualisation de toutes les allocations sociales, au-delà du seuil de pauvreté ; imposer un salaire minimum à 14€ de l’heure ; restaurer complètement le mécanisme d’indexation et assurer qu’il représente réellement le coût de la vie ; nationaliser le secteur de l’énergie sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et des usagers ; etc.
Faute de s’engager sérieusement dans la lutte par excès de prudence ou manque de confiance, le mouvement ouvrier risquerait de perdre encore plus. La condamnation récente des 17 syndicalistes FGTB à Liège est à ce titre un dangereux avertissement. Le capitalisme est aujourd’hui en crise dans tous les domaines, nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre pour les intérêts de celles et ceux qui font tout tourner : les travailleurs. Il est grand temps qu’ils prennent le monde en main et assurent que l’économie ne fonctionne plus sous la dictature du marché, mais dans le cadre d’une économie socialiste démocratiquement planifiée.
-
Manifestation du 24 septembre : Écrasons la norme salariale !

Au printemps, nous sommes entrés en action et partis en grève contre cette norme salariale scandaleuse. Nos salaires ne pourront augmenter que de 0,4 % cette année et la suivante, un diktat patronal imposé par le gouvernement. Pendant ce temps, nos logements nous reviennent plus cher, les prix de l’énergie montent en flèche et tout devient plus cher. Et nos salaires ? Ils ne suivent pas ! Au contraire, les salaires pour un premier emploi sont même 2,4% plus bas qu’en 2019 !
Par Julien (Bruxelles), article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste
Dans ce contexte de crise capitaliste, les patrons et leurs politiciens n’ont aucune leçon à nous donner. C’est leur soif de profits qui a rendu nos soins de santé exsangues à la veille de la pandémie. C’est elle aussi qui nous a conduits droit dans la crise climatique. Elle encore qui a porté les inégalités à des niveaux historiques. Nos revendications salariales ne sont pas irresponsables, c’est leur système qui l’est ! Le capitalisme n’a que la crise à nous offrir.
La FGTB a pris l’initiative d’organiser une manifestation à Bruxelles le 24 septembre prochain contre la norme salariale : « La loi sur la marge salariale écrase nos salaires ». Cette loi bloque à peu de chose près toute avancée pour les travailleurs et rend les négociations caduques. La détermination pour en finir avec cette loi ne fait que grandir. Ceci étant dit, abolir cette loi exigera plus qu’une manifestation à Bruxelles. Il nous faudra un véritable plan d’action basé sur l’enthousiasme à la base et qui cherche à construire un rapport de force en allant chercher la solidarité dans toute la société.
Au premier semestre 2021, de nombreux travailleurs se sont mobilisés contre l’AIP à 0,4 %. La journée de grève du 29 mars, bien que largement suivie, n’était hélas pas inscrite dans un plan plus large et son impact fut dès lors limité. Cela peut malheureusement générer un certain cynisme : à quoi bon manifester si c’est déjà perdu d’avance ? Soyons clairs : le combat n’est jamais perdu d’avance. La Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) en est consciente et continue la bataille idéologique. Pieter Timmermans, son administrateur délégué, nous rappelait en juillet dernier que « Cette norme préserve la compétitivité des entreprises et offre une plus grande marge de manœuvre pour un rattrapage bien nécessaire après une année de stagnation et de déclin. » Il continue ainsi : « Il faudra travailler dur pour parvenir à un budget équilibré. » Dans leur Focus Conjoncture, toujours de juillet dernier, la FEB conclut : « Une condition essentielle [pour relancer l’économie] est que la paix sociale […] soit effectivement réalisée dans les prochains mois. » Les patrons sont bien conscients de l’ampleur de la colère à la base et craignent notre réaction.
Lutter pour tous les salaires
La FGTB demande une « révision en profondeur de la loi ». Le projet de loi défendu par le PTB et Marc Gobelet juste avant son décès, de son côté, propose une norme salariale indicative plutôt que contraignante. Ces propositions constitueraient certes une grande avancée pour les travailleurs. À tel point qu’elles nécessiteraient une bataille de grande ampleur pour y aboutir. Ce que nous avons connu à l’hiver 2014 – avec un rassemblement militant préparant un plan d’action crescendo avec une manifestation nationale, des grèves provinciales et une grève générale nationale – constituerait une bonne base.
