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Tag: Pas de Thatcher en Belgique!
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Tract du PSL pour la troisième journée de grèves régionales
La grève générale du 15 décembre doit être la plus grande journée de grève de l’histoire belge !
Ce gouvernement doit tomber ! Et toute la politique d’austérité doit disparaître !
Il en faudrait beaucoup pour que la grève générale de 24 heures de la semaine prochaine ne soit pas la grande de l’histoire de Belgique. Mobiliser plus d’un million de participants ? Si tous les activistes, militants, délégués et secrétaires poursuivent sur leur lancée, cela ne peut échouer. Notre plan d’action annoncé lors du meeting syndical du 23 septembre et qui a pris de la vitesse avec la marée humaine présente dans les rues de Bruxelles le 6 novembre, a, lors des deux grèves des deux derniers lundis, gagné en puissance. Il ne manque aujourd’hui au gouvernement qu’un uppercut qui viendra de Bruxelles et des deux provinces brabançonnes, puis le véritable coup de massue, le lundi suivant. Si le gouvernement est toujours debout, nous le mettrons complètement KO lors du prochain round après le Nouvel An !
Le mouvement ouvrier n’existait plus ? Les syndicats n’étaient que des reliques du siècle passé ? Non seulement tous les travailleurs mais aussi les élèves, le secteur culturel et de plus en plus de petits commerçants ainsi qu’une poignée de journalistes ont été gagnés par l’enthousiasme. Existe-t-il donc quand même une force suffisamment puissante pour rendre possible une autre société sans cupidité et exploitation ? De Wever se serait donc quand même trompé en proclamant qu’il n’y a pas d’alternative ? Sa crédibilité et celle des gouvernements, dirigés d’Anvers ou d’ailleurs, s’effritent. Des ministres se contredisent. L’Europe secoue le gouvernement pour qu’il se ressaisisse. Les agences de cotation revoient les perspectives pour la Belgique à la baisse. La Cour des Comptes recale le budget du gouvernement. L’opposition parlementaire tourne les talons au gouvernement. Mais ce n’est encore rien comparé au tsunami social qui grandit.
La seule défense qu’il reste encore au gouvernement est qu’ils ont obtenu une majorité démocratique le 25 mai. Mais le suffrage universel a été arraché par les travailleurs afin d’élargir leurs autres droits démocratiques – liberté d’association, de publication et de mener des actions sociales – pas pour les limiter. En revanche, ce sont précisément les ancêtres de ceux qui aujourd’hui invoquent les élections dans le but de limiter nos autres droits qui, à l’époque, ne se sont pas privés pour emprisonner quelques travailleurs protestataires de temps à autre ou même en assassiner. Si aujourd’hui, le gouvernement invoque sa majorité parlementaire, cela montre surtout son mépris pour la démocratie: ils ne veulent plus que la nécessaire démocratie d’en bas puisse corriger la démocratie de façade de ceux qui peuvent se payer la meilleure campagne publicitaire.
Notre plan d’action ne se limite pas à l’instauration d’un impôt sur la fortune, il vise à renverser ce gouvernement des riches par la grève. Ce gouvernement ne peut et ne va, en effet, rien concéder, sinon il saperait lui-même sa raison d’être. Les salariés, chômeurs, retraités, malades, personnes handicapées seront plumés de même que beaucoup de petits indépendants. Le saut d’index, les attaques contre les pensions des fonctionnaires, contre les services publics, contre les chômeurs et contre le droit de grève sont accompagnées de nombreuses mesures plus petites. Le gouvernement soutient que la compétitivité des entreprises sera ainsi restaurée et que des dizaines de milliers d’emplois seront créés. Mais les entreprises disposent encore de 240 milliards d’euros de réserves qu’elles ne veulent pas investir. Mercredi prochain, Bpost reversera 208 millions d’euros à ses actionnaires, 85% des bénéfices des dix premiers mois de 2014. Le gouvernement ne le sait que trop bien, puisque la moitié des dividendes livrés par Bpost vont à l’Etat. Aucun ministre ne dit combien d’emplois cela créera : ”Nous vivons dans une économie de marché, pas dans une économie planifiée.” Cela montre combien une économie planifiée peut offrir des garanties, le PSL approuve l’approche, pour autant que ce soit démocratiquement organisé et pas imposé d’en haut comme à l’époque du Bloc de l’Est.
Plus que jamais, nous disposons d’arguments pour convaincre nos collègues. Des tracts et des discussions sont indispensables sur les lieux de travail, mais aussi et surtout des assemblées générales du personnel pour expliquer les mesures gouvernementales, pour faire l’évaluation du plan d’action, pour préparer les actions mais aussi pour clarifier qu’il ne s’agit pas d’une grève ”des syndicats”, mais de chacun d’entre nous, assistée par les syndicats.
Les syndicats, de leur côté, ont intérêt à ce que se développe une dynamique qui implique tout le monde dans l’organisation du plan d’action. Pourquoi, dans les secteurs et les régionales, ne pas organiser des assemblées générales ouvertes en front commun syndical afin d’évaluer la grève et de discuter des moyens de faire du 15 décembre un succès sans précédent? Pourquoi ne pas également planifier des assemblées générales après le 15 décembre pour faire démocratiquement l’évaluation et voir comment procéder après nouvel an ?
Le point le plus faible de notre plan d’action reste la question de l’alternative. La coalition de droite dure souligne subtilement que le gouvernement précédent n’a pas introduit d’impôt sur la fortune. Il est vrai que si nous balayons Michel I par la grève, nous freinerons également fortement du même coup la politique de casse sociale du prochain gouvernement, qu’il s’appelle Di Rupo II ou Peeters I. Mais ce mouvement a un potentiel bien plus grand que de simplement assurer le retour d’une tripartite au pouvoir. Ce serait une déception.
Ce dont nous avons besoin, c’est d’un gouvernement qui défend aussi fermement les intérêts des travailleurs que le gouvernement actuel défend ceux des patrons. Nos assemblées du personnel ne doivent pas se limiter à l’évaluation et à la préparation des actions, elles pourraient contribuer à l’élaboration d’une véritable alternative en construisant et en faisant vivre par la base – par entreprises et par secteurs – le cahier de revendications des travailleurs. En se rabattant toujours sur le moindre mal – la social-démocratie pour la FGTB, la démocratie chrétienne pour l’ACV et les verts pour certains autres – nous n’avons fait que préparer le lit pour l’arrivée de la droite dure au pouvoir. Le mouvement des travailleurs mérite de meilleurs représentants. La FGTB de Charleroi & Sud Hainaut appelle depuis deux ans à rompre avec la social-démocratie et les Verts pour s’unir dans un vaste parti de lutte de la gauche. Le PSL reste disponible et veut entièrement coopérer.
Le parti Socialiste de Lutte défend
- Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
- Pas de sape des contrats de travail pour la sous-traitance, le recours à l’interim ou d’autres boulots précaires !
- Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
- Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
- Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
- Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire ! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
- Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité ! L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’offrent aucune garantie d’emplois. Pour une économie planifiée et contrôlée démocratiquement par la collectivité : pour un socialisme démocratique et moderne !
