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Tag: le MAS
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La lutte pour un programme socialiste est plus actuelle que jamais!
Le manque d’alternative est la raison pour laquelle nous appelons depuis des années à la création d’un nouveau parti des travailleurs et nous participons aujourd’hui activement au développement du Comité pour une autre politique. Les réactions sur le site de cette initiative sont plus qu’éloquentes sur les possibilités pour un nouveau parti des travailleurs.
Els Deschoemacker
Chaque expérience avec les nouvelles formations de travailleurs nous apprend cependant qu’il y a encore beaucoup de confusion sur le programme à mettre en avant. La pression pour chercher une solution à l’intérieur des limites du capitalisme est très grande. Elle pousse certains dans la direction de coalitions avec les sociaux-démocrates et d’autres versions du " moindre mal ", soi-disant pour battre la droite et l’extrême droite. Cela a mené dans tous les cas à… la poursuite de la politique néo-libérale.
Le MAS/LSP défend une politique socialiste au sein des nouvelles formations. Une politique qui intervient activement dans les mouvements de lutte, avec un programme qui part des besoins et des revendications actuels du mouvement ouvrier et qui fait le lien avec la nécessité de rompre avec le capitalisme. Si on veut utiliser la richesse produite dans la société dans l’intérêt des travailleurs et de leurs familles, il faut retirer le pouvoir économique et politique des mains de la classe capitaliste.
Certains ne veulent y voir qu’un point de vue vieillot et dogmatique. Les différences de classe ne seraient plus de ce temps… Toujours est-il que les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres. On fait plus de profits, non pas en augmentant les investissements, mais en relevant le taux d’exploitation. Ce que nous perdons, la classe possédante le reçoit!
Un nouveau parti de masse des travailleurs n’est pas un point final. Il n’épuise pas non plus le rôle d’une organisation comme le MAS/LSP. Si on veut faire en sorte que la construction d’un nouveau parti ne débouche pas sur une nouvelle déception, il est essentiel de défendre un programme socialiste en son sein. Cela signifie refuser d’entrer dans toute coalition qui veut sabrer dans les dépenses publiques. Cela signifie aussi lutter pour une société où les besoins des travailleurs et de leurs familles ne sont pas subordonnés au profit.
Le MAS/LSP déposera des listes à plusieurs endroits pour les élections communales. Nous y participons pour populariser la conférence de l’initiative une autre politique, mais aussi pour construire notre organisation. Nous ne voyons pas la construction d’un parti comme un but en soi mais comme un intrument pour rassembler les expériences et les forces socialistes dans la société. Ne restez pas au balcon. Aidez-nous à remplir cette tâche!
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Contre la politique antisociale!
8 octobre: Votez MAS
28 octobre: Conférence pour une autre politique
Lors des élections communales, les électeurs – en dehors de quelques exceptions, là où le MAS ou éventuellement une autre liste de gauche se présente – ne pourront voter que pour un programme antisocial. Tout le monde sait que la prime de rentrée scolaire est un cadeau d’un jour qui est fait pour nous inciter à voter ‘gentiment’ pour les partis traditionnels. Après les élections, la politique d’austérité continuera dans toutes les villes et les communes du pays.
Anja Deschoemacker
En Flandre, les partis traditionnels continueront à ‘mesurer leur succès’ aux scores du Vlaams Belang. Mais, en Wallonie aussi, une percée du FN menace dans beaucoup de villes et de communes.
Vingt ans après la première percée majeure du VB à Anvers, les partis traditionnels sont toujours incapables de réagir. Pourtant, lorsque Busquin (PS) en tant que commissaire européen a organisé une enquête sur la montée de l’extrème-droite, la conclusion a été claire : des partis comme le Vlaams Belang et le FN se développent sur un marché de travail toujours plus dur et plus pénible, où les incertitudes quant au revenu et aux conditions de vie grandissent de jour en jour.
La croissance du VB et du FN se fait en parallèle avec le détricotrage de la sécurité sociale (les exclusions du chômage, l’écart de plus en plus grand entre les allocations de chômage, de maladie et de pension et les salaires et les autres revenus,…) et le démantèlement des services publics (où, depuis 20 ans, des dizaines de milliers d’emplois ont été perdus et où de plus en plus de gens sont contractuels au lieu d’être nommés).
Le poids du mouvement ouvrier wallon – exprimé de façon déformée dans la position majoritaire du PS – a pendant longtemps freiné les aspects les plus durs de la politique néolibérale : les coupes dans les services publics se sont faites de manière moins sévère, la chasse aux chômeurs est pratiquée de manière moins brutale en Wallonie qu’en Flandre,… Le PS a réussi à conserver une partie de sa réputation comme parti ‘social’ malgré presque 20 ans de participation au pouvoir dans des gouvernements de casse sociale. Mais aujourd’hui le vote en faveur d’un Pacte des Générations qui attaque les prépensions, la priorité donnée au Plan Marshall (un programme néolibéral classique qui confie la relance de la Wallonie aux patrons) et surtout les scandales à répétition dans les sociétés de logements sociaux montrent que le PS devient de plus en plus un parti ‘comme les autres’.
Il existe aujourd’hui un mécontentement profond mais qui reste passif. Electoralement il se traduit par une érosion du PS (mêrme si beaucoup de gens pensent encore qu’il reste un ‘moindre mal’ face aux libéraux) et par une progression annoncée du FN (chez ceux qui veulent dire leur dégoût face à tous les partis en place). Tant que continuera la politique actuelle, l’extrême-droite continuera à gagner des voix chez les travailleurs et les chômeurs. Que le FN puisse gagner tant de voix sans avoir de cadres et sans mener une activité régulière de parti le montre clairement.
Si nous voulons changer celà, le mécontentement passif doit être tranformé en résistance active.
C’est pourquoi nous n’appelons pas uniquement à voter pour le MAS le 8 octobre mais surtout à venir participer à la ‘Conférence pour Une Autre Politique’ le 28 octobre à Bruxelles avec des centaines de travailleurs, de chômeurs, de jeunes, de militants syndicaux, politiques et associatifs, pour y préparer le lancement d’un nouveau parti avec une stratégie de lutte contre la politique de casse sociale. Car seules des victoires sur ce terrain permettront de redonner des perspectives aux jeunes et aux travailleurs, d’enrayer la progression de l’extrême-droite et de construire une véritable alternative de gauche au PS.
Votez MAS!
Le MAS présente des listes à Schaerbeek, St Gilles, Ixelles, Wavre, Liège, Mons, Gand, Anvers, Malines et Keerbergen
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Un nouveau parti des travailleurs est possible à partir du 28 octobre
Conférence de “een andere politiek” avec Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne
C’a y est. Comme Jef Sleeckx le dit lui-même: “la phase de reconnaissance est derrière nous”. Sa conclusion: “l’espace pour un nouveau parti des travailleurs existe bel et bien. Il s’agit maintenant de ne plus traîner les pattes et de préparer pleinement la conférence du 28 octobre.” Nous espérons que les participants vont y approuver la création d’un nouveau parti national des travailleurs pour donner une voix aux travailleurs et à leurs familles lors du scrutin fédéral de 2007.
