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Tag: Répression
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Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi
Ce lundi 30 septembre, une action s’est encore déroulée devant le conseil communal de Charleroi. Après avoir voté un règlement mendicité le mois passé qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, c’est maintenant au tour des artistes de rue.
Par Ben (Charleroi)
- Charleroi : Hé Magnette, un vrai socialiste, ça s’en prend à la pauvreté, pas aux pauvres !
- Charleroi, exemple d’une politique socialiste ?
- Groupe facebook “PSL-Charleroi”
Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Car, selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.
En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.
Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociale de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.
Voici une proposition d’action faite par une militante hier et que nous reproduisons ici :
‘‘Bonsoir, pour faire suite à l’action lors du vote en conseil communal sur la réglementation ‘‘mendicité’’, j’ai proposé de mener une action dans les rues du bourgmestre (PS), de l’échevine responsable (CDH) et de l’échevine (MR) en charge du logement. Nous commencerions par l’échevine responsable du social, ensuite le bourgmestre et puis l’échevine du logement.
‘‘Pour mener à bien l’action dans la rue de Véronique Salvi, le 7 octobre, l’idéal serait d’être présent entre 16h et 18h, l’adresse du jour est rue Massart 61 à Monceau sur Sambre.
‘‘Ceux et celles qui veulent participer peuvent m’envoyer un mail : baffimaigre@gmail.com
‘‘D’avance merci.’’
Voici le tract distribué aux conseillers communaux hier par le groupe ‘‘rassemblement vigilant de Charleroi.’’
Bonsoir Mesdames et Messieurs les Conseillers Communaux,
Ce soir sera voté (bien sûr !) le règlement sur les artistes de rue, dans la même ‘‘philosophie’’ que celui sur les mendiants et, plus tard, celui sur la prostitution.
Une ville propre sur elle.
A quand un règlement sur les flâneurs ? Sur les enfants qui font désordre ?
Nous ne sommes ‘‘que’’ des citoyens.
Mais nous avons voté. Vous êtes nos élus. Nous attendons de vous que vous écoutiez notre voix ailleurs que dans les urnes.
Nous ne voulons pas de la ville que vous nous préparez, nous ne voulons pas de vos compromissions à de fâcheux promoteurs prometteurs nettoyeurs.
Vous leur livrez notre ville. Enfin, ce qu’il en reste…
Nous pensons que la politique doit anticiper sur l’avenir en faisant des projets de société, vers un développement durable, un équilibre de vie et d’échange. Vous parlez de bien vivre ensemble mais en éjectant ce qui dérange. Qui dérange qui ?
Nous voulons une ville vivante. Dans ce qu’elle est. Nous voulons que puissent vivre, en harmonie, dans cette ville, les quelques nantis, et tous les autres. Les gens qui font une ville. Oui, et des mendiants. Oui, et des gens qui nous donnent de la musique ou de la gestuelle. Maladroite parfois, oui, et alors ?
Edith Piaf, Renaud et tant d’autres ont chanté dans les rues… Y compris Jacques Bertrand, le chantre dont Charleroi reste si fier… Que se serait-il passé si une commission les avait jaugés, jugés ? Qui peut juger de l’art, des tripes, du vécu, de la rencontre avec le passant, surtout, et du bonheur d’entendre de la musique, là au coin de la rue, une musique de rue qui vient vous chatouiller ? Que direz-vous à Mirella, qui nous enchante tous par sa présence ?
Et puis… tout est si relatif… Souvenez-vous de Joshua Bell, illustrissime violoniste, jouant sans être entendu, sauf par un petit garçon, dans le métro de Washington…
Éditeur responsable :
Marie-Claire Blaimont – Véronique Janzik – Ludivine Joinnot, Rassemblement vigilant de Charleroi
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Grèce : Arrestations et poursuites de membres d’Aube dorée, mais le danger reste présent
Le dirigeant du parti néo-nazi grec Aube Dorée¸ Nikolaos Michaloliakos, a été arrêté ainsi que plusieurs députés. Ces arrestations font suite à l’assassinat du rappeur Pavlos Fyssas, les responsables étant liés à Aube Dorée. D’autre part, certaines figures de premier plan des forces de police, alliées d’Aube Dorée, ont été démises de leurs fonctions tandis que le gouvernement a annoncé qu’il allait examiner si ce parti pouvait être considéré comme une organisation criminelle, et donc être interdit. Que doivent en penser les antifascistes ?
