Tag: Pro-Choix

  • Et si les femmes faisaient leurs propres choix ?

    Malgré l’intérêt nouveau porté au féminisme, les attaques et les restrictions des droits des femmes se font de plus en plus fréquentes. Les déclarations sexistes se multiplient, confortées par l’ascension de réactionnaires tels que Trump, Le Pen ou Fillon. Nous retrouvons chez tous ces dirigeants la volonté de restreindre encore plus l’accès à l’IVG (Interruption volontaire de grossesse), ce qui s’ajoute aux mesures d’austérité soutenues par l’ensemble des partis établis dont les conséquences sont d’autant plus violentes pour les femmes.

    Par Céline et Julie (Liège)

    Depuis le début de l’année 2017, plusieurs organisations féministes et partis traditionnels travaillent en Belgique au retrait de l’avortement du Code pénal. Cependant, encore actuellement, l’Église continue de s’y opposer fermement. Selon l’évêque de Liège Jean-Pierre Delville, il est important que l’avortement reste un délit punissable car, dans la religion, il s’agit purement et simplement d’un ‘‘homicide’’. Dans la même veine, le chargé de cours de l’UCL Stéphane Mercier a récemment tenu des propos anti-avortement lors de ses cours de philosophie où il affirmait que ‘‘l’avortement est un meurtre donc plus grave qu’un viol’’.

    Un peu plus loin de nous, au Texas, le projet de loi n°25 implique que les médecins auront désormais le droit de cacher à la femme enceinte l’état de santé du fœtus afin d’empêcher celle-ci d’éventuellement choisir d’avorter. À part la culpabilisation des femmes par des hommes de la classe dominante, rien n’est développé en termes d’accompagnement (financier et social) et de structure d’accueil pour permettre aux femmes qui le souhaitent de poursuivre leurs grossesses sereinement sans crainte de tomber dans la pauvreté.

    En tant que socialistes, nous pensons évidemment que l’IVG doit sortir du Code pénal. Laisser les femmes décider ce qu’elles font de leur corps ne doit pas être un délit ! En parallèle, il faut rendre la contraception gratuite, facilement accessible et de qualité alors qu’elle reste très chère pour les plus petites bourses. Selon un document de la Fédération des centres de Planning familial, les contraceptifs tels que la pilule, l’anneau vaginal, le patch contraceptif et la piqûre contraceptive tournent autour de 2 à 30€ par mois. Quant aux contraceptifs tels que les stérilets et l’implant, ils peuvent coûter jusqu’à 148€ remboursés par la mutuelle à condition de pouvoir avancer la somme. Il est également essentiel de mettre à disposition dans les écoles et les quartiers une information objective et de qualité sur la sexualité.

    Nous ne nous limitons donc pas à la défense du droit à l’avortement, nous nous positionnons en tant que pro-choix. Nous défendons également le droit d’élever un enfant dans de bonnes conditions sans vivre avec l’angoisse de ne pas parvenir à boucler la fin du mois comme c’est le cas pour 80% des familles monoparentales belges. Pour cela, une lutte est nécessaire pour obtenir des allocations familiales qui couvrent réellement le coût d’un enfant, des services publics de qualité et de meilleures conditions de travail.

    La lutte pour les droits des femmes est une lutte pour une autre société.

  • Un enfant si je veux, quand je veux ! Mon corps! Mon choix! Ma liberté!

    Le 26 mars 2017, la très mal nommée Marche “pour la vie” a rassemblé 1500 militants anti-avortement dans les rues de Bruxelles. Le droit à l’avortement est dépénalisé depuis plus de 25 ans en Belgique. Nombreux sont ceux qui considèrent que ce droit est acquis et ne saurait être remis en cause. Pourtant, à travers le monde, les attaques des gouvernements populistes de droite ou encore la politique d’austérité en limitent l’accès.

    => Accéder à la suite de cet article sur le site de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité).

  • [INTERVIEW] Les Polonaises crient ‘‘Mon corps, mon choix’’

    poland

    Le 3 octobre, 150.000 Polonaises ont fait grève en faveur du droit à l’avortement. Dans le cadre de cet imposant mouvement de lutte, nous avons discuté avec Tiphaine, membre d’Alternatywa Socjalistyczna, notre organisation-sœur polonaise particulièrement active dans ce combat.

    D’où provient cette volonté de totalement interdire l’avortement et quelle est la situation générale des droits des femmes en Pologne ?

    Cela fait des années que l’Eglise et les groupes autoproclamés pro-vie parlent d’interdire complètement l’avortement. Il y a aussi une forte pression de la part de l’Eglise, pour qui c’est un moyen d’affirmer son interférence dans la politique polonaise. Maintenant, un groupe d’avocats a voulu profiter du gouvernement conservateur pour proposer ce projet de loi au parlement. Mais le parti conservateur a été élu sur base de promesses sociales et pas majoritairement sur base de son programme réactionnaire. Les groupes pro-vie l’ont forcé à soulever cette question beaucoup plus tôt qu’il ne le souhaitait en collectant assez de signatures pour soumettre leur projet. Pour l’instant, l’establishment n’a pas d’intérêt concret à interdire l’avortement – tout cela se fait sur base idéologique.

    La politique anti-avortement a un effet dramatique sur la vie des femmes. La loi actuelle sur l’avortement (qui ne le permet qu’en cas de viol ou d’inceste, de danger pour la vie de la femme ou de malformation du fœtus) ne signifie pas que les femmes n’avortent pas, mais qu’elles le font dans de mauvaises conditions. On estime qu’entre 80.000 et 200.000 Polonaises avortent illégalement chaque année, soit à l’étranger, soit clandestinement. Il faut ajouter à cela que la loi polonaise permet aux médecins de refuser de pratiquer un avortement légal ou de prescrire la contraception sur base de ses propres croyances.