Quitte à dépenser autant d’énergie, ne nous arrêtons d’ailleurs pas là. Jetons définitivement la loi de ‘96 à la poubelle ! Imposons le salaire minimum à 14€ de l’heure ! Définissons une nouvelle norme qui oblige le patronat à payer une augmentation minimum de tous nos salaires ! L’augmentation du coût de la vie met à l’ordre du jour la revendication de la restauration de l’index. Enfin, pourquoi ne pas leur faire goutter ce qu’ils exigent de nous depuis des années en imposant un maximum aux dividendes et salaires des managers ?
Les patrons et le gouvernent feront tout pour maintenir ces débats dans le groupe des 10 et au parlement. Raoul Hedebouw et la FGTB doivent aller chercher le soutien dont ils ont besoin ailleurs, à commencer par le cœur des entreprises : leurs travailleuses et travailleurs. Une vaste campagne d’information pourrait servir à relancer l’enthousiasme et, surtout, à montrer combien nous sommes à vouloir nous mobiliser.
Des assemblées générales ouvertes dans chaque région pourraient servir à élaborer des revendications partant de ce dont nous avons besoin et à définir un plan d’action. Des actions nationales seront nécessaires, mais ne négligeons pas l’impact d’actions locales devant des entreprises, dans des zonings industriels, sur des places publiques,… Nous devons inciter les travailleuses et travailleurs à prendre la campagne en main : écrire un petit tract ou utiliser le tract national, aller discuter avec les collègues non syndiqués ou non affiliés à la FGTB,… Des erreurs seront certainement faites, ce n’est pas grave. Nous apprendrons et le rapport de force ne pourra que grandir. Rappelons-nous que si nous ne faisons rien, la norme salariale continuera de plomber nos salaires et ceux des futures générations.
La rentrée promet d’être chargée. Entre le rapport du GIEC, les inondations,… la colère a de multiples facettes, mais un seul ennemi : le capitalisme. Utilisons les mobilisations et les grèves locales à venir pour aller construire un solide rapport de force sur le long terme. La lutte pour de meilleurs salaires concerne tout le monde.Défendons chaque emploi
En réaction à la grève du 29 mars dernier contre l’AIP, la FEB avait proclamé qu’il était dommage que « que les syndicats aient décidé d’entraver la difficile relance économique, de compromettre la compétitivité de notre économie et par conséquent de mettre à mal l’emploi ». À les écouter, les grands patrons n’auraient d’autre choix que de limiter les salaires. Il n’y aurait pas assez de moyens à la fois pour maintenir l’emploi et pour augmenter les salaires. En Belgique, les 10 % les plus riches concentrent 42 % du patrimoine. Malgré la crise, le patrimoine des millionnaires a augmenté de 2,4 % en 2020. Au deuxième trimestre, le bénéfice net des sociétés du Bel20 a augmenté de 87% et celui de toutes les sociétés belges cotées en Bourse de 160% en moyenne. Cette forte augmentation est attribuée non seulement à la reprise post-corona, mais aussi à la hausse des prix et à une réduction des coûts pour les entreprises : entre autres, par le biais du travail à domicile et des salaires de départ en moyenne 2,4 % plus bas qu’en 2019.
Si des entreprises se disent incapables de supporter les augmentations, qu’elles ouvrent d’abord leurs livres de comptes que cela puisse être vérifié. Face à la menace d’une avalanche de licenciements, ripostons par la nationalisation sous contrôle des travailleuses et des travailleurs des entreprises qui ferment ou procèdent à des licenciements collectifs. S’il n’y a pas assez de travail pour tout le monde, répartissons-le par la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.
-
Tous en lutte pour plus de pouvoir d’achat !
- Salaire minimum de 14 euros de l’heure
- De sérieuses augmentations de salaire
- Une pension minimale de 1.500 euros
Le 4 février, la FGTB organise une manifestation pour notre pouvoir d’achat : pour un salaire horaire minimum de 14 euros brut, 1.500 euros de pension minimum, à travail égal salaire égal, etc. En outre, la FGTB préconise à juste titre des salaires plus élevés pour les jeunes. Les nouveaux emplois créés depuis la crise de 2008 étaient souvent à temps partiel, flexibles ou faiblement rémunérés.Par Peter, délégué syndical. Cet article est issu de l’édition de février de Lutte Socialiste, la grève générale nationale appelée par la FGTB, la CSC et la CGSLB pour le 13 février n’était pas encore connue
Comme l’indique un article paru dans De Standaard (15/12/18), cela a eu un profond effet sur la vie des jeunes : ‘‘Au début de ce siècle, près de la moitié des jeunes de 20 à 25 ans pouvaient encore payer leurs factures sans aide parentale. En 2016, ce n’était qu’un quart. Plus d’un tiers des 25-30 ans ont encore besoin de l’aide de leurs parents en 2014.’’ Selon Eurostat, le nombre de femmes et d’hommes âgés de 25 à 29 ans vivant au domicile de leurs parents est passé de 20% à 30% en Belgique entre 2008 – année de la crise – et 2017.
