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  • Capitalisme et crise écologique

    L’actualité récente a été marquée par des catastrophes industrielles et écologiques d’ampleur phénoménale (désastre nucléaire de Fukushima, catastrophe de BP au Golfe du Mexique, vagues de boues toxiques en Hongrie, crise alimentaire et contamination en Allemagne,…) tandis que les conséquences du réchauffement climatiques deviennent sans cesse plus concrètes. Actuellement, la Corne de l’Afrique (Éthiopie, Somalie, Érythrée,…) connait sa plus grande sécheresse depuis 60 ans. Si le changement climatique n’est pas le seul facteur de cette crise qui touche plus de 10 millions de personnes, il n’en reste pas moins déterminant. Le capitalisme a largement illustré ce qu’il réserve en termes de crises écologiques et de gestion de celles-ci.

    Les discours n’ont pas manqué pour accuser ”l’Homme”. Pareille vision des choses est bien pratique pour les gouvernements, grands patrons et actionnaires puisqu’elle les place au même degré de responsabilités que les simples travailleurs. Cette logique s’est même retrouvée chez certains militants de gauche qui ont critiqué la ”société de consommation” et ont parlé de ”décroissance”. A la base de ce raisonnement se trouve un raccourci théorique, la négation de la question fondamentale de la production. Mais, en parallèle avec l’approfondissement de la crise économique, la conscience que le capitalisme lui-même est une menace pour l’environnement s’est développée.

    La catastrophe de BP a constitué la pire marée noire qu’ait connue le monde. Pendant plusieurs mois, ce sont près de 800 millions de litres de pétrole qui ont été déversés. Le numéro deux mondial du secteur pétrolier avait rogné sur les coûts de sécurité et volontairement ignoré une longue liste d’incidents qui sonnaient comme autant d’avertissements, comme en 2005 lorsque la plateforme en haute mer de Thunder Horse avait failli s’effondrer dans les eaux du Golfe du Mexique. Mais cette politique – où le déni du risque écologique s’est accompagné de soutien à des dictatures ou à des troubles (Azerbaïdjan, Angola, etc.) – a permis aux actionnaires de voir grandir leurs dividendes. La même soif de profit se trouve derrière la catastrophe nucléaire de Fukushima où, pour économiser sur la sécurité, on a été jusqu’à recruter des sans-abris pour s’occuper de l’entretien de la centrale.

    ”Si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé”

    Les discussions sur le réchauffement climatique ont entraîné de nombreuses discussions internationales. Les Conférences des Nations Unies sur le Climat impressionnent tant par leur nombre (celle de Copenhague en 2009 était déjà la quinzième, et il y a encore eu celle de Cancun en 2010) que par leur faillite. Cet échec n’est pas étonnant. On estime que si les mesures nécessaires afin d’enrayer le réchauffement climatique avaient été mises en place il y a une quinzaine d’années, cela n’aurait même pas coûté 3% du PIB mondial par an. Toutefois, même ce léger coût est complètement hors de question pour les différentes puissances impérialistes, qui se focalisent sur le maintien de la rentabilité à court-terme des multinationales qu’elles représentent, et cela malgré le fait qu’il est assez largement reconnu qu’à long terme, les coûts de l’inaction actuelle pourraient être bien supérieurs. Cette attitude avait été synthétisée par Hugo Chavez, qui avait déclaré à l’occasion de la Conférence de Copenhague : ”Si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé”.

    Reste à savoir quels actes poser et, sur cet aspect comme sur d’autres, la rhétorique de Chavez peine à trouver un prolongement pratique. En avril 2010, le président bolivien Evo Morales avait appelé à une Conférence des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre mère, à laquelle participait également Hugo Chavez. Morales avait déclaré à la session d’ouverture : ”Ou meurt le capitalisme ou meurt la Terre Mère”. Mais pour les 20,000 représentants de mouvements sociaux, de syndicats, d’ONG, d’organisations politiques,… La manière de lutter contre le capitalisme est restée extrêmement floue et la conférence en est restée à une déclaration à destination de la conférence des Nations Unies de Cancun. Une opportunité gigantesque a donc été gaspillée pour parvenir à un plan d’action international pour le climat, avec un agenda de manifestations internationales, de journées d’action et même de journées de grève.

    Renverser le capitalisme

    De la même manière que nous avons besoin d’une résistance internationale face à la crise, nous avons besoin d’une riposte internationale contre la destruction de notre environnement. Les responsables sont d’ailleurs les mêmes, ces deux mouvements doivent se rejoindre autour de la seule force capable de bloquer l’économie et de la faire ensuite fonctionner pour ses propres intérêts: la classe des travailleurs.

    C’est pourquoi nous défendons la nationalisation du secteur de l’énergie, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs familles, tout comme pour les autres secteurs clés de l’économie. Ce n’est qu’ainsi que suffisamment de moyens pourront être libérés pour une réelle recherche scientifique indépendante destinée à avoir une production (énergétique ou autre) écologiquement responsable. C’est aussi pourquoi nous sommes favorables à des solutions collectives et non à des sanctions individuelles. Les ”écotaxes” font endosser au consommateur la responsabilité des méthodes de production et de distribution capitalistes, alors qu’il n’a strictement rien à dire à ce sujet tandis que les riches peuvent continuer à polluer contre une amende proportionnellement très légère face à leurs revenus.

    Nous défendons aussi que se soit aux organisations de travailleurs de prendre en charge les secours aux victimes lors de catastrophes. Lors des pluies torrentielles qui ont touché le Pakistan en 2010, certaines régions n’avaient reçu aucun secours plusieurs semaines après la catastrophe et, à d’autres endroits, les riches s’étaient accaparés les groupes électrogènes et l’aide alimentaire tandis que les spéculateurs stockaient la nourriture et les biens de première nécessité et ont profité de la pénurie de nourriture, d’eau potable, de tentes ou de médicaments pour fortement augmenter les prix et engranger de juteux bénéfices.

    En définitive, seule une société réellement socialiste, basée sur le contrôle, la gestion et la planification démocratique de l’économie par les travailleurs et la population permettrait d’organiser les mesures de préventions, d’augmenter la sécurité dans les activités industrielles et de préserver l’environnement ainsi que les travailleurs tout en évitant le gaspillage énorme de ressources qui caractérise le capitalisme.

  • Nouvelle campagne de la FGTB wallonne: “Où est passé l´argent?”

    A la veille du Premier Mai, fête des travailleurs, la FGTB wallonne a présenté sa nouvelle campagne "Où est passé l’argent?". La réponse est claire et a donné le nom du site internet de la campagne (www.danslapochedesactionnaires.be), cette succédant à la campagne ‘‘le capitalisme nuit gravement à la santé’’ lancée en 2008.

    Par Nicolas Croes

    Le tract de la campagne commence par le titre ‘‘C’est pas la crise pour tout le monde!’’ et explique très justement : ‘‘Contrairement aux idées reçues, nous vivons dans un pays de plus en plus riche. Chaque année, les richesses produites (par les travailleurs !) ne font qu’augmenter. Pourtant, les travailleurs ne reçoivent pas leur juste part du gâteau. Depuis 30 ans, les actionnaires captent une proportion de plus en plus importante de ces richesses. Rien que pour 2010, ce sont 20 milliards € supplémentaires qui se sont retrouvés… dans la poche des actionnaires !’’ Par la suite, il dénonce le résultat en termes de ‘‘Chômage, austérité, pouvoir d’achat en berne, attaques contre la Sécurité sociale et les services publics, fiscalité injuste, hausse des prix des matières premières et de l’énergie…’’

    Au-delà de la dénonciation, la FGTB wallonne plaide pour un meilleur pouvoir d’achat par le maintien de l’indexation automatique des salaires, l’augmentation des salaires bruts et du salaire minimum et la suppression des discriminations touchant les jeunes. Il est aussi question de renforcer la sécurité sociale (‘‘sans elle, un Belge sur trois serait pauvre’’) afin de notamment augmenter les allocations sociales (pension, invalidité, chômage…) et d’instaurer leur réelle liaison au bien-être. Troisièmement, afin de lutter contre le chômage qui frappe 750.000 personnes dans notre pays, la campagne défend les 32 heures de travail par semaine avec réduction collective du temps de travail, maintien du salaire et embauche compensatoire. Enfin, la FGTB wallonne veut renforcer les services publics en stoppant le processus de privatisation et en renationalisant des secteurs clés comme l’énergie, la Poste,…

    La FGTB wallonne explique également comment financer ces mesures et met en avant la limitation des revenus des actionnaires, des grands patrons et des traders (‘‘taxation des plus-values boursières, plafonnement des revenus des actionnaires, instauration d’un salaire maximum,…’’), en luttant contre la fraude fiscale, en supprimant la déduction des intérêts notionnels, en instaurant une ‘‘juste perception de l’impôt des sociétés’’ (la FGTB wallonne rappelle que n’importe quel pensionné paye plus d’impôts qu’Electrabel ou Inbev aujourd’hui…) et en contrôlant le système financier et bancaire par la création d’une banque publique régionale, par l’instauration d’une taxe sur la spéculation, par la suppression des ‘‘paradis’’ fiscaux, etc.

    Que faire du secteur financier ?

    Le PSL se retrouve pleinement dans différentes revendications portées par la FGTB wallonne dans cette campagne, tout comme dans la précédente, notamment concernant la question de la réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, une revendication que nous avons eu l’occasion de défendre en plusieurs occasion ensemble avec les Jeunes-FGTB, comme dans les comités de ‘‘Jeunes en lutte pour l’emploi’’. Mais, tout comme à l’époque du lancement de la campagne ‘‘le capitalisme nuit gravement à la santé’’, nous regrettons que ne figure pas la revendication de la nationalisation d’un secteur aussi crucial que le secteur financier.