La conférence est en pleine préparation. Une direction nationale provisoire de “Een Andere Politiek”(EAP – une autre politique) a été composée à l’assemblée nationale du 17 juin pour s’occuper de la préparation politique et pratique de la conférence tandis qu’un secrétariat de 4 personnes s’occupe du suivi quotidien. La direction est constituée de 16 membres, mais est accessible à tout militant d’EAP. Le 28 octobre, une nouvelle direction qui devra refléter les divers groupes régionaux et la force des organisations impliquées sera élue. Nous voulons surtout fonctionner sur base de consensus et donner le temps nécessaire au débat. A la sortie de ce numéro, le site web aura été mis à jour, ainsi que les diverses données d’adresses afin de structurer le mouvement en préparation de la conférence.
Nous espérons obtenir la participation d’un demi-millier de personnes. Cet appel s’adresse à tout le monde, mais nous espérons surtout une présence syndicale significative. Plusieurs délégations ont déjà annoncé leur collaboration et nous voulons étendre ce soutien dans les mois à venir. De la délégation CGSP de la VUB (Université flamande libre de Bruxelles), 12 des 14 délégués approchés ont signé l’appel, et veulent convaincre personnel et étudiants dans les mois à venir pour participer à la conférence. A Anvers, Gand, St-Nicolas, Hasselt, Louvain et Alost, des comités locaux sont déjà au boulot. Cela aussi nous voulons l’élargir au cours des prochaines semaines en s’orientant autant vers les milieux socialistes que chrétiens. EAP veut réellement construire un parti anti-néolibéral.
L’ordre du jour de la conférence n’est pas encore fixé, mais il y a déjà un consensus sur les grandes lignes. Nous pensons démarrer en plénière sur le pourquoi de l’initiative et la nécessité d’une expression politique des travailleurs et de leurs familles à la gauche du PS, du SPa, d’Ecolo et de Groen!.
Le MAS/LSP estime que cette nouvelle formation doit se prononcer CLAIREMENT CONTRE TOUTE PARTICIPATION à des coalitions qui poursuive la politique néo-libérale de privatisations et de libéralisations. Les participants à EAP sont d’accord pour que ce soient les travailleurs et leurs familles qui décident eux-mêmes de la politique de cette nouvelle formation.
Cela signifie entre autres qu’un programme de coalition doit être rédigé, présenté et régulièrement contrôlé par des comités de vigilance et de mobilisation composés de travailleurs et d’habitants des quartiers pour assurer qu’ils puissent vérifier si la politique décidée est bien appliquée.
La deuxième partie de la conférence devrait décider de quelques axes cruciaux, non pas 25 mais 6 ou 8, ce qui peut se faire par groupes de travail. Pour le MAS, cela pourrait être ainsi:
1. Des logements décents et abordables pour tous – pour un programme public de construction de logements sociaux.
2. Stop au démantèlement de la sécurité sociale – pas de scission ni de privatisation.
3. De véritables services publics – halte aux libéralisations et aux privatisations.
4. Un emploi stable et convenablement payé pour tous – stop au détricotage des contrats de travail ; une défense accrue des délégués ; répartition du travail disponible sans perte de salaire.
5. Un enseignement gratuit et de qualité pour tous – arrêtons les plans de Simonet et d’Arena.
6. De saines conditions de travail dans un environnement sain.
7. Belge et immigré, homme et femme, Flamand, Wallon, Germanophone et Bruxellois, jeunes et moins jeunes, nous sommes tous des travailleurs.
8. Contre l’Europe néolibérale du capital, pour une Europe solidaire des travailleurs.Après la conférence, cela peut être élaboré et même traduit en langage de “spécialistes”, pourvu que cela reste politique et ne devienne pas une discussion purement technique.
Pour finir, la conférence pourrait de nouveau se rassembler en plénière, parcourir les rapports des groupes de travail et accepter ou rejeter les axes principaux. Une direction représentative de responsables des groupes locaux et des organisations qui participent pourrait alors être élue, et un mandat leur serait donné pour préparer les élections de 2007 sur base des axes principaux de la conférence et de préférence en consensus et en concertation avec tous ceux qui sont impliqués. En Allemagne, le WASG (Wahlalternatieve Arbeit und Soziale Gerechtigkeit) a fait sa première participation électorale sous ce nom pour plus tard, quand la fusion avec le PDS s’est présentée, participer sous le nom de Linkspartei. De même “Een Andere Politiek” ne doit pas nécessairement choisir un autre nom pour sa première participation électorale. Celle-ci mettra l’initiative à l’ordre du jour et attirera des gens qui ne nous connaissent pas encore. Après ces élections, une conférence – espérons – « de victoire » pourra choisir un nouveau nom pour le parti.
Une autre Gauche. L’unité: oui, mais pas à tout prix
La formation d’un nouveau parti des travailleurs s’accompagne aussi de défaites. Een Andere Politiek veut casser la politique communautaire qui « divise pour mieux régner » en créant un parti national. L’initiative espère l’atteindre en collaborant avec « Une Autre Gauche ».
Le point de départ d’UAG est beaucoup plus restreint. Principalement orienté vers des académiciens de gauche, UAG présente son programme tout fait comme un ultimatum. Touché par le nationalisme, UAG opte pour une « confédération » au lieu d’un parti national. Bon nombre de participants à UAG s’y opposent, mais sont réduits au silence au mépris de la démocratie.
Le MAS/LSP, jusqu’à peu et de loin la force principale d’UAG, s’est donc retiré. Nous mobiliserons avec EAP à Bruxelles et sur base de nos propres forces en Wallonie pour la conférence du 28 octobre.
Des courants démocratiques à l’intérieur où à l’extérieur d’UAG, qui estiment également que l’approche appropriée est celle d’EAP sont les bienvenus, y compris pour tester l’unité pendant les prochaines élections communales.
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Logements sociaux à Droixhe: petit historique d’une lutte en cours
Ce court rapport de la lutte que mènent aujourd’hui les locataires des logements sociaux de Droixhe n’a pour but que de mettre au courant de la situation à l’heure actuelle. On n’y trouvera pas d’analyse fouillée mais un compte-rendu fidèle de la façon dont nous avons mené cette campagne jusqu’à présent.
Simon Hupkens
Introduction
La plaine de Droixhe constitue un quartier de la ville de Liège qui est au centre des débats sur l’urbanisme depuis des années. Construite dans les année 60′ cette cité était considérée comme un modèle de modernité. Les habitations sociales de qualité y côtoyaient les petits commerces, une école primaire et une crèche, un centre culturel et un espace vert. On était à cette époque en Europe, dans un modèle de construction massive de ces cités qui deviendront plus tard le symbole du désespoir économique et culturel. Liège ne faisait pas exception à la règle. Il suffit de rappeler qu’au même moment que l’on construisait les tours de Droixhe, l’université de Liège se dotait d’un campus mégalomane sur les hauteurs de la ville. Bien sûr, ce qui se passa ailleurs se produisit aussi à Liège, quoiqu’à une autre échelle. L’arrivée d’immigrants dans les annèes 70 et 80 peupla la cité d’une population précaire tandis que la rigueur budgétaire prônée à toutes les strates du pouvoir incitait les autorités communales à se concentrer sur le centre-ville (déjà suffisamment problématique) et à abandonner à son sort le quartier de Droixhe. Celui-ci devînt bientôt synonyme de quartier à risque, sorte de réplique miniature des banlieues françaises dans l’imaginaire liégeois. Dans les années 80′, le quartier fera plus d’une fois la une des journaux régionaux pour des faits de petite délinquance.