Les patrons se plaignent des ‘‘salaires excessifs’’ des travailleurs âgés de plus de 50 ans et veulent s’en prendre aux systèmes d’augmentations de salaire basés sur l’ancienneté. Mais les salaires des plus de 50 ans ne sont pas ‘‘trop élevés’’ ! La crise et les maigres perspectives économiques ont décimé la vie des jeunes. La stratégie à peine offensive et certainement pas anticapitaliste des dirigeants syndicaux signifie régulièrement que nous faisons deux pas en arrière pour chaque pas en avant.
L’une des principales raisons du terrible licenciement collectif de 1900 employés de Proximus est que la direction entend se débarrasser des travailleurs plus âgés, ‘‘plus chers’’, pour les remplacer en partie par des jeunes moins bien payés et aux contrats précaires. Le capitalisme, c’est la destruction des conditions de travail pour augmenter les profits des actionnaires !
AIP et norme salariale : la modération salariale depuis les années 1980 ne fonctionne pas
Depuis le début des années ‘80, la part des salaires dans la richesse totale a diminué. La part des profits du capital a, elle, augmenté. C’était là l’objectif central de la redistribution néolibérale vers le capital et le 1% le plus riche. Après 2008, la répartition des fruits de la croissance économique – généralement faible – est devenue encore plus asymétrique.
Les patrons et les gouvernements néo-libéraux gèlent la norme salariale. En conséquence, les salaires belges ne peuvent pas augmenter plus vite que la moyenne des pays voisins. Pour l’AIP 2017-2018, les salaires ont été autorisés à augmenter ‘‘au maximum’’ de 1,1 %, alors qu’auparavant il s’agissait d’une norme indicative. Entre 2010 et 2016, nos salaires ont progressé extrêmement lentement, voire ont tout simplement été bloqués.
Le Conseil central de l’économie a fixé la norme salariale à 0,8% pour la période 2019-2020. Le patronat nous offre des miettes alors que leurs salaires et leurs fortunes explosent ! Il en résulte une stagnation économique et un faible niveau d’investissement.
Gilets jaunes et stratégie syndicale
Une manifestation pour mobiliser et accroître la sensibilisation est une chose positive. Mais les Gilets jaunes en France démontrent qu’une approche plus offensive peut pousser un gouvernement de casse sociale dans la défensive. Il ne s’agit pas tant des confrontations provoquées par la police française et sa violence brutale. Le pouvoir potentiel de notre classe réside dans notre nombre et notre capacité à mettre à l’arrêt la société, en particulier grâce à l’arme de la grève.
Nous devons aborder cette question de manière sérieuse. En 2014, la formule d’un plan d’action allant crescendo avec des concentrations militantes, une manifestation nationale, des grèves régionales et enfin une grève générale nationale s’est révélée très efficace. C’est le seul moment où le gouvernement s’est retrouvé à vaciller sous la force des syndicats. Pour faire pression dans ce sens, nous devrons organiser la gauche, s’assurer des discussions à la base et soumettre les décisions au vote démocratique à chaque étape.
Une partie de cette discussion porte sur les revendications concrètes du mouvement comme les 14 euros de l’heure et la pension minimum de 1.500 euros, la réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire, … Mais, étant donné la profondeur de la crise capitaliste, les nécessités d’un gouvernement pour et par les travailleurs et de la planification économique et démocratique des immenses ressources de la société dans le respect de l’homme et de l’environnement s’imposent également.
-
0,8%, c’est une insulte! Grève pour une réelle augmentation salariale le 13 février!
