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Tag: Pas de Thatcher en Belgique!
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Le gouvernement Michel en conflit ouvert, mais le manque d’opposition lui permet de tenir bon
Les choses ne se passent pas bien au gouvernement fédéral. Selon les propose du Premier ministre de l’ombre, Bart De Wever (N-VA) lors de l’entrée en fonction de l’équipe gouvernementale, il était question de “tailler pour favoriser la floraison”. Depuis lors, la taille a déjà déchargé les salariés d’un prétendu ‘‘handicap’’, celui de notre ‘‘avantage salarial’’ par rapport aux salariés des pays voisins. Quant à la floraison, elle se fait attendre. La dette publique n’a pas diminué, au contraire. L’équilibre budgétaire a, une fois de plus, été reporté d’un an. Les prix grimpent bien plus vite en Belgique et la croissance économique est bien plus faible que la moyenne dans la zone euro. Lorsque les fondamentaux sont en berne, la nervosité se développe.Par Eric Byl
À la N-VA, ils n’aiment pas trop que ce bilan économique soit rappelé. Ses ministres Philippe Muyters (Budget et Finances au gouvernement flamand) et Johan Van Overtveldt (Finances et lutte contre la fraude fiscale au fédéral) ne savent pas compter, c’est bien connu. Siegfried Bracke (président de la Chambre) a tenté de jouer au chevalier blanc, mais cela s’est retourné contre lui, tandis que son collègue Jan Jambon (Intérieur au fédéral) est la marionnette par excellence du lobby des diamantaires. Cela n’ont plus n’est pas très bien pour le parti. La N-VA se concentre donc à nouveau sur ce qui est, dans les faits, devenu sa vocation première. Non, pas la question nationale, même sous sa forme affaiblie du confédéralisme, mais bien le racisme le plus pur, parce que ça rapporte électoralement. Theo Francken (Asile et migration au fédéral) est ainsi devenu le politicien le plus populaire de Flandre.
‘‘Si Francken peut le faire, alors moi aussi’’ a certainement pensé Zuhal Demir, toute nouvelle secrétaire d’État à la Lutte contre la pauvreté et pour l’égalité des chances, avant de lancer une tirade contre Unia, l’ex-Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. Liesbeth Homans (Intérieur et logement en Flandre) en a rajouté une couche en qualifiant Unia de ‘‘centre pour les immigrés geignards’’ (traduction libre). Ce sur quoi Zuhal Demir n’a pas hésité à prétendre que le nombre record de personnes qui ont fait appel aux banques alimentaires l’an dernier résultait de ‘‘l’afflux massif de réfugiés’’. Totalement déchainée, elle a ensuite qualifié le CD&V de ‘‘nouveau parti musulman qui instrumentalise les musulmans comme du bétail électoral”.
Ce fut tellement brutal que le dirigeant du CD&V et député fédéral Wouter Beke a exigé des excuses en menaçant de ne pas voter la confiance à la présentation de la note de politique de Mme Demir à la Chambre, ce qu’elle n’a pas fait. Après l’intervention des organisations patronales, après avoir été caressé dans le sens du poil par Charles Michel et Bart De Wever et avoir faussement interprété une ouverture de la part de De Wever sur une taxe sur les plus-values, Wouter Beke a, en vrai calotin, retiré sa menace. Les choses étaient à peine calmées que Patrick Dewael (Open-VLD) balayait toutes les illusions concernant cette taxe sur les plus-values. En termes footballistiques, c’est ce qui s’appelle un ‘‘une-deux’’ entre De Wever et Dewael pour déjouer Beke. Pour le Premier ministre, le moment fut difficile : il a dû, quasiment au même moment, sacrifier son le membre de son parti Armand De Decker en raison du kazakhgate pour sauver son ministre des Affaires étrangères Didier Reynders.
Entre temps, les partis gouvernementaux ont accepté le fait que, sur le plan économique et social, ils seront plus calmes jusqu’aux prochaines élections. Le référendum sur une dictature présidentielle en Turquie et la salve de reproches tout à fait Trumpiennes du nationaliste conservateur Erdogan a même inspiré l’irrésistible envie à Hendrik Bogaert (CD&V) de remettre en question la double nationalité et forcer les Turcs de Belgique à choisir. C’est juridiquement impossible, mais, pour la parlementaire N-VA Sarah Smeyers, l’occasion était trop belle : elle a donc proposé un examen de citoyenneté à tous ceux qui veulent devenir belges et qui ont un ou deux parents sans nationalité belge. De son côté, la ministre CD&V de l’Enseignement Crevits croit enfin savoir pourquoi notre enseignement renforce les discriminations: ça serait, selon elle, dû à un manque d’intérêt et au fait que les parents immigrés participent trop peu aux réunions de parents. À eux de faire plus d’efforts donc.
A part stimuler la division, la seule réalisation de ce gouvernement est d’opérer un transfert massif de richesses des pauvres vers les riches. Mais ses promesses de rétablir l’équilibre budgétaire, de soulager les générations futures en réduisant la dette publique, de relancer l’économie et d’accroître les investissements, rien ne vient. La faiblesse de l’opposition est son seul avantage. Le PS est dans une situation impossible, menacé sur sa gauche par le PTB. Que les isolés et les retraités aient peur de leur facture énergétique et d’eau, que les patients ne reçoivent plus le remboursement de leurs médicaments, que celui qui a suffisamment de liquidité puisse acheter l’arrêt d’une procédure judiciaire… ‘‘Pas avec nous !’’ criait le président du SPa John Crombez la veille du premier mai en parlant de ‘‘nouvelle garantie sociale’’. Il est vrai qu’il ne reste plus grand-chose de l’ancienne, notamment à cause du SPa…
Toute la social-démocratie est en déficit de crédibilité, dans une telle proportion que même les médias en Flandre font plutôt appel à Groen voire même au CD&V (pourtant au gouvernement) lorsqu’ils veulent donner la parole à l’opposition, plutôt qu’au SPa, faible et sans crédibilité. En Belgique francophone, il s’agit surtout du PTB et d’Écolo. Au Parlement fédéral, Raoul Hedebouw (PTB) représente à lui seul plus d’opposition que tous les autres réunis. De nombreux syndicalistes estiment que les dirigeants syndicaux devraient soutenir cet effort plutôt que de renvoyer les militants dans l’impasse que représente la social-démocratie. Les dirigeants syndicaux veulent persuader le gouvernement d’un changement de cap, ils accompagnent la social-démocratie derrière la bannière pour un régime fiscal plus équitable, comme si celle-ci n’avait pas été suffisamment longtemps au pouvoir pour le réaliser. Avec des supplications et des illusions dans les prochaines élections fédérales, nous n’avancerons pas. Nous avons besoin d’un programme de lutte pour construire des relations de force, mais également de politiciens qui gagnent l’équivalent de nos salaires et qui défendent vraiment nos intérêts.
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Pourquoi attendre les élections n’est pas une bonne idée pour les syndicats
Dans les structures de la FGTB et de la CSC, nous entendons de plus en plus que ‘‘les gens ne sont plus près pour partir en action’’. D’où cela provient-il ? Comment remédier à ce problème ? Ces questions, ne parlons même pas des réponses, ne sont hélas pas posées. Résultat: les syndicats qui avaient opté pour une offensive sans précédent à l’automne 2014 sont désormais sur la défensive. Leur stratégie ? Attendre la fin de la législature et les prochaines élections dans l’espoir qu’une autre majorité puisse la remplacer, et d’ici là, essayer de limiter la casse. Le PSL estime que c’est une stratégie dangereuse qui désarme le mouvement ouvrier et qui donne des munitions supplémentaires à la droite.