Déclaration de Blokbuster et Résistance Internationale, les campagnes antifascistes du PSL
Jeudi soir, Michaloliakos brandissait encore la menace de la démission des 18 députés d’Aube Dorée, ce qui aurait causé la tenue d’élections anticipées dans certaines circonscriptions. Au vu de l’hostilité qui s’est développée contre le parti d’extrême-droite depuis l’assassinat de Fyssas, la concrétisation de cette manœuvre est encore bien incertaine. Aube Dorée pouvait encore relativement s’en sortir avec le passage à tabac des immigrés – il est toujours facile de s’en prendre aux plus faibles dans la société – mais, avec l’assassinat d’un artiste grec, ils ont franchit une ligne pour beaucoup de gens.
Michaloliakos & Co vont naturellement dire haut et fort qu’Aube Dorée n’a rien à voir avec cet assassinat. Ainsi, le meurtrier s’est rendu compte que ses liens avec le parti néonazi constituaient un problème, et il a tenté de cacher son appartenance à Aube Dorée. Mais cette violence n’a de toute façon pu se développer et aller jusqu’à l’assassinat que suite aux campagnes d’Aube Dorée et au climat que cela a créé. Ces gros bras néonazis se sont sentis encouragés par le succès électoral remporté par le parti. Si la direction d’Aube Dorée semblait se rendre compte qu’une certaine prudence était de mise après ce succès, ce n’était plus possible de retenir les militants du parti qui voulaient en découdre et cherchaient à répandre le sang.
Dans la foulée de l’assassinat de Fyssas, l’Etat a procédé à l’arrestation du dirigeant du parti Michaloliakos, de plusieurs députés et d’une dizaine d’autres dirigeants centraux du parti. L’opération de police a été soigneusement élaborée (ce qui n’est pas évident quand on voit le large soutien dont dispose le parti parmi la police) et suivie de près par le Premier ministre Samaras, des néo-démocrates conservateurs, au pouvoir en coalition avec les sociaux-démocrates du PASOK .
La semaine dernière, de grandes actions contre la violence fasciste ont eu lieu en Grèce, avec par exemple 50.000 manifestants à Athènes. Ces nouvelles mobilisations antifascistes renforcent la dynamique de la résistance et de la lutte. Peut-être le gouvernement craignait-il que les choses aillent trop loin dans cette direction, et que c’est sur cette base qu’une action policière rigoureuse a été décidée. Pour les antifascistes, l’arrestation des provocateurs néonazis violents à la tête d’Aube Dorée peut constituer un soulagement. Mais cela ne diminue pas pour autant le terreau sur lequel peuvent se construire les forces d’extrême-droite.
Il y a quelques années encore, Aube dorée ne représentait qu’une force marginale en Grèce, la principale force électorale d’extrême-droite était le LAOS. Mais ce dernier parti a collaboré à un gouvernement d’austérité, et a été lourdement sanctionné par la suite. Aube Dorée, de son côté, s’est profilé comme un parti ‘‘différent’’. Avec des opérations musclées et les déclarations dures du provocateur professionnel qu’est le président du parti Michaloliakos, il a été possible de gagner un soutien parmi un segment de l’électorat anti-establishment. Aube Dorée est entre temps devenu le troisième parti grec (après les conservateurs de la Nouvelle Démocratie et la coalition de la gauche radicale Syriza). A l’occasion des élections européennes de l’an prochain, il est possible qu’Aube Dorée fasse son entrée au Parlement européen.
Nous ne pouvons pas laisser l’initiative de la lutte contre l’extrême-droite aux partis de l’establishment dont la politique d’austérité a conduit à l’aliénation sociale sur laquelle les néonazis s’appuient pour chercher une audience et un soutien. La répression policière peut avoir un effet temporaire, mais ce ne sera que très temporaire. L’interdiction des organisations néofascistes impliquées dans l’assassinat de Clement Meric en France n’a pas évité la création de nouvelles organisations. Il ne faut en outre pas sous-estimer le danger que l’establishment grec utilise cette opération comme un précédent contre toute forme de protestation sociale contre la politique d’austérité.
Qu’une force ouvertement néonazie comme Aube Dorée puisse disposer d’un large soutien dans la société est l’expression d’une crise sociale très profonde. Pour stopper l’extrême-droite, nous devons être capables de répondre à cette crise sociale.
L’interdiction n’arrêtera pas l’extrême-droite. Dans les sondages, le parti est retombé ces derniers jours jusqu’à 6,8%, ce qui représente encore un score similaire à celui obtenu lors des dernières élections (6,92% en juin 2012). L’aversion contre les partis établis et leur politique d’austérité n’a pas diminué. Dans la mesure où la gauche politique ne sait pas suffisamment organiser et canaliser ce sentiment vers un changement fondamental de société, la porte reste grande ouverte pour les forces d’extrême-droite.
