Tag: Répression

  • STOP aux SAC et à l’AUSTERITE !

    Non à la répression – Luttons pour une politique sociale !

    Par Gauches Communes

    26 octobre 2013, 2000 jeunes sont dans la rue contre la nouvelle loi du gouvernement et contre l’ensemble du système des Sanctions Administratives Communales (SAC). 85 organisations de jeunesse ont ainsi répondu à l’appel des campagnes StopSAC.be et TegenGAS.be d’opposer aux amendes administratives données par les communes, une politique sociale pour résoudre le problème des incivilités. Avec la nouvelle loi, les SAC pourront aller jusqu’à 350 €, et être données dès l’âge de 14 ans (contre 16 jusqu’ici).

    Ces amendes sont le plus souvent utilisées pour sanctionner le fait de mettre son sac poubelle dehors au mauvais moment ou jeter son mégot de cigarette par terre. L’arbitraire règne totalement car les bourgmestres sont juge et partie. On a ainsi affaire à une véritable justice de “shérif” qui entraîne inévitablement son lot d’absurdités et d’injustices : une SAC a, par exemple, été donnée à une dame pour avoir décoré d’un pot de fleurs le bas de sa porte à Schaerbeek. Elles sont aussi utilisées pour limiter la liberté d’expression. Par exemple, le bourgmestre de Bruxelles les a utilisées contre une manifestation pacifique qui dénonçait l’austérité en Europe. (…)

    Suite sur le site de Gauches Communes

     

  • La répression durcit en Europe : le Royaume-Uni passe aux SAC

    Depuis le début de la crise, des mouvements sociaux de masse et/ou se radicalisant ébranlent la classe dominante mondiale. Il y a bien sur les exemples de la Turquie, du Brésil ou encore de l’Egypte, mais l’Europe n’est pas en reste. Et si les mouvements sociaux gagnent en ampleur la répression se durcit également.

    Par un militant bruxellois

    Ainsi depuis 2008, il y a eu 31 grèves générales en Grèce, une croissance du nombre de manifestations en Belgique, les 6.000 manifestations en Espagne rien que pour 2013,… La crise économique ayant placé les élites dirigeantes dans une situation où elles n’ont aucune solution ne serait-ce qu’à court terme (comme le prouve la montée du chômage, celui-ci n’étant endigué que par des mécanismes technocratiques d’expulsion des chômeurs hors des listes). La montée de la contestation sociale inquiète bien évidemment la classe dirigeante qui – en l’absence de solution et disposant de moins en moins de marges de manœuvre à cause des coupes antisociales successives – recourt de plus en plus à la répression.

    Ainsi en Espagne la récente ”ley de Seguridad Ciudadana”, loi de Sécurité citoyenne, restreint de façon drastique la liberté de manifester et donc celle d’expression (filmer ou photographier un policier en service : 30 000 euros d’amende, se rassembler en tant que groupe sur Internet autour d’une opinion : 30 000 euros d’amende,… ).

    En Belgique il n’y aura bientôt plus personne pour ignorer le ravage des SAC (Sanctions Administratives Communales) tant au niveau de l’absurdité qu’elles peuvent receler (350€ pour une boule de neige à Anvers, sanction dès l’âge de 14 ans,…) que la dangerosité qu’elles représentent à travers leur volet de répression envers les jeunes et le mouvement des travailleurs (75 arrêtés et sanctionnés de SAC le 19 décembre dernier suite à la manifestation contre le sommet européen, 80 arrestations et SAC en mai dernier à Anvers suite à une manifestation contre Monsanto,…).

    La classe dirigeante connait ses adversaires et ceux qui s’opposent de plus en plus à elle et elle a besoin de montrer les muscles.

    Les SAC s’exportent

    Mais l’exemple des SAC est maintenant copié au Royaume Uni via les IPNA, ce qui signifie Injunctions to Prevent Nuisance and Annoyance (sanctions pour prévenir les nuisances et les tracas). Un beau nom pour une saloperie démocratique : applicable à tous ceux qui ont plus de dix ans, sanctionnant non seulement les ”nuisances” mais également les ”menaces de nuisances”, possibilité de se voir infliger deux ans de prison (3 mois dans un centre fermé pour jeunes pour ceux qui ont 10 ans, on appréciera le geste ”magnanime” du gouvernement conservateur britannique) si l’on se retrouve dans une situation qui ”pourrait déranger n’importe quelle autre personne”.

    Même l’ancien procureur général (pourtant connu comme ayant voulu faire taire Katharine Gun, une mini-Snowden au Royaume Uni, en 2004) met en garde contre l’arbitraire et les abus autour de l’interprétation floue du concept de ”nuisance”. C’est ce que nous révèle LeVif.Be de ce 9 janvier. Au delà de l’aspect répressif de ce genre de loi, cela pose la question de la solution des classes dirigeantes contre les problèmes sociaux. Ainsi, en Belgique comme au Royaume-Uni, le chômage des moins de 25 ans a drastiquement augmenté dans la dernière période, les subventions allouées au secteur culturel se réduisent à vue d’œil (rappelons-nous la manifestation des artistes bruxellois le 13 décembre dernier) mais, dans le même temps, on attaque ceux qui s’élèvent contre l’austérité que l’on nous impose à tous les niveaux de pouvoir.

    Et chez nous ?

