Tag: Pas de Thatcher en Belgique!

  • 24/11 : des grèves régionales qui confirment le potentiel du mouvement et construisent l’élan vers le 15/12!

    madiactivista_anvers

    La colère généralisée qui s’est exprimée dans les rues de Bruxelles le 6 novembre dernier a également été reflétée au cours de cette première journée de grèves régionales dans le Hainaut, le Limbourg, le Luxembourg et à Anvers. Nous avons là aussi pu constater que la volonté d’agir est des plus grandes, comme l’ont illustrée les solides piquets de grève de même que la large sympathie envers le mouvement témoignée par les collègues qui n’étaient pas en grève. Si ce sont surtout les grandes entreprises qui ont été touchées, il ne faut y voir le signe que le mécontentement contre la politique antisociale serait moins grand ailleurs. Les grèves régionales auront à n’en pas douter un effet de contagion sur le personnel de petites entreprises qui ne sont pas encore prêtes à faire grève ou ne savent pas comment s’y prendre.

    Aux divers piquets de grève, le fait que cette journée ne visait pas tout simplement à bloquer les entreprises mais constituait une étape dans la construction de la grève générale du 15 décembre constituait un élément récurrent. En de nombreux endroits, le personnel de différentes entreprises, d’un zoning industriel par exemple, avait été réuni pour tenir un piquet en commun ou pour mener des actions de plus grande envergure. Cela confirme l’importance d’un plan d’action sérieusement élaboré, allant crescendo. Nos actions ne doivent pas servir à nous défouler mais à construire une relation de forces plus favorable aux travailleurs.

    Les actions ne se sont d’ailleurs pas été limitées aux régions où une grève provinciale avait été annoncée. Ainsi, à Bruxelles, les cheminots de la CGSP ont mené une action de solidarité avec les grévistes de l’entreprise de nettoyage BM&S, alors en grève depuis 95 jours. Les grévistes de BM&S se sont par la suite rendus à Charleroi afin d’y soutenir les cheminots.

    Les jours ayant précédé la grève, à Anvers, les efforts n’ont pas manqué pour faire redouter le déroulement d’émeutes. Une véritable psychose a été créée autour de la grève. Des agents de police et des chiens supplémentaires avaient été appelés à la rescousse afin de garder sous contrôle la ‘‘manifestation des dockers’’, qui auraient pu être rejointe par des hooligans néerlandais et des métallos wallons! Le fait qu’il n’y avait aucune manifestation de prévue, mais une journée de grève avec des piquets, a directement percé à jour les mensonges néolibéraux. Lors de la grève, la police d’Anvers avait encore publié un tweet demandant aux photographes de presse de ne pas inciter les dockers à commettre des troubles. “Les photographes assurent qu’il y ait plus de troubles que de grévistes’’, a déclaré la police. C’est surtout le blocage de l’avenue d’Italie par la police – à nouveau en prévision de la manifestation des dockers – qui a assuré qu’il y ait plus de troubles.

    Détail remarquable : le chaos dans la circulation qui avait partout été annoncé n’a pas eu lieu. Selon les médias traditionnels, c’est probablement dû au fait que tout le monde avait pris ses précautions – la veille, les médias étaient remplis de conseils pour échapper à l’impact des grèves. Cela peut avoir joué un rôle, mais le fait est surtout qu’il y avait énormément de grévistes, nombre d’entre eux présents aux piquets tandis que d’autres sont restés chez eux. Cette réalité est passée inaperçue aux yeux des médias dominants. Les choses étaient pourtant très claires aux piquets : il n’y avait quasiment pas, voire aucun, volontaire pour se rendre au travail.

    Une des conséquences de la grève est d’avoir suscité une discussion sur la possibilité de relancer le dialogue social. Dans les médias, c’était comme si la direction de la CSC allait accepter de reprendre une dialogue social vers la paix sociale en échange d’un tax shift (moins taxer le travail pour reporter la taxation vers d’autres revenus). Les interrogations ont été nombreuses parmi un certain nombre de militants préoccupés. Toutefois, ce qui a été déclaré, c’est qu’il devra y avoir au moins un tax shift pour qu’il puisse être question de renouer le dialogue. En d’autres termes, la direction de la CSC réalise que des consultations ne sont pas à l’ordre du jour et que le plan d’action doit se poursuivre. Des tentatives de diviser le mouvement suivant les failles traditionnelles (CSC contre FGTB, francophones contre néerlandophones) seront à nouveau entreprises, sans aucun doute. Nous ne devons pas nous laisser attraper !