La gauche doit orienter le mouvement antifasciste vers la lutte des travailleurs qui se déroule au même moment. Par la création de comités de lutte démocratiques, il est possible de s’organiser dans les quartiers et les entreprises contre la violence fasciste, contre l’austérité et contre le capitalisme en général. Cela permettrait de plus de fournir une base pour développer au sein des syndicats le débat concernant la nécessité d’un syndicalisme de combat où l’activité syndicale ne se limite pas à des paroles radicales accompagnées d’actions essentiellement destinées à laisser échapper la vapeur de la base. Cela permettrait également de renforcer la gauche politique en instaurant une pression pour que la lutte soit résolument orientée contre le capitalisme, avec une alternative socialiste claire.
Avec des mobilisations de masse du niveau des 50.000 manifestants antifascistes qui se sont tenues la semaine dernière, l’extrême-droite peut être stoppée. Ces mobilisations fournissent une base pour une résistance organisée et politique au travers de comités locaux capables d’immédiatement réagir contre les activités publiques des néonazis, tout en renforçant les initiatives destinée à aider au développement de la lutte contre la politique d’austérité. Ces mobilisations ne doivent pas s’arrêter après ces arrestations, elles doivent au contraire se poursuivre et gagner en ampleur !
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26 octobre : Manifestation nationale contre les SAC!
NON à la répression des mouvements sociaux ! NON à la criminalisation de la jeunesse ! NON à l’arbitraire !
En mai dernier, 80 activistes anti-Monsanto ont été arrêtés et sanctionnés par une Sanction Administratives Communales (SAC). Ils avaient été précédés, en novembre, par les 145 opposants non-violents au banquet organisé par le lobby ultra-patronal européen ‘‘Les amis de l’Europe’’. La Confédération Syndicale Internationale a d’ailleurs noté en juin que les SAC étaient utilisées pour réduire les libertés fondamentales que sont le droit de manifester ou de distribuer des tracts. Mais le problème des SAC ne s’arrête pas aux simples militants syndicaux ou de gauche, les jeunes sont en première ligne de cette vague sanctionnatrice.
Par Clément (Bruxelles)
Anvers a distribué 542 SAC en un mois et demi, Ixelles prévoit d’en distribuer 3.000 par an pour combler le déficit communal : le point est mis. Les politiciens renflouent les banques pour plusieurs dizaines de milliards mais demandent aux jeunes, aux travailleurs et à leurs familles de payer. Les subsides alloués à la culture, à l’enseignement ou encore au sport diminuent mais on sanctionne à tout va les activités des jeunes lorsqu’ils sont dans l’espace public, le dernier espace dont ils disposent. Le chômage chez les moins de 25 ans atteint 32% à Bruxelles : quelles perspectives d’avenir reste-il encore ? Aucune. Et ceux qui peuvent apporter une alternative par leur lutte – les jeunes et les travailleurs – sont pris pour cible.
Comment lutter contre les SAC ?
Le coût moyen d’un recours contre les SAC s’élève à 350 €. Seul, il est difficile de s’y opposer et il est plus simple de payer. Mais payer, c’est permettre aux SAC de se pérenniser. Face aux rouages d’Etat à l’œuvre, le seul moyen reste de s’organiser collectivement. Les plateformes StopSAC et TegenGAS se mobilisent et lancent des comités locaux pour organiser ceux qui veulent résister aux SAC. Toi aussi, prends contact avec ces plateformes et lance ton comité pour sensibiliser et organiser ceux qui refusent la logique des SAC ! Un comité qui se réunit régulièrement, qui se forme et développe un argumentaire contre les SAC et pour de vraies solutions et qui organise des activités dans les quartiers autour de la question SAC.
Quelle méthode efficace contre les SAC ?
Il n’y a ici aucun secret de polichinelle. Pour faire reculer ces SAC, il faut créer un rapport de force. Les jeunes des partis traditionnels (du PS ou d’Ecolo par exemple) ont fait office de ‘‘caution de gauche’’ par rapport aux positions officielles de leur parti, mais en se limitant seulement à la question de la diminution de l’âge minimal pour une SAC et en organisant une action symbolique pour ‘‘sensibiliser’’. De même plusieurs associations ont organisé une série de meetings pour sensibiliser sur cette question. Et il faut sensibiliser via des stands de rue, des distributions de tracts, des meetings… mais sensibiliser ne crée pas le rapport de force pour inverser la tendance.