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Une gigantesque rupture sociétale en préparation ?

Photo : Isabelle Marchal Comment y parvenir et quel rôle la grève générale peut-elle jouer ?
‘‘Dans les prochaines années, le débat idéologique portera sur le dialogue entre l’État et le marché, entre la collectivité et l’individu, et entre la dette publique et la propriété privée. (…) Un monde nouveau se dresse. Il porte en lui une gigantesque transformation sociétale.’’ C’est ce qu’a écrit l’économiste Bruno Colmant au lendemain de la manifestation du 6 novembre, le plus imposant rassemblement syndical depuis 1986, dans un article intitulé ‘‘Et si une gigantesque rupture sociétale se préparait ?’’ Cette rupture est une absolue nécessité. Mais comment assurer qu’elle soit bénéfique au monde du travail ?
Dossier par Nicolas Croes
La mobilisation de ce 6 novembre fut excessivement impressionnante. Entre 120.000 et 150.000 personnes ont battu le pavé pour protester contre les projets austéritaires du gouvernement Michel. Les prochaines étapes du plan d’action syndical – les grèves régionales et la grève générale nationale du 15 décembre – promettent, elles aussi, de profondément frapper les imaginations.
Une fois le 6 novembre passé, il n’a pas fallu longtemps pour que Kris Peeters (CD&V) se lance avec tout le poids de son parti pour tenter d’obtenir un impôt sur le capital. Il faut dire que les révélations du Lux Leaks (concernant des opérations visant à éluder l’impôt via le Luxembourg) avaient rajouté de l’huile sur le feu. Et c’est sans compter la plus-value de 1,45 milliard d’euros réalisée par le patron d’Omega Pharma à l’occasion de la revente de son entreprise sans qu’il ne paye le moindre impôt. Cette manœuvre, comme on s’en doute bien, ne vise qu’à faire accepter l’inacceptable, c’est une expression de la panique du gouvernement. La rédactrice en chef du Soir, Béatrice Delvaux, a elle-même été limpide à ce sujet : ‘‘il n’est pas question ici de punir le capital (…) il est crucial que les réformes radicales décidées soient rendues plus acceptables et donc applicables par ceux qui les ‘‘subissent’’.’’ Il serait véritablement malheureux que toute la force du mouvement syndical n’ait servi qu’à cela…
Ce gouvernement des riches ne doit pas être aménagé, il doit être renversé. Son accord gouvernemental est tout entier dévolu à l’élite au sommet de cette société qui vit de notre travail et de notre exploitation. Mais pour céder place à quoi ? À un Di Rupo II ou une quelconque coalition entre partis de l’establishment ? Ceux-là s’entendent comme larrons en foire dès qu’il s’agit de nous faire payer la crise. Seul le rythme de l’offensive antisociale les divise, pas son principe même.
Comme le PSL le répète inlassablement depuis des semaines, c’est toute l’austérité qu’il faut combattre : la chute du gouvernement MR/CD&V/OpenVLD/N-VA ne marquera pas la fin de notre combat, mais simplement une étape, tout importante qu’elle soit. Comme on pouvait le lire sur le tract que le PSL a distribué le 6 novembre : ‘‘Notre lutte ne fait que commencer. L’expérience ainsi acquise doit être utilisée pour la construction d’un véritable contre-pouvoir de la classe des travailleurs. À la place d’un gouvernement anti-travailleur, nous voulons un gouvernement des travailleurs, un gouvernement dont la politique garantira la satisfaction des besoins de la large majorité de la population au lieu des profits d’une poignée de super-riches. Cela exige d’intégralement rompre avec la politique austéritaire.’’
La grève générale comme instrument pour changer de système
La tâche peut paraître titanesque, mais il s’agit de notre seule alternative. L’ouragan de la crise économique ne va pas disparaître et l’offensive capitaliste est destinée à s’amplifier, en Europe et ailleurs à travers le monde. Cependant, il n’existe pas de chose telle que la crise finale du capitalisme. Mais ce système archaïque ne pourra retrouver un semblant de stabilité que par la défaite de la classe des travailleurs et la réduction drastique de ses conditions de vie et de travail.
Durant la dernière période, les attaques antisociales ont plu sur les travailleurs à un rythme inédit, sous la forme de restructurations massives ou de fermetures d’entreprises dans le privé et de mesures d’austérité drastiques de la part des autorités publiques capitalistes. Toutefois, sur le même temps, le mouvement des travailleurs n’est pas resté inactif et toutes les institutions traditionnelles de la classe dominante ont été frappées d’un discrédit sans précédent. Et alors qu’elle avait semblé disparaître avec le 20e siècle, une des plus formidables armes de la classe des travailleurs a fait son retour : la grève générale.
Reste que les grèves générales sont actuellement essentiellement considérées comme une forme de contestation ou de pression. En Belgique, les dernières grèves générales étaient destinées à ‘‘faire entendre au gouvernement la voix de la rue’’. L’objectif n’était clairement pas de faire chuter le gouvernement, ne parlons même pas de renverser le système capitaliste. Le mouvement a systématiquement été freiné par la crainte de voir arriver au pouvoir un gouvernement encore plus à droite. Mais cette fois-ci, l’argument ne vaut plus.
De plus, même si la colère ne fait que grandir dans la société et avec elle le désir d’aller vers ‘autre chose’, les gens ne savent en général pas encore vraiment ce à quoi cette ‘autre chose’ peut bien se rapporter. L’alternative à défendre fait défaut auprès des couches larges de la population.
Or, chaque grève recèle en elle la contestation d’une parcelle du pouvoir capitaliste. Un piquet de grève peut, par exemple, contester au patron le pouvoir de faire entrer qui il veut dans “son” entreprise. Il peut également remettre en question l’idée de travailler pour un patron, en acceptant ainsi l’exploitation quotidienne pour pouvoir vivre.
Lorsqu’une grève prend de l’ampleur (en démarrant dans une entreprise, s’étendant vers une grève locale puis générale nationale, durant plusieurs jours,…), la force de cette contestation augmente d’autant. Cela peut aller jusqu’à poser la question cruciale : qui est le maître à l’entreprise, dans l’économie et dans l’État : les travailleurs ou les patrons et actionnaires ? Le potentiel d’une grève générale est de clairement montrer la réalité au grand jour : les travailleurs produisent les richesses et sont à la base de l’économie. C’est pour cela qu’ils peuvent bloquer celle-ci. À eux ensuite de relancer l’économie, en étant cette fois débarrassés des grands patrons, des spéculateurs et autres parasites économiques. Comme le dit le vieux slogan ouvrier, ‘‘le patron a besoin de toi, tu n’as pas besoin de lui.’’
Le double pouvoir
En bref, une grève générale ne pose pas seulement les bases pour une lutte de plus grande ampleur contre la société capitaliste et ses partisans. Elle est le terreau idéal pour que germe potentiellement une nouvelle société égalitaire, basée sur le contrôle démocratique des grands moyens de production, les secteurs-clés de l’économie.
