Tag: Répression

  • Wiki-Leaks : Non à l’extradition et à la persécution de Julian Assange

    Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, peut désormais être extradé vers les États-Unis et va probablement l’être suite à une décision de la Haute Cour britannique. S’il perd son appel, son sort sera entre les mains de la ministre de l’Intérieur conservatrice Priti Patel, ce qui signifie dans les faits que son extradition sera assurée.

    Par Eddie McCabe, Socialist Party (ASI-Irlande)

    Ironiquement, ce jugement, qui concerne une affaire ayant de profondes implications pour la liberté de la presse à travers le monde, a été annoncé lors de la Journée internationale des droits humains. La décision de la Haute Cour a annulé la décision d’un tribunal de première instance de janvier 2020 qui avait rejeté la demande d’extradition des États-Unis en raison de préoccupations relatives au bien-être mental d’Assange et au risque de suicide.

    La possibilité d’une peine de 175 ans de prison aux États-Unis pour des accusations de conspiration et de violation de la loi sur l’espionnage – accusations tout à la fois scandaleuses et sans fondement – pourrait pousser n’importe qui au suicide. Et c’est encore plus le cas pour quelqu’un qui a passé sept ans dans les minuscules locaux de l’ambassade d’Équateur avant d’être détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres sans avoir été condamné pour quoi que ce soit.

    Une condamnation à mort

    Malgré tout cela, le Lord juge en chef d’Angleterre et du Pays de Galles a déclaré : « Ce risque [de suicide] est à notre avis exclu par les assurances offertes [par les États-Unis]. » Ces assurances ont été décrites par les avocats d’Assange comme étant « vagues » et « dénuées de sens ». Selon Amnesty International, elles reviennent à dire : « Nous garantissons qu’il ne sera pas détenu dans un établissement de sécurité maximale, qu’il ne sera pas soumis à des mesures administratives spéciales et qu’il bénéficiera de soins de santé. Mais s’il fait quelque chose qui ne nous plaît pas, nous nous réservons le droit de ne pas le garantir, nous nous réservons le droit de le placer dans un centre de sécurité maximale, nous nous réservons le droit de lui proposer des mesures administratives spéciales. Ce ne sont pas du tout des garanties. »

    Plus précisément, elles proviennent d’un État américain qui poursuit une vicieuse vendetta politique contre Assange et WikiLeaks depuis la publication en 2010 de centaines de milliers de documents exposant les crimes de guerre commis par les États-Unis en Afghanistan et en Irak.

    Pas plus tard qu’en septembre 2021, une importante enquête de Yahoo News a révélé que « des discussions sur l’enlèvement ou le meurtre d’Assange ont eu lieu « au plus haut niveau », entre de hauts responsables de la CIA et de l’administration Trump » jusqu’à demander des « croquis » ou des « options » concernant la manière de l’assassiner. » Bien sûr, aucune de ces preuves documentées n’a été prise en compte par les juges de la Haute Cour, dont la décision équivaut en réalité à une condamnation à mort, d’une manière ou d’une autre.

    La vengeance de l’impérialisme

    La menace pour la santé d’Assange, voire pour sa vie, est indiscutable et, en ce sens, la décision de la Haute Cour est une parodie. Toutefois, la vérité est qu’Assange devrait être libéré indépendamment de cette menace : les crimes dont il est accusé par les États-Unis constituent une attaque dangereuse contre les droits démocratiques et la liberté journalistique.

    L’hypocrisie de l’impérialisme américain (qu’il soit dirigé par Trump ou Biden), qui se présente sans vergogne comme un défenseur de la « démocratie » et de la « liberté », est pleinement exposée dans cette affaire. Il en va de même pour ses homologues britanniques et australiens – tous alliés dans la nouvelle guerre froide avec l’impérialisme chinois – qui sont prêts à réprimer le droit à une presse libre afin d’aider les États-Unis dans leur persécution de WikiLeaks et dans leur bellicisme en général.

    Julian Assange et Chelsea Manning ont rendu un précieux service à la classe ouvrière et aux opprimés du monde entier en divulguant des documents qui ont mis à nu la sauvagerie meurtrière de la machine de guerre américaine. Cela mérite d’être soutenu, ainsi que tout travail que WikiLeaks continue de faire pour dévoiler dévoile l’activité criminelle d’États et d’institutions puissants.

    Libérez-le !

    Assange lui-même a un passé trouble. Il a fait l’objet d’accusations de viol et d’agression sexuelle par deux femmes en Suède. Les poursuites pénales liées à ces accusations ont été abandonnées en raison du temps écoulé. Ces femmes ont été privées de justice et n’ont pas pu aller jusqu’au bout des poursuites qu’elles auraient dû engager contre Assange. Sa politique est également extrêmement douteuse. Il a par exemple soutenu Poutine et Trump à différents moments et a rencontré le populiste d’extrême droite britannique Nigel Farage.

    Ce n’est toutefois pas pour ces raisons qu’il est visé par l’État américain, mais pour la menace que WikiLeaks fait peser sur le secret qui entoure ses manœuvres impérialistes. Assange n’est pas un anticapitaliste socialiste, mais nous le défendons contre ces attaques car elles visent toutes celles et ceux qui s’opposent à la corruption et aux guerres capitalistes. Les accusations portées contre Assange doivent être abandonnées et il doit être immédiatement libéré.

  • France : Le mouvement ouvrier doit s’engager de tout son poids dans la bataille contre la répression et le racisme

    Manifestation à Paris du 28 novembre 2020. Photo : Wikimedia

    Ce samedi 12 décembre, pour la troisième semaine consécutive, des milliers de personnes ont à nouveau défilé dans divers villes françaises pour dénoncer la proposition de loi Sécurité globale et le projet de loi sur le séparatisme. En pleine pandémie, les priorités du gouvernement du président Macron visent à renforcer l’arsenal répressif de l’Etat et à tenter de diviser la population sur une base raciste.

    Par Nicolas Croes

    Cette proposition de loi vise clairement à limiter les libertés de la presse, d’expression et de manifester, notamment son article 24 qui pénalise la diffusion malveillante d’images des forces de l’ordre. Elle prévoit de pénaliser d’un an de prison et 45.000 euros d’amende la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » des forces de l’ordre en intervention quand elle porte « atteinte » à leur « intégrité physique ou psychique ». Comme La France Insoumise l’a dénoncé, il s’agit d’une « entreprise de dissuasion massive d’aller manifester et filmer ce qu’il se passe en manifestation ».

    L’approche du gouvernement et de ses alliés face aux violences policières est limpide : les cacher et non les combattre. Mais alors que la loi était discutée à l’Assemblée Nationale (où elle a été adoptée le 24 novembre), une série de d’événements ont transformé l’affaire en véritable fiasco.

    Le lundi 23 novembre au soir, des centaines de migrants accompagnés d’associations, d’élus et de partis de gauche ont été brutalement chassés par la police de la place de la République à Paris, à coups de matraques et de gaz lacrymogène. Parmi les images qui ont choqué figuraient celles d’un commissaire divisionnaire faisant un croche-pied à un homme qui tentait de fuir les coups de matraque. Quelques jours plus tard, le 26 novembre, les images du tabassage d’un homme noir, Michel Zecler, ont été divulguées. La victime avait dans un premier temps été placée en garde à vue pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « rébellion », pendant deux jours, avant que l’enquête ne soit classée sans suite grâce à la vidéo des événements. Sans celle-ci, il serait très certainement en prison.

    Les comparaisons avec l’explosion du mouvement Black Lives Matter suite au meurtre de George Floyd aux Etats-Unis n’ont pas manqué. Le samedi 28 novembre, environ 500.000 personnes ont manifesté dans le pays en répondant à l’appel de nombreuses organisations de journalistes, de syndicats et d’associations diverses réunies dans la « coordination #StopLoiSécuritéGlobale ». Sous la pression de cette impressionnante mobilisation, tout particulièrement dans cette période de confinement brutalement appliquée en France, le gouvernement a annoncé deux jours plus tard la « réécriture totale » de l’article 24, le plus polémique, qui concerne l’image des policiers. Cette déclaration sentait clairement la panique, puisque le texte est déjà voté à l’Assemblée nationale et est maintenant dans les mains du Sénat, où la question devrait être tranchée en janvier. La coordination réclame du reste à juste titre le retrait pur et simple du projet de loi.