    Autre fait remarquable de cette journée du 24 novembre : le mouvement a partout été fort bien suivi, dans les quatre provinces annoncées (Hainaut, Anvers, Limbourg et Luxembourg). Ainsi, à Arlon, dans la province du Luxembourg, environ 7000 personnes ont participé au rassemblement syndical, ce qui constitue certainement le plus grand événement syndical de la province depuis la fermeture de l’aciérie d’Athus en 1977!

    La N-VA a traité la grève comme si rien ne s’était passé : la tactique de la criminalisation du mouvement s’accompagne d’une tactique de minimisation par la suite. Mais les fédérations patronales ont bien dû reconnaitre que la grève avait été bien suivie. Les actions ont aussi instauré une grande pression sur les différents partis, très certainement sur le CD&V qui défend un ‘‘tax shift’’ depuis longtemps déjà, mais à plus long terme. La première discussion avait immédiatement reçu une fin de non-recevoir. Mais la reprise du débat illustre que seul l’Open-VLD fait encore le difficile. En d’autres termes : même la N-VA ressent la pression des protestations et est prête à lâcher des concessions.

    Aux yeux de nombreux grévistes, l’objectif du mouvement de protestation n’est cependant pas limité au retrait des mesures les plus sévères mais vise au contraire à totalement balayer l’accord gouvernemental et le gouvernement avec lui. Ce gouvernement n’est en effet pas préparé à accepter de revenir sur les mesures annoncées.

    La grève est politique, c’est vrai. L’économiste Paul De Grauwe semblait en être surpris et il a fallu qu’il préconise une restriction du droit de grève. Suivant sa ‘‘logique’’ on peut entrer en action contre un patron qui s’en prend à nos conditions de travail et de salaire, mais pas contre un gouvernement pro-patronal qui s’en prend aux conditions de vie de tous les travailleurs et de leurs familles. L’offensive contre nos conditions de vie est politique, notre riposte l’est aussi. Une grève politique, ce n’est d’ailleurs pas un phénomène neuf. C’est grâce aux grèves que toutes nos conquêtes sociales ont pu être politiquement appliquées ; de l’abolition du travail des enfants aux congés payés, de la sécurité sociale au suffrage universel. Mais au cours de ces dernières années, les dirigeants syndicaux ont systématiquement tenté de minimiser la nature politique des protestations – et donc aussi leur taille – afin de ne pas offenser les ‘‘amis’’ et ‘‘partenaires’’ présents au gouvernement. Cet argument ne tient dorénavant plus la route.

    Un point important de discussion sur les piquets de grève était l’organisation des prochaines étapes de la lutte. A La Louvière, une initiative bien utile a été prise avec l’organisation d’une assemblée générale qui a discuté des prochaines étapes et qui a décidé de tenir des réunions interprofessionnelles hebdomadaires jusqu’à la grève générale du 15 décembre. L’exemple devrait être suivi sur chaque lieu de travail. A l’Université de Gand, le personnel a tenu une assemblée générale visant à préparer la grève régionale du 1er décembre, pour la première fois depuis des années. Pas moins de 105 personnes ont participé à cette assemblée, et 35 personnes ont assisté à une deuxième session dans l’après-midi, à destination du personnel des restaurants. A Anvers, le jour de la grève régionale, un délégué syndical du secteur de la chimie nous a expliqué qu’environ 25 réunions du personnel avaient eu lieu.

    Ces réunions du personnel sont importantes pour renforcer la participation aux actions et pour organiser la grève le plus sérieusement possible. Cela instaure également une pression vers l’adoption de nouvelles mesures après la grève générale du 15 décembre pour peu que le gouvernement reste complètement sourd à nos exigences, comme ce sera très probablement le cas. Les réunions du personnel sont également un excellent outil pour affiner notre plateforme de revendications par entreprise et par secteur et donc améliorer la défense de notre alternative contre les politiques d’austérité. Cela ouvre également la voie à la possibilité de passer de revendications purement défensives à des revendications plus offensives : la lutte contre le travail intérimaire ou pour l’instauration de délégations syndicales dans les petites entreprises par exemple.