    Plus généralement, la pression des éléments réactionnaires freine toutes les avancées possibles dans les droits des femmes. L’éducation sexuelle n’existe presque pas dans les écoles, mais il y a eu des cas de cours sur la contraception assurés par des prêtres qui disaient aux écolières que prendre la pilule faisait pousser la moustache ! Et il y a quelques années, le gouvernement polonais ne voulait pas ratifier la Convention Européenne de lutte contre les violences faites aux femmes parce qu’elle n’était pas dans l’esprit de la famille traditionnelle polonaise…

    Comment la résistance s’est-elle organisée et développée ?

    Principalement sur les réseaux sociaux et d’une manière très spontanée. Personne ne sait exactement qui a fixé la date de la grève des femmes et quand, ni d’où est partie l’idée de s’habiller en noir. C’est simplement la popularité d’une idée sur internet qui a assuré son adoption par tout le mouvement. Beaucoup d’initiatives sont parties de groupes de féministes déjà organisées, mais même le comité qui s’était créé après les manifestations d’avril (suite aux déclarations anti-avortement du Premier ministre) n’a pas joué de rôle dirigeant dans cette lutte.

    Dans plusieurs écoles, les écolières se sont mobilisées pour prendre des photos de groupe toutes habillées en noir et partir en groupe vers la manifestation. C’est très positif car il n’y a pas de tradition politique dans les écoles polonaises et les seuls à y afficher leurs idées politiques sont malheureusement les groupes d’extrême droite.

    La spontanéité de cette mobilisation montre l’énorme potentiel pour une lutte pour le droit à l’avortement sans restrictions. Mais le manque de structure et d’expérience du mouvement limite son contenu et ses possibilités : les initiateurs des mobilisations imposent souvent l’interdiction des signes politiques pour ne pas être ‘‘récupérés’’, mais ils laissent la tribune à des politiciens libéraux qui ont pris le train en marche et veulent que le mouvement s’en tienne à la défense du ‘‘compromis’’, c’est-à-dire à la loi actuelle.

    Y a-t-il eu des antécédents ?

    En 1993, quand la loi limitant l’avortement aux 3 cas évoqués plus haut est passée, il y a eu une mobilisation des femmes pour conserver leurs droits. Auparavant, depuis 1956, les femmes pouvaient avorter sur base de ‘‘raisons sociales’’, ce qui dans la pratique revenait à un avortement sur demande. Mais en 1993, l’énorme recul des idées de gauche suite à la chute du stalinisme ne permettait pas un mouvement aussi vaste que celui que nous connaissons aujourd’hui.

    D’où provient cette idée d’une grève des femmes ?

    Cela vient de la grève des Islandaises de 1975. Contre la double journée (le travail ménager en plus du travail rémunéré) et les inégalités salariales, elles avaient fait grève non seulement sur leur lieu de travail mais aussi à la maison en refusant de se soumettre aux tâches domestiques. 90% des femmes de tout le pays avaient participé !

    Cela a inspiré la journée du 3 octobre en Pologne, mais ce n’était quand même pas comparable. Les femmes étaient appelées à prendre un jour de congé pour participer à la grève. Les syndicats n’ont pas appelé à faire grève ni participé à la mobilisation, même si le syndicat OPZZ a officiellement soutenu le mouvement. La plupart des travailleuses n’ont pu se rendre aux manifestations qu’après leur journée de travail.

    Quel est le climat général des luttes sociales depuis la chute du stalinisme ?

    En l’absence d’organisations indépendantes de la classe ouvrière pendant plusieurs dizaines d’années, et suite à la trahison de Solidarnosc au début des années 90, le mouvement social était complètement à reconstruire à la chute du régime. Le mouvement syndical a toujours été présent, surtout dans les bastions de la classe ouvrière comme les mines. Ces dernières années ont connu de grandes manifestations syndicales, des grèves dures et des mobilisations fortes sur des sujets comme l’ACTA (Accord commercial anti-contrefaçon, qui visait à restreindre les libertés sur internet).

    Mais pendant longtemps, il était très difficile de parler d’alternative au système et il y avait un fort sentiment non seulement anti-parti mais aussi anti-politique en général. Cet état d’esprit a tendance à changer à mesure que les différents partis de la démocratie capitaliste ont été testés les uns après les autres. La nouvelle génération, qui n’a pas connu l’offensive de propagande capitaliste des années ‘90, a aussi tendance à être plus ouverte aux idées de gauche.

    Le gouvernement a semblé faire marche arrière. Est-ce vraiment le cas ?

    En voyant l’ampleur de la mobilisation, le parti conservateur (PiS) a été divisé sur la façon de s’en sortir. Kaczynski (ancien Premier ministre et actuel dirigeant du parti) était pour le rejet du projet de loi et la majorité des dirigeants du PiS l’a suivi. Mais dans la même période, le PiS a évoqué un futur projet de loi qui interdit l’avortement dans le cas de malformation du fœtus. Maintenant, des politiciens du PiS déclarent à la presse que ce qu’il s’est passé est immoral et que le projet de loi aurait dû être adopté. Il est sûr que le gouvernement va revenir un jour avec un projet de loi similaire quand son heure sera venue.

    Quelles sont les perspectives pour la suite de la lutte ?

    Une nouvelle journée de mobilisation est prévue, mais cette fois sans appel à la ‘‘grève’’. Si le gouvernement fait semblant d’avoir enterré son projet dans la prochaine période, et si la mobilisation reste limitée à l’opposition à l’interdiction totale, il est possible que le mouvement s’essouffle. Pour que le formidable élan de la grève ne soit pas gaspillé, il faut revendiquer la légalisation totale de l’avortement et lier cette question aux conditions des femmes sous ce système.