    L’article du Vif (dont on ne taira pas l’apparentement à des idées qui sont à des années lumières d’être progressistes) est orienté. L’article s’échine à montrer à quel point les Britanniques font bien pire que le gouvernement belge. Conclusion très belge en fait : il y a pire ailleurs, alors mieux vaut nous que les autres (un argument que nous ressort le PS à chaque fois qu’une mesure anti-sociale sort d’un gouvernement de coalition à la région, au fédéral, dans les communes,…)

    Le PS s’est d’ailleurs fendu d’un communiqué disant que lui-même n’appliquerait pas dans « ses » communes, l’abaissement de l’âge sanctionnable à 14 ans. Se limiter à l’abaissement de l’âge pour lutter contre les SAC est une erreur. Comme développé précédemment la question des SAC ne se limite pas aux « petites incivilités » ou à « l’abaissement de l’âge », les SAC, leur développement et leur surutilisation récente entre dans une logique de répression généralisée, répression avancée comme solution aux nombreux problèmes sociaux alors qu’une réponse sociale est nécessaire.

    Charles Picqué (bourgmestre PS, Saint Gilles) se vante même d’avoir combattu la malpropreté en distribuant 34 SAC sur sa commune (mi-octobre). Mais distribuer des amendes communales pour créer des ‘‘Rues Propres’’ c’est promouvoir la répression plutôt que des réponses sociales aux problèmes sociaux et nous pensons qu’une approche répressive n’empêche pas les incivilités et la délinquance : par exemple il nous faut plus de poubelles publiques et une collecte des déchets gratuite et régulière pour éviter les dépôts illégaux.

    Les SAC ne répondent pas au problème des incivilités et de la délinquance. Il s’agit d’une mesure arbitraire destinée à combler les trous dans les budgets communaux. Et c’est particulièrement vrai pour St Gilles qui postpose depuis un an le dépôt de son budget… Mais l’austérité frappe et à tous les niveaux de pouvoirs. A Ixelles il était question de distribuer 2.000 SAC par an pour arriver à l’équilibre budgétaire. Mais quid de la réduction de la fréquence des collectes ? Quid de la réduction des effectifs de Bruxelles Propreté ?

    Car ce qu’amène ces questions c’est qu’on demande à la population de payer des amendes ou alors de garder les poubelles chez eux (au risque d’insalubrité) car l’austérité a frappé et qu’il a fallu réduire drastiquement les effectifs de Bruxelles propreté. C’est en fait faire payer cette austérité aux travailleurs et à leur famille.

    C’est pour toutes ces raisons que la plateforme StopSAC se mobilise depuis un an déjà contre les SAC, allant de manifestations nationales (1.000 personnes en juin, 2.000 en octobre) en actions locales pour combattre les SAC et prôner une réponse sociale aux problèmes sociaux comme alternative aux SAC et aux solutions de la classe dirigeante capitaliste.

    En Angleterre comme en Belgique , nous devons nous battre contre les SAC : A bas les SAC moi j’aime la rue !

  • 15 mars : manifestation contre les violences policières

    Place Fontainas, Bruxelles, 18h

    Dans le cadre de la Journée Internationale contre les brutalités policières, la Campagne Stop Répression de la JOC appelle à une manifestation unitaire contre les violences policières et l’impunité. Les faits d’actualités et les témoignages ne manquent pas pour dénoncer les nombreux abus de la police lors d’arrestations où d’opérations de maintien de l’ordre!

    Par la Campagne Stop Répression

    L’usage excessif de la force par une police de plus en plus militarisée, est un des outils de répression d’une politique toujours plus sécuritaire dans un climat d’austérité.

    Le durcissement des lois liberticides ou encore celle sur les Sanctions Administratives Communales servent le même objectif. Toutes ces formes de répression visent à faire taire les mouvements sociaux et leurs revendications ! La violence ne s’arrête pas aux mouvements sociaux.

    Dans les quartiers, on remplace la politique sociale par des mesures sécuritaires (caméras, toujours plus de policiers, amendes,…). Ces mesures alimentent le cycle de la violence.

    Face aux policiers qui insultent frappent et/ou abusent, le citoyen n’a aucun recours. Malgré les promesses d’ enquêtes, les victimes de violences policières se voient privées de la vérité et de la justice qui leur reviennent de droit. Souvent, elles se retrouvent elles-mêmes criminalisées et poursuivies.

    Les policiers restent à l’abri des poursuites et sont donc confortés dans l’idée que leur violence est légitime.

    Que font la justice et le comité P ? Qui nous protège de la police ?

    La Campagne Stop Répression de la JOC et les organisations signataires souhaitent dénoncer l’impunité dont la police bénéficie dans les dossiers de violences policières et le silence complice du monde judiciaire et politique.

    Nous manifesterons le samedi 15 mars 2014 contre la brutalité policière et toutes les répressions, ici et ailleurs !

    Premiers signataires:

    • MOC Bruxelles
    • CNAPD
    • Vie Feminine
    • Equipes Populaires
    • Atmospheres AMO
    • ProJeuneS
    • Parti Socialiste de Lutte (PSL/LSP)
    • Arc en ciel mons asbl
    • Maison de jeunes Cuesmes
    • Etudiants de Gauche Actifs (EGA/ALS)
    • CADTM belgique
    • Parti Communiste (PC)
    • CJC
    • Vonk/Revolution
    • Comités Action contre l’austérité en Europe (CAE)
  • Violence meurtrière contre les grévistes du textile au Cambodge

    L’année 2013 a été marquée par de nombreuses protestations des travailleurs du secteur textile du Bangladesh, notamment contre leurs conditions de travail extrêmement dangereuses et contre leurs bas salaires. Dans ce pays, le secteur textile avait connu une croissance principalement suite à la recherche de main d’oeuvre bon marché de la part d’entreprises chinoises. Le Bangladesh ne fut toutefois pas le seul pays a être remarqué, il en alla de même pour le Cambodge. Et là aussi, les travailleurs sont entrés en lutte pour de meilleurs salaires, ce à quoi les autorités ont réagi avec une répression sauvage qui a causé plusieurs morts.