Même les familles à deux revenus ont parfois des difficultés à joindre les deux bouts. Ces dernières années, les salaires n’ont pas suivi le coût de la vie, malgré l’indexation. Cela est dû en partie au saut d’index, mais aussi au fait que le mécanisme d’indexation s’érode de plus en plus. Les deux précédents accords interprofessionnels (AIP) ont été conclus dans une situation où les patrons étaient confortablement assis dans leur siège avec le soutien du gouvernement Michel I. Cette fois-ci, ils n’ont pas cet avantage.Par Thomas, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste (ce journal sera disponible ce vendredi, mais a été envoyé à l’imprimeur juste avant l’annonce de la journée de grève, dans cette version en ligne de l’article nous avons ajouté l’appel à la grève)
Sous le capitalisme, la bataille est perpétuelle pour savoir qui obtient quelle partie de la valeur ajoutée : les travailleurs qui produisent la valeur ajoutée ou les capitalistes dont la seule contribution est son investissement ? Cela seul permet au capitaliste de gérer l’entreprise, alors que les travailleurs pourraient eux-mêmes s’en charger, plus efficacement qui plus est.
Après la Seconde Guerre mondiale, le monde du travail a connu de fortes augmentations salariales. Mais chaque conquête est mise à rude épreuve sous ce système capitaliste. Chaque crise est une opportunité à saisir pour les capitalistes, celle de 2007-08 devenant le prétexte d’une nouvelle offensive contre nos salaires et nos conditions de travail.
Avant la crise, le milliardaire Warren Buffet résumait ainsi les choses : ‘‘Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner.’’ Qu’est-ce que cela signifie en pratique ? En 2009, le pourcent le plus riche au monde représentait 44,9% des fortunes totales. Moins de dix ans plus tard, 82 % des richesses créées en 2017 sont allées dans les poches de ce pourcent d’ultra- riches. Bref, l’écart entre riches et pauvres se creuse davantage.
C’est un phénomène mondial que l’on peut également ressentir chez nous. En moyenne, les PDG des sociétés du Bel20 gagnent en moins de six jours autant que le salaire annuel de leurs employés ! Les milliards ne manquent pas pour les actionnaires, mais les augmentations de salaire pour les travailleurs sont toujours impayables. Selon le Conseil Central de l’Economie (CCE), seule une miette de 0,8% d’augmentation est autorisée pour l’AIP.
Les travailleurs et leurs organisations ne devraient pas se contenter de querelles à la marge. Des augmentations salariales réelles sont nécessaires pour tous les travailleurs. En outre, les salaires les plus bas doivent être portés à au moins 14 euros par heure (2.300 euros brut par mois). Maintenant que le gouvernement Michel est tombé, les patrons sont moins à leur aise à la table de négociation. Les syndicats doivent veiller à ce que la pression reste forte, y compris pendant les négociations.
La marche de la FGTB pour le pouvoir d’achat du 4 février était une excellente initiative. Même si elle intervient tardivement dans les négociations de l’AIP, qui devraient se clôturer le 23 janvier. Entre-temps, cette manifestation a été annulée pour faire place à une grève générale le 13 février, soutenue par tous les syndicats. Les patrons réagissent comme prévu : ils se cachent derrière la loi sur les salaires. Une approche offensive est nécessaire pour obtenir de sérieuses augmentations salariales et se débarrasser de la loi salariale antisociale qui menace notre pouvoir d’achat.
La clé du succès, ce sont des actions bien préparées
Depuis 2014, la protestation sociale contre ce gouvernement et ses mesures antisociales n’a jamais cessé. Trop souvent, cependant, la mobilisation syndicale visait essentiellement à relâcher la pression d’en bas ou à renforcer la position de négociation du sommet syndical. Elle n’a jamais servi à faire la relation de force à l’avantage des travailleurs en faisant valser le gouvernement par la fenêtre. Toutefois, la volonté de participer aux actions était généralement plus forte qu’attendu, en dépit du manque de temps et d’organisation.
Tirons-en les leçons et organisons sérieusement le mouvement pour plus de pouvoir d’achat, avec des revendications claires telles que les 14 euros de l’heure ou les 2.300 euros par mois, les 1.500 euros nets ou 75 % du dernier salaire comme pension minimum. Ces exigences ne sont pas à considérer comme des rêves pour un avenir lointain. C’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui pour vivre dignement. Il nous faut un programme d’action précis qui ne nous fasse pas attendre des mois entre chaque date, mais contient au contraire un calendrier d’action qui nous aide à convaincre nos collègues que, cette fois, c’est du sérieux.