    Pour que les femmes puissent vraiment choisir, il faut également un accès suffisant à la contraception gratuite, un accès décent à la santé, un moyen de faire garder ses enfants, et aussi l’assurance que son enfant a un avenir dans cette société. On est loin de cela en Pologne. Etendre la lutte pour l’avortement libre et gratuit en soulevant cette question permettrait d’attirer encore d’autres couches dans le mouvement.

    Quelle a été l’activité de notre section du CIO ?

    Le 3 octobre, nous sommes intervenus avec des tracts et un supplément de notre journal appelant à ne pas se limiter à défendre le ‘‘compromis’’ mais à lutter pour l’avortement libre et gratuit. Mais nous avons été présents dans la lutte pour l’avortement depuis que nous existons, et depuis plusieurs mois, nous avons collaboré aux initiatives qui ont servi de relais entre les manifestations d’avril 2016 et le mouvement actuel.

  • Pologne. Plus de 140 000 femmes manifestent contre l'interdiction totale de l'avortement

    poland1Les femmes veulent avoir vraiment le choix

    Le projet d’interdire complètement l’avortement a provoquée une explosion de colère massive et incontrôlée en Pologne. Ce lundi 3 octobre, les Polonaises étaient appelées à se mettre en grève, suivant l’exemple des femmes islandaises qui ont mené une grève nationale en 1975. A Varsovie, plus de 50 000 personnes ont manifesté sous la pluie battante, 30 000 à Wroclaw et 25 000 à Cracovie. Des dizaines de milliers d’autres ont manifesté dans tout le pays. A Poznan, il y a eu des affrontements avec la police, tandis qu’à Kielce les manifestants ont détruit une exposition homophobe controversée. Même les estimations réticentes de la police parlent de 98000 manifestants répartis dans plus de 143 manifestations dans tout le pays. Le parti Razem estime par contre que plus de 140 000 personnes sont descendues en rue. Ce sont de loin les plus grosses manifestations en défense de l’avortement qui ont jamais eu lieu en Pologne, loin devant les manifestations de 1993, quand l’interdiction actuelle a été mise en application.

    Paul Newberry, Alternatywa Socjalistyczna (Comité pour une Internationale Ouvrière – Pologne)

    La première vague du mouvement a commencé au printemps avec l’annonce qu’un groupe de pression de droite avait collecté les 100 000 signatures (ils en ont finalement collecté 400 000) requises pour soumettre un projet de loi au parlement polonais visant à interdire totalement l’avortement et à condamner les femmes à des peines allant jusqu’à 3 ans de prison. Pour illustrer la barbarie des propositions, les fausses-couches seraient traités comme des suspicions d’avortement et seraient sujettes à une enquête criminelle.

    Cependant, la Pologne a déjà l’une des législations anti-avortement les plus contraignantes en Europe, ne permettant les avortements que dans les cas de viol, de risques pour la santé ou la vie de la femme, ou de déformation du fœtus. En pratique, même quand ces conditions sont remplies, l’avortement est souvent empêché par les médecins qui exploitent la soi-disant « clause de conscience » et imposent leurs propres croyances religieuses aux patients en leur refusant un traitement vital.

    Cette législation est passée de force au début des années 1990, quand la Pologne était en phase de restauration capitaliste : une contre-révolution économique et sociale accompagnée de quelques réformes démocratiques. Mais l’imposture des réformes démocratiques se révèlent par le fait que malgré l’opposition de la majorité écrasante de la société (plus de 70% de la population était contre l’interdiction de l’avortement et soutenait l’avortement « pour raisons sociales », ce qui signifiait fondamentalement l’avortement sur demande), la loi anti-avortement a été adoptée. A la même période, la religion a été introduite dans les écoles et le concordat a été signé, donnant à l’Eglise d’énormes privilèges matériels et politiques. Les politiciens de tous les partis ont appelé cela un compromis. Cependant, ce n’est pas un compromis mais une honte nationale et cela a créé un enfer pour les femmes.

    Enorme mouvement spontané au printemps

    En réponse à la proposition d’interdiction au printemps, un mouvement spontané massif s’est créé sur les réseaux sociaux. Un groupe facebook, Dziewuchy Dziewuchom, a rassemblé plus de 100 000 membres en moins d’une semaine. Les groupes informels et les initiatives se sont multipliés dans tout le pays. Cela a mené à un série de manifestations impliquant chacune plusieurs milliers de manifestants.
    Un des groupes a décidé de collecter plus de 100 000 signatures pour soumettre un projet de loi d’ « initiative citoyenne » qui libéraliserai la législation, autorisant l’avortement quelque soient les raisons jusque 12 semaines. Bien que beaucoup dans le mouvement n’appelaient qu’à défendre la législation actuelle extrêmement limitée, l’idée d’une initiative citoyenne a finalement été adoptée par l’ensemble du mouvement, qui a réussi à réunir plus de 250 000 signatures et à présenter son projet de loi au parlement.

    Après deux mois de pause pendant l’été, les manifestations ont repris fin septembre quand les projets de loi ont été présentés au parlement le même jour. Cette deuxième vague a commencé quand les « czarny protest » (manifestation noire) qui ont été organisées dans tout le pays. Hommes et femmes s’habillaient en noir en signe de deuil des droits des femmes. Des manifestations se sont déroulées dans beaucoup de villes et les gens postaient des photos d’eux-mêmes habillés en noir sur les réseaux sociaux avec les hastags #CzarnyProtest et #BlackProtest.

    Comme on pouvait s’y attendre, le parlement a rejeté le projet de loi libéralisant le droit à l’avortement, tout en autorisant le projet d’interdiction totale à être examiné en commission. En même temps, ils ont annoncé que la fécondation in vitro pourrait être également interdite de même que la contraception d’urgence. Cela a provoqué énormément de colère contre l’arrogance et le mépris des politiciens et de l’église envers les femmes et a impliqué des couches plus larges qu’auparavant dans les manifestations.