    L’actualité récente (la catastrophe de BP dans le Golfe du Mexique l’an dernier ou encore celle de Fukushima en mars) a démontré de façon on ne peut plus limpide que laisser un secteur aussi important que celui de l’énergie dans les mains du privé est une aberration totale. Nous soutenons ainsi l’exigence portée par la FGTB de "la renationalisation de la production nucléaire" et plus encore celle de la FGTB wallonne d’aller carrément vers la nationalisation de tout le secteur de l’énergie.

    Mais – lorsque nous regardons la dégradation sociale dans les quartiers pauvres de nos villes ou la pauvreté cachée à la campagne, lorsque nous constatons l’état dans lequel doivent vivre de très nombreux pensionnés, personnes handicapées, malades chroniques, jeunes et moins jeunes sans emplois,… – il nous semble que la crise économique, la pire crise du capitalisme depuis les années ’30, est elle aussi une catastrophe. Elle démontre, tout aussi clairement que celles de BP ou de Fukushima concernant le secteur de l’énergie, que le secteur financier doit être placé hors des mains du privé, dans celles de la collectivité.

    La création d’une banque publique régionale ne résoudrait rien à la crise, et n’empêchera pas de nouveaux problèmes au secteur financier. Une petite île, régionale qui plus est, dans un océan où le marché dicte ses lois se ferait engloutir au bout d’un moment, comme ce fut le cas dans le passé avec la CGER. Les débuts de la nouvelle Caisse d’Investissements de Wallonnie (CIW) illustrent aussi cela. La CIW a accusé une perte de 1,26 million d’euros pour l’année 2010 et de 1,3 million en 2009. Il est vrai que l’Union Européenne a longtemps bloqué le projet, mais les souscriptions, qui avaient pour objectif d’atteindre les 300 millions d’euros, n’ont récolté que 81 millions. Entre autres problèmes, pour les entreprises, la CIW n’est pas concurrentielle avec d’autres aides, un problème qui reviendra systématiquement dès lors que l’on se base sur la logique du marché et sa soif de profits à court terme.

    ‘‘Le capitalisme n’est pas l’ordre naturel des choses’’

    C’est ce qu’on pouvait à l’époque lire dans le tract de la campagne ‘‘Le capitalisme nuit gravement à la santé’’. Mais nous avions déjà à ce moment l’impression que la FGTB n’y croyait pas vraiment. Dans la tête des dirigeants, il s’agissait plutôt d’un système capitaliste fortement régulé que d’une rupture avec le capitalisme, ce que Thierry Bodson, secrétaire général de l’interrégionale wallonne de la FGTB, disait en ces termes : "Je ne plaide pas pour l’instauration d’une économie planifiée. Mais il faut que la machine économique soit nettement plus régulée." (La Libre, 26 février 2009).

    A l’époque, nous avions déjà écrit ”Nous ne sommes pas contre d’autres revendications portées par cette campagne comme la "traçabilité" des flux financiers internationaux, la mise sur pied d’autres indicateurs que le PIB pour mesurer la création de richesses ou encore le contrôle des publicités mensongères à propos des produits financiers. Mais ces mesures, en acceptant de laisser une part non négligeable du contrôle de la société dans les mains des capitalistes, cherchent à concilier des intérêts aussi diamétralement opposés que ceux des travailleurs et ceux de la bourgeoisie.” (Une campagne bienvenue de la FGTB wallonne, mais comment la faire aboutir ?)

    Aujourd’hui, cette lacune, selon nous, reste présente, mais avec un ton que nous trouvons peut-être trop timide. Alors que l’on pouvait lire en 2008 ‘‘Aujourd’hui, libéralisme et capitalisme ont un genou à terre. C’est le moment ou jamais de contre-attaquer pour les empêcher de nuire à nouveau’’, on trouve maintenant dans ‘‘Où est passé l’argent’’ des attaques moins ambitieuses, contre le ‘‘dérapage actionnarial qui handicape la relance économique, freine les augmentations de salaire et la création d’emplois’’ (à lire dans la brochure de présentation de la campagne).

    Instaurer un rapport de force

    On peut aussi lire dans la brochure de la campagne que ‘‘Les luttes sociales ont permis une réduction progressive de la durée de travail : de 12h/jour, 7 jours sur 7 au début du XXe siècle, pour finalement arriver à 40h/semaine en 1974.’’ Il est fort utile de rappeler que nos acquis sociaux sont le fruit de luttes et de mobilisations, d’un rapport de force établit par l’organisation et l’action collectives des travailleurs. Aujourd’hui aussi, c’est en construisant ce rapport de force dans la rue et au travail que l’on pourra non seulement préserver nos acquis, mais aussi récupérer ce qui nous a été volé et même changer de société.

    En 2008, le tract de la campagne de la FGTB wallonne disait ‘‘Partout en Europe et dans le monde, la crise ravive des mouvements de contestation de ce modèle qu’on pensait incontournable. Le vent tourne…’’ Il est regrettable de ne plus retrouver de références de ce type maintenant, surtout après le processus révolutionnaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et les mobilisations gigantesques que nous avons connu depuis 2008, souvent les plus importantes depuis des décennies (au Royaume-Uni, au Portugal, en Espagne, aux Etats-Unis,…).

    Pour illustrer ses propos, la FGTB wallonne se réfère à la lutte récente contre l’Accord interprofessionnel : ‘‘Les travailleurs payent la crise de toutes parts ! Et aujourd’hui, on ose encore nous parler de « dérapage salarial » ? Dans le dernier projet d’accord interprofessionnel, rejeté par la FGTB, le patronat n’a pas voulu lâcher plus de 0,3% d’augmentation en 2012… soit 6€ pour un salaire de 2.000€ bruts ! Quel élan de générosité !’’ Mais il y a beaucoup à dire sur la manière dont la lutte syndicale a été organisée à l’occasion de cet AIP, rejeté par la majorité des syndicalistes des syndicats socialiste, chrétien et libéral, même si seuls la FGTB et la CGSLB ont respecté cette majorité.

    Le rôle de la direction de la CSC a été scandaleux, il est vrai. Mais, à la FGTB aussi, certains de nos dirigeants ont été loin d’être à la hauteur de l’enjeu. Ainsi, face à la norme salariale scandaleuse de 0,3% pour 2012, les manifestations et actions régionales ont été désorganisées, sans mot d’ordre clair donné suffisamment longtemps à l’avance par les directions syndicales et sans véritable plan d’action, malgré la volonté de lutte très clairement présente à la base. Maintenant, le débat sur l’AIP a été renvoyé aux négociations sectorielles, où il faut dorénavant combattre pour dépasser la norme dans le plus de secteurs possibles.

    Dans le cadre des protestations contre l’AIP, le SETCa et la Centrale Générale ont fait la tournée des partis traditionnels les 6 et 17 mars derniers : aucun parti n’a pris position pour les revendications syndicales, tous ont soutenu la proposition d’AIP. Pense-t-on que les revendications portées par la campagne ‘‘Où est passé l’argent ?’’ vont se réaliser en allant trouver ces partis ?

    Dans le cadre de la campagne ‘‘Le capitalisme nuit gravement à la santé’’, Thierry Bodson avait expliqué lors d’une émission de Matin Première que : "(…) Je pense que ce qu’il faut pour une organisation syndicale comme la FGTB, c’est réussir à peser de tout son poids sur les partis politiques qui existent aujourd’hui à gauche et, à ce niveau-là, on constate que, la crise aidant, on a parfois une oreille un peu plus attentive, en effet, de la part du Parti socialiste et même d’Ecolo, que ce qu’on a eu par le passé et notamment par rapport aux propositions qui sont faites ici…" Cette idée est largement répandue, mais nous pensons toutefois que ce qui s’est produit depuis – notamment dans le cadre de l’AIP – a largement démontré que cette ‘‘oreille attentive’’ est bouchée. Nous ne pouvons plus accorder la moindre confiance envers les partis établis pour satisfaire les revendications syndicales.

    Les discours, c’est bon, passons au plan d’action !

    Joignons les actes à la parole et organisons notre colère ! Tous les secteurs connaissent les dégâts de la ‘‘logique’’ de marché. Le patronat et leurs partis veulent nous faire payer la crise une troisième fois après les pertes d’emplois et le sauvetage des banques. Il est nécessaire de s’opposer à leurs plans de façon organisée, et les syndicats sont les meilleurs instruments pour ce faire.

    Une large campagne d’information et de sensibilisation est un bon atout, un atout de poids, mais seule, elle n’est rien. Pour véritablement être une arme aux mains des travailleurs, elle doit être couplée à un plan d’action, à un agenda réfléchi d’actions allant crescendo.

  • [DOSSIER] Hausse des prix: Une réponse socialiste

    En février, nous avons payé nos achats en moyenne quasiment 3,4% plus cher que l’an dernier, la plus forte augmentation de l’inflation depuis octobre 2008. Grâce à l’indexation automatique des salaires, cela sera heureusement compensé – avec retard et de façon partielle seulement. Mais juste au moment où cette indexation doit nous protéger de la perte de pouvoir d’achat, le patronat lance son offensive. Il peut compter sur l’appui des institutions internationales. Quelle est la réponse socialiste face aux hausses des prix ?

    Par Eric Byl

    Comment expliquer les hausses des prix?

    Souvent, on associe la crise aux hausses des prix ou à l’inflation. C’est pourtant l’inverse en général. Les crises vont de pair avec des baisses de prix, la déflation, alors que les reprises s’accompagnent d’une hausse de l’inflation. En temps de crises, lorsque les produits se vendent plus difficilement, les patrons ont tendance à baisser les prix. Ils diminuent les coûts de production, surtout les salaires, ou se contentent d’une marge de profit plus restreinte. Lors de la reprise, ils essayent alors de vendre à des prix plus élevés afin de rehausser la marge de profit. Dans un monde où l’offre et la demande s’adapteraient de façon équitable, les prix évolueraient de façon assez stable autour de la valeur réelle du produit, c.à.d. la quantité moyenne de temps de travail nécessaire pour produire la marchandise, de la matière première au produit fini.