Ainsi, en Belgique, au cours de la grande grève générale de l’hiver 1960-1961, des comités de lutte avaient véritablement paralysé l’activité économique 5 semaines durant. Ces organes, initialement prévus pour l’efficacité du combat contre le plan d’austérité de la ‘‘Loi Unique’’, avaient pris en charge l’organisation de la distribution alimentaire ou médicale, la gestion des transports,… Quand une situation pareille se développe, la classe dominante perd progressivement son contrôle sur la société. Au fur et à mesure de l’approfondissement du conflit social, les tâches des comités se développent pour arriver à une situation de ‘‘double pouvoir’’où, à côté de l’État capitaliste, surgit un embryon de nouvel État basé sur la coordination des assemblées de travailleurs et leur action.
Ces comités de lutte ou de grève ont donc le potentiel de représenter le début d’une nouvelle organisation de la société en passant d’organes de combat à des organes de gestion. C’était un phénomène régulièrement présent dans les grèves générales du passé. La bourgeoisie de même que les dirigeants syndicaux étaient, par ailleurs, très inquiets de tels développements. Pendant la grande grève générale de 1926 en Grande Bretagne (la dernière connue par le pays), un politicien conservateur avait déclaré aux dirigeants syndicaux que s’ils poursuivaient la grève, ils deviendraient plus puissants que l’État lui-même. Il leur a donc posé la question : ‘‘Est-ce que vous êtes prêts à cela ?’’ En Belgique en 1960-61 comme en Grande-Bretagne en 1926, le système capitaliste a été sauvé non par sa force, mais par l’absence d’une direction suffisamment audacieuse et confiante envers les capacités du mouvement des travailleurs à construire leur propre alternative démocratique.
Pas de démocratie réelle sans démocratie économique !
Des assemblées sur les lieux de travail, dans les quartiers, dans les écoles et dans les universités sont nécessaires à l’organisation de la lutte et pour poursuivre le combat. Cela permettra de construire un puissant mouvement impliquant le plus de monde possible en unifiant les travailleurs, les jeunes et les pauvres, organisés démocratiquement par la base au travers de comités de base.
Pour autant que ces comités soient reliés localement, régionalement et nationalement, toujours sous le contrôle des assemblées et avec des représentants sujets à révocation, ils peuvent progressivement passer d’organes de lutte à organes de pouvoir. Il y aurait ainsi une extraordinaire multitude de ‘‘parlements’’.
L’aboutissement de ce processus est l’instauration d’un gouvernement des travailleurs représentant les intérêts de la majorité de la population, et non pas ceux de l’élite. Aujourd’hui, chaque revendication de type économique, démocratique ou écologique se heurte à la dictature des marchés capitaliste et à la sacro-sainte ‘‘position de compétitivité’’. Ce système est génétiquement incapable de donner naissance à une démocratie puisque les intérêts de la majorité de la population entreront par nature en conflit avec le pouvoir exercé par l’infime minorité de propriétaires des moyens de production.
Notons que si nous faisons ici référence aux travailleurs, ce n’est pas par fétichisme marxiste, mais tout simplement parce que le mouvement organisé des travailleurs est le seul à pouvoir bloquer l’économie – et donc la base du pouvoir de l’élite capitaliste – à l’aide de la grève générale et des mobilisations de masse. De la sorte, le mouvement des travailleurs peut poser les jalons d’une nouvelle société où les secteurs-clés de l’économie seraient aux mains de ce mouvement et fonctionneraient dans le cadre d’une planification démocratique.
Cet élément de démocratie dans le processus de production est un point fondamental, car pour reprendre les mots du révolutionnaire russe Léon Trotsky : ‘‘une économie planifiée a besoin de démocratie comme le corps humain a besoin d’oxygène.’’ C’est d’ailleurs cette absence de démocratie qui a conduit à l’effondrement des pays du Bloc de l’Est, étouffés par le cancer dictatorial bureaucratique du stalinisme.
L’internationalisme
Un des facteurs qui permet de comprendre la dégénérescence bureaucratique de la Révolution russe et l’usurpation du pouvoir par une caste bureaucratique en Union Soviétique est l’isolement dans lequel s’est retrouvé ce pays arriéré économiquement et culturellement au lendemain de la révolution. Par ailleurs, l’absence directions révolutionnaires éprouvées dans les autres pays, a fortement contribué à vouer à leur perte les expériences révolutionnaires allemande, hongroise, italienne, etc. des années 17-21.
Néanmoins, regardons comment les récents mouvements de masse ont fait appel les uns aux autres depuis le début de la crise économique ! Il suffit de voir jusqu’où l’on a parlé de la manifestation du 6 novembre et du plan d’action syndical. Dans de nombreux pays, un plan d’action anti-austérité qui ne se limite pas à une manifestation nationale sans lendemain doit encore arriver. Les réseaux sociaux et internet constituent un puissant vecteur d’information sur les luttes en cours. Une expérience concrète de rupture anticapitaliste pourrait lancer un signal fort et enthousiasmant aux mouvements sociaux à travers le globe et enclencher une dynamique révolutionnaire à une vitesse encore inédite dans l’Histoire de l’Humanité.
Quel impact international aurait un gouvernement des travailleurs qui oserait refuser de se plier aux diktats des fonds spéculateurs, répudierait sa dette publique (sauf sur base de besoins prouvés) et nationaliserait sous contrôle et gestions de la collectivité le secteur financier dans sa totalité, de même que d’autres secteurs vitaux (énergie, grande distribution, etc.) et les richesses naturelles ? Quel enthousiasme susciterait de par le monde un gouvernement qui utiliserait les richesses créées par la collectivité pour lancer un vaste programme de construction de logements sociaux bien isolés, d’écoles, d’hôpitaux (etc.) et assurerait que chaque travailleur dispose non seulement de bonnes conditions de travail et de salaire, mais aussi de son mot à dire sur l’organisation pratique de son travail et sur l’organisation de la vie quotidienne dans la société ?
Bien évidemment, en Europe ou ailleurs, un tel gouvernement déclencherait les foudres des institutions telles que le FMI, la Banque Mondiale, etc. Il devrait donc combiner l’application de sa politique avec des mobilisations de la population et des appels à la solidarité internationale. Le conflit entre les classes sociales entrerait dans une autre sphère, mais la classe des travailleurs serait grandement renforcée.
Organiser les forces révolutionnaires
Aujourd’hui, cette conscience large de la nécessité de se diriger vers une société où la production est sous le contrôle et la gestion démocratiques des masses fait encore défaut. Mais il ne faut pas perdre de vue que l’Histoire n’évolue pas toujours au même rythme, de façon linéaire. Elle est au contraire parcourue de soubresauts. Parfois, le mouvement des travailleurs semble ne pas évoluer des décennies durant. Puis, poussé par des luttes et l’intervention consciente des militants marxistes, il peut bien vite – en quelques semaines, parfois même en quelques jours – rattraper le retard sur la situation politique réelle.