Par Eric Byl, édito de l’édition de mars de Lutte Socialiste
Les dirigeants syndicaux vont naturellement mettre en avant le récent accord salarial – l’Accord Interprofessionnel (AIP) pour 2017-2018 – qu’ils qualifient de ‘‘bon pour les gens et pour l’économie’’. La pièce maîtresse de cet accord, c’est une augmentation du pouvoir d’achat pour les salariés de maximum 1,1% (en plus de l’indexation prévue de 2,9%). Comparé aux quatre accords salariaux précédents, ce n’est pas rien. Celui de 2009 a débouché sur un gel des salaires et un écochèque de 250€. Celui de 2011, sur une augmentation de 0,3%. Rien en 2013, et pour 2015 une augmentation de 0,5% brut, soit 0,3% net. Comparé à ces accords, le dernier AIP signifie pour beaucoup une bouffée d’air frais et a été voté à une large majorité dans toutes les centrales des deux principaux syndicats.
L’accord freine également le durcissement du régime de chômage avec complément d’entreprise (RCC), l’ancienne retraite anticipée. L’âge requis dans les secteurs lourds, pour les carrières longues et dans les entreprises en restructuration ne sera pas porté à 60 ans dès 2017, mais progressivement pour 2019. C’est évidemment important si vous êtes à la limite pour avoir droit à ces conditions. Enfin, les allocations sociales pourront être augmentées grâce à l’attribution d’une partie de l’enveloppe bien-être. Cette dernière est le résultat d’une décision prise lors de la réunion extraordinaire du cabinet ministériel à Ostende en 2004, mise en pratique à partir de 2007, et qui a depuis été utilisé comme monnaie d’échange par le gouvernement et les patrons pour faire pression sur les syndicats lors des négociations sur des accords salariaux.
Cependant, d’importantes critiques de cet accord peuvent être faites. En effet, l’augmentation salariale de 1,1% est un maximum, et il n’est pas du tout certain que tous les secteurs la recevront. La norme salariale a été révisée ; selon l’ancienne norme, la marge n’aurait pas été de 1,1%, mais 2 à 3%. L’ajustement à l’indexation des prix est estimé à 2,9%, mais les valeurs réelles de l’inflation seraient de 3,9% (en deux ans). L’augmentation salariale chez nos trois principaux partenaires commerciaux n’est pas estimée à 4% (2,9% + 1,1%), mais bien à 4,5%. La nouvelle méthode de calcul de la norme salariale ne prendra plus en compte les subventions salariales aux entreprises, un cadeau supplémentaire au patronat chiffré à 0,5%. L’enveloppe bien-être initialement de 900 millions d’euros pour les allocations sociales a été réduite à 506 millions €. L’âge de la ‘‘pré-pension’’ (RCC) augmente moins rapidement, mais augmente néanmoins.
Pourtant, ce n’est pas exagéré de qualifier cet accord de petit changement de tendance. Les dirigeants syndicaux ont-ils vraiment négocié de façon intelligente la manière de limiter les dégâts jusqu’aux élections ? Ou bien ont-ils, au contraire, pris cet accord salarial comme l’opportunité de calmer sa base tout en la piégeant ? Nous espérons que c’est la première option, mais craignons que ça ne soit la deuxième.
Un accord salarial suppose une paix sociale. Cela ne signifie pas qu’on ne peut plus mener aucune action. Le 21 mars, le secteur non-marchand manifestera et le 24 du même mois, c’est une manifestation contre le dumping social qui est prévue. On prévoit également des actions dans l’enseignement avant l’été. Le secteur privé fait face à une vague de fermetures et de restructurations. Des actions, y compris les grèves, sont tout à fait possibles. Cependant, des actions de solidarité discutées ailleurs dans le secteur privé seraient considérées comme des violations de l’accord salarial. D’autant plus s’il s’agirait d’une offensive généralisée des syndicats. Une lutte généralisée contre le gouvernement est donc en suspend jusqu’aux élections.
Les dirigeants syndicaux suivent bien sûr également les sondages. Ils ont constaté que le gouvernement n’aurait été qu’à 72 de ses actuels 83 sièges s’il y avait eu des élections en janvier: quatre sièges de trop peu pour une majorité. Ils partent également de l’idée que le PS sera nécessaire d’une manière ou autre, et que par conséquent la N-VA sera mise hors-jeu. Cela pourrait bien être une déception. En assurant la paix sociale, les syndicats offrent aux partis gouvernementaux la possibilité de concentrer toute leur attention avant les élections sur les thèmes sur lesquels ils espèrent bien être capables de marquer des points: l’immigration et la sécurité. Ce n’est pas un hasard si Théo Francken, qui a répété en boucle combien sa politique est dure vis-à-vis des réfugiés, est aujourd’hui le politicien le plus populaire. Tout comme Maggie De Block avant lui, jusqu’à ce qu’elle ne soit déplacée aux Affaires sociales et de la Santé.
Dans l’étude “ceci n’est pas une crise”, 80% des répondants affirmaient que les politiciens ont donné trop de pouvoir au monde financier. 74% se sentent abandonnés par l’élite. Pour le mouvement ouvrier en général et pour les syndicats en particulier, ces chiffres devraient être le motif de mobilisations massives. Des sondages antérieurs ont indiqué qu’après les mobilisations de 2014, 80% des gens étaient favorables à une taxe des millionnaires. Mais depuis que les syndicats ont cessé la mobilisation, ce mécontentement se traduit par un repli communautaire habilement exploité par toutes sortes de populistes. Les scandales autour de Publifin, Publipart et autres intercommunales n’ont fait que confirmer le gouffre qui nous sépare de l’élite, mais aussi à quel point les soi-disant ‘‘partenaires privilégiés’’ des syndicats sont étroitement liés à ce système. Plus que de la tromperie, la combinaison de la tromperie et de l’hypocrisie risque de nous infliger des punitions.
Les directions syndicales devraient s’interroger. Pourquoi ne pas utiliser le calme relatif post-accord salarial pour mener une campagne de masse sur un programme de lutte qui s’attaque au chômage, à la pauvreté, à la détérioration des conditions de travail et à l’érosion des contrats de travail ? Pourquoi ne pas lier une telle campagne à un plan d’action pour s’assurer que cette fois-ci, il ne s’agisse pas seulement de paroles, mais qu’il y ait un lien avec les mobilisations et les actions ? Enfin, les syndicats devraient également clarifier leur relation avec les soi-disant partenaires politiques privilégiés: au lieu de prêcher l’unité de gauche avec les hypocrites qui s’enrichissent pendant que nous nous serrons la ceinture, ils devraient se mettre à la tête de cette rage pour arriver à unifier toutes les victimes.
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Les syndicats ont besoin d’un programme et d’un plan de bataille offensifs
Les résultats de l’enquête ‘‘Noir Jaune Blues’’ (Le Soir, 9 janvier) sont destructeurs pour les pouvoirs en place et leurs institutions. Pour 63% des Belges, le système politique est en échec, 74% se sentent abandonnés par l’élite et 80% estiment que les dirigeants politiques ont laissé le pouvoir au monde financier. Le Belge ne traduit malheureusement pas (ou plus) cette insatisfaction dans une lutte socio-économique, il se replie sur lui-même et entretient des préjugés racistes. D’où cela provient-il ? Selon nous, cela provient essentiellement du fait que les partis de gauche visibles et les syndicats ne proposent pas d’alternative captivante.