    Mais le monde réel s’accompagne de changements brusques, avec des accélérations soudaines et des ralentissements abrupts. La nature ellemême connait de nombreux caprices. De mauvaises récoltes en Russie et en Ukraine, pour cause de sécheresse, ont contribué à faire augmenter les prix de la nourriture. Un système de société peut tempérer ces caprices, les corriger, mais aussi les renforcer. Les incendies de forêts, les tempêtes de neige, les inondations, les tremblements de terres et les tsunamis s’enchaînent, avec en ce moment au Japon la menace d’une catastrophe nucléaire. Nous ne connaîtrons avec certitude la mesure exacte de l’impact humain sur le réchauffement de la planète qu’au moment où la recherche scientifique sera libérée de l’emprise étouffante des grands groupes capitalistes. Mais que la soif de profit pèse sur l’être humain et son environnement, conduit à la négligence des normes de sécurité et à des risques inacceptables, le PSL partage avec beaucoup cette conviction.

    La Banque Mondiale estime que la hausse des prix de l’alimentation a, depuis juin 2010, poussé 44 millions de personnes en plus dans l’extrême pauvreté. Son index des prix de l’alimentation a gagné 15% entre octobre 2010 et janvier 2011. Diverses raisons sont citées: la croissance démographique dans les régions pauvres, la demande de biocarburants, la sécheresse, les inondations et d’autres catastrophes naturelles, la faillite de paysans africains face à la concurrence des excédents agricoles de l’occident, la spéculation qui accélère les hausses des prix. La hausse des prix de l’alimentation et la montée du coût de la vie ont constitué des éléments primordiaux dans les révolutions au Moyen- Orient et en Afrique du Nord.

    Le seul système qui fonctionne?

    L’establishment prétend que le capitalisme est le seul système de société qui fonctionne. La noblesse féodale et les esclavagistes avant elle prétendaient de même à leur époque concernant leurs systèmes. Chaque système fonctionne, il n’existerait pas sinon. Il répond toujours à un certain degré de développement de nos capacités productives. Dès qu’un système de société devient un frein à l’application de savoirs scientifiques et techniques, il provoque le chaos plutôt que le progrès. C’est alors que le moteur de l’histoire se déclenche; la lutte des classes.

    Brûler des combustibles fossiles est un gaspillage de richesses livrées par des processus naturels qui ont pris des millions d’années, et c’est catastrophique pour notre environnement.

    Nous le savons depuis plusieurs dizaines d’années. Mais depuis ce temps, la recherche scientifique concernant les sources d’énergies alternatives est sabotée par les fameuses ‘’sept soeurs’’, les sept sociétés pétrolières les plus grandes au monde. Des moteurs actionnés par hydrogène, énergie solaire et éolienne, masse bio, etc. sont trop menaçants pour leurs profits. Au lieu d’orienter la recherche vers les énergies renouvelables, elle a pratiquement été exclusivement consacrée au développement du nucléaire ‘’bon marché’’. Avec la ponctualité d’une horloge, nous sommes rappelés à la réalité des dangers de cette technologie.

    Ce n’est pas une surprise si la demande d’énergie augmente. On aurait pu investir depuis longtemps pour des économies d’énergie et dans le développement de sources d’énergie renouvelables. Mais ce n’est pas ainsi que fonctionne le capitalisme.

    Les investisseurs privés ne sont intéressés que s’ils peuvent récupérer à cout terme leur investissement, avec une bonne marge de profit. C’est valable pour les mesures d’économies d’énergie et pour l’énergie renouvelable tout autant que pour les combustibles fossiles plus difficiles à extraire, par exemple. Avec la spéculation, le manque d’investissements pour garantir une offre suffisante a été à la base de la forte envolée des prix du pétrole, jusqu’à atteindre 147$ le baril, il y a deux ans. La récession a fait retomber la demande et le prix, mais le problème a continué à proliférer. La perversité du capitalisme s’exprime dans la réaction des ‘‘marchés’’ face aux insurrections démocratiques contre les dictateurs corrompus au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les ‘‘marchés’’ craignent que la démocratie menace l’approvisionnement en pétrole. Au cas où la dictature en Arabie-Saoudite succomberait elle aussi, un prix de 200$ ou plus est à l’horizon pour le pétrole. Pour l’économie capitaliste mondiale, cela équivaudrait à une crise cardiaque.

    Les prix de l’énergie et de l’alimentation en hausse en Belgique

    Cette perversité du capitalisme échappe à ceux qui plaident pour la mise sous curatelle de l’indexation salariale en Belgique. Ils savent que les prix du pétrole et de l’alimentation sont en hausse partout dans le monde, ce qu’ils n’expliquent pas par le capitalisme, mais comme quelque chose qui nous tombe dessus tel un phénomène naturel. Ce ‘‘phénomène naturel’’ s’infiltre en Belgique. Les prix de l’énergie et de l’alimentation, surtout, ont augmenté en flèche ces derniers temps. Sans produits liés à l’énergie – le fuel, le diesel, le gaz et l’électricité – l’inflation serait plus basse de moitié.

    La bourgeoisie belge préfère couper dans l’investissement pour le renouvellement de la production. Aujourd’hui, elle se trouve à la queue du peloton en termes d’investissements dans la recherche et le développement. Nos politiciens en sont le parfait miroir. Depuis des années, ils économisent sur les investissements nécessaires dans l’entretien des routes, des bâtiments scolaires, de l’infrastructure ferroviaire, etc.

    Nous en subirons les conséquences des années encore. ‘’Si la politique énergétique de nos autorités ne change pas immédiatement, des coupures d’électricité se produiront, littéralement’’. C’était la conclusion d’une récente émission de Panorama. ‘’La Belgique manque d’électricité parce que nos gouvernements ont fait construire trop peu de centrales et parce que le réseau à haute tension qui devrait importer du courant supplémentaire n’a pas la capacité de répondre à la demande.’’ Mais GDF Suez, la maison mère d’Electrabel, a réalisé l’an dernier un profit record de 4,62 milliards d’euros.

    Le secteur de l’énergie n’est pas le seul à manier des marges de profits indécentes. Selon le rapport annuel de l’observatoire des prix, les hausses des prix des matières premières mènent à des adaptations de prix exagérées en Belgique. En plus, cela n’est qu’à peine corrigé lorsque les prix des matières premières reculent. Toutes les chaines de supermarchés le font. Ce sont les prix des produits de base tels que les pommes de terre, les oignons, le fuel et le gaz qui haussent fortement. Des marchandises moins couramment achetées, comme les télévisions à écran 16/9e ou les PC, ont vu leur prix baisser.

    Indexation des salaires, un acquis du mouvement ouvrier

    Il existe des moyens de tempérer les caprices de la nature et du système capitaliste. La classe ouvrière en a arraché plusieurs durant le siècle précédent. Ainsi, après la révolution Russe de 1917 et la vague révolutionnaire qu’elle a engendrée, un index des prix à la consommation a été obtenu dès 1920 en Belgique. A l’origine, seul un nombre limité de conventions collectives avaient introduit l’indexation automatique des salaires. Mais après chaque grande grève, ce nombre s’est élargi.

    Dans son Programme de Transition de 1938, Trotsky plaidait en faveur de l’échelle mobile des salaires, l’appellation contemporaine de l’adaptation automatique des salaires au coût de la vie, afin de protéger les foyers des travailleurs de la pauvreté. Parallèlement, il plaidait aussi pour l’introduction d’une échelle mobile des heures de travail, où l’emploi disponible est partagé entre tous les travailleurs disponibles, cette répartition déterminant la longueur de la semaine de travail. ‘’Le salaire moyen de chaque ouvrier reste le même qu’avec l’ancienne semaine de travail. La “possibilité” ou l’ “impossibilité” de réaliser les revendications est, dans le cas présent, une question de rapport des forces, qui ne peut être résolue que par la lutte. Sur la base de cette lutte, quels que soient ses succès pratiques immédiats, les ouvriers comprendront mieux toute la nécessité de liquider l’esclavage capitaliste.’’

    Après la deuxième guerre mondiale, le rapport de forces était favorable au mouvement ouvrier. Le système a graduellement été introduit dans tous les secteurs. Mais comme toute victoire du mouvement ouvrier, cet acquis aussi a été attaqué dès que le rapport de forces a commencé à se modifier. En 1962, le ministre des affaires économiques, Antoon Spinoy (PSB !) a essayé de retirer de l’index la hausse des prix des abonnements sociaux pour le transport public. En 1965, ce même gouvernement a à nouveau essayé, cette fois-ci avec le prix du pain. En 1978, de nouveau avec le PSB, le gouvernement a réussi à remplacer les produits de marques compris dans l’index par des produits blancs. En mars 1976, la loi de redressement de Tindemans – Declercq a aboli l’indexation pour la partie du salaire supérieure à 40.250 francs belges (1.006,25 euros). Cette mesure sera retirée en décembre, suite à la résistance de la FGTB.

    La victoire du néolibéralisme à la fin des années ’70 et au début des années ’80 a conduit à des attaques systématiques contre le mécanisme de l’indexation. Le gouvernement de droite des libéraux et des chrétiens-démocrates a appliqué trois sauts d’index entre 1984 et 1986. A trois reprises, donc, l’indexation des salaires n’a pas été appliquée. Ceci continue encore aujourd’hui à agir sur les salaires. En 1994, le gouvernement de chrétiens-démocrates et de sociaux-démocrates a retiré le tabac, l’alcool et l’essence de l’index ‘’santé’’. Depuis, dans divers secteurs, des accords collectifs all-in et saldo ont été introduits. Ces accords neutralisent en partie l’effet de l’indexation des salaires.

    La Belgique est-il le seul pays où s’app lique l’indexation automatique des salaires ?

    Dans certains secteurs de l’industrie aux États-Unis et en Grande-Bretagne, de tels accords étaient largement répandus jusqu’en 1930. En Italie, cela a été introduit dans les années ’70, mais a, depuis, été partiellement aboli. Au Brésil, au Chili, en Israël et au Mexique, l’indexation salariale a été abolie cette dernière décennie.

