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  • Logements sociaux en Belgique: un désastre!

    "Tout citoyen a droit à un logement décent. Voilà pourquoi il faut promouvoir un logement adapté, de bonne qualité dans un enviroennement approprié à un prix abordable et présentant des garanties de sécurité”. Dans la Constitution, le droit à un logement décent a été ajouté. Mais, malgré ces belles déclarations, on est bien obligé de constater que la satisfaction de ce droit n’est pas, dans les faits, une réelle priorité et qu’au contraire, la tendance générale en cette matière est plus à la régression qu’au progrès social.

    Karel Mortier

    Dans notre pays, toutes régions confondues, on compte près de 140.000 personnes (74.000 en Flandre, 21.000 à Bruxelles et 43.000 en Wallonie) inscrites sur des listes d’attente pour obtenir un logement social.

    En moyenne, une famille bruxelloise consacre plus de 30% de son budget pour lelogement.

    En Flandre, pour plus de la moitié des locataires, le budget logement représente 20% du budget..

    Un cinquième des locataires consacre plus de la moitié de son revenu au loyer. A Bruxelles, plus de la moitié de la population a droit à un logement social.mais à peine 8% des habitants de la Région de Bruxelles-Capitale voient ce droit satisfait. En Flandre, les besoins existant en la matière impliquent la construction de 100.000 à 180.000 logements supplémentaires. Au rythme actuel de 3.000 habitations neuves par an, il faudra soixante ans pour que toutes les personnes ayant droit actuellement à un logement social puissent l’obtenir ! En Belgique, à peine 6% du parc immobilier est constitué de logements sociaux. La moyenne européenne se situe aux alentours des 17% contre 36% aux Pays-Bas, pays dont le PNB est plus élevé que celui de la Belgique.

    De plus, la qualité de nombre d’habitations laisse à désirer. En comparaison avec les pays avoisinants, la Belgique se caractérise par un parc immobilier relativement vieux, ce qui infirme clairement l’adage selon lequel le belge a une brique dans le ventre car nous construisons relativement peu de logements neufs..

    En Wallonie, c’est surtout dans les régions de vieille industrialisation que la mauvaise qualité des habitations et la vétusté des logements sont les plus criantes entre autres parceque les locataires dans ces régions n’ont pas les moyens financiers pour entretenir ces habitations.

    En Flandre, tous les 10 ans, on procède à une enquête portant sur la qualité des logements et on a pu constater que près de 300.000 logements sont de mauvaise qualité et qu’un locataire sur cinq habite dans un de ces taudis. En région bruxelloise, un code du logement définissant des critères de qualité a seulement été adopté en 2003.

    Les partis traditionnels excellent dans l’art de multiplier les lois et décrets mais ils éprouvent les pires difficultés à les appliquer dans la pratique. Dans un grand nombre de cas, comme par exemple la lutte contre les logements abandonnés et la vétusté, on peut voir que les droits des propriétaires sont davantage protégés que ceux des locataires, même si personne ne l’avouera aussi clairement.

    Les élections communales étant une fois de plus en vue, on peut constater que les partis traditionnels ont redécouvert le problème du logement. Laurette Onkelinx a émis une proposition afin de bloquer les loyers dans un certain nombre de zones avec comme perspective les élections communales à Schaerbeek. Cette proposition a été rejetée par les libéraux parce que selon eux, cela risquerait de renforcer la pénurie de logements sur le marché locatif privé.

    Côté flamand, il semble que des partis comme le SP.a et Groen aient décidé de faire du logement un thème de campagne. Le SP.a a lancé l’idée d’augmenter l’offre de terrains à bâtir et de vendre ces derniers pour 60% de leur valeur sur le marché de façon à ce que “chacun” puisse bâtir son logement.

    Il est évident que les positions du SP.a concernant le logement reflètent les préoccupations des ménages à deux revenus et des jeunes diplômés universitaires qui éprouvent de plus en plus de difficultés à se procurer un logement à un prix abordable. Le SP.a, tout comme le ministre libéral flamand du logement Marino Keulen, pense que ces ménages à deux revenus pourront jouer un rôle dans l’amélioration des relations sociales dans les quartiers à problèmes d’un grand nombre de villes flamandes.

    C’est pourquoi le montant total des exonérations fiscales destinées à stimuler l’accession à la propriété équivaut au triple du budget régional consacré au logement social.

    Tout cela montre que les partis traditionnels manquent de la volonté nécessaire à la résolution des problèmes fondamentaux qui sont bien connus depuis des décennies et pour lesquels personne ne s’est jamais vraiment bougé.

    Comme les élections sont en vue, tout ce beau monde va venir avec sa petite proposition et un tas de belles promesses – souvent les mêmes qu’aux élections précédentes – qui seront jetées aux oubliettes une fois qu’il faudra les traduire en actes et en argent.

    Pour casser ce cercle vicieux, une alternative sur le plan politique est nécessaire pour pouvoir mener une politique décente du logement, qui mette avant tout l’accent sur la lutte contre les logements abandonnés et la vétusté ainsi que sur la construction massive de nouveaux logements sociaux.

  • Le néolibéralisme bloque l’émancipation des femmes

    Indépendamment du continent où elles se trouvent, ce sont les femmes qui sont le plus violemment touchées par les attaques néolibérales que subit la classe ouvrière. Licenciements massifs, précarité dans le monde du travail, bas salaires, attaques sur l’Etat-Providence, sur les droits à la pension, sur les facilités pour les crêches,… ne vont pas seulement mener à une augmentation de la misère et de la souffrance des femmes, mais vont très probablement aussi mener à une radicalisation politique plus développée des femmes et parmi elles de celles issues de la classe ouvrière.

    Dagmar Walgraeve

    11 mars: Débats et discussions à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes

    Le MAS/LSP organisera ce samedi 11 mars une journée de débats et discussions en rapport avec la Journée Internationale des Femmes (du 8 mars).

    Il y aura entre autres au programme:

    Discussion plénière: L’émancipation des femmes après 20 années d’attaques néo-libérales. Comment le système actuel sappe-t’il l’émancipation des femmes?

    Ateliers:

    > L’histoire du mouvement féministe et des femmes dans le mouvement ouvrier

    > La violence au sein de la famille: quelle réponse pouvons-nous apporter? Avec un rapport de la Campaign Against Domestic Violence (CADV)

    > Prostitution: la légalisation est-elle une solution? Qu’elle est le point de vue des socialistes?

    Meeting: La place des femmes dans la lutte!

    Avec, notamment, Sinead Daly, membre de la direction du Scottich Socialist Party, formation large à l’intérieur de laquelle notre organisation-soeur (International Socialists) est investie en Ecosse. Sinead est active déjà depuis de longues année dans les campagnes contre les violences familiales (CADV) et d’autres campagnes pour le droit des femmes.

    La journée de débats et discussions aura lieu à Bruxelles (ULB). Elle commencera à 13h00 et se terminera à 20h00. Informez-nous à l’avance si vous avez de jeunes enfants; une garderie est prévue.

    Informations pratiques :

    Cette journée débutera à 13h00 (jusque 20h00) et se déroulera dans le bâtiment H de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), Campus du Solbosch, Avenue Franklin D. Roosevelt 50, 1050 Bruxelles.

    PAF :5 € pour les travailleurs, 3 € pour les étudiants et les chômeurs

    Des boissons et des swandich’s seront disponibles sur place.

    Une garderie est prévue. Si vous venez avec de jeunes enfants, merci de nous prévenir.

    Plus d’infos ? -> contactez le MAS-LSP par téléphone au 02/345.61.81 ou par e-mail à info@socialisme.be

    N’hésitez pas à visiter notre page femme: www.lsp-mas.be/mas/femmes

    Féminisation du travail?

    Ces derniers décennies, partout dans le monde, le nombre de femmes sur le marché du travail a augmenté. En soi, cela semble positif, mais le terme de “féminisation du travail” est néanmoins trompeur. Ce phénomène n’a pas mené à l’amélioration générale du statut économique, politique et social des femmes à travers le monde.

    Par l’élargissement des zones de libre échange, les gouvernements, surtout d’Asie et d’Amérique Latine, mènent une politique agressive pour attirer les investissements occidentaux. Il est assez remarquable que 90% des 27 millions de travailleurs de ces zones sont de jeunes femmes gagnant 50% à 80% de moins que les hommes.

    Les employeurs de ces pays partent de l’idée que ces travailleuses vont accepter plus facilement de mauvaises conditions de travail et vont démontrer des sentiments “responsables” (la moitié de ces femmes sont mères célibataires).

    Ces idées patriarcales selon lesquelles les femmes sont plus serviles, ont moins tendance à s’organiser et sont plus facilement licenciée sur base de mariages et de grosesses sont utilisées par le capitalisme.

    La tendance à la “féminisation du travail” n’est donc pas du tout une donnée positive, mais est plutôt la conséquence d’une recherche effrénée de profits pour les entreprises et des forces de travail à bon marchés et flexibles. Les conditions de travail pour beaucoup de femmes dans le monde néocolonial sont pénibles, leurs emplois sont très mal payés, précaires et sans sécurité.