    Après les actions de grèves régionales, la coordination entre entreprises d’un même site industriel ou d’une même région sera sans aucun doute améliorée. De nouveaux contacts auront été noués, d’autres renforcés. Cela offre le potentiel de consolider la grève générale de manière significative et constitue une première étape dans la coordination de notre lutte par la base. Ce mouvement ne doit pas être considérée comme un combat ‘‘des syndicats’’, mais par un combat de chacun d’entre nous, avec l’aide des syndicats.

    La première grève régionale a vérifié le potentiel du 6 novembre et la possibilité de faire du 15 décembre la plus grande journée de grève générale de l’histoire belge. Avec le lancement d’un nouveau plan d’action par après, il nous est possible de balayer ce gouvernement des riches par la grève. Cela ouvre bien évidemment des discussions au sujet des alternatives ainsi que sur la nécessité d’un gouvernement qui représente nos intérêts aussi durement que le gouvernement actuel défend ceux des riches. Il est clair que nous ne devons pas compter sur la social-démocratie et sur un nouveau gouvernement tripartite, comme l’ont très bien illustré les travailleurs qui protestaient à Charleroi contre les réductions d’effectifs prévues à la Ville, sous la direction du PS et de Paul Magnette. Un arrêt de travail a aussi déjà eu lieu précédemment dans l’enseignement francophone contre les mesures de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Une meilleure représentation politique de la classe des travailleurs et un programme socialiste qui rompt avec la politique d’austérité au cœur même du capitalisme sont à l’ordre du jour. La FGTB de Charleroi & Sud Hainaut appelle depuis deux ans à rompre avec la social-démocratie et les Verts pour s’unir dans un vaste parti de lutte de la gauche. Le PSL reste disponible et veut entièrement coopérer. En même temps ce mouvement offre la possibilité d’élaborer une alternative à la politique d’austérité à partir de la base. Les grèves du 24 novembre ont démontré le potentiel existant. En route vers le 1er décembre et les grèves régionales de Liège, de Namur, de la Flandre Orientale et de la Flandre Occidentale !

  • Grève régionale : rapport de la région du centre

    centre01Ce jeudi, deux équipes de militants du PSL ont tourné sur les différents piquets de la région du centre, certains n’ont cependant pas pu être visités au vu de l’ampleur des blocages routiers, notamment à Soignies. Les piquets étaient numériquement importants, mais aussi enthousiastes et combatifs. Pour beaucoup de participants, il s’agissait de leur premier contact avec le PSL.

    Par Thomas (Charleroi)

    Nous avions comme objectif de soutenir les travailleurs en lutte et d’intervenir avec un tract politique et notre mensuel, Lutte Socialiste, pour provoquer les discussions sur la grève, ses objectifs et les méthodes nécessaires pour construire un rapport de force en notre faveur.

    Dans une région de tradition fort combative, comme cela s’est encore vérifié à l’occasion de la grève régionale, les mots d’ordre ont été bien suivis. La compréhension que cette première journée de grève régionale tournante devait absolument être une réussite était grande.

    Au centre ville de La louvière, une assemblée générale de la CGSP s’est tenue vers 11 heures, en présence de 150 à 200 militants. La direction syndicale tenait à décrire les mesures gouvernementales et à expliquer le plan d’action mis sur pied par l’appareil. Un plan ambitieux, comme la génération des plus jeunes n’en a encore jamais connu.

    Mais, c’est lorsque la parole a été donnée à la salle que l’on a pu réellement se rendre compte de l’ampleur de la volonté de lutter chez les militants louvièrois. Une petite heure de débat animé a imposé par le vote la tenue d’Assemblées Générales interproffesionnelle de la FGTB tous les lundis à 18h, dans les locaux de la CGSP, afin de préparer au mieux la grève du 15 décembre.

    Le sentiment était général que le plan actuel ne suffirait pas à récolter les fruits de la lutte. Un permanent syndical lui-même faisait référence aux trentes glorieuses, lorsqu’au sortir de la guerre le mouvement ouvrier était si fort que la bourgeoisie, par peur de perdre tous ses privilèges, lachait concessions sur concessions. On l’a entendu de la tribune « on doit faire peur à la bourgeoisie, la FGTB est un syndicat de gauche, on a besoin d’idéologie ».