    Aujourd’hui, l’indexation automatique des salaires ne s’applique plus qu’en Belgique et au Luxembourg. A Chypre, elle existe aussi, mais ne s’applique pas à tous les travailleurs. En Espagne, au Portugal, en Finlande, en Italie, en Pologne et en Hongrie, des mécanismes d’indexation salariale sont repris dans des accords de secteurs où dans des contrats individuels. En France, en Slovénie et à Malte, les salaires minimaux sont indexés.

    D’abord produire, ensuite partager

    Dans leurs attaques contre l’indexation automatique, les politiciens et les économistes bourgeois accentuent toujours qu’il faut ‘’d’abord produire les richesses avant de pouvoir les partager’’. Il faut raconter cela au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ! Tant Moubarak que ses fils Gamal et Alaa sont milliardaires. De l’ancien dictateur Tunisien Ben Ali et sa famille, il est connu qu’il dispose d’une fortune immobilière correspondant à une valeur de 3,7 milliards d’euros en France uniquement. Les barons du textile belge qui ont massivement délocalisé vers la Tunisie dans les années ’70 y sont devenus indécemment riches. Combien de richesses faut-il avant que le partage ne commence ?

    Ce n’est pas de cela qu’ils parlent, mais bien des effets soi-disant pervers de l’indexation de salaires. Ainsi, l’indexation créerait selon Thomas Leysen dans Le Soir du 19 mars, une perception erronée de la marge salariale. L’économiste Geert Noels appelle cela ‘’le handicap concurrentiel automatique’’. Pour le professeur en économie Joep Konings (KULeuven) l’indexation automatique protège les habituels bien payés, mais complique l’accès aux emplois pour ceux qui n’en ont pas, puisque les entreprises seraient plus prudentes avant de recruter: ‘’Abolir l’indexation salariale automatique serait donc une mesure sociale.’’ Il rajoute qu’il faut l’accompagner de l’abolition de l’indexation des allocations sociales, au risque de voir la différence entre travailler ou ne pas travailler se réduire.

    Unizo, l’organisation des petits patrons en Flandre, plaide en faveur de ‘’quelques sauts d’index’’. Le professeur Peersman (UGand) veut annuellement adapter le salaire aux objectifs de la Banque Centrale Européenne. Son collègue De Grauwe (KULeuven) veut retirer le coût de l’énergie importée de l’index. Wivina Demeester, ancienne ministre CD&V, plaide pour une indexation en chiffres absolus au lieu de pourcentages. Mais selon De Grauwe, cela rendrait le travail non qualifié relativement plus cher et aurait par conséquent un effet non souhaitable. La Banque Nationale s’en tient à mettre en garde contre une spirale salaire-prix où des hausses de prix entraineraient des augmentations salariales qui seraient compensées par de nouvelles hausses de prix et ainsi de suite. Ce n’est pas un nouvel argument. Elle veut nous faire croire que lutter pour des augmentations salariales n’a pas de sens.

    Marx a déjà répondu à ces argument il y a 150 ans dans sa brochure ‘’Salaire, prix, profit’’ En réalité, le patron essaye d’empocher lui-même une partie aussi grande que possible de la valeur que nous avons produite. La peur de l’inflation n’a jamais freiné les patrons à empocher le plus de profits possibles. Avec un profit à hauteur de 16 milliards d’euros, une hausse d’un tiers comparée à 2009, les plus grandes entreprises belges disposent à notre avis de beaucoup de marge. En plus, des dividendes sont royalement versés aux actionnaires. Le producteur de lingerie Van de Velde, pour donner un exemple, a versé en 2010 quelque 70% du profit réalisé à ses actionnaires. Même en pleine crise, en 2009, les patrons des entreprises du Bel 20 s’étaient accordés en moyenne une augmentation salariale de 23%.

    Contrôles des prix

    Il n’y a rien à reprocher aux travailleurs en Belgique. Nous sommes toujours parmi les plus productifs du monde, loin devant nos collègues des pays voisins. Grâce à notre mécanisme d’indexation, la demande intérieure a mieux résisté à la crise de 2009 que dans d’autres pays, y compris en Allemagne. La contraction économique et le recul des investissements ont été moindres, tout comme la hausse du chômage. A l’époque, tout le monde a reconnu que c’était dû aux prétendus stabilisateurs automatiques, ce qui fait référence à la sécurité sociale et au mécanisme d’indexation.

    Nos prix de l’énergie sont largement plus élevés que ceux pratiqués à l’étranger. Des profits énormes sont drainés vers les poches des actionnaires, qui ne se trouvent d’ailleurs pas tous en France. De plus, en Belgique, l’industrie est très dépendante de l’énergie, mais là aussi on investit à peine dans une utilisation rationnelle de l’énergie. Nulle part ailleurs en Europe autant de voitures d’entreprises ne sont utilisées à titre de compensation salariale afin d’éviter des charges sociales. En comparaison des pays voisins, il y a en Belgique très peu de logements sociaux. Nos bâtiments résidentiels, tout comme nos bâtiments scolaires vieillis, sont extrêmement mal isolés et souvent encore chauffés au fuel, d’où les plaidoyers pour des contrôles transparents sur les prix.

    Le SP.a vise en premier lieu les prix de l’énergie. Le PS veut s’attaquer à l’inflation par des contrôles des prix d’au moins 200 produits. Nous sommes un peu étonnés que personne n’ait encore proposé d’introduire, à côté de la norme salariale, une norme des prix, où les prix ne pourraient monter plus que la moyenne pondérée des prix pratiqués dans nos pays voisins. Pour beaucoup de gens, le contrôle des prix de l’alimentation, de l’énergie et du loyer serait le bienvenu. Au Venezuela, Chavez a également introduit des contrôles des prix sur les denrées alimentaires, mais les rayons sont presque vides. Morales en Bolivie s’est heurté à une grève des employeurs lorsqu’il a voulu bloquer les prix des tickets de bus. Les propriétaires ont organisé un lock-out.

    Nous ne croyons pas que cela se produirait facilement en Belgique, ni pour l’alimentation, ni pour les loyers, ni pour l’énergie. Mais la leçon à tirer est qu’il est impossible de contrôler la distribution sans que l’autorité reprenne également la production en main, en assurant que le revenu du petit producteur soit garanti. Les contrôles des prix sont en fait une forme de contrôle des profits. Les entreprises privées essayeront de restaurer leur marge de profit aux dépens des travailleurs et si cela échoue, ils menaceront de délocaliser ou de stopper les investissements prévus.

    LE PSL TROUVE QUE LES TRAVAILLEURS N’ONT PLUS À PAYER LA CRISE PROVOQUÉE PAR DES SPÉCULATEURS

    • Pas touche à l’indexation automatique, pour le rétablissement complet de l’index. Liaison au bien-être de toutes les allocations.
    • Pas d’allongement du temps de travail, mais une semaine de travail de 32 heures, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, pour que le travail disponible soit réparti entre tous. Cela peut s’accompagner de crédit bon marché aux indépendants et de subsides salariaux sur base de coûts prouvés.
    • Ouverture des livres de comptes de toutes les grandes entreprises afin de contrôler leurs véritables coûts, les profits, les salaires des directions et les bonus.
    • Nationalisation du secteur énergétique sous contrôle des travailleurs et sous gestion des travailleurs eux-mêmes, pour être capables de libérer les moyens afin d’investir massivement dans l’énergie renouvelable et l’économie de l’énergie.
    • Pour le monopole d’État sur les banques et le crédit sous contrôle démocratique de la communauté. Au lieu de devoir supplier les directions des banques afin d’obtenir du crédit, le public pourrait alors planifier les investissements publiques nécessaires aux besoins réels de la population.
    • Pour une société socialiste démocratiquement planifiée et pour rompre avec le chaos capitaliste
  • Il y a 100 ans: la révolution au Mexique

    Les lecteurs parmi les plus âgés ou les cinéphiles connaissent peut-être le film ”Viva Zapata” (1952) avec Marlon Brando dans le rôle principal. La révolution mexicaine de 1910 a marqué l’histoire du Mexique et du continent tout entier. Elle continue encore à frapper les esprits. Ce dossier en aborde plusieurs leçons centrales, sur base de la brochure écrite par Kim Wauters.

    Le Mexique avant 1910

    Il y a cent ans, le Mexique était un pays à l’économie essentiellement rurale, dominée par les haciendas, ces grandes fermes créées par les colonisateurs alors que la terre était violemment saisie à la population indigène. Des villages de paysans libres existaient également, mais ils étaient soumis à la pression croissante de la grande propriété terrienne. Les paysans pauvres subissaient le joug des grands propriétaires terriens qui les faisaient travailler sur leurs terres. La résistance de la population indigène était durement réprimée et ses terres récupérées par les grands propriétaires. Un cinquième du pays était alors aux mains de 17 individus seulement, et quelques 3.000 familles possédaient presque la moitié du pays.

    Dès la fin du 19e siècle, le Mexique a connu l’industrialisation grâce au métal et au textile, ainsi qu’avec un secteur pétrolier grandissant dès 1901. Cette industrialisation était principalement basée sur du capital extérieur, issu des États-Unis et de Grande-Bretagne. En 1910, à peu près 80% de la population vivait toujours dans les campagnes. Mexico, aujourd’hui gigantesque mégapole de près de 20 millions d’habitants, ne comptait à peine qu’un demi-million d’habitants. La classe ouvrière était numériquement faible, mais commençait à rapidement s’organiser. Ainsi, en 1906, 30.000 travailleurs du textile se sont mis en grève ensemble.

    La dictature de Porfirio Diaz, arrivé au pouvoir en 1876, était relativement stable parce qu’elle se basait sur les grands propriétaires terriens aussi bien que sur les capitalistes étrangers. Mais la crise économique de 1907 et quelques mauvaises récoltes ont mis fin à cette stabilité. Les contradictions existantes dans la société se sont alors violemment exprimées avec les révoltes paysannes de 1910.

