Your cart is currently empty!
Tag: Pays-Bas
-
Socialisme 2006. La parole à ceux qui luttent
Trois assemblées plénières, un débat, un rapport d’une délégation au Pakistan pour le Forum Social Mondial et 18 groupes de travail, voilà l’ordre du jour rempli du weekend de formation annuel du MAS/LSP. Pas de professeurs distingués, de technocrates ou d’intellos « spécialisés », mais des salles remplies de gens qui luttent quotidiennement contre tous les aspects de la politique néo-libérale et ses effets. Et cela était vrai tant pour les orateurs et les invités – parmi lesquels Jef Sleeckx – que pour les 187 participants.
On dit parfois que le MAS/LSP est un petit parti de jeunes. C’est vrai. Nous avons la réputation de nous adresser aux jeunes sur des thèmes concrets, de les intégrer et de les former. Chez nous, pas d’ateliers de bricolage où on prend soin de ne pas parler de politique, pas de porteurs de pancartes qui se contentent de sautiller ni de diffuseurs de tracts qui n’osent pas engager la discussion. Au contraire, les jeunes participent à la vente de notre journal, récoltent une bonne partie de nos moyens financiers et renforcent considérablement nos campagnes et nos interventions.
Ce sont ces jeunes qui se sont chargés d’une bonne partie de la préparation politique du weekend de formation et ils ont eu un effet contagieux sur d’autres jeunes qui ont participé pour la première fois à une telle activité.
Puisque les syndicats ont négligé en grande partie les thèmes touchant la jeunesse, nos jeunes se font remarquer dans ce milieu.
Cela ne signifie pas que le MAS/LSP ne compte pas de militants syndicaux dans ses rangs. Parmi les orateurs et les participants se trouvaient des dizaines de militants et de délégués du secteur privé, tant de la FGTB que de la CSC, travaillant dans la pétrochimie, l’automobile, le secteur du nettoyage, la construction,… Participaient aussi des délégués du secteur public ainsi que des cheminots, des postiers, des fonctionnaires de divers ministères, des chauffeurs de bus… Enfin, quelques délégués du non-marchand et de l’enseignement étaient également présents.
Parmi les participants il y avait aussi quelques personnes plus âgées, militants syndicaux retraités et vétérans. Au MAS/LSP, il n’y a pas de différence artificielle entre jeunes et moins jeunes, entre Belges et immigrés, avec ou sans papiers, ou entre hommes et femmes. Chacun contribue selon ses moyens et son expérience. Des délégations et des orateurs venus d’Irlande, de France, d’Allemagne, d’Angleterre et des Pays-Bas ont démontré que la situation n’est pas différente dans les partis frères du MAS/LSP.
Le weekend s’est terminé dans un climat d’enthousiasme et de confiance qu’a confirmé le succès de notre appel financier qui a rapporté 6.500€.
-
Pour une véritable protection des délégués!
La Centrale Générale (FGTB) commence une campagne sur les droits syndicaux
Ce 16 mai s’est déroulé à Saint-Nicolas un débat sur la protection des délégués, où 200 personnes sont venues réagir aux interventions de Rudy De Leeuw (secrétaire fédéral de la FGTB et bientôt président de la FGTB), Marc Rigaux (professeur de droit du travail) et Dirk Vandermaelen (SP.a).
Il s’agissait du début d’une campagne de la Centrale Générale sur les droits syndicaux dans le but d’attirer des candidats pour les élections sociales de 2008.
Stop à l’intervention de la justice dans les conflits collectifs!
Ce point a été introduit par l’exemple d’une grève chez Stora Enso à Gand fin 2005. Une action de grève y avait été perturbée par un huissier. Le piquet avait été interdit de même que la tente des grévistes avec la menace d’une astreinte de 1.000 euros par heure!
Rudy De Leeuw (FGTB) a déclaré à juste titre dans son argumentation contre les interventions judiciaires qu’un piquet de grève fait partie intégrante du droit de grève. De plus, restreindre le droit à la libre expression ou à l’action collective peut mener à la limitation d’autres droits.
Il constatait également qu’il ne reste pas grand chose du “gentlemen’s agreement” de 2001 entre syndicats et patronat (dans lequel les patrons promettaient de ne pas recourir à la justice durant les conflits collectifs). Le seul problème était sa réponse: “il faut interpeller le patronat”. Comme si cela allait suffire…
Dans différents cas de licenciement de délégués le plan d’action était faible pour mettre à l’agenda la défense des délégués au niveau sectoriel ou interprofessionnel. Au mieux y a-t-il eu une manifestation, un cortège funèbre plutôt qu’un début de campagne plus large avec actions de grèves sectorielles et régionales.
Pour le professeur Rigaux de l’Université d’Anvers des arguments juridiques existent contre les requêtes unilatérales, les astreintes, l’utilisation de la procédure du référés,… Ce professeur voit néanmoins un problème important dans l’attitude conservatrice de la justice et spécifiquement de la Cour de Cassation. “Le problème n’est pas d’avoir raison, mais que la justice l’accepte” , selon lui.
Dirk Vandermaelen n’avait lui pas grand chose à dire. Selon lui, le problème revient en première instance aux partenaires sociaux. Il déclarait que, pour le SP.a, le droit de grève est sacré et qu’il revient aux syndicats et au patronat de faire des accords sur ce point. “Si la FGTB veut du travail législatif, nous allons y participer”, promettait-il, non sans s’empresser de rappeller la présence des libéraux au gouvernement… Vandermaelen pensait s’en tirer ainsi facilement.
Comment renforcer la protection des délégués?
Pour le professeur Rigaux il serait utile de changer la loi à l’instar de la France et des Pays-Bas où le patron doit recevoir une autorisation au préalable avant qu’un délégué ne soit licencié sans quoi le licenciement est suspendu et le délégué reste dans l’entreprise. Selon Dirk Vandermaelen il y a déjà une grande protection sur base de la loi de 1991, mais le problème se trouve dans l’application par les Tribunaux. “Avec d’autres juges, on pourrait déjà faire beaucoup”, selon lui.
Rudy De Leeuw, par contre, défendait la proposition de Rigaux pour rendre la protection des délégués impérative sous peine d’annuler le licenciement. Mais évidemment le “mais” a rapidement suivi. Si la loi doit être changée, De Leeuw craint qu’il n’y ait “pas assez de combativité” au Parlement et qu’une réforme ne mène au démantèlement des autres éléments de protection des délégués.