Dossier d’Eric Byl paru dans l’édition de février de Lutte Socialiste
Diviser pour régner semble fonctionner jusqu’ici
L’enquête en question a été menée auprès de 4.700 personnes dans toute la Belgique. Parmi celles-ci, 77% ne se sentent plus chez elles dans leur pays, 64% estiment que les étrangers viennent profiter de notre système social, 63% ont peur de l’afflux d’étrangers ‘‘parce qu’ils sont musulmans’’. Diviser pour régner, cela semble marcher, du moins provisoirement. Mais un sondage n’est jamais qu’un instantané. Celui-ci a été pris dans les premières semaines de 2017. Le résultat aurait totalement été différent à la suite de l’automne 2014, lorsqu’avec leur plan d’action, les syndicats avaient offert la perspective d’une victoire dans la lutte contre le gouvernement Michel. Mais, depuis lors, nous luttons avec des dirigeants syndicaux sans grand enthousiasme, qui alterne la signature de compromis pourris et des défaites pures et simples. Vas-y pour expliquer ça sur ton lieu de travail en tant que délégué syndical.
Nos dirigeants syndicaux sont tellement collés aux institutions et aux organes de concertation qu’ils ne peuvent tout simplement s’en détacher, même quand il n’y a plus rien à y chercher. Même avec la victoire à portée de main, lorsque le gouvernement Michel chancelait fin 2014, ils ont lâché l’initiative. Que le mouvement des travailleurs impose ses alternatives semble tout autant inacceptable pour les dirigeants syndicaux que pour les patrons et leurs politiciens. Il n’est pas étonnant que, chez de nombreux travailleurs, l’idée que nous devons nous-mêmes entrer en action pour faire valoir nos droits ne soit accepté à nouveau que graduellement.
N’attendons pas les prochaines élections
Entretemps, les dirigeants syndicaux nous renvoient aux prochaines élections, aux ‘‘politiciens amis’’ qui, aux yeux de beaucoup, ont déjà depuis longtemps perdu toute confiance. Selon ‘‘Noir Jaunes, Blues’’, les partis politiques n’ont plus la confiance que de 9% des sondés ! S’il existe encore des politiciens qui suscitent l’enthousiasme – comme Bernie Sanders aux États-Unis, Jeremy Corbyn au Royaume-Uni et Unidos Podemos en Espagne – le soutien du mouvement des travailleurs reste limité à une minorité de syndicats de gauche, tandis que la majorité continue à nous renvoyer sur la voie du moindre mal, celle de Clinton aux États-Unis, de Smith au Parti travailliste britannique, du PSOE espagnol ou, en Belgique, du PS et d’Ecolo, ou du SP.a et de Groen.
Résultat: ce ne sont pas les syndicats, et certainement pas les partis traditionnels de gauche, mais le populiste Trump qui peut se profiler comme celui qui ose affronter les multinationales. Ce ne sont pas les syndicats ou la gauche, mais Geert Wilders aux Pays-Bas qui se profile comme celui qui va ramener l’âge de la retraite à 65 ans. Ce ne sont pas les syndicats ou la gauche, mais bien Marine Le Pen et Nigel Farage qui prétendent vouloir libérer la collectivité souveraine du joug néolibéral de l’Union européenne. Qu’il s’agisse ici de ‘‘populistes’’ fait de moins en moins impression. Tous ceux qui ne suivent pas à la lettre la politique néolibérale ne sont-ils de toute manière pas qualifiés de ‘‘populistes’’? Les politiciens traditionnels ne se comportent-ils pas eux-mêmes comme de purs et simples populistes?
Au lieu de laisser l’initiative aux populistes de droite en se rageant derrière les politiciens du moindre mal, les syndicats devraient à nouveau élaborer un programme offensif capable de soulever l’enthousiasme, couplé à un plan de bataille visant à le traduire dans la pratique.
Un programme offensif
Dans un éditorial concernant la crise de la gauche (Le Soir, édition des 14 et 15 janvier 2017), Beatrice Delvaux (éditorialiste en chef au Soir), avec qui nous sommes rarement d’accord, fait correctement remarquer que le problème ‘‘ne se pose pas sur les valeurs à défendre (solidarité, émancipation, défense des droits humains etc.), mais sur les politiques à proposer, le programme à élaborer et l’identification de personnalités qui osent les transgressions et le ‘‘populisme progressiste’’. Elle cite par ailleurs Spinoza : ‘‘Pour lutter contre une passion triste, il faut être capable de proposer une autre passion’’. Elle conclut en disant qu’il faut ‘‘toujours retourner à la source pour retrouver son chemin.’’
Pour les syndicats, ce retour aux sources peut être la lutte pour la journée des huit heures, qui a été votée en Belgique le 8 juin 1921, ou la lutte pour le suffrage universel. Le Plan du Travail que le Parti ouvrier belge (POB, l’ancêtre du PS et du SP.a) a déballé à la Noël 1933 – un plan de nationalisation et de socialisation afin de réorienter l’économie vers le bien commun – a suscité un énorme enthousiasme. Le POB l’a lâché en 1935 pour rejoindre le gouvernement du banquier Van Zeeland, mais cela a certainement joué un rôle pour la grande grève générale de 1936, qui a arraché 6 jours de congés payés, une augmentation salariale de 8%, un salaire minimum et la semaine des 40 heures dans certains secteurs. En 1954 et 1956, la FGTB a travaillé sur une alternative pour lutter contre la mainmise des holdings financiers sur l’économie via des réformes de structures et une large intervention des autorités. Ce n’était pas un programme socialiste, pas même un programme anticapitaliste, mais cela a suscité suffisamment d’enthousiasme pour déboucher sur l’épreuve de force historique de la ‘‘grève du siècle’’, en 1960-61.
Dans ‘‘Où va la France?’’ (1936), Léon Trotsky a souligné que la grève générale est une affaire sérieuse, un appel que l’on ne lance pas comme ça, mais qui exige au contraire une préparation précise. Aujourd’hui, en Belgique, le récent Accord interprofessionnel (AIP) élaboré dans le groupe des 10, est largement insuffisant. Il ne suffira pas pour apporter la paix sociale que le patronat et les dirigeants syndicaux espèrent. Mais il peut fournir un certain souffle aux syndicalistes pour œuvrer sérieusement à l’élaboration d’une alternative capable de répondre à la situation concrète à laquelle sont confrontés les travailleurs et leurs familles.
Que peuvent être les fers de lance d’une alternative conséquente ?
Les travailleurs sont constamment mis en concurrence les uns avec les autres pour miner les salaires et les conditions de travail. Les bénéfices supplémentaires ainsi obtenus sont de plus en plus distribués aux actionnaires ou consacrés à des rémunérations vertigineuses des PDG. La seule mesure qui peut véritablement y remédier est la réduction collective du temps de travail.