    Des milliers de travailleurs du textile sont partis en grève pour exiger que le salaire minimum passe d’environ 80 $ par mois à 160 $. Les travailleurs de la zone du ”parc industriel canadien”, l’une des zones économiques spéciales de la capitale, Phnom Penh, se sont particulièrement fait remarquer par leur combativité. Ils étaient notamment déjà partis en grève spontanée le 1er mai 2012.

    La grève qui a surgi avant Noël a entrainé une violente répression. Le gouvernement, en essayant de stopper la vague d’actions nationales, a voulu briser les reins du noyau dur de la lutte, au parc industriel canadien. Pour cela, ce ne sont pas des matraques qui ont été utilisées, mais des fusils AK-47, notamment contre un blocage de centaines de travailleurs au sud de Phnom Penh. Plusieurs personnes ont été blessées, d’autres tuées. La police a reconnu trois morts, mais d’autres sources parlent d’au moins cinq.

    La police n’avait précédemment pas réussi à briser les barricades des travailleurs (voir la vidéo du journal Phnom Penh Post). La nervosité de l’establishment n’a fait que croître par la suite. Les patrons ont exigé du gouvernement qu’il exporte vers d’autres pays les marchandises non-terminées afin de pouvoir respecter les délais de production. Le gouvernement a bien tenté d’apaiser les travailleurs en proposant un salaire minimum de 100 $ par mois, tandis que le principal parti d’opposition, a soutenu la revendication de 160 $ ainsi que le mouvement de grève. Le parti d’opposition CNRP (Cambodge National rescue Party) a exigé la démission du Premier ministre Hun Sen et la tenue de nouvelles élections après que des allégations de fraudes aient été dévoilées suite aux dernières élections de l’été dernier.

    Le secteur du textile est très important au Cambodge, il comprend environ 500.000 travailleurs et est le plus important secteur d’exportation. Les salaires y sont très bas, mais le salaire minimum avait déjà augmenté en mai dernier de 66 à 80 dollars par mois, ce qui est encore insuffisant pour répondre à l’inflation. Dans les faits, les salaires sont au même niveau qu’il y a 15 ans. La sécurité sur les lieux de travail est pratiquement inexistante, deux travailleurs sont encore décédés en mai dernier alors qu’une partie de leur usine de chaussures s’effondrait. Officiellement, la surveillance des usines de textile s’effectue à travers un organe mis en place par l’Organisation Internationale du Travail (OIT), Better Factories Cambodia. Mais cela n’empêche pas les abus, même le taux misérable du salaire minimum actuel n’est souvent pas intégralement payé. Les syndicats sont combattus, notamment par le recours à des contrats temporaires de très courte durée.

    Le secteur textile cambodgien a pour client des grandes marques telles qu’Adidas, Nike et Puma, qui affluent au Cambodge puisque les salaires y sont inférieurs à ceux de Chine, de Thaïlande et du Vietnam. Comme dans le cas du Bangladesh, ces grandes entreprises posent leurs valises là où elles peuvent réaliser des profits encore plus juteux. Ces luttes pour des salaires plus élevés et des conditions de travail sûres méritent notre soutien et notre solidarité.

  • Une journée de résistance contre l’austérité européenne 

    La politique d’austérité européenne est une véritable catastrophe pour la population, avec à la clé une multitude de drames sociaux. Afin de protester contre cette logique qui ne sert que les intérêts de l’élite dirigeante, une alliance inédite de syndicalistes, de militants politiques, d’agriculteurs,… a vu le jour en dénonçant plus particulièrement le TSCG (le traité d’austérité) et le Traité transatlantique (un accord de libre échange Union Européenne-USA). Hier, cette ‘‘Alliance D19-20’’ (en référence aux 19 et 20 décembre, dates d’un sommet européen) a mené plusieurs actions de blocage à Bruxelles, avec des piquets installés à plusieurs carrefours de la capitale européenne et belge. On était loin des traditionnelles ballades à Bruxelles… Cette journée ne fut évidemment qu’un premier pas, bien plus devra être fait pour effectivement parvenir à bloquer un sommet européen ainsi que pour mettre un terme à la politique antisociale européenne.

    Des blocages ont été tenus à cinq endroits différents à Bruxelles, avec de plusieurs dizaines à quelques centaines de militants. Un accord préalable avait répartis les principaux responsables des blocages (le MIG (Milk Producer Interest Group), l’ACOD-CGSP LRB-ALR (la Centrale Générale des Services Publics de la FGTB, Administrations Locales et régionales), CNE, la FUGEA (Fédération Unie de Groupements d’Eleveurs et d’Agriculteurs) et enfin l’ACV-CSC Bruxelles-Hal-Vilvorde et la CSC Brabant Wallon) mais, sur la plupart des piquets de blocages, on pouvait trouver un public très varié de syndicalistes rouges et verts, de jeunes radicalisés, de producteurs de lait, de membres d’ONG et autres militants.

    Avec au total environ 2000 manifestants, la participation était loin d’être mauvaise. Mais de toute évidence, ce n’est pas suffisant pour bloquer un sommet européen. Cette journée ne constitue toutefois qu’un début et, pour un jeudi matin, avec une participation syndicale largement confinée à quelques centrales principalement issues de Bruxelles, l’événement reste fort appréciable. Le fait de tenir des piquets de blocages à des carrefours a sans aucun doute assuré une plus grande mobilisation, tout en renforçant également l’unité d’action entre syndicalistes, jeunes radicalisés et agriculteurs.