Le droit de grève et la protection des délégués ne sont pas pour nous qu’une question de règles, de procédures et de recours juridique. Un rapport de forces dans la société est l’arme la plus puissante dont on dispose. Commencer une campagne autour de la protection syndicale est un premier pas utile, mais le contenu de cette campagne n’a malheureusement pas été discuté dans ce débat.
-
Impuissant face à une multinationale?
Licenciements à Inbev
Vendredi 14 avril, les syndicats ont annoncé qu’ils n’allaient plus mener d’actions chez Inbev, mais que des négociations seraient engagées sur la fermeture du site à Hoegaarden. Dans le même temps, la direction d’Inbev a consulté les conseils d’entreprises, mais les résultats de ces pourparlers, ce qu’il adviendra des sites de Jupille et Louvain, n’étaient pas encore connu à l’heure de où ces lignes furent écrites.
Peter Delsing
Le 30 novembre, la direction d’Inbev a annoncé un plan de restructuration qui coûterait l’emploi à 232 salariés. La multinationale continue pourtant à réaliser des profits énormes, mais pas encore assez au regard de la concurrence, selon la logique perverse du capitalisme. La restructuration et le transfert du site de Hoegaarden, avec la perte de 59 emplois, s’intègre dans cette logique.
L’annonce de la fermeture du site de Hoegaarden a provoqué une énorme colère. Une manifestation dans la ville a rassemblé quelques 3000 personnes. Les syndicats avaient la possibilité de construire sur base de cette solidarité un plan d’action dans toutes les branches d’Inbev, car il pleut des licenciements partout. Ceux-ci ont été introduits successivement afin de maintenir la division parmi les salariés repartis sur les différents sites.
Cette tactique, Inbev l’applique sur le plan international. Quand, le 28 mars, 1500 personnes ont manifesté à Louvain, outre les délégations belges, des délégations étaient venues en solidarité d’Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, toutes unies contre les diverses restructurations au niveau international.
Les syndicats des divers sites européens ont entre autre revendiqué d’être "informés" des "futurs licenciements". Cette manifestation aurait pu être l’occasion d’appeler à des actions de grève sur le plan européen, discutées par le personnel et orientées vers la défense de chaque emploi. Se baser uniquement sur des négociations dans le cadre du capitalisme en crise équivaut à se préparer à saigner de nouveau.
Avec l’introduction du Pacte de Génération, la question est de savoir comment les négociations aboutiront. Les syndicats s’attendent à l’éventualité de prépensions. Est-ce ainsi que l’on peut défendre les travailleurs et leurs familles? Si le Pacte est appliqué, beaucoup ne pourront s’attendre qu’à une lettre de licenciement et au chômage.
Les travailleurs ne sont pas impuissants face aux multinationales. Une direction syndicale combative tenterait de déveloper la solidarité dans le secteur et dans la région. Seule l’arme de la grève frappe les patrons dans leur point faible: les profits. A Jupille, les travailleurs ont fait la grève le matin pendant un certain temps, mais les syndicats dans les autres sites n’ont malheureusement pas lié cela avec un plan commun capable de lancer la contre-attaque.
Le développement d’une force syndicale doit aller de pair avec le développement d"une alternative politique. Un parti large des travailleurs pourrait rallier les syndicalistes de combat. Un tel parti pourrait également mettre en avant la revendication de la nationalisation des entreprises en restructuration. Chaque victoire dans la lutte contre le patronat et leurs politiciens ne peut être définitivement garantie que dans une société socialiste.
-
“Le SP.a a abandonné ses idées socialistes et n’est plus un parti de travailleurs"
Interview de Jef Sleeckx, ex-parlementaire du SP.a
Le jeudi 13 mars, j’ai discuté avec Jef Sleeckx dans son bastion de Mol. Entre les nombreux projets, histoires et anecdotes, je lui ai posé les questions suivantes.
Propos recueillis par Bart Vandersteene
Qui est Jef Sleeckx?
> Jef Sleeckx a été membre du SP pendant plus de 40 ans. Il a été parlementaire pendant 21 ans et a siégé pendant 17 ans au bureau du parti.
> Jef a été vu pendant toutes ces années comme une figure de gauche proche des travailleurs.
> Jef a voté contre Steve Stevaert pour la présidence du parti: “Steve se préoccupe trop de techniques de vente et de shows télévisés et trop peu des vrais principes socialistes.”
> Yves Desmet (journaliste à De Morgen) : “Ce qu’un ouvrier ne veut surtout pas, c’est de voir cette idole de la vieille gauche qu’est Jef Sleeckx apparaître à la porte de son usine, car il sait alors qu’il est grand temps de trouver un autre travail”
Jef, tu as quitté le Parlement en 1999. Aujourd’hui, 7 ans plus tard, tu reviens sur la scène politique. Quels sont les raisons qui t’y ont poussé?
Il y a deux événements qui m’ont poussé à donner de la voix. D’une part, il y a eu la Constitution européenne qui a été rejetée en France et aux Pays-Bas. En soi, je trouve que l’UE a besoin d’une constitution pour faire collaborer 25 pays et 450 millions de gens. Mais cette Constitution ne porte pas là-dessus. Elle ne contient pas les règles du jeu, mais le jeu lui-même. La partie 3 de la Constitution dit que l’UE doit être néo-libérale. On ne laisse aucun espace pour le débat politique.
Une initiative avec Debunne et Vanoutrive
Georges Debunne m’a contacté l’année passée pour que je me joigne à lui et à Lode Vanoutrive afin de soumettre ensemble une pétition au Parlement flamand et de lancer ainsi le débat sur cette Constitution en Belgique.
Pour ce faire, nous avons dû récolter quelque 15.000 signatures dans des manifestations, des fêtes de quartier, aux portes des entreprises, et j’en oublie. En même temps, j’ai aussi étudié cette Constitution. Jamais je n’avais étudié avec un tel acharnement. Après la récolte des signatures, nous avons pu faire un exposé au Parlement flamand. Quelle ne fut pas ma stupéfaction lorsqu’il apparut que les parlementaires ignoraient presque tout de la Constitution. Cela transparaissait clairement dans les questions qu’ils me posaient. Ils n’en ont pas moins tous voté ensuite pour la Constitution…
Une deuxième affaire qui m’a énormément touché, c’est la lute contre le Pacte des Générations. A un certain moment, quelques délégués sont venus me trouver pour demander de mener une action et de diffuser un appel au fameux congrès du SP.a à Hasselt. J’ai été tout de suite d’accord et j’ai diffusé avec eux l’appel « nous vous tournons le dos ».