L’introduction d’une journée de six heures au salaire de huit heures est expérimentée en différents endroits, dans différents pays. En termes de lutte contre la pauvreté et le chômage, en faveur de l’égalité des sexes, de qualité du service et du travail et de satisfaction professionnelle, le résultat démontre des avantages spectaculaires mais, pour les patrons et leurs laquais politiques, cela est qualifié de ‘‘non-sens économique’’, à l’instar de l’introduction de la journée de huit heures à l’époque. Un Trump, un Wilders, une Le Pen ou un Farage donnent l’impression qu’ils ne seront pas dissuadés par ces arguments. Mais ‘‘à gauche’’, il semble que l’on ne sait pas que l’écart entre riches et pauvres atteint des proportions historiques et donc… ceux qui préconisent une journée de 6h plaident pour que le surcoût soit compensé sur la sécurité sociale qui est déjà saignée à blanc.
Nous pensons que les moyens nécessaires à une réduction des heures de travail doivent être prélevés sur les bénéfices et les rémunérations des PDG, mais cela exige l’épée dans les reins: la menace de l’expropriation et de la nationalisation pour les patrons et les actionnaires qui s’y refusent.
Un problème pour motiver les jeunes ? C’est logique, chaque dégradation sociale se fait au détriment de leurs salaires et de leur sécurité d’emploi. Pourquoi les syndicats ne lancent-ils pas une campagne pour l’instauration obligatoire d’un contrat à durée indéterminée après 3 mois avec interdiction d’accumuler les contrats précaires ? Alors que les jeunes sont emprisonnés dans l’insécurité, les personnes âgées, les handicapés et les chômeurs sont ‘‘activés’’ et l’âge de la retraite est relevé. ‘‘Tout ce qui a des oreilles et des jambes doit travailler’’, traduit la politicienne de ‘‘gauche’’ Monica De Coninck (SP.a) qui appliquait cette politique de casse sociale il n’y a pas si longtemps encore. Où donc se trouve la campagne pour un ‘‘travail faisable’’ qui garantit un repos bien mérité à nos aînés au moment où ils ont encore la santé pour en profiter? La réduction de l’âge de la retraite et une pension légale garantissant le maintien du niveau de vie doivent faire partie de ce projet enthousiasmant.
Avec un tel projet, discuté sur les lieux de travail et dans les réunions syndicales et activement mis en avant dans les lieux publics, le Belge moyen ne serait pas replié sur lui-même et absorbé dans les préjugés, il pourrait être remobilisé dans les luttes sociales, économiques et politiques.
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Résistance contre la loi Borsus : le travail social n’est pas un outil du capital !
Le 16 novembre 2016, une action a eu lieu à Jemeppe-sur-Meuse contre la loi Borsus qui réforme le PIIS (projet individualisé d’intégration sociale) en enfonçant la porte vers plus de contrôle social. Une plateforme(1) a été mise sur pied à l’occasion de la venue de Monsieur Borsus (MR, ministre de l’Intégration sociale, entre autres) qui intervenait en clôture d’une conférence organisée par le CPAS de Liège à la Haute École Eli-Troclet avec pour thème l’accueil des réfugiés. Cette action a mobilisé pas loin d’une centaine de militants.
Par Frank (Liège)
La loi Borsus est une réforme du PIIS, le contrat liant le bénéficiaire d’allocations d’insertion au CPAS et qui a pour objectif (théorique) de créer un projet à long terme visant la réintégration du bénéficiaire sur le marché du travail (ce qui peut déjà porter à débat). Après plusieurs réformes – déjà antisociales – survenues avec le gouvernement Di Rupo, Borsus a voulu enfoncer le clou en instaurant dans le PIIS une possibilité de ‘‘travail communautaire’’ qui peut être obligatoire afin d’obtenir le revenu d’intégration sociale. Ce faisant, la personne est obligée de prester des heures de travail au sein d’une ONG ou d’une institution publique (comme un CPAS), et cela, pour l’allocation de survie que représente le RIS ! Et face aux réductions de budgets des CPAS, le danger que du personnel d’entretien soit purement et simplement remplacé par ce type d’esclavage légalisé est bien réel.
En outre, si la personne ne se plie pas au PIIS, elle peut être sanctionnée d’un mois de perte du RIS et de 3 mois en cas de récidive. Dès lors qu’il s’agit du seul moyen de subsistance, quelle alternative s’offre-t-elle alors à un bénéficiaire en détresse ?
Comme l’a souligné à plusieurs reprises Bernadette Schaek (présidente de l’ADAS) au cours de l’action du 16 novembre, le PIIS constitue une véritable agression envers les bénéficiaires. C’est loin d’être la seule : on peut penser aux nombreux contrôles intrusifs exercés par les agents des CPAS. Le travail social tend de plus en plus à devenir un outil de contrôle et de répression. De nombreux étudiants du secteur rejettent cette évolution. Les Étudiants de Gauche Actifs ont appelé à la solidarité et à la lutte conjointe des travailleurs sociaux, des étudiants et des allocataires du CPAS. Les autorités tentent de les monter les uns contre les autres, mais leurs intérêts convergent bel et bien vers un changement profond de ce que devrait être le travail social ! Et comme l’a si bien dit Bernadette Schaek, les CPAS ont la possibilité de se déclarer ‘‘zone hors PIIS’’. Nous pouvons construire un mouvement pour les pousser à adopter cette position !
Si nous ne faisons rien, le travail social ne sera guère plus qu’un outil au service du capital. Ni les bénéficiaires d’allocations, ni la majorité des travailleurs sociaux ne veulent de cela. Cette attaque ne restera pas isolée, soyons-en certains. À Anvers, le conseil communal veut confier le travail lié à l’aide aux sans-abris à la société privée G4S. Cela constituera un dangereux précédent. Il est ainsi temps de taper du poing sur la table et de dire haut et fort que le travail social appartient à tous et doit être au service de tous !
Au vu de la centaine de militants réunis en peu de temps, des nombreuses organisations présentes et du soutien témoigné par les étudiants sur place, nous sommes convaincus qu’il existe un véritable potentiel de combattivité! C’est pourquoi nous ne pouvons que continuer à encourager les différentes personnes concernées par la question du PIIS (travailleurs sociaux compris) à s’unir et à combattre ensemble ce détricotage de nos conquêtes sociales : contre le service communautaire, contre la pressurisation des travailleurs sociaux et pour un retour à la valeur fondatrice de ce secteur qu’est la solidarité.
(1) L’appel a réuni comme organisations signataires l’ADAS (Association de défense des allocataires sociaux), le CADTM (Comité pour l’annulation des dettes illégitimes), EGA (Étudiants de Gauche Actifs), les FPS (Femmes prévoyantes socialistes), Riposte Cte, le RWLP (Réseau wallon de lutte contre la pauvreté), le collectif ‘‘Stop à la chasse aux chômeurs’’ et enfin Vie Féminine. Des militants du PTB étaient également présents.
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Pour le gouvernement, mieux vaut la guerre qu’une santé de fer!
Depuis le début de son mandat, le gouvernement donne le ton. La politique néolibérale avec son lot d’austérité frappera tant qu’elle le peut. Tant qu’il n’y aura pas de mouvement organisé et déterminé des travailleurs, un boulevard continuera d’être tracé au bulldozer sans épargner rien ni personne.
Par Laure (Bruxelles)
Dans cette avalanche austéritaire, le gouvernement a décidé, entre autres, de saigner à blanc les soins de santé. Ce service public tel que nous le connaissons risque, comme les autres, de peu à peu disparaitre. L’objectif est clair : faire plus avec moins. Il s’agit de sabrer les dépenses publiques à hauteur de près d’un milliard d’euros.