Au fil du temps, des grèves générales prendront un caractère révolutionnaire. Cela exige quatre conditions. La classe des travailleurs doit se révolter contre le capitalisme. Les couches moyennes dans la société doivent douter et – partiellement au moins – choisir le camp des travailleurs. Ensuite, la classe dominante – la bourgeoisie – doit être divisée au vu du manque de moyens pour sortir de la crise. Enfin, et c’est crucial : il faut un parti révolutionnaire de masse capable de canaliser la colère dans une lutte organisée pour une société socialiste démocratique. Construire cette force pour la phase suivante de la lutte des classes est la tâche principale du PSL et de son internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO).
Dans sa lutte, la classe des travailleurs a besoin de mots d’ordre qui correspondent aux besoins objectifs du moment. Même un petit groupe peut surmonter sa faiblesse numérique et devenir un facteur dans le mouvement, à condition qu’il lance les mots d’ordre appropriés au bon moment. Nous devons trouver les moyens de faire graduellement émerger, pas à pas et en partant des besoins actuels, l’idée de la transformation socialiste de la société comme étant la seule issue possible.
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La jeunesse renoue avec le mouvement des travailleurs
Le 6 novembre, la jeunesse est descendue dans la rue, aux côtés d’environ 150.000 travailleurs. Des élèves et des étudiants ont battu le pavé pour revendiquer un avenir qui aille vers une amélioration plutôt qu’une dégradation des conditions de vie. Contrairement aux à priori, la jeunesse en lutte a les pieds sur terre : nous voulons pouvoir étudier, travailler et vivre dans de bonnes conditions. Pourtant ces revendications – qui de l’opinion de tous ne sont pas exubérantes – sont de moins en moins rencontrées.Par Emily (Namur), article tiré de Lutte Socialiste, n°197
Pour un enseignement et des conditions de vie décents
Dès la rentrée prochaine, le minerval en Flandre sera plus élevé de 42% et il augmentera l’année suivante côté francophone. De plus, les aides à la réussite disparaissent dès à présent. Lorsque le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (PS-CDH) parle d’enseignement d’excellence, c’est à une élite qu’il le destine. Pour s’opposer à cette logique, les élèves en résistance de Gand avaient voté leur participation à la manifestation nationale contre l’austérité et sont descendus en nombre dans les rues de Bruxelles aux côtés de jeunes des autres régions du pays!
Si les obstacles pour étudier s’accentuent, trouver un emploi n’est pas plus facile, cela prend en moyenne près de 9 mois. Pourtant, nous devons, depuis Di Rupo 1er, attendre 1 an pour toucher une maigre allocation d’insertion, désormais limitée à 3 ans dans le temps. Comme si les 25.000 exclusions au 1er janvier 2015 (et celles d’après…) qui en résultent ne suffisaient pas, Michel 1er en rajoute une couche : rien pour les moins de 21 ans sans diplôme et rien pour les plus de 25 ans. C’est 8000 jeunes qui, chaque année, n’auront plus accès à cette allocation.
La jeunesse entre en résistance et s’organise
Face aux attaques qui assaillent la jeunesse, un bloc de plus de 2.000 jeunes en résistance a ouvert la manifestation du 6 novembre. Au côté des jeunesses syndicales et de diverses organisations de gauche, on retrouvait de nombreux élèves, étudiants et jeunes travailleurs avec et sans emploi, francophones comme néerlandophones, qui participaient souvent à leur première manif. Ce fut pour tous une expérience extraordinaire de se rendre concrètement compte de la force du nombre du mouvement des travailleurs, des jeunes et des allocataires sociaux. Il était clair pour la large majorité que nous ne manifestions pas juste contre Michel 1er, mais aussi contre chaque mesure qui met en péril notre avenir.
Les politiciens des partis traditionnels sont les marionnettes de la classe dominante : celle des capitalistes qui accaparent toujours plus de richesses. Il résulte inéluctablement de ce système des pénuries et l’austérité pour les 99%. Pour le dénoncer, plusieurs centaines de jeunes, dont faisaient partie les Étudiants de Gauche Actifs, ont occupé les locaux de la Fédération des Entreprises Belges (FEB) dès la fin de la manif. Nous en avons profité pour faire une Assemblée générale – qui a pris la forme d’un tribunal pour ‘‘juger’’ la FEB. Ces AG sont essentielles pour une prise de décision depuis la base et pour la participation de tous au mouvement. La force du nombre est un potentiel qui ne peut se concrétiser qu’en s’organisant. Des Assemblées générales, nous devons donc en organiser dans chaque école, unif et lieu de travail. Après chaque action, il est essentiel de décider démocratiquement quelle sera l’étape de lutte suivante.
Pour une alternative politique crédible au capitalisme
Par la grève, rappelons à tous que c’est nous qui produisons les richesses, pas le grand patronat et les spéculateurs. Si renverser le gouvernement est un objectif d’ampleur et que remettre en question le système est important, il est essentiel de mettre en avant une alternative politique crédible. Nous ne voulons pas faire tomber Michel 1er pour le remplacer par un Di Rupo 2. Avec les EGA et le PSL, nous voulons, au contraire, un gouvernement des travailleurs, des jeunes et des allocataires sociaux. Nous revendiquons une société basée sur les besoins des 99% et non sur les profits des super riches, c’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.
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2e journée de grèves régionales : le 15 décembre se construit et se renforce
La deuxième journée de grèves régionales a confirmé la puissance d’un plan d’action avec un calendrier constructif et allant crescendo. La semaine dernière, dans le Hainaut, la grève régionale a touché neuf travailleurs sur dix dans les entreprises et les services. La performance est solide, même selon les normes wallonnes. La province d’Anvers n’était cependant pas restée en arrière : le port était notamment complètement à l’arrêt. Dans le Limbourg et le Luxembourg, le rendez-vous a là aussi donné lieu à des participations historiques. La question était de savoir si la deuxième journée de grèves régionales confirmerait cette tendance. La réponse est oui, clairement, tant à Liège, où l’aéroport était complètement paralysé, qu’à Namur mais aussi en Flandres Occidentale et Orientale. Selon les syndicats, en Flandre Orientale, au moins 8000 militants ont participé à 500 piquets de grève. Pour la première fois de son histoire, le port de Gand était complètement à l’arrêt. Grâce à la préparation de la grève de la part des cheminots, les mouvements régionaux ont également eu des répercutions ailleurs dans le pays.
Sans émeutes ni déclarations matamoresques de patrons ou de bourgmestres excités, l’intérêt médiatique a baissé pour cette deuxième journée de grèves régionales, qui a même parfois été reléguée aux pages intérieures de la presse écrite. Pour le reste, l’attention a souvent été accordée non pas à la résistance de la base mais à son impact sur les transports publics. Mais si ce gouvernement des riches pensait que la colère allait s’éteindre ou que le froid aurait raison des grévistes, cette journée du 1er décembre a constitué une réponse des plus vigoureuses. Ces grèves régionales n’ont en rien été indicatives d’un affaiblissement de la résistance sociale. Bien au contraire : le succès de la manifestation du 6 et de la première journée de grèves régionales a renforcé l’ampleur de la seconde journée. Cela promet pour lundi prochain, à Bruxelles et dans les deux provinces brabançonnes !