    Les mobilisations se sont poursuivies le samedi 5 décembre : près de 90 rassemblements étaient annoncés dans le pays. Le premier samedi de décembre est traditionnellement une journée de mobilisation contre la précarité à l’initiative du syndicat CGT, la lutte contre les violences policières et la loi Sécurité globale y a été liée cette année comme une évidence. Comme pour jeter encore un peu plus d’huile sur le feu, la veille, trois décrets élargissant les possibilités de fichage de la population sont venus enrichir les textes sécuritaires

    Arsenal répressif et résistance sociale

    Le projet de loi Sécurité globale s’inscrit dans un contexte plus profond. Les législations ou les procédures qui visent à étouffer ou à intimider la contestation se multiplient en France, tout particulièrement depuis 2016 et la contestation de la loi Travail sous la présidence de François Hollande (PS), puis avec le mouvement des Gilets jaunes en 2018 sous la présidence de Macron, et enfin les manifestations contre la réforme des retraites en décembre et janvier 2019-20. Ainsi, ce 3 décembre, un membre du collectif « Désarmons-les » (qui documente les violences policières) a été condamné à 8 mois de prison ferme suite à son interpellation par des policiers durant le mouvement des Gilets jaunes en septembre 2019. On lui reprochait notamment d’avoir porté un coup à un bouclier de la police lors de son interpellation…

    Parallèlement, les violences policières au cours des manifestations sont devenues la norme. Celles-ci visent un double objectif. Premièrement, il s’agit d’intimider les manifestants et de faire passer le message que même en se tenant à l’écart de la confrontation, on peut être gravement blessé et pris pour cible par les tirs d’armes telles que les LBD et les grenades de désencerclement. Parmi les victimes de la répression policière se trouve par exemple Zineb Redouane, une marseillaise de 80 ans décédée le 2 décembre 2018 après avoir été blessée au visage par un tir de grenade lacrymogène alors qu’elle fermait les volets de son appartement… situé au 4e étage !

    Deuxièmement, les autorités cherchent à diviser le mouvement sur base des réactions face aux violences policières, avec l’aide des médias dominants qui font tout pour grossir jusqu’au ridicule les incidents en marge des manifestations et présenter ses participants comme un ramassis de casseurs. Cette stratégie de la violence est parfaitement consciente de la part des autorités.

    Violences policières et racisme systémique

    Les violences policières affectent depuis longtemps les quartiers populaires. Ce n’est pas un hasard si, quand le mouvement Black Lives Matter a repris son envol au printemps dernier, il a tout particulièrement trouvé une résonance en France. Face au Tribunal de Paris, le comité « La vérité pour Adama » avait réussi le tour de force de rassembler plusieurs dizaines de milliers de manifestants malgré l’interdiction de se rassembler. Au côté de George Floyd figuraient les noms d’Adama Traoré (décédé lors d’une interpellation par les gendarmes dans le Val-d’Oise), Lamine Dieng (mort dans un fourgon de police à Paris), Amadou Koumé (mort dans un commissariat à Paris),… Il n’est pas rare que de jeunes hommes meurent suite à une intervention policière dans des circonstances suspectes et que leurs proches doivent lancer des comités et mener de longs combats pour que justice soit faite.

    En juillet dernier, le média indépendant en ligne Basta ! révélait qu’en 43 ans, sur 213 interventions létales ayant impliqué les forces de l’ordre, seuls dix officiers ont été condamnés à un emprisonnement ferme pour homicide. La dernière condamnation remonte à 1999. Une analyse de StreetPress montre qu’entre 2007 et 2017, 47 hommes désarmés sont morts à la suite d’interventions des forces de l’ordre. Aucun des policiers ou gendarmes impliqués n’a fini en prison. Plus d’un tiers des procédures ont abouti à un classement sans-suite, un non-lieu ou un acquittement des fonctionnaires. La majorité des affaires sont encore en cours.

    Le plan contre le séparatisme

    La volonté de faire taire la résistance sociale est couplée à la stigmatisation des musulmans. Le contexte actuel est celui de campagnes électorales : d’abord régionale et départementale (en mars 2021), mais surtout présidentielle et législatives (en 2022). C’est dans cet optique que le gouvernement a été remanié cet été, un remaniement clairement marqué à droite et qui visait à se préserver un socle d’électeurs de droite dans un contexte politique marqué par une profonde instabilité.

    Lors de son entrée en fonction, le nouveau ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin (par ailleurs visé par une plainte pour viol) n’avait pas hésité à nier les violences policières en France en disant : « Quand j’entends le mot ‘violences policières’, personnellement je m’étouffe ». Une expression très choquante quelques semaines après le meurtre de George Floyd et alors qu’un livreur, Cédric Chouviat, est mort en janvier après avoir été plaqué au sol par la police et avoir crié à plusieurs reprises « j’étouffe ».

    Puis, le 2 octobre, le « plan contre le séparatisme » de Macron a été présenté, un projet de loi contre l’islam politique et radical destiné à être discuté au Parlement début 2021 qui va étendre encore l’interdiction des signes et pratiques religieuses sur les lieux de travail du secteur public. L’idée était très clairement d’utiliser l’émotion liée à l’ouverture du procès des attentats de Charlie Hebdo. C’était le contexte derrière l’assassinat de Samuel Paty et l’attaque de la Basilique de Nice qui a fait 3 victimes le 29 octobre. [LIRE NOTRE ANALYSE]

    Christian Estrosi, le maire de Nice (Les Républicains), a de suite déclaré qu’il souhaitait « modifier la Constitution » pour pouvoir « mener la guerre » contre une idéologie qu’il qualifie « d’islamo-fascisme ». Eric Ciotti, député du même parti, a appelé à la création « d’un Guantanamo à la Française ». Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a dénoncé le 22 octobre « l’islamo-gauchisme » qui fait selon lui « des ravages à l’université ». Un amendement adopté ensuite au Sénat stipule que la recherche universitaire devra désormais « s’exprimer dans le cadre des valeurs de la République », une formulation ambiguë qui fait craindre une tentative de mise au pas politique.

    Ce climat va évidemment donner confiance à l’extrême droite, y compris à ses franges les plus radicales. Quelques heures après l’attentat de Nice un jeune lié au groupe d’extrême droite Génération Identitaire a d’ailleurs été abattu par la police après avoir menacé des maghrébins au revolver. D’autre part, le 14 novembre, à Cholet, un homme est descendu dans la rue « guidé par Dieu pour agir », a grièvement blessé sa femme et tué deux personnes. Les médias nationaux ont ignoré l’affaire et la presse locale s’est bien gardée de parler d’attentat terroriste. Mais cette fois-ci, le meurtrier qui voulait punir les incroyants était catholique.

    Le mouvement ouvrier doit prendre l’initiative

    A la veille des mobilisations contre le loi Sécurité globale, un sondage de l’institut Ifop révélait que 85% des Français s’attendent à une explosion sociale dans les prochains mois dans le pays. C’est 13 points de plus que la dernière mesure réalisée en janvier 2020, alors que le mouvement contre la réforme des retraites battait encore son plein.

    La mobilisation actuelle est surtout partie des journalistes et des associations des droits humains et a rencontré un écho particulier parmi la jeunesse. Mais il est évident que la question concerne les travailleuses et travailleurs au premier plan. Les ravages sociaux de la crise économique n’en sont encore qu’à leurs débuts – et 700.000 emplois ont déjà été détruits en France au cours des six premiers mois de l’année 2020 – le renforcement de la police et de l’arsenal législatif ne vont pas tarder à viser celles et ceux qui vont entrer en lutte sur leur lieu de travail.

    Le mouvement ouvrier doit clairement imprimer la contestation sociale de sa marque, et ne pas hésiter à recourir à son arme la plus efficace : celle de la grève. Violences policières, manquements criminels dans les soins de santé et l’accueil aux personnes âgées, précarité, racisme systémique,… Les sources de colères ne manquent pas et doivent être réunies autour d’un programme qui répond au cimetière social et à la crise du système. C’est aussi la meilleure manière de combattre l’extrême droite et les fondamentalistes de toutes sortes.