Notre ministre de la santé ne manque pas d’humour puisqu’elle parle d’économies réalisées au scalpel et non à la hache ! Nous voilà rassurés, il s’agit d’inciser précisément, non de charcler comme des sauvages… Pourtant le résultat, lui, sera de toute évidence bien sanglant.
Ces économies pèseront, une fois de plus sur les couches de la population les plus affaiblies, puisqu’il s’agit, entre autres, de demander aux allocataires d’indemnité maladie d’aller travailler et de ponctionner la sécurité sociale à hauteur de 144 millions d’euros… Mais rassurez-vous, il y en aura pour tout le monde !
Dans ce plan, personne n’est épargné. Le ticket modérateur ainsi que l’indexation des honoraires sont visés et les hôpitaux publics sont invités à adopter un régime imposé à hauteur de plusieurs millions d’euros également. De cette façon, le personnel soignant devra faire encore davantage malgré les burn-out et les pénuries criantes sans cesse dénoncées par les divers acteurs de terrain.
C’est ainsi que l’on se dirige progressivement vers un accès aux soins de santé toujours plus restreint pour l’ensemble de la population, une pénibilité au travail intenable pour le personnel soignant et une dégradation sévère de la qualité des soins prodigués dans le public. Bientôt, travailler dans le public relèvera de l’exploit et se faire soigner ne sera pas seulement inaccessible pour la minorité la plus précarisée, mais pour l’ensemble des travailleurs et de leurs familles.
Le gouvernement prévoit par contre d’acheter des navires de guerre (4 frégates et 12 chasseurs de mines) qui couteront pas moins de 2 milliards d’euros à l’État ! Si on ajoute à cela les 15 milliards que coûteront les avions de chasse bombardiers que le gouvernement souhaite acquérir, on peut bien comprendre qu’il va falloir se serrer la ceinture.
Michel et sa bande ont un sens des priorités, mais il ne va pas dans celui de nos intérêts. Ils préfèrent investir dans le commerce de la mort plutôt que dans l’amélioration de nos conditions de vie. Pensons à toutes les perspectives d’amélioration de notre bien-être que pourraient offrir les possibilités technologiques actuelles ! Mais elles sont bridées par la logique même de ce système.
Des milliards sont dédiés à des machines de destruction massive, d’autres passent dans les poches des grandes entreprises et des grands actionnaires sous la forme de cadeaux fiscaux ou encore profitent du laxisme fiscal du gouvernement pour atterrir au Panama ou dans d’autres paradis fiscaux. Et si tout cela était consacré à nos services publics ? À leurs gratuités, à leurs améliorations et à leurs extensions ? Imaginer ce que nous pourrions ainsi réaliser donne le tournis.
Pour parvenir à arracher pareil résultat, il est urgent de nous organiser et de nous mobiliser pour stopper ce massacre et virer ceux qui l’orchestrent ! Cela implique de vaincre l’austérité en renversant le système capitaliste. Les richesses et les capacités technologiques existent pour assurer à chacun une vie épanouie et de qualité. Mais il faut les retirer des mains des rapaces richissimes qui bloquent l’évolution de l’humanité pour satisfaire leur avidité.
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Ceux qui se sentent plus en sécurité maintenant se font des illusions
Un an après les attentats de Paris
Ce titre comporte une faute en parlant de ‘‘politique de sécurité’’. C’est à peine s’il y en a une en Belgique…
Par Anja Deschoemacker
Le nombre de personnes qui décèdent sur les routes ou des conséquences de la pollution de l’air (qui cause encore plus de victimes) n’a toujours pas poussé le gouvernement à abandonner sa politique de subvention aux voitures de société pour assurer la primauté des transports publics. En dépit des incidents en série que connaissent les centrales nucléaires belges, les autorités n’estiment pas utile de taper sur les doigts d’Electrabel, même symboliquement. Le dernier rebondissement en date est un rapport du Comité stratégique de l’Agence fédérale pour la sécurité nucléaire (AFCN) concernant des risques informatiques précédemment niés par le gouvernement ! Toute la ‘‘politique de sécurité’’ est réduite à ce dont se vante le gouvernement: la lutte contre le terrorisme. En même là, il se vante à tort !
Le journaliste Bart Brinckman a écrit un article consacré aux ‘‘trous dans la culture de sécurité’’ dans l’édition du De Standaard du 12 novembre : ‘‘Le gouvernement a, en gros, comblé les trous de trois manières. Plus d’argent a été alloué aux divers services, le législatif a accordé plus de force de frappe à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme et, ensuite, quelques placébos ont calmé l’opinion publique : des paras dans la rue, des détecteurs de métal sur les festivals, des contrôles supplémentaires aux aéroports.’’
Les dernières mesures mentionnées sont effectivement des placébos. Cela n’aurait pas évité les attentats de Zaventem et de Maelbeek en mars dernier. Mais il faut être d’un optimiste aveugle pour croire que cette liste a comblé les réels ‘‘trous dans la culture de sécurité’’.
“Plus d’argent alloué aux divers services’’ ? On va embaucher de nouveaux agents de police. C’est promis. Mais l’on a promis de même aux agents pénitentiaires des années durant sans qu’ils n’en aient rien vu ! Ils ont finalement dû apprendre à ‘‘travailler d’une autre façon’’. Dans les cénacles gouvernementaux, la discussion bat son plein au sujet de la sous-traitance de certaines tâches de la police à des entreprises privées de gardiennage. Les militaires ont, eux, été remerciés de leurs innombrables heures supplémentaires prestées ces derniers mois avec l’augmentation de l’âge de leur pension ! C’est pourquoi la participation à leur manifestation du 15 novembre fut massive. Tous les services publics sont sous-financés depuis plus de 30 ans déjà, y compris les matières relatives à la sécurité ; et cette néfaste dynamique se poursuit. Dans le meilleur des cas, les mesures du gouvernement ont l’effet d’une goutte d’eau sur une pierre brûlante.
“Le législatif” a-t-il donné plus de force de frappe ‘‘à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme’’ ? Les forces de sécurité ont vu disparaître de vieilles limitations de leurs possibilités d’action, c’est vrai. Quant à savoir si cela sera de nature à contrer le terrorisme et l’extrémisme… Rien n’est moins sûr. Bart Brinckman fait gentiment remarquer que le gouvernement doit aussi investir dans la prévention, dans ‘‘les travailleurs de quartier, les enseignants, les parents, les coachs sportifs ou les assistants sociaux’’. Le gouvernement ne s’est pas contenté de refuser d’y consacrer de l’argent : il y a appliqué des coupes budgétaires et d’autres sont encore à venir ! Parallèlement, la Belgique continue d’être embourbée dans des guerres telles que celle de Syrie, un terreau fertile pour le terrorisme et l’extrémisme.
Le gouvernement – certainement des personnalités telles que Jan Jambon, Théo Francken ou Jan Bourgeois et ses 200 jeunes qui protestaient contre l’arrestation d’Abdeslam (selon les journalistes, ils étaient 20 au maximum et ils protestaient contre une nouvelle razzia dans leur quartier) – met en danger notre sécurité sur un autre plan encore. Au lieu de donner de bonnes perspectives d’avenir aux jeunes des communautés issues de l’immigration, ces derniers sont plus que jamais stigmatisés et discriminés. Et cette fois, ce n’est pas à cause du Vlaams Belang, c’est le gouvernement lui-même qui s’en charge. La réponse de la bande à Michel face à l’exclusion de la société occidentale c’est… encore plus d’exclusion. Cela revient à passer la serpillière quand le robinet est grand ouvert.