    Les révoltes paysannes entraînent la chute du régime, mais quelle est l’alternative ?

    Les problèmes économiques et sociaux minaient la position de Diaz, avec de nombreux mouvements locaux et isolés contre les grands propriétaires terriens ainsi que des actions de grève. Mais ces luttes n’avaient pas de caractère unifié et étaient sans instruments politiques. C’est cela qui a rendu possible l’ascension du démocrate libéral Francisco Madero. Madero plaidait pour une forme ”plus humaine” de grande propriété terrienne. Sa plus grande force résidait dans le rejet qu’inspirait Diaz. Diaz décida d’arrêter Madero, mais celui-ci parvint à s’échapper. Il appela ensuite à une révolte nationale le 20 novembre 1910, sans véritable succès. A son retour des États-Unis au Mexique, le 20 novembre, seuls son oncle et quelques dizaines de partisans armés l’attendaient. Madero s’en alla la tête basse.

    Au même moment, différents mouvements d’armées paysannes isolées étaient à l’offensive. Dans l’État fédéré de Chihuahua, au nord, une révolte de paysans pauvres et de bandits armés se développa sous la direction de Pancho Villa. Les autorités perdaient le contrôle d’un grand nombre de villages. Pancho Villa et ses troupes de guérilleros réclamaient de l’aide et des moyens aux grands propriétaires terriens et ne mettaient pas fin au règne de la grande propriété terrienne. Ce manque de direction politique a permis à Madero de récupérer le mouvement en sa faveur.

    La pression de la révolte paysanne au nord fut renforcée par des mouvements dans d’autres parties du pays. Dans le sud, le mouvement de Zapata se fit remarquer. Diaz tentait encore d’arriver à un compromis, mais ce fut peine perdue et il dû partir en exil en Europe. Les révoltes paysannes avaient chassé Diaz du pouvoir, mais les dirigeants de ces révoltes n’étaient pas intéressés par la succession. Sans autres candidatures susceptibles de le battre, Madero remporta facilement les élections présidentielles d’automne 1911, en obtenant 98% des votes.

    Une fois président, Madero essaya de louvoyer entre l’élite et les paysans pauvres qui s’étaient révoltés, en faisant surtout des concessions à l’élite. Dans une période révolutionnaire avec une forte polarisation de la lutte des classes, les détenteurs du pouvoir doivent clairement choisir leur camp entre classes dirigeantes et opprimées. S’ils ne font pas ce choix eux-mêmes, le choix est fait à leur place. Cela peut prendre un peu de temps si aucune classe n’est capable de dominer l’autre.

    Une partie du mouvement paysan ne s’inclinait cependant pas devant le régime de Madero. Ainsi, Zapata continuait à maintenir la revendication de réforme agraire. Pancho Villa, de son côté, est entré en conflit avec la direction de l’armée et s’est retrouvé en prison. Madero a alors perdu le soutien actif de tous les dirigeants paysans locaux qui avaient mis fin au régime de Diaz, mais ils n’étaient pas pour autant prêts à contester le pouvoir central par eux-mêmes, ce qui a ouvert la voie à un coup d’État militaire, soutenu depuis les États-Unis. Voilà comment est arrivé au pouvoir le général Huerta, en février 1913.

    Le fouet de la contre-révolution

    Le régime de Huerta était brutal. Si le Parlement ne suivait pas les consignes, les parlementaires étaient arrêtés ou exécutés. L’armée avait fortement été renforcée, jusqu’à atteindre les 250.000 soldats en 1914 (bien que le nombre réel était moindre, les officiers gonflant leurs effectifs pour se garder une partie de la solde).

    Pendant ce temps, les activités des mouvements paysans s’étendaient. Avec son armée de guérilla, Pancho Villa a obtenu un pouvoir de fait au nord, sur Chihuahua. Dans le sud, le soutien pour Zapata allait croissant et le mouvement paysan se radicalisait. Les partisans de Zapata ne demandaient plus le soutien matériel des grands propriétaires, ils l’exigeaient. Les armées paysannes conquéraient une partie toujours plus grande du pays. Huerta, comprenant que sa position était devenue sans espoir, partit alors pour l’Europe.

    L’absence d’alternative était toutefois toujours présente. Des forces libérales bourgeoises ont à nouveau utilisé la faiblesse des mouvements paysans et leur manque de connexion avec le mouvement ouvrier pour se hisser au pouvoir sur base d’une série de promesses de gauche. Carranza et Obregon ont ainsi fait appel aux travailleurs des villes. Mais, dès que l’opportunité s’est présentée, ils ont poignardé le mouvement ouvrier dans le dos. En 1916, une grève générale a complètement paralysé Mexico. Carranza a écrasé cette grève avec une répression sanglante et a imposé la dissolution de la fédération syndicale Casa del Obrero Mundial. Il n’a pas non plus hésité à physiquement liquider Zapata.

    En même temps, Carranza devait tenir compte du mouvement ouvrier se radicalisant et il a fait des concessions comme l’introduction de la journée des huit heures, l’interdiction du travail des enfants et l’introduction d’une sécurité sociale partielle. Les détenteurs du pouvoir qui lui ont succédé ont eux aussi dû tenir compte du potentiel du mouvement ouvrier et des traditions de révoltes paysannes.

    Les limites de la révolution mexicaine

    Les révoltes paysannes de 1910-1920 illustrent le potentiel de la combativité, mais elles avaient d’énormes limites, tant au nord qu’au sud. Les révoltes paysannes se sont toujours limitées au niveau local, avec peu de coordination ou de collaboration. Même des dirigeants paysans centraux comme Emiliano Zapata et Pancho Villa ne se sont que rarement rencontrés. Il n’y avait aucune tradition d’organisation politique.

    Le mouvement s’est limité à des révoltes paysannes faute de rôle actif et dirigeant de la part de la classe ouvrière. Les directions paysannes ne cherchaient même pas de rapprochement avec ce mouvement ouvrier. Zapata plaidait pour une fédération de villages libres en fonctionnement démocratique, les villes et les travailleurs n’existaient pas dans sa société idéale.

    Là où les dirigeants paysans sont arrivés au pouvoir, ils ont conduit à une politique de réformes limitées : réformes agraires, augmentations salariales, travaux d’infrastructure et investissements dans l’enseignement. Dans le sud, sous l’influence de Zapata, il y a eu plus d’éléments d’implication démocratique. Mais nulle part ne s’est produit de cassure fondamentale avec le capitalisme.

    Les mouvements mexicains de 1910-1920 constituent une grande source d’inspiration pour la lutte. Le régime craignait une répétition de ces révoltes, mais cette fois sous la direction du mouvement ouvrier. C’est cela qui a conduit à de nouvelles concessions dans les années ’30, comme la nationalisation du secteur pétrolier ou l’admission de toutes sortes d’exilés politiques (dont Léon Trotsky). La révolution mexicaine de 1910 est devenue symbole de combativité, mais cela ne suffit pas en soi. Il faut aussi tirer la leçon que la réussite n’est possible qu’avec un parti ouvrier révolutionnaire, armé d’un programme socialiste qui mettra totalement fin au capitalisme pour commencer à construire une alternative socialiste.

  • 27 novembre: Conférence nationale d’EGA / 28 novembre: Manifestation pour l’environnement

    Ce 27 novembre se déroulera une conférence nationale des Etudiants de gauche Actifs Secondaire et Supérieur. Nous voulons y discuter des campagnes d’EGA, tant au niveau de leur contenu que du point de vue pratique. C’est une bonne manière pour rencontre des militants d’EGA issus de tout le pays. Le jour suivant, nous participerons à la manifestation pour l’environnement qui se tiendra à Bruxelles.

    Tract d’EGA

    Tract en format PDF

    Manifeste avec Etudiants de Gauche Actifs le 28 novembre à Bruxelles

    Manifestation pour l’environnement, 14h Place de la Monnaie

    Marée Noire dans le golfe du Mexique, coulée de boues toxiques en Hongrie, incendies gigantesques en Russie, désastre climatique au Pakistan,… la succession actuelle de dramatiques désastres environnementaux est impressionnante.

    Aujourd’hui déjà, 300.000 personnes meurent chaque année en raison directe ou indirecte des effets du changement climatique. Les récents drames ont clairement illustré la responsabilité des actionnaires des grandes entreprises dans la crise environnementale. Leur soif de profit et leur avidité est sans limite. C’est ce qui a conduit BP à forer à des profondeurs où aucune technologie n’était prévue pour réparer un accident comme l’explosion du conduit de forage et à minimiser la sécurité. Résultat : la pire marée noire de l’Histoire. Les raisons de la fuite du réservoir de l’usine d’aluminium en Hongrie sont identiques.

    Les capitalistes ne veulent pas de normes environnementales contre le réchauffement climatique, car celles-ci diminuent leurs profits. Et la crise économique inhérente au chaos du marché libre accentue la concurrence entre capitalistes et aggrave le problème. Au contraire, ils coupent dans les dépenses au détriment des conditions du travail, des sa- Manifeste avec Etudiants de Gauche Actifs , le 28 novembre à Bruxelles, laires et de la possibilité de vivre dans un environnement sain pour les travailleurs et leurs familles.

    Ce 28 novembre se tiendra à Bruxelles une manifestation nationale à l’initiative de la coalition climat, à laquelle EGA participera. Cette manifestation se déroule dans le cadre du Sommet sur le réchauffement climatique de Cancun, au Mexique, qui suit l’échec de celui Copenhague l’an dernier.

    Les dirigeants politiques traditionnels qui se réunissent dans ce type de sommets coûteux n’ont aucune solution à proposer car ils représentent les intérêts des capitalistes. Partout, ils mènent une politique de coupes budgétaires pour faire payer aux travailleurs et aux jeunes le sauvetage des actionnaires des banques et des grandes entreprises. Tout comme l’enseignement et les soins de santé, l’environnement ne sera pas épargné par les conséquences de la vague d’austérité.