    Le PSL était présent avec quelques dizaines de militants sur les piquets de blocage et lors de la manifestation qui a réuni tous les participants à cette journée d’action. Tout comme de nombreux autres, nous avons été enthousiasmés par toute cette réflexion visant à sortir du cadre unique des manifestations-promenades pour chercher à voir comment bloquer un sommet européen et comment contrer la politique européenne d’austérité. Pour y parvenir, il faudra poursuivre sur cette voie, avec la construction d’un rapport de forces à l’aide d’un bon plan d’action combatif et audacieux visant à organiser notre lutte et à faire croître son impact. Discuter de cela, c’est discuter d’un syndicalisme de combat. Parallèlement, il est crucial de développer un programme politique alternatif aux politiques capitalistes d’austérité. Pour nous, cette alternative signifie concrètement de lutter pour une société socialiste démocratique.

    Tout cela fut au cœur des discussions que nos militants ont pu avoir lors de notre intervention, notamment via la distribution de centaines de tracts et via la vente de notre journal, Lutte Socialiste, dont les pages reprenaient à plusieurs reprises le thème de la crise économique, sociale et politique que connaît l’Europe (voir nos articles : Vers des actions de blocage du sommet européen de décembre à Bruxelles et Europe : ‘‘La pire crise humanitaire en 60 ans’’).

    N’en restons pas là. Bien protégés dans leurs bunkers, les dirigeants européens vont poursuivre leurs discussions portant sur la meilleure manière de continuer à nous faire supporter le coût de la crise de leur système. La colère que cela entraîne ne va cesser d’augmenter, il est important de la structurer et de l’organiser efficacement. Nous espérons que les actions qui se sont tenues hier constitueront une base pour aller dans cette direction.

    Dernier élément : plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés durant cette journée : nous tenons à dénoncer l’attitude des forces de l’ordre et la répression qui s’abat sur les mouvements sociaux!

  • Après une manifestation du tonnerre, poursuivons la lutte contre les SAC !

    La manifestation nationale du 26 octobre dernier contre les Sanctions Administratives Communales (SAC) a illustré l’énorme potentiel pour la lutte contre ces amendes arbitraires et répressives. Environ 2.000 manifestants ont défilé dans les rues de la capitale au sein d’un cortège animé et dynamique qui marque une nouvelle étape franchie dans la lutte de longue haleine contre les SAC.

    La répression est nécessaire dans un système en faillite

    En ce moment, un enfant sur dix grandit dans la pauvreté en Belgique. De plus en plus de gens sont incapables de faire face à des dépenses imprévues ou retardent indéfiniment une consultation chez un médecin ou un dentiste.

    Les partis établis ne parviennent pas à enrayer le développement de la crise et leurs mesures ne font que saper davantage notre pouvoir d’achat, notamment avec l’imposition d’un gel salarial. De plus en plus de gens se sentent comme laissés pour compte dans cette société, et cela mène inévitablement à des tensions sociales et aux divers problèmes qui en découlent.

    Bien entendu, un système en faillite n’a pas de moyens à consacrer au développement d’infrastructures sportives, culturelles ou de loisirs gratuites d’accès et de qualité… Où les jeunes devraient-ils aller quand ils ne disposent d’aucun endroit de divertissement abordable ? Comment une personne sans perspective et à la dérive peut-elle garder un lien social avec la communauté ? Voilà le contexte sur la base duquel se développent les divers actes d’incivilités ou de petite délinquance.

    Les Sanctions Administratives Communales visent à ‘‘réprimer’’ les comportements nuisibles, mais leur principe est construit autour d’une logique perverse qui considère les victimes de ce système comme les seuls responsables de leur comportement. Les SAC sont également utilisées contre les formes de résistance, à l’encontre de syndicalistes ou de militants politiques en action. Parallèlement, les conditions pour organiser des actions de protestations deviennent plus strictes. L’establishment capitaliste sait pertinemment que l’autorité de ses institutions est en berne, la sauvegarde du système devra donc plus reposer sur la répression.

    Tout un arsenal de mesures répressives vise à remplir cet objectif, dont les SAC. Et quand cela ne suffit pas, il est toujours possible d’aller plus loin. L’arrestation très violente des réfugiés afghans le 22 octobre dernier en est une illustration. Le procureur-général d’Anvers Yves Liégeois préconise maintenant d’installer plus de caméras de surveillance dans les rues et d’aller jusqu’à prélever des échantillons ADN de chaque nouveau-né afin de mieux lutter contre la criminalité ! Big Brother is watching us…

    Aux communes de décider

    L’été dernier, une extension de la législation des SAC a été adoptée par les partis présents au gouvernement fédéral, avec le soutien de la N-VA. A partir du premier janvier 2014, les SAC pourront aller jusqu’à 350 euros, et s’appliquer dès l’âge de 14 ans (contre 16 jusqu’ici). Les communes doivent décider dans quelle mesure elles utiliseront cet élargissement des possibilités des SAC.

    Plusieurs communes ont déjà déclaré qu’il était difficile d’appliquer l’abaissement de l’âge pour recevoir une sanction sans avoir de consultation ‘‘appropriée’’ avec les parents des mineurs. A l’agent constatateur de définir ce que ‘‘approprié’’ signifie. Donc, après l’arbitraire qui permet aux communes d’avoir des raisons de sanctionner différemment dans chaque endroit, les choses pourront même varier en fonction de la personne qui délivrera la SAC. Tous égaux devant la loi ?