Devant l’état de délabrement urbanistique et social du quartier, différents pouvoirs ont fini par vouloir réagir. C’est ainsi qu’au cours des années 90′, différents plans de réhabilitation ont vus le jour. Tous ont été bloqués à un niveau de pouvoir ou à un autre. En effet, la problématique du logement social recouvre de nombreuses strates de pouvoirs, qui va du communal au régional. Les enjeux politico-budgétaires et les guérillas entre institutions politiques ou administrations ont donc primés sur les projets de requalification, laissant le quartier continuer à sombrer. Fin des années 90′, on solutionnera le problème en vidant les 5 plus gros bâtiments de leurs locataires. Cette opération dépeuple le quartier d’une grosse partie de ses habitants, ce qui bien sûr fait baisser la criminalité mais ne participe pas réellement au renouveau de l’espace.
Le lancement des travaux
En 1997, les habitations sociales de Droixhe sont détachées de leur maison mère (la maison liégeoise) et sont confiées pour 10 ans à une structure autonome, la société Atlas, société publique chargée d’assurer la rénovation des immeubles. A cette époque, les pouvoirs publics se demandent toujours comment dégager les sommes nécessaires. Qu’importe, la nouvelle structure se chargera de les obtenir. Ceci sera fait par petites tranches mais le gros des moyens n’arrivera que 10 ans plus tard. Un financement spécial du ministère du logement et la perspective d’un partenariat avec le privé permettent le lancement de travaux d’ampleur.
Atlas, qui arrive au terme de son mandat sur les logements entame la rénovation d’une deuxième tranche d’immeubles(un des tous gros immeuble avait été rénové précédemment place de la libération): les 5 tours de l’avenue Georges Truffaut. Il y sera souvent fait référence plus bas.
Les locataires des immeubles concernés accueillent les travaux avec enthousiasme. Une rénovation tous les 50 ans, ce n’est pas du luxe! Ils vont cependant vite déchanter. Cette rénovation (le terme technico-médiatique est « requalification ») répond d’abord à des impératifs économiques et urbanistiques globaux au détriment du bien-être des locataires.
Les travaux se font sans discussion avec les premiers concernés. Tout est décidé de façon bureaucratique par la direction de la société Atlas. Un fonctionnement autoritaire peut être supporté dans une certaine mesure s’il est efficace. Immanquablement cependant, il suscite les frustrations. Dans le cas d’Atlas, la mauvaise gestion se superpose à l’autoritarisme.
Les locataires commencent donc, tout naturellement à remettre en cause les travaux. Ceux-ci sont la cause de nombreux désagréments (bruit, poussière) et parfois, de situations extrêmement précaires. On voit ainsi des familles camper dans leur appartement en chantier ou des personnes âgées contraintes à déménager seules. Contrairement à ce qui s’était passé lors des travaux place de la Libération, il se trouve parmi les locataires des personnes suffisamment conscientes pour tenter de transformer le mécontentement en lutte.
Prise de contact
Ces personnes sont deux locataires qui joueront par la suite un rôle primordial dans la lutte qui s’annonce. Il s’agit d’Anne et Jean-Luc, deux amis habitants dans les bâtiments en travaux. Pour dénoncer la situation pénible que vivent les locataires, ils tentent d’abord d’alerter la presse. C’est ainsi qu’Anne rédige un article qui paraît dans le Cinétélé revue de janvier 2007. Ce seul article crée déjà l’émoi au sein de la direction d’Atlas. Mais les deux locataires sont conscients qu’il leur faut un soutient politique pour faire avancer leur entreprise. Ils cherchent d’abord du côté des partis traditionnels mais trouvent chaque fois porte close. Jusqu’au jour où Anne tombe sur un article du MAS traitant de la situation à Droixhe. Cet article est rédigé par un militant habitant et travaillant dans le quartier. Par l’intermédiaire d’un voisin engagé dans le travail de quartier, Anne et Jean-Luc rencontrent ce militant. La situation est exposée. Le MAS décide de soutenir l’action des locataires.
Parallèlement, Jean-Luc et Anne continuent leur campagne de presse. Jean-Luc fait appel à des journalistes de La Dernière Heure qui font paraître un article sur sa situation personnelle dans leur édition du 15 février. Article auquel réagit immédiatement Atlas par un droit de réponse, signe que la société de logement ne se sent sans doute pas vraiment à l’aise sur la question.
Poser des bases
Dans le même temps, sous l’impulsion du MAS, un petit collectif est réunis. Il est constitué d’un noyau de 4 ou 5 locataires. Des bases de fonctionnement sommaires sont posées. Notamment en ce qui concerne l’implication du MAS. Il est clair dès le départ que les décisions sont prises par les locataires et par eux seuls. Le MAS n’intervient qu’à titre de conseil. Il met ses militants et son expérience des luttes au service de la campagne menée par le collectif mais respecte l’autonomie du mouvement.
Comme première action, le collectif décide de continuer sur la lancée d’Anne et Jean-Luc en lançant une campagne de presse importante. Celle-ci aurait pour but de sensibiliser la population à ce que vivent les locataires de Droixhe tout en faisant pression sur les politiques. Comme il est aussi important de mobiliser les locataires pour élargir au maximum le collectif, il est décidé qu’une conférence de presse sera couplée à une Assemblée Générale de locataires. Elle sera menée au nom du comité de locataires pour une meilleure requalification. Un tract est distribué dans tous les immeubles qui invite les locataires à y être présent. Pour autant, le collectif veux laisser une chance à Atlas de s’expliquer. C’est pourquoi invitation est faite à la direction de venir exposer son point de vue.
Cette conférence/AG est prévue pour le 7 avril. Un communiqué est envoyé à la presse qui relayent l’appel. (La Meuse annonce la réunion dans son édition du 6 avril). elle se tiendra dans les locaux du café Le Parc, un café associatif du quartier. A l’annonce de la conférence, Atlas fait immédiatement pression sur l’ASBL dont dépend le café pour empêcher la réunion. Pression qui s’avère vaine puisque la conférence se tiendra bel et bien.