La collectivité paye, les patrons reçoivent des cadeaux
J’étais en total désaccord avec le Pacte des Générations. Le gouvernement et le SP.a faisaient tout pour effrayer les gens alors que ce n’était pas nécessaire. La Commission sur le Vieillissement a calculé qu’il faudrait de 3% à 4% du PNB en plus d’ici 2030 pour pouvoir payer les pensions. Cela équivaut à 9 ou 10 milliards d’euros (un peu plus d’après certains).
Si l’économie belge actuelle, qui vaut un bon 250 milliards d’euros, croît chaque année de 1,5% d’ici 2030, elle vaudra alors 112 milliards d’euros en plus. Utilisons-en 10% pour les pensions. Ce n’est quand même pas exagéré ?
Dans une interview à Knack, j’ai dit à ce moment qu’il fallait quelque chose de nouveau en dehors du SP.a, un nouveau parti des travailleurs. Je ne m’attendais pas à ce que mes paroles aient autant de conséquences à l’intérieur comme en dehors du SP.a.
Vande Lanotte a prétendu qu’il irait vers les entreprises avec ses militants. Nous ne les avons pas vus. Ils ont par contre organisé des réunions provinciales. J’y étais à Anvers où j’ai pris le micro et expliqué mon point de vue. J’ai demandé pourquoi on ne parle plus jamais d’un impôt sur la fortune, pourquoi on ne s’en prend pas plus énergiquement à la fraude, pourquoi les impôts ne rentrent pas mieux. Bref, j’y ai dit clairement que les moyens d’une politique existent, mais qu’il faut une autre politique.
Johan a encore essayé de monopoliser la parole, mais ça n’a pas marché. Il y a eu aussi une discussion sur ce que le Pacte des Générations reconnaîtrait comme métiers lourds. Après moi, quelqu’un dans la salle a pris le micro et a invité Johan à venir travailler 14 jours avec lui. Il saurait tout de suite ce qu’est un travail lourd. L’atmosphère dans la salle a tourné à travers la discussion et j’ai reçu beaucoup d’applaudissements et de marques de soutien. A la fin, j’ai dit que Vande Lanotte faisait prendre à la population des vessies pour des lanternes. C’est toujours la collectivité qui doit payer et les patrons qui reçoivent des cadeaux.
Si on menait une autre politique il n’y aurait aucun problème pour la population et, par exemple, pour le 1,5 million de Belges qui s’enfoncent aujourd’hui dans la pauvreté. Mais Stevaert a dit que le SP.a ne se préoccuperait plus en premier lieu des miséreux. Je me demande alors ce que doit faire un parti socialiste. Et aujourd’hui il n’y a pas que les allocataires sociaux qui ont du mal à s’en sortir. Vous pouvez toujours essayer d’entretenir une famille avec un salaire net de 1200 euros, surtout avec le coût actuel du logement.
Voilà pourquoi je dis qu’ils ont contribué à grossir les rangs du VB. Les mandataires socialistes ne sont plus physiquement présents dans les quartiers à problèmes. C’est comme s’ils avaient pris peur de leur public naturel. Mais pour pouvoir, par exemple, discuter du travail avec des chômeurs dans les quartiers à problèmes, on ne peut évidemment pas cumuler soi-même deux ou plusieurs boulots. Ce que fait Patrick Janssens est scandaleux : être parlementaire et bourgmestre d’une ville comme Anvers qui n’est pourtant pas si simple à gérer. Ce n’est tout de même pas sérieux. L’un des deux jobs devient forcément un job d’appoint, ce n’est pas possible autrement… Personne n’est capable de faire convenablement plusieurs jobs. Il en va de même avec le logement, vous pouvez toujours essayer de parler du travail au café avec un chômeur dans un quartier à problèmes si vous avez plusieurs jobs, ou avec un SDF si vous vivez dans une villa huppée, vous remarquerez tout de suite à quel point on vous prend au sérieux…
J’aurais pu devenir bourgmestre de Mol en 1994, mais je ne l’ai pas fait. J’ai laissé la base du SP.a décider quel mandat je devais assurer et le choix s’est porté sur mon mandat de parlementaire. Je ne voulais pas cumuler, c’est une question de principe. Si vous dites qu’il faut du travail pour tous, vous ne faites qu’un seul job. En tant que parlementaire, on a une fonction d’exemple. Les paroles ont été tellement vidées de leur sens que plus personne n’y croit, il faut agir tout simplement.
Comment vois-tu les développements des 10 dernières années au sein du SP.a?
J’ai été fortement frappé par le fait que le SP.a virait de plus en plus vers le centre, ce qui me tracassait au plus haut point. J’ai appelé pendant 17 ans au sein du bureau du parti à mener une autre politique. En tant que socialiste, on doit être droit dans ses bottes et adopter un profil clair. C’est ce qui a fait défaut et qui fait qu’aujourd’hui tant de gens votent pour le VB.
Le SP.a a abandonné ses idées socialistes et n’est plus un parti de travailleurs. Ils n’appellent plus jamais à lutter. Alors que c’est justement plus nécessaire que jamais. Nous ne pouvons pas oublier que la Sécurité sociale n’est pas tombée du ciel. C’est le résultat de la lutte. Et pour être honnête, surtout de la lutte des travailleurs wallons. D’où mon opposition résolue à ceux qui veulent scinder la Sécurité sociale. Les travailleurs flamands, bruxellois et wallons ont les mêmes intérêts. Nous oublions parfois que nous devons beaucoup aux Wallons.
Quelque chose qui m’est resté longtemps en travers de la gorge, c’est l’attitude du SP.a envers les réfugiés. Lorsque je siégeais encore au Parlement flamand, j’ai pris en main l’affaire de grévistes de la faim kurdes. Je suis même allé au Kurdistan et je sais qu’on ne peut pas renvoyer les réfugiés kurdes. Ces gens se retrouvent en prison, voire disparaissent tout simplement. J’ai clairement dit au bureau du parti que je voterais « selon ma conscience ». Grâce à la pression que j’ai pu mettre à l’époque, ces gens ont pu rester en Belgique. La grève de la faim avait lieu à Hasselt à l’époque où Stevaert était encore bourgmestre. Mais je ne l’y ai jamais vu et il n’est jamais intervenu en faveur de ces grévistes de la faim.
As-tu un message à transmettre le 1er mai aux militants du SP.a et de la FGTB ?