    La large diversité qui règne quant aux SAC et à leurs modalités d’application engendre une extrême confusion. Le Juge de paix honoraire Jan Nolf a justement fait remarquer à ce sujet que : ‘‘Le concept des SAC est tout droit issu du moyen-âge: chaque petite ville se retranche obstinément derrière ses petites règles. Tout se passe selon l’humeur du seigneur du moment. A peine le premier fossé dépassé et l’on se retrouve dans un monde différent avec d’autres règles qui interdisent de lancer des boules de neige ou de s’assoir sur les dossiers des bancs publics.’’ Concernant l’objectif de cette logique arbitraire, Jan Nols est sans appel : ‘‘Un noyau dur de shérifs désireux de nettoyer les rues : pas des ordures ou des crottes de chien, mais plutôt des jeunes turbulents et joyeux jeunes et de certaines manifestations spontanées qui défendent des idées différentes du courant majoritaire.’’

    Renforcer la résistance !

    Sous la pression de l’opinion publique, certaines communes ont décidé de revenir sur certaines des SAC les plus absurdes ou ont annoncé ne pas vouloir utiliser les nouvelles possibilités votées en juin dernier. Il ne faut pas y voir une soudaine prise de conscience, mais simplement la réflexion de la construction d’un certain rapport de forces.

    Les SAC ont même provoqué des poursuites judiciaires de la part de la Ligue des droits de l’homme et de la Coalition flamande des droits de l’enfant. Ces deux organisations veulent en appeler à la Cour constitutionnelle afin d’annuler les nouvelles mesures. Il est bien possible que certains éléments de la législation soient rejetés par la Cour constitutionnelle. Mais la nécessité de développer des outils de répression devient plus pressante, et nous pouvons être certains que ce qui est jeté d’un côté reviendra d’un autre.

    Nous devons maintenir la pression et nous organiser, à l’instar de Gand et de Louvain, où des campagnes pour des ‘‘villes libres des SAC’’ ont été initiées afin de construire une opposition active. Cette lutte doit être liée à la défense de réponses sociales contre les problèmes sociaux issus de la faillite du système.

  • Luttons contre ce système qui a besoin des SAC !

    Le large mécontentement ressenti contre les Sanctions Administratives Communales a poussé une série de communes à considérer de ne pas appliquer la nouvelle législation, plus stricte, voire même à revenir sur les amendes les plus absurdes. Le système des SAC lui-même n’est toutefois pas remis en cause, et ce qui sera accepté aujourd’hui servira de base pour aller plus loin par la suite. L’ensemble de ce système doit être balayé.

    Tract du PSL distribué à la manifestation nationale contre les SAC du 26/10

    Après la manifestation, quels prochains pas ?

    Cette colère contre les SAC est compréhensible. Les médias ont largement relayé les exemples d’amendes absurdes, comme pour avoir jeté une ordonnance médicale ou un relevé de compte ou encore pour avoir fait courir son chien dans un parc. La folie des SAC semble sans limite.

    Mais il est nécessaire que l’opposition ne soit pas seulement passive. Nous avons besoin de nous organiser et de nous rassembler pour lutter en faveur d’une alternative à cette politique répressive. Ces prochains mois, de nombreuses villes et communes vont débattre de la nouvelle législation, cela offre autant de possibilités de campagne, à l’instar de ‘‘GAZ-vrij Gent’’ qui mobilise avec des affiches aux fenêtres des maisons vers une action organisée le 25 novembre prochain pour une ville libérée des SAC.

    Stoppons les responsables de cette politique !

    La répression et l’arbitraire sont de plus en plus nécessaires pour les dirigeants qui supervisent le maintien de ce système capitaliste en crise, reposant sur une concentration de richesses pour une infime élite, les 1%, alors que l’écrasante majorité voit ses perspectives réduites au chômage, au désespoir et à tous les problèmes liés à la logique du système. L’autorité de cette élite au sommet de la société et de toutes ses institutions est de plus en plus compromise, et une forme plus brutale de répression est en cours d’élaboration. Les SAC font partie intégrante de cette logique, et sont également utilisées contre les mouvements sociaux.

    Tout l’argumentaire destiné à soutenir les SAC repose sur du vide. Lutter contre les incivilités ? Si l’on voulait véritablement être efficace, il y aurait des investissements publics dans la collecte des déchets et l’installation de poubelles publiques pour éviter les dépôts clandestins. Pareil pour les toilettes publiques, les infrastructures de jeunesse,… Mais c’est tout le contraire qui est appliqué. Les villes et communes sont engagées dans la mise en œuvre de mesures d’austérité qui s’ajoutent à celles des autres niveaux de pouvoir. Ainsi, le conseil communal de Sint-Niklaas (Anvers) veut privatiser la collecte des déchets, une ‘‘mesure d’économie’’ qui aura ses répercussions pour les travailleurs et les usagers.

    La politique d’austérité implique une sérieuse dégradation de nos services publics, combinée à la privatisation de l’espace public et à l’instauration de règles strictes pour assurer que le néolibéralisme s’impose à tout le monde. Avec l’installation de caméras et des fonctionnaires SAC, Big Brother nous regarde et s’apprête à réprimer immédiatement réprimer toute forme de contestation.

    Rejoins nous !

    Nous devons lutter contre ce système capitaliste qui a besoin de telles mesures. Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) lutte pour une alternative socialiste démocratique, une société où les besoins de la majorité de la population seront centraux et non plus la soif de profit d’une élite de parasites.