    Seule la mobilisation de masse des jeunes et des travailleurs peut changer les choses en faveur d’une société organisée pour satisfaire les besoins de tous et le respect de l’environnement, une société socialiste.

    Par tic ipe à la conférence nationale d ’EGA 2010 !

    Élaborons notre programme et préparons la résistance !

    La crise du capitalisme frappe les jeunes de plein fouet et un chômage de masse nous attend. Les jeunes, surreprésentés dans les emplois précaires, les intérims, les CDD,… ont été jetés à la porte des entreprises. Pour la première fois depuis longtemps, notre génération – celle qui est aux études ou sur le marché du travail depuis peu – éprouvera plus de difficultés à s’en sortir que la précédente.

    Le patronat et ses politiciens veulent nous faire payer leur crise une deuxième fois en orchestrant l’austérité sur nos écoles, nos unifs, nos soins de santé,… parce qu’ils ont sauvé les profits des banques à coups de milliards. Pour avoir un avenir, il faudra s’organiser pour lutter contre ce système basé sur la course aux profits au bénéfice d’une petite minorité. Au-delà de remettre en cause le capitalisme, nous avançons la nécessité d’une alternative socialiste.

    Nous avons lancé EGA dans les écoles secondaires depuis un an. Dans l’enseignement supérieur, EGA a déjà construit de nombreuses campagnes: pour le droit de vivre dans un environnement sain; avec les Jeunes en lutte pour l’emploi; contre le racisme et les néofascistes avec la campagne Blokbuster pour les mobilisations anti-NSV (l’organisation étudiante du Vlaams Belang) et avec les JAF (Jeunes Antifascistes) du côté francophone; contre les assainissent dans l’enseignement,… Nous avons aussi participé aux élections étudiantes à Gand et à Bruxelles cette année.

    La conférence nationale d’EGA secondaire et supérieur de cette année, ce samedi 27 novembre de 13h à 21h, portera sur l’élaboration du programme d’EGA sur ces 4 thèmes et l’élaboration de nos futures campagnes. Des dizaines d’étudiants de toutes la Belgique s’y retrouveront. Participe aussi à la résistance ! Inscris-toi pour la conférence nationale d’EGA 2010 !

    PROGRAMME? LIEU? PRIX?

    À 13h, 3 commissions auront lieu sur le programme d’EGA: Enseignement / Contre le Racisme et l’extrême droite / Emplois des Jeunes

    A 16h, il y aura un débat en plénière portant sur ‘‘notre avenir ne tombera pas du ciel : ORGANISONS NOUS DANS LA LUTTE !’’

    A 19h, il y aura un meeting ‘‘Détruire le capitalisme avant qu’il ne détruise la planète’’ Avec: Mirre Vercauteren EGA-ALS Gand, un syndicaliste de la SNCB de “libre parcours” et Nicolas Croes, auteur de la brochure sur l’environnement du PSL

    La Conférence se déroulera de 13h à 21h à Bruxelles, “Randstaat”, 45-47 rue du jardinier 1030 Molenbeek (Métro Comte de Flandre)

    Prix: 3 euros pour les lycéens / 2€ en prévente, 5 euros pour les étudiants et jeunes travailleurs /3€ en prévente travailleurs

    Logement possible à bruxelles le soir (il faut amener son matelas et son sac de couchage)

  • Le capitalisme nuit à l’environnement

    Ce 4 octobre, dans l’Ouest de la Hongrie, le côté nord d’un réservoir à déchets d’une fabrique d’aluminium se brise et un million de mètres cubes de boue toxique recouvre les villages et les champs les plus proches. Conséquences: 9 morts, 122 blessés, des familles qui ont tout perdu, des champs détruits. Pourtant, des photographies aériennes prises le 11 juin montraient déjà clairement qu’il y avait une fuite au réservoir. Cette catastrophe écologique et humaine s’ajoute à la longue liste des drames qui auraient pu être évités.

    Par Irina (Gand)

    En Hongrie comme dans le reste des anciens états staliniens, la chute du Mur a ouvert la voie à l’exploitation capitaliste des matières premières. Les anciennes bureaucraties staliniennes du Bloc de l’Est étaient déjà loin d’être championnes de l’environnement, mais les problèmes sont plus graves encore avec la façon dont l’économie capitaliste privilégie le profit à court terme au détriment de la sécurité à longe terme. L’euphorie et l’arrogance patronales qui ont suivi la ‘victoire’ de la chute du Mur en 1989 ont entraîné d’énormes ravages sur les plans social, économique et écologique.

    L’extraction de pétrole, de charbon et de métaux fait partie des industries les plus polluantes au monde. La récente catastrophe de Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique a récemment très clairement illustré quels étaient les dangers de fuite dans le secteur pétrolier, et le raffinage de pétrole produit aussi des gaz toxiques en grande quantité.

    L’extraction de charbon et de métaux consomme une gigantesque quantité d’eau, altérant la qualité de l’eau environnante. La désagrégation des pierres libère des acides dans la nappe phréatique, ce qui attaque la fertilité des champs, tandis que le stockage de la soupe chimique (utilisée pour débarrasser les métaux de leurs impuretés) dans de grands bassins ouverts est loin d’être sans danger de fuites. L’extraction de métaux pollue aussi l’environnement de métaux très toxiques. Un nouveau scandale a éclaté cette année au Nigéria, après que l’on ait découvert que l’extraction d’or à partir de minerais riches en plomb était responsable du décès de dizaines d’enfants, plus vulnérables à la concentration excessive de mercure dans l’air et à la saturation en plomb des sols.

    La pollution dont nous parlons ici est destinée à durer des milliers d’années, ce qui prive les générations à venir de réserves conséquentes d’eau potable et de terrains agricoles. Comment en est-on arrivés à ce point ? Nous vivons dans un système économique dont la priorité est l’accumulation et l’expansion des profits. L’industrie minière n’est pas seulement polluante, elle est aussi extrêmement lucrative : ce secteur a augmenté ses profits de 5 à 45 milliards de dollars par an entre 2002 et 2006. Même après l’impact de la crise économique, les profits restent énormes mais ce n’est toujours pas assez au goût des capitalistes. Les entreprises minières ont les moyens d’assurer une production (plus) écologique et plus sécurisée, mais entre l’augmentation de leurs profits et le péril causé à des écosystèmes entiers pour des milliers d’années, leur choix est vite fait.

    Les politiciens traditionnels, en Belgique comme ailleurs, sont du côté des capitalistes. Les partis traditionnels et les diverses institutions défendent les intérêts du capital, et donc aussi de l’industrie minière. Quand des lois environnementales existent, elles le doivent avant tout à la pression de la population et non à la bonne volonté des politiciens. Il faut encore voir de quelle façon ces lois sont appliquées… Au Chili, pour le contrôle de la sécurité dans l’industrie minière, il y a en tout et pour… 18 inspecteurs ! Et ce n’est pas une exception isolée.

    Obtenir une industrie minière écologique, c’est possible, mais cela nécessite de lutter. Le capitalisme a illustré sa totale incompétence avec les crises financières, écologiques,… elles sont inévitables en son sein. L’anarchie totale du marché libre conduit à un énorme gaspillage d’énergie et de matières premières sur une planète déjà surexploitée. Il est absolument nécessaire d’instaurer par la lutte une économie démocratiquement planifiée, au service de l’humanité, qui ne met pas en danger les générations futures. Seul un système socialiste permettra un développement de l’humanité dans le respect de l’environnement.

    Rejoignez-nous dans cette lutte!

  • Manifeste avec Etudiants de Gauche Actifs – Secondaire, le 29 septembre à Bruxelles – Contre L’EUROPE DES BANQUES & DES MULTINATIONALES

    La Belgique accueille la présidence de l’Union Européenne pour 6 mois. Partout en Europe, les gouvernements ont distribué l’argent public pour sauver les énormes profits des banques.

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    L’UE et le FMI (Fonds Monétaire International) essayent de forcer les Grecs à accepter une diminution très forte de leur niveau de vie pour les profits d’une petite poignée. Cela illustre que l’UE ne roule que pour les grandes entreprises et leurs actionnaires. Aujourd’hui c’est aux travailleurs et aux jeunes de payer la crise du capitalisme. Le chômage et la pauvreté s’accroissent et touchent plus fortement les jeunes.

    En Belgique, les 20 milliards d’€ d’aides aux banques (qui représentent plus que le budget de l’enseignement secondaire et supérieur) impliquent une diminution des moyens pour l’enseignement – alors qu’il n’y a pas assez de place dans les écoles et que celle-ci sont surpeuplées -, pour les soins de santé, pour les pensionnés… une diminution énorme du niveau de vie alors que le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi large qu’actuellement.

    En Grèce, en France, au Portugal, en Espagne… les protestations se généralisent. Ce 29 septembre aura lieu une journée d’action européenne à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats. Les jeunes sont appelés à prendre la tête de la grande manifestation européenne de 100.000 personnes qui aura lieu à Bruxelles. Cette journée d’action doit constituer le point de départ d’une résistance unifiée des jeunes et des travailleurs à l’échelle européenne.

    Mobilise autour de toi (tes amis, ta famille, tes camarades de classe, etc.) pour prendre part à cette manifestation avec les Etudiants de Gauche Actifs – Secondaire. Non à cette Europe des banques et des multinationales !

    Contre l’Europe de la guerre à Gand !

    EGA et les organisations de paix organisent une manifestation à Gand contre le ministre ‘Crembo’ et le sommet européen des ministres de la guerre ! Le Ministre de la Défense belge, Pieter De Crem, a renforcé la présence belge en Afghanistan alors que la situation de la population afghane ne cesse d’empirer à cause de la guerre. On nous parle de défense de la démocratie et de la liberté, mais cette guerre ne défend que les intérêts des capitalistes. Assurer la domination économique et politique de la région est la seule chose qui compte, et tant pis pour la vie de civils innocents.