    Seulement 38% des femmes indépendantes économiquement

    Dans les pays occidentaux beaucoup d’emplois occupés par les femmes sont toujours un reflet du travail que celles-ci effectuent à la maison. 85% de toutes les travailleuses belges travaillent comme infirmières, femmes de ménage, cuisinières, coiffeuses, …

    Et dans des pays où le principe du salaire égal est devenu loi, les femmes gagnent souvent moins que les hommes pour le même travail. En Grande-Bretagne c’est en moyenne 19% de moins, et la situation en Belgique est plus déplorable encore. Au sein de l’UE, près de 80% des emplois à temps partiel sont occupés par les femmes. Souvent, ces boulots sont sous-payés et il y a une grande insécurité de travail. Le système du temps partiel (et donc des salaires “partiels”) fait qu’aux Pays Bas, par exemple, seulement 38% des femmes qui travaillent sont économiquement indépendantes.

    Les femmes optent souvent pour le temps partiel par nécessité: 29% pour s’occuper des enfants et 25% pour d’autres raisons familiales. Cela démontre qu’il y a toujours un manque de crêches abordables. 20% des femmes travaillent à temps partiel faute de n’avoir pu trouver d’emploi à temps plein.

    Dans les supermarchés notamment, le temps plein n’existe quasiment pas. Lors de l’introduction du temps partiel, il était encore possible de percevoir une allocation supplémentaire si on continuait à chercher un emploi à temps plein.

    Mais très rapidement, cette allocation a été abolie, elle n’a existé que pour promouvoir le temps partiel dans un premier temps. Avec l’article 143/80, les chômeuse de longue durée mais cohabitantes ont perdu leurs allocations. En 1991, 91,6% de ces suspensions concernaient des femmes!

    Double journée de travail

    Encore maintenant, le revenu des femmes est régulièrement vu comme “complémentaire” à celui de leur partenaire. Et ce sont toujours les femmes qui font la plus grande partie du ménage, même si les deux partenaires travaillent à temps plein. Cette double journée de travail fait que les femmes ont, toujours aujourd’hui, bien moins de temps libre que les hommes. Cette différence est relativement limitée chez les couples sans enfants, mais à cause du travail à l’extérieur et des opinions répandues le ménage, le temps libre des femmes tombe fortement (les femmes ont en moyenne 4 heures de temps libre en moins que les hommes).

    Le temps libre des pères tombe en moyenne de 50,1 heure à 31,6 heures par semaine, alors que les mères passent de 46,6 heures à 22,5 heures par semaine. Ces statistiques viennent de Grande-Bretagne, mais les études effectuées en Belgique vont dans la même direction.

    Les mères célibataires, 73% des parents isolés, sont souvent dans l’incapacité de tenir le coup financièrement et de combiner le travail avec la prise en charge de leur famille. 60% des minimexés en Belgique sont des mères célibataires.

    Le Pacte des Générations

    Le nombre minimum d’années de carrière pour être prépensionné a pour conséquence que les femmes sont les plus touchées et les premières victimes du Pacte des Générations.

    2/3 des temps partiel sont occupés par les femmes et ce sont 38% des femmes actives qui travaillent à temps partiel contre 5% des hommes. Proportionellement, celles-ci devront travailler plus d’années avant d’avoir accès à une pension complète. Le temps partiel est souvent le seul recours pour les femmes qui ont à choisir entre une vie de famille et une carrière. Cela devient limpide si on regarde l’âge auquel les femmes travaillent le plus à temps partiel. Entre 20 et 29 ans, il s’agit de 24%. A l’âge où la plupart des femmes commencent à avoir leurs enfants, entre 30 et 40 ans, ce chiffre grimpe jusqu’à 41%, et les années suivantes jusqu’à 45%. Les hommes, durant toutes ces périodes, restent à 4% de travailleurs à temps partiel, pour monter à 12% entre 60 et 64 ans. Pour ces derniers, s’il y a abandon du travail à temps plein, c’est pour vivre plus calmement et pour avoir plus de temps libre. Les mêmes éléments reviennent dans les chiffres sur le crédittemps et l’âge auquel hommes et femmes le prennent.

    Les travailleurs qui vont en pension à ce moment (entre 60 et 65 ans) peuvent en moyenne prouver une carrière de 37 ans à l’âge de 58 ans, 35 ans de travail et deux années assimilables. Les travailleuses qui vont en pension à ce moment (entre 60 et 64 ans), elles, peuvent en moyenne prouver une carrière de 34 ans à l’âge de 58 ans, 26 ans de travail et 8 ans sont des périodes assimilées. Comme 38% des femmes auront eu une carrière à temps partiel, 30% des femmes avec une carrière de plus de 30 ans n’arriveront pas à avoir une pension minimum (pour avoir droit à une pension minimum, il faut avoir travaillé durant 30 années à temps plein), alors qu’il ne s’agit “que” de 8,5% chez les hommes.

    Selons certains calculs, le Pacte des Générations fera que 71% des femmes n’auront plus accès à la prépension parce qu’elles n’auront pas eu de carrière complète de 38 ans.

    1 femme sur 5 confrontée à la violence conjuguale

    Les attaques néolibérales sur nos acquis sociaux mènent à plus de problèmes et de stress au sein des familles, ce qui peut s’exprimer de façon violente.

    Les journeaux ont fait état l’an dernier d’une trentaine de drames familiaux, mais ce n’est là que le sommet de l’iceberg. La violence à l’encontre des femmes est en progression. La violence entre partnenaires est en Europe la cause principale de mort et d’invalidité pour les femmes entre 16 et 44 ans, plus que le cancer ou les accidents de la route. Dans les 15 états-membres de l’UE (avant l’élargissement), chaque année, plus de 600 femmes sont tuées à cause de cette violence, et c’est une femme sur cinq en Belgique qui est confrontées aux coups d’un conjoint.

    Tous les jours, en Flandre, 14 femmes prennent la décision difficile de chercher de l’aide en allant auprès d’un refuge, et la moitié est refusée faute de places. Et s’il subsiste encore de la place, souvent il n’en reste plus pour les enfants. Ces femmes sont donc devant la décision déchirante de laisser leurs enfants chez un partenaire violent ou de retourner à la maison avec eux. Mais pour beaucoup, revenir en arrière est impossible, 11% des femmes qui finalement trouvent une place dans un refuge ont erré pendant un certain temps. Une place dans ces refuges coûte 17 euros par jour (12 pour les enfants). Auparavant, on a déjà mentionné que seule une partie des travailleurs est indépendante financièrement (38% aux Pays-Bas). Cette dépendance financière rend plus difficile encore de quiter un partenaire violent.

    Il a fallu attendre 1998 pour que la violence entre partenaires soit reconnue comme crime, mais cette loi reste lettre morte. Alors qu’il y a 21 plaintes par jour pour coups et blessures entre (ex-)partenaires, 9 plaintes sur 10 sont classées sans suite. Il faut avoir assez d’accueil gratuit pour les victimes, mais les coupables doivent aussi être aidés. Les mettre dans le prison n’est pas une solution.

    Pour lutter contre la violence au sein de la famille, il faut s’en prendre avant tout aux causes sociales. L’ultra-flexibilité engendre beaucoup plus de stress, et cela ne s’exprime pas seulement dans la croissance des dépressions ou l’utilisation grandissante de somnifères… Dans le logement également, des mesures structurelles sont nécessaires car les loyer hors de prix sont aussi une difficulté pour quitter son partenaire. Un accès rapide à une habitation sociale pour les femmes qui veulent échapper a une situation violente ne peut être garanti que si le nombre de logements sociaux augmente fondamentalement des 6% actuellement jusqu’à 40 ou 50% du marché du logement. C’est uniquement en améliorant les conditions de vie et de travail de tous que l’on peut améliorer les relations sociales.

    Les problèmes structurels avec lesquels les femmes sont confrontées aujourd’hui sont inhérents à la structure économique du système capitaliste où le profit se trouve toujours en premier lieu. La lutte des femmes n’est pas une lutte distincte mais doit rejoindre la lutte des travailleurs, des jeunes, des refugiés, des pauvres,… partout dans le monde pour un système dans lequel seront prioritaires les besoins de toute la population mondiale et non plus les profits de quelques uns.

    NOTRE AVIS

    > Halte à la superflexibilité et à la pression croissante au travail. Pour la semaine de 32 heures sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires

    > Un véritable emploi pour tous. Pas de statuts précaires, chèques services,…

    > Des services publics de qualité qui assurent le plus possible de tâches ménagèrent

    > Halte au démantèlement des (pré-)pensions

    > Des logements sociaux de qualité

    > Des crêches gratuites et de qualité

  • Qu’est-ce qui fait tenir Verhofstadt?

    En septembre et en octobre, nous avions écrit qu’une chute de la coalition violette était plus que probable. Depuis plusieurs mois, le gouvernement semblait à l’agonie. Tous les dossiers délicats étaient repoussés aux calendes grecques et la cacophonie régnait entre ses différentes composantes. Lorsque la CSC brandit cet été la menace d’actions de grève contre les notes d’orientation concernant les fins de carrière, le chant du cygne semblait tout proche.