    Les femmes en grève

    A ce moment, suivant l’exemple de la grève des femmes de 1976 en Islande, l’idée d’organiser une grève des femmes a été soulevée. Aucun syndicat n’y appelait, l’idée est venue de l’intérieur du mouvement par des femmes qui n’avaient pas d’expérience syndicale ou d’organisation de grève préalable. Cependant, en raison des lois anti-syndicales et de la difficulté à organiser une grève légale même pour un syndicat, les femmes n’étaient pas encouragées à se mettre en grève réellement, mais plutôt à prendre congé le jour du Czarny poniedzialek (lundi noir). Malheureusement, beaucoup de femmes n’ont pas pu participer à la grève parce qu’elles travaillent sous des contrats précaires et n’ont pas droit à des congés sur demande.

    Finalement, le jour de la grève, OPZZ, l’une des trois principales fédérations syndicales, a exprimé son soutien et a demandé de défendre ses membres des représailles s’ils décidaient de prendre part à l’action. Grace à cela, beaucoup d’employés de l’administration publique, surtout dans les gouvernements locaux, ont pu faire grève. Un certain nombre de cinémas et de petites entreprises ont annoncé qu’ils fermeraient ce jour pour permette à leurs travailleurs de participer. Un nombre beaucoup plus grand de femmes qui n’avaient pas d’autre choix que de travailler se sont habillées en noir pour montrer leur soutien à la grève.

    Le soutien d’OPZZ a probablement aussi enhardi les professeurs, qui ont organisé des photos de groupe avec les écoliers – tous habillés en noir. Dans beaucoup d’écoles secondaires, les écoliers ont organisé leurs propres gréves, quittant l’école au cours de la première leçon, souvent avec le soutien de leurs professeurs. On rapporte que des jeunes femmes ont été menacées par des groupes d’hommes qui leur ont craché dessus à cause de leur participation à la grève.

    A Varsovie, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées tôt le matin devant les bureaux du parti dirigeant, Loi et Justice (PiS). Plus tard dans l’après midi, ils ont marché sous la pluie à travers le centre ville vers la Place du Château, où environ 50 000 personnes se sont rassemblées. C’étaient en particulier des jeunes femmes, des étudiants et des écoliers. Plus tôt, il y avait eu une initiative de peindre des larmes noires sur les visages des manifestants, mais cela n’a pas vraiment eu de succès. A la place, des milliers de ces jeunes femmes portaient deux rayures noires sur chaque joues comme des marques de guerrier. Il y avait une ambiance très colérique et vivante.

    Les manifestants avaient des pancartes faites-maison qui disaient « le gouvernement n’est pas une grossesse – on peut le supprimer », « La révolution est une femme », « Reprenons la Pologne des mains des fanatiques ! », « L’avortement en défense de la vie », « Mon corps, ma forteresse », « Mes ovaires, ce sont mes affaires », « Je ne suis pas un incubateur », « Je ne suis pas votre propriété », « Nous ne mettrons pas au monde si nous en mourrons », « L’enfer des femmes », « Il n’y a rien de mal à pouvoir choisir ».

    Malheureusement, les discours étaient dominés par des célébrités et les partis politiques, comme Nowoczesna, et le mouvement démocratique pro-libéral, KOD. Ce sont des organisations politiques qui ont pris le train en marche et essaient d’utiliser le mouvement en l’instrumentalisant pour leurs propres intérêts. Ils se sont opposés à appeler à l’avortement sur demande, disant que le mouvement devrait se limiter à défendre la législation anti-avortement actuelle. Scandaleusement, les représentant des organisations féministes et des groupes pro-avortement n’ont pas eu de plate-forme, malgré le rôle important qu’ils ont joué depuis des années dans la lutte pour le droit à l’avortement.

    Heureusement, les organisateurs n’avaient prévu qu’une manifestation d’environ 5000 personnes, donc la plupart des gens n’ont pas entendu les discours, de toute façon. Après un moment, les manifestants ont comencé à crier qu’ils devraient marcher vers le parlement, et bientôt la mer de parapluies s’est déplacée, laissant les organisateurs derrière elle. La marche était maintenant illégale, mais la police a sagement décidé de la laisser continuer, en ne faisant que régler la circulation à mesure que la manifestation traversait le centre ville, choisissant sont propre itinéraire et arrêtant tout le trafic pendant l’heure de pointe.

    Environ 10 000 personnes se sont rassemblées devant le parlement sous la pluie. Il n’y avait pas d’orateurs, mais l’ambiance était sonore et colérique. Il y avait des rumeurs que plusieurs milliers de manifestants marchaient vers Teatr Polski, le théâtre où Jaroslaw Kaczynski, le dirigeant du PiS, tenait un meeting.

    L’église a réagi à la Grève des Femmes Polonaises et à la Manifestation Noire en condamnant, la traitant de carnaval du diable, montrant à quelle point elle est en dehors de la réalité. Les évêques étaient dans tous les médias le lendemain, partageant leur connaissance experte du viol et de l’infetilité. Un évêque a déclaré qu’il était extrêmement difficile pour une femme de tomber enceinte suite à un viol parce en raison du stress ressenti par la femme.

    Cependant, le PiS a été complètement pris de court par le mouvement. Il n’avait pas prévu de changer la loi sur l’avortement, du moins pas cette année, mais a été forcé de prendre position par des éléments plus à droite et par l’église, qui ont organisé leur propre « initiative citoyenne ».

    Quelle suite pour le mouvement ?

    A cause de l’échelle du mouvement, le PiS a réagi en annonçant qu’il allait préparer son propre projet de loi en compromis, qui allait probablement autoriser l’avortement en cas de viol et de danger pour la vie de la femme, mais pas dans le cas de malformation du fœtus. Ce n’est bien sur pas du tout un compromis, mais représente une nouvelle restriction de l’interdiction en vigueur et est totalement inacceptable. Cependant, cela montre que le gouvernement commence à ressentir la pression.