Aux militants du SP.a, je demanderais qu’ils insistent au sein du parti pour qu’il recommence à se préoccuper beaucoup plus des travailleurs. Je suis content que SP.a Rood existe, j’ai beaucoup de respect pour ces camarades, mais je n’y crois pas. Le sommet du parti ne va pas les prendre au sérieux, il va les faire lanterner. SP.a Rood peut jouer un rôle pour démontrer qu’il y a soi-disant une aile gauche, mais en même temps SP.a Rood n’a rien à dire et n’aura jamais rien à dire dans le parti.
Aux militants de la FGTB, je demande de porter haut le drapeau de la solidarité. Il y aura beaucoup de luttes qui nécessiteront l’unité des travailleurs flamands, wallons et bruxellois. Les politiciens veulent briser la solidarité en disant qu’il y a d’autres intérêts en jeu. Mais nous ne pouvons pas oublier que c’est grâce à la combativité wallonne que la Sécurité sociale a pris forme.
Aux uns et aux autres, je veux aussi dire qu’une alternative politique est nécessaire. Une alternative politique qui place les intérêts de la population laborieuse et des allocataires sociaux tout en haut de l’agenda.
Où que tu parles, tu mets l’accent sur la nécessité d’une meilleure protection des délégués syndicaux. Pourquoi ce point en particulier?
Parce que les délégués sont le moteur des syndicats. Ils sentent ce qui vit à la base. Hélas, les patrons font tout aujourd’hui pour mettre à la porte les bons délégués qui défendent leur base. Ils n’épargnent pas leur peine et sont même prêts à payer le prix fort, comme par exemple chez Stora à Zelzate, pour se débarrasser de délégués. Nous devons y apporter une réponse.
Les jeunes seront importants dans une nouvelle initiative, quel message adresses-tu à la jeunesse ?
Les jeunes doivent affiner leur conscience politique. Nombre d’entre eux sont en quête de valeurs qui proposent davantage que les valeurs purement matérielles. Parce que celles-ci ne garantissent pas le bonheur. C’est pourquoi la solidarité est importante, y compris entre les jeunes et les aînés.
J’ai été surpris dans un premier temps de lire que le VB fait maintenant de bons scores parmi les jeunes. L’avantage qu’a le VB, c’est qu’il n’y va pas par quatre chemins. Même si nous ne sommes pas du tout d’accord avec leur démagogie abjecte. Les partis traditionnels créent des attentes qu’ils ne concrétisent pas. D’où la perte de crédit de ces partis. Avec toutes les conséquences qui s’ensuivent ! Les gens doivent savoir clairement qui défend quoi sur qui ils peuvent vraiment compter.
L’initiative pour une autre politique diffusera un tract national le 1 mai. Quelle sera l’étape suivante ?
C’est un pas important que nous faisons en diffusant un tract commun dans tout le pays. Des gens d’horizons divers, des militants syndicaux, des militants politiques collaborent à une alternative politique.
Il y aura une réunion nationale en automne pour décider ce que nous ferons, quelles suites nous allons donner à notre appel à une alternative politique. Je ne peux pas encore anticiper cette étape, mais je la trouve importante. Si un nouveau parti voit le jour, ce sont les travailleurs qui en détermineront le programme. J’espère que nous seront prêts pour les élections législatives de 2007.
D’après toi, quel rôle les militants du MAS/LSP ont-ils à jouer dans cette nouvelle initiative ?
Les militants du MAS/LSP s’implique énormément dans le mouvement ouvrier. C’est positif et très important que le MAS/LSP ait pris position sur la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. J’ai beaucoup de respect pour vos militants, comme pour tous les militants de gauche. Une nouvelle initiative pourra compter sur beaucoup de bons militants pour approfondir certains points du programme et aider à les diffuser et à les défendre au-dehors. A mes yeux, tous les militants de gauche sans la moindre exception joueront un rôle important.
Un dernier mot pour nos lecteurs?
J’espère que le 1er Mai de cette année préfigure un nouveau printemps et un nouveau cri. Un nouveau cri qui réaffirme la solidarité entre tous les travailleurs où qu’ils habitent. Une autre politique signifie aussi que tous les gens de gauche devront, sans renier pour autant leur identité, mettre de côté les grandes certitudes de leur propre groupe pour aider à façonner une autre politique avec tous ceux qui veulent une autre politique, solidaires autour d’un programme commun, ainsi que pour combattre efficacement l’extrême droite.
-
L’appel à une alternative de gauche a de plus en plus d’écho en Europe… Mais quelle alternative?
Bas de Ruiter, Offensief (notre organisation soeur aux Pays-Bas)
Pays-Bas: défaite du gouvernement et progression de la gauche
Les élections communales du 7 mars ont provoqué un séisme politique aux Pays-Bas. Les partis qui en sont sortis vainqueurs sont le PvdA (l’équivalent de notre PS) qui est passé de 15,6% des suffrages à 23,3%, et le Socialistische Partij (un parti de gauche plus radical) qui a progressé de 2,9% pour atteindre 5,7% des voix.
La victoire électorale de ces deux partis a eu des répercussions au plan national. Selon un sondage du 17 mars, le PvdA et le SP disposeraient ensemble d’une majorité de 79 des 150 sièges au parlement. Ce résultat montre qu’une grande partie de la population est à la recherche d’une alternative à la politique d’austérité néolibérale menée par le gouvernement de droite. Mais toute la question est de savoir en quoi consiste cette alternative et comment elle pourra se mettre sur pied.
Les négociations pour la formation de coalitions locales vont bon train et des majorités réunissant le PvdA, le SP et Groen Links (les Verts) sont possibles dans plusieurs communes. Selon nous, une coalition communale qui prétend défendre les intérêts des travailleurs et des jeunes devrait au minimum satisfaire les revendications suivantes pour faire la différence avec la politique actuelle:
* Investir massivement dans des logements à un prix abordable;
* Etendre la gratuité des transports en commun au lieu de les privatiser;
* Créer des emplois en nombre dans les services communaux (maisons de quartier, écoles, services de nettoyage, transports en commun, pompiers,…), avec des contrats à durée indéterminée et un salaire décent;
* Augmenter les budgets du secteur non-marchand (soins à domicile, transport des handicapés,…) et refuser toute ingérence du privé dans ce secteur;
* Augmenter les allocations et les aides sociales;
C’est le minimum pour commencer à résoudre les problèmes sociaux. Un tel programme coûte évidemment de l’argent et il va souvent à l’encontre de la législation nationale. Un collège de gauche devra donc engager la lutte contre le gouvernement de Balkenende en mobilisant la population et en organisant des actions de protestation. Mais toute la question est évidemment de savoir si les partenaires pressentis du SP pour une coalition de gauche, à savoir le PvdA et GroenLinks, sont prêts à s’engager dans une telle lutte…
Si, en dépit de cela, le SP décidait tout de même de gouverner avec ces deux partis, il prendrait le risque considérable d’être considéré comme coresponsable de la politique d‘austérité. Là où le SP fait déjà partie d’une coalition locale, comme à Nijmegen, la fraction SP du conseil communal a été placée devant la ‘nécessité’ d’économiser dix millions d’euros et a même approuvé la privatisation des bus et du service du logement!