La conférence de presse et ses suites
Le jour même, une septantaine de locataires sont présents. La presse, tant régionale que nationale est largement mobilisée. Jean-Luc et le MAS expliquent la situation et le projet du collectif. Les revendications sont clairement exprimées: un logement de transit pour tous et des espaces pour stocker le mobilier, des indemnités pour pouvoir réaménager son appartement après requalification et une amélioration de la sécurité sur le chantier ainsi qu’une aide au déménagement pour tous les locataires. Pour appuyer ces revendications, le collectif propose de soumettre une pétition à la direction d’Atlas. Cette pétition n’est pas proposée toute faite aux locataires. En effet, il avait paru plus logique de discuter des revendications avec l’ensemble des personnes présentes. Cependant, les points mis en avant par le collectif ne soulèvent pas de controverse parmi les locataires. Dans la salle se trouvent des membres du CCLP (comité consultatif des locataires et propriétaires). Il s’agit de l’organe officiel de représentation des locataires auprès de la société. Leurs interventions vont dans le sens du collectif. Mais nous verrons plus loin quelle sera la position réelle du CCLP.
Après la conférence, RTC (la télé régionale) va filmer les appartements en chantier. Cette conférence de presse est donc un succès, la répercussion dans la presse de la campagne menée par les locataires est énorme. RTL en fait même le premier sujet de son journal télévisé de 19h le lendemain.
Sensibilisation et mobilisation
Dès le surlendemain, locataires et militants du MAS commencent à faire signer la pétition. En deux semaines, 550 signatures seront récoltées dont la moitié de locataires habitant l’avenue Georges Truffaut, c’est à dire les premiers concernés. Si l’on tient compte du fait que souvent une personne par ménage a signé la pétition, le collectif se voit soutenu par une grande majorité de locataires.
Le 25 avril, une seconde AG de locataires est convoquée dans le local de l’association de locataires (une asbl différente du CCLP dont le but est de proposer des activités culturelles aux locataires des tours). Elle réunis une quarantaine de locataires. Le collectif propose de conclure la campagne de signatures par une remise des pétitions à la direction d’Atlas. Avec pour l’occasion une petite manifestation de locataires. Cette action est approuvée par les locataires présents et prévue pour le 28 avril.
Malgré le court délai dans lequel cette manifestation est organisée, elle réunit le jour dit une quarantaine de locataires. Elle a eu suffisamment d’échos pour attirer sur place la presse régionale et effraye suffisamment Atlas pour que deux policiers soient dépêchés sur le lieu du rassemblement. La manifestation se met en route vers les bureaux d’Atlas. Malgré l’opposition d’un employé zélé, les manifestants occupent les bureaux et demandent à parler au conseil d’administration (c’est à dire aux responsables politiques) alors en réunion. Cinq délégués sont admis à discuter avec le CA (après avoir éjecté du processus de discussion un militant du MAS sous prétexte qu’il n’était pas locataire). Au sortir d’une réunion de deux heures, le CA a accepté l’ensemble des revendications sur le principe. Mme Yerna, échevine PS et présidente de la société propose d’y travailler directement sous condition que le collectif ne mobilise plus. Les délégués présents ne promettent rien, s’en remettant à une décision future d’une AG de locataires. En quittant les lieux, les manifestants ont obtenu une autre réunion sous quinzaine pour discuter de l’avancement des choses. La presse répercute correctement l’action. RTC en faisant à nouveaux un sujet de son journal de 18h.
Les choses avancent…
Le 4 mai, une AG de locataires est de nouveau convoquée afin de maintenir les habitants mobilisés. Elle se tient de nouveau dans les locaux de l’association des locataires. Une quarantaine de personnes assistent à cette réunion. On craint l’essoufflement mais de nouvelles têtes sont présentes. Un compte-rendu de la discussion avec le CA d’Atlas est fait et les délégués sont confirmés dans leur fonction par les locataires présents.
Le lendemain, 5 mai, nouvelle réunion avec Mme Yerna. Il y a une petite mobilisation de locataires qui accompagnent les délégués… ce qui ne plaît évidemment pas à la présidente mais permet de maintenir la pression sur elle. Une discussion très concrète s’engage. Atlas propose de dégager un budget pour engager des ouvriers afin renforcer les équipes de déménagement. On parle peu des indemnités mais par contre, Mme Yerna évoque des rénovations « cléf sur porte » pour tous les locataires et des appartements de transit pour tous. Pour venir plus facilement à bout des problèmes de transit, elle propose des mutation définitives vers des appartements déjà rénovés. Les plaintes concernant la sécurité sont entendues. Dès le surlendemain, des mesures sont prises.
Cependant la présidente tient à ce que le CCLP participe au financement de ces décisions. Elle propose, en accord avec le collectif que le CCLP active son « fond de solidarité ». Ce fond est en réalité financé par une cotisation des locataires prélevée sur leur loyer à hauteur de 2%. Il est destiné à aider des locataires en cas de difficulté comme le décès d’un conjoint. Le travail du collectif s’oriente alors vers un lente et fastidieuse entreprise auprès du CCLP pour le convaincre de l’intérêt de céder une partie de ce fond. Il s’agit bien sûr d’une manœuvre dilatoire de la part de la direction d’Atlas qui espère que le collectif se heurte à un refus net de la part du CCLP.
…puis stagnent
En effet, le collectif sous-estime le poids des conflits personnels qui agite le CCLP. Si son président semble d’accord avec la condition posée par Mme Yerna, on se rend vite compte qu’il agit sans l’accord de son équipe et qu’il promet des choses qu’il ne peut pas tenir. Cette situation va aboutir à une Assemblée Générale de locataire qui vire au chaos quand l’équipe du CCLP vient démentir les dires de son président. Une AG catastrophique où l’on en vient aux mains et où la police évacue les lieux! Suite à cette réunion, toute l’équipe du collectif sort quelque peu démotivée mais aussi déterminée à continuer le travail. Il est décidé de revoir le CCLP en entier, et eux seuls, pour tenter des les convaincre.
Un intermède ministériel
Anne apprend par hasard que le 22 mai le ministre du logement André Antoine va tenir une conférence de presse sur les moyens qu’il va dégager pour le logement social à Droixhe. Averti moins de 24h avant la tenue de cette conférence de presse, le collectif mobilise très vite. Une vingtaine de locataires sont présents sur les lieux de la conférence de presse le lendemain matin. Il est clair que le ministre ne tenait pas à voir les premiers concernés à sa conférence de presse policée! Il expose son plan: un Eden devrait surgir du marasme de Droixhe grâce aux moyens débloqué par lui même…mais les locataires doivent se montrer patients. Rien de concret concernant la situation vécue par les habitants des immeubles. La présence des locataires permet non seulement de rappeler à la presse la présence du collectif sur ce dossier mais aussi de prendre Mr Antoine en flagrant délit de mensonge. Quand un militant du MAS lui demande si tous les locataires auront droit à une allocation de déménagement, il répond par l’affirmative. Les locataires savent éminemment que seuls les handicapés et les personnes isolées y ont droit.