C’est pour cela que la plateforme StopSAC organise avec d’autres organisations une grande manifestation nationale le 26 octobre et ainsi créer ce rapport de force. Et les comités sont le meilleur moyen de s’organiser localement et à travers toutes les villes de Belgique. Toi aussi, aide à transformer cette manifestation en un grand succès en développant un comité près de chez toi, en mobilisant autour de toi et dans ton quartier pour que les SAC ne passent plus : NOUS NE PAYERONS PAS !
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NON aux Sanctions Administratives Communales (SAC) ! Questions & réponses
Cet été, des militants des campagnes StopSAC (du côté francophone) et TegenGas (du côté néerlandophone), auxquelles participent les Etudiants de Gauche Actifs (l’organisation étudiante du PSL) ont mené campagne dans les festivals, en rue,… notamment dans le cadre de la manifestation nationale prévue le 26 octobre prochain. Questions et réponses au sujet des ces amendes.
“Vous êtes contre les SAC, vous soutenez les incivilités”
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Quelques exemples de SAC
Bruxelles
Si la Wallonie est encore, provisoirement, à la traîne, Bruxelles connaît également la folie des SAC. Début juillet, une femme qui se rendait aux soldes rue Neuve a eu le malheur de jeter à terre les noyaux des cerises qu’elle mangeait. ‘‘C’est périssable’’, a-t-elle dit, mais rien n’y a fait. La police était là, et elle a reçu une amende SAC.
Un autre exemple a été relaté à la presse par Thomas Englert, coordinateur de la campagne StopSAC: ‘‘Dernièrement, à Ixelles, un jeune homme a été sanctionné parce qu’un agent estimait que la radio allait trop fort dans sa voiture. Il n’avait pourtant aucune installation particulière, rien qu’une radio et on était en plein jour. Alors, qui fixe la limite ?’’
Tomorrowland
Dans le cadre du festival électro Tomorrowland, en région anversoise, tout message politique ou idéologique était prohibé par les bourgmestres de Rumst et de Boon. Avoir une opinion est visiblement également considéré comme une nuisance ou une incivilité ! La police était présente pour s’assurer, à coups de SAC, le respect de ces règles vestimentaires saugrenues. L’interdiction frappait également ‘‘les comportements, gestes et habits spécifiques pouvant indiquer l’appartenance à un groupe organisé.’’ Les sweats ou t-shirts de clubs de football étaient également prohibés.
[/box]Absolument pas. Mais nous pensons qu’une approche répressive n’empêche pas les incivilités et la délinquance. Par contre, en investissant dans l’augmentation de toilettes publiques plus propres, on peut efficacement limiter la dégradation de la voie publique. Il en va de même au niveau des déchets, il nous faut plus de poubelles publiques et une collecte des déchets gratuite et régulière pour éviter les dépôts illégaux. Quant à la jeunesse, il est crucial de développer massivement de réelles infrastructures de loisir publiques et gratuites.
Les SAC ne répondent pas au problème des incivilités et de la délinquance. Il s’agit d’une mesure arbitraire destinée à combler les trous dans les budgets communaux et à accroître les moyens de répression (en menaçant les piquets de grèves ou les actions de protestation par exemple). A Anvers, par exemple, l’objectif est d’obtenir un rendement de 1,25 million d’euros sur cette base pour cette année. Ce qui a été fixé comme objectif, c’est un montant à récolter, pas des comportements à changer. Au vu des budgets que les communes comptent récupérer de cette manière, il est clair qu’elles-mêmes ne croient pas que cette approche va réduire les problèmes.
‘‘Le principe des SAC n’est pas mauvais en soi, cela dépend de ce que l’on en fait’’
Depuis que ce système a été introduit en 1999, le nombre d’amendes-SAC données pour des raisons tout à fait absurdes n’a cessé d’augmenter. Et aujourd’hui, ce système est de plus en plus utilisé pour limiter les droits démocratiques comme la distribution de tracts, l’organisation d’une manifestation ou même la tenue d’un piquet de grève. Et ce n’est pas destiné à s’arrêter.
Toutes les villes et communes rencontrent de grosses difficultés financières (notamment avec la faillite du Holding Communal et de la perte de revenus consécutive à la crise économique), et les SAC sont à ce titre une véritable aubaine. A Ostende, l’an dernier, 5.058 des 7.077 amendes-SAC distribuées concernaient des violations de stationnement. Cela a rapporté 440.000 euros à la ville. A côté de cela, le mécontentement parmi la population ne va pas manquer d’augmenter face à l’ampleur croissante des problèmes économiques et sociaux, et le nombre de SAC délivrées pour cela va suivre la même pente ascendante. Et soyons sûrs qu’une fois que le principe des SAC sera largement accepté, les choses iront plus loin encore.