Et le 8 décembre ne sera encore qu’un tremplin vers la grève générale nationale du 15 décembre. Ce sera peut-être la plus grande journée de grève générale de l’histoire belge, avec plus d’un million de grévistes. Nous sommes très clairement dans une phase ascendante du mouvement.
Sur une multitude de piquets, le nombre de jeunes travailleurs était remarquable. Beaucoup parmi eux faisaient pour la première fois connaissance avec l’arme de la grève. Sur de nombreux zonings industriels, des méthodes ont fait leur apparition là où elles n’avaient encore jamais été éprouvées. Au site Ghelamco, à Gand, un piquet commun a été tenu avec le personnel de l’entreprise Ivago (gestion des déchets des entreprises chimiques) mais aussi avec celui du supermarché Albert Heijn. Au port de Gand, les piquets étaient nombreux, et les dockers ont bloqué la route aux côtés des travailleurs de Volvo ou de Honda. L’action menée en commun par delà les frontières des entreprises constitue un élément qui renforce le mouvement. Le port de Zeebrugge était bloqué de la même manière. A Liège et à Namur, les piquets furent aussi des succès, les grandes entreprises étaient à l’arrêt et la volonté d’agir était grande parmi les grévistes.
Si certaines petites entreprises n’ont pas été touchées par la grève, ce fut souvent en raison de l’absence de représentation syndicale. Lorsque les autorités européennes parlent d’austérité, les autorités belges se dépêchent de répondre aux injonctions. Mais lorsqu’elles critiquent la Belgique pour la représentation syndicale dans les PME de vingt employés, là, le gouvernement estime visiblement qu’il peut passer au dessus des recommandations européennes. A cela s’ajoute l’abus excessif de contrats temporaires et précaires pour les travailleurs qui, avec la dictature de nombreux petits employeurs sur les lieux de travail, explique qu’il existe du personnel «prêt à travailler ». Les fédérations patronales flamandes Voka et Unizo affirment que 80% des entreprises n’ont pas été touchées par la grève. Cela peut être vrai, mais ils ne disent pas que 60% de ces entreprises n’emploient qu’une seule personne et que 80% d’entre elles emploient moins de 10 travailleurs! Tout cela pris ensemble ne représente que 20% de tous les travailleurs.
Banderole du comité de solidarité avec la grève de l’ESASUne des caractéristiques exceptionnelles de cette deuxième journée de grèves régionales fut la solidarité de la jeunesse. Pour les étudiants du secondaire, le timing était très difficile puisque nombre d’entre eux sont sur le point de commencer leurs examens. Certains ont néanmoins décidé de soutenir les piquets, comme à l’Athénée de Voskenslaan à Gand. Au campus Blandijn, un groupe d’étudiants s’est aussi réuni pour montrer sa solidarité avec la grève. A Namur, la FEF, l’AGE, les Jeunes CSC et Jeunes FGTB ont tenu une assemblée à l’université pour inciter les étudiants à participer à al grève générale du 15 décembre. A Liège, des étudiants étaient réuni en piquet à l’université, mais il y a aussi eu ce groupe d’étudiants de l’ESAS (Ecole Supérieure d’Action Sociale) qui a constitué un comité de soutien à la grève il y a quelques temps déjà et qui a été faire la tournée des piquets avec une banderole sur laquelle était inscrit : « (Futurs) travailleurs, luttons contre l’austérité ». A Liège toujours, un appel de l’Alliance pour des Alternative à l’Austérité et du réseau Stop Article 63§2 a réuni plus de 300 personnes pour une manifestation qui est partie du siège du PS vers celui du MR. Parmi eux, la jeunesse était présente en nombre. Ce n’est plus seulement de la solidarité : la jeunesse (re)découvre le mouvement syndical et prend sa place dans le mouvement. Le mouvement des travailleurs, s’il est assez offensif,peut attirer à lui d’autres couches que celles qui lui sont naturellement liées. Nous avions déjà vu le secteur culturel participer au mouvement, comme le 6 novembre ou lors de la journée du 24 novembre avec la campagne Hart boven Hard (le coeur contre la rigueur) à Anvers. Cela a été confirmé par les activités de la jeunesse ce 1er décembre.
Le gouvernement a tremblé sur ses bases, mais il reste sourd et aveugle à la résistance sociale croissante. Les partis gouvernementaux ne savent que trop bien ce qui est en jeu. Richard Miller, du Centre Jean Gol (le centre d’étude du MR) a déclaré dans les pages du Soir que cette grève est “politique et anti-démocratique” parce que le mouvement vise à « déstabiliser le gouvernement Michel et donc l’Etat ». Sur les piquets, le sentiment que ce gouvernement doit être balayé était bien vivace. Voilà l’objectif du mouvement et le gouvernement en est bien conscient. Les politiciens établis n’ont toutefois bien évidemment pas expliqué ce qu’ils considèrent comme antidémocratique dans ces actions menées par la base syndicale. Comme si le suffrage universel lui-même n’avait pas été arraché par ces méthodes prétendument “antidémocratiques”. Sans grève, il n’y aurait pas d’ajout de démocratie par la base de la société pour corriger le semblant de démocratie du sommet de celle-ci, qui favorise celui qui peut s’offrir la campagne publicitaire la plus chère. Le fait que c’est justement un membre du MR qui sort cet argument de la démocratie est des plus cyniques : ce gouvernement ne dispose même pas d’une majorité au parlement du côté francophone, ne parlons même pas encore de la rue.
La pression monte. Même des électeurs des partis aujourd’hui au gouvernement ont participé aux actions. Ils ont réalisé que le fameux changement qu’on leur promettait n’est pas en leur faveur. Mais ce gouvernement n’a pas l’intention de faire un pas de côté. Il peut recourir à l’opinion publique tant qu’elle est en sa faveur, mais son véritable patron, ce n’est pas l’électorat, c’est le patronat. Dans le cas de De Wever, c’est la fédération patronale flamande Voka.
Sur les piquets, il était clair qu’il faudra continuer après le 15 décembre. La volonté est là et ce mouvement ne pourra pas être stoppé aisément. “Une fois que les vacances seront finies, nous sommes toujours parfaitement déterminés pour, si nécessaire, pousser ce gouvernement jusqu’à nos livres d’histoire,» a ainsi déclaré un écolier de Gand dans les médias. Il est loin d’être le seul à penser ainsi.
Aller plus loin exigera un nouveau plan d’action, plus dur et réunissant plus de monde, avec à nouveau des grèves régionales ou sectorielles aboutissant à une grève générale, cette fois-ci d’au moins 48 heures. Si cela ne suffit pas, nous finirons par procéder à l’organisation d’une grève reconductible. On entend parler d’un impôt sur la fortune ou de l’abandon de nombreux cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises, afin d’également faire contribuer les riches et les entreprises. Mais nous ne voulons pas en rester là. Nous n’avons bien entendu rien contre une taxe sur les riches, mais sommes surtout favorables au retrait de toute la politique d’austérité. Mais l’austérité est inhérente au système économique actuel, le capitalisme.