    C’est un signe clair que la pression doit ptre maintenue et que la lutte pour le droit à l’avortement doit continuer. Cependant, Nowoczesna et Plateforme Civique (PO, néo-libéral), aidés par KOD, tentent de prendre le contrôle politique et de détourner ce qui a est un mouvement spontané. Les résultats du vote du parlement et les déclarations des représentants de Nowoczesna et de Plate-forme Civique, l’ancien parti au pouvoir, montrent qu’ils n’ont pas leur place dans le mouvement et doivent être stoppés. La stratégie de ne défendre que la législation actuelle doit être vigoureusement combattue.

    D’un autre côté, c’est une erreur d’appliquer une politique « no-logo » qui interdit à toutes les organisations politiques d’intervenir avec leurs drapeaux et leur matériel imprimé dans les manifestations, comme ce fut le cas dans beaucoup de villes. Cela permettra aux politiciens compromis d’entrer par la petite porte, tout en empêchant les organisations plus petites et plus radicales de partager leurs idées et leurs propositions pour le mouvement.

    La grève des femmes polonaises le Lundi Noir a été le climax, jusqu’ici, mais elle a libéré de nouvelles forces qui n’avaient pas encore été présentes dans le mouvement : des milliers de jeunes femmes en colère qui viennent seulement d’entrer en lutte et qui trouvent maintenant leur propre voix et gagnent en confiance. Une tâche immédiate du mouvement est de les aider à s’organiser.

    En ce moment, nous avons beaucoup d’initiatives et de groupes sur les réseaux sociaux très bons mais souvent concurrents. Cependant, souvent, les gens qui ont mis sur pied ces groupes à l’origine en sont les « propriétaires » et contrôlent les événements facebook, décidant s’il y a une politique anti-logo ou non. Souvent, ils censurent aussi les discussions sur les groupes facebook.

    Ce qu’il manque, ce sont des structures démocratiques sur le terrain au niveau local, impliquant les militants de toutes les initiatives différentes qui sont apparues. De tels comités démocratiques devraient se lier au niveau national pour coordonner les activités et planifier la prochaine grande action. Il devrait y avoir une pleine responsabilité démocratique des représentants nationaux de ces comités.

    Un programme de lutte est nécessaire

    Par-dessus tout, seul un programme clair peut être victorieux. Les dernières semaines ont montré que nous pouvons convaincre l’opinion publique, mais pas si nous devons commencer comme Nowoczesna par dire que nous sommes contre l’avortement. Cela équivaut à dire que les partisans de l’interdiction totale de l’avortement ont de bons arguments et signifie l’abandon de la lutte sans lutter.

    Si nous demandons avec assurance l’accès total à l’avortement sur demande et controns les arguments de la droite, nous sommes confiants que nous pouvons gagner les gens à notre côté. Nous devons expliquer le besoin du droit à l’avortement gratuit et sécurisé sur demande, qui sauverait les vies de nombreuses femmes. Cela devrait être lié à la lutte pour un système de santé gratuit décent et de bonne qualité, procuré par des professionnels de qualité et non par des religieux fanatiques qui bloquent les traitements.

    Beaucoup de grossesses non-voulues pourraient être évitées si la contraception est rendue plus accessible. De nos jours, la contraception est trop chère pour beaucoup de jeunes femmes. En même temps, les moins de 18 ans ne peuvent visiter un gynécologue qu’avec le consentement de leurs parents, ce qui les empêchent d’obtenir une prescription d’un moyen contraceptif. C’est pourquoi Alternatywa Socjalistyczna (section-soeur du PSL en Pologne) revendique l’accès universel à la contraception gratuite. Nous demandons aussi l’éducation sexuelle au lieu de la religion enseignée à l’école par des prêtres et des nonnes catholiques.

    Par-dessus tout, les femmes veulent avoir vraiment le choix – pas seulement d’avoir ou non un enfant, mais aussi d’avoir un enfant quand elles veulent en avoir un. C’est pourquoi nous soutenons le droit à la fécondation in vitro gratuite, mais aussi à une place garantie dans de crêches et des écoles maternelles gratuites et publiques pour chaque enfant. Mais des questions sociales et économiques plus larges affectent les choix des femmes. Il est nécessaire de lutter pour des logements sociaux d’Etat de bonne qualité et un salaire minimum décent, ainsi que pour la sécurité de l’emploi. Tous les contrats précaires devraient être abolis et remplacés par des contrats de travail permanents, pour que tomber enceinte ne signifie pas perdre ton emploi.

    Lutter pour ce changement demande de se lier à la classe ouvrière organisée dans les syndicats. Un bon point de départ serait de construire des liens plus étroits entre les syndicalistes de base, en premier lieu du syndicat de professeurs ZNP et de la fédérations OPZZ. Le mouvement devrait aussi atteindre les travailleurs de l’administration publique et de la santé qui ont soutenu la grève du Lundi Noir. Mais une telle lutte signifierait aussi une confrontation avec le système économique, le capitalisme, qui est incapable de garantir des logements et des emplois décents pour les travailleurs en général.

  • Irlande/Pologne: MON CORPS, MON CHOIX, MA LIBERTÉ !

    Les mouvements pro-choix (qui défendent le droit des femmes de disposer librement de leurs corps) prennent de l’ampleur en Irlande et en Pologne, mais aussi ailleurs avec des actions de solidarités qui prennent place un peu partout et qui sont cruciales pour la réussite de tels mouvements. Ce samedi 24 septembre et ce lundi 3 octobre, nous avons participé à des actions de solidarité organisées contre les attaques réactionnaires sur le droit à l'avortement en Pologne ainsi que contre l'interdiction de ce droit en Irlande.

