Your cart is currently empty!
Tag: PTB
-
Comment le PTB pourrait-il soutenir une “coalition portugaise” ?

Le PTB pourrait soutenir «une coalition portugaise» conditionnée à la semaine de 4 jours et au salaire minimum de 14€/h
Retour sur l’échec des coalitions progressistes PS-PTB-Ecolo en Wallonie, à Bruxelles et en Fédération Wallonie-Bruxelles
Les négociations en vue de coalitions progressistes PS-PTB-Ecolo ont avorté en Wallonie, à Bruxelles et en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pourtant, l’appel de la FGTB wallonne a reçu ces derniers jours un écho grandissant et de plus en plus de soutien. La déception et le mécontentement sont grands parmi nombre de travailleurs qui aspirent à dégager la droite. Le PS fait porter la responsabilité de la situation à un PTB qui refuse de prendre ses responsabilités. Pour le PTB, le PS a organisé une mise en scène visant à justifier une future coalition avec le MR.
Par Boris (Bruxelles)
Les tentatives visant à démontrer qui est de bonne foi en partant de ressenti, de confiance, d’horaires de réunions, de contacts informels ou non et de shows devant les caméras n’ont finalement que peu d’importance. Le mouvement des travailleurs est en droit d’attendre bien mieux. Toutes ces questions relèguent à l’arrière plan que la constitution de majorités progressistes nécessite un débat sérieux sur le programme permettant d’en finir avec la politique d’austérité et capable de signifier un changement concret dans la vie quotidienne de la population. Ce débat n’aurait d’ailleurs pas dû être cantonné à des négociations post-électorales dans les coulisses. Une telle discussion aurait dû viser à impliquer le plus grands nombre possible de militants et d’électeurs de gauche, de syndicalistes, de féministes, d’antiracistes et d’antifascistes, d’activistes pour le climat,… via des meetings et des mobilisations.
La note de négociation du PTB est une contribution de gauche intéressante. Par exemple, l’exigence de créer 40.000 nouveaux logements sociaux en Wallonie les cinq prochaines années correspond au nombre de familles sur liste d’attente. Le PTB a raison d’approcher cette question avec pour point de départ les besoins auxquels il faut répondre et non pas le cadre de budgets volontairement limités. Le PTB estime qu’un tel plan d’investissement public reviendrait à un milliard d’euros par an pour le budget wallon. Il est vrai qu’un tel gouvernement de gauche – un gouvernement qui partirait des besoins à satisfaire – devra obligatoirement être un gouvernement de désobéissance car il faudra briser les carcans budgétaires.
Nous reviendrons prochainement avec une évaluation plus approfondies de l’échec des majorités progressistes afin d’en tirer les leçons qui s’imposent. Mais le PTB, doit-il après cet échec, écarter aussi facilement la proposition du PS d’un « scénario portugais », c’est-à-dire d’un gouvernement minoritaire PS-ECOLO bénéficiant d’un soutien extérieur de la part du PTB ? Ou doit-il au contraire rouvrir la porte des négociations à ce scénario et comment ?
Un gouvernement minoritaire « à la portugaise » ne revient pas à signer un chèque en blanc
Le PTB refuse d’emblée cette option en déclarant que « l’option portugaise revient à signer un chèque en blanc ». Pourtant, en 2016, Raoul Hedebouw déclarait autre chose concernant le soutien du Bloc de Gauche et du PCP à un gouvernement social-démocrate minoritaire au Portugal. Il disait à l’époque : « Pour le parti communiste portugais, c’est une manière de prendre ses responsabilités, puisque le peuple ne voulait plus de gouvernement de droite. C’est une forme de soutien extérieur, comme à l’époque du Front populaire, en France. Donc, l’histoire montre qu’il n’est pas indispensable de participer au pouvoir pour peser sur les décisions. » (“Rejeter l’austérité libérale” – Entretien avec Raoul Hedebouw, Revue Politique)
Évidement, tout soutien extérieur visant à permettre au PS et à ECOLO de constituer un gouvernement minoritaire doit être conditionné à des avancées significatives pour le mouvement des travailleurs. Cette approche permettrait de concrétiser cette volonté très vivace parmi la population de balancer le MR dans l’opposition. Mais il est vrai que l’attitude du Bloc de gauche et du PCP au Portugal est trop inconditionnelle. A contrario, le PTB devra s’opposer à tous les budgets synonymes de réduction des moyens des services publics ainsi qu’à toute mesure anti-sociale et donc voter contre eux.
Mais, durant la campagne électorale, le PS ne s’est-il pas prononcé en faveur d’un salaire minimum de 14€/h et de la semaine des 4 jours ? Ne peut-on d’ailleurs pas lire dans le programme du PS pour la Région Wallonne que « La Wallonie adaptera les principes généraux de la fonction publique locale de manière à ce que les pouvoirs locaux s’engagent dans une politique de rémunération de minimum 14 euros de l’heure » (en page 264) ? Ou encore que « le PS plaide pour une réduction collective du temps de travail (RCTT) de 38h à 32h par semaine, avec maintien du salaire et embauche compensatoire » (en page 235) ?
Pourquoi ne pas en faire des points de rupture, des conditions strictes posées à un soutien extérieur pour la Région et la Fédération? Les négociations pourraient être relayées par des meetings publics ouvert à tous et des assemblées du personnel sur les lieux de travail concernés. De cette manière, les syndicats auraient directement leur mot à dire et pourraient contribuer à l’instauration de ces mesures.
Si le PS accepte de respecter ses propres promesses électorales, alors les travailleurs des services publics régionaux et locaux mais aussi de l’enseignement, du secteur culturel et sportif, des crèches et des maisons de repos,… obtiendraient une avancée sociale significative. Le PTB démontrerait ce qu’il est capable de réaliser.
Si le PS refuse, il serait alors évident aux yeux de tous que ce parti n’est même pas prêt à appliquer ses propres promesses et qu’il préfère s’allier à la droite. Mais dans ce cas, les meetings et les assemblées du personnel qui auront pris place auront eu le mérite d’ancrer la campagne « fight for 14 € » dans de nombreux lieux de travail afin de construire un rapport de force pour obtenir des victoires.
Évidemment, un salaire minimum de 14 euros et une semaine de 4 jours, cela ne résoudrait pas tout, tout de suite. Mais cela provoquerait un énorme enthousiasme et cela poserait les bases d’une lutte pour obtenir bien plus en Wallonie mais également à Bruxelles et en Flandre.
Autour des élections du 26 mai et du PTB :
- Des majorités progressistes possibles en Wallonie et à Bruxelles!
- Elections 2019. Le Gouvernement a reçu des claques, la lutte de la rue sera décisive !
- [DOSSIER] Élections du 26 mai 2019 – Forces et faiblesses du programme électoral du PTB
- Pour repousser la droite, votons PTB !
- Lettre ouverte du PSL au PTB
-
Des majorités progressistes possibles en Wallonie et à Bruxelles!
Il y a deux ans, la FGTB wallonne lançait un appel pour une coalition de gauche à la Région wallonne. A l’époque, le PS, ECOLO et le PTB disposaient ensemble de 36 sièges sur 75. Aujourd’hui, le même attelage bénéficie de 45 sièges.Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition de juin de Lutte Socialiste
Il n’y a pas si longtemps, la campagne du PS pouvait se résumer à dire ‘‘ce serait pire sans nous’’. La formule magique a connu des ratés avec l’arrivée fracassante d’un concurrent à sa gauche. La croissance du PTB a poussé le PS à donner plus de consistance à sa campagne électorale, ce qui a abouti aux 10 ‘‘lignes rouges’’.
Parmi les revendications du PS regroupées derrière 10 thèmes prioritaires, on trouve : des pensions minimum à 1.500 euros net par mois pour une carrière complète ; un salaire minimum de 14 euros brut par heure; le relèvement des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté, un impôt sur les grands patrimoines (patrimoines supérieurs à 1,25 million d’euros, hors habitation personnelle et biens affectés à l’activité professionnelle), le développement des transports publics avec notamment un investissement de trois milliards d’euros dans la SNCB,…
Pourquoi ces revendications n’ont-elles pu être réalisées entre 1988 et 2014, quand le PS fut au pouvoir sans interruption ? A l’époque, le PS justifiait ses compromissions honteuses en expliquant qu’il s’agissait avant tout d’une question de partenaire de coalition. Et aujourd’hui ?
Rompre la camisole de force austéritaire
Au lendemain des élections, Elio Di Rupo a nié vouloir s’allier aux formations politiques les plus à gauche possibles : ‘‘Non, je n’ai pas dit ça comme ça. J’ai dit que je voulais des gouvernements avec un programme le plus progressiste possible.’’ Raoul Hedebouw a par contre expliqué dans une interview à Sudinfo qu’il souhaite quitter l’opposition, mais pas à n’importe quel prix : ‘‘C’est possible avec le PS ou Écolo, mais pas le PS de Publifin ni l’Écolo qui veut une taxe carbone.’’