Les réunions de personnel et assemblées générales peuvent évaluer la grève et nous préparer pour la prochaine, mais nous pouvons aussi nous en servir pour discuter de nos revendications par entreprise et par secteur dans le but d’affiner notre alternative anti-austérité et d’examiner de quels moyens nous avons besoin pour qu’elle devienne un fait. Nous ne sommes encore qu’au début du combat. La semaine prochaine, Bruxelles et les provinces brabançonnes suivront, et puis ensuite peut être la plus grande journée de grève générale de l’histoire belge!
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Liège : “Pour le gouvernement, le social, ça n’existe pas. Il va falloir se battre jusqu’au bout”

Délégation CNE de Makro Rapport d’une des équipes du PSL qui est intervenue ce lundi à Liège dans le cadre de la journée de grève régionale
5h15’ à Alleur : Quand nous arrivons, la délégation Setca de Makro termine de mettre en place le piquet de grève aux accès du zoning. Les premiers camions font demi-tour tandis que les radios des voitures sont branchées sur les nouvelles. Notre renfort est le bienvenu en ces premières heures de grève. Autour d’un café, la discussion s’engage sur la mobilisation dans l’entreprise.
Par Simon (Liège),
« Bien sûr, c’est difficile de faire en sorte que chacun se sente concerné » nous dit-on « Mais au cours des assemblées qu’on a organisé, on a bien senti que les collègues comprenaient que ce qu’on leur enlève, ce n’est pas les économies qu’ils pourraient faire, mais bien la façon dont ils peuvent boucler le budget au quotidien. C’est tes courses, c’est ton caddie ».
« Ce gouvernement ne va pas faire de concession » pense un autre délégué du Setca. «Pour eux, le social, ça n’existe pas. Il va falloir se battre jusqu’au bout. C’est l’avenir de nos enfants qui est en jeux ».
Devant l’entrée du personnel du Makro, c’est la délégation CNE qui tient le piquet. « On tient le piquet mais on est certain que personne ne va tenter de le casser. Seuls les cadres vont rentrer. Les AG du personnel ont porté leurs fruits.» La discussion s’engage sur les alternatives à l’austérité. « Ce sont les journaux, l’idéologie dominante, qui nous serine qu’il n’y a pas d’alternative à l’austérité. Mais si on s’abstenait d’envoyer des avions en Syrie, si on arrêtait les cadeaux fiscaux et qu’on taxait les multinationales, on aurait largement de quoi financer des services publics.»
Ailleurs sur le zoning, les grandes entreprises sont à l’arrêt. Dans les PME par contre, là où les délégations syndicales sont faibles ou inexistantes, on travaille comme à l’accoutumée. Nous entrons brièvement chez Dillibel où une ouvrière nous fait comprendre que dans cette entreprise où les intérimaires employés à la journée sont nombreux, sans piquet ni organisation collective, se mettre en grève signifie la porte…

Centre commercial du Cora-Roccourt : piquet en front commun et rassemblement de militants syndicaux. Notre tournée nous amène sur le zoning commercial de Rocourt. Les militants sont rassemblés autour d’un brasero devant l’enseigne du Brico Planet. La déléguée Setca est à l’unisson de ses camarades de Makro : « ce gouvernement ne va pas bouger. Il va falloir le faire tomber. On ne doit pas attendre le 5 janvier pour reprendre les actions après la grève du 15 décembre car les mesures seront déjà prises. Il faut continuer sur notre lancée ».
Le rassemblement de militants compte aussi des travailleuses du secteur public : les militante de la CNE de l’école primaire toute proche de Xhovèmont ont décidé de venir prêter main-forte à leurs camarades du privé. Elles aussi témoignent de leur combativité. « Vu les ce que le gouvernement donne à entendre, il n’a pas l’air de vouloir négocier. Il va falloir tenir le coup après le 15 décembre et faire tomber Michel I. Ça ne se fera pas sans construire le front commun syndical. C’est vraiment essentiel. »
La grève de 83 contre le gouvernement Martens est évoquée par une autre militante syndicale « On a tenu six semaines à l’époque, ça montre que c’est possible de faire plier le gouvernement. Et encore, on n’aurait pas dû terminer la grève au moment des vacances : on aurait pu obtenir plus. »
Plus loin sur le zoning, des travailleuses d’une entreprise de titres-services s’emploient à bloquer les accès à l’aide de trains de caddies. C’est la démonstration que même dans les petites entreprises, il est possible d’organiser la participation active à la grève. « Pourtant chez nous c’est difficile car les travailleuses sont très isolées. On travaille chez les particuliers. Beaucoup sont des femmes seules : un jour de salaire en moins, ça représente quelque chose. Se mettre en grève ce n’est pas rien. Pourtant, nous sommes là aujourd’hui. »
Ici aussi on se souvient des grands moments du mouvement ouvrier : « Il ne faut pas s’arrêter. Il faut continuer jusqu’à ce que le gouvernement recule. Maintenant on est lancés comme en 60’.»
Piquet du Lidl de Ste-Walburge. Le gérant a voulu ouvrir mais en sera pour ses frais… Nous quittons le Zoning pour regagner le centre-ville. Sur le chemin, nous croisons des militants de Lidl qui viennent en front commun pour empêcher l’ouverture d’un magasin. « J’espère que le gouvernement va négocier » nous dit la déléguée CGSLB « mais je n’y crois pas trop. Moi, après le 15, je remobilise directement mes troupes. Je pense qu’on devrait occuper les sièges du MR et de la NVA pour relancer l’action.» Elle ajoute : « Nous sommes allés discuter individuellement avec chaque collègue pour leur expliquer pourquoi faire grève, nous n’avons pas les moyens de tenir des assemblés du personnel. On tente de faire en sorte qu’il s’agisse d’une grève active car c’est essentiel pour la réussite du mouvement. Mais ça reste difficile même si les collègues sont réceptifs à nos arguments ».
Plus loin sur la route, les ALR sont nombreux, en front commun, pour tenir le piquet devant l’intercommunale ISOSL. « La mobilisation est maximale chez nous nous » dit un délégué CSC. « Le front commun fonctionne très bien et l’information des collègue s’est faite sans problème sur une trentaine de sites ».
Dans l’hyper-centre, nous rejoignons le piquet de grève de l’ULg où nous pouvons assister à la solidarité active des étudiants avec le personnel de l’université. Nous prenons aussi le temps d’apporter notre solidarité au piquet de grève de la FNAC, connu pour sa combativité. Nous pouvons y apprécier le changement d’ambiance au sein de l’entreprise : le piquet est tout symbolique. Il y a quelques années, des travailleurs s’efforçaient de franchir le piquet ; aujourd’hui, les militants syndicaux sont sur la détente. Aucun collègue ne songe à venir travailler en ce jour de grève.