    L’organisation de la grève et de chaque piquet et la construction d’un mouvement massif pour gagner la lutte sont revenus très régulièrement. Des interventions soutenaient de ne pas s’arrêter à combattre tel ou tel parti de droite, mais de profiter du mouvement actuel pour faire tomber chaque gouvernement, jusqu’à celui qui répondrait à nos interêts de travailleurs. Un gouvernement qui rencontrerait nos revendications de travailleurs, autour d’un cahier de revendication que les syndicats devraient construire.

    On soulignera également les références à la brochure des huit questions de la FGTB de Charleroi et d’édifier un relais large à la gauche du PS et d’ECOLO, celles sur la chute du gouvernement de droite en 87 ou encore les rappels de la grande grève de 60-61 et de ses leçons pour aujourdhui.

    L’AG s’est terminée sur une manifestation sponanée, votée à main levée, vers la commune et le centre ville. On aura levé nos mains deux fois, la précédente sondait l’asemblée à la fin du débat sur un durcissement ou non des actions à venir. Trois bras seulement sont restés baissés.

    Le débat a été cloturé par un permanent par ces mots : « il faut dépassé le syndicat ».

     

  • [PHOTOS] 1e journée de grèves régionales : Anvers

    A Anvers, 9 équipes de militants du PSL ont sillonné la ville en solidarité avec la grève régionale.

    Port d’Anvers, par MediActivista

    Centre-ville

    Centre-ville, par Mathias.

    Wijnegem, Wommelgem et Deurne

  • [PHOTOS] 1e journée de grèves régionales : Mons

    Quelques photos de notre intervention à Mons.

  • [PHOTOS] 1e journée de grèves régionales : La Louvière

    Voici quelques photos de l’intervention de l’équipe du PSL à La Louvière. En début d’après-midi, une Assemblée Générale a décidé de se réunir en AG interprofessionnelle chaque lundi jusqu’à la grève générale nationale du 15 décembre afin de la préparer. A la fin de cette réunion, dans l’enthousiasme, l’assemblée a voté de partir en manifestation dans le centre-ville.

  • Avec les grèves régionales, en route vers la plus grande grève générale de l’Histoire de Belgique !

    Grève pour faire tomber Michel Ier et toute la politique d’austérité !

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    Nous avons vu ce 6 novembre défiler une manifestation de colère comme nous n’en avions jamais vu auparavant. C’était la plus grande manifestation syndicale depuis celle de 1986 qui avait porté le coup de grâce au gouvernement de droite de l’époque. Trente ans plus tard, les médias de l’establishment reconnaissent qu’il devait y avoir 250.000 manifestants à ce moment-là. En suivant la même logique, ils écriront sans doute dans quelques années qu’il y a eu plus de 150.000 manifestants ce 6 novembre 2014, plutôt que de se contenter de ‘‘plus de 100.000’’.

    Par Geert Cool, édition de Lutte Socialiste n°197

    Une manifestation phénoménale

    L’immense unité et la large implication dans la résistance active contre ce gouvernement de droite dure ont été très clairement visibles dans les rues de Bruxelles ainsi qu’auprès des dizaines de milliers de collègues qui n’ont pas pu y participer. Des mesures exceptionnelles ont, de ce fait, été utilisées afin de tenter de casser cette unité et ce soutien large pour la grève. Des émeutes ont été mises en scène et un barrage de propagande médiatique nous a abreuvés des jours durant de récits portant sur la violence des manifestants. Cela avait pour objectif d’associer l’idée de grève et de manifestation avec celle d’émeutes violentes. De plus, on cherche à semer l’illusion que des concessions pourraient être obtenues, comme l’a illustré la discussion portant sur l’impôt sur les plus-values (une porte qui a cependant vite été =refermée).

    Cette stratégie est bien connue : criminaliser et calomnier le mouvement tout en tentant de reprendre la main en faisant quelques concessions symboliques. Cela fait penser à la manière dont les jeunes anti-globalisation du début du 21e siècle avaient été présentés comme n’étant rien d’autre qu’un cirque ambulant d’émeutiers lanceurs de cailloux, pour finalement être rebaptisés ‘‘altermondialistes’’. L’establishment politique tout entier avait ensuite affirmé qu’eux aussi étaient adeptes de ‘‘l’altermondialisme’’. Aucune promesse faite en ce temps n’a changé quoi que ce soit. Le capitalisme a continué sur sa lancée comme si de rien n’était. Les spéculateurs ont eu les coudées franches et tout cela nous a conduits à la crise financière de 2007-2008, pour laquelle ‘‘la société’’ (c’est-à-dire nous) a été appelée à payer le prix fort.