Si les syndicats n’organisent pas la résistance, elle trouvera d’autres moyens de s’exprimer. En France, les Gilets jaunes ont fait un thème central du pouvoir d’achat et ont réussi à obtenir des concessions, même si elles restent très limitées. Imaginez ce que les syndicats pourraient accomplir avec une telle détermination !
L’extrême droite tente de répondre au mécontentement sur le pouvoir d’achat. Le Vlaams Belang se prétend partisan d’une augmentation du pouvoir d’achat et d’une pension minimale de 1.500 euros. Avec une tête de liste comme le gosse de riche Driss Van Langenhove (de Schild & Vrienden), ce n’est pas crédible. Mais nous ne pouvons pas laisser le champ libre à l’extrême droite.
Un programme socialiste combatif est nécessaire pour assurer un véritable changement. Les patrons et les gouvernements présenteront toute augmentation du salaire (minimum) comme la recette assurée d’un désert social. C’est ce qu’ils disaient jadis de l’abolition du travail des enfants ou de la réduction du temps de travail à 8 heures par jour ! S’ils menacent de prendre des mesures économiques telles que des fermetures ou des délocalisations, nous devons recourir à l’arme de la nationalisation. Si nous voulons décider démocratiquement des ressources disponibles, la collectivité doit les posséder. Cela fait partie de notre lutte pour une société socialiste.
-
Bruxelles. Grève et manifestation du personnel des administrations locales et régionales

Hier, une manifestation combative du personnel des communes, des CPAS et des hôpitaux publics de Bruxelles a eu lieu dans la capitale. Leur grève portait sur des revendications offensives : l’augmentation de tous les barèmes de 10%, la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, le rétablissement de la prime de fin d’année dans toute la fonction publique d’un montant équivalent à un 13e mois et enfin l’amélioration des conditions de travail (engagements de personnel supplémentaire et nomination) pour un service public de qualité.
Ces revendications font l’objet d’actions depuis un certain temps (voir notre article à ce sujet) : il y a d’abord eu une pétition, dont les premières signatures ont été remises lors d’une petite action, puis des arrêts de travail juste avant les élections et maintenant cette grève avec manifestation. “Tout augmente, sauf nos salaires”, tel est le slogan central de ce mouvement qui s’est construit au cours de ces derniers mois.
Les manifestants se sont notamment rendus dans les bureaux du PS, où Laurette Onkelinckx, la responsable bruxelloise, est brièvement sortie pour dire qu’elle soutient les revendications des manifestants. Il n’en a toutefois pas été question lors des négociations pour les coalitions communales… Des revendications telles que la semaine des 30 heures ou le salaire minimum de 14 euros de l’heure sont soutenues par le PS dans ses textes de Congrès, mais pas dans les accords de majorité. Les revendications syndicales devraient pourtant être la pierre angulaire de toute négociation pour un conseil communal progressiste.
La manifestation s’est poursuivie à proximité des bureaux de la fédération patronale FEB. La manifestation s’est terminée devant les locaux de la CGSP ALR (Administrations locales et régionales) où les prochaines étapes de la lutte ont été discutées.
Avec ce mouvement, le personnel des administrations locales et régionales de Bruxelles démontre l’importance d’un plan d’action allant crescendo. L’utilité des exigences offensives est également démontrée. Ce mouvement ne se contente pas de dénoncer les manques, il pose des revendications qui délivrent une solution. Après cette grève et cette manifestation, la lutte doit se poursuivre avec des actions et une nouvelle extension de l’implication de la base.
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/BvbetahAmdyqc34t9]
-
Tout augmente sauf nos salaires !
Ce jeudi 8 novembre : Grève et manifestation du personnel des administrations locales et régionales à Bruxelles. RDV 10h Place Sainte Catherine.
En Belgique, près de la moitié des travailleurs sont en situation précaire ou ont du mal à s’en sortir. Selon l’enquête Thermomètre Solidaris, en 2016, 4 travailleurs sur 10 avaient du mal à s’en sortir ou à joindre les deux bouts. Une réalité par ailleurs étayée par les chiffres du surendettement ou de la précarité énergétique. Au 1er juillet 2017, le salaire minimum interprofessionnel était de 1.562,59 € brut, soit environ 9,5 € de l’heure. Même à temps plein, ce niveau de salaire n’est pas suffisant pour mener une vie digne. Ce constat était déjà à la base de la campagne de sensibilisation ‘‘minimum 14 euros’’ lancée fin 2017 par la FGTB Liège-Huy-Waremme en faveur d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure.