FNAC Rejoignant le point de départ de la manifestation appelée par l’Alliance pour des Alternatives à l’Austérité, devant le siège du PS, nous donnons un dernier coup de main à une déléguée de Paris XL, en prise avec une gérante zélée voulant ouvrir à tout prix son magasin contre l’accord conclu entre syndicat et direction. S’ensuivra une discussion avec un client non moins zélé, qui se conclura par la débandade idéologique d’un fils-à-papa rendu à nos arguments.
La journée de grève générale de notre équipe se termine par le succès de la manifestation de AAA, bigarrée et combative. 300 militants syndicaux, politiques et associatifs sillonnent les rues de Liège, du siège du PS à celui du MR pour faire le lien entre les partis de l’austérité. On se donne rendez-vous la semaine prochaine pour un coup de main aux camarades de Bruxelles. On lâche rien ! Balayons par la grève le gouvernement et aussi toute la politique d’austérité !
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Bruxelles : Retour sur les luttes dans les écoles
Le 6 novembre dernier, la manifestation syndicale a ramené énormément de monde, d’horizons très divers. Il y avait des ouvriers, des pompiers, des dockers, des enseignants, des chercheurs, etc. Mais il y avait aussi de nombreux jeunes et étudiants. Et notamment des étudiants du secondaire. Ainsi, les écoles de Gand étaient bien représentées et très motivées… Juste derrière, les étudiants des écoles secondaires bruxelloises criaient les slogans “Tous ensemble, tous ensemble ! Grève générale !” et le piquet entier des jeunes de l’Athénée Charles Janssens (ACJ) s’est encore agrandi au fil de la journée. Des étudiants de l’Athénée royal Jean Absil, de l’école Decroly et de Jaqmain étaient aussi bien présents.
EGA et ses sections dans les écoles va continuer les mobilisations au niveau de l’enseignement inférieur. Avec une telle participation de nos membres mais aussi d’étudiants non-organisés, nous savons que cela ne sera pas une difficulté.
Voici la lettre ouverte écrite à l’ACJ par des étudiants soutenus par les Étudiants de Gauche Actifs et qui a été distribuée quelques jours avant la manifestation nationale :
Nous savons que…
Les enseignants ont fait un arrêt de travail ce jeudi 23 octobre dernier et qu’ils vont faire grève et manifester ce jeudi 6 novembre. Pourquoi ? Les retraites des enseignants des enseignants sont menacées. Mais celles de tous les travailleurs aussi. En effet le gouvernement fédéral voudrait allonger le temps où l’on doit travailler jusqu’à 67 ans ! Maintenir jusqu’à cet âge les gens au travail est une aberration quand on sait le nombre de personnes au chômage bat des records en Belgique (surtout parmi la jeunesse). Il n’y a pas que les retraites qui sont aujourd’hui en danger. Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (qui s’occupe principalement de l’Enseignement et de la Culture) a décidé de faire des coupes budgétaires à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros rien que pour les 2 ans qui arrivent ! (140 millions rien que pour l’année 2015) Alors que cela fait 20 ans que l’enseignement est constamment sous-financé. Par contre, ce qui n’a pas diminué c’est le nombre d’étudiants. Au contraire celui-ci n’a fait que grimper. De plus, l’enseignement en Belgique est l’un des plus inégalitaires des pays industrialisés du monde. Donc ce dont notre enseignement a besoin c’est avant tout des investissements publics. Or, maintenant, c’est le chemin contraire qui est pris par les autorités communautaires au détriment des enseignants, de l’ensemble du personnel, des étudiants, des parents, de la qualité de l’éducation et de la société. Mais, comme si ça ne suffisait pas, le gouvernement fédéral compte faire aussi des coupes drastiques dans l’administration, le chemin de fer, l’administration et la santé. Les économies s’élèvent à hauteur de 8 milliards d’euros . Il décide en même temps de mener des politiques d’immigration plus dures, des politiques sécuritaires encore plus répressives et il s’en prend aux droits démocratiques et syndicaux. Au niveau économique et social, le gouvernement s’engage à lutter contre la pauvreté… et en même temps veut geler les salaires et faire un saut d’index (l’index est le mécanisme qui permet l’ajustement des salaires par rapport à l’augmentation des prix) ! Il a décidé de baisser les cotisations sociales venant des entreprises et de donner toute une autre série de cadeaux fiscaux aux grosses sociétés. Le gouvernement compte aussi acheter des avions militaires F-35 qui vont coûter 6 milliards d’euros minimum.
C’est pour cette raison que nous sommes tous concernés. Notre enseignement, notre avenir, nos hôpitaux, notre protection sociale et notre société sont en jeux. À nous de défendre notre démocratie déjà si malmenée, notre droit à un accès aux études supérieures. De plus, nous ne faisons qu’appliquer le projet d’établissement que l’Athénée Charles Janssens s’est fixé : être des citoyens acteurs et critiques du monde dans lequel nous vivons. Et c’est pour cette raison que nous lançons cet appel à l’action et à la participation à la manifestation de ce jeudi 6 novembre. Ce ne sera pas une manifestation ordinaire. Tout le pays sera mobilisé, des gens de toute la Belgique vont venir manifester pour porter de nombreuses revendications. On attend minimum 100 000 personnes. Ce n’est pas la crise pour tout le monde : depuis 2000 la richesse mondiale a doublé. Mais les inégalités sociales ont explosé. Ainsi « entre mars 2013 et mars 2014, le patrimoine cumulé des 85 personnes les plus riches du monde a augmenté de 668 millions de dollars par jour, ou de près d’un demi-million par minute, indique l’organisation Oxfam. Par ailleurs, ces mêmes 85 personnes possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, rappelle l’ONG dans son rapport consacré aux inégalités économiques à l’échelle de la planète » «Sept personnes sur dix vivent dans un pays dans lequel l’écart entre les riches et les pauvres est plus grand qu’il y a 30 ans, et le nombre de milliardaires dans le monde a plus que doublé depuis la crise financière», constate l’organisation. Or ces inégalités «freinent la croissance économique, augmentent la criminalité et anéantissent les espoirs et les ambitions de milliards de personnes» . Pourtant d’autres politiques sont possibles : une fiscalité plus juste et plus équitable, la nationalisation de secteurs stratégiques de l’économie (comme les banques, l’énergie, etc) avec contrôle démocratique, le non-paiement de la dette publique, l’augmentation des salaires et des minimas sociaux… Alors que « les mesures d’économies », les « sacrifices », la « rigueur », l’austérité et les coupes, ça ne fonctionne pas.
La lutte paie ! Si nous sommes nombreux à nous mobiliser nous pourrons arracher ces victoires. L’action en elle-même consiste à venir à la première de cours et ensuite à 8:50 rendez-vous pour une assemblée générale (où tout le monde est le bienvenu, étudiants et salariés de l’ACJ). Prendra place alors un débat démocratique où on expliquera pourquoi nous faisons grève. Nous proposerons aussi de décider comment nous appliquerons notre solidarité et comment être aux côtés des travailleurs. Nous nous faisons déjà l’écho d’un début de réponse à cette question : il faut participer à la manifestation que les syndicats organisent à Bruxelles. Venez absolument à votre première heure de cours. Ensuite rdv à l’AG. Notre but est de mobiliser les étudiants de l’ACJ de la 3ème à la 6ème en priorité.