    Mais il faut également développer une alternative politique. Fin octobre, l’indicateur de protestation électorale Fondapol-«Le Figaro» indiquait que 79% des électeurs envisagent un vote antisystème en 2022. Saisir ce potentiel exige de rassembler la colère autour du mouvement ouvrier en défendant un programme qui combat l’austérité et le racisme par la solidarité. La candidature de Jean-Luc Mélenchon qui vient d’être annoncée pour les présidentielles pourrait jouer un rôle dans cette direction. Sa campagne a besoin d’un programme offensif. Celui défendu par la France Insoumise en 2017 représentait une excellente tentative de souligner la nécessité d’une planification écologique et de la nationalisation de certaines parties de l’économie. Mais les défis posés par la crise économique actuelle (la pire depuis les année 1930), la crise sanitaire et la crise écologiques ne laissent pas d’autre choix que d’aller plus loin et de défendre le reversement du capitalisme.

    Tant dans la rue et les entreprises que dans les urnes, il faut s’attaquer au système capitaliste en tant que tel et populariser son remplacement par un système basé sur la satisfaction des besoins sociaux et non sur la soif de profits : une société socialiste démocratiquement planifiée.

  • [Communiqué de presse] La ville de Louvain réprime l’action contre la violence à l’égard des femmes

    La Campagne ROSA a organisé hier des actions contre le sexisme et les violences LGBTQI+phobe dans 11 villes. Le conseil communal de Louvain a interdit l’action et a donné une amende corona de 750 euros.

    • La Campagne ROSA a organisé hier des actions contre le sexisme et les violences LGBTQI+phobe dans 11 villes.
    • Le conseil communal de Louvain a interdit l’action et a donné une amende corona de 750 euros.
    • La Campagne ROSA demande au bourgmestre Ridouani de retirer l’amende et de présenter des excuses publiques à toutes les femmes et les personnes LGBTQI+ qui sont confrontées à cette violence au quotidien.

    La Campagne ROSA a organisé avec succès des actions contre la violence sexiste et LGBTQI+phobe dans 11 villes à travers le pays. Elles étaient organisées de manière à être sûres face au danger du coronavirus. Les participants se sont tenus sur des croix distantes de deux mètres. Il y avait du gel hydroalcoolique à disposition et les participants portaient un masque buccal. Malgré cela, le conseil communal de Louvain a décidé d’interdire l’action.

    Elise Craeghs, Campagne ROSA Louvain/Bruxelles : « La décision du bourgmestre Ridouani est hallucinante. Selon l’ONU, la violence à l’égard des femmes est une épidémie de l’ombre. En Belgique, 21 personnes ont déjà été victimes de féminicide cette année. Interdire une action contre la violence sexiste, surtout dans ce contexte, c’est cracher sur les dizaines de milliers de femmes qui sont confrontées quotidiennement à la violence« .

    Le jour même, la ville a montré son côté le plus répressif. La police a arrêté l’action et a distribué une amende corona de 750 euros.

    Anja Deschoemacker, Campagne ROSA : « Les actions de la Campagne ROSA sont sûres face au danger du coronavirus ; nous l’avions déjà démontré en juin avec notre mobilisation dans le cadre du mouvement BLM. Partout, les actions dans le cadre de la journée du 25-11 se sont déroulées sans problème. Même Alost n’a pas vu de problème à notre action. Par contre, le conseil communal de Louvain qui se dit progressiste a décidé de nous réprimer. Nous demandons au bourgmestre Ridouani de retirer l’amende et de présenter des excuses publiques à toutes les femmes et personnes LGBTQI+ qui sont confrontées à la violence au quotidien« .

    Samedi 28/11, 14 heures, une 12e action aura lieu sur la Groenplaats à Anvers.

    Informations et interviews : Anja Deschoemacker +32 473 92 28 33

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    750€, ce n’est pas rien pour une organisation qui fonctionne sans subventions et donc avec des ressources limitées.

    Nous allons donc contester l’amende, mais nous ne sommes pas certains du résultat.

    Nous avons besoin de 75 fois 10 euros pour la contester ou faire face à l’amende et à celles à venir.

    Les contributions plus petites ou plus grandes sont aussi les bienvenues. Cela nous permettrait de poursuivre notre lutte en restant financièrement indépendants, sans subventions ni parrainage, contre toutes les formes de discrimination et le système capitaliste qui l’entretient. Chaque euro que nous n’avons pas à dépenser pour les amendes, nous l’utiliserons pour poursuivre la campagne ROSA et la lutte contre le sexisme.

    Envoyez un courriel de protestation au bourgmestre SP.a de Louvain Ridouani : mohamed.ridouani@leuven.be.

    Numéro de compte de ROSA : BE54 5230 8095 8497 (BIC : TRIOBEBB)

  • Action de solidarité contre la répression policière en Grèce

    La répression policière s’intensifie actuellement en Grèce. Les membres de notre organisation sœur grecque, Xekinima, en ont eux aussi été récemment victimes (voir cet article à ce sujet). Ce samedi 7 décembre, une action est organisée à Bruxelles contre la violence policière et en solidarité avec ses victimes. Le PSL soutient cet appel, que vous pouvez lire ci-dessous.

    Initiative et appel des « Grec.que.s solidaires de Belgique » 

    La Grèce, considérée par beaucoup comme « le berceau de la démocratie », vit depuis quelques mois des évènements qui rappellent ceux qui ont lieu au Chili, en Bolivie, en Iran et en Turquie.

    Depuis le mois de septembre, la police anti-émeute (MAT) a évacué brutalement des squats d’accueil de migrant.e.s et de réfugié.e.s à Exarcheia, au centre d’Athènes, puis les a condamnés.

    Elle a ensuite pris d’assaut des cafés et des bars, prétextant la recherche de stupéfiants. Des dizaines de personnes présentes ont cru à une attaque terroriste. La police anti-émeute les a obligés à s’agenouiller, se déshabiller, en leur criant qu’ils n’avaient aucun droits. Bien entendu, ces interventions violentes ne visaient pas à arrêter les trafiquants qui poursuivent leurs activités sans être dérangés.

    Le dépôt d’un projet de loi sur l’éducation par le nouveau gouvernement de droite (Nouvelle Démocratie) a provoqué de vives réactions des étudiant.e.s. Le gouvernement n’a pas hésité à envoyer sa police anti-émeute pour réprimer violemment une marche étudiante, blesser par lacrymo un étudiant, briser pour la première fois depuis plus de 40 ans l’asile universitaire en entrant dans la faculté d’économie d’Athènes sous prétexte qu’il y avait des explosifs (ils ne trouveront que des casques et des bouteilles de bières vides). Le jour même, un étudiant, membre d’une organisation de gauche dénoncera la fouille de sa voiture par des policiers alors qu’ils n’avaient pas de mandat, résultant à son arrestation et sa garde à vue pendant des heures, sans recevoir la moindre explication et sans que son droit de communiquer avec un avocat ou sa famille ne lui soit accordé. Son domicile sera ensuite fouillé, les policiers utiliseront ses clés sans son accord, et sa famille sera terrorisée puisqu’elle n’était pas mise au courant de son arrestation.

    17 novembre : après une manifestation massive et pacifique (marche commémorative de la révolte contre la dictature des colonels), 60 personnes ont été interpellées au hasard et 30 ont été arrêtées. Des personnes ayant manifesté, de simples passant.e.s et même un touriste ont été la cible d’attaques, de violences et d’interpellations arbitraires.

    La police anti-émeute insultait tout le monde, elle a déclaré en hurlant « nous avons une junte », faisait des commentaires sexistes aux femmes arrêtées mais aussi à de simples passantes, prenait des photos de personnes menottées, mises à genoux, violant ainsi des droits fondamentaux. Ils ont procédé à des perquisitions sans mandats. Des personnes proches ou solidaires aux inculpé.e.s ont été victimes de violences de la part de la police anti-émeute devant les tribunaux. De plus, des appareils de surveillance ont été retrouvés sur des véhicules appartenant aux manifestants, et une plainte a été déposée contre le gouvernement.

    Des journalistes se font agressé.e.s et intimidé.e.s, même après avoir déclaré leur identité professionnelle, tandis qu’un étudiant en cinéma a été attaqué pour avoir filmé une scène de violence policière.