Négociations avec le CCLP
Le lendemain de cette mobilisation, le collectif tient une réunion avec le CCLP nouvelle mouture: Un nouveau président est à sa tête qui semble faire sensiblement plus l’unanimité que le précédent. Leur discours va tout à fait dans le bon sens jusqu’à ce qu’intervienne l’un des membre qui bloque la discussion. Finalement, Anne et Jean-Luc apprendront que le CCLP débloque officiellement 10.000€ pour financer les propositions de Mme Yerna. C’est beaucoup moins que ce à quoi le collectif s’attendait. Mais des membres du CCLP affirment qu’il ne s’agit que d’une base de discussion avec le CA d’Atlas. Une réunion est prévue entre le collectif, le CCLP et Atlas où les choses de devraient se clarifier.
Conclusions provisoires
A l’heure où se rapport succin est rédigé, le processus est donc toujours en cours. Il est difficile de savoir à quoi il va aboutir. Cependant, si on dresse un bilan, on s’aperçoit que celui-ci, tout modeste qu’il soit encore est bien positif. Le collectif est parvenu à faire surgir dans le dossier un nouvel acteur collectif: les locataires. Complètement éjectés du processus de décision jusqu’alors, les politiques doivent maintenant compter avec eux. Une revendication a été acceptée et mise en oeuvre jusqu’à présent: la sécurisation du chantier. Cependant, il n’appairait pas dans ce rapport les nombreuses interventions que le collectif a mené pour régulariser des situations individuelles parfois tragiques. Deux ménages ont ainsi vu leur situation se résoudre provisoirement ou définitivement grâce à l’action du collectif, principalement Anne et Jean-Luc qui sont intervenu chaque foi très rapidement.
La campagne a également permit de réveiller les structures officielles de représentation des locataires qui, sentant leur légitimité décroître, se sont mises au boulot. Le collectif est à présent engagé dans un travail de négociation très difficile car il faut éviter les manœuvres et des politiques et des bureaucrates des structures officielles pour faire baisser la pression. Ce travail de négociation est nécessaire mais il ne sera efficace que s’il est appuyé par des mobilisations régulières. Au cours de la campagne, le collectif s’est heurté à la difficulté d’engager massivement les locataires dans le processus revendicatif. Si les locataires sont nombreux à soutenir la campagne, notamment en participant aux mobilisations, très peu sont prêts à prendre le temps de réunions souvent longues et rébarbatives. Même les AG ne donnent pas les résultats espérés en terme de débat même si elles ont permis de maintenir un contact permanent avec les locataires.
Le défi est donc bien celui-là: continuer et intensifier le travail avec les locataires pour élargir la base du comité tout en évitant de se perdre dans des discussions sans fins avec les politiques.
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Pourqoui MAS/LSP collabore à l’initiative Een Andere Politiek, mais plus à Une Autre Gauche
A sa réunion du 20 juin, le Bureau exécutif du MAS/LSP a décidé de proposer aux membres et militants de quitter « Une Autre Gauche », et ce au moins jusqu’à la conférence du 21 octobre. Auprès de la majorité de nos membres, cette décision est accueillie avec enthousiasme et provoque un sentiment de libération. Pour d’autres, elle soulève plusieurs questions. Ces questions peuvent porter à la fois sur le pourquoi de la décision comme sur la manière de prendre celle-ci. Nous espérons clarifier ces deux aspects avec ce texte.
Le Bureau Exécutif du MAS/LSP
Pour un Nouveau Parti des Travailleurs à la gauche du PS, du SP.a, d’Ecolo et de Groen ! le 21 octobre en résultat de la conférence d’ « Une Autre Politique »
Le MAS/LSP mobilise pour le 21 octobre avec « Une Autre Politique » en Flandre, à Bruxelles et en Communauté germanophone. Par contre, nous sommes arrivés à la conclusion qu’« Une Autre Gauche » n’est pas une aide, mais bien un obstacle dans la formation d’un nouveau parti des travailleurs. En Wallonie, nous allons donc mobiliser pour le 21 octobre avec nos propres forces ou avec d’autres formations démocratiques.
A sa réunion du 20 juin, le Bureau exécutif du MAS/LSP a décidé de proposer aux membres et militants de quitter « Une Autre Gauche », et ce au moins jusqu’à la conférence du 21 octobre.
Auprès de la majorité de nos membres, cette décision est accueillie avec enthousiasme et provoque un sentiment de libération. Pour d’autres, elle soulève plusieurs questions. Ces questions peuvent porter à la fois sur le pourquoi de la décision comme sur la manière de prendre celle-ci. Nous espérons clarifier ces deux aspects avec ce texte.
Nous n’attendons d’Une Autre Gauche que peu ou pas de réponses sur le contenu; le contraire serait une première. La réponse à cette décision – dans le style caractéristique d’UAG – prendra certainement la forme d’accusations, d’attaques sur les aspects formels. On nous présentera comme une secte fanatique de partisans de l’un ou autre gourou,… On prétendra que le MAS/LSP n’est intéressé que par sa propre construction et est fondamentalement anti-démocratique, on recherchera un agenda secret derrière chaque chose dite et/ou écrite,…
Nos membres qui militent depuis quelque temps connaissent ces accusations loufoques. Ils savent qui les met en avant, quels intérêts elles servent et ils savent aussi à quel point les organisations (ou parfois ex-organisations) de nos accusateurs ont décliné au fil des ans et peuvent être elles-mêmes antidémocratiques. Par contre, des membres et sympathisants qui n’ont que peu ou pas du tout d’expérience dans la prise de décision au sein du MAS/LSP pourraient peut-être être amenés à douter. Bien que ce texte soit principalement destiné à un usage interne, nous pensons qu’il doit aussi être accessible aux observateurs et, pourquoi pas, également aux adversaires. Ceux-là vont probablement penser qu’ « il n’y a pas de fumée sans feu ». C’est pour cela que nous voulons clarifier la manière dont de telles décisions sont prises au MAS/LSP.
Comment se prennent les décisions nationales au MAS/LSP ?
Selon nos statuts, une telle décision peut être prise par le Bureau Exécutif (BE – élu par le Comité National). Cette décision ne peut être renversée que par le BE lui-même ou par un organe supérieur : soit par le Comité National (CN – élu par le congrès), ou bien par le Congrès National organisé tous les deux ans. Le prochain CN est prévu pour la fin août et le congrès pour décembre. Le BE propose de ne pas attendre ces dates, mais de décider le plus vite possible (nous expliquerons plus loin dans le texte – dans le passage sur le contenu – la raison de cette position). Formellement, un tiers du CN (33%) peut revendiquer une réunion d’urgence du CN pour changer ou confirmer la décision du BE. Un tiers du CN ou un quart (25%) des sections peut en plus revendiquer un congrès exceptionnel. En bref : le BE élu peut prendre cette décision, mais les membres possèdent divers instruments pour renverser cette décision. Le MAS/LSP est en plus la seule formation de gauche en Belgique qui reconnaît le droit de former des tendances et des fractions permanentes.