    Il en va de même avec les ‘‘concessions’’ actuelles. Si l’idée d’un impôt sur les plus-values a tout de suite été balayée, il n’est pas exclu que des pas dans cette direction soient effectivement entrepris. Il ne faut pas non plus négliger la possibilité que le gouvernement de droite revienne sur quelques-unes de ses mesures. La hausse de l’âge de la retraite n’est par exemple pas d’application avant 2025. L’espace existe donc pour des concessions temporaires sur des mesures destinées à être ensuite réintégrées bien plus vite qu’elles n’avaient été retirées. Un âne peut se laisser guider par une carotte. Nous devons être plus malins que ça, d’autant que nous ne sommes même pas certains de la recevoir, cette carotte. ‘‘Les syndicats peuvent manifester, nous ne reculerons pas, jamais’’, annonçait ainsi Zuhal Demir (une pointure de la N-VA) la veille de la manifestation.

    Ce gouvernement ne reculera pas. Il nous faut le renverser, mais pas pour le remplacer par un autre gouvernement austéritaire. Di Rupo a expliqué que 70 % des mesures de ce gouvernement étaient issues de son gouvernement. Nous devons défendre une alternative à l’austérité : un gouvernement de rupture avec la politique anti-travailleurs, un gouvernement dont la priorité sera les intérêts de la majorité de la population et non pas la maximalisation des profits d’une infime élite. C’est ce que signifie pour nous la lutte pour une alternative socialiste démocratique.

    Des assemblées du personnel pour évaluer et mobiliser

    Faire progresser le plan d’action exige d’impliquer autant de collègues que possible pour repousser chaque tentative d’isoler ou de diviser notre mouvement. Nous devons également tout faire pour mieux organiser notre grève. Pour la manifestation du 6 novembre, le PSL défendait déjà la tenue d’assemblées du personnel pour voter le plan d’action, chose réalisée dans une série d’entreprises.

    Les prochaines étapes de ce plan d’action nécessitent l’élargissement de ces méthodes. Une assemblée du personnel peut évaluer la manifestation, répondre aux doutes éventuels concernant les violences, et surtout mobiliser sur base de l’énorme succès du 6 novembre. Avec des assemblées générales du personnel, les journées de grève régionales et nationale peuvent acquérir un contenu plus concret. Cela nous offre un véritable forum pour discuter de la réaction du gouvernement, de nos revendications et de notre alternative. Car oui, une alternative existe ! Que voulons-nous exactement dans notre entreprise et notre secteur ? Élaborer notre politique alternative à partir de la base renforcera le mouvement. À long terme, cela prépare même les bases à partir desquelles nous pourrions reprendre en mains le contrôle de toute la société.

    Les assemblées du personnel nous permettent de discuter de notre stratégie à chaque nouvelle étape du plan d’action tout en faisant participer systématiquement plus de collègues. Il est ainsi possible de progresser, de renforcer les grèves régionales et d’enfin parvenir à faire de la journée du 15 décembre la plus grande journée de grève générale de l’Histoire du pays.

    Après le 15 décembre : pousser la lutte de l’avant

    Ce gouvernement n’est prêt ni à reculer, ni à tomber sans qu’on ne le pousse. Il est possible que le plan d’action des prochaines semaines ne suffise pas et qu’il faille ensuite passer à l’étape supérieure. Le patronat et son gouvernement de droite espèrent que les fêtes entraineront une période de calme après laquelle le mouvement se dissipera. Ce danger existe, mais au vu de l’ampleur des attaques, il est plus probable que la lutte reprenne dès janvier.

    Fin 2011, Nico Cué, du syndicat des Métallos Wallonie-Bruxelles, avait proposé une grève de 24 heures qui aurait dû être suivie d’une grève de 48 heures, voire d’une grève de 72 heures si le gouvernement ne réagissait pas. Cette proposition n’a pas été mise en pratique. Toutefois, un plan suivi et conséquent, dans lequel on ne laisse pas trop de temps passer entre deux actions, nous permettrait de maintenir la pression jusqu’à la chute finale du gouvernement. Le 6 novembre, nous avons montré la force de notre nombre. Le 15 décembre, nous pouvons mobiliser pour la plus grande journée de grève générale qu’ait jamais connue la Belgique. Si rien ne change, il nous faudra continuer à amplifier et intensifier les actions !