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Le gouvernement continue de s’en prendre à nos conditions de vie
Le gouvernement Michel poursuit sans relâche son offensive contre nos conditions de vie. Il tente de préserver intacte sa base électorale à l’aide d’une approche répressive de la crise de l’asile et de la migration en discriminant systématiquement les diverses minorités, essentiellement la communauté musulmane. Il répète son raisonnement jusqu’à plus soif disant que la politique d’austérité actuelle est inévitable à cause des demandeurs d’asile – et par extension de tous les migrants – en combinaison avec la politique trop généreuse des gouvernements précédents. Tout cela ne viserait qu’à préserver le bien-être de nos enfants et petits-enfants…
Article d’un délégué FGTB d’une grande entreprise chimique tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste.
Un mensonge de plus ou de moins, ça ne va tuer personne, ont dû se dire Charles Michel et sa bande. Ce gouvernement était au bord du gouffre fin 2014 suite au mouvement de grève généralisé. S’il peut continuer à sévir aujourd’hui, c’est parce que les dirigeants syndicaux n’ont pas eu le courage de lui donner le coup de grâce.
Réfutons les mensonges…
Apparemment, ces 30 dernières années, les prétendus ‘‘socialistes’’ du PS et du SP.a. nous ont tout donné gratuitement ! Vous l’aviez remarqué vous ? Il y a aujourd’hui 1,7 million de personnes sous le seuil de pauvreté en Belgique, 1 enfant sur 8 grandit dans la pauvreté, 20,4 % des jeunes sont au chômage,… La vérité, c’est que la politique des gouvernements précédents était, elle aussi, néolibérale, juste son rythme était moins soutenu. Charles Michel est passé à la vitesse supérieure.
Rendons à César ce qui lui appartient : le PS et le SP.a ont effectivement joué aux Saints Nicolas. Ainsi, réductions de charges salariales pour les entreprises – des réductions de cotisations à la sécurité sociale – ont augmenté de près de 10 milliards d’euros pour atteindre un montent de plus de 11 milliards d’euros en 18 ans (de 1996 à 2013). Dans son ‘‘baromètre socio-économique 2016’’, la FGTB fait une comparaison frappante : l’augmentation des dividendes versés aux actionnaires a augmenté de 12 milliards d’euros sur le même laps de temps (voir graphique). Une politique généreuse ? Très certainement ! Mais pour les riches…Nous ne le nions évidemment pas que la crise de l’asile et de la migration impact réellement le vivre ensemble dans les quartiers et qu’elle instaure entre autres une pression à la baisse sur les salaires. Toutefois, la poursuite de la politique d’austérité constitue la base de l’aggravation des problèmes actuels. Nous ne nions pas non plus le coût immédiat de cette crise pour la société, qui est estimé à plusieurs centaines de millions d’euros pour l’année 2016. Cependant, cette somme contraste fortement avec le montant des subventions salariales que reçoivent les patrons ou encore avec les milliards d’euros d’impôts éludés par les multinationales. Du reste, comment un migrant qui a un risque de 48,3 % de tomber dans la pauvreté en Belgique peut-il être responsable du déficit budgétaire dans un pays où près de 500 milliards d’euros de biens et de services sont produits chaque année ? Le mystère reste entier.
Vieillir ? Surtout pas !
Migrant ou belge : nous devons tous contribuer à la protection des générations futures ! Mais, au fur et à mesure que la machine austéritaire avance, c’est comme si la boîte de vitesses était coincée en sens inverse. Les réductions budgétaires et mesures antisociales ont beau se suivre telle une avalanche, le déficit budgétaire s’aggrave de 3 % et la dette publique stagne à 107 % du PIB.
Nos enfants et petits-enfants ne sont plus sûrs de rien, sauf qu’ils devront travailler jusqu’à tomber raide, pour une pension qui fond comme neige au soleil. 95 % des Belges ne se voient pas travailler jusqu’à 67 ans. Le gouvernement ne s’arrêtera pas là. Cerise sur le gâteau : ceux qui ont plus de 312 journées de chômage ou qui sont rentrés dans le régime de chômage avec complément d’entreprise (RCC, l’ancienne prépension) verront leur pension calculée sur base d’un forfait et non plus du dernier salaire. La perte équivaudra annuellement à 208 euros de pension en moins pour un salaire médian. La prépension est ainsi enterrée et l’inégalité entre hommes et femmes encore plus creusée en raison de la plus importante proportion de femmes qui connaissent de plus grandes période de chômage ou de travail à temps partiel.
Prendre patience ou…
Pour l’instant, les dirigeants syndicaux de la FGTB et de la CSC semblent abattus. On entend beaucoup de plaintes, mais c’est à peine si l’on voit des initiatives être prises pour organiser la résistance contre les mesures antisociales. Un nouvel Accord Interprofessionnel (AIP) sera négocié avec les employeurs au sein du Groupe des 10 qui comprendra toutes les modifications apportées à la loi de 1996 sur la ‘‘compétitivité des entreprises belges’’ et en ne laissant que peu voire pas de place aux augmentations de salaire. Le combat a déjà commencé dans les soins de santé, là où la pression de la base était devenue trop grande. Cette étincelle pourrait mettre le feu aux poudres dans d’autres secteurs. Le nouvel AIP pourrait aussi pousser à remettre à l’agenda l’organisation d’une nouvelle grève générale.
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Pour que Liège se déclare Hors Service Communautaire!
PAS DE SERVICE COMMUNAUTAIRE A LIEGE !!!
Pour un CPAS “hors service communautaire” : Rassemblement devant l’Hôtel de ville de Liège ce 19 décembre à 17h30 à l’occasion de la réunion commune du Conseil communal et du Conseil du CPAS
La « loi Borsus » est entrée en vigueur le 1er novembre. Elle met en place le Service communautaire (SC) pour les bénéficiaires du revenu d’intégration sociale.
Késako ?? Il s’agit de la prestation d’un travail non rémunéré qui pourra être effectué dans un nombre important de secteurs : administrations publiques, CPAS, ASBL,…
Cette mesure est inadmissible. Elle constitue un recul social sans précédent depuis la dernière guerre.
Le caractère volontaire est illusoire ! Quoi qu’en dise le ministre Borsus.
Parce que le service communautaire s’inscrira dans un PIIS (projet individualisé d’intégration sociale) qui est rendu obligatoire et contraignant et est soumis à sanction (allant de un à trois mois de suppression du RIS).
Parce que l’engagement dans un Service communautaire contribuera à fournir la preuve de la « disposition au travail », une des conditions légales d’octroi du revenu d’intégration. Or, cette condition d’octroi est examinée de façon très contraignante par les CPAS, et son non respect entraîne de plus en plus de sanctions et d’exclusions. Dans ce contexte, cela constituera une pression énorme sur les usagers pour s’ « enrôler » de gré ou de force dans un service communautaire.
Le service communautaire représente une concurrence déloyale avec le travail salarié ! Quoi qu’en dise le ministre Borsus
Le ministère déclare que ce Service Communautaire “ne peut assumer des tâches qui font partie d’une occupation rémunérée”, Selon quels critères justifie-t-on que telle ou telle tâche est digne de figurer dans un contrat de travail ? On sous-entend, par là, que les missions accomplies par le secteur public et associatif sont futiles et ne sont pas indispensables.