    Il est remarquable que quelques jours plus tard, le gouvernement ait rejeté la révision de l’article constitutionnel en vue de l’interdiction de la discrimination sexuelle (en plus des critères de religion, d’origine et de langue qui existent déjà) – à 178 voix contre 122.

    L’excès de provocations de la part de la police témoigne d’un climat qui prône « Loi et Ordre », climat que le gouvernement veut instaurer. Ils tentent de terroriser les jeunes et ciblent des personnes et des lieux qui se battent pour une autre société. Les jeunes et le peuple combatif ne cèdent pas. Au côté des peuples du Chili, de Bolivie, de Hong Kong, du Liban, d’Iran et France, elles et ils continueront à se battre pour une vie digne et juste.

    Et nous, à Bruxelles, nous les soutenons, solidaires de leur lutte, nous nous opposons à la violence de la police et à la misère économique.

    La violence policière et leur terreur ne passeront pas!

    Action soutenue par : CADTM, PSL/LSP, Campagne ROSA, Gauche Anticapitaliste, Convoi solidaire Liège-Exarcheia, Antarsya-Belgique,…

    Evénement Facebook

  • Grèce. De jeunes membres de Xekinima arrêtés dans le cadre d’une opération d’intimidation policière

    Action de protestation à Thessalonique à la suite des arrestations.

    Par Nikos Anastasiadis & Eleni Mitsou, Xekinima, section du Comité pour une Internationale Ouvrière (Majorité)

    Deux jeunes membres de Xekinima ont été arrêtés dimanche 17 novembre en soirée et sont maintenant accusés de crimes graves.

    En novembre 1973, des étudiants grecs ont occupé l’école polytechnique d’Athènes pour protester contre le maintien du pouvoir de la junte militaire grecque. Bien qu’elle ait été dispersée par l’armée avec de nombreux morts, la manifestation a accéléré le processus de renversement du régime militaire qui a abouti un an plus tard.

    Chaque année depuis lors, des manifestations sont organisées pour commémorer cette action. Ce sont toujours des manifestations de masse. Cette année, elles ont été plus importantes que ces dernières années, avec 25.000 personnes à Athènes, 7.000 à Thessalonique et des milliers d’autres dans diverses villes grecques. Cela reflète la colère de la classe ouvrière et surtout des jeunes contre la vague de répression et de brutalité policière qui s’est déchaînée ces derniers mois. Bien que la répression ait inévitablement effrayé certaines personnes, elle a mis en colère une grande partie de la société et commence à les pousser dans la rue.

    A la fin de la manifestation pacifique à Athènes, Irini Eminidou et Zisis Sourlas marchaient dans le quartier d’Exarchia pour se rendre chez un de leurs amis. Bien que le quartier soit paisible, Irini et Zisisis ont été soudainement attaqués par la police anti-émeute des tristement célèbres forces anti-émeutes grecques (MAT) et arrêtés.

    Zisisis a été frappé à plusieurs reprises tandis qu’Irini a été jetée au sol avant de recevoir des coups de pied, notamment à la tête alors que son bras était maintenu écrasé sous les bottes. Un flic anti-émeute criait ‘‘quand vous voyez MAT, vous vous agenouillez’’. Irini et Zisisis ne sont pas les seules personnes à avoir été attaquées par la police anti-émeute cette nuit-là. Plus d’une douzaine d’autres personnes ont été attaquées, battues et arrêtées de manière injustifiée dans ce quartier.

    Avant d’être emmenées au quartier général de la police, les personnes arrêtées ont été emmenées par la police anti-émeute dans un garage fermé et photographiées afin de pouvoir être “reconnues”, lorsque l’affaire sera portée devant les tribunaux. Irini, Zisisis et d’autres ont entendu un policier anti-émeute dire “nous nous trompons, ce n’est pas eux” et l’officier responsable répondre “le plan a changé. C’est eux”.

    Au quartier général de la police, la police a confisqué les téléphones de toutes les personnes arrêtées et leur a refusé tout contact avec leurs avocats ou leurs familles pendant plusieurs heures. Ils ont dévêtu les femmes et les ont fouillées de manière humiliante dans une pièce dont la porte était ouverte à tous les passants. Ils ont également refusé de leur donner de l’eau et ils n’ont pas eu le droit d’aller aux toilettes pendant de nombreuses heures.

    Environ 5 heures après leur arrestation, la police a informé l’avocat d’Irini et Zisis qu’ils étaient accusés, entre autres, de possession d’armes, de possession d’explosifs, d’incendie criminel, de résistance à leur arrestation et de blessures graves infligées aux policiers. La police essayait de démontrer que Zisis, Irini et d’autres personnes arrêtées étaient un groupe d’anarchistes qui avaient attaqué la police avec des cocktails Molotov, des jets de pierres, etc. La police, bien sûr, n’avait aucune preuve à l’appui de ces fausses accusations mais, en Grèce, la police ne s’occupe pas de ce genre de “détails”.

    Le manque de preuves et la campagne de solidarité massive lancée dès ces arrestations ont contraint le procureur de la République à rejeter certaines accusations criminelles. Mais nos camarades et les autres personnes arrêtées sont toujours accusées de délit grave de “résistance à l’arrestation”, de “voies de fait intentionnelles”, de “lésions corporelles infligées à des policiers” et de “violence verbale à l’égard de fonctionnaires de police”. Ces accusations sont fabriquées de toutes pièces et doivent être immédiatement abandonnées !

    Xekinima a toujours critiqué les tactiques de “guérilla urbaine”

    Les membres de Xekinima n’ont jamais participé à des affrontements violents individuels avec la police et n’ont jamais utilisé ces méthodes. Au contraire, nous les critiquons sévèrement. Dans de nombreux articles et interventions politiques, nous avons expliqué que ces méthodes sont étrangères au mouvement de masse, qu’elles n’aident pas à construire un tel mouvement, bien au contraire. Ces méthodes effraient et repoussent la classe ouvrière tout en offrant un prétexte à la police pour attaquer les manifestants et les militants. Irini et Zisisis ont défendu publiquement cette position dans leurs universités et lors de nombreuses mobilisations et mouvements auxquels ils ont participés.

    Une vague d’intimidation policière

    Au cours de ces dernières semaines, la police a déclenché une vague de répression et d’intimidation sous l’instruction du gouvernement en visant tout particulièrement les jeunes. Les incidents relatés ci-dessous ne représentent qu’une petite partie de la vague de répression qui s’est déchaînée le mois dernier :

    La police anti-émeute a envahi l’Université d’études économiques dans le centre d’Athènes, en piégeant ainsi des centaines d’étudiants pour les asphyxiant ensuite avec des gaz lacrymogènes. Un ministre a justifié cette attaque en expliquant que la police avait trouvé “des armes similaires à celles utilisées pendant la guerre de Syrie” cachées dans les sous-sols des universités ! Il a été révélé plus tard que la police n’avait trouvé que quelques bouteilles de vodka, des drapeaux anarchistes et des casques de motards. Des étudiants ont malgré tout été arrêtés arbitrairement, le domicile de l’un d’eux a même subi une perquisition de la part de la police anti-émeute. Un certain nombre de ces jeunes sont aujourd’hui traduits en justice pour de fausses accusations ;

    • Les forces spéciales de police ont fait une descente dans les cinémas pour y retirer des salles les jeunes de 16 ans qui regardaient le film “Joker”, dont la projection est interdite aux moins de 18 ans. La dernière fois que la police a fait une telle descente dans les cinémas, c’était à l’époque de la junte militaire, dans les années 1970.
    • La police a pris d’assaut une boîte de nuit, forçant 300 personnes à se mettre à genoux et leur ordonnant de garder les mains en l’air pendant plus d’une heure ! Il s’agissait soi-disant d’une opération anti-drogue, mais ils n’ont trouvé que quelques grammes de drogue sur six personnes. Pendant l’opération, une jeune femme a protesté en disant “nous avons des droits, nous vivons dans une démocratie”. La police a répondu “vous vous trompez” !
    • Un habitant d’Exarchia a été attaqué par la police, dépouillé de ses vêtements, battu et arrêté. Pendant le passage à tabac, la police lui criait : “En Grèce, il y a une junte” et que “dans ce quartier, nous sommes aux commandes”.
    • Un étudiant qui filmait la police anti-émeute attaquant un groupe de personnes à Exarchia est lui-même devenu la cible de la police anti-émeute qui l’a battu et a brisé sa caméra de même que 4 de ses doigts avant de l’arrêter.