Dès lors que l’on entre dans le concret, on ne peut pas reprocher au PTB de mettre la barre trop haut… Youssef Handichi, député bruxellois du parti, a ainsi indiqué que l’entrée dans une majorité bruxelloise était liée à deux conditions : la gratuité de la Stib (ce qui reviendrait à 200 millions €) et une grille contraignante des loyers. Ces mesures seraient bien accueillies, mais elles sont largement insuffisantes. La gratuité de la Stib doit être accompagnée d’un plan radical d’investissements publics dans le réseau puisque ce dernier est déjà surchargé. Quant au contrôle des loyers, il vaudrait mieux réduire la part du marché privé en construisant massivement des logements sociaux publics, comme les 50.000 nouveaux logements sociaux que défendait le PTB pour Bruxelles dans son ancien programme électoral de 2014. Ce débat aurait de plus été l’occasion idéale de soutenir ouvertement les revendications légitimes du personnel en lutte des Administrations locales et régionales (ALR) de Bruxelles, mais l’occasion a été gâchée.
La gauche doit représenter un changement concret pour la vie des gens et donc ne pas se limiter à deux réformes : elle doit former un gouvernement de désobéissance, qui refuse de se soumettre au carcan budgétaire actuel.
Si le PTB est sérieux, il doit tout faire pour empêcher le PS et ECOLO de faire comme si l’appel de la FGTB n’existait pas. Pourquoi ne pas appeler à organiser localement de grands meetings, avec l’aide de la FGTB, pour assurer qu’il y ait une pression maximale sur le PS et ECOLO ? Ce type d’initiative serait d’ailleurs idéal pour que cette pression reste de mise pour assurer qu’une coalition progressiste applique bel et bien un programme de rupture anti-austérité comme l’instauration d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure dans les services publics régionaux, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire,… mais aussi des investissements publics massifs dans les infrastructures et les services publics et le refus de respecter la dictature budgétaire européenne.
Un projet pareil susciterait l’enthousiasme jusque de l’autre côté de la frontière linguistique, il n’y a pas le moindre doute à ce sujet. Cela donnerait un tout autre écho au débat sur la meilleure manière de rompre avec l’austérité. Cela permettrait également d’élargir dès aujourd’hui à toute la population le débat sur la manière dont nous aurons à riposter à la colère du monde du capital pour éviter de connaître le sort lamentable de SYRIZA en Grèce.
-
70% de gens opposés à une nouvelle coalition suédoise. N’en restons pas là, dégageons toute la politique d’austérité!

Parmi la population, le retour de la coalition suédoise n’est pas acclamé. Selon Le Soir, 70% des Belges ne veulent pas de la reconduction de ce gouvernement austéritaire inspiré de Thatcher. Une fois encore, à l’image des sondages sur les pensions, on ne trouve que peu de différences entre la Flandre, Bruxelles et la Wallonie : 67% des Flamands s’opposent ainsi à la coalition rêvée par Bart De Wever (N-VA). L’argument le plus important de Michel & Co, celui des emplois créés, a été sérieusement miné par une étude de Gert Peersman de l’UGent qui défend qu’il y aurait eu plus de croissance et plus de création d’emplois sans la politique menée sous cette dernière législature. La seule chose dans laquelle notre pays a excellé, c’est l’augmentation des bénéfices des entreprises (en moyenne 3,2% contre 2,3% dans la zone euro et 1,8% dans les pays voisins). L’économiste Paul De Grauwe a résumé la politique du gouvernement dans le quotidien flamand De Morgen : “une nouvelle redistribution au profit des détenteurs de capital”.
Par Geert Cool
Après toutes les attaques contre l’âge de la pension, contre les salaires (saut d’index, gel des salaires,…) et la sécurité sociale (manque de moyens pour les soins de santé,…), les économies opérées sur les transports en commun et d’autres services publics essentiels ou encore la diminution des taxes pour els entreprises, il n’est pas étonnant que l’enthousiasme soit bien faible en faveur des actuels partis au pouvoir. Tous les sondages ont mis dans l’embarras les partis de la suédoise.
Les partis néerlandophones bénéficiaient bien sûr de plus de marge, mais la N-VA, le CD&V et l’Open VLD essuient ensemble une perte considérable par rapport aux voix recueillies en 2014. Du côté francophone, l’opposition à ce gouvernement est si forte que le leader du CDH, Maxime Prévot, exclut dorénavant d’entrer en coalition avec la N-VA. Le MR nous a toutefois déjà appris quel crédit il fallait réserver à ce genre de déclaration. Tout le monde se souvient du très solennel ‘‘pas avec la N-VA’’ de Charles Michel en 2014… Ce virage à 180° de la part du CDH reflète avant tout la pression du sentiment largement ressenti du côté francophone. Pour tenter de sauver les meubles, le CDH a besoin de s’en prendre à la N-VA. L’attaque lancée contre De Wever et “Air Franckenstein” – sa déclaration enregistrée il y a quelques années dans laquelle il explique que des actions policières ciblant certaines nationalités ont été effectuées sur base de places disponibles dans un avion en vue d’expulsions forcées – a également été applaudie du côté francophone.
D’après les sondages, le retour d’une coalition suédoise n’est pas possible. Du côté francophone, on parle du retour d’une coalition arc-en-ciel au niveau régional et fédéral par exemple. En Flandre, la perte de vitesse de Groen dans les sondages flamands et l’approfondissement du déclin du SP.a et de l’Open VLD sont des facteurs compliquant. On ne trouve pas de majorité flamande pour un nouvel arc-en-ciel. Cela ouvre la perspective de majorités divergentes aux différents niveaux de pouvoir et le retour des querelles communautaires.
De Wever a récemment défendu un nouveau relèvement de l’âge de la pension, ce qui lui coûtera sans aucun doute des voix. Le Vlaams Belang essaie de se présenter comme étant plus “social” que la N-VA et a probablement été ravi de cette déclaration. Il n’y a toutefois rien de social dans le VB. Ce parti d’extrême droite a voté contre l’instauration d’un salaire minimum européen et s’est fait une réputation de s’en prendre à ceux qui entrent en lutte contre l’austérité, les syndicats en premier lieu. Les travailleurs en colère contre l’augmentation de l’âge de la pension ou contre la pression insoutenable au travail ne recevront aucun cadeau de la part du Vlaams Belang, que du contraire, ils seront attaqués. C’est d’ailleurs déjà arrivé dans le sens littéral de la part de la bande de Driss Van Langenhove, chef de file de Schild & Vrienden et l’une des têtes de liste du Vlaams Belang. A Gand, lorsque les éboueurs sont entrés en grève pour protester contre leur charge de travail de plus en plus inhumaine, le Vlaams Belang ne leur a apporté aucun soutien. Driss Van Langenhove a par contre jugé utile de de se filmer, lui et quelques partisans, alors qu’ils ramassaient des sacs poubelles dans le but de participer aux efforts visant à briser la grève. Ils n’ont bien entendu ramassé des poubelles que le temps que tournait leur caméra… Le Vlaams Belang n’est pas de notre côté. Nous avons besoin d’une campagne antifasciste de grande ampleur, tout particulièrement parmi la jeunesse, cible d’une stratégie de communication de la part du VB, qui a su y développer un certain soutien passif et tente maintenant de transformer cette influence en implication politique plus active.
En ce qui nous concerne, les questions sociales auraient pu être plus présentes au cœur du débat. Les syndicats – mais aussi le PTB – auraient pu jouer un rôle plus actif à cet égard, très certainement en Flandre. La journée d’action de la FGTB en faveur d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure le 14 mai était une bonne initiative, mais elle aurait pu être beaucoup plus ambitieuse. Des actions et grèves ont également touché diverses entreprises et divers secteurs : les enseignants ont mené des actions tant du côté néerlandophone que du côté francophone, les grèves des contrôleurs aériens, etc. Ceux qui aspirent à la fin de la politique d’austérité ne manquent pas. Mais faire une réalité de ce désir n’arrivera pas avec une attitude attentiste, il faut partir à l’offensive, avec confiance et combativité.
Concernant le climat, le recul temporaire du mouvement a offert un espace supplémentaire à la droite. En l’absence de campagnes offensives pour s’en prendre aux gros pollueurs et défendre des revendications telles que la gratuité et l’amélioration des transports en commun, le contrôle public de la totalité du secteur de l’énergie, des investissements publics massifs dans les énergies renouvelables,… nos opposants peuvent caricaturer la protestation en la réduisant à des taxes sur les trajets aériens et autres écotaxes qui ne concernent pas les gros pollueurs, mais les travailleurs ordinaires. La position des partis verts, mais aussi l’expérience de leurs participations gouvernementales, n’aident pas à corriger cette situation. L’attention a temporairement été réduite au sujet du climat, temporairement parce que le problème est si dramatique et les inquiétudes si élevées, ce qui a permis à la N-VA et au VB de ramener d’autres thèmes dans la campagne, tels que la sécurité et la migration (en instrumentalisant la situation pénible des migrants à Bruxelles-Nord). Ces thèmes avaient été repoussés à l’arrière-plan durant la période janvier-mars, lorsque les actions pour le climat ont connu un élan historique.
Quand la rue entre en mouvement, cela a automatiquement un effet sur le débat politique, c’est encore ce que nous avons constaté après l’assassinat de Julie Van Espen. Environ 15.000 personnes ont alors manifesté à Anvers. Le 8 mars dernier, une grande manifestation de 10.000 personnes a eu lieu à Bruxelles pour défendre l’émancipation des femmes. La violence sexuelle est davantage perçue comme un problème social et moins comme une réalité individuelle. L’inquiétude croissante au sujet du sexisme sous toutes ses formes est un problème pour l’extrême droite et la droite populiste. Selon une enquête de VTM et Het Laatste Nieuws, le Vlaams Belang et la N-VA sont les plus populaires parmi les garçons âgés de 12 à 24 ans, mais ce n’est pas le cas chez les filles de cette tranche d’âge.