Que faire alors?
Des améliorations peuvent aussi être imposées depuis l’opposition si le SP honore son ancien slogan “pas de fraction sans action” et mobilise la population, si possible avec les syndicats. L’Histoire nous apprend que rien n’est acquis sans lutte, que ce soit sur les plans local, national ou international. Si le SP prend la tête de ces luttes locales et s’il les lie à la lutte plus générale pour une société socialiste, il pourra se transformer en un véritable parti des travailleurs, un parti capable de transformer réellement la société. Offensief, l’organisation soeur du MAS/LSP aux Pays-Bas, milite pour cette stratégie, au sein et en dehors du SP.
Un grand potentiel pour la gauche en Allemagne
Dans le feu de la lutte contre l’offensive générale que le gouvernement de coalition entre socialistes et écolos de Schröder a menée ces dernières années contre les travailleurs et les chômeurs, une nouvelle formation politique de gauche, le WASG, a vu le jour. Aux élections nationales du 18 décembre dernier, les listes communes du WASG et du PDS (l’exparti communiste d’Allemagne de l’Est) ont obtenu 8,7% des voix et 54 sièges. Aujourd’hui le WASG compte 12.000 membres. Depuis les élections, les directions de ces deux partis souhaitent accélérer la fusion des deux formations.
En préparation aux élections régionales qui auront lieu en septembre, il y a eu une discussion sur la politique que le PDS a menée à Berlin avec le SPD, le parti social-démocrate, dans le gouvernement régional. A Berlin, le PDS s’est rendu coupable d’une politique qui a notamment introduit les emplois “à un euro” et la vente/ privatisation des services publics, entre autres celle de 60.000 logements sociaux. Ce sont les caractéristiques d’une politique néolibérale dont le WASG se distancie au niveau national et qui ne constituent évidemment pas une base saine pour la formation d’un nouveau parti de gauche. Comme l’a déclaré Lucy Redler, présidente du WASG à Berlin et membre du SAV (notre organisation-soeur en Allemagne), “on ne peut pas causer du socialisme le dimanche et imposer des coupes d’austérité pendant la semaine”.
Pour une candidature indépendante
Lors du congrès berlinois du WASG le 25 février, deux tiers des délégués ont voté une résolution qui prône une candidature indépendante du WASG lors des élections régionales de septembre. Cette décision a été prise après une période d’intense discussion démocratique dans les organes élus et dans les sections locales du parti. Les membres ont ensuite validé cette décision par un référendum interne. Un sondage préélectoral a aussi confirmé cette option : la coalition « rouge-rouge » (SPD/PDS) serait sanctionnée pour sa politique néolibérale et le WASG recueillerait 4,5% alors qu’il n’a encore mené aucune campagne. 5% des voix suffiraient pour que le WASG obtienne des élus au parlement régional, qui pourraient alors faire entendre une voix réellement à gauche. Si le WASG ne se présente pas seul, bon nombre de votes de protestation iraient sans doute à l’extrême droite.
L’unité oui, mais laquelle?
Cette décision va donc à l’encontre de la volonté de la majorité du comité national du WASG et de la direction nationale et locale du PDS (maintenant Linkspartei.PDS) qui veulent imposer à tout prix une liste commune lors des élections régionales et, dans la foulée, une fusion entre les deux formations.
Le WASG berlinois ne s’oppose ni à l’unité à gauche ni à la constitution d’un grand parti démocratique au plan national, mais il refuse d’endosser la responsabilité de la politique néolibérale menée par le PDS berlinois en coopération avec le SPD. En effet, l’unité à gauche ne peut s’enraciner que dans la lutte contre la politique néolibérale.
-
INBEV: Tournées de licenciements après tournées de licenciements pour étancher la soif de profit du géant de la bière…
Plus de 500 licenciements ont été annoncés en Belgique, ainsi que la fermeture des brasseries de Hoegaarden et de Molenbeek. Inbev est déjà la plus grande brasserie au niveau mondial – un de ses slogans est d’ailleurs « going from bigger to best » – mais les concurrentes Anheuser-Busch et SABMiller font plus de bénéfices avec un volume plus petit. En d’autres termes, il faut faire plus de profit, de préférence sur le dos du personnel. Mais quand il s’agit des primes des managers, il y a deux poids deux mesures.
Luc Janssens
En chiffres
- 1,024 milliard de profits en 2005…
- 31 millions d’euros en prime de départ pour trois managers…
- Les familles Spoelberch, de Mevius en Vandamme, les plus importants actionnaires d’Inbev, ont une fortune de 7.357.577.790 euro, ce qui fait d’eux de loin les plus riches familles de Belgique…
- Et 500 licenciements…
La première restructuration a eu lieu en octobre dernier: 45 employés au bureau principal ont été licenciés. Alors que les négociations étaient encore en cours, les 45 travailleurs ont reçu, en décembre, leur lettre de licenciement. Fin novembre, une deuxième restructuration eut cours en Belgique. Il s’agissait de la fermeture des brasseries d’Hoegaarden et de Molenbeek et de licenciements dans presque tous les sièges. Cette restructuration était encore en cours lorsque Inbev en a annoncé une nouvelle le 24 février, lors d’une réunion extraordinaire du conseil d’entreprise : 360 licenciements à travers l’Europe, dont 201 en Belgique. Cette fois, c’est le siège de Jupille qui est visé, dont l’administration sera délocalisée vers la Tchequie et la Hongrie. Mais ça ne s’arrête pas là. Une semaine plus tard, plus de 200 licenciements étaient annoncés en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. Il apparaît clairement que d’autres restructurations auront lieu. Les sièges de Belgique ne seront pas touchés dans l’année à venir, à l’exception de cinq licenciements. Mais qu’arrivera-t-il ensuite? Une nouvelle tournée pour les sièges de Belgique? En appliquant la restructuration en différentes phases et en délocalisant, Inbev suit la stratégie de diviser pour mieux régner. Il s’agit de monter les travailleurs des différentes entreprises les uns contre les autres: méthode qu’Inbev continuera d’utiliser pour s’attaquer aux conditions de travail et de salaire du personnel (sauf évidemment pour les managers).