    Par Emily (Namur)

    En Europe, l’avortement est toujours illégal en Irlande et à Malte et extrêmement restreint en Pologne et à Chypre. En Espagne, un projet de loi supprimant quasiment le droit à l’avortement avait été approuvé en 2013, mais le gouvernement a dû reculer face aux importants mouvements pro-choix dans l’Etat espagnol et aux actions de solidarité ailleurs dans le monde.

    Irlande # Repeal the 8th

    reppealEn Irlande, nous avons une opportunité incroyable de participer à abrogation du 8ème amendement de la Constitution interdisant l’avortement et le sanctionnant lourdement. En effet, notre parlementaire Ruth Coppinger – élue pour la faction parlementaire Anti-Austerity-Alliance/People Before Profit et figure de proue du Socialist Party en Irlande, notre parti frère là-bas – a fait une proposition de loi en ce sens.

    Comme dans une multitude d’autres pays, une action a pris place à Bruxelles. Nous avons pu proposer aux manifestants le matériel de la campagne irlandaise ROSA (pour des droits Reproductifs, contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) du Socialist Party. Nous avons défendu la nécessité de lier la lutte pour les droits reproductifs et sexuels à la lutte contre la politique d’austérité et pour des investissements publics qui permettent un réel choix à chacun d’avoir ou non des enfants sans que le critère financier ne rentre dans la balance.

    Pologne # PolishWomenOnStrike

    pologne03La Pologne fait, elle, face à une attaque contre le droit à l’avortement. L’Eglise a profité de l’arrivé au pouvoir du parti conservateur PiS pour diffuser une lettre des évêques polonais plaidant pour l’interdiction totale de l’avortement. Le PiS a profité de cette occasion pour concocter un projet de loi dans ce sens. Spontanément, des rassemblements de plusieurs milliers de personnes s’étaient formés à Varsovie et Cracovie.

    Aujourd’hui, avec le projet de loi qui se précise, le mouvement s’est élargi. C’est pas moins de 50.000 personnes qui ont manifesté dans les rues de Varsovie et Cracovie hier et des dizaines de milliers d’autres qui se sont mis en grève pour le droit à l’avortement, pour le droit de décider librement de leurs corps. Comme dans des dizaines d’autres villes, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en solidarité à Bruxelles, dans le quartier européen. Il s’agissait principalement de Polonais, mais on pouvait également trouver des Allemands, des Anglais et bien entendu des Belges, principalement travaillant dans ce quartier. Nous avons pu distribuer une centaine de tract écrit par notre section sœur en Pologne – Alternatywa Socjalistyczna – pour le droit à l’avortement libre et gratuit, tout en montrant en quoi le capitalisme n’offre aucune porte de sortie pour les femmes, mais utilise également leur oppression pour maintenir sa domination.

    24 septembre: pour la légalisation du droit à l’avortement en Irlande (Photos de Brune):

    3 octobre: contre l’interdiction du droit à l’avortement en Pologne (Photos d’Emily)

  • Journée internationale d’action pour le droit à l’avortement en Irlande

    irlandeMercredi 28 septembre, à 18:30, devant l’ambassade irlandaise (180 chaussée d’Etterbeek, 1040 Etterbeek)

    Le 28 septembre est la journée internationale d’action pour le droit à l’accès à un avortement sûr et légal. Cette année encore, suite à l’appel de ROSA Irlande (campagne pour des droits Reproductifs, contre l’Oppression, le Sexisme & l’Austérité), des militants pro-choix à travers le monde organiseront des actions de solidarité.

    En effet, en Irlande, l’avortement est toujours interdit et lourdement sanctionné. Le 8ème amendement ancre d’ailleurs cette interdiction dans la constitution. Les mobilisations à venir sont essentielles car, en octobre, le parlement Irlandais débâtera de la proposition de loi de notre parlementaire Ruth Coppinger (Socialist Party, notre parti frère en Irlande) pour l’abrogation du 8ème amendement.

    L’objectif est donc de mettre la pression sur politiciens et le gouvernement irlandais pour le vote de cette loi à l’aide d’actions locales et internationales.

     

    => Evénement Facebook

  • Pologne : levée de bouclier pour le droit à l'avortement

    pologne_avortementLe 31 mars, la premier ministre polonaise Beata Szyd?o a déclaré qu’un projet de loi interdisant totalement l’avortement était en discussion. De nos jours, l’avortement n’est légal en Pologne qu’en cas de viol, de danger pour la vie de la femme enceinte ou de malformations du fœtus. Les médecins qui pratiquent l’IVG clandestinement risquent des peines de prison.

    Par Tiphaine, Alternatywa Socjalistyczna (section polonaise du Comité pour une Internationale Ouvrière)

    Les évêques polonais ont appelé dans une lettre ouverte à revenir sur ce « compromis », pour que l’avortement devienne illégal dans tous les cas sauf danger pour la femme, et que toutes les personnes impliquées puissent être poursuivies. Après Beata Szyd?o, plusieurs dirigeants du parti conservateur au pouvoir (le PiS) ont apporté leur soutien à cette proposition.

    Suite à la victoire électorale du PiS, on pouvait s’attendre à des attaques contre les droits des femmes. Mais il ne semble pas que le gouvernement comptait jouer cette carte si tôt, alors qu’il profite encore de l’effet de ses promesses.

    Malgré le caractère imprévu de cette annonce, la réaction spontanée a été énorme. Des rassemblements ont eu lieu dès le lendemain. Les groupes féministes et le parti de gauche Razem ont mobilisé sur les réseaux sociaux pour des manifestations le dimanche 3 avril. Un des groupes facebook a réuni 66 000 utilisateurs en 2 jours !

    Ce dimanche 3 avril, 4000 à 5000 personnes se sont rassemblées à Varsovie, 2000 à Cracovie et plusieurs centaines dans différentes villes de Pologne, ainsi qu’à Londres et Oslo. Pour la Pologne, ces chiffres représentent une grande mobilisation. A Varsovie et Cracovie, les manifestants étaient plus nombreux que pour la journée internationale des femmes, alors que celle-ci est préparée plusieurs mois à l’avance.