Tout cela est cependant essentiellement formel. Car, pour le MAS/LSP, la démocratie ne se limite pas à un certain nombre de petits règles mises sur papier dans des statuts. Les statuts ne sont qu’un dernier recours. Le plus souvent, si on doit les utiliser, c’est parce que la discussion démocratique a déjà fait faillite. Une direction marxiste démocratiquement élue ne peut pas laisser les choses en venir à ce point sur une question tactique comme celle-ci. Dès le moment où elle constate qu’une partie raisonnable du CN n’est pas d’accord avec la proposition ou exprime de graves doutes, elle va suspendre la décision et réunir un CN exceptionnel. De la même manière, elle va tenir compte de l’existence d’un courant représentatif à la base. Elle va laisser se dérouler pleinement la discussion pour que chaque argument, chaque tendance de pensée soit profondément comprise. S’il faut finalement quand même décider majorité contre minorité, la direction va s’assurer que la minorité soit représentée par une délégation sélectionnée par elle-même (la minorité, donc) à chaque niveau de l’organisation dans l’attente du moment où la pratique va clarifier les diverses hypothèses théoriques. C’est selon nous la seule façon de travailler qui est à la fois démocratique et tout de même efficace.
Pourquoi un nouveau parti des travailleurs ?
La discussion formelle sera peut-être la chose sur laquelle se jettent nos adversaires dans UAG mais le plus important reste la raison du contenu de notre décision. Le MAS/LSP abandonne-t-il l’idée d’un nouveau parti des travailleurs ? Rejetons-nous l’unité à gauche ? Le MAS/LSP ne s’intéresse-t-il à l’unité que dans la mesure où il peut la contrôler? Etc, etc.
Le MAS/LSP a lancé l’appel pour un nouveau parti des travailleurs – « qui puisse réunir tous les courants qui s’opposent aux attaques néolibérales du patronat et des politiciens » – depuis 1995 déjà. Bien longtemps avant que quiconque mette en avant cette orientation. Pourquoi ? Parce que nous voudrions un nouveau PS vu que l’ancien n’est plus satisfaisant? Parce que nous pensions que la révolution n’était plus à l’ordre du jour et qu’il suffirait de s’opposer au néolibéralisme ?
Bien sûr que non. Le MAS/LSP est une organisation socialiste avec un programme révolutionnaire. Et cela parce que nous sommes convaincus que le capitalisme aujourd’hui, contrairement au 19e siècle, ne peut plus jouer aucun rôle progressiste et ne vit plus que par une exploitation à outrance de l’homme et de l’environnement et parce que nous sommes convaincus aussi que seule une société dans laquelle la production est orientée en fonction des besoins de tous et non pas des profits de quelques-uns, une société socialiste donc, peut offrir une issue à l’humanité.
Pourquoi donc réunir « tous les courants qui s’opposent au néolibéralisme » ? Parce que le MAS/LSP est convaincu que la dégénérescence de la social-démocratie en un pur instrument du patronat fait que les travailleurs et leurs familles n’ont plus d’instrument politique, même déformé. La mainmise de la social-démocratie sur la direction de la FGTB et celle de la démocratie-chrétienne sur la direction de la CSC font que l’action – quand elle est encore possible – est extrêmement inefficace, mène à la passivité et à la démoralisation et donc à un recul de la conscience collective des travailleurs. Il suffit de regarder la façon dont la lutte contre le Pacte des générations a été freinée et comment, parallèlement, l’extrême-droite monte dans les sondages.
Tout ce qui peut faire remonter cette conscience constitue un pas en avant important. L’existence d’un instrument politique dans lequel les travailleurs puissent se reconnaître, avec lequel ils puissent tester et clarifier des idées dans la pratique et qui puisse leur donner en même temps un prolongement politique pour leurs luttes sur leur lieu de travail serait un pas en avant de géant. C’est cet instrument que le MAS/LSP, avec beaucoup de travailleurs, veut construire.
Quelle unité ?
C’est aussi ce qu’«Une Autre Politique » (UAP) autour de Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne essaie de réaliser : la création d’un nouveau parti politique qui rassemble tous les courants qui sont prêts à s’engager dans la lutte contre la politique néolibérale. Leur position est la suivante : chaque courant qui y est prêt est le bienvenu et peut garder sa propre identité ! Ils approchent la diversité non comme une menace mais comme un enrichissement. Ils veulent marcher ensemble et en même temps ouvrir le débat. Plus que ça : ils ne veulent pas bétonner le programme de ce futur parti mais laisser l’élaboration de ce programme aux travailleurs qui rejoignent le parti. En bref : ils ne veulent pas d’ultimatums, pas de programme mâché et imposé par le haut, pas de limitations à la liberté de discussion, mais un parti qui dès le début est structuré démocratiquement et dans lequel les travailleurs eux-mêmes élaborent un programme.
Le MAS/LSP approuve à 100% cette orientation et respecte le fait que ces trois personnes sont toujours prêtes, à leur âge, à mettre en jeu leur autorité et leur réputation au service du mouvement ouvrier. Bien sûr, le MAS/LSP ne cachera pas son programme au sein de ce parti et nous ferons nos propres propositions socialistes révolutionnaires. Sans doute aurons-nous des divergences d’opinion avec Jef, Lode et Georges sur beaucoup de questions mais, tout comme eux, nous voulons entrer dans le débat au lieu de le paralyser. Pour le MAS/LSP, le défi n’est pas le MAS/LSP ou un nouveau parti des travailleurs (NPT), mais le MAS/LSP et un nouveau parti des travailleurs. Donc, non, le MAS/LSP n’abandonne pas le moins du monde l’idée d’un NPT, ni de l’unité de la gauche, ne se replie pas sur lui-même et est certainement prêt à coopérer même si nous ne contrôlons pas cette coopération, comme tous les participants sérieux à Une Autre Politique sont prêts à en témoigner.
Une Autre Gauche est malheureusement presque le contraire d’UAP. Un programme élaboré par les travailleurs et leurs familles y est qualifié de « populiste ». l’idée mise en avant est celle d’un programme pré-mâché et « anti-capitaliste » qui est imposé à toute personne qui veut être impliquée dans UAG : « rejoins, et tais-toi ! ».
Le MAS/LSP n’a pas de problèmes avec les intellectuels, tant qu’ils sont prêts à mettre leur intelligence au service du mouvement ouvrier et tant qu’ils sont prêts à parler dans une langue compréhensible de tous. Mais, dans UAG, on appelle une langue compréhensible une « discussion de café». On préfère parler par énigmes à consonances intellectuelles sans cohérence. Et ceux qui plaident le plus pour des « ultimatums anticapitalistes » sont justement ceux qui vont prochainement se présenter à nouveau aux élections communales sur des listes de Groen ou d’Ecolo ou qui travaillent pour un parti européen dont plusieurs membres participent à l ‘application de mesures néolibérales.
Le MAS/LSP a déjà mis plusieurs fois cette contradiction en lumière. Beaucoup de travailleurs qui ne croient pas qu’on puisse sortir du cadre du capitalisme ne vont pas se reconnaître dans le terme « anticapitaliste » tout en refusant résolument de soutenir des partis comme Ecolo ou Groen !, qui jusqu’ici ont appliqué des politiques néolibérales et qui vont sans aucun doute vouloir répéter cela à l’avenir. De l’autre côté, des « anticapitalistes » d’UAG se mettront sans aucun scrupule sur des listes d’Ecolo ou de Groen ! Que feront-ils alors, au cas où ils auraient des élus si demain Tobback offre à Groen ! ou Van Cauwenberghe à Ecolo quelques postes d’échevins tout en annonçant en même temps ne plus pouvoir respecter les conventions collectives du personnel communal ? Vont-ils dire qu’ils n’étaient pas avertis ?