RATER DES COURS, CELA NE NOUS INTÉRESSE PAS !
SAUVER NOTRE ENSEIGNEMENT POUR ÉTUDIER DANS DE BONNES CONDITIONS, C’EST POUR CELA QUE NOUS AGISSONS !
Si nous avons signé c’est non seulement pour être plus efficace dans la mobilisation mais aussi parce que nous considérons que nous n’avons pas à nous cacher pour défendre nos idées, notre avenir et pour être solidaires avec les travailleurs de l’ACJ ainsi qu’avec nos proches et la population qui subit une politique injuste, inefficace et cruelle. Nous savons que juridiquement les étudiants n’ont pas le droit de grève. La loi ne reconnait pas ce droit au mouvement étudiant. Nous savons aussi que les lois changent quand les gens se battent justement pour leurs droits et leur liberté.
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[INTERVIEWS] ‘‘Il ne faut faire aucune concession à ce gouvernement !’’
Dans le cadre de la journée de grève régionale à Liège, plusieurs équipes de militants du PSL ont rendu visite aux très nombreux piquets de grève. La manifestation du 6 novembre fut un succès monumental, la journée de grèves régionales du 24 novembre fut aussi une réussite et ce 1er décembre n’a pas dérogé à la règle. Voici ci-dessous quelques réactions de personnes rencontrées aux piquets, récoltées par Cathy.Fabian, 40 ans, sans emploi
« Il ne faut faire aucune concession à ce gouvernement ! C’est grève au finish. Les délégués commerciaux nous informent et on a un très bon contact avec eux. Mon papa était syndicaliste, j’ai toujours été dans le mouvement. Faut bouger ! Et pas que les syndicats. Il faut les syndicats, les chômeurs, les travailleurs, les étudiants : ensemble, recréer de la solidarité.
« Il faut aussi informer les gens : j’ai rencontré un délégué syndical qui ne savait même pas que les chômeurs exclus ne pourraient pas systématiquement avoir accès au CPAS. Les chômeurs vont perdre le peu qu’ils ont et ils n’auront plus rien : on appauvrit les gens.
On doit bloquer les banques et les nationaliser et sortir de la zone euro parce qu’avec le TTIP (Traité transatlantique) ça va être pire ! »Angy, puéricultrice, en incapacité maladie
« C’est le gouvernement ET les mesures qu’il faut faire tomber. C’est pas juste De Wever, le PS a bien préparé le terrain pendant des années ! Que ce soit à la Mutuelle, au chômage ou comme travailleur, tu gagnes la misère : tu paies ton loyer, tes charges et il te reste 100 euros pour bouffer et pour tes enfants ! Faut arrêter de rire. Mes enfants, ils la paient déjà la taxe tartine et ils n’ont même pas droit à la soupe avec ça. Il faudrait un syndicalisme populaire, des assemblées du peuple, pour qu’on gère ce qu’on a produit, qu’on décide nous-mêmes. »
5 travailleurs d’ESB, entreprise qui ferme, en négociation pour leur fin de contrat
« A nous 5, on comptabilise 150 ans de travail ! L’entreprise ferme, et après une moyenne de 35 ans de travail, on nous refuse même la prépension, c’est honteux, dégueulasse ! Ce gouvernement est mauvais. Et le pire, c’est qu’en Grèce ou en Espagne, c’est la merde, l’austérité a empiré les choses et ici, c’est comme si on ne voyait rien, on continue dans le même système.
« Les jeunes n’ont pas d’avenir, les moins jeunes sont dans la merde et les vieux ne peuvent pas s’arrêter de bosser…Mais c’est quoi ça ? »
Le Parti Socialiste de Lutte défend:
• Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure!
• Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !
• Bas les pattes du statut des fonctionnaires! Aucun démantèlement des services publics! Aucune privatisation ou libéralisation! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing!
• Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
• Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
• Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
• Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité!
• L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’offrent aucune garantie d’emplois. Pour une économie planifiée, gérée et contrôlée démocratiquement par la collectivité : pour un socialisme démocratique et moderne! -
Liège : Visite des piquets et manif’ avec le comité ESAS
Ce lundi 1er décembre, la province de Liège était paralysée par une grève régionale, à l’instar de celles de Namur, de Flandre Orientale et de Flandre Occidentale. Il s’agissait de la seconde journée de grève régionale du plan d’action syndical. Ces grèves font suite à la manifestation massive du 6 novembre et précèdent la grève générale nationale du 15 décembre prochain. A Liège, un comité étudiant de solidarité avec les grévistes a été constitué, avec la participation enthousiaste des Etudiants de Gauche Actifs. Ce lundi, ils ont commencé par tenir piquet devant leur école (l’Ecole Supérieure d’Action Sociale) avant de se rendre sur divers piquets, en solidarité (Médiacité, Belgacom et SNCB). Par la suite, ils ont pris part à la manifestation d’un peu plus de 300 personnes qui a répondu à l’appel de soutien à la grève de l’Alliance pour des Alternatives à l’Austérité (AAA, initiative notamment soutenue par EGA) et du réseau Stop Article 63§2.
Photos : Marisa
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A l’ULB aussi, la grève se prépare!
200 personnes étaient présentes à l’assemblée générale travailleurs/étudiants de ce mardi à l’ULB, à l’initiative des syndicats, pour organiser le plan d’action syndical : la grève régionale qui touchera Bruxelles ce 8 décembre et la grève générale nationale du 15 décembre. Le signe est fort : une large part du personnel veut se mobiliser contre les mesures du gouvernements Michel.
Par Julien (EGA-Bruxelles)
Des délégations des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) de l’Union Syndicale Etudiante (USE) et un représentant de COMAC étaient aussi présents. Il est très positif que les différents syndicats de l’ULB (CNE, CGSP-PATGS, CGSP-Enseignement et CGSLB) travaillent en front commun pour organiser les grèves du 8 et du 15 sur le campus.
Nous sommes intervenus afin de souligner que les étudiants sont aussi des travailleurs et qu’ils seront particulièrement touchés par certaines mesures (de 20 à 30.000€ de perte salariale sur une carrière à cause du saut d’index par exemple) en plus d’autres mesures (chomage, pension, droits syndicaux,…).
Nous avons aussi mis en avant que nous soutenons l’idée d’un comité de grève réunissant les syndicats, les organisations étudiantes et les personnes (étudiants ou membres du personnel) non organisées qui veulent résister ensemble à la politique d’austérité.
Nous pensons qu’un tel outil serait un plus pour unir les étudiants et le personnel de façon démocratique pour concrétiser la riposte aux attaques patronales et poursuivre le plan d’action dès janvier et, en tout cas, au début du deuxième quadrimestre.