    Parallèlement, des membres d’organisation de gauche ont été arrêtés et ont reçu des amendes pouvant aller jusqu’à 50.000 euros pour tractage !

    Cette vague d’attaques est une réponse aux mouvements de jeunesse de Hong Kong, du Chili, de Catalogne, du Moyen-Orient et d’autres parties du monde. Ces soulèvements font trembler de peur la bourgeoisie grecque. Ils espèrent terroriser la jeunesse pour prévenir le développement d’un mouvement radical en Grèce dans un proche avenir. Ils savent très bien que la jeunesse et la classe ouvrière disposent de traditions très militantes en Grèce. Même si elles souffrent encore des défaites des années passées, elles pourraient se remettre en action. Presque tous les gouvernements dirigés par la Nouvelle Démocratie (droite) ont été sérieusement contestés et souvent vaincus par de tels mouvements de masse.

    Des méthodes éprouvées

    Les méthodes utilisées contre Irini, Zisisis et d’autres ne sont pas inconnues en Grèce.

    La police a retrouvé un chapeau avec un cheveu du poète aux positions anarcho-communistes Tasos Theofilou à proximité d’une scène de crime. Il s’agit de la seule “preuve” utilisée en l’accusant de diriger une organisation terroriste, de meurtre, de possession d’armes, etc. Il a été incarcéré pendant 5 ans jusqu’à ce que la Haute Cour l’acquitte de toutes les charges retenues contre lui.
    Irianna, une étudiante, a entretenu une relation amoureuse avec un homme accusé, mais non condamné, d’être membre d’une organisation terroriste. Sur base de cette relation et d’un échantillon d’ADN totalement partiel et insuffisant, elle a été condamnée à 13 ans d’incarcération. Elle a été acquittée après avoir passé une année en prison.

    Ces deux exemples ne sont pas des cas isolés d’intimidation policière. Ces pratiques accompagnent la violence extrême employée contre les manifestations, l’utilisation d’énormes quantités de gaz lacrymogènes et le recours massif aux tribunaux, qui déclarent illégale quasiment chaque grève. Des villages et des zones entières sont criminalisées pour leur lutte contre des mégaprojets miniers. Quatre cent cinquante personnes sont par exemple traînées devant les tribunaux pour avoir protesté contre l’exploitation d’une mine d’or à Chalcidique. Des plus, les forces anti-émeutes et d’autres forces entretiennent des liens avec le parti néo-nazi Aube Dorée.

    Des méthodes qui incriminent le gouvernement

    Le nouveau gouvernement de droite de Kyriakos Mitsotakis pense qu’avec ces méthodes, il est possible d’intimider les jeunes, la classe ouvrière et les pauvres pour leur imposer le silence. Ils se trompent. Les autorités ne font que créer encore plus de colère en procédant de la sorte. Cette colère finira par trouver son expression à travers la lutte de classe et l’organisation politique. Cela alimente la soif d’idées révolutionnaires pour changer le monde, se débarrasser du capitalisme barbare et le remplacer par une société socialiste basée sur le pouvoir et la démocratie des travailleurs.

    Comment participer à la campagne de solidarité ?

    Pour participer à la campagne de solidarité en faveur d’Irini Eminidou, Zisis Sourlas et d’autres personnes injustement attaquées, arrêtées et accusées de fausses accusations, vous avez deux options :

    1 : Demandez aux syndicats, aux organisations de défense des droits humains, aux organisations de gauche et à des personnalités publiques de signer le modèle de lettre de protestation ci-joint, sans oublier d’en envoyer une vous-même, aux adresses électroniques suivantes :

    ? Le ministère de la Protection des citoyens – kepik@mopocp.gov.gr
    ? Le ministère de la Justice – grammateia@justice.gov.gr
    ? Xekinima – Organisation socialiste internationaliste – contact@xekinima.org

    2 : Effectuez un don pour nous aider à couvrir les dépenses de la campagne.
    Les dons peuvent être effectués par Paypal à l’adresse http://net.xekinima.org/donate-paypal/ ou par virement sur le compte suivant :
    · ALPHABANK
    · IBAN: GR3001402980298002330000164
    · SWIFT/BIC: CRBAGRAA
    · Le nom du compte est ???????? (XEKINIMA)
    Identifier votre versement par la mention “Solidarity”.

    Nous vous invitons à envoyer le modèle de lettre de protestation ci-dessous, qui reprend les faits expliqués plus haut.

    Drop all fake charges and end police fabrications against Irini Eminidou, Zisis Sourlas and other people in Greece.

    On Sunday evening, 17th November, after the end of a 25.000 strong peaceful demonstration to celebrate the anniversary of the student uprising against the military Junta in 1973, university students, Irini Eminidou and Zisis Sourlas, were arrested by the riot police on their way to a friend’s house.

    The riot police (MAT) attacked them unjustifiably. They punched Zisis several times and threw Irini on ground, kicked her, crushed her head and her arm under their boots. More than a dozen other people who happened to be passing through Exarchia square were also unjustifiably attacked and arrested by the riot police.

    Before they were brought to the police headquarters, the people arrested were dragged into a nearby garage, where they were photographed so that the police could “recognize” them in court. At the police headquarters, Irini and Zisis were denied contact with their lawyer for many hours. Irini and other women were also denied water and a visit to the bathroom for many hours. They were stripped of their clothes to be searched in a humiliating way in a room with the door wide open. In addition, Irini was taken to hospital to have her injuries caused by the police attack treated only at the insistence of her lawyer.

    The police have fabricated a “scenario” in which Irini and Zisis were part of a group of people that attacked the riot police with petrol bombs and stones. Their initial strategy, to pin heavy felony charges on them has already collapsed as there was no evidence to support the charges, and as a result of the mass campaign in support of Irini, Zisis and all youth who were unjustly attacked and arrested. However, they are still charged with misdemeanour charges of “resisting arrest”, “intentional assault”, “causing bodily harm to police officers” and “verbal abuse towards police officers”. These charges are also completely false and fabricated and must be immediately dropped!

    Irini and Zisis are members of the left-wing organization Xekinima – Internationalist Socialist Organization. Xekinima is very well known in the Greek left, as well as to the police and its agents, for having repeatedly taken a position against the use of “city guerilla tactics”, i.e. the actions of small groups or individuals who, among other things, attack police patrols with petrol bombs and often use rallies and demonstrations as cover. Such methods are of no use to the mass movement, on the contrary they undermine it. It is absolutely clear that Irene and Zisis did not, and could not, do any of the acts that the police have pinned on them.

    We strongly protest and condemn the false and fabricated accusations of the Greek police against Irini Eminidou, Zisis Sourlas and all the people arbitrarily, unjustifiably and unjustly arrested.
    We demand the complete and immediate withdrawal of all the charges against Irini Eminidou, Zisis Sourlas and all the people arbitrarily, unjustifiably and unjustly arrested.

  • [APPEL] Rejoignez la grève du 24 octobre contre la pollution et la violence du capitalisme !

    Tout comme 1000 autres jeunes et travailleurs en colère, les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et les activistes de la campagne ROSA étaient également présents à l’action de Extinction Rebellion samedi. Nous l’avons fait parce que nous pensons qu’il est nécessaire d’avoir une discussion collective aujourd’hui avec l’ensemble du mouvement climatique sur la direction du mouvement, nos revendications et notre programme. Extinction Rebellion a appelé à une action directe et non-violente pour laquelle elle a essayé de se mobiliser massivement. Au cours de l’action, elle a prévu d’organiser des assemblées publiques autour du Palais royal. Donc un appel progressiste, que nous soutenons.

    De nombreux militants pour le climat cherchent des moyens de changer le système ou de lutter pour un nouveau système. Après tout, notre climat continue de changer alors que l’establishment ne prend aucune mesure climatique. Le fait qu’Extinction Rebellion ajoute cet élément de désobéissance civile à leurs actions attire beaucoup de ces militants pour le climat.

    En même temps, cela augmente l’attention des médias pour l’action, ce qui assure qu’il y a plus de discussions à ce sujet. Ainsi, des actions directes avec une forte implication de l’ensemble du mouvement climatique peuvent être utilisées comme un appel généralisé à un recours massif à l’arme de la grève.