La résistance sociale aurait pu être plus offensive, mais elle a déjà marqué ces élections de son empreinte. C’est certainement le cas du côté francophone, où la présence du PTB au parlement et les débats politiques ont obligé le PS à aller plus à gauche. Le PSL espère ce sera également le cas en Flandre après ce 26 mai avec au moins un, mais peut-être plusieurs élus du PTB. Les nombreuses faiblesses offertes par le SP.a et Groen des années durant ont offert un boulevard à la droite. Le point fort de la N-VA, cela a trop souvent été la faiblesse de l’opposition qui lui faisait face.
Il est impossible de concilier les nombreux besoins de la population et le déficit budgétaire. Les politiciens établis se tordent la tête pour refuser d’admettre qu’ils procéderont à davantage d’économies contre nos conditions de vie ou pour montrer qu’ils proposent des réformes positives qui sont effectivement payables. Toute mesure en faveur de la majorité de la population se heurtera à l’avidité des grandes entreprises, qui est d’ailleurs à l’origine des innombrables cadeaux fiscaux et du déficit budgétaire. Imposer un changement exige de mener une lutte acharnée. Nous devons construire un rapport de forces, qui ne sera que renforcé si nous popularisons parallèlement un véritable programme de changement social. Un tel programme est nécessaire pour répondre à l’inévitable sabotage et à l’opposition du capital à toute réforme dans l’intérêt des travailleurs.
C’est pourquoi le PSL souligne que des mesures socialistes telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et de leurs familles sont nécessaires. Votez PTB pour la taxe des millionnaires et rejoignez le PSL pour une transformation socialiste de la société !
-
Votez PTB pour la taxe des millionnaires et rejoignez le PSL pour une transformation socialiste de la société

Rarement le patronat n’a été si bien servi que par la coalition thatchérienne MR / N-VA / CD&V / Open-Vld. La FEB (Fédération des entreprises de Belgique) a reçu des cadeaux d’une valeur de 20 milliards d’euros sous cette législature, sous forme de saut d’index, de réduction des cotisations sociales et de baisse du taux d’imposition (de 33,99% à 25%). L’ensemble des sacrifices imposés à la population n’a pas servi à un retour à l’équilibre budgétaire, mais à plus de transfert de moyens vers les plus riches. Alors que nous sommes nombreux à connaître des fins de mois difficiles, les grandes entreprises belges ont distribué 12,5 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires en 2017.
Par Boris (Bruxelles)
La FEB en redemande, sans surprise. Elle a sifflé la fin de la récréation suite à la chute de Michel I et a lancé une campagne pour la reconduction du gouvernement de droite dure. N-VA, MR et Open-Vld se sont déjà déclarés d’accord. Wouter Beke (CD&V) affiche aussi sa préférence en déclarant que : ‘‘revenir en arrière par rapport aux mesures que nous avons prises depuis 2014, pas avec nous’’. Maxime Prévot a pris la présidence du cdH pour préparer son parti à être de la partie. Sur base des résultats des élections communales, nous aurions alors un gouvernement de cinq perdants.
La FEB a déjà composé le menu : limitation dans le temps des allocations de chômage (la directrice générale de la FEB propose à 2 ans) et nouvelle dégressivité de celles-ci, baisse des cotisations patronales à 20 %, aucune contribution des entreprises pour le climat, prolongement de centrales nucléaires au-delà de 2025, nouvelle révision de la loi de 1996 sur la modération salariale en minant le caractère automatique de l’indexation, flexibilisation du recours au travail de nuit, baisse du montant des pensions des fonctionnaires, diminution des allocations pour les chefs de ménages et création d’une application numérique visant à saper le versement des allocations de chômage par les syndicats et des indemnités de maladie par les mutuelles. Pour le mouvement des travailleurs, ce scénario est cauchemardesque. L’enjeu des élections est de taille.
Heureusement que les Gilets Jaunes ont imposé à l’agenda les thèmes de l’injustice fiscale, du pouvoir d’achat et des conditions de vie déclinantes de la population. Heureusement, surtout, que le mouvement historique pour le climat et sa jeune avant-garde ont mis leur empreinte sur ces élections. Heureusement que les syndicats ont mené des actions autour des pensions et des salaires. En février dernier, les cinq partis de droite précités ont connu leur plus mauvais sondage et la majorité leur échappe. Mais rien n’est acquis. Tout doit être fait pour saisir à pleines mains le potentiel que représentent les revendications d’investissements publics massifs pour le climat et le social, de transports publics gratuits, de retour de la pension à 65 ans, d’une pension de minimum 1.500€ par mois, d’un salaire minimum horaire de 14€ et de réduction collective du temps de travail. C’est ainsi que l’on pourra dégager le droite par la rue et par les urnes et éviter la gueule de bois le 27 mai.
Le PSL appelle à voter PTB pour disposer d’élus de gauche qui feront barrage à la poursuite de la casse sociale. Le PTB a raison de dire qu’une percée électorale en Flandre aiderait à contrarier le discours des ‘‘deux démocraties’’ qui existeraient en Belgique, une au Nord et une au Sud. A cette fin, le PTB aurait été mieux avisé de répondre à notre proposition de collaboration, de prendre des candidats du PSL sur ses listes et de s’ouvrir à une coopération plus large à gauche afin d’assurer l’obtention du meilleur résultat possible.
Pour Raoul Hedebouw, le succès du PTB pousse le PS à le copier sur bon nombre de revendications alors qu’il a fait l’exact opposé au pouvoir. Il appelle donc à voter pour l’original, pas pour la copie. C’est vrai, la percée du PTB aide à faire pencher la balance à gauche. C’est vrai, le PS essaye de regagner du terrain sur le PTB pour ne pas perdre toute pertinence à l’image de son équivalent grec ou français.
Lors d’un débat télévisé, on a demandé à Ahmed Laaouej (chef de groupe du PS à la Chambre) si le PS ne courrait pas derrière le PTB en défendant un impôt sur la fortune. Il a répondu que le PS a adopté l’impôt sur les grandes fortunes dans son programme en 1985 en précisant que c’était plutôt la social-démocratie qui était copiée puisque le PTB a abandonné son programme de nationalisations en faveur d’une redistribution des richesses via la fiscalité. Ce n’est pas faux. Il est par contre bien moins crédible en expliquant que cet impôt sur la fortune, présent dans son programme depuis 1985, n’a jamais vu le jour puisqu’aucune majorité n’y était favorable. La vérité, c’est que le PS a été présent à tous les niveaux de pouvoir sans discontinuité de 1988 à 2014 et qu’il n’en a jamais fait un point de rupture dans les négociations. Plus récemment, le PS n’a eu besoin de personne pour qualifier d’irréalistes les propositions du PTB pour des majorités communales progressistes et préférer conclure des coalitions ‘‘contre-nature’’ avec le MR contre les vœux de la FGTB.
Lors du lancement de la campagne du PTB via un meeting suivi en direct par 6000 personnes via livestream, Peter Mertens a expliqué que le programme du PTB est construit autour de la justice fiscale. Le PTB veut démontrer le réalisme de son programme de répartition plus équitable des richesses dans le cadre du capitalisme via une taxe des millionnaires. Il chiffre celle-ci à plus de 13 milliards d’euros de revenu annuel mais compte sur 8 à 10 milliards d’euros par mesure de précaution. Nous sommes partisans de cette taxe des millionnaires, mais nous avertissons qu’un gouvernement de gauche qui l’introduirait s’attirerait les foudres du patronat qui saboterait l’économie par la fuite des capitaux. Malheureusement, le PTB fait abstraction de ces difficultés. Abandonner l’arme de la nationalisation, une mesure qui s’impose pour riposter à l’inévitable contre-offensive patronale, serait une grave erreur. Cette importante précision doit être présente dans le programme et le matériel électoral pour préparer la population.
Nos arguments ont beau être les plus convaincants au monde, obtenir un capitalisme à visage humain relève de l’utopie. Les capitalistes ne font de concessions sérieuses que lorsqu’ils sont confrontés à un mouvement de masse qui menace l’existence de leur système. Une fois les relations de force à nouveau à leur avantage, ils cherchent à récupérer chaque concession d’une manière ou d’une autre. Seule une transformation socialiste de la société permettrait de garantir durablement les conquêtes sociales, de préserver notre environnement et de mettre fin à l’exploitation. C’est pourquoi nous vous invitons non seulement à voter en faveur du PTB mais aussi à entrer en discussion avec le PSL pour le rejoindre.
-
Des transports publics gratuits et de qualité, une évidence écologique et sanitaire

Action menée au conseil communal de Gand par le PSL pour de meilleurs transports en commun. En moyenne, en Belgique, chaque habitant perd 58 heures par an dans les embouteillages, avec un coût économique estimé à 8 milliards d’euros par an(1). Mais ce n’est évidemment pas par plaisir que des travailleurs et des jeunes perdent chaque années des dizaines d’heures sur des routes encombrées, galèrent à trouver une place de parking,… Bien souvent, il n’y a pas d’alternative.