    Nous sommes organisés sur les lieux de travail, dans les quartiers, dans les écoles et dans les universités. Les militants du PSL sont à la base de la campagne TegenGAZ en Flandre, et collaborent activement à la campagne STOP SAC du côté francophone. Nous voulons lier l’opposition aux SAC au combat pour une réponse sociale pour les problèmes sociaux. Nous sommes présents parmi les étudiants avec les Etudiants de Gauche Actifs (EGA). Viens renforcer l’opposition à ce système répressif et antisocial, ne nous regarde plus, rejoins nous !

  • Picqué ne s’en vante pas, mais la course à la distribution des Sanctions Administratives Communales (SAC) a démarré à St Gilles.

    Un tract a été récemment distribué à St Gilles (Bruxelles) vantant les mérites de l’opération ‘‘lutte pour la propreté’’ (qui dura du 23 au 30 septembre) lancée par l’administration communale, avec un palmarès ‘‘impressionnant’’ expliquant comment, en mobilisant l’administration et les services de police, ils avaient réussi à ‘‘promouvoir la propreté’’… en distribuant 34 SAC.

    Par Clément (Bruxelles)

    Ce tract voulait montrer comment la commune avait réussi à retirer des tags et à verbaliser les dépôts sauvage de poubelles. Apparemment la campagne du PS (la mention ‘‘éditeur responsable : Charles Picqué’’ quoique petite est clairement visible) a commencé. Mais distribuer 34 SAC pour des dépôts de poubelles est-ce régler le problème du manque de propreté ?

    Entendons-nous, nous aussi nous nous battons pour plus de propreté et des quartiers où il fait bon vivre. Néanmoins distribuer des Amendes Communales pour créer des ‘‘Rues Propres’’ c’est promouvoir la répression plutôt que des réponses sociales aux problèmes sociaux et nous pensons qu’une approche répressive n’empêche pas les incivilités et la délinquance : par exemple il nous faut plus de poubelles publiques et une collecte des déchets gratuite et régulière pour éviter les dépôts illégaux.

    L’austérité à tous les niveaux de pouvoir

    Les SAC ne répondent pas au problème des incivilités et de la délinquance. Il s’agit d’une mesure arbitraire destinée à combler les trous dans les budgets communaux. Et c’est particulièrement vrai pour St Gilles qui postpose depuis un an le dépôt de son budget. Mais l’austérité frappe et à tous les niveaux de pouvoirs. A Ixelles il était question de distribuer 2.000 SAC par an pour arriver à l’équilibre budgétaire. Mais quid de la réduction de la fréquence des collectes ? Quid de la réduction des effectifs de Bruxelles Propreté ?

    Car ce qu’amène ces questions c’est qu’on demande à la population de payer des amendes ou alors de garder les poubelles chez eux (au risque d’insalubrité) car l’austérité a frappé et qu’il a fallu réduire drastiquement les effectifs de Bruxelles propreté. C’est en fait faire payer cette austérité aux travailleurs et à leur famille.

    Quelle alternative ?

    Face aux problèmes sociaux il ne peut y avoir de réponse durable qui passe par un autre problème social (la répression). C’est pour cela que le PSL participe activement à la campagne StopSAC : pour défendre des réponses sociales face aux problèmes sociaux et en allant défendre cela dans la rue via nos stands (notamment au parvis de St Gilles) ou encore lors de la manifestation nationale contre les SAC du 26 octobre (rdv à 14h à Gare du nord).

    Mais c’est également pour ces réponses sociales que le PSL s’était présenté en octobre 2012 aux communales avec ‘‘Gauches Communes’’ et continuera de se présenter pour défendre la nécessité d’un investissement public massif pour répondre aux besoins des jeunes et des travailleurs et non aggraver les problèmes.

  • Amendes-SAC : Les politiciens font face à la faillite de leur politique… avec la répression !

    INTERVIEW Mathias Vander Hoogstraete, de la campagne ‘‘TegenGAS’’

    Fin janvier dernier, une nouvelle campagne a été lancée en Flandre, en opposition aux Sanctions Administratives Communales (SAC, Gemeentelijke Administratieve Sancties, GAS en néerlandais). Huit mois plus tard suivait son homologue francophone StopSAC. Après une première manifestation nationale réussie fin juin, une nouvelle date nationale est fixée au 26 octobre. Nous en avons discuté avec Mathias Vander Hoogstraete, organisateur du travail jeune du PSL et l’un des initiateurs de la campagne TegenGAS en Flandre.

    Interview tirée de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Les Sanctions Administratives Communales existent depuis plusieurs années déjà, comment se fait-il qu’il ait fallu attendre cette année pour qu’une opposition soit organisée ?

    ‘‘Il est vrai que cette législation existe depuis la fin des années ‘90. Mais au cours des années qui ont suivi, la législation a systématiquement été durcie, pour finalement permettre de toucher jusqu’à des adolescents de 14 ans. Cette réduction de l’âge, très controversée, a été introduite en mai dernier. L’aspect arbitraire et répressif a été développé goutte-à-goutte. Le vase a cependant fini par déborder.

    ‘‘Dans un certain nombre de communes et de villes, le nombre d’amendes SAC a augmenté de 30 à 50%. Ces amendes sont utilisées pour remplir les caisses en temps de crise. Parallèlement, la politique d’austérité assure que tout un tas ‘‘d’incivilités’’ se développent. Avec un tel manque de moyens pour de nombreux besoins sociaux, vous avez deux options : soit marcher dans les pas de l’establishment, soit devenir vous-même une ‘‘nuisance’’.

    Les SAC cadrent-elles dans une politique plus large ?