    Finalement, nous devrons nous armer (politiquement!) à nouveau, mais à une plus grande échelle que ce que nous avons déjà fait. De cette façon, le système sera touché là où ça fait mal : aux profits. Pour convaincre d’autres jeunes et travailleurs de participer à la grève, la meilleure façon de relancer la lutte contre le changement climatique sera de lutter autour de revendications concrètes. Et c’est ce qu’il faut pour gagner la lutte contre la pollution capitaliste et leur violence ! Prochain rendez-vous le 24 octobre !

    Si l’establishment avait pu formuler une réponse au changement climatique, il l’aurait fait il y a longtemps, il ne leur reste plus qu’une violence brutale. Les activistes pour le climat doivent donc se concentrer sur tout ce qui peut venir de nouveau. Le vrai changement ne viendra pas de l’ancien establishment capitaliste, leur système est en train de pourrir et tous les moyens pour l’inverser ont été utilisés. Le vrai changement viendra avec un nouveau système : une société socialiste fondée sur les décisions démocratiques des jeunes et des travailleurs où leurs intérêts et ceux de notre planète passent en premier. Forcer un tel changement n’est pas facile, mais c’est nécessaire : rejoignez-nous, car des journées comme samedi montrent avant tout le potentiel de notre lutte !

  • Mobilisation de masse à Hong Kong: 130.000 manifestants contre la répression

    130.000 personnes ont manifesté le dimanche 28 avril.

    Après la manifestation de masse du 28 avril, il faut une grève générale politique de 24h !

    La participation massive de 130 000 personnes à la manifestation de ce dimanche 28 avril contre l’agenda répressif du gouvernement a changé la situation politique à Hong Kong. Il s’agissait de la plus grande manifestation depuis la ‘‘Révolution des parapluies’’ de 2014, la plus longue occupation d’une grande ville qui avait duré 79 jours.

    Rapport de Dikang, Socialist Action (CIO Hongkong)

    Cette mobilisation contre les amendements apportés par le gouvernement à la loi d’extradition de Hong Kong a été lancée en 11 jours à peine. Elle est devenue une véritable manifestation de colère contre l’administration non élue de Carrie Lam (cheffe de l’exécutif de Hong Kong). Les nouvelles lois permettront aux résidents de Hong Kong et même aux étrangers transitant par l’aéroport d’être extradés vers la Chine, où 99 % des condamnations judiciaires sont fondées sur des “aveux” régulièrement extorqués par la torture et la coercition ; En Chine, les droits juridiques fondamentaux – comme de choisir soi-même son avocat – n’existent pas. Ces modifications auraient pour effet de légaliser l’enlèvement de dissidents politiques à Hong Kong par l’Etat chinois.

    L’Article 23

    Le Front des droits civiques, une coalition de groupes pro-démocratie qui a appelé avec succès à participer à cette marche, est une illustration de la manière dont la pression de masse s’est accumulée sur les différents partis et groupes pan-démocratiques pour “faire quelque chose”. Une manifestation précédente, le 31 mars, avait attiré environ 12.000 personnes. Les groupes pan-démocratiques de droite plus modérés – largement aux abonnés absents au cours des trois dernières années d’escalade de la répression étatique – étaient sceptiques quant à l’idée d’une nouvelle manifestation. Ils craignaient qu’elle ne soit “petite” et ne soit une “preuve de faiblesse”.

    Au cours des trois décennies de lutte pour la démocratie à Hong Kong, ces soi-disant dirigeants n’ont jamais été les initiateurs de mouvements de masse pour les droits démocratiques. Ils ont plutôt été obligés de courir après les événements en craignant d’être mis de côté par la dynamique de celles-ci. Ce fut une fois de plus le cas.

    Le pilier de l’establishment Regina Ip a comparé cette gigantesque manifestation à la marche historique du 1er juillet 2003, forte de 500.000 personnes. Elle fut à l’époque forcée de quitter son poste de ministre de la Sécurité suite à ce mouvement et son ‘‘article 23’’ concernant la sécurité nationale a été abandonné. Le gouvernement de Carrie Lam subit de plus en plus de pressions de la part de la dictature chinoise pour qu’il reprenne le flambeau et introduise l’article 23 dans un proche avenir, ce que Lam et Cie ont hésité à faire précisément parce que cela peut relancer la lutte de masse pour la démocratie. Le lendemain de la manifestation du 28 avril, Ip a déclaré que le gouvernement ne pouvait pas se permettre de reculer cette fois-ci, avertissant que cela “affecterait la gouvernance”.

    Les commentaires d’Ip, repris par les ministres du gouvernement et la cheffe de l’exécutif Carrie Lam elle-même, démontrent que la classe dirigeante réalise – et craint – que la lutte actuelle dispose d’un potentiel similaire. 2003 a représenté une défaite historique pour l’establishment capitaliste pro-chinois de la ville et un revers pour la dictature chinoise. Celle-ci s’est vue contrainte de faire preuve de prudence dans sa gestion de Hong Kong les années qui ont suivi. Mais la bataille d’aujourd’hui s’inscrit dans un contexte différent, après trois années de répression politique sans précédent, de procès-spectacles et d’interdictions imposées aux partis politiques. Les enjeux sont plus élevés.

    Le siège du Legco (le Conseil législatif de Hong Kong)

    Comme nous l’ont déclaré d’innombrables manifestants, en particulier les jeunes présents en nombre, “manifester ne suffit pas”. Les orateurs de Socialist Action ont été applaudis à maintes reprises lorsqu’ils ont appelé à l’escalade de la lutte en soulignant que le gouvernement n’avait jusqu’à présent pas l’intention de battre en retraite, même avec 130.000 personnes dans les rues.?Comme nous l’avons dit, le mouvement doit riposter avec une détermination similaire : nous ne reculerons pas ! Mais de quoi a-t-on besoin pour faire progresser la lutte ?

    Nous disons oui à la proposition de “siège” – une occupation – face au Legco comme l’ont défendu les dirigeants de la mobilisation (ce qui reflète l’énorme pression exercée sur eux par les manifestants) : il doit commencer dès que possible. Mais même cela ne suffira pas. Pour faire échec à la loi sur l’extradition, obtenir la libération des prisonniers politiques, faire tomber le régime autoritaire de Lam et obtenir des droits démocratiques authentiques et complets, la lutte de Hong Kong doit se transformer en action de grève.

    Si 1 000 écoliers ont pu le faire le 15 mars dernier dans le cadre de la grève mondiale pour le climat, imaginez quelle serait la réponse si les dirigeants de la manifestation appelaient – immédiatement, afin de ne pas gâcher l’élan – à une première journée de grève politique de tous les travailleurs et étudiants sur le territoire ! C’est un pas que la Révolution des parapluies de 2014 n’a malheureusement jamais aspiré à franchir et c’est l’une des principales raisons qui explique pourquoi ce mouvement s’est terminé dans la frustration et sans obtenir la moindre concession.

    Il faut s’inspirer des révolutions actuelles en Algérie et au Soudan, où les masses ont chassé les dictateurs du pouvoir. Les grèves des travailleurs représentent quelque chose de tout à fait différent des manifestations de rue du passé, aussi importantes soient-elles, parce qu’elles touchent directement les profits des sociétés milliardaires et remettent en cause le contrôle des capitalistes sur l’économie.

    Le gouvernement s’entête, même après la gigantesque manifestation du 28 avril. “Nous ne battrons pas en retraite”, clame Carrie Lam. La même réponse, soutenue par une véritable organisation, doit être donnée par le mouvement démocratique – nous ne reculerons pas, nous irons de plus en plus loin jusqu’à ce que les politiques autoritaires de Lam et leurs auteurs soient complètement vaincus !

    Le magazine “Socialist” – Notre appel à une grève politique de 24 heures a suscité les applaudissements.
  • Campagne internationale contre la répression à Hong Kong

    Le gouvernement de Hong Kong intensifie la répression. Sous l’influence de la dictature du Parti soi-disant communiste de Pékin, il a décidé d’interdire un parti politique. Le 17 juillet, les forces de sécurité ont annoncé l’interdiction du Parti national de Hong Kong (HKNP) au motif qu’il constitue une menace pour la sécurité de l’État et l’intégrité territoriale de la Chine. Cette décision repose sur une loi datant de l’époque de la domination britannique ! Il est à craindre que le HKNP ne soit pas le dernier à être interdit.