    Els Deschoemacker

    Le VLD faisait 16% dans les sondages et était victime de dissensions internes. Seul le PS de Di Rupo avait des raisons d’être optimiste. C’était avant la série des scandales politico-financiers qui ont entamé cette euphorie.

    Di Rupo n’est pas seulement le président du PS mais aussi le ministre-président wallon. On ne saurait trouver de meilleure illustration de la faiblesse du plus grand parti du pays. De nouvelles élections représentaient une occasion unique de renforcer sa position dominante et d’emmener le CD&V en coalition pour appliquer les plans d’assainissement budgétaire du patronat sans rencontrer trop d’opposition syndicale.

    Le facteur le plus important, et la surprise de l’année, fut l’appel à la grève générale de la FGTB le 7 octobre, action dirigée contre le pacte des générations. Auparavant, la stratégie du «voir, entendre et surtout se taire» semblait caractériser la FGTB en ce qui concerne la discussion sur les fins de carrière. De toute façon, la CSC avait mis en avant un langage combatif et semblait prête à l’être.

    La pression émanant de la base de la FGTB l’emporta alors sur la direction qui fut rappelée à ses devoirs à l’occasion de réunions militantes. A la base, une résistance intransigeante a vu le jour contre la mise à mal de nos pensions. Avec son appel à la grève, la FGTB a mis le feu à la plaine. La grève fut bien suivie et ne porta pas exclusivement sur le pacte des générations. Il s’agissait plutôt d’une expression d’un mécontentement généralisé contre la politique néolibérale. Aux Pays-Bas et en France, ce mécontentement a été à la base du rejet de la Constitution européenne. En Allemagne, c’est ce même sentiment qui est à l’origine de l’émergence du Linkspartei. Après toutes ces années de coupes sombres sur le plan budgétaire, les travailleurs et leurs familles en ont assez.

    Le CD&V souhaitait faire tomber le gouvernement. Mais sûrement pas en s’alignant sur un mouvement de lutte contre le pacte des générations! Une lutte qui aurait conduit à la chute du gouvernement lui apparaissait comme un pas de trop dans son jeu de récupération politicienne. En effet une chute du gouvernement suivie d’élections aurait conduit de facto à un test sur toute velléité d’attaque contre les pensions. Et cela aurait placé n’importe quelle future coalition gouvernementale dans une position délicate…

    La direction de la CSC abandonna dès lors très vite sa rhétorique combattive. Elle entendait surtout apporter des corrections au pacte des générations mais partageait l’ambition d’augmenter le taux d’activité des aînés.

    Ces différents faits nous permettent de saisir le nœud du problème: l’absence de programme alternatif au sein de la direction syndicale qui tranche singulièrement avec la combativité de la base!

    Le gouvernement aurait pu tomber et, sur base d’une alternative claire, les travailleurs auraient renvoyé les néo-libéraux à leurs chères études. Les leaders syndicaux ont opté pour un atterrissage en douceur. C’est ce qui a permis le sauvetage du gouvernement.

  • Le mouvement ouvrier orphelin d’un prolongement politique. Pour un nouveau parti des travailleurs!

    Patronat et actionnaires ont soif de profits, et disposent d’un large choix pour relayer leurs désirs au gouvernement et au parlement afin de l’imposer aux travailleurs et leurs familles. S’il subsiste encore quelques différences entre les divers partis traditionnels, ce ne sont cependant que des nuances sur la méthode et la manière d’appliquer la volonté de la bourgeoisie. Pour les travailleurs par contre, de choix il ne reste guère, et s’il est nécessaire de trouver un relais politique aux luttes de la population, ce dernier est encore à construire. Le Mouvement pour une Alternative Socialiste / Linkse Socialistische Partij appelle à la formation d’un tel parti.

    Nicolas Croes

    Les grèves des 7 et 28 octobre ont démontré l’ampleur du mécontentement face au néolibéralisme. Bien loin d’être uniquement basées sur la thématique des fins de carrière, les discussions aux piquets de grève, lors de la manifestation du 28 à Bruxelles, ou encore durant les assemblées générales des syndicats ont clairement exprimé le ras-le-bol qui existe chez les travailleurs.

    C’est le résultat de vingt-cinq années où se sont accumulées les mesures de récession sociale mises en œuvre par des gouvernements de différentes coalitions mais dans lesquels les partis socialistes ont été présents pendant 17 ans! La même situation se retrouve dans les autres pays européens où les socialistes au pouvoir ont mené une politique d’austérité qui ne diffère guère de celle des partis de droite. Un peu partout ces dernières années, les travailleurs ont montré leur opposition à ces politiques au travers de manifestations et de grèves massives, et les PS ont perdu une grande partie de leur crédit.

    Un vide à gauche loin d’être unique à la Belgique

    Que se soit en Belgique, en Europe ou dans le reste du monde, la question de l’alternative politique face à l’impressionnant virage à droite des partis traditionnels de gauche est présente.

    Ainsi, en France, le désaveu du gouvernement PS-PC de Jospin s’est traduit aux élections présidentielles de 2002 par un vote de plus de 10% pour les candidats d’extrême-gauche (LO-Lutte Ouvrière et LCR-Ligue Communiste Révolutionnaire). Cette année, la victoire du NON au référendum sur le projet de Constitution européenne est largement dû à la campagne commune du Parti Communiste, de la LCR, de la gauche du PS, de syndicalistes et d’altermondialistes tandis que la direction et la majorité du PS appellaient à voter pour ce projet.

    Plus récement, ce 4 octobre, il y eu en France également une journée de grève générale, troisième journée d’actions nationales depuis janvier. Plus d’un million de travailleurs sont à cette occasion descendus dans les rues, chiffre impressionnant, mais qui n’a pas réussi à faire reculer le gouvernement. Comment expliquer cela si ce n’est en remarquant que si la revendication de la chute du gouvernement actuel ne pose aucun problème, celle de l’alternative à mettre en avant reste elle sans réponse. La combativité du Parti Socialiste est là aussi depuis longtemps un sujet de plaisanterie, dont on rirait de bon cœur s’il n’y avait autant de conséquences catastrophiques. Et l’absence d’une force politique unie à gauche du PS ne permet pas d’offrir une alternative à ceux qui veulent lutter, mais sont dégoûtés du PS.

    Lutte, solidarité et socialisme!

    Durant des décennies, les partis sociaux-démocrates, bien qu’ayant une direction clairement ralliée à la sauvegarde du système capitaliste, restaient tout de même autant de pôles d’attraction pour la majorité des travailleurs combatifs. Ceux-ci voyaient dans les PS, malgré leurs limites, l’outil pour gagner de nouvelles réformes et de nouveaux acquis. L’offensive néo-libérale entamée dès le début des années ’80 et accélérée par l’effondrement des régimes staliniens d’Europe de l’Est changea la donne, et ce fut de manière constamment plus ouverte que les partis socialistes se mirent à défendre les différents programmes d’austérité de la bourgeoisie « au nom de la raison ». Ce processus a pris évidemment des rythmes et des formes variables en fonction des différentes situations rencontrées dans chaque pays, voire même à l’intérieur de ceux-ci. Il est clair, par exemple, que le PS francophone n’a pas encore été aussi loin dans cette direction que le SP.a en Flandres.

    L’impact de cette orientation se fit sentir dans la composition des adhérents à la social démocratie. Alors que pour des travailleurs en lutte et cherchant un relais politique pour défendre leurs positions, il était jadis assez naturel de se diriger vers la social-démocratie, tel n’est plus le cas aujourd’hui. Pour ces travailleurs, seule reste la solution de créer eux même un nouveau prolongement politique.

    Pour les révolutionnaires, cette question de l’endroit vers où les travailleurs les plus conscients vont se diriger revêt une importance primordiale. Ainsi, nous avons longtemps travaillé au niveau international à l’intérieur des partis socialistes, jusqu’au début des années ‘90, dans le but non pas de redresser ces partis que nous savions irrécupérables mais dans celui de gagner à un programme marxiste révolutionnaire les représentants les plus avancés du mouvement ouvrier.

    Aujourd’hui, les militants syndicaux et les jeunes les plus combatifs se détournent de plus en plus du PS, mais nous ne pouvons espérer les gagner directement à nos idées socialistes révolutionnaires. L’offensive néolibérale initiée au début des années ‘80 continue, plus difficilement cependant, et a laissé de fortes traces. Est ainsi voilé actuellement et mieux que jamais ce qui fait la force du mouvement ouvrier: son nombre et son potentiel une fois uni. Bien au-delà de l’alternative socialiste à la société d’exploitation dans laquelle nous sommes, ce sont des notions élémentaires de solidarité qui sont maintenant considérées comme dépassées. Les travailleurs sans emploi sont isolés comme jamais auparavant, même à l’intérieur des syndicats, l’idée “chômeur= profiteur” est largement répandue, et le sexisme ainsi que le racisme continuent à diviser les travailleurs.

    Pour repopulariser ces notions de lutte, de solidarité et de socialisme, nous ne pouvons compter sur les médias bourgeois, plus que jamais omniprésents dans la vie de tous. Les révolutionnaires ne sont bien évidemment pas subventionnés par de grosses entreprises ou de riches exploiteurs comme le sont les partis traditionnels, et ce n’est pas par des campagnes de sensibilisation et de publicité que nous auront les moyens d’inverser la vapeur.