Par Clément (Liège)
Selon l’Agence Européenne de l’environnement, la pollution de l’air constitue la première cause de décès prématurés dans 41 pays d’Europe (422.000 personnes en 2015)(2). On parle de 12.000 décès par an en Belgique et de 16 milliards d’euros de dépenses en soins de santé.(3) Le transport joue bien entendu un rôle prépondérant dans cette situation et, en Belgique, 80% des déplacements individuels sont effectués en voiture(4). Cela ne tombe pas du ciel: les transports publics ont été mis au régime sec depuis des décennies. En 20 ans, plus de 10.000 emplois temps plein ont été perdus à la SNCB par exemple, soit une chute du personnel de 30% alors que le nombre de passagers a augmenté de 60% ! Uniquement sur la dernière législature, la dotation publique de la SNCB a été diminuée de 20% (-663 millions/an).
La gratuité, une idée qui avance
Cela fait déjà longtemps que le PSL et le PTB plaident en faveur de transports en commun gratuits, de qualité et accessible à tous. Poussé par le mouvement pour le climat, ECOLO a également intégré dans son programme la gratuité partielle des transports en commun avec des investissements sur 5 ans tandis que le PS parle aujourd’hui de gratuité partielle et progressive, sans aborder les investissements.
ECOLO n’a pas fait preuve d’une audace extraordinaire : la gratuité ne viserait que les moins de 25 ans, les seniors et les demandeurs d’emplois. Ses promesses d’investissements ne représentent que 7 milliards d’euros en 5 ans (à peine plus que la promesse du gouvernement Michel en fin de législature : 5 milliards !), en liant l’augmentation de la dotation à l’augmentation du nombre de voyageurs (tout comme le PTB). Le PSL est évidemment favorable à la gratuité pour les publics suscités, mais pourquoi en rester là ? Ne parle-t-on pas d’urgence écologique et sanitaire ? Le PTB va plus loin en défendant la gratuité sur l’ensemble des réseaux TEC, STIB et De Lijn pour les trajets domicile-travail, les pensionnés, les chercheurs d’emploi, les mineurs d’âge et les étudiants. Le PTB défend également un investissement de 50 milliards d’euros d’ici à 2030 pour le rail uniquement, avec le projet d’extension des horaires et la réouverture de plus d’une centaine de gare. Au Grand-Duché de Luxembourg, le nouveau gouvernement a décidé de mettre en place la gratuité totale des transports en commun sur tout le réseau dès 2020, sous la pression conjointe de la gauche radicale, du parti Vert, et du mouvement pour le Climat qui est entré en scène massivement depuis le mois d’octobre 2018.
Les voitures de société
PTB et ECOLO veulent s’en prendre à l’aberration totale que représentent les ‘‘voitures salaires’’. Grâce à de généreuses déductions fiscales, acheter une voiture à un travailleur revient singulièrement moins cher que d’augmenter son salaire. Une aubaine pour les patrons. L’Etat a notamment favorisé ce mécanisme en raison du nombre d’emplois représentés jadis par le secteur automobile (plus de 20.000 emplois directs dans les années ’90). Aujourd’hui, la plupart des entreprises du secteur ont fermé. ECOLO a calculé le coût de ces voitures de société pour les finances publiques : 3,5 à 4 milliards d’euros. Concernant la pollution et le trafic, l’ampleur du phénomène est évidente au regard du fait que, en 2018, pas moins de 16,5% des voitures étaient des voitures de société.
ECOLO défend la suppression des voitures salaires au profit d’un ‘‘budget mobilité’’ pour les travailleurs compris entre 700€ et 2.780€ par an en fonction de la distance domicile – travail. Le PTB défend la suppression pure et simple du mécanisme en défendant parallèlement la gratuité des transports en commun pour se rendre au travail. Nous défendons l’approche du PTB tout en exigeant que l’équivalent monétaire de cet avantage en nature soit converti en salaire brut aux frais exclusifs du patronat.
L’approche du PTB, sans être idéale, est de loin la plus ambitieuse pour faire des transports en commun le premier moyen de déplacement. Ce domaine s’articule dans un programme plus vaste de transformation de la société. Il est du devoir du PTB de préparer ses électeurs et la gauche à la confrontation frontale avec la classe capitaliste que ce programme impliquerait.
(1) https://parismatch.be/actualites/environnement/193913/la-belgique-etouffe-sous-la-pollution-et-cest-visible-depuis-lespace
2) https://parismatch.be/actualites/environnement/193913/la-belgique-etouffe-sous-la-pollution-et-cest-visible-depuis-lespace
3) Voir le programme d’ECOLO, point 2 “Mobilité”
4) Voir le programme du PTB, chapitre mobilité, paragraphe “vision “. -
[DOSSIER] Élections du 26 mai 2019 – Forces et faiblesses du programme électoral du PTB

Photo : Liesbeth. Votez PTB pour un gouvernement de la taxe des millionnaires et rejoignez le PSL pour l’épauler des mesures socialistes qui s’imposent
Le 24 février dernier, le PTB a présenté son programme ‘‘Un programme social, c’est vraiment phénoménal’’ en vue des élections de mai, un texte fort de 849 revendications articulées autour de 6 thématiques et de 40 chapitres dont l’argumentation s’étend tout au long des 252 pages. Dans son introduction, Peter Mertens, le président du PTB-PVDA, résume le fil rouge du programme 2019 en une phrase : ‘‘Une fiscalité juste, le progrès social et les investissements climatiques sont les trois piliers centraux de notre RedGreen Deal, notre plan rouge-vert’’.
Dossier de Boris (Bruxelles)
Le mouvement historique pour le climat, celui des Gilets Jaunes contre la hausse des prix et des taxes ainsi que les mobilisations syndicales sur le dossier des pensions et contre la baisse du pouvoir d’achat expriment le rejet des inégalités croissantes. Le programme du PTB se veut être une réponse à nombre de ces préoccupations. Il n’est pas possible ici de commenter chacune des propositions de façon détaillée ni même chaque chapitre. Nous n’analysons ici que les grandes lignes de ce programme pour en saisir les forces et les limites afin d’armer aux mieux le mouvement des travailleurs et des jeunes pour passer à l’action.
Un programme contre la casse sociale du gouvernement Michel
Pour bon nombre de syndicalistes et de jeunes, un des enjeux majeurs de ces élections est d’empêcher la remise en selle d’un gouvernement de droite dur, de type thatchérien, à l’image de celui qui a lancé une offensive généralisée contre nos pensions, nos salaires, nos allocations sociales et nos services publics dès son entrée en fonction en 2014. Le programme électoral du PTB répond à cette nécessité dans sa première partie ‘‘Emploi et protection sociale’’ en revenant sur le bilan du gouvernement Michel pour lui opposer diverses revendications offensives reprises des syndicats ou émanant du PTB utiles pour pouvoir boucler les fins de mois.
On y trouve : le retour de la pension à 65 ans ; le retrait des mesures antisociales contre les pensions anticipées, les prépensions et les aménagements de fin de carrières ; une pension minimale de 1.500€ net et l’accès à la pension complète pour les femmes à partir de 40 ans de carrière ; un salaire minimum horaire de 14€ ; la suppression de la loi de 1996 de modération salariale et le rétablissement de l’index complet ; la fin de la dégressivité des allocations de chômage ; la hausse du revenu d’intégration social et des allocations à hauteur du seuil de pauvreté européen ; l’individualisation des droits aux allocations sociales et leur liaison au bien-être.
Quelle réduction collective du temps de travail ?
Le programme pour l’emploi s’attaque au bilan des 176.000 emplois que Michel I aurait créés en clarifiant que la majorité de ceux-ci ne sont pas des emplois stables mais des contrats précaires. Contre la flexibilité, le PTB défend la journée de travail de maximum 8h et la suppression des flexi-jobs. Le recours aux intérimaires serait limité et les heures supplémentaires uniquement possibles sur base volontaire et payée à 150% du salaire. Le PTB explique aussi qu’il est urgent de lutter contre la hausse des maladies liées au travail et de s’en prendre au chômage de masse. La semaine de travail des 30h sans perte de salaire et avec embauche compensatoire n’est pourtant pas proposée comme une mesure généralisée pour la prochaine législature.
Cette revendication est mise en avant comme un objectif à plus long terme, en la limitant dans l’immédiat à des projets pilotes dans certaines crèches et maisons de repos publiques d’une part et en stimulant l’introduction de celle-ci dans le privé avec des aides financière pour 1000 entreprises volontaires. Aucune précision du montant, de l’ampleur ou de la durée de ces aides n’est développée. Le PTB modère donc sa revendication en direction de la semaine des 4 jours proposée par le PS (principalement orientée vers l’aménagement des fins de carrières pour les plus de 55 ans) ou par Défi (pour la création d’emplois peu qualifiés à Bruxelles). Ces derniers proposent d’en partie financer la mesure via la sécurité sociale, pour en atténuer le coût pour les patrons en espérant ainsi convaincre ces derniers de s’engager sur cette voie.
Pourtant, la récente étude de chercheurs de l’ULB commandée par le ministre bruxellois de l’Emploi Didier Gosuin (Défi) illustre l’absence de volonté des patrons de recourir aux réductions du temps de travail (RTT). La réglementation fédérale permettant une réduction trimestrielle de cotisations sociales de 400 euros par travailleurs, en cas de réduction du temps de travail en dessous de 38h/semaine pour une durée de quatre ans, est un véritable flop. Celle-ci est principalement connue pour son utilisation pour 520 des 600 travailleurs d’Auto 5. En janvier 2017, une convention collective a été signée afin d’annualiser le temps de travail. Concrètement, le personnel preste désormais une moyenne de 36h/semaine sur quatre ou cinq jours, dans le cadre de différents horaires, avec un plancher de 32h et un plafond de 40h hebdomadaires. Les prestations du samedi n’entraînent plus de sursalaire et, s’il est interdit de travailler plus de deux semaines consécutives de 40h, les dépassements ne sont toutefois pas considérés comme des heures supplémentaires. Bref, si ce type de RTT à 36h semaine avec flexibilité accrue n´enthousiasme pas le patronat comment en stimuler 1.000 à franchir le pas de la semaine de 30h sans flexibilité accrue comme le propose le PTB ?