Par Nicolas Croes
A Bruxelles, le front commun syndical a voulu riposter face à la situation similaire qui sévit dans les services publics, mais en allant un pas plus loin grâce à un plan d’action avec les revendications suivantes : l’augmentation de tous les barèmes de 10%, la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, le rétablissement de la prime de fin d’année dans toute la fonction publique d’un montant équivalent à un 13e mois et enfin l’amélioration des conditions de travail (engagements de personnel supplémentaire et nomination) pour un service public de qualité.
Une pétition a été lancée autour de ces revendications, afin de les populariser au sein du personnel et de construire un élan vers un plan d’action qui a été discuté dans une grande assemblée générale le 11 septembre à la CGSP-ALR (Administrations Locales et Régionales). Le 20 du même mois, des dizaines de militants des trois syndicats ont présenté près de 10.000 signatures au cabinet du Ministre-Président du Gouvernement Bruxellois Rudy Vervoort (PS).
Comme l’expliquait la CGSP-ALR: ‘‘Mais nous ne sommes pas naïfs et comme les pouvoirs locaux sont responsables de leur politique du personnel, nous irons leur demander de prendre leur responsabilité au travers d’actions qui se tiendront en front commun le 11 octobre dans tous les pouvoirs locaux. Le combat ne fait que commencer !’’ Ce jour-là, des arrêts de travail de deux heures ont eu lieu dans les administrations et les hôpitaux.
La réussite de cette étape (voir ci-contre) a à nouveau servi de tremplin vers la suivante : une grève régionale et une manifestation le 8 novembre avec assemblée pour se prononcer sur la suite du mouvement.
Le tract de la CGSP-ALR proclamait notamment ‘‘Je ne veux pas perdre ma vie à la gagner’’. Quel travailleur ne se reconnaît pas dans ce constat ? Le plan d’action allant crescendo développé dans les administrations et les hôpitaux bruxellois est un exemple inspirant de la manière dont on peut défendre des revendications offensives par l’action, en prenant soin d’impliquer progressivement plus de collègues.
Arrêt de travail du 11 octobre à l’hôpital Brugmann

1/ La pétition a constitué un élément crucial pour populariser la lutte auprès des collègues et viser à impliquer dans la mobilisation le plus de travailleurs possible..

2/ Assemblée générale au début de l’arrêt de travail. Après les prises de parole des délégués, la parole a été laissée aux travailleurs pour parler de leurs expériences concrètes.

3/ Une action a ensuite été menée à l’entrée de l’hôpital. Sur les banderoles déployées, un espace vide avait été laissé pour permettre aux travailleurs de venir s’exprimer.

4/ Une manifestation a ensuite eu lieu dans l’enceinte de l’hôpital. Impossible de ne pas avoir entendu les revendications des travailleurs ! Mais pour faire entendre raison à la direction, il en faudra plus…
-
[VIDEO] Arrêt de travail à l’hôpital Brugmann : “Tout augmente, sauf nos salaires !”

Ce jeudi 11 octobre, un arrêt de travail de deux heures a eu lieu en front commun syndical dans les hôpitaux publics, les communes et les CPAS de Bruxelles afin de réclamer notamment une augmentation des barèmes de 10%, sous le slogan « Tout augmente, sauf nos salaires ».
Une vingtaine de lieux de travail ont ainsi connu un arrêt de travail. Cette vidéo donne un aperçu de la manière dont cette action s’est déroulée à l’hôpital Brugmann.
Une nouvelle journée d’action est prévue pour le 8 novembre.
-
Journée d’action à Bruxelles “Tout augmente, sauf nos salaires !”

Ce jeudi 11 octobre, un arrêt de travail de deux heures a eu lieu hier en front commun syndical dans les hôpitaux publics, les communes et les CPAS de Bruxelles afin de réclamer notamment une augmentation des barèmes de 10%, sous le slogan “Tout augmente, sauf nos salaires”. Une nouvelle journée d’action est prévue pour le 8 novembre.