    Par quels moyens?

    Lors des mobilisations dans lesquelles les couches larges de la population sont investies, il est aisé de remarquer à quel point la réflexion sur cette société qui nous oppresse peut aller loin, et résister aux assauts des médias et des patrons, comme l’ont montré les campagnes contre la constitution européenne en France ou aux Pays-Bas. Alors que l’ensemble du patronat, des directions des partis traditionnels et de l’establishment étaient unis sous la bannière de l’Europe néolibérale, ils n’ont pas pu, malgré leur contrôle des médias, endiguer la contestation, et la constitution européenne a été rejetée. La différence s’est faite grâce aux mobilisations continues qui ont pris place en cette période, mais qui, hélas, sont retombées ensuite faute d’avoir un projet politique cohérent.

    C’est par ce biais que les travailleurs, en reprenant confiance en eux, peuvent le plus aboutir à la conclusion de la nécessité de renverser la société capitaliste. Les révolutionnaires ont un rôle essentiel à jouer, pour transmettre l’expérience des luttes passées, à travers leur analyse des erreurs et réussites commises auparavant, et ce que l’on peut en tirer pour les luttes du moment. Un parti révolutionnaire n’est en ce sens qu’un outil à prendre en main pour bâtir un monde débarassé de l’exploitation. Si un mouvement ouvrier en lutte se reconnaît ainsi dans un programme clairement socialiste, il devient alors une formidable force capable de recevoir enfin son dû.

    C’est pour cela que nous sommes présent sur le terrain des luttes, et pour cela aussi que nous voulons être partie intégrante des nouveaux partis des travailleurs qui émergent. Nous y défendons notre programme afin qu’il devienne celui de ces formations, qui, pour réellement défendre les intérêts des exploités, ne peuvent que changer de société.

    Un processus déjà en marche

    Dans plusieurs pays déjà, ce problème a été pris à bras le corps, parfois de manière fort différentes.

    Aux Pays-Bas, c’est sous la forme d’un ancien parti maoïste que cette initiative est née. Fin des années 80’, le SP abandonna ses thèses erronées sur Mao et Staline, et devint peu à peu un petit parti de masse, à l’intérieur duquel commençèrent à affluer une bonne partie des travailleurs les plus combatifs, et également d’autres organisations politiques défendant leurs positions respectives au sein de cette structure large. Hélas, la direction du SP a jeté le bébé avec l’eau du bain, et le socialisme et l’idéal révolutionnaire ont été progressivement abandonnés. Mais le SP reste un point de ralliement à gauche de la gauche traditionnelle hollandaise.

    Pour rester dans nos pays voisins, on peut encore parler de l’Allemagne, où le Linkspartei est issu des mouvements de protestation contre les plans d’austérités de Schröder. Ce nouveau parti a reçu plus de 4 millions de votes (8,7%) aux dernières élections de septembre pour sa première participation. Et ce dans un pays où la social-démocratie semblait plus forte que partout ailleurs.

    En Ecosse, le Scottish Socialist Party a attiré des milliers de jeunes et de syndicalistes tandis qu’en Angleterre également se développent discussions et initiatives pour créer quelque chose de semblable. Et l’on pourrait encore parler de Refondation Communiste en Italie, du Bloc de Gauche au Portugal, ou encore de l’Amérique Latine! Mais la création d’un nouveau parti des travailleurs n’est pas la garantie de son succès futur, et le travail de nos camarades allemands, hollandais, anglais ou brésilien est âpre, et se mène bien souvent contre les tentatives bureaucratiques de limiter le droit d’expression à l’intérieur de ces formations.

    Et en Belgique?

    Finalement, la seule chose qui explique encore le retard de la Belgique dans ce processus est son taux élevé de syndicalisation (de 69,2% en 2000) et concentré dans les deux principaux syndicats CSC et FGTB. S’en prendre aux travailleurs est donc potentiellement beaucoup plus dangereux, ce qui explique les difficultés qu’éprouve la bourgeoisie belge à appliquer son programme d’austérité à la rapidité et avec la violence que lui dictent les bourgeoisies étrangères. Dans ces conditions, le manque d’un relais politique pour le mouvement ouvrier commence à peine à se faire sentir chez les travailleurs.

    Mais les liens étroits qu’entretiennent les directions syndicales avec les partis sociaux-démocrates et sociaux-chrétiens ne peuvent être qu’un gigantesque frein pour l’avancée des luttes et la défense des intérêts des travailleurs.

    C’est pourquoi nous appelons les syndicalistes combatifs et tous ceux qui rejettent la politique du PS à s’unir pour exiger que les syndicats rompent avec ces représentants à peine déguisés du patronat et pour, ensemble, avancer vers la création d’un nouveau parti de gauche pour que celui-ci ne soit pas pris en main par des bureaucrates et des carriéristes mais qu’il soit démocratiquement construit par les travailleurs et les jeunes.

    Signez la pétition pour un nouveau parti des travailleurs

    www.partidestravailleurs.be

  • ASSEZ NÉGOCIÉ PLACE À L’ACTION!

    Stop à la casse des (pré)pensions

    Tract du MAS

    > version PDF

    Le pacte des générations pour nous

    1) Les atteintes à la prépension sont maintenues:

    le gouvernement est bien décidé à relever l’âge et la durée de la carrière pour la prépension. Le crédit-temps complet devient plus strict. Le système Canada dry devient pratiquement impossible et ceux qui auront quand même accès à la prépension devront rester disponibles sur le marché du travail sous peine de sanction.

    2) Les pauvres resteront pauvres

    Bien que la pauvreté ait fortement augmenté sous la violette, passant de 6% à 15% de la population, les allocations de chômage ne seront pas revalorisées. Pourtant, même un journal tout acquis aux thèses gouvernementales comme “De Morgen” a révélé qu’un chômeur sur trois vivait dans la pauvreté.

    3) Payer de notre poche le financement de la sécu

    Le gouvernement veut baisser les charges sur le travail. Cela implique des recettes alternatives. Elles proviendront de hausses de TVA (en bref: ce sont surtout les travailleurs qui payent) et d’une partie du rendement escompté d’une nouvelle opération d’amnistie fiscale (mais nous ne pouvons pas l’appeler ainsi).

    … et pour les patrons:

    Les patrons empochent 960 millions d’euros de baisses de charges en plus des 5 milliards qu’ils ont déjà reçus! Le travail en équipe, pourtant malsain, est récompensé fiscalement. Pour le “partenaire privilégié” de la CSC, ça ne va pas assez loin: le CD&V veut un blocage des salaires et 3 milliards de baisse de charges


    VERS UN MOUVEMENT D’AMPLEUR LE 28/10

    GRÈVE JUSQU’ À LA CHUTE DU GOUVERNEMENT!

    Pas de majorité pour le néolibéralisme

    La semaine du 7 octobre, la presse unanime déclarait: La FGTB s’isole.

    Les partis gouvernementaux – rejoints par le CdH – défendent évidemment leur politique. Pour les CD&V, NV-A, Vlaams Belang et FN, la violette ne va pas assez loin. L’hypocrisie des Verts a été mise en lumière lors de leur première participation gouvernementale. Bref, tous les partis représentés au Parlement trouvent que les travailleurs et leurs familles vivent au-dessus de leurs moyens.

    Les organisations patronales sont d’accord. Ils engrangent chaque année des profits record, soit près de 40 milliards d’euros par an. La carrière moyenne d’un travailleur belge est certes 10% plus courte que celle de ses collègues suédois et anglais, mais il est 25% plus productif. Les patrons belges veulent les performances d’ici et les coûts de là-bas.

    Tout ce petit monde se sent conforté par leurs homologues étrangers. Ils chantent partout le même refrain: la mondialisation et l’Europe ne "nous" laissent pas le choix. Les référendums en France et aux Pays-Bas ont démontré que la majorité de la population européenne en a assez de cette politique

    Si la FGTB est sans doute isolée dans les hautes sphères de la société, ce n’est pas le cas à la base. La direction de la CSC en a fait la désagréable expérience. Le tour du gouvernement violet viendra-t-il?

    Il faut un plan d’action élaboré démocratiquement

    Les patrons et les politiciens en ont une peur bleue; ils savent qu’ils ne sont que des gestionnaires et que ce sont les travailleurs qui produisent toutes les richesses. Ils réalisent aussi qu’on n’a jamais produit autant de richesses tandis qu’il n’y a jamais eu autant de pauvres. On a développé la science et la technique à un niveau jamais connu, mais le pays le plus riche du monde ne semble pas capable de faire face à une catastrophe naturelle.

    Il est temps que les travailleurs et leurs familles prennent eux-mêmes en main la gestion de leurs richesses. La grève est un premier pas dans cette direction. Une participation démocratique de la base – via notamment des assemblée du personnel et des comités d’action – est primordiale. Une grève ne s’organise en effet jamais d’en haut, mais d’en bas.

    La grève est une arme puissante qu’il faut manier à bon escient à l’aide d’un planning largement discuté et de mots d’ordre clairs, dans ce cas-ci le retrait du pacte des générations ou la chute du gouvernement.