En France, l’introduction de la semaine des 40h en 1936 sous le Front Populaire (et pour les chantiers et les charbonnages en Belgique après les grèves de juin 36) n’a pas pu faire l’économie d’une lutte de masse du mouvement des travailleurs. Cette lutte mettait à mal l’existence-même du capitalisme. Espérer convaincre les patrons est une utopie. La semaine des 30h nécessite l’élaboration d’un sérieux plan de bataille afin de construire le rapport de forces nécessaire pour l’arracher.
10 milliards d’investissements publics annuels pour l’environnement et le social
Lors des élections communales de 2012, Gauches Communes (fruit de la collaboration du Parti Socialiste de Lutte et du Parti Humaniste à Bruxelles) défendaient déjà la nécessité d’un plan radical d’investissements publics. Les politiques d’austérité et le transfert de moyens publics au profit des grandes entreprises ont conduit à ce que les investissements publics chutent de moitié en 25 ans. Pour atteindre à nouveau le niveau des années ‘70, il faudrait investir environ 15 à 20 milliards d’euros… par an ! Ce débat a déboulé sur le devant de la scène avec le manque d’entretien des tunnels de Bruxelles, l’effondrement de rues causé par les conduites d’eau de Vivaqua, les infiltrations d’humidité dans les musées fédéraux et autres bâtiments publics,…
Pour y remédier, le PTB veut créer une banque d’investissement pour le climat et le social. Celle-ci investirait chaque année d’une part cinq milliards d’euros dans les transports en commun, l’isolation des bâtiments, la recherche scientifique et les énergies renouvelables. D’autre part, cinq autres milliards d’euros serviraient à refinancer l’enseignement, les soins de santé, la culture, le sport, l’aide aux personnes en perte d’autonomie et l’accueil de la petite enfance.
Le montant de capitaux frais pour alimenter cette banque d’investissement correspond au montant estimé que rapporterait la mesure phare de financement du programme du PTB : la taxe des millionnaires, qui devrait donc rapporter 10 milliards d’euros par an. Le réinvestissement public repose sur l’introduction de cet impôt sur les fortunes des plus riches.
Une banque publique et une entreprise publique d’énergie ou la nationalisation de ces secteurs ?
Le programme du PTB évite soigneusement d’aborder le thème des nationalisations en se limitant à la défense d’une banque publique et d’une entreprise publique d’énergie dans le cadre d’un marché privé. L’idée du PTB est de créer cette banque publique sur base des avoirs de Belfius. L’histoire nous a pourtant déjà montré quelles étaient les limites d’une telle solution.
Comment une banque publique qui refuse les investissements spéculatifs peut-elle subir la concurrence des banques privées qui, dans des périodes de hauts rendements spéculatifs, sont plus attractives ? C’est pour cela que la CGER (l’ex Caisse Générale d’Épargne et de Retraite) a été privatisée au début des années ‘90. Lorsque Belfius s’appelait encore Dexia, la présence de tout un tas de politiciens dans son conseil d’administration (par exemple Elio Di Rupo et ou encore Jean-Luc Dehaene qui en a exercé la présidence) n’a pas empêché que la banque joue en bourse en arrosant ses actionnaires de dividendes.
Nous avons assez renfloué le secteur privé avec l’argent de la collectivité ! Réclamons notre dû et plaçons l’ensemble du secteur financier dans les mains de la collectivité. C’est ainsi que nous pourrons en finir avec la spéculation tout en garantissant tout à la fois la sécurité de l’épargne, de très bas taux d’intérêts pour les petits commerçants et les particuliers et la mobilisation de l’épargne de la population comme source de liquidité pour les investissements sociaux qui répondent aux besoins de la population en termes de création de crèches, d’écoles et de logements sociaux de qualité et en suffisance.
Il en va de même pour le secteur de l’énergie pour autant que l’on soit sérieux au sujet du dérèglement climatique. Quant aux tarifs de l’électricité, devons-nous nous limiter à nous en prendre à la partie du tarif dévolue aux caisses de la collectivité, la TVA ? Pourquoi accepter les profits gigantesques et des tarifs élevés des producteurs et distributeurs d’électricité privés ? Un secteur énergétique intégralement public permettrait de gérer la production et la distribution de l’énergie, mais également de coordonner les investissements et la recherche scientifique vers de nouvelles technologies vertes. De l’énergie à très bon marché pourrait être garantie aux consommateurs tandis que les profits de l’entreprise seraient investis dans la recherche et le développement de l’énergie verte. La sortie du nucléaire pourrait ainsi être effective et la production assurée par des investissements massifs dans les nouvelles technologies renouvelables.
Un programme irréaliste ?
Le PTB fait beaucoup d’efforts pour démontrer la faisabilité de son programme, en illustrant que ces mesures pour le climat, le pouvoir d’achat et les investissements sociaux sont budgétairement équilibrées grâce à une fiscalité plus juste et en ne s’en prenant pas à la propriété du capital. Le PTB démontrera probablement sa bonne volonté de rentrer dans une majorité progressiste en ne mettant pas la barre trop haut. Qu’à cela ne tienne! Son programme sera certainement jugé infinançable comme ce fut le cas à la suite des élections communales. Qu’importe le gouvernement qui sera formé, celui-ci devra appliquer les assainissements budgétaires de l’ampleur exigée. Le programme du PTB sera, au mieux, considéré comme intéressant pour le social et le climat, mais destructeur pour l’économie.
Un gouvernement de gauche qui introduirait la taxe des millionnaires entraînerait une riposte patronale immédiate, avec sabotage de l’économie sous forme de fuite des capitaux. Le contre-argument principal du PTB à ce sujet ne tient pas la route. Il se réfère au fait que l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en France avant son remplacement par un impôt symbolique sur la propriété immobilière n’entraînait qu’une fuite des capitaux limitées de 0,3 %. Mais l’ISF ne rapportait que 4 à 5 milliards d’euros par an et pas 10 milliards, dans une économie belge qui plus est six fois plus petite que celle de France. La taxe des millionnaires représente un impôt sur les riches qui va bien au-delà de l’ISF.D’ailleurs, l’impôt sur les grandes fortunes, (IGF, le prédécesseur de l’ISF), introduit en 1981 par le premier gouvernement sous Mitterrand, auquel Raoul Hedebouw a déjà fait référence lors de l’événement annuel du PTB, Manifiesta, a subi une riposte offensive de la part du patronat. Parallèlement, le gouvernement PS-PCF avait aboli la peine de mort, augmenté de 10% le salaire minimum (5% des travailleurs étaient concernés), avait augmenté les allocations familiales et la pension minimum, diminué l’âge de départ en pension à 60 ans, introduit la semaine des 39h et une cinquième semaine de congé payés tandis que des banques et 5 grands groupes industriels avaient été nationalisés, avec rachat. Le patronat, furieux, multiplia les actes de sabotage sous forme de lock-out et de fuite des capitaux. Les riches traversaient la frontière suisse avec des valises remplies de cash, plongeant de ce fait l’économie française dans le chaos. Au lieu d’utiliser l’arme de la nationalisation pour arrêter les sabotages, un an après son entrée en fonction, le gouvernement du Président Mitterrand a opéré son ‘‘tournant de la rigueur’’ pour montrer sa bonne volonté au patronat en affrontant le mouvement ouvrier, en commençant pas l’abolition de l’indexation automatique des salaires.
Un manque de lutte ou l’absence d’un programme composé de mesures socialistes ?
En 1981-82, en France, le mouvement des travailleurs n’a pas manqué de combativité, tout comme les travailleurs et la population grecs avec leurs 40 grèves générales et la victoire du Non au référendum de 2015 contre le mémorandum austéritaire de la Troïka. Le gouvernement SYRIZA a insuffisamment fait appel à la mobilisation sociale, c’est vrai, mais la principale raison de la défaite de la gauche en Grèce réside ailleurs en premier lieu. Dans les premiers mois de son mandat, le gouvernement Tsipras a adopté une série de mesures concrètes : augmentation du salaire minimum, 13e mois de pension, arrêt des pertes d’emplois dans la fonction publique et blocage de la privatisation de la compagnie d’électricité. Mais pour l’establishment européen, même ces mesures limitées étaient inacceptables. Il exigeait le remboursement de la dette grecque. Même après le référendum de juillet 2015, il n’était pas encore trop tard, mais le gouvernement Tsipras devait faire un choix : appliquer lui-même la politique austéritaire de droite ou adopter des mesures socialistes telles que la nationalisation de tout le secteur financier et des secteurs stratégiques de l’économie ainsi que le non-paiement de la dette tout en lançant un appel au mouvement des travailleurs en Europe pour entrer dans un combat acharné contre l’austérité.