‘‘C’est dégoûtant, mais on ne peut rien y faire’’
Celui qui lutte peut perdre. Mais celui qui ne combat pas a perdu d’avance. Baisser les bras ne changera très certainement rien. C’est grâce à une lutte organisée que nos droits démocratiques et nos services publics ont pu être obtenus par le passé, c’est de la même manière qu’il faut les protéger.
Fin juin, près de 1.500 personnes ont participé à une manifestation nationale à Bruxelles contre les SAC. Le prochain rendez-vous est fixé au 26 octobre pour une nouvelle manifestation. Au mieux nous sommes organisés, au plus nous sommes forts pour exprimer notre colère et agir. Cette résistance ne tombera pas du ciel, il faut nous impliquer et jouer un rôle actif dans le renforcement de la lutte contre les SAC. Vous aussi, participez ! Rejoignez la campagne StopSAC et créez un comité d’action local !
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Sémira: On n'oublie pas !
Un meeting musical a pris place ce 22 septembre, très exactement 15 ans après l’assassinat de Semira Adamu par la police belge lors de son rapatriement forcé. L’évènement était organisé par ‘‘Bruxelles Laïque’’ et de nombreux partenaires. Les revendications des organisateurs comprenaient la suppression des centres fermés, l’arrêt des expulsions, la condamnation des violences policières et la révision des politiques d’asile et de migration en vue de les acheminer vers la liberté de circulation pour toutes et tous. Le jour-même, les 400 réfugiés afghans qui mènent une occupation rue du Trône pour leur régularisation ont rejoint l’évènement en manifestation avec les slogans suivant ‘‘Nous voulons la justice’’, ‘‘Nous voulons travailler’’.
Par Boris (Bruxelles)
Le PSL était présent avec un stand et a soutenu l’évènement. Nous défendons la régularisation de tous les sans-papiers et le droit à un emploi décent pour tous. La brutale politique d’immigration actuelle est la conséquence du système d’exploitation capitaliste. Le patronat et ses politiciens appliquent une politique de pillage et de ravage des pays du monde néocolonial pour assouvir leur soif de profit.
Cette politique s’en prend ensuite à ses victimes, avec l’objectif de diviser les travailleurs par le racisme et de disposer d’une main d’œuvre bon marché et exploitable à merci afin d’instaurer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de chacun.
Nous pensons que la lutte des travailleurs sans-papiers ne peut compter sur les partis traditionnels, et doit rechercher ses alliés parmi le mouvement des travailleurs.
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Tunisie: Une nouvelle vague d'arrestations frappe les réseaux militants
Le Samedi 21 septembre 2013, au quartier Lafayette à Tunis, vers 4h du matin, la police a fait une descente au domicile de Nejib Abid -activiste et fondateur de ‘‘Radio Chaabi’’, une des premières radios libres qui vit le jour après l’éviction du dictateur Ben Ali- et procédé à 8 arrestations totalement arbitraires.
CIO en Tunisie
Outre Nejib, Yahya Dridi, technicien son, Abdallah Yahya, cinéaste engagé, les musiciens Slim Abida, Mahmoud Ayed et Skander Ben Abid, ainsi que deux autres militantes, ont été embarqués, sans qu’aucune raison officielle justifiant leur arrestation ne soit communiquée.
Tous sont des ‘enfants de la révolution’, que le régime envoie en prison pendant que les assassins, les terroristes et les hommes d’affaires corrompus bénéficient de la complaisance et de l’impunité de la clique au pouvoir.
Leurs liens présumés avec l’acteur et réalisateur engagé Nasreddine Shili, aujourd’hui arrêté lui aussi, dans un état de santé précaire, et menacé de jusqu’à sept ans de prison pour avoir cassé un œuf sur la tête du Ministre de la Culture (!), semblent avoir été à l’origine de cette perquisition complètement illégale.
Ces arrestations, qui suivent une série d’arrestations et de condamnations similaires, confirment un processus méthodique de répression contre les forces vives de la révolution, processus qui a connu une escalade dans les dernières semaines.
L’acharnement judiciaire et policier qui frappe de nombreux militants, artistes, journalistes à l’heure actuelle en Tunisie révèle l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, dans un contexte de contestation populaire et de rejet large du pouvoir islamiste actuel.