La division et le nationalisme
UAP veut lutter contre la division parmi les travailleurs, créée et stimulée par le patronat et les politiciens. De là, la volonté de rassembler tous ceux qui veulent lutter contre la politique néolibérale, indépendamment du fait d’être athée, chrétien ou musulman, belge ou immigré, avec ou sans papiers, flamand, wallon ou bruxellois. Cela ne signifie pas du tout que UAP est insensible aux diverses spécificités et frustrations, pertinentes ou injustifiées. UAP veut mener des actions anticapitalistes, mais sans faire de l’anticapitalisme une condition. UAP veut attirer des gens de la CSC en leur garantissant le droit de maintenir leur propre identité, UAP veut lutter contre les contradictions communautaires en mettant sur pied une formation nationale, même si cela signifie perdre du temps en traductions, etc.
UAG, par contre, a cependant déjà décidé que seuls les « anticapitalistes » sont les bienvenus et on peut y entendre que des Flamands à Bruxelles qui ne parlent pas le français sont des « imbéciles », qu’une langue compréhensible est équivalente à « des discussions de café », que la « gauche flamande » est « populiste sous la pression de l’extrême-droite », et même qu’il est normal que le LSP, comme organisation flamande et donc « catholique », soit « antisémite »,… On pourrait répondre qu’il s’agit de déclarations d’individus et pas d’UAG en elle-même. Mais ce sont toutefois des déclarations provenant de dirigeants auto-proclamés ou de personnes qui pouvaient compter sur leur approbation tacite. Se taire quand il faut parler est parfois plus audible que des cris.
UAG veut que les francophones forment un « front » pour « ne pas être pris au dépourvu par les Flamands ». Les francophones qui ne sont pas d’accord ne peuvent simplement pas parler car « ils ne font que répéter ce que d’autres ont dit avant eux ». Le nationalisme bourgeois imprègne les murs d’UAG. Que penser de la position suivante entendue à la dernière AG : « un parti national n’a plus de sens en Belgique, on pourrait tout aussi bien proposer un parti européen » ? Des « dirigeants » d’UAG plaident pour « une structure confédérale », c’est-à-dire deux formations différentes avec une sorte de déclaration de solidarité (SP.a et PS peuvent encore apprendre quelque chose). A Bruxelles, « UAG-national » veut une initiative francophone aux côtés d’une initiative néerlandophone. Qu’une large majorité à Bruxelles ne soit pas d’accord, on s’en fiche.
Des « recommandations » antidémocratiques
Le MAS/LSP aurait pu mettre tout ça de côté si UAG, à quelques exceptions près, représentait plus qu’une petite poignée de membres de la gauche radicale, des ex-membres de ces organisations qui se déclarent aujourd’hui « indépendants » et des individualistes éperdus qui veulent en réalité une nouvelle organisation de la petite gauche, dans laquelle ils seraient à la direction avec une base qui se tait et écoute.
A la dernière Assemblée Générale d’UAG, quelques « recommandations » ont été votées: les organisations politiques soutenant UAG doivent parler dès maintenant par l’intermédiaire d’un porte-parole, ne peuvent pas avoir ensemble une majorité dans n’importe quel organe et doivent remettre leurs propositions au secrétariat avant les assemblées. Ce ne serait pas difficile à accepter si le nombre de membres des organisations concernées se laissait compter sur les doigts des deux mains. Mais, pour le MAS/LSP qui a une implantation réelle et qui est capable d’organiser des luttes et pas seulement de se limiter à des commentaires, c’est inacceptable et franchement honteux. N’importe quel « indépendant » – vrai ou supposé – aurait ainsi autant de poids que tous les membres de nos districts de Bruxelles, Hainaut et Liège réunis. Pour justifier cette mesure antidémocratique, il est fait référence dans UAG au Bloc de Gauche au Portugal. Là, quelques dirigeants de trois organisations de la petite gauche, désespérés parce que leurs organisations rétrécissaient depuis des années déjà, ont préparé (sans que leur base en soit informée pendant un premier temps, selon Miguel Portas) un projet de fusion avec des recommandations comparables, mais bien plus démocratiques.
A une réunion publique à Liège, quelques participants d’UAG ont voulu qu’un parlementaire européen du Bloc de Gauche mette cela en avant comme méthode à suivre. Le parlementaire en question ne s’est pas laisser abuser et a montré les caractéristiques spécifiques et la réalité particulière du Portugal. « Le Bloc de Gauche est une expérience intéressante pour apprendre, pas pour la copier », a-t-il dit, une remarque qui n’a été retrouvée dans aucun rapport des discussions qui ont suivi cette soirée…
On peut dire que les mesures votées à la dernière AG ne sont que des « recommandations ». Mais combien de temps faudra-t-il avant que ces recommandations deviennent loi ? Dans UAG, c’est en fait une méthode familière. Un tract à l’occasion du 1er mai, élaboré en commun par 30 personnes d’UAG et d’UAP, est sèchement réécrit par quelques « initiateurs » d’UAG » (qui revendiquent apparemment des droits de propriété intellectuelle sur l’initiative). Une réunion d’UAG-Bruxelles, où une majorité plaide pour rassembler UAP et UAG à Bruxelles, est quittée par une minorité qui déclare la réunion illégitime. Ce qui est décidé un jour prend une toute autre signification le lendemain. Des rapports de réunion se lisent comme des énigmes, notamment parce que les positions défendues par les intervenants n’y sont pas reprises. Quand la Sainte-Alliance qui « dirige » UAG a une majorité, on passe au vote ; quand elle est en minorité, elle quitte la salle. Sur le site web www.uneautregauche.be on a pu lire des bordées d’injures et on peut y dire n’importe quoi. UAG a fonctionné avec une succession de manoeuvres bureaucratiques où même les sommets syndicaux pourraient prendre de la graine.
Quelques uns, au sein du secrétariat et du Parti Humaniste entre autres, nous disent : « Mobilisons systématiquement pour les mettre en minorité ». Numériquement, pour le MAS/LSP, cela n’est aucunement un problème, mais nous faut-il descendre à ce niveau pour pouvoir faire de la politique au sein d’UAG ? Cela, nous le refusons. Les jeux de pouvoir bureaucratiques ne sont pas le terrain favori du MAS/LSP. Notre force est dans le mouvement réel et c’est sur cela que nous voulons nous concentrer. Certes, il faut parfois accepter des manoeuvres bureaucratiques parce que c’est la seule façon d’entrer en contact avec la base. C’est par exemple le cas dans pas mal de centrales syndicales, c’était aussi le cas dans les années ’80 quand nous travaillions encore dans le SP. C’est avec cette idée en tête que nous n’avons pas déjà quitté UAG le 1er mai. Maintenant, après les faits, nous pensons que c’était une erreur : dès la première manœuvre, nous aurions pu déceler qu’UAG allait rester une initiative morte-née.