    Un autre mot d’ordre était de se retirer de l’église le dimanche matin lors de la lecture de la lettre des évêques. Bien entendu, beaucoup admettent qu’ils se sont rendus à la messe exprès pour cette occasion, mais le nombre à sortir a été impressionnant et les vidéos des églises se vidant ont fait le tour d’internet. Dans certaines églises de Cracovie, les prêtres ont préféré renoncer à lire le texte.

    Les cintres, symbolisant les avortements clandestins, sont devenus le symbole du mouvement. A Varsovie, les manifestants en ont couvert les arbres en face du conseil municipal. Ils rappellent que l’illégalité de l’avortement n’en limite pas le nombre mais en rend les conditions plus dangereuses. Chaque année, 80.000 à 200.000 femmes en Pologne avortent dans l’illégalité, avec le manque de suivi médical et le coût financier que cela représente. Outre la santé, d’autres slogans revendiquent le droit de disposer de son corps et la fin de l’ingérence de l’Eglise dans la politique polonaise.

    Dès le lundi 4 avril, la Premier Ministre a battu en retraite et déclaré qu’elle n’avait fait « qu’exprimer une opinion personnelle ». Plutôt que de faire rentrer les manifestants chez eux, cela va probablement leur donner confiance en leur force à faire plier le gouvernement. Un nouveau comité, « Entente pour Reconquérir le Choix », appelle à manifester samedi devant les bureaux du Premier Ministre.

    Au sein de ce comité, certains s’opposent projet de loi sans vouloir revendiquer l’avortement libre et gratuit. Ce serait une erreur, premièrement parce que le soi-disant « compromis de 1993 » ne garantit même pas de pouvoir avorter dans les cas prévus par la loi : les médecins ont le droit de refuser de pratiquer une IVG (et même de prescrire la contraception!) au nom de leurs convictions personnelles. Les femmes sont alors contraintes de se rendre d’hôpital en hôpital pour trouver un médecin qui accepte de s’occuper d’elles. Certains font aussi en sorte de prolonger la procédure jusqu’à ce que le délai légal soit dépassé.

    Mais ce serait aussi manquer une occasion unique d’obtenir un droit réel à l’avortement. La spontanéité et l’ampleur, relativement à la Pologne, de la réaction, montrent que nous pourrions être à l’aube d’un mouvement de masse qui pourrait faire fléchir le gouvernement malgré le lobby de l’église. Si c’était le cas, cela serait aussi un formidable précédent pour les futures luttes sous le mandat du PiS. Si au contraire nous laissons passer cette occasion, il faut s’attendre à d’autres attaques contre les droits des femmes, des LGBT et des migrants.
    Une partie d’Entente pour Reconquérir le Choix est pour une approche apolitique, c’est à dire pour se limiter à la question de l’avortement et ne pas afficher son appartenance politique au sein du mouvement. Cela ne pourrait qu’affaiblir la lutte, alors que la lier aux questions sociales, notamment les bas salaires, la faible converture sociale et les coupes dans les hôpitaux, permettrait de l’élargir à de nouvelles couches de la population.

    Alternatywa Socjalistyczna s’est jointe avec enthousiasme à cette lutte pour obtenir le droit à l’avortement libre et gratuit, tout en montrant en quoi le capitalisme n’offre aucune porte de sortie pour les femmes, mais utilise également leur oppression pour maintenir sa domination.

  • Bruxelles. Action de solidarité avec le mouvement pro-choix en Irlande

    Avortement03Quelque 35 personnes se sont réunies ce mardi 28 octobre devant l’ambassade d’Irlande à Bruxelles en solidarité avec le mouvement pro-choix en Irlande. Un dizaine d’actions semblables ont eu lieu à travers le monde. Le Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise et parti-frère du PSL) réclame un référendum au printemps 2015 afin de retirer l’interdiction de l’avortement de la Constitution irlandaise. La solidarité internationale est importante pour soutenir le mouvement qui se construit en Irlande.

    Une première intervention sur la situation en Irlande a rappelé que l’interdiction de l’avortement tue des femmes. Même dans les pays où il est interdit, des avortements ont lieu. Mais ils sont effectués dans des conditions dangereuses qui mettent la vie des femmes en péril.

    Une deuxième intervention a appelé à rester mobilisés pour défendre nos droits. L’exemple de l’Espagne nous montre que des droits peuvent nous être repris et que seuls des mouvements de masse et la solidarité internationale sont capables de les défendre.

    Une dernière intervention a lié la lutte pour le droit à l’avortement aux luttes contre l’austérité. En Belgique, l’avortement n’est plus interdit, pourtant les femmes n’ont pas encore accès à un vrai choix. Pour qu’un choix soit réel et libre, les femmes ne doivent pas se sentir obligées d’avorter pour des raisons financières ou matérielles. C’est pourquoi il est important pour les militants pro-choix de se mobiliser contre la politique d’austérité mené par le gouvernement Michel.

    • Pour le droit à l’avortement libre et gratuit, dans des centres publics accessibles.
    • Pour la prévention par la gratuité des moyens de contraception et une éducation sexuelle de bonne qualité à l’école.
    • Pour des emplois à temps plein avec de bons salaires pour tous ; des services publics de qualité qui aident les femmes à combiner emploi et famille; des allocations familiales qui couvrent les coûts réels, afin d’éviter que l’avortement ne soit une décision purement financière.