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Pour en savoir plus:
- Tunisie : Liberté d’expression en danger ! Deux rappeurs ont été condamnés pour avoir dénoncé la brutalité de la police – SOLIDARITE !
- Tunisie : Grandes manœuvres au sommet, profonde méfiance parmi les masses L’alliance du Front populaire avec ‘‘Nidaa Tounes’’ provoque du remous dans la gauche.
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De manière croissante, le gouvernement actuel d’Ennahda reproduit les méthodes de la dictature de Ben Ali pour taire les voix d’opposition, par l’entremet des mêmes institutions policières et des lois qui ont formé la colonne vertébrale du système Ben Ali des années durant.
Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) et ses militants en Tunisie condamnent la vague de terreur et de répression en cours contre les opposants, et exige la libération immédiate et inconditionnelle de ces camarades et de tous les prisonniers politiques dans le pays.
Nous voulons encourager tous ceux et toutes celles qui le peuvent à se mobiliser urgemment pour protester contre ces arrestations et contre la machine répressive de l’Etat tunisien.
Tant que cet Etat sera aux ordres d’un gouvernement fonctionnant dans le cadre du système capitaliste, il ne pourra que recourir à une brutale répression contre les forces vives de la révolution. Dans ce sens, nous ne pouvons que nous opposer aux alliances de circonstance avec Nidaa Tounes, refuge politique de vieille garde de la dictature.
- Non aux arrestations arbitraires et aux procès politiques !
- Défense de tous les droits démocratiques !
- Libération de tous les prisonniers d’opinion !
- Non à une nouvelle dictature ! A bas le régime d’Ennahda !
- Pour la poursuite de la révolution, pour un gouvernement révolutionnaire des travailleurs et de la jeunesse !
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Combitaxe : anti-alcool ou anti-jeunes ?
Dans le n°79 (septembre/octobre) du “Journal d’information de la Commune” d’Auderghem, il est annoncé que le bourgmestre d’Auderghem Didier Gosuin a décidé d’introduire, dès le 1er septembre, une “combitaxe” de 150€ pour la prise en charge de personnes arrêtées en état d’ébriété.
Par Nicolas P. (Bruxelles)
Chaque année, la police communale procède à une centaine d’arrestations administratives pour ivresse sur la voie publique. La combitaxe vise à rembourser les frais engendrés par la prise en charge de certaines personnes. Ainsi sont cités le déplacement jusqu’à l’hôpital, les examens, l’hébergement, la nourriture et même le nettoyage des véhicules. La plupart de ces frais sont normalement déjà compris dans les droits de tout citoyen (l’assistance à personne en danger pour le transport vers l’hôpital, l’accès à de l’eau et de la nourriture en cas d’arrestation etc.) et ne devraient donc pas être payées par la personne.
Tenter de les faire payer tend vers une justice à deux vitesses et à restreindre l’accès à ces droits fondamentaux. Bien sûr, le flou total est entretenu sur les conditions d’application de cette taxe (qui a priori se rajouterait donc à la peine pour ivresse sur la voie publique), ce qui laisse donc craindre qu’elle s’appliquera le plus souvent possible, et ce afin de remplir les caisses de la commune en ces temps d’austérité de la même manière que sont utilisées les SAC (sanctions administratives communales).
Les jeunes risquent d’être les premières victimes de cette taxe, en plus des SDF ou de personnes alcooliques souvent déjà précarisées elles-mêmes. C’est pourquoi nous, les Etudiants de Gauche Actifs (EGA), nous opposons à cette nouvelle mesure antisociale et anti-jeune.
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Participe à la campagne ‘‘Stop SAC’’ !
Construisons la résistance contre la folie des Sanctions Administratives Communales (SAC)
Le vote au parlement a clairement démontré qu’il ne faut pas compter sur les politiciens établis pour s’en prendre à la folie des SAC. Au niveau local, tous les partis utilisent la machine des SAC pour laisser libre cours à l’arbitraire et à la répression. Ceux qui ont voté contre au parlement utilisent également les amendes SAC dans les communes et les villes où ils sont au pouvoir. Par exemple, le cas du jeune qui a reçu une SAC parce qu’il mangeait un sandwich sur le porche de l’église à Malines ; il s’agit de l’application d’un règlement local approuvé notamment avec le partenaire de coalition, le parti écologiste flamand Groen.
Si nous voulons faire quelque chose contre l’arbitraire et la répression, il faudra le faire nous-mêmes. C’est de cette manière que, dans le passé, tous les droits démocratiques et acquis sociaux ont été obtenus. C’est donc aussi de cette manière que nous pouvons arrêter les violations de nos droits démocratiques. Celui qui lutte peut perdre mais celui qui ne lutte pas a déjà perdu.