    “Les SAC sont une manière de répondre à la faillite de la politique des partis de l’establishment. Ces dernières années, nous avons assisté à une énorme augmentation du chômage des jeunes, à la croissance des emplois précaires et à des coupes budgétaires dans les services publics. Dans une ville comme Anvers, où 29% des jeunes sont sans emploi, on économise sévèrement sur les budgets alloués aux services sociaux et à l’aide à la jeunesse. Ce scénario, nous l’avons vu appliqué à Londres, Paris et même en Suède. Cela a conduit à des explosions de colère et de frustration, avec des émeutes. Les politiques antisociales sont toujours accompagnées de croissance des incivilités et de la répression.

    ‘‘Tous les jeunes ne sont pas touchés par la folie des SAC. Ces amendes sont souvent justifiées par le fait qu’elles serviraient à combattre le bruit, les décharges illégales, etc. Mais toutes ces incivilités ne peuvent pas être séparées du contexte social plus large. Dans de nombreuses villes, le prix de la collecte des déchets a considérablement augmenté et cette mesure a été accompagnée d’une diminution du nombre de poubelles publiques. Comment dès lors s’étonner du fait que les décharges illégales constituent un problème plus important ? Pour les 15% de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté, les sacs poubelles payant sont quasiment un produit de luxe.

    ‘‘Tom Meeuws était jusqu’il y a peu l’un des responsables des SAC à Anvers. Il était bras droit du précédent bourgmestre Patrick Janssens et membre du parti ‘‘écologiste’’ Groen. En 2005, il a commenté la logique des SAC de la façon suivante : ‘‘La tension entre les riches et les pauvres, entre les nécessiteux et les nantis, ne fera qu’augmenter de même que les demandes pour freiner l’application de la loi. Notre conviction est que ce grand écart exige des autorités souples, prêtes à s’en prendre sans ménagement aux incivilités.’’ Au lieu de tout faire pour combler ce fossé entre riches et pauvres, on propose donc un système de répression. Avec une telle ‘‘gauche’’, ce n’est guère surprenant si une autre droite a pu parvenir au pouvoir à Anvers et a pu baser sa politique ‘‘de changement’’ sur la poursuite de la politique précédente. L’utilisation du terme de ‘‘gouvernement souple’’ est frappante, cela sert à travestir le fait que les droits démocratiques et juridiques peuvent être mis de côté par le conseil communal.’’

    Lors des actions de protestation, on parle de criminalisation des jeunes et des travailleurs. Qu’est-ce que cela veut dire ?

    ‘‘Les amendes SAC représentent un outil bien pratique pour les politiques néolibérales, y compris sur le plan idéologique, afin de dévier l’attention des véritables problèmes sociaux. A la place d’y faire face, on criminalise les victimes de ces problèmes. Thatcher avait dit un jour : ‘‘La société ça n’existe pas, il n’y a que des individus.’’ C’est le fondement idéologique derrière les SAC. Le chômage, le sexisme, la délinquance, la propreté,… ça n’aurait rien de social, ce serait uniquement le fait de comportement individuels. On crée alors l’illusion que ces problèmes peuvent être abordés et résolus par des sanctions individuelles. La responsabilité de l’échec des politiques dominantes est ainsi répercutée sur leurs victimes.

    ‘‘Mais rien n’est fait contre les causes de ces problèmes. On peut comparer cela au médecin qui prescrit une aspirine à un cancéreux. Et si l’aspirine ne fonctionne pas, et bien c’est que c’est la faute du patient.’’

    Les mesures sociales peuvent-elles seules parvenir à faire changer le comportement des jeunes et des autres ? Une forme de répression ne serait-elle tout de même pas nécessaire ?

    ‘‘La répression arrive toujours trop retard. Y recourir, ce n’est qu’une expression de n’avoir pas pu empêcher ce comportement, y compris au niveau criminel, par d’autres moyens. Les recherches qui ont étudié les émeutes de Londres, il y a deux ans, ont démontré que le chômage, la fracture sociale et la répression policière étaient les principales causes de ces émeutes. Une politique sociale permettrait d’éliminer les causes de nombreuses formes de nuisances et d’incivilités.

    ‘‘Cela ne signifie pas que le crime ne devrait pas être réprimé. Mais il faut tout de même remarquer que de plus en plus de mesures sont prises pour atténuer les peines de grands criminels. Les grands fraudeurs fiscaux et le crime organisé peuvent même échapper à des peines de prison en payant de grande sommes, ce qui est impossible pour des travailleurs et des jeunes. Nous sommes pour un système juridique juste et équitable, ce qui signifie également qu’il faut plus investir en matière de justice au lieu de supprimer des moyens, année après année.

    Comment voyez-vous une approche préventive ?

    ‘‘Seule une politique sociale qui s’attaque aux causes des nuisances et des incivilités peut obtenir des résultats. Il faut investir pour offrir des emplois décents et bien payés à la jeunesse plutôt que de pousser nos aînés à travailler plus longtemps ou encore offrir une collecte des déchets efficace et gratuite à la place des logiques de privatisation qui nous font payer plus cher un service de moindre qualité. Aujourd’hui, dans les villes, les investissements publics se limitent à des projets de prestige et de marketing. Cet argent devrait aller dans les maisons de jeunes, dans les structures de loisir, dans l’entretien et le développement de l’espace public,…’’

    N’est-ce pas irréaliste en temps de crise et d’austérité ? Ne devrions-nous pas tous déjà être satisfaits qu’un certain nombre de communes font marche arrière et n’appliqueront pas la nouvelle législation ?

    ‘‘Les ‘‘solutions’’ des politiciens établis manquent de réalisme. Ils reconnaissent d’ailleurs dans la confection de leurs budgets que les SAC servent avant tout à augmenter les recettes communales, pas à changer les comportements.