    Il est très improbable que le gouvernement cède après le 28/10. Une série de grèves provinciales culminant dans une grève générale de 24 ou 48 heures nous semble nécessaire pour le faire tomber et pour dissuader les patrons de continuer leurs attaques antidémocratiques contre le droit de grève.

    Droit de grève en danger

    Le patronat et le gouvernement veulent utiliser l’attitude ambigüe de la direction de la CSC pour stigmatiser la FGTB et saper le droit de grève. On parle de service minimum dans les transports publics et de mesures légales contre le blocage des zonings industriels. C’est tout ce qu’une semaine de "négociations" a "rapporté" jusqu’ici. Heureusement que le sommet de la CSC a été rappelé à l’ordre par la base.


    FGTB: ROMPEZ AVEC LE PS. CSC: ROMPEZ AVEC LE CDH

    Pétition pour un nouveau parti des travailleurs

    Néo-libéral!

    PS:

    > 960 millions d’euros de baisses de charges

    > Une deuxième D.L.U. qui ne dit pas son nom

    > Libéralisation de la poste et des chemins de fer

    > Chasse aux chômeurs

    CDh:

    > soutien "critique" au gouvernement

    Pour un nouveau parti des travailleurs!

    L’époque où le PS et ce qui était alors le PSC relayaient les revendications de la FGTB et/ou de la CSC au Parlement appartient depuis longtemps au passé.

    Les partis sociaux-chrétiens étaient des partis populaires où les patrons donnaient le ton tandis que les politiciens du MOC essayaient tout au plus de rendre la pilule moins amère. Même cela n’est plus possible aujourd’hui. Le CD&V exige du gouvernement une politique encore plus libérale que celle de Verhofstadt et Cie. Quant au CDH, il a beau prendre ses distances par rapport à la prépension à 60 ans, il n’en reste pas moins que, de son prope aveu, "il se réjouit de retrouver dans l’accord de Gouvernement beaucoup de ses propositions".

    Jadis, le réformisme de la direction du PS menait aussi à des trahisons flagrantes des intérêts des travailleurs. Aujourd’hui, le PS met lui-même en oeuvre un Plan Marshall d’inspiration purement néolibérale. Voilà où l’a mené son adaptation aux contraintes du capitalisme!

    Tous les partis représentés au Parlement prônent une politique néolibérale de régression sociale. Le FN capitalise sur le mécontentement, mais il prône une politique néolibérale encore plus dure. Tant que cette situation perdure, le patronat peut dormir sur ses deux oreilles. Chaque gouvernement fait tout ce qu’il peut pour satisfaire les patrons.

    Les liens entre la FGTB et le PS et entre la CSC et le CDH sont un frein à l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs. Nous pensons qu’il est temps de rompre ces liens.

    En Allemagne, une partie des cadres intermédiaires des syndicats ont pris l’initiative de lancer une nouvelle formation, le WASG. Son alliance avec le PDS a obtenu 8,7% sous le nom de Parti de Gauche.

    Nous pensons que le potentiel pour une telle initiative existe en Belgique également.

    Nous lançons une pétition en espérant que des délégations syndicales l’utiliseront pour mettre la pression. Tant que les travailleurs ne disposent pas de leur propre instrument politique, le patronat est maître du jeu.

    Une presse qui défend le point de vue des travailleurs

    Les médias traditionnels ont leurs rapports de la grève du 7 octobre aux "désagréments" qu’elle a causés. Les revendications des grévistes étaient à peine audibles. De Morgen, le journal qui a jadis été sauvé par les nombreuses contributions du mouvement ouvrier, mais qui est maintenant aux mains du groupe VUM, se comporte comme s’il était l’organe officiel du gouvernement. Cela illustre l’importance d’une presse ouvrière indépendante comme "Alternative Socialiste".

    Meetings avec un représentant du Parti de Gauche

    Le Mouvement pour une Alternative socialiste organise une série de réunions publiques avec Marc Treude, conseiller communal du SAV (le parti-frère du MAS en Allemagne) à Aix-La-Chapelle et membre du WASG, la nouvelle initiative électorale qui, alliée au PDS (l’ancien Parti communiste maintenant transformé en Parti de Gauche), a obtenu 8,7% des voix lors des dernières élections.

    > Hasselt lundi 24 octobre: Vrijzinnig Centrum, 20.00 A.Rodenbachtstraat 18

    > Malines mardi 25 octobre: Cafe Het Plein op de Veemarkt, 19.30

    > Eupen mercredi 26 octobre: Kolpinghaus (Dans la Kolpingsaal/salle Kolping), Bergstrasse 124, 19.00

    > Louvain jeudi 27 octobre: MTC 00.16 om 20.00, Hogeschoolplein

    > Ostende vendredi 28 octobre: OHK 19.30, Christinastraat 113

    > Keerbergen samedi 29 octobre: In de Walvis, 19.30

    > Bruxelles mercredi 2 novembre: Pianofabriek, 19h00, Rue du Fort 35, St-Gilles

    > Gand jeudi 3 novembre: 19.30 Volkshuis Ledeberg

    > Turnhout vendredi 4 novembre: CC De Warande, 19.00

    > Liège mardi 8 novembre: Grand physique 19h00, Place du XX août

    > Anvers mercredi 9 novembre: Multatuli, Lange Vlierstraat (juste en face de la St Andriesplein), 19.30

  • C’est aux patrons de payer. Face à la division du sommet, il faut l’unité à la base

    Face à la division du sommet, il faut l’unité à la base

    Tract du MAS

    > Version PDF

    Que veulent le patronat et les politiciens?

    Le patronat veut le plus de gains possible par un maximum de flexibilité. Le gouvernement les suit en créant encore plus de faux-emplois pour les jeunes. Ces jobs, que l’on peut refuser, nous coûtent nos revenus depuis que la chasse aux chômeurs est ouverte.

    Le patronat trouve que les travailleurs sont trop coûteux. Ils vont piller de préférence la sécurité sociale. Le gouvernement collabore avec le patronat en lui donnant des milliards de diminution d’impôts (5 milliards d’euros en 2005). Maintenir les travailleurs âgés plus longtemps assure d’avoir à sa disponibilité une plus grande offre de forces de travail. Les abus des patrons sont là pour démolir les conditions et les salaires des travailleurs.

    Cela explique pourquoi les gains des entreprises connaissent chaque année de nouveaux records. Ces gains sont maintenant de plus de 40 milliards d’euros ; dans les années ‘80, ils étaient encore de 40 milliards de francs belges ! Au Sommet de Lisbonne (mars 2000), il a été décidé que l’U.E., pour 2010, devait devenir le marché le plus compétitif du monde. Dans toute l’Europe, toutes sortes de mesures similaires sont prises. Les autres pays mènent avec autant d’ardeur la course à la démolition sociale, sans attendre d’être rattrapé par l’Europe. Résultat : sur le plan mondial, des super-profits pour les poches des mêmes patrons (avec des filiales dans différents pays) et un appauvrissement pour les travailleurs et leurs familles.

    32 heures semaine, sans pertes de salaire

    Il y a déjà 600.000 chômeurs en Belgique, mais le patronat et les politiciens veulent nous faire travailler encore plus longtemps. En réalité, ils veulent surtout s’enrichir. Pour cela ils veulent réformer le marché du travail. Non pas en répartissant le travail disponible entre tous ni en maintenant le pouvoir d’achat pour tous, mais en remplaçant les emplois à temps plein, stables et correctement payés par des jobs à temps partiel, instables et mal payés, comme en Suède ou aux Pays-Bas. Le patronat passe cependant sous silence le fait que les familles hollandaises sont sans cesse appauvries, par une forte augmentation du nombre de travailleurs précaires.

    Pas touche à nos pré-pensions

    Le gouvernement affirme que la sécurité sociale va à la banqueroute. “ Trop d’inactifs pour le nombre d’actifs “, disent-ils. Les jeunes et les vieux sont ainsi dressés les uns contre les autres. Le gouvernement a diminué sa participation à la sécu de 30 % en 1980 à 11 % aujourd’hui. La sécurité sociale n’a pas connu de déficit ces cinq dernières années, mais au contraire un excédent. Les pensions nous coûtaient 5,4 % du PIB en 1980, contre 5,2% à l’heure actuelle. Les pré-pensions sont un moyen pour soulager les restructurations et les fermetures; le gouvernement et le patronat veulent les supprimer. (*)

    Chiffres de la sécurité sociale: http://www.cnt-nar.be/

    Le sommet de la CSC se trahit, ainsi que sa base

    FGTB : que faire après le 7 octobre ?

    La CSC réfutait les arguments du gouvernement dans son livre “ 50 mensonges sur le vieillissement “. Pourtant, le sommet de la CSC refusait la participation à la grève du 7 octobre et a quand même annulé la grève du 10 car les pré-pensions à 58 ans, ainsi qu’un certain nombre de conditions secondaires, sont maintenues. La CSC se réjouit que le gouvernement veuille dépenser 400 millions d’euros provenant de l’augmentation des précomptes mobiliers pour les injecter dans la sécurité sociale, les patrons recevant pas moins d’1,2 milliards d’euros supplémentaires de baisse de charges. La FGTB veut -à juste titre- maintenir la pression, mais que faire si le gouvernement applique ses mesures ? Allons-nous retourner au travail la queue entre les jambes ? Y aura-t-il des réunions de militants ? Y aura-t-il des séances d’information dans les entreprises ? Discuterons-nous pour mettre en place un plan d’action ? Le sommet de la CSC, mis sous pression par sa base, prendra-t-il des initiatives ? Cela devra être discuté après le 7 octobre dans des réunions de militants.