Les réactions ont fusé immédiatement. Après l’annonce de la fermeture de la brasserie de Hoegaarden, 3000 personnes ont manifesté dans le village. Après l’annonce des licenciements à Jupille, l’évêque de Liège et l’évêque auxiliaire de Namur ont déclaré dans une interview : « Si les lois économiques ne tiennent pas compte de l’être humain, ces lois doivent changer. Les pertes d’emploi s’empilent. Hier c’était à Arcelor, aujourd’hui à Inbev. Et demain? Est-ce cela le côté européen de la mondialisation de l’économie? Cela nous touche. Avec les victimes, leurs familles, leurs collègues et beaucoup de citoyens nous disons: si la logique financière provoque tant de souffrance, elle est inhumaine et elle doit changer. »
La logique du système actuel est en effet au service du profit. Pour augmenter ces profits, des travailleurs sont jetés à la rue. Ici et là, on entend proclammer l’impuissance quant à la volonté arbitraire des multinationales. Les politiciens crient au scandale, mais au moment décisif ils disparaissent. Ou peut-être ont-ils peur de perdre leur (futur) siège dans le conseil d’administration? Pourquoi n’entendons- nous rien de Jean-Luc Dehaene présent au conseil d’administration d’Inbev? Pas de commentaire? Quelques larmes de crocodile pour ensuite repasser à… de nouvelles attaques sur nos salaires et nos pensions. Bien que des multinationales comme Inbev sont influentes, cela ne signifie pas qu’elles peuvent faire n’importe quoi. Mais pour les arrêter, il faut établir un rapport de force. Il est donc nécessaire de répondre à la stratégie de division d’Inbev. Pour cela il faut un plan d’action commun, européen et combattif, discuté sur les lieux de travail, avec comme point central la lutte pour chaque emploi. Mais même si cela mène à une victoire, elle ne serait que temporaire. Tant que nous vivrons dans un système capitaliste, les profits seront toujours primordiaux, et l’attaque suivante n’est qu’une question d’échéance. Des victoires ponctuelles sur des multinationales comme Inbev sont possibles à condition de construire un rapport de force. Une longue phase de concessions systématiques occtroyées par les multinationales, comme, dans une certaine mesure, lors des « golden sixties », est par contre exclue dans cette phase du capitalisme. Pour de véritables résultats, il faut fondamentalement briser le système et construire une société socialiste.
-
Nouvelle tentative de division du mouvement: une seule réponse, solidarité et union
La ministre de l’enseignement supérieur M-D Simonet vient de proposer un nouveau décret visant à limiter le nombre d’étudiants « non-résidents » à 30%. Certaines Hautes Ecoles dans la région de Tournai, par exemple, en comptent plus de 70%. Dans ces écoles, jamais un Belge n’a été refusé. On peut donc conclure assez facilement que la population éjectée ne sera pas remplacée, ce qui se traduira à terme en licenciements, et en fermetures d’implantations.
Andrea et Lucas (EGA-Mons)
La ministre s’appuie pour étayer ses arguments sur l’exemple de la faculté de vétérinaire, où effectivement des Belges ont été refusés. Ce que par contre elle ne dit pas, c’est que cet exemple est très loin de représenter l’ensemble des cursus touchés par ce nouveau décret. De plus, elle ne revient pas sur le fait que la faculté de vétérinaire est frappée d’un numerus clausus, raison principale de l’écartement des jeunes de ce cursus. Pourtant cette nouvelle contre-réforme s’appliquera également aux kinés, éducateurs et autres métiers de l’enseignement et du paramédical. En somme, une nouvelle attaque frontale sur le droit à l’enseignement, un droit fondamental pour tous.
Il est évident que la province du Hainaut sera la première touchée par cette mesure. Rappelons que la région est l’une des plus sinistrée du point de vue de l’emploi. Dans le cadre actuel d’une élévation énorme du coût de la vie, des franges de plus en plus larges de la population n’ont plus la possibilité d’offrir un kot à leurs enfants. La seule garantie de leur formation ne vient donc plus que de la proximité des écoles. Dans le Borinage, six chômeurs sur dix n’ont pas fini l’enseignement secondaire. Si une grosse partie de la population est déscolarisée, fermer les implantations de la Haute Ecole n’accentuera que le phénomène de chômage massif. Ajoutons que dans ce même cadre, des licenciements dans l’enseignement n’aideront pas à relever le taux d’emploi.
Des manifestations ont eu lieu ces dernières semaines à l’appel du front commun syndical et des organisations étudiantes. A Namur notamment, il y avait 1500 manifestants. A Mons, la semaine suivante, 2000 personnes étaient présentes et à Bruxelles mercredi dernier, il y avait plus de 3000 personnes. Pour mobiliser pour cette dernière manifestation, les étudiants de la Haute Ecole de Mons s’étaient mis en grève et avaient installé des piquets sur presque l’ensemble des implantations. Le mouvement a été bien suivi, preuve en est de la combativité de la délégation. Il est cependant regrettable qu’une fois de plus, la FEF et l’UNECOF n’appellent pas dès maintenant à une lutte plus large sur l’ensemble des campus. La « direction » n’est de nouveau pas capable de jouer son rôle et de tirer des perspectives. Encore une fois, elle laissera le mouvement s’essoufler sans jamais lui permettre d’entrevoir la victoire.
Les travailleurs et les étudiants ont obtenu par la lutte un enseignement « accessible ». Aujourd’hui, force est de constater que partout cet acquis est remis en question. Que ce soit en France, aux Pays-Bas, et même en Flandres, les gouvernements appliquent des plans néo-libéraux dans l’enseignement à la demande du patronat. Il serait tout à fait naïf de croire que la Wallonie conservera un enseignement « accessible » au milieu de tout cela. Les attaques ne font que commencer, il est nécessaire de s’organiser sur les universités et les Hautes Ecoles de manière à résister aux assainissements, de se battre en front commun travailleurs et étudiants. Nous devons toujours défendre l’unité du mouvement ouvrier et du mouvement étudiant, organiser la lutte pour la conservation de chaque emploi. Nous devons défendre l’idée d’un enseignement démocratique et accessible à tous. Nous ne pouvons laisser diviser le mouvement sur base nationale, sous peine d’être affaiblis lorsque les prochaines attaques tomberont. Mais il faut aller plus loin: nous devons exiger un refinancement complet de l’enseignement. Ces dernières années ont vu une sérieuse diminution du financement par étudiant. La lutte cantonnée à la conservation des acquis ne pourra déboucher que sur une défaite à la fin. Ne pas avancer signifie à terme reculer, le mouvement ne peut vivre sans perspectives. Il a besoin d’une direction réellement socialiste et d’une organisation faisant perpétuellement le lien entre étudiants et travailleurs. Nous devons construire une opposition de gauche sur tous les campus. Rejoins EGA!