  • [PHOTOS] 1e journée de grèves régionales : Malines

    Une équipe du PSL s’est rendue ce matin à Malines, notamment au zoning industriel, à la SNCB et à De Lijn. Photos de SooRa.

  • [PHOTOS] 1e journée de grèves régionales : Port d’Anvers

    Voici une série de photos de l’équipe du PSL qui s’est rendue dans la zone portuaire, sur la rive droite. Nous nous sommes notamment rendus chez BASF, New Holland, au début de la Scheldelaan, à Decathlon et au Brico.

    Par Jente.

  • 1e journée de grèves régionales : Charleroi

    GRcharleroi01C’est aujourd’hui que commençait la deuxième étape du plan d’action du front commun syndical contre les projets austéritaires du gouvernement Michel, avec les grèves régionales dans le Hainaut, au Luxembourg et à Anvers et au Limbourg. Après la manifestation réellement massive du 6 novembre dernier – la plus importante mobilisation syndicale depuis 1986! – force est de constater que la dynamique est toujours à l’œuvre. Petit rapport à chaud, au retour de la tournée des piquets…

    Dans le Hainaut, des équipes de militants du PSL sont intervenues à Mons, La Louvière et enfin Charleroi, où la journée a commencé peu après 4h à l’aéroport. Dès notre arrivée, les discussions vont bon train. On retrouve des camarades, on en rencontre d’autres, et on discute des premiers échos de la journée. Le port d’Anvers serait à l’arrêt depuis la veille au soir, on parle aussi de Zeebrugge, même de Gand. Ce qui est certain, c’est que la SNCB et les TEC sont totalement bloqués. Pour le reste, il faudra voir, mais la confiance est grande envers les camarades, et le sentiment de continuer à participer à l’écriture d’un nouveau et important chapitre de la lutte sociale belge est véritablement enthousiasmant.

    « On n’a pas le choix, on doit se battre », nous diront plusieurs. Les mesures antisociales prévues par le gouvernement Michel sont abordées, puis on en vient aux problèmes du secteur, à la vie qui se fait plus dure, à ce système qui broie les uns et enrichit les autres. D’autres parleront de leurs plus grandes craintes; que le mouvement soit soudainement lâché par les sommets syndicaux ou qu’il pourrisse sur pied, faute d’initiatives capables de porter la lutte de l’avant. Et la discussion s’engage.

    Aucune concession : retrait pur et simple de l’austérité!

    La première page de notre nouvelle édition de Lutte Socialiste titre « Balayer par la grève le gouvernement et toute la politique d’austérité ». L’accueil est excellent. Au cours de la journée, nous en diffuserons une bonne vingtaine d’exemplaires et ferons 4 abonnements sur place. Surtout, c’est une bonne manière d’engager la discussion sur l’objectif du mouvement. On parle de « faire reculer » le gouvernement. Mais ça veut dire quoi ? Obtenir quelques concessions ? Le sentiment général sur les piquets est clair : c’est non ! Le parallèle est vite tracé avec ces patrons qui veulent licencier 200 travailleurs, mais annoncent le chiffre de 300 pour limiter la colère en faisant une « concession ». Non, ce gouvernement, il faut le renverser. Son projet est totalement pro-patronal, il n’y a rien à en tirer pour le monde du travail.

    Au cours de la tournée, nous rencontrons notamment un bon groupe réuni devant l’Hôtel de Ville. Ils protestent contre le gouvernement Michel, bien sûr, mais aussi contre le bourgmestre Magnette (également ministre-président de la Région Wallonne) et son projet de licencier de 2 à 300 travailleurs communaux. Le PS? Une alternative? Quelle rigolade… Une autre version de la politique d’austérité, tout au plus. Peut-être bien mieux emballée, mais tout aussi indigeste. Un pompier nous dit « On veut faire tomber Michel 1er, c’est certain, mais on ne veut pas d’un nouveau Di Rupo, on veut un gouvernement avec un vrai parti de tous les travailleurs ».