    Un réseau démocratique de syndicalistes combatifs

    A quelques nuances près, tous les partis parlementaires veulent mener la même politique néo-libérale. Le MAS/LSP s’attèle à créer un réseau démocratique de syndicalistes combatifs. Ainsi nous voulons reconstruire un rapport de force dans les entreprises et les différents secteurs, et en même temps revendiquer que les prises de décisions se fassent démocratiquement. Le syndicat appartient à ses membres, mais ceux-ci sont hélas trop souvent mal informés et parfois ouvertement contrecarrés. Les appareils syndicaux sont aujourd’hui pieds et mains liés à la social-démocratie (FGTB) et aux chrétiens-démocrates (CSC), qui exécutent loyalement le programme du patronat. Les militants syndicaux ont besoin d’un parti qui traduit leurs points de vue politiques et qui soit entièrement indépendant du patronat.

    Le Parti de Gauche (Allemagne) illustre le potentiel d’un parti des travailleurs

    En Allemagne, le succès du Parti de Gauche (8,7%) démontre qu’un programme qui va à l’encontre du néo-libéralisme reçoit un bon écho. Nous pensons que ce potentiel existe également en Belgique. Le MAS veut aider à sa réalisation. En même temps le MAS plaide pour un programme de transformation socialiste de la société, dans laquelle la production sera organisée en fonction des besoins de tous et non pour les profits de quelques-uns.

  • Note du gouvernement sur les fins de carrière. Travailler plus longtemps à un salaire plus bas ?

    L’accouchement fut pénible. Le gouvernement est finalement parvenu à coucher sur papier ses propositions en ce qui concerne les fins de carrière. Excepté pour les patrons, les surprises agréables y font défaut. Nous en connaissons la teneur : notre système social doit être revu (comprenez plutôt : démoli). Non pour plaire aux patrons – même s’ils se sont déjà vus accorder 1,3 milliard d’euros de baisses de charges – mais soi-disant pour sauver le système. Voici un aperçu des propositions du gouvernement et les raisons pour lesquelles nous devons nous y opposer.

    Tract du MAS

    > Version en PDF

    En ce qui concerne les jeunes

    Les propositions de la coalition violette

    * Sous la pression syndicale, la note du gouvernement ne prévoit pourtant qu’une seule page (sur 14) sur l’embauche des jeunes.

    * Le patronat insiste de manière répétée sur le fait qu’un plus haut taux d’activité des aînés ne va pas nécessairement de pair avec un taux de chômage plus élevé chez les jeunes. Pour illustrer cela, on brandit les exemples des Pays-Bas et de la Suède qui connaissent un taux de chômage des jeunes plus bas et un taux d’activité des aînés plus élevé.

    * Le gouvernement ne va pas au-delà des jobs McDo dont les patrons rêvent, notamment des jobs de début de carrière, des avantages fiscaux pour les patrons qui engagent des stagiaires et l’activation des allocations d’attente.

    * Le patronat et le gouvernement veulent un changement fondamental du marché du travail : plus d’emplois flexibles et sous-payés en lieu et place de contrats fixes et de la sécurité d’emploi.

    La réponse du MAS

    * Les syndicats défendent à juste titre la position selon laquelle la prépension pour les salariés plus âgés est tout à l’avantage des plus jeunes.

    * La Suède et les Pays-Bas sont champions en matière de jobs bidons, à temps partiel, flexibles et sous-payés. Bien souvent, il faut cumuler plusieurs jobs en même temps dans ces pays pour avoir un revenu correct.

    * Le MAS plaide pour des jobs correctement payés et stables. Si c’était le cas, les secteurs qui manquent de bras seraient vite pourvus.

    Les travailleurs âgés

    Les propositions de la coalition violette

    * Même si les patrons bénéficient déjà depuis 25 ans de baisses de charges, le taux d’emploi reste bas. Le gouvernement augmente encore le nombre des salariés, ce qui accentue la concurrence pour les emplois disponibles. Les patrons utiliseront cela pour faire baisser les salaires.

    *Le gouvernement veut diminuer le rôle de l’ancienneté dans la rémunération. Les restructurations sont désormais appelées " nouveau départ pour les entreprises ". Les primes de départ individuelles qui ne tiennent nullement compte de l’ancienneté de celui qui quitte volontairement l’entreprise, doivent limiter le nombre de prépensionnés.

    * La prépension ne resterait concevable que si aucune solution convenable n’est trouvée, mais même dans ce cas-là, le prépensionné est obligé de participer à une cellule d’emploi. Celui qui, malgré tout, se retrouve encore dans un dispositif de prépension, devra rester disponible sur le marché du travail et court le risque de sanctions s’il refuse un job.

    * Le gouvernement veut insérer légalement les pensionnés dans le marché du travail pour le rendre encore plus flexible en élargissant les possibilités de combiner une pension avec un revenu du travail. En plus de cela, ils envisagent un système de bonus pour celui ou celle qui accepte de travailler jusqu’à ses 65 ans. En pratique, cela signifie que celui qui travaille moins longtemps se voit sanctionné. L’adoption d’un 2ème pilier de pension, qui sert souvent à compenser la pertes de revenu consécutive à la prépension, est relevé jusqu’à l’âge légal de la pension. La pause-carrière à temps plein, qui est aussi un moyen de départ anticipé, est restreinte à 1 an. Les salariés qui ont entre 50 et 55 ans auront la possibilité de racheter des jours de congé grâce à leur prime de fin d’année. On dissuade les mesures Canada-dry par des pénalités financières.

    * Le gouvernement veut soit relever l’âge de la prépension, soit étendre la durée de la carrière, soit faire une combinaison des deux.

    La réponse du MAS

    * Le MAS s’oppose à la casse de la Sécurité sociale par les baisses de charges.

    * Les restructurations engendrent des drames sociaux. Les emplois perdus sont rarement remplacés, ou alors par des jobs instables et sous-payés. Pas d’individualisation, mais des convention collectives. Non au détricotage du salaire des aînés, oui à l’augmentation du salaire des jeunes.

    * Les prépensionnés constituent 6% de la population entre 60 et 65 ans. Le gouvernement veut les culpabiliser alors qu’ils sont victimes des restructurations ou qu’ils sont totalement exténués. Les mesures Canada-dry ont été élaborées pour acheter la paix sociale lors des restructurations.

    * Le MAS plaide pour une baisse générale de l’âge légal de la pension à 58 ans, pour faire de la place aux 600 000 chômeurs. De plus, nous voulons la liaison de toutes les allocations aux salaires. Les soi-disant pièges à l’emploi ne sont pas dus au fait que les allocations sont trop élevées, mais au fait que les salaires sont trop bas.

    * D’après une étude de l’ONEm, le relèvement de l’âge de la prépension de 58 à 59 ans signifie que 85% des candidats à un départ anticipé ne pourront le faire qu’un an plus tard.

    Sécurité sociale

    Les propositions de la coalition violette

    * Le gouvernement considère la Sécurité sociale comme " un instrument pour développer une économie dynamique". Et plus loin: " Le gouvernement est convaincu que la Sécurité sociale et la fiscalité ont un rôle à jouer dans la création d’emplois… "Dans cette optique, le gouvernement veut soutenir l’emploi et la compétitivité des entreprises par de nouvelles baisses de charges (sociales et/ou fiscales) sur le coût du travail". Bref: le gouvernement entend bien continuer de piller notre salaire indirect pour couvrir les patrons de cadeaux.

    La réponse du MAS

    * Le MAS la considère comme un mécanisme de solidarité envers quiconque n’est pas en mesure de travailler. Les allocations doivent compenser la perte de salaire. Elles sont financées par la part indirecte de notre salaire qui se compose des cotisations des travailleurs et de cette partie de notre salaire que le patron verse directement à l’ONSS.

    Gouvernement: Prendre l’argent chez les travailleurs et leurs familles

    MAS: Prendre l’argent dans les poches du patronat

    Préparer la grève générale

    Les politiciens et les médias préparent le débat sur les fins de carrière depuis des années. Leur leitmotiv: le vieillissement compromet le payement des pensions. Et de multiplier les scénarios-catastrophe – statistiques sur le vieillissement à l’appui – dont il ressort à chaque fois que notre système social serait en péril. Les vrais chiffres leur donnent tort: la part des pensions dans le Produit intérieur brut a décru de 5,4% à 5,2% entre 1980 et aujourd’hui. En 25 ans, la Sécurité sociale a été 7 fois en déficit et 18 fois en excédent. Les 5 dernières années prises ensemble se soldent par un excédent. La part de la Sécurité sociale dans le PIB était de 16,7% en 2004 contre 16,2% en 1980. Dans le même laps de temps, la part de l’Etat dans le financement de la Sécurité sociale passait de 25% à 11% (tous les chiffres proviennent de rapports de la Banque nationale).