-
SOCIALISME 2006. Samedi – dimanche 22 – 23 avril. WEEKEND DE DÉBATS ET DE DISCUSSIONS
SOCIALISME 2006. Samedi – dimanche 22 – 23 avril
> Tract en PDF
LUTTONS POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALISTE!
Même l’évêque de Liège et l’évêque auxiliaire de Namur ont déclaré à l’occasion du licenciement de dizaines de personnes suite à la délocalisation de l’entreprise brassicole – et surtout “bénéficole” – Inbev-Jupille: “Si la logique fi nancière cause tant de souffrances, si les lois économiques font fi de l’homme, elles sont inhumaines et il faut les changer”.
Si leurs propos sont évidemment empreints de charité chrétienne – alors que nous sommes partisans d’une approche structurelle des problèmes sociaux – ils n’en sont pas moins signifi catifs. Ils expriment le sentiment général de milliers de travailleurs: laissés sur le bas-côté et sans alternative. Les banques et les entreprises engrangent des profi ts records, les managers empochent des salaires exorbitants, mais on nous bassine sans cesse les oreilles avec la modération salariale, la flexibilité et la casse des pensions et de la Sécurité sociale.
Socialisme 2006 a pour enjeu la lutte contre le système qui génère de telles situations. Des jeunes et des travailleurs s’y réuniront pour échanger les expériences de lutte. Vous y aurez l’occasion de découvrir en quoi consiste le marxisme. Par-dessus tout, nous pourrons y discuter en long et en large d’une alternative au capitalisme.
CONCERT DE PROTESTATIONS MONDIAL CONTRE LE NÉO-LIBÉRALISME
Voici un aperçu du programme de Socialisme 2006 sur la situation internationale avec des informations et des analyses de première main. MAS/LSP fait en effet partie du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO) qui a des sections dans 35 pays.
AMÉRIQUE LATINE
La résistance au néo-libéralisme y est la plus avancée. La politique de privatisation et de libéralisation a condamné un tiers des 400 millions de Latino-Américains à l’extrême pauvreté. Des luttes d’ampleur et des mouvements révolutionnaires pour une autre politique, une politique plus sociale, ont balayé des présidents et/ou des gouvernements de droite, et leur ont substitué des dirigeants de gauche. A Socialisme 2006, on se penchera sur le “Socialisme du 21ème siècle” de Chavez au Venezuela ainsi que sur la politique de “nationalisation du gaz” de Morales en Bolivie.
La vie de millions de gens s’en trouvera-t-elle améliorée substantiellement ou faudra-t-il une rupture fondamentale avec le capitalisme? Quel est le rôle dévolu à la classe ouvrière et aux paysans pauvres dans la réalisation d’une société socialiste?
ISRAËL/PALESTINE
La politique de “diviser-pour-mieux-régner” du capital y a dressé deux groupes nationaux l’un contre l’autre jusqu’à en faire des ennemis farouches. Seul l’establishment y trouve son compte. Les séismes politiques qui ont ébranlé les deux camps ces derniers mois sont l’expression d’un désir ardent de changement de la part des populations de la région. Mais l’absence d’une alternative socialiste aux partis nationalistes et religieux se fait cruellement sentir. Quelle issue le MAS/LSP, le CIO et ses sections entrevoient-ils à l’impasse dans cette région?
PAKISTAN
Les témoignages occulaires du Forum social mondial au Pakistan de membres du MAS/LSP et du CIO constitueront sans aucun doute le point d’orgue du week-end. Là plus qu’ailleurs, le capitalisme a mené à une société brutale où la pauvreté et la misère sont le lot quotidien du plus grand nombre. Le CIO a des sections au Pakistan, au Cachemire, en Inde et à Sri-Lanka.
Ils ont observé caméra à l’épaule les conditions dans lesquelles les travailleurs et les jeunes doivent vivre et travailler ainsi que les campagnes que nos membres ont menées contre la privatisation du secteur des télécommunications au Pakistan et lors du tremblement de terre qui a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de sans-abris il y a quelques mois. Ils en donneront un rapport vivant à Socialisme 2006. Il y aura des ateliers sur la Chine, la guerre en Irak ainsi que sur la situation en France. Notre organisation soeur française y donnera de plus amples informations sur le mouvement de protestation des étudiants contre les contrats à statut précaire pour les jeunes.
EUROPE: MOUVEMENTS D’AMPLEUR ET GRÈVES GÉNÉRALES
Depuis le NON franc et massif à la Constitution européenne néo-libérale exprimé lors des référendums en France et aux Pays-Bas, l’appel à une politique plus sociale se fait de plus en plus pressant. Le mouvement de grève dans le secteur public en Allemagne, le plus grand depuis 14 ans, et le succès du WASG et du Parti de Gauche en sont des expressions on ne peut plus claires. On a voté clairement à gauche lors des dernières élections communales aux Pays-Bas. Tous les partis gouvernementaux ont perdu au profit du PVDA social-démocrate et du SP de gauche. Après une explosion de colère justifi ée bien qu’aveugle dans les banlieues, un mouvement contre les atteintes à la sécurité d’emploi des jeunes prend de l’ampleur en France; la politique antisociale de Berlusconi s’est de nouveau heurtée à une grève d’ampleur en Italie.
La combativité y est, mais quelle est l’alternative? De nouveaux partis de gauche ont vu le jour dans différents pays. Quelles sont leurs possibilités? Quelles leçons pouvons-nous d’ores et déjà en tirer?
A Socialisme 2006, des membres de nos sections en Allemagne, aux Pays-Bas et en France témoigneront ainsi que des membres du MAS/LSP qui ont participé aux dernières manifestations contre la guerre en Italie.