Nous devons tirer les leçons des échecs des gouvernements de gauche en 1981 en France et en 2015 en Grèce. Refuser de populariser la nécessité de recourir à l’arme de la nationalisation pour rendre viable un gouvernement de la taxe des millionnaires face à la riposte patronale, cela signifie laisser le mouvement ouvrier dans l’impréparation face aux difficultés et aux tâches qui nous attendent.
La gauche doit représenter un véritable changement pour la vie des gens. Car si la gauche au pouvoir ne permet pas de faire une différence fondamentale, le populisme de droite et l’extrême droite auront le champ libre pour dévier le mécontentement et la colère vers le désastre.Votez pour le PTB, rejoignez le PSL
Le 26 mai, un vote en faveur du PTB représentera la meilleure garantie de disposer d’élus de gauche et de faire barrage à la reconduction du gouvernement Michel et de sa politique. C’est aussi la meilleure manière aujourd’hui de défendre un programme d’investissements publics massif pour l’environnement et le social. Toutefois, ce programme est limité à une tentative de domestiquer le marché privé et d’opérer une meilleure redistribution des richesses dans le cadre du système. Aucune référence à un changement de société ou au socialisme n’est présente dans les nombreuses pages de ce programme.
Nous sommes disposés à soutenir le PTB au maximum, nous lui avons d’ailleurs offert d’être présent sur ses listes en soutien, sur base de notre propre profil politique. Nous vous invitons à voter en faveur du PTB et d’un gouvernement de la taxe des millionnaires, mais pas seulement. Rejoignez le PSL pour armer le mouvement des travailleurs et des jeunes du programme de mesures socialistes qui s’imposent.
Dans ce contexte de crise du capitalisme, même des mesures sociales limitées ne seront pas tolérées. Nous devons partir de l’idée fondamentale qu’aucune amélioration réelle de la situation des masses n’est concevable sans incursion dans le droit de propriété capitaliste. Plutôt que de vouloir nous limiter à ce qui semble le plus réaliste, la gauche a besoin d’audace. Le mouvement des travailleurs doit s’appuyer sur un programme de lutte bien élaboré, sur un système de mesures qui, avec un gouvernement de gauche, doit assurer la transition du capitalisme au socialisme.
-
Pour repousser la droite, votons PTB !

Peter Mertens et Raoul Hedebouw. Photo: Liesbeth En février dernier, un ‘‘vent favorable’’ a livré à L’Echo et De Tijd une version provisoire des prévisions sur 5 ans du Bureau du plan, dont la version finale est prévue pour le mois de juin. Le gouvernement Michel/De Wever s’est profilé comme le ‘‘gouvernement de la reprise économique’’ appliquant les ‘‘réformes qui s’imposent’’ pour mettre de l’ordre dans le budget fédéral. Mais le rapport du Bureau du plan est sans équivoque : il va encore falloir se serrer la ceinture. Et pas qu’un peu.
Editorial de l’édition d’avril de Lutte Socialiste, par Nicolas Croes
Le Bureau du plan souligne que, depuis la crise, la zone euro a connu son sommet économique en 2017. Cette année-là, la croissance économique était de 2,5%. Depuis lors, c’est le déclin. En Belgique, la croissance économique était encore de 1,7% en 2017, mais elle est retombée à 1,4% en 2018. Pour le Bureau du plan, il ne faut pas s’attendre à plus de 1,3% en 2019 et à 1,4% en 2020. De 2021 à 2024, la croissance moyenne devrait être de l’ordre de 1,2%. Le Plan estime en outre que cette croissance devra être tirée par la consommation des ménages, les exportations devant quelque peu reculer (-0,2%). Sauf que, la consommation des ménages, Michel et sa bande se sont évertués à la tabasser…
Le corollaire de tout cela, c’est que le déficit budgétaire va repartir à la hausse : à 1,7% pour 2019. Concrètement, cela signifie de trouver pas moins de 7,7 milliards d’euros (depuis lors, il est question d’un déficit budgétaire de 8,2 milliards d’euros, NdlR) ! Histoire d’illustrer concrètement ce qu’une pareille somme représente, c’est plus du triple de l’assainissement du budget des soins de santé effectué entre 2014 et 2019 (2,1 milliards d’euros), ce que la mutuelle Solidaris qualifie déjà de ‘‘jamais vu’’. Son directeur d’étude Jean-Marc Laasman résume : ‘‘Le patient a été sacrifié sur l’autel de l’austérité.’’ Le Bureau du plan avertit : les sacrifices seront encore nombreux. Le déficit devrait atteindre les 2,6% du PIB au moins en 2024. Pour autant que l’on respecte les règles de l’Union européenne et les diktats du marché ‘‘libre’’ bien entendu.
Ce n’est pas une fatalité !
Au lendemain de ces révélations, le vice-Premier ministre Kris Peeters (CD&V) confirmait que le prochain gouvernement aurait à mener une ‘‘sérieuse opération d’assainissement’’. Si nous les laissons faire, quand donc verrons-nous le bout du tunnel ?
Dans la situation présente, la meilleure manière de commencer à ériger un barrage contre la droite est un vote clair et sans équivoque en faveur du PTB du côté francophone et du PVDA en Flandre. Les sociaux-démocrates et les Verts ont beaucoup critiqué le gouvernement fédéral et sa politique, mais il n’est pas du tout exclu qu’ils préfèrent dépanner la droite au lieu de mettre sur pied un gouvernement de gauche, en Wallonie par exemple. Au lendemain des élections communales, ECOLO a d’ailleurs rejoint le MR au pouvoir dans diverses communes, Groen a même été jusqu’à faire pareil avec la N-VA ! Les syndicats devraient en tenir compte pour leur appel de vote et mener une campagne active pour défendre leur cahier de revendications.
Le PTB est aussi placé devant de grandes responsabilités. Une coalition progressiste est jusqu’ici mathématiquement possible en Région wallonne selon les sondages. Comment une répétition de l’échec des négociations pour des majorités de gauche serait-il perçu ? PS et ECOLO affirment défendre des revendications syndicales comme le salaire minimum horaire de 14 euros, le retour de l’âge de la pension à 65 ans ou une pension d’un minimum net de 1.500 euros par mois. Pourquoi ne pas faire de ces revendications le socle des futures négociations – liés à la nécessité d’investissements publics massifs pour le climat et les besoins sociaux – et mener dès aujourd’hui – et ouvertement – campagne dans cette direction ? Que le PS et ECOLO se prononcent aujourd’hui sur le type de coalition qu’ils souhaitent au lieu de se retrancher hypocritement derrière le ‘‘choix de l’électeur’’ ! Il faut leur forcer la main et non rentrer dans leur jeu.
La politique n’est jamais simplement une question d’arithmétique, que cela soit au niveau des suffrages ou de la confection d’un budget. C’est un processus vivant qui se nourrit de l’évolution des rapports de forces, notamment – et surtout – dans la rue. Le PTB/PVDA doit avertir que chaque mesure progressiste conduira inévitablement à une riposte du capital et de ses alliés. C’est dès aujourd’hui que nous devons nous y préparer. S’il évite cette approche, le PTB restera condamné à commenter les événements de l’extérieur, jusqu’au moment où électeurs et militants iront chercher ailleurs comment exprimer leur volonté de changement.
Dans l’édition précédente de Lutte Socialiste, nous avons publié une lettre ouverte adressée au PTB et proposant notre collaboration, comme nous l’avons déjà fait lors de précédentes échéances électorales. Nous n’avons toujours pas reçu de réponse. Cette lettre ouverte est disponible sur notre site internet.
-
Le PSL a envoyé une lettre au PTB pour les prochaines élections

Les élections du 26 mai prochain verront une progression importante du nombre d’élus du PTB dans les différents parlements. Pour le monde du travail, il s’agira d’un pas important en avant auquel le PSL souhaite contribuer. Nous avons donc écrit à la direction du PTB pour lui proposer notre collaboration.
Par Bart Vandersteene
“Tout d’abord, félicitations pour vos résultats aux élections communales d’octobre 2018. Le PTB a obtenu ses premiers sièges dans un certain nombre de villes centrales flamandes. Vous avez fait une véritable percée à Bruxelles et dans les principales villes wallonnes. Il s’agit d’un pas en avant important pour donner une traduction politique aux mouvements sociaux.
‘‘Vous savez que, dans la mesure de leurs possibilités, les sections et membres du PSL/LSP ont fait campagne pour obtenir le score le plus élevé possible en faveur des listes PTB/PVDA. A Keerbergen et à Saint-Gilles, nous avons participé à des listes plus larges d’opposition de gauche qui ont obtenu des scores respectables. Vous connaissez notre opinion : le score aurait pu être encore meilleur si le PTB/PVDA avait considéré comme étant sa tâche de réunir les différents mouvements de la gauche conséquente et les nombreux syndicalistes et activistes de gauche indépendants.
‘‘Le défi pour les prochaines élections législatives, aux niveaux européen, fédéral et régional, est encore plus grand. La crise du capitalisme et sa politique d’austérité ont provoqué beaucoup de colère et de résistance. Immédiatement après sa création, Michel 1er a été confronté à un mouvement de grève historique. Ce mouvement avait le potentiel de faire tomber le gouvernement et ses partis. Depuis, la résistance n’a jamais vraiment cessé, mais la question s’est posée de savoir quelle alternative s’offrait à nous en cas de chute de ce gouvernement. Le thème sécuritaire a été soulevé après les attentats de novembre 2015 en France et en particulier ceux du 22 mars 2016 en Belgique afin de détourner consciemment l’attention de la profonde crise sociale. La crise des réfugiés a également été utilisée par les partis de droite pour détourner toute l’attention politique des thèmes sociaux cruciaux. L’effet de tout cela peut être limité si le mouvement organisé des travailleurs parvient à mettre la lutte de classes à l’agenda au moyen de fortes mobilisations et de la défense d’un projet alternatif pour la société.