    ‘‘Il faut aussi noter que cet argument de la crise perd visiblement de sa pertinence dès lors qu’il s’agit des banques ou des fraudeurs fiscaux qui peuvent partir libres après avoir fraudé pour des sommes qui se comptent en milliards. La société diamantaire Omega Diamonds a ainsi été condamnée pour une fraude de deux milliards d’euros. Elle s’en est tirée avec un accord conclu avec les autorités fiscales pour payer… 160 millions d’euros ! La collectivité est passée à côté de pas mal de moyens. On ne manque par contre pas d’imagination pour aller combler le manque de moyens en s’en prenant aux pauvres, comme avec les SAC.

    ‘‘Nous n’avons aucune confiance sur le fait que les politiciens établis freinent l’utilisation des SAC. Des partis prétendument ‘‘progressistes’’ comme Groen ont aidé à développer le système des SAC et ont loyalement appliqué le principe à l’échelon local. Ils essayent aujourd’hui de se présenter comme les adversaires de leur propre politique. Les bourgmestres qui aujourd’hui ne veulent pas appliquer la nouvelle législation n’ont eu aucun problème à ce que leurs partis la votent au parlement.

    ‘‘Si certaines communes veulent revenir sur certaines amendes-SAC totalement ridicules, c’est suite aux protestations qui ont eu lieu contre ce système et qui ont illustré le large rejet à l’égard de cette politique. Le soutien public pour les SAC est très limité. Nous ne voulons pas nous limiter à une révision ou à une réforme des SAC, le système entier doit dégager. Parallèlement, nous devons mettre fin à la logique d’austérité responsable de l’arrivée de toute une génération perdue qui doit payer pour une crise provoquée par les spéculateurs et la soif de profit des grandes entreprises. La lutte contre les SAC fait partie intégrante de la lutte contre un système malade, en phase terminale.’’

  • Tunisie: le rappeur Klay BBJ acquitté!

    Une modeste mais importante victoire dans la lutte pour la liberté d’expression

    Le rappeur engagé Ahmed Ben Ahmed, alias Klay BBJ, qui avait été condamné par contumace à 21 mois de prison pour des chansons entravant soi-disant “les bonnes mœurs” (voir notre article à ce sujet) a été acquitté lors d’un procès en appel ce jeudi.

    Par des correspondants du CIO

    Klay, ainsi qu’un autre rappeur répondant au nom d’artiste de ‘Weld El 15′ (Alaa Yaacoubi), après avoir été violemment arrêtés sur scène et maltraités physiquement par la police à la suite d’un concert dans la ville de Hammamet au mois d’août, avaient été tous les deux condamnés à une peine d’emprisonnement de 21 mois, sans avoir été convoqués au tribunal ou même avoir été informés de la tenue de leur procès.

    Klay avait décidé de faire appel de cette décision, tandis que Weld El 15 est en cavale depuis sa condamnation. Un premier procès en appel le 26 septembre avait décidé d’une réduction de peine à six mois de prison ferme pour Klay. L’avocat du rappeur avait fait appel de ce nouveau verdict, ce qui a finalement conduit au récent acquittement, jeudi. L’avocat a déclaré que Weld El 15 ferait désormais appel lui aussi.

    Les militants et sympathisants du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) dans le monde entier avaient vocalement exprimé leur indignation face à la condamnation de ces jeunes artistes engagés (voir entre autres la vidéo ci-dessous, une chanson de rap produite par des partisans du CIO provenant de 5 pays différents), et réclamant l’abandon des poursuites à l’égard de Klay BBJ et Weld El 15).

    Il ne fait aucun doute que la pression qui s’était accumulée contre cette condamnation, nationalement et internationalement – incluant entre autres une lettre de protestation signée par 12 députés européens de gauche à l’initiative de Paul Murphy, parlementaire du Socialist Party (section du CIO en République irlandaise) – a contribué à la libération de Klay. Le CIO salue cette victoire importante, qui s’inscrit dans le cadre de la bataille acharnée qui se déroule actuellement en Tunisie contre les tentatives répétées de limiter la liberté d’expression et de faire taire toutes les voix critiques du régime en place.

    Nous nous félicitons également de l’initiative récente de rappeurs tunisiens d’avoir formé un syndicat national pour défendre leurs droits contre la répression de l’Etat. Ce genre d’initiatives pourrait encourager à lier la défense des droits des artistes ainsi que la lutte de la jeunesse des quartiers pauvres – desquels proviennent la grande majorité des rappeurs tunisiens – au mouvement ouvrier organisé.

    La lutte continue

    Le régime d’Ennahda s’est largement appuyé sur le code pénal hérité de l’ancien régime de Ben Ali, toujours en vigueur, et a reproduit des traits assez similaires à ce régime afin de faire taire ses opposants: brutalité policière, tortures, arrestations arbitraires, attaques contre les journalistes, et même assassinats politiques.

    Même au cours du procès en appel devant se prononcer sur le sort de Klay BBJ, des journalistes et des représentants d’ONG venus assister au procès, telles que Human Right Watch, ont été empêchés par la police d’entrer au sein du tribunal. Pendant ce temps, des dizaines de musiciens et autres artistes demeurent en prison ou dans la clandestinité.

    Ces exemples montrent que si une bataille a été gagnée, la lutte ne doit pas s’arrêter pour autant! Comme Klay BBJ le disait dans une lettre ouverte qu’il a écrit lorsqu’il était encore en prison: “La liberté d’expression, dans ce pays, la Tunisie, est limitée. Je dis toujours le droit mot, et jamais je ne baisserai la tête…No Pasaran”

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