    FGTB: le 7 octobre?

    A la FGTB, on n’ignore rien des chiffres ci-dessus. S’ils le voulaient, ils pourraient balayer d’un revers de la main les arguments du gouvernement et du patronat. Hélas, le sommet de la FGTB a préféré se taire pour ne pas mettre dans l’embarras les "amis politiques" du PS et du SP.a au sein du gouvernement.

    En septembre, la FGTB déclarait dans une édition spéciale de Syndicats qu’elle était d’accord avec le gouvernement sur le fait que nous devrons tous travailler plus longtemps, mais qu’elle n’en avait pas moins des problèmes avec la note gouvernementale "Vieillir activement". A la FGTB, on sait pourtant fort bien que cette note n’était pas l’oeuvre du gouvernement, mais de la ministre SP.a Freya VdB. Même lors des grands meetings à Anvers et à Gand, les secrétaires Verboven et De Leeuw se sont bien gardés de prononcer les mots SP.a ou Freya. Les libéraux ont été chargés de tous les maux comme si la social-démocratie n’était pas dans le gouvernement.

    Sous la pression des militants et des centrales, le sommet de la FGTB a dû infléchir son attitude. Il appelle à une grève générale le 7 octobre. Mais il l’a fait sans tentative préalable de convaincre la CSC d’y participer et sans organiser de campagne d’information dans les entreprises.

    CSC: le 10 octobre?

    Jusqu’il y a peu, la CSC avait une longueur d’avance sur les fins de carrière. Son service d’étude a publié "50 mensonges sur le vieillissement", un argumentaire qui démonte le mythe selon lequel on ne pourra plus payer les pensions. La CSC a également multiplié les formations en son sein sur la question des fins de carrière. Si un syndicat s’y est préparé, c’est bien la CSC.

    La CSC a relevé 13 points de rupture dans "Vieillir activement" de Van den Bossche. Il y en a bien 6 qui subsistent dans la note d’orientation du gouvernement. La CSC n’en veut pas moins laisser une chance à la négociation et refuse de faire grève le 7 octobre. La CSC ne déciderait qu’après le 8 octobre si elle fait grève le 10 du même mois.

    Nombre de militants de la CSC n’approuvent pas ces tergiversations. Ils savent que le gouvernement et le patronat ne sont pas réellement disposés aux concessions, à moins qu’ils n’y soient contraints.

    La CSC-transcom se dit suffisamment réaliste pour réaliser que beaucoup de ses membres soutiennent l’action de la FGTB. Tout comme d’autres centrales de la CSC, la CSC-transcom couvrira ses militants qui se joindront à la grève.

    Face à la division du sommet, il faut l’unité à la base

    La population en a assez de la politique néolibérale. Jusqu’où devrons-nous être compétitifs? Jusqu’à ce que nos salaires soient au même niveau qu’en Inde ou en Chine? Cette politique est un drame sur le plan social. Mais même sur le plan économique, elle mène tout droit à la banqueroute: l’érosion du pouvoir d’achat plombe la consommation. Le crédit bon marché peut la stimuler artificiellement, mais il pousse toujours plus de gens dans la pauvreté. L’action contre le néolibéralisme peut compter sur une assise large. Il faut tenter de mobiliser ce potentiel dans les entreprises en y organisant des assemblées générales et en dressant un plan d’action. Le 7 octobre, il faut organiser des piquets persuasifs, de préférence en collaboration avec des militants de tous les syndicats.

    Le Parti de Gauche allemand illustre l’actualité d’un nouveau parti des travailleurs

    Les travailleurs et leurs familles ont beau être las de la politique néolibérale, le gouvernement comme l’opposition ne jurent que par plus de libéralisation, plus d’attaques contre la Sécurité sociale et plus de flexibilité. Ils suivent tous la logique du patronat.

    En Allemagne, le succès du nouveau Parti de Gauche (8,7%) démontre qu’un programme de rupture avec le néolibéralisme peut avoir un réel impact. Nous pensons que ce potentiel existe aussi en Belgique. Les militants de la FGTB et de la CSC n’ont aucune affinité avec les sociaux-démocrates et les sociaux-chrétiens. Leurs propositions ne sont tout au plus que des variantes du néolibéralisme de Reynders et Verhofstadt avec un emballage social.

    Nous sommes d’avis que les syndicats devraient rompre leurs liens avec ces partis pour leur substituer un instrument politique propre. Cela couperait du même coup l’herbe sous le pied de l’extrême-droite qui se présente frauduleusement comme la seule opposition. Le MAS aiderait loyalement à construire un nouveau parti des travailleurs et y plaiderait pour un véritable programme socialiste.

  • Les dessous cachés de l’ULB

    Cette journée portes ouvertes (16 septembre 05) signifie pour les autorités de l’Université Libre de Bruxelles, l’occasion de couvrir de paillettes son université de futures élites, classée parmi les 15 premières d’Europe. Afin de conserver son titre de prestige, la direction n’hésite pas à appliquer une politique d’austérité face à ses étudiants.

    Laure Miège

    Etudiants, travailleurs : Luttons ensemble contre la casse de nos acquis !

    De nombreux exemples historiques sont là pour nous montrer que quelque soit la force que peut représenter un mouvement étudiant, il ne peut aboutir à des améliorations substancielles s’il reste cantonné à son propre champ de vision. Si la jeunesse constitue bel et bien un « réservoir de forces vives », l’histoire nous montre aussi qu’elle n’est rien sans le mouvement ouvrier.

    En mai’68, les organisations marxistes révolutionnaires sont à la pointe du mouvement étudiant, mais n’ont qu’une faible implantation dans la classe ouvrière. D’autre part, les staliniens (PCF, CGT), fortement implantés sur les lieux de travail, font tout pour dénigrer la lutte des étudiants : «Ces faux révolutionnaires doivent être énergiquement démasqués car ils servent les intérêts du pouvoir gaulliste et des grands monopoles capitalistes.» (…). L’absence de jonction entre la lutte des étudiants et les ouvriers en grève mènera à la défaite d’un mouvement révolutionnaire grandiose.

    Seuls les travailleurs, de par la position économique qu’ils occupent dans la société capitaliste, ont la force d’arracher des acquis à la bourgeoisie. Les dernières grèves de lycéens en France au printemps 2005 ont remis à l’avant-plan cette leçon essentielle : les revendications du mouvement étudiant ne peuvent se concrétiser que si celles-ci convergent dans une lutte commune avec les travailleurs. Pour cela, il faut une organisation révolutionnaire intervenant dans ces luttes avec son programme. EGA pense que le MAS-LSP est cette organisation révolutionnaire, et invite tous les étudiants à y jouer un rôle actif.

    Cédric Gérôme

    On assiste depuis quelques années à la privatisation de tous les services sur le campus (restaurants universitaires, kots étudiants, foyer, services de nettoyage,…) et ce, au détriment de la qualité, de l’accessibilité de ses services (qui sont inévitablement plus chers) et des conditions de travail de ceux qui les fournissent. De la même façon, toutes les infrastructures pour les étudiants sont mal gérées ou reprises par la direction pour être vendues au privé. C‘est le cas notamment du foyer, qui était un lieu public dans lequel les étudiants pouvaient venir discuter, se détendre, discuter, sans pour autant consommer, et où étaient employés des étudiants. Ce foyer s’est vu être vendu au privé sans aucune concertation étudiante. L’université se refuse également de fournir des locaux aux cercles étudiants pour qu’ils puissent se réunir, entreposer du matériel… Autre exemple : en juin 05, lors de la fin de session d’examens, les étudiants n’ont pu pendant toute une période accéder de 17h à 22h à la bibliothèque pour cause de canicule. En réalité les autorités de l’université n’investissent pas dans des choses qui pourraient être utiles aux étudiants et au personnel tel que l’air conditionné, afin de permettre à tous d’avoir un endroit pour travailler au calme et au frais. Il en va de même pour les valves (ou une partie des informations) de certaines facultés qui ne sont, aujourd’hui, plus accessibles sur papier dans les couloirs de la faculté, mais accessibles uniquement sur Internet, ce qui pénalise un bon nombre d’étudiants. De plus, nombreux sont les bâtiments, les salles de laboratoires techniques délabrées, qui ne préoccupent pas la direction, et qui amputent sur le travail des chercheurs et des étudiants.

    En parallèle de ce manque crucial d’investissements en faveur des étudiants et du personnel, par contre, là où on peut voir des sommes certainement mirobolantes être jetées, c’est dans les travaux qui servent à embellir les bâtiments dans lesquels se trouvent les commerces et restaurants privés.

    Le processus de Bologne, que nous combattons fermement, rentre dans toute cette logique. Il implique à terme une privatisation de l’enseignement, à savoir la main mise des entreprises sur les facultés, qui décideront à leur gré de supprimer ou d’ajouter des cours en fonction de la demande du marché. De même, les facultés qui ne seront pas intéressantes pour les entreprises (comme les facultés de lettre, de sport..) seront jetées aux oubliettes, concentrées dans une seule université pour tout le pays, ou encore refourguées à des écoles privées.