Le 20 septembre dernier, les travailleurs des Communes, CPAS et hôpitaux publics s’étaient déjà réunis, également en front commun syndical, devant le cabinet du Ministre Président de la région bruxelloise Rudi Vervoort pour lui remettre une pétition signée par 10.000 travailleurs de la fonction publique locale réclamant :
- une augmentation de 10 % de tous les barèmes. En Région de Bruxelles-Capitale, de trop nombreux travailleurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts vu l’augmentation constante du prix de la vie, des loyers, …
- le passage des niveaux E en niveau D car aujourd’hui ces travailleurs vivent avec des salaires qui sont en-dessous des montants de référence en deçà duquel il n’est pas possible de mener une existence conforme à la dignité humaine;
une politique de statutarisation massive pour préserver nos services publics et protéger les travailleurs de licenciements aléatoires; - la réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire pour créer de nouveaux emplois;
- l’allongement barémique des carrières puisqu’il est aujourd’hui demandé aux travailleurs de
continuer jusque 67 ans; - la réintroduction de la programmation sociale aux endroits où cela a été retiré;
pour les contractuels travaillant dans la fonction public un second pilier d’au moins 6 % de la
masse salariale; - l’amélioration générale des conditions de travail via l’engagement de personnel en suffisance et une véritable politique de bien-être.
Des rassemblements et des actions ont eu lieu en divers endroits, notamment à l’hôpital Brugmann. Là bas, plus de 200 travailleurs ont participé à l’action, qui a débuté par une assemblée générale où, après quelques prises de paroles des délégués syndicaux, tous les travailleurs qui le souhaitaient étaient invités à prendre la parole. L’occasion était parfaite pour faire connaître les difficultés des divers services et contrer toutes les tentatives de la direction de diviser et d’isoler les travailleurs. Comme l’a fait remarquer un militant “seuls, nous sommes écraser, mais regroupés et organiser, c’est nous qui pouvons les faire reculer”.
Par la suite, la petite foule s’est rendue à l’entrée de l’hôpital pour y déployer une grande banderole qui reprenait différentes mesures d’austérité et la manière dont elles impactent le quotidien des travailleurs. Un espace avait été laissé blanc pour inviter les participants à noter par eux-mêmes les thèmes qu’ils estiment importants. L’arrêt de travail s’est terminé par une petite manifestation dans l’enceinte de l’hôpital.
Durant ces deux heures, la volonté d’impliquer le plus largement possible les travailleurs dans l’action et la bonne atmosphère étaient véritablement des éléments frappants. Là-bas, cet arrêt de travail a été utilisé au maximum pour préparer la prochaine date de mobilisation, le 8 novembre prochain. Ce n’est qu’un début, continuons le combat !
Quelques photos de l’hôpital Brugmann
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/WBRZZfkq5eRoGaP27]
-
[Communiqué de presse] Tout augmente sauf nos salaires : ça suffit !

Communiqué de presse du Front commun des Administrations Locales et Régionales de Bruxelles.
Ce 20 septembre 2018, les travailleurs des Communes, CPAS (Associations Chapitre XII ) et hôpitaux publics ( Chapitre XII bis) se réuniront en front commun syndical pour remettre une pétition signée par plusieurs milliers de travailleurs au Ministre Président Rudi Vervoort.
Les travailleurs n’en peuvent plus. Trop de travail pour un salaire de misère. Leurs revendications sont donc pour nous justifiées :
- Une augmentation de 10 % de tous les barèmes. En Région de Bruxelles-Capitale, de trop nombreux travailleurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts vu l’augmentation constante du prix de la vie, des loyers, …
- Le passage des niveaux E en niveau D car aujourd’hui ces travailleurs vivent avec des salaires qui sont en-dessous des montants de référence en deçà duquel il n’est pas possible de mener une existence conforme à la dignité humaine.
- Une politique de statutarisation massive pour préserver nos services publics et protéger les travailleurs de licenciements aléatoires.
- La réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire pour créer de nouveaux emplois.
- L’allongement barémique des carrières puisqu’il est aujourd’hui demandé aux travailleurs de continuer jusque 67 ans.
- La réintroduction de la programmation sociale aux endroits où cela a été retiré.
- Pour les contractuels travaillant dans la fonction public un second pilier d’au moins 6 % de la masse salariale.
- L’amélioration générale des conditions de travail via l’engagement de personnel en suffisance et une véritable politique de bien-être.
La CGSP, la CSC-Services publics et le SLFP soutiennent ces revendications parce que de l’argent il y en a mais il est mal utilisé par nos mandataires politiques. Nous nous réunirons ce jeudi 20 septembre 2018 à 9H devant le siège du gouvernement Bruxellois au Boulevard du Régent 21-23.