    Jeudi 23 septembre, à 19h, au Zuid à Gand

    Action environnement contre Luminus à Liège !

    EGA organise une action contre le fournisseur d’électricité Luminus qui construit des nouvelles centrales thermiques ultra-polluantes. Le nouvel exemple du désastre causé par BP dans le Golfe du Mexique montre que la course aux profits entraîne pollution et dérèglements climatiques.

    Mercredi 15 septembre, à 13h30, devant le siège de Luminus, n°37 Boulevard d’Avroy à Liège

    Contre la Millionaire Fair à Anvers !

    EGA organise une action des jeunes pour l’emploi contre la Millionaire Fair. On n’est pas tous logé à la même enseigne : le 25 septembre, à Anvers, les millionnaires pourront fêter une année d’énormes profits tout en sabrant le champagne au Palais des Expositions dans un luxe décadent, alors que les effets de leur crise frappent les jeunes de plein fouet.

    Samedi 25 septembre, à 14h, Palais des Expositions d’Anvers

    Marches des Jeunes pour l’Emploi à Bruxelles et Charleroi !

    Le chômage et la précarité augmentent fortement chez les jeunes. On est jeté à la porte des entreprises comme de vulgaires kleenex, afin de préserver les rémunérations d’actionnaires à l’avidité illimitée qui ne se soucient pas qu’on ait une vie et un avenir. C’est pourquoi EGA, avec les Jeunes FGTB, les JOC (Jeunesses Ouvrières Chrétiennes) et d’autres partenaires organise des marches des jeunes pour l’emploi locales à Bruxelles et à Charleroi.

    Jeudi 14 octobre, à 18h, Place Anneessens à Bruxelles – Jeudi 28 octobre, à 18h à Charleroi

    Pourquoi rejoindre EGA ?

    L’avenir que nous réserve le capitalisme est fait de guerres, de misère, d’exploitation et de désastres écologiques. De bonnes conditions de vie dans un environnement sain, un emploi décent, un enseignement gratuit et de qualité… sont autant d’aspirations qui se heurtent violemment aux limites de ce système basé sur la course aux profits d’une petite élite.

    Ce n’est pas une fatalité. Pour changer cela, nous devons agir et nous organiser politiquement. Les Etudiants de Gauche Actifs luttent quotidiennement parmi la jeunesse pour en finir avec ce système et pour construire une société harmonieuse où la production est démocratiquement organisée afin de satisfaire les besoins de tous, une société socialiste. Rejoins-nous !

  • NON À LA GUERRE, AU RACISME ET AU CAPITALISME

    NOUS VOULONS UN EMPLOI ET UN AVENIR !

    Après les examens (et la seconde session) des milliers de jeunes vont directement rejoindre la masse de chômeurs. La crise économique a été causée par la cupidité d’une petite élite au sommet de la société. Ces rapaces sont sans cesse plus riches, mais n’en ont jamais assez. Aux travailleurs et aux jeunes de payer pour leur avidité.

    L’argument traditionnel des partis établis selon lequel les chômeurs sont eux-mêmes responsables de leur propre situation ne tient pas la route. Dans le cas contraire, les quelques 70% de jeunes qui connaissent le chômage dans certains quartiers de Bruxelles et dans le Hainaut auraient choisi de vivre dans le chômage et la pauvreté… Bien des jeunes ne trouvent aucun emploi et ne peuvent se construire aucun avenir, mais on veut pourtant que les travailleurs plus âgés travaillent plus et plus longtemps.

    Nous contestons cette logique et voulons résister contre chaque tentative de nous faire payer la crise. Dans plusieurs régions, nous sommes actifs dans des comités “jeunes en lutte pour l’emploi” qui organisent différentes actions pour l’emploi à la rentrée. L’une de ces mobilisations se tiendra à Anvers fin septembre à l’occasion de la Millionaire Fair, un rassemblement de super- riches. Nous voulons nous battre pour des emplois décents pour tous.

    Le pourcent de personnes les plus riches au monde est aujourd’hui propriétaire de 40% de toutes les richesses. Les 10% les plus riches au monde s’accaparent 85% de toute la richesse, tandis que la moitié la plus pauvre… n’en possède qu’un pourcent ! La crise aiguise les contradictions entre riches et pauvres. Les capitalistes essayent de masquer les contradictions réelles de la société en cherchant à ‘‘diviser-pour-mieuxrégner’’, en montant les Belges contre les immigrés, les jeunes contre les vieux, les hommes contre les femmes, etc. Nous nous opposons au racisme, au sexisme, à l’homophobie,… en criant: tout ce qui nous divise, nous affaiblit ! C’est tous ensemble que nous devons résister contre le capitalisme.

    Des guerres désespérées sont menées en Irak et en Afghanistan (avec la complicité de la Belgique), pour les profits et le prestige des grandes puissances. Au même moment, BP a pu, tranquillement et sans être inquiété, forer des puits en haute mer dans le Golfe du Mexique, au mépris de toute sécurité.

    Pour la majorité de la population, l’avidité des capitalistes signifie le chômage, la pauvreté, la misère, la faim, la guerre et la pollution. Ce système est fou, nous devons y mettre fin. Nous voulons donc organiser les travailleurs et les jeunes dans une lutte commune contre le capitalisme et pour une alternative socialiste. Cet été, nous faisons campagne pour des actions locales pour l’emploi (principalement en Wallonie et à Bruxelles): en septembre, nous protesterons ainsi à Gand contre un sommet européen des ministres de la Défense (ou plutôt, de la guerre); pour le climat en novembre et, début 2011, une grande manifestation antiraciste se déroulera à Gand (la manifestation anti-NSV annuelle). Vous aussi, vous pouvez assurer le succès de ces actions. Vous voulez un avenir ? Alors il faudra lutter.

    Rejoignez EGA (Etudiants de Gauche Actifs) ou les Jeunes-PSL dans la résistance contre le capitalisme et pour discuter de la manière de construire une alternative socialiste. Rejoigneznous, discutez avec nous, construisez avec nous des comités locaux d’action et de mobilisation.

  • Pas question de payer leur crise ! De vrais emplois pour tous!

    Durant l’été, nous continuons nos activités, et allons intervenir lors de différents festivals, en rue,… Différentes manifestations sont déjà prévues pour la rentrée, et nous allons utiliser ces deux mois pour déjà mobiliser pour des marches locales de jeunes pour l’emploi, pour une manifestation nationale pour l’environnement, contre le racisme et l’extrême-droite ou encore pour une manifestation antiguerre.

    Tract d’été du PSL et d’EGA

    – Tract en version PDF

    Après un premier succès à Mons

    Participe aux marches locales des jeunes pour l’emploi !

    à Anvers, Bruxelles, Charleroi, Liège, Louvain, Namur, Nivelles …

    La récession serait-elle terminée? Seuls les actionnaires le ressentent. Les grandes entreprises, les banques et les institutions financières ont été sauvées du naufrage par une injection massive d’argent public et aujourd’hui, ils renouent avec les profits record. Mais il ne faut pas s’attendre au même traitement pour sauver nos emplois. Au contraire, c’est aux travailleurs et aux jeunes que les patrons et leurs politiciens veulent faire payer la crise!

    Les annonces de licenciements se succèdent et 350 emplois disparaissent chaque jour. Cette année, on dépassera le cap des 750.000 chômeurs en Belgique et un jeune sur trois sera au chômage en 2011. Les emplois précaires (intérims, CDD,…) ont servi à mettre les jeunes sous pression quand tout allait bien. Et maintenant, on nous jette à la porte comme des kleenex aux premiers revers économiques, pour continuer à accroitre les profits.

    Soit chacun essaie de trouver des solutions individuelles, qui souvent n’existent pas, soit on tente de réagir collectivement. Un programme combatif pour l’emploi des jeunes est nécessaire. Il est tout à fait possible de répartir le travail disponible en diminuant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Les moyens existent mais il faut aller les chercher là où ils sont : dans les coffres des patrons des grandes entreprises et des gros actionnaires. Mais pour y arriver, nous allons devoir lutter.

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    Avec EGA et le PSL

    • Défendons chaque emploi! Nationalisation des entreprises qui font des licenciements collectifs!
    • Stop aux contrats précaires! Des emplois décents pour tous avec un salaire minimum de 1500 € net!
    • Stop à la chasse aux chômeurs!
    • Partageons l’emploi disponible, 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!

    MARCHES des JEUNES pour l’EMPLOI : à Anvers contre le Millionnaire Fairs le samedi 25 septembre, à Bruxelles le jeudi 14 octobre (à 18h), à Charleroi le jeudi 28 octobre (à 18h) et bientôt: Liège, Louvain, Namur, Nivelles …
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    Une centaine de jeunes ont lancé la campagne avec une marche des jeunes pour l’emploi combative le 1er mai à Mons, à l’appel de section hennuyère d’Etudiants de Gauche Actifs (EGA), des Jeunesses Ouvrières Chrétienne (JOC), des Jeunes FGTB et du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Cette première marche locale réussie pour des vrais emplois pour tous sera suivie par bien d’autres.

    Des marches sont prévues après l’été à Anvers, Bruxelles et Charleroi. A Anvers la manifestation prendra place contre le ‘Millionnaire Fair’ : ce salon du luxe réservé aux 59.000 millionnaires de notre pays ou la tenue de soirée est de rigueur. A Liège, Louvain, Namur et dans le Brabant Wallon, des comités Jeunes en Lutte pour l’Emploi ont été également lancés et des marches prendront place prochainement, et d’autre villes encore vont suivre. Chacun (tant les personnes que les organisations) qui le souhaitent peut participer activement à la campagne au sein de comités.