    Par Stef (Anvers)

    Après la fin de la domination britannique sur Hong Kong, en 1997, les droits démocratiques ont encore été réduits, contexte qui a alimenté un combat en faveur de la démocratie. Cette lutte se trouve actuellement dans une situation très difficile : les dirigeants chinois veulent y imposer un régime similaire à la dictature en vigueur sur le continent.

    Les groupes politiques qui luttent pour la démocratie affrontent un establishment favorable à la domination de Pékin. En 2003, un premier projet de loi anti-subversion à verser dans la Loi fondamentale hongkongaise afin de prévenir toute émancipation de la Région administrative spéciale (RAS) vis-à-vis de Pékin a été balayé à la suite de protestations massives. Mais, depuis lors, ceux qui détiennent les rênes du pouvoir ne sont pas restés les bras croisés. La répression a franchi plus d’un cap ces derniers mois. Des parlementaires du camp pro-démocratie ont été évincés et interdit de participer aux prochaines élections. Des activistes étudiants ont été emprisonnés pour avoir participé à des manifestations pacifiques.

    Le HKNP a été interdit en raison de ses positions en faveur d’un Hong Kong indépendant. Ce petit parti extrêmement raciste se situe dans la tendance politique hongkongaise du «localisme», une sorte de nationalisme anti-chinois. Il revendique la déportation de tous les habitants chinois vers le continent. Ne disposant que de quelques membres, le parti n’est pas très actif. Le HKNP a déjà été exclu des élections, il ne joue aucun rôle dans l’opposition aux autorités et ses positions racistes alimentent les divisions à Hong Kong, ce qui convient très bien à Pékin. Pourquoi cette interdiction alors ? La cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a suggéré que les partis prônant la fin du régime chinois pourraient également être interdits. Cette interdiction vise donc à constituer un précédent. La mesure pourrait par la suite être étendue pour sanctionner la lutte pour la démocratie. Le HKNP était une cible de premier choix pour lancer le processus. D’autres suivront. Cela peut également frapper l’organisation-sœur du PSL, Socialist Action, qui s’oppose au régime dictatorial chinois.

    Le pouvoir de la dictature chinoise peut sembler insurmontable. Le pays dépense aujourd’hui 19% de plus pour sa sécurité intérieure que pour sa défense. L’appareil répressif s’est encore développé après l’entrée en fonction du président Xi Jinping. Les minorités sont opprimées au point que, dans la province du Xianjiang, 10% de la population musulmane ouïghoure locale vit dans un camp de rééducation. Les syndicats sont réprimés et les grèves illégales. Néanmoins, certains éléments éclaircissent la situation. L’an dernier, des grèves ont eu lieu simultanément dans 12 provinces, puis dans 13 provinces, de la part respectivement des grutiers et des camionneurs. Ces grèves ont touché des agglomérations d’une taille équivalente à Londres et Madrid ensemble. De telles grèves menées simultanément dans plusieurs provinces sont inédites en Chine. Le plus impressionnant est qu’elles ont été organisées via des groupes de discussion privés sur internet. Récemment, à Shenzen, au Sud de la Chine, les travailleurs de la société Jasic Technology sont entrés en grève pour exiger le droit de constituer leur propre syndicat.

    D’autres campagnes remarquables ont vu le jour, notamment concernant les droits des LGBTQI+ . La campagne #Iamgay (je suis gay) lancée contre l’interdiction de tout «contenu homosexuel» sur la plus grande plateforme de blogs chinoise a ainsi engagé 500 millions de Chinois dans la contestation de cette censure, campagne couronnée de victoire. Même si la répression en ligne est particulièrement forte en Chine, elle n’a pas été capable d’enrayer le flot de protestations.

    Ces mouvements sont d’une importance capitale pour la lutte démocratique à Hong Kong. Les dirigeants actuels du mouvement pro-démocratie, ceux de l’establishment, avalent défaite après défaite et la répression n’est pas le seul élément responsable de cet état de fait. Les partis de la classe capitaliste bloquent délibérément les mouvements. La ‘‘révolution des parapluies’’ de 2014 a par exemple partiellement échoué parce que les partis pro-démocratie craignaient de ne pas pouvoir garder sous contrôle des mouvements sociaux de masse. D’autre part, les capitalistes conservateurs qui ont une emprise ferme sur Hong Kong savent que la dictature est de leur côté. Les forces capitalistes du camp démocratique ont peur d’un mouvement social qui non seulement réclame des droits démocratiques, mais remette aussi en question leur position privilégiée. Le seul mouvement démocratique efficace repose donc inévitablement sur un programme socialiste combinant la lutte pour la démocratie à Hong Kong aux mouvements sociaux en Chine et à la fin de la dictature.

    Vous désirez soutenir la lutte contre la répression à Hong Kong ? Signez la pétition sur : https://www.stophkrepression.net/

  • Hong Kong : interdiction d’un parti politique et escalade de la répression

    Socialist Action (partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière à Hong Kong)

    Le gouvernement de Hong Kong a, pour la première fois, décidé d’interdire un parti politique. La répression politique menée par Pékin sur le territoire s’aggrave. Le 17 juillet, le Bureau de la sécurité a fait savoir qu’il utilisera l’Ordonnance sur les sociétés – une relique de la domination coloniale britannique – pour interdire le Parti national de Hong Kong (HKNP), pro-indépendance.

    Le HKNP est un groupe raciste très petit et largement sans importance qui a été clairement choisi par le gouvernement en tant que test approprié afin d’imposer de nouvelles restrictions sérieuses à la liberté d’expression et à la liberté d’association à Hong Kong. Cela fait suite à deux années de restrictions successives des droits politiques, de nouvelles lois répressives, d’interdiction des candidats aux élections et de lourdes peines de prison pour les jeunes militants pro-démocratie qui se sont engagés dans des manifestations contre la dictature “communiste” chinoise (du PCC, le Parti «communiste» chinois) et son gouvernement local fantoche à Hong Kong.

    C’est la première fois que l’Ordonnance sur les sociétés est utilisée pour réprimer les organisations politiques depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine et la fin de la domination britannique en 1997. Cela marque une intensification indubitable des attaques du gouvernement contre les droits démocratiques. Une fois que le Bureau de la sécurité émet une ordonnance pour des raisons de “sécurité nationale”, il est illégal de participer aux activités ou de faire un don à l’organisation. La peine maximale est une amende de 100.000 $HK (11.000 euros) et une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans.

    Le HKNP dispose de 21 jours pour faire appel contre l’interdiction, mais dans l’environnement ultra-répressif actuel de Hong Kong, il ne fait guère de doute que l’appel sera rejeté. Ainsi, une fois de plus, les lois tant vantées par les capitalistes et les libéraux comme des garanties de certains droits démocratiques sont devenues des outils pour la suppression des droits démocratiques.

    Socialist Action (les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière à Hong Kong) s’oppose totalement à la politique et aux méthodes du HKNP, en particulier son racisme envers le peuple chinois continental et son soutien à l’impérialisme européen et américain. L’appel de ce groupe à l’expulsion de tous les Chinois continentaux de Hong Kong est un exemple de racisme totalement réactionnaire similaire à celui de Trump. Cela ne peut qu’aider l’État-PCC tout aussi raciste à utiliser des tactiques de division pour dévier et affaiblir les luttes de masse à Hong Kong et en Chine selon des lignes ethniques. Les socialistes défendent la lutte unie de tous les travailleurs, où qu’ils soient nés, contre l’ennemi réel, qui est un régime autoritaire milliardaire.

    La véritable cible du gouvernement n’est guère le HKNP, mais il est évident qu’il s’agit là d’un précédent pour ensuite élargir l’attaque et interdire d’autres organisations qui s’opposent au gouvernement et à son programme autoritaire. Le HKNP est un groupe qui n’a pratiquement aucun soutien, même au sein de la tendance de la jeunesse du localisme de Hong Kong (un nationalisme anti-Chine). Il est surnommé le “Parti des déclarations” par d’autres partisans de l’indépendance de Hong Kong parce qu’en dehors des déclarations, il ne fait rien.