    Si cette journée de grève aura bien démontré une chose, et les autres journées du plan d’action feront de même, c’est que les travailleurs ne sont pas une « charge », pas un « poids », mais bien les créateurs des richesses de cette société. Il est grand temps de poser la question d’un gouvernement pour et par les travailleurs, directement opposé aux diverses variantes de gouvernements anti-travailleurs.

    Une large solidarité

    La tournée se passe, au gré des appels lancés par le Quartier Général du front commun syndical, logé aujourd’hui dans les locaux de la CSC. Pour la grève générale du 15 décembre, le QG sera dans les bâtiments de la FGTB. C’est de là que partent des équipes pour aller renforcer des piquets plus faibles, avec des délégations moins fournies, des délégués moins expérimentés.

    L’approche en front commun n’est pas partout du même calibre, mais les piquets sont souvent mixtes, on s’interpelle joyeusement, on s’échange des nouvelles, on passe voir si tout se passe bien, si on pense qu’il faut aller soutenir des camarades plus loin.

    C’est ainsi que certaines entreprises sont bloquées, à l’instar de ce grand magasin, qui avaient dit à leurs collègues d’un site voisin, essentiellement de la FGTB, que la visite d’une équipe de syndicalistes serait la bienvenue le jour de la grève. Une équipe volante de la CSC y part après discussion, et ferme le magasin au grand plaisir des travailleurs, heureux de pouvoir rejoindre le mouvement.

    Ce sont avant tout des hommes et des femmes de la classe des travailleurs qui sont à l’œuvre, pas des affiliés de l’un ou l’autre syndicat. La grève est portée par tous, c’est souvent des prénoms que l’on retiendra avant la couleur du syndicat. Et surtout, partout, on prend ses marques, on est conscient qu’il s’agit de la répétition générale, que le grand jour, ce sera le 15 décembre.

    L’attitude de la police est un autre fait marquant pour les grévistes. A l’aéroport, un moment donné, c’est à peine s’ils n’aident pas concrètement un des piquets. Ailleurs, ils interpellent un passant qui s’en prend à un gréviste en lui disant « T’as pas compris ? C’est pour toi aussi qu’ils se battent, pour ton avenir! » Face à un piquet, un combi est interpellé : « Hé, venez avec nous! » « On se retrouvera le 15 ensemble », répond le conducteur, et il poursuit en klaxonnant.

    Au final, la journée fut donc excellente, à l’exception de cette triste nouvelle d’un gréviste blessé à l’aéroport, fauché par la voiture d’un excité.

    Pour des assemblées générales !

    Nous entendons aussi des nouvelles d’ailleurs, et particulièrement celle de cette assemblée intersectorielle tenue à La Louvière dans l’après midi, où est décidé de se revoir en Assemblée chaque lundi d’ici le 15 décembre pour discuter de l’organisation de la journée de grève générale. Il s’agit d’une excellente initiative, et nous espérons qu’elle sera renouvelée ailleurs.

    Ce point était notamment développé dans le tract que nous avons distribué : « Pourquoi, dans les secteurs et les régionales, ne pas organiser des assemblées générales ouvertes en front commun syndical afin d’évaluer la grève et de discuter des moyens de faire du 15 décembre un succès sans précédent? Pourquoi ne pas également planifier des assemblées générales après le 15 décembre pour faire démocratiquement l’évaluation et voir comment procéder après nouvel an ? (…) Ce dont nous avons besoin, c’est d’un gouvernement qui défend aussi fermement les intérêts des travailleurs que le gouvernement actuel défend ceux des patrons. Nos assemblées du personnel ne doivent pas se limiter à l’évaluation et à la préparation des actions, elles pourraient contribuer à l’élaboration d’une véritable alternative en construisant et en faisant vivre de la base – par entreprises et par secteurs – le cahier de revendications des travailleurs. En se rabattant toujours sur le moindre mal – la social-démocratie pour la FGTB, la démocratie chrétienne pour l’ACV et les verts pour certains autres – nous n’avons fait que préparer le lit pour l’arrivée de la droite dure au pouvoir. Le mouvement des travailleurs mérite de meilleurs représentants. La FGTB de Charleroi & Sud Hainaut appelle depuis deux ans à rompre avec la social-démocratie et les Verts pour s’unir dans un vaste parti de lutte de la gauche. Le PSL reste disponible et veut entièrement coopérer. »

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