Manif StopSAC
La première manifestation nationale contre les amendes SAC a eu lieu le 29 juin et a réuni environ 1.500 personnes. L’enthousiasme pour une résistance conséquente et pour une réponse claire à la folie des SAC est certainement présent. Ce qui commença par un appel spontané s’est développé en une manifestation organisée disposant d’un large soutien.
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Quelques exemples de la folie des SAC
Sur les sites stopsac.be et tegengas.be, bien des témoignages nous sont parvenus. Ci-dessous quelques récits résumés sur la folie des SAC.
“J’ai par mégarde mis notre sac poubelle dehors au moment habituel, le dimanche 31 mars au soir. Je n’ai pas pris en compte que le jour suivant était un jour férié et je ne me suis aperçu de rien parce que beaucoup de poubelles avaient étés mises dehors. Je vais maintenant recevoir une amende d’environ 60 euro pour décharge illégale. Alors ça je trouve vraiment exagéré d’extorquer les braves citoyens!
Il faut en plus mentionner que, autour de notre rue, il n’y a pas une seule poubelle publique, ce qui fait que bien des gens vont jeter les sachets avec les crottes de leur chien tout simplement sur le terre-plein central. Quand je vais me promener avec mon chien, je prends régulièrement des sachets avec moi pour aller les jeter dans la poubelle bien plus loin. Alors que j’essaye de faire ma petite contribution personnelle pour garder la rue propre, je reçois maintenant une amende pour ‘décharge illégale’. La ville ferait bien mieux de placer davantage de poubelles pour prévenir les décharges illégales (de sachets de crottes, par exemple)! C’est tout simplement hypocrite.”
“Samedi dernier, j’ai pris part, tout comme deux millions d’autres personnes concernées, au mouvement de contestation ‘March Against Monsanto’. Partout dans le monde, il y eu des manifestations pour protester contre cette entreprise, et c’était aussi le cas à Anvers. L’organisation à Anvers était très floue et il n’était pas clair qui en était le responsable. Nous nous sommes rassemblés sur la Place verte et, finalement, on nous a fait savoir que nous pouvions poursuivre notre marche sous l’escorte de la police. L’ambiance était bonne, tout le monde se comportait calmement et les gens qui faisaient les courses dans les magasins sur notre chemin venaient discuter avec nous avec enthousiasme. Une fois arrivé à la Gare centrale, le groupe s’est arrêté une dizaine de minutes, après quoi, sous escorte policière nous sommes retournés à la Place verte. Nous avons aussi accompagné le cortège pour rejoindre ce quartier.
Après avoir tourné un coin de rue près de la Place verte, nous avons été cernés par la police, fourrés dans des bus et amenés au bureau de police. Nous nous sommes retrouvés avec environ 80 personnes dans une cellule. Nous étions sous ‘arrestation administrative’. Nous avons dû leurs donner nos affaires et on nous a fouillé. Par la suite, nous avons tous reçu une amende SAC de 250 euros ! Je ne faisais pas partie de ceux qui avaient organisé la manif. À aucun moment un agent (et il y en avait bien assez) ne m’a dit, ou aux autres, que ce que nous faisions était ‘illégal’. Ils auraient certainement pu annoncer clairement avec un mégaphone que nous ne pouvions pas manifester et qu’une arrestation et une amende SAC pouvait en être le résultat. Au lieu de cela, on nous a fait croire que tout était en ordre afin, à mon avis, de nous attirer dans un piège et nous imposer des amendes.”
“Il y a quelques semaines, j’étais en voiture avec une amie. Nous faisions le trajet Evergem-Gand. À un certain moment, nous avons mis la musique assez fort dans la voiture. Eh bien oui, une amende SAC pour nous deux…”
“Ce soir, j’ai été à Anvers. J’étais allé dans un night shop pour acheter des cigarettes et, arrivé dehors, j’ai voulu jeter le plastique des cigarettes dans une poubelle. En me dirigeant vers la poubelle, je senti quelqu’un me pousser. Je me suis retourné et j’ai vu une personne ressemblant à un agent de police. Je lui ai dit que je voulais simplement jeter mes déchets dans la poubelle. Ils étaient là pour contrôler. Pendant que je parlais, un cure-dent que j’avais encore dans la bouche est tombé par terre. (…) Un deuxième agent m’a alors dit que j’allais recevoir une amende SAC parce que mon cure-dent était par terre.”