    C’est ainsi que l’année passée, en mars, les étudiants de l’ISEPK (faculté d’éducation physique et de kinésithérapie), ont appris que l’ULB comptait les délocaliser pour 2007 à Erasme, sans que rien ne leur soit expliqué, alors que le site n’est pas du tout adapté pour les accueillir.

    Dans son projet, la direction compte également raser le hall sportif pour en faire un nouvel auditoire. C’est une attaque qui touchera tous les étudiants de l’ULB puisque cette salle est utilisée et ouverte à tous les étudiants toute la journée.

    En plus de tout cela, Bologne, cette harmonisation européenne de l’enseignement (ou plutôt concurrence des universités au niveau européen) signifie une augmentation du prix du minerval (en Angleterre et aux Pays-Bas, le minerval atteint déjà les 4000 euros). Cela donnera au bout du compte un enseignement à deux vitesses, avec d’une part les universités et écoles de prestige (telle que se veut l’être l’ULB) et de l’autre les unifs et écoles poubelles dont le diplôme aura une moindre valeur sur le marché de l’emploi et sera réservé à ceux qui n’ont pas les moyens d’accéder à mieux…

    Cette année, l’ULB double (après de fausses promesses) son minerval intermédiaire, ce qui ne sera pas sans conséquences pour les étudiants qui y avaient droit, et le minerval plein augmente chaque année d’une dizaine d’euros pour faire passer la pilule sans contestation. L’accès aux études devient de plus en plus difficile pour qui n’a pas énormément d’argent. Chaque année, le nombre d’étudiants devant travailler durant l’année afin de payer leurs études augmente (pour le moment ça concerne plus de 60% des étudiants).

    L’année passée, notre cercle (tractant contre le processus de Bologne en parallèle à toute la propagande hypocrite de la direction) avait déjà été interdit de faire un stand et de militer politiquement. Il s’agissait déjà à cette époque d’une atteinte au droit à la libre expression et d’une peur de la part des autorités, de voir des étudiants mettre à jour le vrai visage du processus mis en route par l’Union Européenne et appliqué par l’ULB.

    De même que nous dénonçons la reprise délibérée des acquis pour lesquels les étudiants se sont battus en ’68. Non seulement la liberté d’expression nous est due, mais l’université n’a pas hésité l’année passée à envoyer à 3 reprises les forces de police contre ses étudiants, alors que l’interdiction de toute présence policière sur le campus avait aussi été une revendication obtenue par les mouvements de ’68 !

    Il va sans dire que l’accessibilité à des services publics pour les étudiants et un enseignement de qualité pour tous, est une revendication à remettre à l’ordre du jour et pour laquelle notre cercle veut se battre fermement.

    Les travailleurs qui permettent à notre université de fonctionner sont également attaqués : que cela soit dans leurs conditions de travail (essentiellement pour le personnel qui a été vendu à des firmes privées) ou dans leur assurance à une pension sûre. Ainsi, nous revendiquons la reprise de tous les services (maintenant privatisés par l’université) par l’ULB, sous contrôle du personnel et des étudiants, ainsi que le droit à une pension décente pour tous.

  • Extrême-droite. Quelles solutions peuvent bien apporter des criminels?

    Le Vlaams Belang prétend défendre les intérêts des gens simples en Flandre, mais s’apprête à adopter un programme économique néo-libéral: contre les chômeurs et les travailleurs. Ce parti prétend aussi lutter ardemment contre la criminalité, mais il s’avère que cette politique ne compte qu’à l’extérieur de la formation d’extrême-droite.

    Geert Cool

    Pyromane hollandais avec carte de membre du VB

    Le 15 juin, à Rotterdam aux Pays-Bas, une mosquée a été incendiée. Le pyromane a été rapidement arrêté. Il s’agissait de Ben Van der Kooi, un militant d’extrême-droite qui avait déclaré sur Internet qu’il était membre du VB depuis 4 ans. Le président des jeunes du VB avait déclaré que Van Der Kooi n’avais jamais été membre.

    En 2001, Van der Kooi avait participé à une université d’été des Jeunes du Vlaams Belang et en 2004 il avait entre autre participé à une manifestation du NSV (l’organisation des étudiants fascistes, étroitement liés au VB), au Ijzerwake (l’alternative organisée par le VB et cie au Pélerinage de l’Yser officiel, qui commémore les victimes – flamandes – de la première Guerre Mondiale), ou à une manifestation des néonazis marginaux de Groen Rechts (la Droite Verte). Des anciens du VB témoignent que la direction du VB était au courant des points de vue de Van Der Kooi, mais qu’aucune action n’était entreprise contre lui.

    Van der Kooi a « justifié » son action terroriste: incendier les mosquées est un bon mode d’action, car alors les assurances n’accorderont plus de contrats avec les maisons de prière. Van Der Kooi et d’autres membres du VB ne visent pas uniquement les mosquées comme objectif potentiel. Il est aussi l’auteur d’un article écrit à l’occasion d’une action organisée par Blokbuster, dans lequel il expliquait qu’il est maintenant grand temps de s’en prendre à la gauche: «la racaille de gauche sur la croix », formulait-il de façon subtile.

    Les membres du VB soutiennent les négationnistes

    Le révisionniste notoire Siegfried Verbeke a été arrêté le 4 août aux Pays-Bas alors qu’il était sur le point de prendre l’avion. Avec son épouse, qui en est originaire, il était en route vers les Philipines.

    Il est possible que Verbeke soit livré à l’Allemagne, où il risque une peine de prison de plusieurs années. Auparavant, Verbeke avait gagné l’attention des médias avec ses problèmes judiciaires suite à son négationnisme et à sa minimalisation des crimes nazis.

    De plus, Verbeke pouvait compter sur le soutien financier de Voorpost, une organisation dirigée depuis le VB. Voorpost a assumé à plus d’une occasion le service d’ordre aux activités du parti. Leur chef en titre, Luc Vermeulen, responsable pour le service d’ordre est rémunéré par le VB. Il apparaît d’ailleurs régulièrement aux activités du VB et de ses satellites.

    Voorpost est soutenu par différents parlementaires et d’autres figures de la direction du VB, tel que Roeland Raes, ancien vice-président, toujours rédacteur en chef de Voorpost. Mais des parlementaires comme Francis Van den Eynde ou Rob Verreycken (dans le passé encore l’avocat de Verbeke) sont également des invités réguliers des activités de Voorpost. Maintenant il s’avère que Voorpost a soutenu financièrement (avec limites) Siegfried Verbeke, ou au moins les fonds de solidarité de Verbeke. Le verdict contre Verbeke a déjà provoqué un tollé de protestations dans le magazine d’extrême-droite ‘t Pallieterke où Koen Dillen (VB) écrivait que la loi sur le négationnisme doit être abolie.

    Quels intérêts?

    Ce type de parti, refuge pour, entre autre, pyromanes et négationnistes, n’est en rien réservé à la Flandre. Pour bloquer le développement du VB ou du FN, il nous faut une véritable alternative qui s’occupe de la défense efficace des intérêts de la majorité de la population. Nous voulons construire cette alternative socialiste, aidez-nous à la réaliser!

  • Ecole d’été 2005 avec des centaines de marxistes à l’appel

    Durant la première semaine d’août, l’école d’été internationale aura lieu à Gand. Elle sera organisée par Aktief Linkse Studenten (ALS/EGA). Des centaines de marxistes de toute l’Europe, et même de plus loin, vont vivre une semaine de discussions intenses.

    Jan Van Emous

    Comme l’an dernier, cette école permet aux participants d’échanger leurs expériences. L’analyse des événements mondiaux et les perspectives qui en découlent, permettront de mieux préparer nos interventions dans les prochaines luttes.

    On y discutera des conséquences économiques et politiques du ralentissement économique en Europe, du NON en France et aux Pays-Bas qui a envoyé par le fond la constitution européenne, du taux de chômage qui grimpe dans un tas de pays européens importants. D’autre part, nous assistons à la naissance de nouvelles formations politiques, comme la liste unitaire du PDS et de WASG en Allemagne. Quelle position doivent adopter les marxistes face à ces formations et quel travail politique ont déployé nos camarades allemands dans cette nouvelle formation politique à gauche?

    Les discussions porteront aussi sur les événements au-delà de l’Europe. La guerre en Irak est loin d’être finie et le barril de poudre du Moyen-Orient est toujours sur le point d’exploser. Dans plusieurs pays asiatiques, nos camarades jouent un rôle important dans les luttes : par exemple contre la politique de privatisation des télécommunications au Pakistan. Nos camarades du Sri Lanka ont joué un rôle important dans l’aide aux victimes du tsunami. En Amérique latine nous participons au développement d’une nouvelle formation politique au Brésil : le P-SOL. Là se pose la question d’un nouvel instrument politique face à la politique néo-libérale du gouvernement Lula. Des camarades de l’ex-Union soviétique viendront présenter un rapport sur les mobilisations de masse, au cours des derniers mois, qui ont renversé plusieurs régimes.

    L’an dernier, l’école d’été a accueilli 300 participants. Cette édition-ci ne manquera pas d’en faire autant. Pour assister à cette occasion formidable de participer aux discussions sur un éventail de sujets telsque: la lutte de femmes, l’écologie, le mouvement contre la mondialisation, les luttes ouvrières, etc. inscris-toi au plus vite!

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