La politique d’austérité nous étant actuellement servie à toutes les sauces, ce service communautaire impactera à coups sûr la politique d’embauche dans les secteurs concernés. Pourquoi engager du personnel lorsque ces tâches peuvent être prestées gratuitement par les bénéficiaires du CPAS ?
Par contre, le caractère volontaire de la part des CPAS est bien réel
La loi Borsus consacre, explicitement, le caractère facultatif de ce Service communautaire, pour les CPAS.
Nous invitons donc le CPAS de Liège à se déclarer CPAS « hors Service communautaire »
Laisser passer aujourd’hui le Service Communautaire pour les usagers des CPAS, c’est ouvrir la voie à ce qu’il soit imposé demain aux chômeurs, et après-demain, à qui le tour ? les malades, invalides, personnes handicapées ?=> Sur Facebook
A l’initiative de l’ADAS (Association de Défense des Allocataires Sociaux) Quelques signataires : ADAS, RWLP, CADTM, FGTB, Jeunes FGTB, JOC, RIPOSTE Cte, EQUIPES POPULAIRES de LIEGE, EGA, PSL, LCR,…
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Mais où est donc passé le plan d’action ?
À la fin du mois d’octobre, les dirigeants syndicaux se sont réunis pour discuter d’un nouveau plan d’action. La proposition émise était d’organiser une tournée de grèves régionales en décembre et une grève générale nationale à la mi-janvier. Les choses en sont restées au stade de propositions. Ce ne sont pourtant pas les raisons d’être en colère qui manquent. Le gouvernement de droite n’entend pas s’arrêter en si bon chemin après le saut d’index, le relèvement de l’âge de la pension, les premières attaques contre les services publics, l’augmentation des impôts,… Le «travail faisable» est devenu synonyme de travail flexible à l’extrême. Et la prochaine batterie d’attaques sur les salaires est déjà prête. Le droit de grève est érodé de sa substance. Si nous ne ripostons pas maintenant, quand allons-nous le faire ?
Par Geert Cool. Edito de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste
Ce n’est pas le potentiel qui manque pour de nouvelles actions. Nous avons pu le constater lors de la manifestation nationale des syndicats le 29 septembre, une fois encore plus massive que prévu en dépit de l’annulation de la grève générale du 7 octobre. D’autres actions ont eu lieu. Les soldats ont défilé le 15 novembre avec environ 10.000 personnes à Bruxelles ! Un an après les attentats à Paris, suite auquel le gouvernement a déployé des soldats aux quatre coins du pays, les militaires ont été remerciés pour services rendus : leur retraite va passer de 56 à 63 ans. En dehors des cadres supérieurs d’entreprise, existe-t-il encore des travailleurs épargnés par l’offensive du gouvernement ?
Il faut noter que les soldats furent les premiers à entrer en action après la conclusion du nouveau budget, alors que les cheminots, par exemple, ont également dû avaler une augmentation de l’âge de leur pension. Peut-être les dirigeants syndicaux estiment-ils que la rhétorique anti-grève agressive de l’establishment détermine l’opinion publique. Cette propagande peut rapidement être balayée en laissant le mécontentement général s’exprimer au grand jour. Mais il nous faut un plan d’action sérieux et conséquent pour ne pas laisser la droite dominer le débat public. Ou alors les dirigeants syndicaux pensent-ils peut-être qu’entrer en action est inutile puisque le gouvernement fait la sourde oreille ? Mais qu’imaginaient-ils ? Qu’il était possible de convaincre un gouvernement inspiré par Margaret Thatcher par le modèle de concertation ? Répondre à la logique de confrontation de la droite par des illusions sur un possible dialogue conduit à la défaite. Michel et sa bande ont senti l’odeur du sang. Ils en veulent encore plus. Pour les stopper, il faut les renverser.
La manifestation du non-marchand du 24 novembre a donné un aperçu des réserves dont dispose encore la résistance sociale. Avec près d’un milliard d’euros d’économies dans les soins de santé combiné à la politique antisociale générale, une nouvelle Colère Blanche est possible. En l’absence d’actions généralisées contre le gouvernement, ce sont des actions par secteur qui se développeront. À un certain point, il faudra à nouveau se remettre ensemble pour faire chuter ce gouvernement de malheur.
Le gouvernement veut nous convaincre de sa force. C’est de la poudre aux yeux. Chaque sondage confirme que la coalition fédérale a perdu sa majorité. C’est ce qu’a aussi confirmé le transfert de Kris Peeters à Anvers pour y sauver un CD&V dans les cordes et peut-être aussi y défendre la coalition de droite. Il a ainsi attiré l’attention sur la très mauvaise santé du CD&V et de l’Open VLD à Anvers, ce qui cadre avec la tendance internationale de la disparition du ‘centre’ politique. Les sondages consacrés aux élections communales indiquent que Bart De Wever et la N-VA perdent leur majorité à Anvers. Le modèle de coalition des gouvernements fédéral et flamand menace de ne pas survivre à 2018.
Mais n’attendons pas les élections de 2018 (communales) ou de 2019 (fédérales, régionales et européennes) dans l’espoir que les politiques antisociales des partis de droite soient suffisamment discréditées. L’argument est dangereux. En Grande-Bretagne, le premier gouvernement Cameron a conduit à un nouveau gouvernement Cameron (remplacé par Theresa May depuis le Brexit). C’est avec le plan d’action de 2014 que les revendications du mouvement des travailleurs ont le plus fortement pesé sur le débat public. Nous ne devons pas laisser la politique aux mains des politiciens de droite ou de l’opposition officielle pieds et poings liés au dogme néolibéral. Avec nos actions, nous pouvons taper du poing sur la table.Il nous faut une alternative politique large et ouverte à gauche. Nous ne pouvons plus compter sur la social-démocratie. Comme Wolfgang Münchau l’a fait remarquer dans le Financial Times : ‘‘En défendant l’austérité, les politiciens de centre-gauche se sont transformés en réactionnaires.’’ Quand la social-démocratie tente de se donner une image de gauche par son sommet – comme le fait actuellement le PS – c’est avec les élections en ligne de mire. Cela peut renforcer la discussion sur les positions de gauche, mais cela ne comble pas la nécessité d’un outil efficace pour parvenir à un changement fondamental. Il est impossible de domestiquer le capitalisme, ce système doit être combattu et remplacé par un autre : le socialisme.
Nous n’échapperons pas au débat portant sur la traduction politique du mouvement social dans un parti large et ouvert à tous ceux qui veulent combattre l’austérité et défendre une alternative solidaire. Faisons-le sur la base d’un nouveau mouvement de lutte contre le gouvernement. Les organisations politiques existantes ont un rôle à jouer dans ce processus. C’est bien entendu en premier lieu le cas pour le PTB qui bénéficie actuellement de très bons résultats dans les sondages, mais aussi pour d’autres organisations comme le PSL, ainsi que pour les militants du mouvement syndical tels que les milliers de délégués. Le PSL continuera à faire des propositions constructives dans ce sens tout en construisant parallèlement ses propres forces en tant que meilleure garantie de concrétiser ces propositions de façon efficace.
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Des soins de qualité? Il nous faut une nouvelle colère blanche!
Pour un PLAN D’ACTION interprofessionnel afin d’ARRÊTER L’AUSTÉRITÉ !