Personnes de contact :
CGSP ALR : Carine Rosteleur 0498/97.36.18
CSC SP : Benoît Lambotte 0475/49.99.96 -
Les métallos allemands arrachent une augmentation de salaire. Mais plus était possible!

Pour la première fois depuis longtemps, le syndicat allemand IG Metall est entré en action pour une augmentation salariale et la réduction de la semaine de travail. Le secteur métallurgique allemand – 930.000 travailleurs – pèse bien au-delà des frontières allemandes. Ici aussi, la revendication d’une augmentation de salaire de 6 % et celle de la possibilité d’une semaine de travail de 28 heures ont capté les esprits. Après une campagne d’information et des manifestations, les ‘‘grèves d’avertissement’’ de 24 heures ont été massivement suivies.
Chez le patronat, c’était l’angoisse. ‘‘Nous ne voulons pas que les entreprises restent longtemps à l’arrêt et que les rues soient remplies de drapeaux rouges’’, a déclaré un cadre supérieur de la fédération patronale. Dans le seul Bade-Wurtemberg, la grève de 24 heures a entraîné une perte de chiffre d’affaires estimée à un quart de milliard d’euros. La volonté d’agir était bien présente parmi les affiliés, mais les dirigeants d’IG Metall n’en ont pas suffisamment tiré parti.
Pour la première fois depuis des lustres, la revendication de la réduction du temps de travail a été remise à l’avant. Grâce à cela, aujourd’hui, dans de nombreux secteurs, on ne parle plus uniquement de la nécessité de meilleurs salaires. On parle aussi de la charge de travail et de la manière d’y faire face. Malheureusement, il n’a pas été question d’une réduction collective du temps de travail avec maintien intégral de la rémunération et embauche compensatoire, comme ce fut le cas au moment de passer des 40 heures/semaine aux 35 heures. La revendication n’a porté que sur la possibilité d’une réduction individuelle du temps de travail.
Une augmentation mensuelle de 6% de salaire a été exigée. Au vu des bénéfices du secteur et des prix en vigueur, la revendication était encore modeste. Dans le Bade-Wurtemberg, un accord a donné 4,3% d’augmentation à partir du 1er avril et une prime unique de 100 euros pour les mois de janvier à mars. Mais l’accord couvre 27 mois au lieu de 12. A partir de 2019, il y aura une prime unique de 400 euros et une prime annuelle équivalente à 27,5% d’un salaire mensuel. Cette prime peut être convertie en huit jours de congé, une sorte de crédit-temps en somme. Une réduction individuelle temporaire du temps de travail à 28 heures par semaine avec perte de salaire sera également possible dorénavant.
Dans le même temps, les syndicats ont fait des concessions sur le pourcentage de travailleurs qui travaillent 40 heures par entreprise et par semaine au lieu des 35 heures convenues. Dans les entreprises technologiques, cela peut même représenter jusqu’ à la moitié des effectifs. La fédération patronale a même déclaré : ‘‘Nous avons remporté ce qui était important pour nous’’. Il reste également à voir ce que l’on obtiendra en termes de temps de travail en Allemagne de l’Est, où on travaille en moyenne trois heures de plus.
Le journal Der Spiegel a trouvé étonnant qu’IG Metall n’ait pas mené de grève nationale dans le secteur, ‘‘puisque les relations de force ont considérablement évolué en faveur des syndicats’’. Dans un contexte de croissance économique, les employeurs ont perdu leur principal argument, la menace des pertes d’emploi. Une grève à l’échelle nationale aurait tellement blessé les employeurs qu’ils auraient ‘‘presque tout accepté’’, pouvait-on lire dans Der Spiegel (6 février) qui a déclaré que cela aurait signifié la fin du ‘‘dialogue collectif constructif’’. La direction d’IG Metall n’était pas prête à prendre cette voie. Elle est par ailleurs également favorable à une ‘‘grande coalition’’ gouvernementale réunissant le SPD social-démocrate et les conservateurs CDU/CSU.
Avec leurs grèves d’avertissement, les syndicats allemands ont montré qu’ils restent un facteur important et que l’argument selon lequel les syndicats sont obsolètes ne vaut rien. Ils ont démontré que la volonté d’agir est bien là et qu’une lutte sérieusement élaborée a un impact. Dans un contexte de croissance économique, cela s’est couplé à une grande confiance en soi pour imposer des revendications offensives en termes de salaires et d’horaires de travail. Cela aura sans aucun doute son impact en Belgique également.