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A l’occasion de cette manif, une campagne a été lancée pour une manifestation nationale le 26 octobre prochain. A l’initiative de cet évènement, on retrouve les campagnes TegenGAS (du côté néerlandophone) et StopSAC (du côté francophone). Cette dernière est notamment également soutenue par la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) et les Jeunes FGTB.
Revendications centrales
Pour ces deux manifestations il y a une plateforme de cinq revendications centrales:
- STOP à l’arbitraire : pour une justice équitable et accessible à tous. Abolition du système SAC
- Être jeune n’est pas une incivilité; Stop au harcèlement !
- Manifester est un droit; Stop à la répression !
- Pas de SAC pour combler les déficits communaux; Aux responsables de la crise de payer !
- Stop à la criminalisation; Pour des solutions sociales aux problèmes sociaux
Ces revendications ont étés reprises pour la manifestation du 29 juin. Il ne s’agit ni de plaider pour un adoucissement ni pour une adaptation, mais pour un arrêt total de cette folie répressive. En même temps, il est nécessaire de profiler l’approche générale selon laquelle la criminalisation n’est pas une solution aux problèmes sociaux ; il est nécessaire d’offrir une alternative. Ainsi, concernant les incivilités, comme les décharges illégales et le fait d’uriner en public, nous plaidons pour plus d’investissements publics pour une collecte gratuite des ordures, l’installation de davantage de poubelles publiques, des toilettes publiques décentes et accessibles,… Ces nécessités sont impossibles à satisfaire avec la politique d’austérité actuelle.
Les comités ‘‘StopSAC’’
La contestation spontanée contre les SAC est positive, mais une résistance organisée est nécessaire. Au fur et à mesure que la crise s’approfondi, la répression ne va pas diminuer. Au contraire, toutes les communes regardent déjà les moyens avec lesquels elles vont combler les trous créés par la baisse de leurs revenus. Les SAC, notamment, y seront pour quelque chose. Nous devons nous organiser pour renforcer la lutte et pour ainsi mener celle-ci à son terme.
C’est pourquoi la campagne Stop SAC a lancé l’appel à la formation de comités locaux pour mobiliser activement pour la manifestation du 26 octobre, mais aussi pour discuter entre eux de la répression, du rôle de l’Etat et de la construction d’une alternative à la politique d’austérité. L’austérité et la répression vont de pair ; sans réponse à l’austérité, nous n’avons pas de réponse appropriée à la répression.
Stop SAC a récemment lancé une carte de membre. Toute personne qui est d’accord avec les revendications centrales peut ainsi devenir membre et prendre part aux réunions. A côté des discussions portant sur le contenu, nous voulons prendre en main la mobilisation du 26 octobre, avec les comités et un planning pour organiser la distribution de tracts, la récolte de fonds (notamment sur base de la vente de badges), le collage d’affiches,…
Que peux-tu faire pour arrêter les SAC ?
Tout le monde peut jouer un rôle dans la résistance contre les SAC. Quelques suggestions :
- Colle une affiche pour la manifestation du 26 octobre,
- Préviens la campagne d’éventuelles amendes SAC dont tu as été victime via stopsac.be,
- Commande quelques tracts et/ou imprime en toi-même via stopsac.be pour les distribuer parmi tes amis, tes connaissances, ta famille, une association de jeunesse, des collèges,…
- Diffuse l’appel à la manif du 26 octobre sur les médias sociaux, invite tous tes amis à t’accompagner à la manif,
- Soutiens la campagne financière en faisant un don ou en achetant un badge,
- Deviens membre de la campagne Stop SAC,
- Crée un comité Stop SAC avec des amis, à l’école, dans ton quartier,…
Comment un comité peut-il fonctionner ?
- Tu n’as aucune expérience de création d’un comité d’action ? Alors dépêche-toi d’en faire l’expérience avant que cela ne soit interdit… Comment un comité peut-il être formé ?
- Décide d’un endroit et d’une heure où tu peux te réunir avec quelques amis et/ou personnes intéressées,
- Prévois une courte présentation de la campagne, suivie d’une discussion,
- Prépare une vue d’ensemble avec les activités et les éventuels endroits qui se prêtent à la distribution du tract, puis fait une liste des personnes et des lieux pour les distributions,
- Prévois la prochaine réunion avec une discussion spécifique. Par exemple : de quoi avons-nous besoin comme politique sociale sur le plan local, quel est le rôle de l’Etat, comment les droits démocratiques ont-ils étés acquis par le passé, que signifie l’austérité pour nous,…