Ça suffit! Le secteur social tout entier est étranglé, dans toute sa diversité. Les autorités locales à Anvers et Maggie De Block ont la gâchette facile, ce n’est pas une surprise. Elles sont partisanes de la politique d’austérité néolibérale. Nous payons le prix de ces cadeaux aux riches en tant que travailleurs, bénéficiaires et patients : c’est intolérable ! Nous appelons tout un chacun à contribuer à la construction de la résistance !
Stop à la commercialisation
Le secteur social
L’administration communale d’Anvers s’en prend à l’aide sociale en la remettant aux mains de la multinationale G4S Care. Le personnel et les bénéficiaires en seront les victimes, aux dépens du profit des actionnaires. La qualité du service diminuera, concernant l’aide aux sans-abris par exemple. On y passera d’une approche personnalisée à la prestation minimale du gîte et du couvert. Nous exigeons que le secteur social soit un secteur public. Mais, avant même la commercialisation, le manque de moyens était déjà gigantesque. Seuls des investissements massifs dans les services publics de base peuvent permettre que les soins de santé et la prévention soient efficaces. Avec leurs actions, les assistants sociaux (aidés des étudiants et des bénéficiaires) ont mis l’administration communale d’Anvers sous pression. La prise de décision est reportée. La lutte paie, mais il nous faudra plus de solidarité.
Si vous travaillez dans les soins de santé ou dans les soins aux personnes handicapées, vous savez ce que la commercialisation signifie dans la pratique.
Les soins aux personnes âgées
Les pratiques répréhensibles en cours dans les maisons de repos gérées par les multinationales sont bien connues. Pensons au rationnement du matériel d’incontinence en raison de son coût. Ce n’est pas que ce soit trop cher, mais cela limiterait le profit des actionnaires et c’est ça qui compte! Récemment, un scandale a encore éclaté aux Pays-Bas concernant les patients atteints de démence. L’insuffisance de personnel et de moyens conduit à des situations dégradantes, tant pour les patients que pour les travailleurs.
Les soins aux personnes handicapées
Le nouveau système de financement des soins aux personnes handicapées en Flandre entraine la commercialisation du secteur, une flexibilité accrue pour le personnel et une grande insécurité chez les patients. Cela conduit en même temps à une cassure dans la solidarité entre organisations et patients, alors que cette solidarité était justement la force du secteur. En plus, des organisations sans permis pourront à l’avenir assurer l’accueil et l’accompagnement des personnes possédant un handicap, avec pour le personnel des conditions de travail et de salaire différentes ainsi que des normes de qualité floues. Cette politique libérale nous ramène plusieurs années en arrière au lieu de nous projeter vers l’avenir.
Pas touche à nos mesures de fin de carrière … et au reste !
Maggie De Block a elle-même déclaré qu’elle ne pouvait pas rester éternellement la plus populaire. Avec les 902 millions d’euros de mesures d’austérité dans la sécurité sociale, elle va entrer dans l’histoire comme étant l’architecte de la destruction du gouvernement fédéral. Maggie «Thatcher» De Block touche tout de suite aux mesures de fin de carrière, une des plus grandes conquêtes de la colère blanche. Si elle pense que nous allons laisser passer ça comme ça, elle se trompe. Nous savons tous que ce ne serait qu’un début : il reste encore une batterie entière de mesures d’austérité qui seront traduites par des pertes d’emplois massives et des services de moins bonne qualité. La qualité des soins semble être la dernière de ses préoccupations.
Pensons à la suppression de 4.000 lits d’hôpitaux (l’équivalent de la fermeture de 10 hôpitaux régionaux), à la réorganisation de 91 hôpitaux dans 25 réseaux et à la nouvelle financiarisation des hôpitaux selon DRG – Diagnosis-Related Group (des enveloppes fixes par profil de patient) qui va augmenter la pression pour externaliser les services auxiliaires/de soutien/logistiques dans la mesure où ce n’est pas déjà fait. C’est certain que ça va conduire à une perte d’emplois massive chez tous les groupes du personnel.
Les idées du cabinet à propos de l’avenir des professions des soins de santé sont tout sauf rassurantes. Le fondement juridique des emplois dans les soins de santé, le tristement célèbre AR 78, a notamment été renommé « Loi-cadre relative à l’exercice des professions des soins de santé », avec le but d’en donner à court terme un tout nouveau contenu, qui semble effrayant.
Les soins de santé et le bien-être calqués sur le modèle américain? NON MERCI !
Partout dans le non-marchand, on assiste à un mouvement du public vers le privé et du privé vers le commercial. Cette destruction assure la diminution de la qualité de la prestation de soins et met les travailleurs sous une pression supplémentaire car tous les soins se retrouvent sur le marché. Nous connaissons les exemples des USA et des Pays-Bas. Aux USA, de bons soins de santé sont presque impayables pour un travailleur normal si cela n’est pas compris dans son paquet d’avantages extralégaux. Les CEO des assurances maladies privées sont parmi les mieux payés et cela signifie beaucoup au pays de Wall Street !DES INVESTISSEMENTS DANS LES SOINS! EN AVANT!
En tant que travailleurs et bénéficiaires du secteur, il nous faut reprendre les choses en main. En organisant la lutte contre l’austérité ensemble, l’opportunité existe d’imposer le développement de l’aide et des soins de santé. Pour cela, il nous faut une nouvelle colère blanche. Dans le passé, il nous a été possible de construire des rapports de force et d’imposer des améliorations. Nous ne pouvons toutefois pas nous y limiter : les gens ont de plus en plus de problèmes de bien-être et de santé. Il faudra plus que des emplois et du travail faisable pour s’attaquer aux causes de ces problèmes. Des investissements dans des services de base sont nécessaires, ce qui demande de s’en prendre aux richesses des banques et des multinationales.
UN PLAN D’ACTION INTERPROFESSIONNEL POUR ARRÊTER L’AUSTÉRITÉ !
Ce qui arrive dans ce secteur très large et diversifié touche l’intérêt de chacun. Nous sommes déjà victimes de la politique d’austérité brutale et cela risque d’empirer. Il s’agit de l’énième attaque contre nos conditions de vie et de travail. Donner une nouvelle vie à la colère blanche signifie de construire la résistance dans notre secteur, jusqu’à ce que nous obtenions des résultats. La lutte paie !
Tant que les politiques d’austérité de ces autorités ne seront pas arrêtées, la destruction se poursuivra. Pour cette raison, nous demandons un plan d’action interprofessionnel allant crescendo pour arrêter l’austérité. Il nous faut être unis, combattifs et solidaires jusqu’à ce que le flux financier s’écoule dans l’autre sens ! Les richesses sont suffisamment présentes dans la société pour donner à tout le monde la possibilité de vivre une vie de qualité. Tant que ces richesses seront dans les mains d’une élite richissime qui vit sur notre dos, assurer à chacun la possibilité de vivre une vie décente restera inaccessible. Une lutte généralisée pour des services de base, pour la répartition du travail et la transformation de la société est absolument nécessaire pour le bien-être et la santé de tous !
HYPERTENSION: qui sommes-nous ?
« Polsslag » (dont Hypertension est la version francophone) a vu le jour en 2004 pendant la colère blanche, en tant que journal d’action réalisé par et pour des syndicalistes combattifs et critiques de la CSC et de la FGTB. Ce réseau est né à l’initiative de délégués et militants du Parti Socialiste de Lutte (socialisme.be) et est ouvert à chaque activiste combattif du secteur.