‘‘Les formes profondes d’exploitation, à travers la pression croissante au travail et la baisse du pouvoir d’achat, ont donné, ces dernières années, un nouvel oxygène à la résistance sociale. Il y a un siècle, le socialiste américain Eugène Debs disait : ‘‘Je m’oppose à un ordre social qui permet à un être humain de recueillir une fortune de millions de dollars en ne faisant rien d’utile, alors que des millions de femmes et d’hommes travaillent dur chaque jour et ont à peine assez pour mener une existence misérable.’’ Beaucoup de personnes se reconnaissent dans ces paroles, de plus en plus de gens y reconnaissent l’essence de notre système capitaliste.
‘‘De plus, les fantastiques mobilisations de la jeunesse expriment une grande colère face au refus des partis politiques classiques de s’en prendre à la racine du problème climatique.
‘‘La prochaine campagne électorale portera-t-elle sur le sécuritaire et les réfugiés, les graves manques de moyens de notre société étant placés dans ce contexte ? Ou bien alors l’attention sera-t-elle concentrée sur l’impact de l’accaparement des richesses mondiales par une infime couche d’ultra-riches ? La concentration de richesses sans précédent révèle les contradictions du système. Jamais auparavant l’humanité n’a eu une plus grande capacité à résoudre tous les problèmes cruciaux auxquels elle fait face. Jamais auparavant il n’a été aussi évident que cela n’était pas possible à cause du régime capitaliste de propriété privée des moyens de production, ce qui permet à une grande partie de la valeur produite de s’écouler vers l’élite capitaliste.
‘‘Une réponse de gauche claire et sans équivoque en faveur d’une alternative socialiste à cette folie peut frapper les esprits dans la lutte sociale et au moment des élections. Il existe de nombreux exemples internationaux qui ont récemment montré qu’une alternative combative et ambitieuse contre l’austérité peut compter sur un soutien large et enthousiaste.
‘‘En Belgique, la N-VA menace d’agiter le spectre communautaire, pendant et après les élections. Selon elle, le caractère ingouvernable du pays repose sur l’existence de deux réalités différentes. Les postiers wallons, les bagagistes bruxellois de Zaventem et le personnel flamand de Proximus, par exemple, ont cependant bien plus en commun ensemble qu’avec leurs mondes politiques traditionnels respectifs ou avec l’élite capitaliste qui parlent leur langue.
‘‘Nous sommes tout comme vous convaincus qu’un bon score pour le PTB en Wallonie et le PTB/PVDA à Bruxelles est tout à fait possible. Mais le potentiel est également croissant en Flandre en faveur d’une voix politique de gauche conséquente.
‘‘Le SP.a et le PS ont tous deux subi de sérieuses pertes ces dernières années, leur crédibilité est à juste titre remise en cause auprès des électeurs de gauche. Groen et Ecolo tentent d’en tirer profit en se présentant comme les nouveaux leaders de ce qu’ils considèrent comme la ‘gauche’’. Après les élections communales, ils ont montré une fois de plus qu’ils n’ont aucun problème avec la politique libérale classique. Sans tarder, ils sont entrés dans toutes sortes de coalitions locales avec le MR, l’Open VLD, le CDH ou la N-VA.
‘‘Nous devons nous engager dans l’important combat visant à assurer que le PVDA obtienne également de bons résultats en Flandre et que plusieurs députés arrivent aux parlements flamand et fédéral. De cette façon, nous pouvons répondre à ceux qui prétendent que les différences de score démontrent qu’il y a deux réalités différentes dans notre pays.
‘‘Le PSL/LSP s’est engagé à renforcer les résultats du PTB/PVDA, avec notre propre vision et un programme où nous défendons la nécessité d’une transformation socialiste de la société. Bon nombre de vos membres connaissent les nôtres en tant que syndicalistes et militants respectés. Souvent, ils se tiennent côte à côte dans la lutte. La meilleure manière pour nous de contribuer à votre campagne est de déposer des candidats du PSL/LSP qui peuvent offrir une réelle valeur ajoutée à vos listes et donner la meilleure motivation à nos membres pour travailler à l’obtention du meilleur résultat possible.
‘‘Aux dernières élections communales, nous vous avons tendu la main de façon similaire. Cela a cependant été refusé. Nous espérons que vous serez en mesure de réévaluer cette attitude et que vous considérerez cette lettre et la proposition que nous y faisons comme une contribution constructive à la lutte pour une alternative de gauche conséquente. Nous attendons votre réponse avec impatience.’’
[divider]
30 & 31 mars. SOCIALISME 2019 : du ras-le-bol à la riposte !- Programme complet & informations pratiques
- 16h – 18h : Parmi les ateliers de discussion : “PTB : Tirer les leçons de Zelzate, Molenbeek et Charleroi pour un gouvernement de la taxe des millionnaires”
- 16h – 18h : Parmi les ateliers de discussion : Théorie : “Socialisme utopique et socialisme scientifique”
- 19h – 20h30. Meeting “Stoppons l’austérité ! Vers un gouvernement de la taxe des millionnaires ?” Avec Stéphane Delcros membre du bureau executif du PSL, Ruth Coppinger députée irlandaise – Solidarity & Bart Vandersteene, porte-parole du PSL
[divider]
-
Le gouvernement wallon perd sa majorité… 12.000 manifestants envahissent Namur le même jour

Ce lundi 18 mars, le gouvernement wallon perdait sa majorité en raison d’une défection du MR vers les listes Destexhe. Ce même-jour, nous étions pas moins de 12.000 (9500 selon la police) à arpenter les rues de Namur pour dénoncer la politique de gouvernement MR-CDH et tout particulièrement la réforme APE (Aides à la Promotion de l’Emploi, des subventions publiques prévues pour soutenir l’emploi dans le secteur non marchand, les pouvoirs locaux et l’enseignement).
Cette réforme menace directement des milliers d’emplois et, à leur travers, des services aussi essentiels à la population que les crèches, les maisons de repos, les écoles, les centres et clubs sportifs, les hôpitaux, les bibliothèques, les communes et CPAS, les centres de jeunesse, les associations culturelles ou d’éducation permanente, les missions régionales pour l’emploi,… Diverses mobilisations syndicales avaient déjà témoigné de l’ampleur des inquiétudes et de la colère suscitées par cette réforme. Ce gouvernement est aujourd’hui en situation de faiblesse, il ne possède plus de majorité absolue : c’est d’autant plus nécessaire d’accentuer la pression !
On peut bien sûr porter un regard critique sur la complexité du dispositif qui a été dénoncée à de multiples reprises par les fédérations d’employeurs du non-marchand ou par la fédération des CPAS de Wallonie. On peut déplorer que les budgets insuffisants mettent en concurrence les associations et les pouvoirs locaux pour l’obtention des précieux points APE. On peut surtout rester sceptique devant un dispositif qui condamne un trop grand nombre de travailleurs à un emploi précaire lié à l’attribution périodique d’une subvention par une autorité de tutelle.
Il n’en reste pas moins que les travailleurs APE ce sont des travailleurs sociaux dans les CPAS, des puéricultrices dans les crèches, des animateurs dans les maisons de jeunes, les centres culturels ou sportifs, du personnel dans les écoles…en bref, ce sont des emplois qui comblent tous les jours des besoins sociaux essentiels. Mais il nous faut des investissements publics pour de bons services publics ainsi qu’un secteur associatif renforcé. Cet argent existe, il faut aller le chercher et permettre ainsi que les missions du secteur public et du non-marchand puissent être réellement délivrée, par un personnel disposant de bons emplois, avec des contrats de travail décent et non précaires.
Quelle alternative contre la droite ?
Dans le cortège, où se trouvait un grand nombre d’usagers aux côtés des travailleurs des divers services, on pouvait lire de nombreuses banderoles et une multitude de pancartes qui appelaient à se souvenir de cette attaque le 26 mai prochain à l’occasion des prochaines élections. La FGTB wallonne s’est prononcée depuis longtemps déjà en faveur d’une majorité progressiste PS-PTB-ECOLO au parlement wallon. Au lendemain des élections communales, la FGTB avait vivement fustigé les ‘‘alliances contre nature’’ PS-MR conclues bien vite au lendemain des élections, comme cela fut le cas à Verviers. La FGTB défend que la composition d’alliances PS-PTB-ECOLO est la seule manière d’opérer un virage à 180 degrés contre les politiques d’austérité de la droite.En mai prochain, nous pourrons voter en faveur d’un gouvernement de la ‘‘taxe des millionnaires’’, du moins si les syndicats réalisent que seul un appel de vote sans équivoque pour le PTB peut éviter une coalition de droite. En nous renvoyant de nouveau en direction du PS ou même d’ECOLO, beaucoup d’affiliés risquent de s’éloigner encore plus de leur syndicat. Il n’est du reste pas du tout exclu que ces partis préfèrent dépanner le MR au lieu de mettre sur pied un gouvernement de gauche qui pourrait reprendre les revendications syndicales pour en faire une réalité.