    L’objectif du gouvernement en faisant du HKNP, qui ne représente aucune menace politique réelle pour le régime, sa première cible est limpide. Il veut établir un précédent et se prépare à répéter cette méthode pour interdire à l’avenir d’autres organisations d’opposition plus importantes et plus authentiques. Il commence par cibler ceux qui prônent l’”indépendance” qui, pour le PCC et le gouvernement de Hong Kong, est un sujet qui ne peut même pas être discuté.

    “Mettre fin au règne du parti unique”

    Mais le gouvernement inclut d’autres positions politiques comme sujets interdits. L’exigence des masses de “mettre fin au règne du parti unique”, fondamentale pour la lutte pour la démocratie, est aussi maintenant une cible de la répression du gouvernement. La chef de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam Cheng Cheng Yuet-ngor, a récemment refusé d’exclure que ceux qui soutiennent cette demande puissent faire face à des conséquences juridiques, alors que les candidats qui ont exprimé leur soutien à cette revendication (c’est-à-dire presque tous les partis d’opposition pro-démocratie) courent le risque d’être empêchés de se présenter aux futures élections.

    Le gouvernement utilise une “tactique du salami” similaire à celle qu’il a utilisée en 2016, après les élections du Conseil législatif de Hong Kong, pour disqualifier deux législateurs locaux nouvellement élus, Baggio Leung Chung-hang et Yau Wai-ching, pour ne pas avoir prêté serment d’office de la manière requise. La mesure a ensuite été élargie à quatre autres législateurs, non locaux, qui représentent l’aile radicale de la lutte pour la démocratie et qui étaient la véritable cible de la purge du gouvernement.

    Le Bureau de la sécurité a produit un dossier de 700 pages sur le HKNP pour justifier l’interdiction, couvrant ses discours, sa présence sur les médias sociaux et les événements auxquels a assisté le leader du groupe, Chan Ho-tin. Comme à toutes les étapes précédentes de la répression du gouvernement de Hong Kong, cela se déroule dans le cadre d’un plan synchronisé visant à entraver l’opposition politique et à vaincre la lutte pour la démocratie. Le gouvernement s’empare de certaines déclarations de ce groupe pour le dépeindre comme une “menace violente” pour la sécurité de l’État, alors qu’il s’agit en fait d’un minuscule groupe spécialisé dans la recherche d’attention et qui ne se consacre qu’à bien peu d’autres choses.

    Le parti étudiant Demosisto, qui prône “l’autodétermination démocratique” et dont les membres n’ont pas le droit de se présenter aux élections, pourrait être la prochaine cible après l’interdiction du HKNP. De cette façon, nous pouvons voir que le gouvernement a déjà mis en œuvre “l’article 23” – une loi répressive en matière de sécurité – de manière déguisée.

    La dictature mène une “guerre” contre les droits politiques des jeunes. L’interdiction du HKNP, qui ouvre la porte à d’autres interdictions, à la persécution des partis pro-démocratie radicaux, à la manipulation des élections et à l’introduction imminente d’une loi sur l’hymne national et d’autres lois oppressives, vise à imposer le silence aux jeunes de Hong Kong qui s’opposent en masse à la dictature du PCC.

    Mais, comme en Chine continentale, la politique ultra-répressive ne peut pas éliminer la résistance de masse et la lutte pour la démocratie. À long terme, elle aura l’effet contraire. Elle augmentera la radicalisation et la politisation des jeunes et des travailleurs de tous âges, puis déclenchera de plus grandes vagues de résistance.

    Les localistes, une tendance politique lâche, très confuse et très hargneuse, ne peuvent offrir une voie vers l’avenir. Au contraire, la position nationaliste et raciste étroite des différents groupes localistes et leur idéologie de droite pro-capitaliste représente une impasse pour toute forme de lutte politique des jeunes.

    Cette dernière attaque autoritaire souligne la nécessité de reconstruire un mouvement démocratique de masse. Il est nécessaire de protester contre toute attaque antidémocratique et de comprendre que le système actuel prépare de plus en plus de répression. Les attaques ne s’arrêteront pas d’elles-mêmes, mais seulement en rencontrant un mur de résistance de masse, qui doit être organisé démocratiquement, avec des porte-parole élus et des comités de base pour décider de la stratégie à adopter et des revendications à défendre.

    La lutte pour la démocratie doit être liée à la lutte contre le capitalisme. Il est nécessaire d’établir des liens avec les travailleurs de Chine continentale et ceux du monde entier qui s’organisent et résistent aux réductions salariales et à l’austérité, aux politiques pro-riches et aux coupes budgétaires dans l’enseignement et le logement. Relier ces luttes entre elles ainsi qu’à une alternative socialiste est le moyen de faire de la lutte pour la démocratie un véritable mouvement de masse capable d’ébranler n’importe quel gouvernement, y compris la dictature chinoise.

    De nouveaux scandales politiques à Hong Kong, impliquant des transactions foncières lucratives et des constructions illégales concernant de nouveaux projets de métro, illustrent à quel point les capitalistes considèrent le système politique antidémocratique comme un “parapluie” pour les protéger de la pression de masse et fuir leurs responsabilités. Pour sauvegarder leurs profits, ils feront tout leur possible pour résister et repousser les exigences démocratiques de la classe ouvrière. Par conséquent, pour réaliser un véritable changement, le mouvement démocratique doit avoir un programme anticapitaliste et disposer d’un parti socialiste de masse. C’est la façon de vaincre la dictature du PCC et les super-riches.

  • Anvers. Attaque inédite contre notre droit à mener des actions collectives

    Stop à la criminalisation de l’action sociale

    Ce 15 juin a lieu la procédure pénale contre le président de la FGTB d’Anvers Bruno Verlaeckt et un militant de la Centrale Générale. Ils sont poursuivis pour avoir participé à une action collective lors de la grève du 24 juin 2016. Une condamnation peut mener à l’emprisonnement. Tout ce procès est politiquement coloré : l’establishment, dominé par la droite, veut freiner la résistance en faisant de cette affaire un exemple.

    Pendant la grève du 24 juin 2016, les voies d’accès à la Sceldelaan, qui mène au port d’Anvers, avaient été bloquées par des piquets de grève. Ces derniers avaient été organisés de telle sorte que la sécurité des entreprises pétrochimiques le long de l’Escaut soit garantie, comme c’est la tradition depuis de nombreuses années déjà. Le 24 juin 2016 cependant, des moyens policiers importants ont été déployés pour démanteler les piquets de grève.

    Avec cette intervention policière, le Conseil communal N-VA a clairement indiqué qu’il ne tolère pas de résistance contre sa politique. A cela ce sont ajoutées des poursuites judiciaires, ce qui a rarement été le cas au cours des dernières décennies. En Belgique, le mouvement social qui a suivi la Première Guerre mondiale a mis fin aux poursuites contre l’organisation collective des travailleurs, la loi dite Le Chapelier. Ce mouvement des travailleurs avait également assuré la reconnaissance du dialogue social, l’introduction de la journée des 8 heures et quelques éléments de sécurité sociale. Tous ces éléments sont à nouveau attaqués aujourd’hui, y compris le droit de mener des actions collectives.

    La tentative précédente de condamner des syndicalistes sur la base d’un «blocage malveillant de la circulation» a échoué lorsque la Cour d’appel d’Anvers a statué en 2004 que si l’action syndicale a bien causé des problèmes de circulation, l’objectif était de ‘‘faire connaître certaines idées’’.

    Le 13 avril, 350 militants ont participé à la séance préliminaire. L’affaire a, comme prévu, immédiatement été reportée au 15 juin. L’action a été organisée très rapidement, mais il y avait quand même une belle présence. Une mobilisation majeure est nécessaire pour la session du 15 juin; la meilleure façon de défendre le droit à l’action collective est de reprendre le chemin emprunté par nos arrière-grands-parents pour l’imposer : en l’utilisant.

    Ce procès concerne tous les militants et membres des syndicats et pas seulement ceux de la FGTB d’Anvers. En avril, des militants de la CSC étaient également présents, ce qui était très important. Des délégations de solidarité d’autres régions avaient aussi fait le déplacement. Nous devons nous appuyer sur cela : une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tous.

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