LA RÉSISTANCE EN BELGIQUE: CONTRE LE PACTE DES GÉNÉRATIONS ET DEMAIN CONTRE LE PACTE DE COMPÉTITIVITÉ
La fin de l’année passée a été émaillée de mouvements d’ampleur en Belgique également. La manifestation syndicale en décembre 2004 n’avait été que le prélude à un mouvement de tout autre ampleur avec les grèves générales contre le Pacte des Générations.
SAMEDI SOIR: UN NOUVEAU PARTI DES TRAVAILLEURS EN BELGIQUE, MEETING AVEC LE WASG, JEF SLEECKX, …
De ce mouvement a jailli l’idée de démarrer ici aussi un mouvement pour un parti résolument opposé au néo-libéralisme, un parti créé par et pour les travailleurs. Ce projet est en même temps le thème du débat principal du samedi soir avec notamment Jef Sleeckx, ancien parlementaire du SP, aujourd’hui figure de proue du mouvement pour un nouveau parti des travailleurs; Eric Byl, secrétaire général du MAS/LSP; un orateur du WASG allemand; …
LE TRAVAIL JEUNES DU MAS/LSP
Venez nombreux à nos ateliers sur les campagnes contre:
LES ÉCONOMIES DANS L’ENSEIGNEMENT:
Le nouveau décret de financement du Ministre de l’Enseignement flamand Frank Vandenbroucke prévoit des coupes sombres dans l’enseignement supérieur, avec des conséquences catastrophiques pour le personnel et les étudiants. Il essaye de dresser les différents instituts d’enseignement les uns contre les autres. Les droits d’inscription pourraient atteindre les 25.000 euros tandis que l’offre d’enseignement serait considérablement réduite. Etudiants de Gauche actifs, en collaboration avec la délégation CGSP de la VUB, a démarré une campagne pour unifier dans la lutte les étudiants et le personnel de tous les instituts et établissements d’enseignement.
LA GUERRE: 3 ANS DE GUERRE EN IRAK
La guerre “pour la démocratie et contre le terrorisme” n’a été qu’une guerre coloniale brutale pour le contrôle d’une des principales réserves de pétrole au monde. Résultat: mort et misère pour des millions d’Irakiens, un pays au bord de la guerre civile, des économies sur le dos des travailleurs américains et de leurs familles pour financer cette aventure guerrière. Résistance Internationale continue d’organiser la résistance contre cette occupation brutale et exige le retrait de toutes les troupes. Seule une politique socialiste est à même d’unifi er les différents groupes nationaux et confessionnels dans la lutte pour une société où les richesses sont entre les mains de la collectivité. Les troupes et les multinationales n’y ont pas leur place!
LE RACISME ET TOUTE FORME DE DISCRIMINATION
Les économies mènent à toujours plus de misère sociale. Le chômage par manque d’emplois, les marchands de sommeil par manque de logements sociaux, les atteintes à nos salaires et à notre sécurité sociale pour étancher la soif de profi ts du patronat… sont les véritables causes du racisme, de l’homophobie et du sexisme. Les politiciens et le patronat essayent d’éluder leurs responsabilités en faisant de grands discours sur la société multiculturelle et les droits égaux. Blokbuster, notre campagne anti-raciste, et la commission femmes du MAS/LSP ont accumulé des années d’expérience dans le domaine de l’anti-racisme et de l’antisexisme qu’ils veulent partager avec vous pour pouvoir mener avec succès la lutte contre toute forme de discrimination et de politique de “diviser-pour-mieuxrégner”.
PRATIQUE ET THÉORIE DU MARXISME
LE SOCIALISME: SCIENCE OU UTOPIE?
Le MAS/LSP et l’organisation internationale à laquelle nous appartenons, loin d’être des spectateurs au balcon, participent activement aux mouvements réels. Nous ne nous contentons pas de rêver d’une société meilleure, nous mettons tout en oeuvre pour qu’elle devienne réalité.
Pour nous, le socialisme n’est pas qu’ »une bonne idée », mais la seule réponse à la contradiction entre ce système archaïque, le capitalisme, et le développement de la science et de la technique qui a déjà depuis longtemps dépassé les limites de ce système. N’en déplaise à ceux qui prétendent le contraire, nous constatons chaque jour la montée de la lutte des classes.
Le MAS/LSP intervient consciemment dans ce processus pour aider cette lutte à aboutir à sa conclusion logique: une société où la production est au service de l’homme en lieu et place de cette société-ci où l’homme n’est qu’un prolongement de la production.
RÉFORMISME OU RÉVOLUTION?
Ou comment la lutte pour de meilleurs salaires et conditions de travail et de vie débouche sur une lutte pour une autre société. Cette discussion n’est pas nouvelle dans le mouvement ouvrier. Rosa Luxemburg a écrit à la fin du 19ème siècle sa brochure: “réforme sociale ou révolution?”. Les réformes importantes, imposées par la lutte, ont renforcé pendant toute une période l’illusion qu’on pouvait réformer le capitalisme. Aujourd’hui nous connaissons un retour de balancier. Les travailleurs et les jeunes sont de plus en plus nombreux à remettre en cause le capitalisme en tant que tel. L’offensive généralisée contre nos salaires, les services publics et les conditions de travail n’y est pas étrangère. Nombre de gens voient leur vie régresser au lieu de progresser. Et ce malgré l’énorme développement de la technologie, de la science et de la richesse. D’autres introductions plus théoriques au marxisme porteront sur la théorie de la révolution permanente de Trotsky et sur l’économie planifi ée face à l’économie de marché.
Infos
DATE: samedi 22 et dimanche 23 avril 2006 | LIEU: Van Den Heuvelinstituut (VHI), Dekenstraat 2, 3000 Louvain | INSCRIPTIONS ET INFO: tél. 02/345.61.81 ou e-mail socialisme2006@socialisme.be / site Internet: www.socialisme.be | PRIX D’ENTRÉE: 25 euros pour les lycéens/étudiants/sans-emplois, 35 euros pour les actifs / participation, repas chauds, logement sont compris dans le prix / crèche sur demande | PROGRAMME DU SAMEDI: Meeting d’ouverture de 10.00 à 12.00 – Ateliers de 16.30 à 19.00 – Débat principal à 20.00: “Pour un nouveau parti des travailleurs!” – Tout de suite après: Bar & fête à partir de 22.00 | DIMANCHE: Meeting de 10.00 à 12.00 – Ateliers de 13.30 à 16.00 – Meeting de clôture | POUR LE PROGRAMME COMPLET: téléphoner au 02/345.61.81 ou consulter notre site Internet