Mais le PTB est aussi placé devant de grandes responsabilités. La concentration de richesses sans précédent révèle les contradictions du système. Jamais auparavant l’humanité n’a eu une plus grande capacité à résoudre tous les problèmes cruciaux auxquels elle fait face. Jamais auparavant il n’a été aussi évident que cela n’était pas possible à cause du régime capitaliste de propriété privée des moyens de production, ce qui permet à une grande partie de la valeur produite de s’écouler vers l’élite capitaliste. Une réponse de gauche claire et sans équivoque en faveur d’une alternative socialiste à cette folie peut frapper les esprits dans la lutte sociale et au moment des élections. Il existe de nombreux exemples internationaux qui ont récemment montré qu’une alternative combative et ambitieuse contre l’austérité peut compter sur un soutien large et enthousiaste.
Le PTB doit saisir l’occasion de ces élections pour défendre une alternative politique claire, mais aussi pour préparer les travailleurs et leurs familles à la nécessaire lutte acharnée qui accompagnera le moindre pas en avant dans cette période de crise du capitalisme. Les élections seront à elles seules insuffisante pour garantir que nous irons chercher l’argent là où il se trouve pour satisfaire les besoins de tous, répondre au défi climatique et nous débarrasser du chaos capitaliste.
[divider]
30 & 31 mars. SOCIALISME 2019 : du ras-le-bol à la riposte !- Programme complet & informations pratiques
- 16h – 18h : Parmi les ateliers de discussion : “PTB : Tirer les leçons de Zelzate, Molenbeek et Charleroi pour un gouvernement de la taxe des millionnaires”
- 19h – 20h30. Meeting “Stoppons l’austérité ! Vers un gouvernement de la taxe des millionnaires ?” Avec Stéphane Delcros membre du bureau executif du PSL, Ruth Coppinger députée irlandaise – Solidarity & Bart Vandersteene, porte-parole du PSL
[divider]
Reportage-photos d’Emily
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/J8tTsuVw9BvKWHEBA]
Reportage-photos de Nico
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/cLg9ahzmZkZ6mwi36]
-
Le gouvernement Michel est parti – comment éviter que sa politique d’austérité ne revienne ?

Après moins d’un mois de lutte contre la mort, le gouvernement Michel est décédé. Une tentative de redémarrage avec un gouvernement minoritaire s’est révélée vaine (ce qui conduit à la question surréaliste de savoir si le gouvernement Michel II a jamais vraiment existé). Les tensions avec la N-VA se sont encore exacerbées, rendant la coopération parlementaire impossible. La tentative d’ouverture à l’opposition de centre-gauche est arrivée trop tard et était trop vague pour sauver la peau du premier ministre. Gwendolyn Rutten (présidente de l’Open VLD) a immédiatement bloqué l’essai. Charles Michel ne pouvait que se rendre auprès du roi pour lui remettre sa démission. Cette destitution est à l’étude, peut-être que des élections anticipées seront évitées avec un gouvernement en affaires courantes jusqu’aux élections de mai.
Le gouvernement Michel Ier a dû être remanié après le départ des ministres de la N-VA suite à une discussion sur le droit d’asile. Mais son redémarrage sous la forme d’un gouvernement Michel II fut bloqué car la N-VA a lié l’approbation du budget et de l’accord d’été à une réforme de l’Etat sous la prochaine législature. Aux dires de la N-VA, les choses avaient été convenues ainsi dans des accords secrets conclus au début de cette législature – accords dont la N-VA avait explicitement nié l’existence en 2014 et qui, en cas de fuite, pourraient certainement nuire encore plus au MR. Cela donne une claire indication de ce que nous avons à attendre de la N-VA dans les mois à venir : un discours sur l’asile et l’identité encore plus raciste et une campagne liée à la question communautaire.
Cet accent sur le racisme est nécessaire à la N-VA. Tous les partis de la coalition suédoise ont subi des pertes lors des élections locales du 14 octobre dernier. La politique antisociale en matière de pensions, de pouvoir d’achat, de précarisation du travail, de démolition des services publics, etc. est particulièrement impopulaire. La N-VA ne voulait approuver le budget fédéral qu’à la condition qu’aucune mesure ne soit prise en matière d’environnement ou de pouvoir d’achat, puisque cela coûterait de l’argent. Ce faisant, le parti se positionne directement contre les 100.000 manifestants de la marche historique pour le climat du 2 décembre, contre les dizaines de milliers de travailleurs qui se sont mobilisés le 14 décembre et contre tous ceux qui regardent avec sympathie le mouvement des Gilets Jaunes.
Si les questions sociales dominent la campagne, alors la N-VA ne pourra l’emporter. Ce parti a besoin du débat sur l’asile pour sauver les meubles après quatre ans de politique de casse sociale thatchérienne. Cette approche n’a rien de nouveau : lors de son premier mandat, au début des années 1980, la première ministre britannique Margaret Thatcher a utilisé la guerre des Malouines comme un paratonnerre pour détourner l’attention et la colère sociale. Thatcher, soit dit en passant, s’en est tiré, a remporté les élections de 1983 et a intensifié son offensive néolibérale.
Pour les militants syndicaux, la question du racisme est parfois très frustrante : la propagande quotidienne a un impact sur les collègues. Nous devons très clairement défendre que ce ne sont pas les réfugiés qui sapent nos conditions de vie : c’est la cupidité des ultra-riches qui disposent de marionnettes volontaires et déterminées avec des politiciens tout acquis à leur cause. C’est ce que démontre l’exemple hongrois tellement cité par la droite et l’extrême droite : aucun réfugié n’est admis dans le pays, il n’y existe pratiquement pas de migrants, mais le niveau de vie des travailleurs est attaque par la ‘‘loi de l’esclavage’’ qui autorise jusqu’à 400 heures supplémentaires par an (et la réintroduction de la semaine de six jours au lieu de cinq !) en permettant que les salaires ne soient payés que trois ans après ! Jouer la carte du racisme – car c’est à cela que se résume la campagne sur l’asile et l’identité – est nécessaire pour la N-VA face au large mécontentement concernant les thématiques sociales. Mais le racisme n’apporte aucune solution aux pénuries sociales.
Le gouvernement de droite a toujours été mis en difficulté lorsque les questions sociales ont occupé le devant de la scène. Le gouvernement a dangereusement vacillé à la suite du plan d’action syndical de l’automne 2014. Plus récemment, la colère ressentie à l’égard des contre-réformes en matière de pension, notamment exprimée par la grande manifestation syndicale du mois mai et par la journée d’action syndicale du 2 octobre, a joué un rôle dans les pertes électorales subies par les partis au pouvoir le 14 octobre. Le mouvement ouvrier ne doit pas laisser le débat public être occupé par la droite, la droite populiste et l’extrême droite dans les mois à venir. Nous devons défendre nos revendications et entrer en action. Les négociations autour des salaires et de l’Accord interprofessionnel (AIP) qui débuteront en janvier peuvent jouer un rôle important à cet égard. Après des années de modération salariale et de baisse du pouvoir d’achat, il nous faut une augmentation conséquente des salaires. Le salaire minimum doit être de 14 euros de l’heure. La chute du gouvernement ne doit pas servir de prétexte aux dirigeants syndicaux pour supposer qu’il n’est pas possible de conclure un AIP, pour ne pas formuler de revendications salariales sérieuses ou pour adopter une position passive en l’attente des élections.
Ces derniers mois, la volonté d’entrer en action s’est accrue. Les deux journées d’action syndicale (du 2 octobre et du 14 décembre) ont dépassé les attentes. La marche pour le climat du 2 décembre a connu une participation historique. Plusieurs grèves ont eu lieu dans les entreprises (Aviapartner, Bpost,….) qui correspondent parfaitement à l’appel au respect et à la dignité qui sont aussi le moteur du mouvement des Gilets Jaunes. Cette volonté d’entrer en résistance active ne disparaîtra pas. Une prochaine marche pour le climat est déjà prévue pour le 27 janvier.
Les députés du PTB Raoul Hedebouw et Marco Van Hees ont garanti que la voix de la rue se fasse entendre jusqu’à l’intérieur du Parlement. Le PTB suscite néanmoins des réticences. Une campagne ouverte à toutes les personnes entrées en action sur les thèmes du climat, du pouvoir d’achat ou des pensions, par exemple, et réunissant le plus grand nombre possible de forces opposées au gouvernement Michel et à l’ensemble de la politique d’austérité, voilà qui serait un sérieux pas en avant. Cela maximiserait le résultat possible, ce qui représente certainement un défi à prendre au sérieux tout particulièrement en Flandre. Le PSL souhaite jouer un rôle à cet égard sur base de son programme de changement de société.
Le capitalisme est incapable de sortir de la crise dans laquelle il est plongé. Les mesures adoptées à la suite de la précédente récession arrivent à peine à leur terme que pointe la menace d’une nouvelle récession. Nos conditions de vie sont dégradées pour assouvir la soif de profits de l’élite capitaliste. Depuis l’éclatement de la crise il y a dix ans, l’autorité des institutions de l’establishment a profondément souffert, ce qui a ouvert la voie à une grande instabilité politique. Ce système ne peut être apprivoisé ou réglementé, il continuera de s’en prendre à nos salaires et à nos conditions de travail. Il menace même l’avenir de notre planète. Nous devons le remplacer par une société socialiste où les richesses disponibles seront utilisées dans l’intérêt de toute la population.