    Des comités Jeunes en Lutte pour l’Emploi peuvent être lancés dans les quartiers, dans les entreprises, dans les écoles et les unifs ou tout simplement autour de soi avec quelques connaissances pour mener des actions visant à mobiliser pour la manifestation. Avec une telle méthode, on peut commencer à organiser un rapport de forces pour mener des actions de plus grande ampleur par la suite.

    Prends contact avec nous pour participer à la campagne et/ou lancer ton comité.


    Après le fiasco de Copenhague et la marée noire provoqué par BP,

    Manifestation nationale pour l’environnement

    lors du sommet de Cancun dimanche 28 novembre à Bruxelles

    L’année dernière, EGA a participé à la grande mobilisation internationale à Copenhague. Des manifestations de masse ont eu lieu un peu partout en Europe et 15.000 personnes ont manifesté à Bruxelles. Une nouvelle manifestation nationale à Bruxelles se prépare pour le 28 novembre lors du sommet de l’ONU à Cancun au Mexique.

    La course aux profits entraine la pollution et les dérèglements climatiques. La marée noire provoquée par l’avidité de la multinationale pétrolière BP l’illustre. BP n’en est pas à sa première catastrophe et a de nouveau montré que ses actionnaires n’en ont rien à faire d’investir dans la sécurité du personnel et la sauvegarde de notre environnement : pour eux, seuls comptent leurs dividendes. Arrêtons ces pollueurs en nationalisant les multinationales pétrolières.

    La planète devient un monde imprévisible. Il faut s’en prendre à la cause réelle de la crise environnementale: le système capitaliste.


    Des Emplois, pas de Racisme !

    Rejoins les JAF et Blokbuster !

    Dans cette période de crise, les divisions provoquées par le racisme (comme le sexisme, l’homophobie,…) peuvent facilement fleurir sur base des pénuries d’emplois, de logements engendrées par 30 années de politique néolibérale.

    Blokbuster organise chaque année d’importantes actions contre le racisme et l’extrême-droite dont une manifestation nationale rassemblant environ un millier de jeunes contre la marche de la haine du NSV, l’organisation étudiante du Vlaams Belang. La prochaine manif anti-NSV aura lieu en mars à Gand. Une campagne antiraciste et antifasciste similaire à aussi vu le jour en Wallonie: les Jeunes Anti-Fascistes (JAF). Nous participons au lancement de cette initiative avec les jeunes FGTB et d’autres.

    Si le Vlaams Belang et le Front National ont subi une défaite ce 13 juin, cela ne signifie pas que le danger a disparu. Leur politique de «diviser pour régner» sert à affaiblir les travailleurs et les jeunes afin de pouvoir appliquer une politique encore plus antisociale que les partis traditionnels. Ils veulent solder au privé les services publics, s’attaquer aux syndicats et sont solidaires avec ceux qui licencient. Avec une réponse collective du mouvement ouvrier, le terreau social sur lequel se développent le racisme et l’extrême-droite peut disparaitre.


    Manifestation contre le sommet Européen des ministres de la guerre

    Jeudi 23 septembre À gand

    Fin septembre, se tiendra à Gand le sommet des ministres de la «défense» de la présidence belge de l’Union Européenne. Avec EGA et les organisations de paix, nous prenons l’initiative d’organiser une grande manifestation anti-guerre le vendredi soir à Gand. Les militaires européens sont aujourd’hui actifs dans toute une série de régions en conflits. L’occupation de l’Afghanistan et de l’Iraq en sont évidemment les exemples les plus connus. Mais dans d’autres pays aussi, des troupes sont déployées afin de sauvegarder les intérêts des multinationales.

    Le dernier gouvernement, sous l’impulsion du ministre de la guerre Pieter de Crem, a engagé la Belgique dans une voie de plus de participation aux interventions et guerres impérialistes partout dans le monde sous la bannière de l’OTAN. Le nouveau service militaire «volontaire» de De Crem utilise la même tactique que les recruteurs américains pour l’envoi de troupes en Irak et en Afghanistan: profi ter du haut taux de chômage et de précarité chez les jeunes pour les utiliser comme chair à canon bon marché. Reconstruit avec nous le mouvement anti-guerre en Belgique !

    Retrait immédiat des troupes d’Afghanistan et d’Irak !

  • Nationalisation de BP et des sociétés pétrolières – Transition vers l’énergie propre MAINTENANT!

    Ils ont ignoré les avertissements concernant le danger d’une fuite. Ils se sont moqués des mesures de sécurité. Ils ont économisé sur les méthodes de prévention d’une fuite. Tout cela à la poursuite d’une seule chose: l’or noir, le pétrole trouvé à des kilomètres sous la surface de l’océan, synonyme de méga-profits.

    Tract de Socialist Alternative (CIO-Etats-Unis)

    Onze travailleurs ont trouvé la mort en conséquence de la soif de profit sans fin de BP. Cette avidité est responsable de ce qui est très probablement la pire catastrophe environnementale de l’histoire américaine, avec des milliers de barils de pétrole brut déversés quotidiennement dans le Golfe du Mexique. Tous les efforts pour tenter de stopper la fuite ont échoué, et le pétrole continuera probablement à couler dans l’océan jusqu’au mois d’Août.

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    Détruire le capitalisme avant qu’il ne détruise la planète

    • Brochure du PSL
    • Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !
    • Science, climat… et profits
    • Conférence alternative sur le climat en Bolivie – Rapport d’un témoin

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    La dévastation causée à la vie marine ainsi qu’à l’écosystème délicat des eaux côtières est au-delà de toute description et aura des conséquences pour des années, peut-être même des décennies. Quant à la vie de ceux qui dépendent de l’industrie de la pêche, elle a été détruite.

    Laisser BP gérer cela ?

    Initialement, BP affiramait qu’il n’y avait que 1.000 barils de pétrole qui se déversaient chaque jour, mais une estimation gouvernementale basée sur des photos aériennes a mis en avant le chiffre de 5.000 barils par jour. Des scientifiques indépendants parlent quant à eux d’une quantité comprise entre 25.000 et 100.000 baril par jour ! Cependant, BP a injecté d’énormes quantités de produits toxiques dans l’objectif d’empêcher le pétrole de parvenir à la surface. Cela a créé de vastes accumulations de pétrole dans les profondeurs des eaux, une des raisons pour lesquelles les scientifiques ont revu à la hausse leur estimation de l’importance de la fuite.

    Un dispositif destiné à mesurer l’écoulement de pétrole existe bien, mais BP refuse de laisser les scientifiques l’utiliser. Avec l’aide des gardes-côtes, BP a maintenu les medias à l’écart des plages affectées et des eaux fédérales. L’entreprise veut très clairement masquer l’ampleur exacte de cette crise, avec l’aide complice du gouvernement.

    Obama et le gouvernement

    Nombreux sont ceux qui ont pensé qu’un gouvernement Obama sonnerait le glas des relations privilégiées entre les grosses entreprises pétrolières et le gouvernement, comme à l’époque de Bush. En réalité, rien n’a changé! Le Département de l’Intérieur a continué d’aider les compagnies pétrolières, notamment pour qu’elles ne doivent pas effectuer d’études concernant leur impact environnemental.

    Un mois seulement avant la catastrophe de BP, l’administration Obama avait annoncé un plan destiné à étendre la pratique du forage en haute mer et a, dans les fait, persévéré dans son aveuglement face à l’industrie pétrolière en disant à des firmes comme BP de se “réguler elles-mêmes.” Malgré la nouvelle rhétorique de l’administration Obama, le gouvernement fédéral a laissé le champ libre à BP sans qu’une seule autorité publique ne jette un œil sur ses pratiques.

    Cela illustre clairement – comme les de Socialist Alternative l’ont constamment défendu – que le Parti Démocrate est vendu aux compagnies pétrolières ainsi qu’aux intérêts du Grand Capital, de même que le Parti Républicain. Ce désastre démontre aussi que la course au profit des compagnies privées pétrolières conduit à une destruction irresponsable de notre environnement et de l’habitat des travailleurs.

    Cette catastrophe prend place dans le cadre de la pire crise du capitalisme global depuis les années ’30, avec le déclin le plus aigu des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles à coups de licenciements, de diminutions salariales, d’expulsions de maisons et de massacre social dans les services publics.

    Propriété publique de l’industrie pétrolière – La seule réelle solution

    Les véritables socialistes revendiquent la fin du modèle de la coursé au profit privée. Cela signifie de retirer BP des mains privées qui ont créé ce désastre pour la placer sous contrôle démocratique afin d’assurer un plan de nettoyage basé sur la protection de l’environnement et dans l’intérêt des travailleurs.

    Ce problème ne concerne pas que BP, mais concerne l’intégralité du secteur énergétique, guidé par la recherché de profit. Nous devons nous attendre à d’autres catastrophes comme celle de BP si nous laissons l’industrie privée poursuivre ses méfaits, sans même encore mentionner la crise du réchauffement climatique, conséquence de la complète dépendance de l’énergie fossile.

    Des solutions socialistes pour la fuite de pétrole

    • Nationalisation de BP afin d’utiliser ses vastes ressources pour nettoyer le pétrole plus efficacement tout en assurant l’aide aux travailleurs et collectivités atteintes par les effets de la fuite
    • Mise sous contrôle public des géants du pétrole, du charbon ainsi que des compagnies privées du secteur de l’énergie pour les faire fonctionner démocratiquement sur base de comités de représentants des travailleurs et des communautés démocratiquement élus, pour élaborer une planification économique et environnementale.
    • Nous avons besoin d’investissements massifs pour nettoyer les dégâts de la catastrophe, convertir la production d’énergie sur base d’énergies renouvelables, et créer un véritable service de transports publics, ce qui créerait des millions d’emplois protégés par les syndicats et serait une réponse au réchauffement climatique. Reconversion des travailleurs des industries polluantes avec maintien du salaire et des avantages.
    • Pour la fin de la dictature du profit et la création d’une planification démocratique et socialiste qui assurerait l’orientation de l’industrie énergétique, des transports et de la production vers la satisfaction des intérêts des travailleurs et de l’environnement.
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