     

    Photos : Boubaker

  • Action de solidarité avec le mouvement pour le droit à l’avortement en Irlande

    Rassemblement ce mardi 28 octobre 18h30 à Bruxelles, devant l’ambassade d’Irlande (chaussée d’Etterbeek 180 – 1040 Etterbeek)

    rosaCe 28 octobre nous commémorerons les 2 ans de la mort de Savita Halappanavar. Cette jeune femme est décédée en octobre 2012 suite aux complications de sa grossesse. Sa vie aurait pu être sauvée si un avortement avait été pratiqué. Cette histoire rappelle que l’interdiction de l’avortement tue. Suite à cela, des actions de protestation ont eu lieu dans plusieurs pays, en ce compris en Belgique, pour dénoncer la politique du gouvernement irlandais. Ces mobilisations ont poussé, en 2013, le gouvernement irlandais a accepté l’avortement, mais uniquement dans le cas où la poursuite de la grossesse fait courir à la mère un “risque réel et substantiel” pour sa vie.

    Un nouveau cas en Irlande pousse le mouvement pour le droit à l’avortement à se mobiliser. Une jeune femme, victime d’un viol, s’est vue refuser un avortement à 8 semaines de grossesse et a été forcée par l’État irlandais à subir une césarienne.

    Le Socialist Party (Irlande) – section-sœur du Parti Socialiste de Lutte (PSL) en Irlande – appelle à la solidarité et à l’action pour soutenir le mouvement pro-choix irlandais. Il réclame un référendum au printemps 2015 afin de supprimer l’interdiction de l’avortement de la Constitution irlandaise. Nous relayons cet appel en organisant une action le mardi 28 octobre à 18h30 devant l’ambassade irlandaise.

    • Pour le droit à l’avortement libre et gratuit, dans des centres publics accessibles.
    • Pour la prévention par la gratuité des moyens de contraception et une éducation sexuelle de bonne qualité à l’école.
    • Pour des emplois à temps plein avec de bons salaires pour tous ; des services publics de qualité qui aident les femmes à combiner emploi et famille; des allocations familiales qui couvrent les coûts réels, afin d’éviter que l’avortement ne soit une décision purement financière.

    => Page facebook

  • Le danger réactionnaire de la campagne ‘‘Un de nous’’

    La campagne ‘‘Un de nous’’ est une initiative ‘‘citoyenne’’ européenne pour protéger l’embryon lancée en mai 2012. Il s’agit clairement d’une association ‘‘pro-vie’’, derrière laquelle se cachent les réactionnaires anti-avortement Gregor Puppink, Directeur de l’ECLJ (European Center of Law and Justice), qui en est le représentant officiel et intervient dans toutes les affaires religieuses devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, et Ana Del Pino, coordinatrice européenne de la campagne. Cette dernière est également vice-secrétaire générale de la Fédération Espagnole des Associations pour la Vie.

    Par Cathy (Liège)

    Le but du mouvement est de ‘‘mettre fin au financement des activités qui impliquent la destruction d’embryons humains, en particulier dans les domaines de la recherche, de l’aide au développement et de la santé publique’’, notamment des ONG en charge des droits sexuels et génésiques, comprenant les avortements. Il se base entre autres sur l’arrêt Brüstle de 2011, décidant ‘‘l’exclusion de toute intervention biotechnologique impliquant l’utilisation ou la destruction d’embryons humains.’’ Le mouvement demande simplement que la Commission reste cohérente et étende cet arrêt précis à tout domaine.

    Il s’agit d’une attaque franche de l’accès à tous à l’éducation à la vie relationnelle, sexuelle et affective, à la contraception, à l’avortement pratiqué dans des conditions médicales et sanitaires adéquates.

    La campagne a provoqué la surprise : le 29 octobre 2013, plus de 1.579.000 signatures avaient déjà été récoltées en Union européenne, avec un succès particulièrement visible en Roumanie, à Malte, à Chypre et même aux Pays-Bas, mais également dans les 24 autres pays ! Le 28 mai 2014, la Commission européenne a rejeté le projet de loi du mouvement, mais ‘‘Un de Nous’’ étudie cependant déjà un recours auprès de la Cour européenne.

    Ce genre d’initiative pro-vie, tout comme les mouvements contre le mariage pour tous, doivent nous mettre en alerte ! Nous assistons à un retour extrêmement dangereux des idées réactionnaires. L’argument de ‘‘protéger la vie’’ en interdisant l’avortement est de plus caduque au vu du nombre de décès de femmes à travers le monde lorsque l’avortement est pratiqué clandestinement. L’avortement se pratique, dans la légalité ou non.

    Certaines figures de proue du mouvement ‘‘pro-vie’’ tentent aussi d’instrumentaliser l’euroscepticisme largement répandu en qualifiant le rejet du projet de loi comme étant un ‘‘rejet de la démocratie participative’’. Une belle ironie au vu du nombre de militants ouvertement d’extrême-droite qui figurent dans ses rangs…

    Environ 140 élus de cette mouvance viennent de faire leur entrée au Parlement européen: soyons en alerte! Prenons garde à créer un Front de Résistance pour défendre les droits des femmes en faisant clairement le lien avec la lutte contre la politique d’austérité, notamment impulsée par l’Union européenne. La défense du droit des femmes à disposer de leurs corps et à disposer d’un libre choix est liée à la défense de nos conquêtes sociales et de nos services publics.

    – Pour un plan massif de construction de crèches et d’écoles publiques
    – Pour un plan massif de construction de logements sociaux
    – Pour la réduction collective du temps de travail : 32h/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires
    – Pour l’augmentation des allocations
    – Pour une contraception gratuite à tous âges
    – Pour l’augmentation des moyens publics pour les centres de planning familial, les centres d’avortement,…

    Jamais nous ne voyons les militants prétendument ‘‘pro-vie’’ se mobiliser pour ces revendications ! Ils ne sont présents que devant les centres pratiquant des Interruptions Volontaires de Grossesse afin d’y culpabiliser les femmes qui s’y rendent (ce qu’ils font à Gand, par exemple). Nous ne pouvons pas rester sans réponse face à la diffusion de leurs idées et devons nous organiser pour empêcher leurs actions d’intimidation !

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