Nous sommes partis de l’idée que nous pouvions accepter les manoeuvres bureaucratiques parce qu’un parti national plus large allait être créé le 21 octobre. Cela aussi était une erreur. UAG essaie de se présenter comme le seul partenaire francophone d’UAP et, de cette façon, former une minorité de blocage pour imposer à UAP sa propre approche politique et probablement boycotter une formation nationale. Le MAS/LSP est numériquement plus fort que le reste d’UAG mis ensemble. A notre propre initiative, nous pouvons mobiliser un bon nombre de francophones pour la conférence du 21 octobre et nous pouvons y assurer que UAP ne se fasse pas prendre en otage par UAG. Si, au contraire, nous restons dans UAG, nous risquons d’être englués dans d’incessants combats qui n’ont ni intérêt ni lien réel avec les questions qui se posent vraiment aux travailleurs et qui ne sont utiles ni pour nous, ni pour UAP. La seule réponse correcte à des jeux de pouvoir au sein d’UAG est une mobilisation francophone forte pour la conférence du 21octobre.
Le MAS/LSP veut s’engager dans la construction d’une formation plus large et anti-néolibérale, une formation des travailleurs, pour les travailleurs. Pour ce but, nous sommes en faveur de l’unité. UAP est un moyen approprié pour atteindre des couches larges de jeunes et de travailleurs. UAG ne l’est malheureusement pas à cause de sa composition et surtout de son programme erroné et de ses méthodes antidémocratiques.
Mais nous restons plus que jamais prêts à travailler en commun avec ceux qui – dans et en dehors d’UAG – veulent construire une nouvelle formation de gauche d’une façon ouverte et honnête, ceux qui, en d’autres mots, se sentent plus proches du modèle d’UAP que du monstre d’UAG, et qui veulent éventuellement tester cette coopération dans les élections communales.
Autres documents:
> Remarques du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) sur le PV de l’Assemblée générale du 6 mai
> Réponse du MAS au Secrétariat fédéral sur sa participation au sein d’UAG. 8 juin 2006
> En réaction aux réactions après l’AG de Een Andere Politiek. Jean Peltier, 20 mai 2006
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Soutenons les sans-papiers!
La politique de répression accrue contre les demandeurs d’asile se heurte à de la résistance. Malgré l’hostilité du monde politique, les actions reçoivent le soutien d’une large couche de la population, de groupes d’action et d’organisations chrétiennes. Les actions des personnes sans papiers proviennent souvent d’une situation désespérée. On en vient à des grèves de la faim et à des occupations d’églises. Les actions de désespoir ne mèneront pourtant pas à des résultats. Il faut un mouvement organisé et de grande ampleur pour imposer la revendication d’une régularisation généralisée.
Tract du MAS
Régulariser maintenant!
La politique d’asile et d’immigration actuelle est de plus en plus sévère.
Une attitude répressive n’enrayera pas le flux migratoire, elle ne fera que forcer de plus en plus de gens à vivre dans l’illégalité!
L’exploitation du fait de conditions de travail épouvantables ou des marchands de sommeil n’entraîne pas seulement les demandeurs d’asile dans une spirale vers le bas, mais elle met sous pression les salaires et les conditions de travail et de logement de tout un chacun !
Pour pouvoir exploiter encore davantage les demandeurs d’asile, on abuse de leur situation précaire. Si on veut y mettre un terme, il faut une régularisation complète.
Ce n’est qu’alors qu’on pourra créer les conditions d’une situation d’ “à travail égal, salaire égal dans des conditions de travail égales”. C’est aussi la seule réponse à l’argument d’extrême droite que les travailleurs étrangers à bas prix volent les emplois des Belges.
Le gouvernement abuse de la vulnérabilité des sans-papiers pour mettre en oeuvre une politique de diviser pour mieux régner.
D’un côté il plaide pour l’ouverture du marché du travail aux travailleurs étrangers à bas prix, d’un autre côté pour une répression accrue contre les personnes sans-papiers. Cette attitude n’a d’autre but que de contrer la lutte pour l’amélioration des conditions de travail de tous les travailleurs.
Stop à la violence raciste !
La politique de régression sociale et la stigmatisation des réfugiés créent un terreau idéal pour le racisme dans la société. Le Vlaams Belang d’extrême droite l’alimente depuis des années.
Tant le Vlaams Belang que la politique traditionnelle portent une responsabilité directe dans l’explosion de violence raciste de ces dernières semaines.
Les personnes sans papiers sont un groupe vulnérable dans la société. Nous ne pouvons pas tolérer qu’il soit intimidé encore davantage par la violence d’extrême droite.
Le mouvement des sans-papiers doit évidemment condamner la violence raciste, mais il faut en même temps y apporter une réponse politique. Une législation plus stricte sur les armes ne suffit pas et n’est pas l’essentiel. Les inégalités sociales, le chômage et la pauvreté sont un terreau idéal pour l’extrême droite. Tant que ces problèmes ne trouvent pas de solution, le racisme et la violence raciste continueront de faire des victimes !
Il faut une lutte collective !
Pour augmenter la force de frappe du mouvement, il faut tisser un maximum de liens de solidarité avec les travailleurs belges et leurs familles !
Toute forme de division détourne l’attention des vrais problèmes: la richesse produite dans cette société ne sert pas à assurer un niveau de vie décent à la majorité de la population. Les entreprises récoltent des superbénéfices, les managers empochent des salaires exorbitants, tandis que les travailleurs autochtones et allochtones subissent la hausse du chômage. Nous avons besoin d’un mouvement unifié des travailleurs autochtones et allochtones et de leurs familles.
Une réponse internationale!
L’exode mondial est dû à la mainmise impitoyable des institutions capitalistes internationales sur les pays du monde néo-colonial.
Les multinationales et les grandes entreprises recourent sans scrupules aux formes les plus brutales d’exploitation dans le monde néo-colonial et provoquent la désintégration de sociétés entières. L’OMC et le FMI utilisent les énormes charges de la dette pour imposer une politique néolibérale basée sur la régression sociale.
Le patronat et le gouvernement se soutiennent mutuellement au niveau mondial. Il faut une opposition de gauche! Le MAS oeuvre à une lutte internationale pour une société socialiste où toutes les richesses de la société servent à satisfaire les besoinsddu plus grand nombre !
Nous voyons aujourd’hui dans plusieurs pays d’Amérique-Latine comment un mouvement de lutte trouve une expression politique.
La lutte des travailleurs en Bolivie, qui a mené à la victoire électorale d’Evo Morales, impose des réformes sociales qui brisent le pouvoir des multinationales spoliatrices.
Avec la nationalisation des réserves de gaz et de pétrole, la Bolivie démontre comment on peut arracher les richesses des mains des multinationales.
Les moyens ainsi libérés permettront de mener une politique qui s’en prenne vraiment à la pauvreté et à la misère qui sont la principale cause de l’exode des réfugiés
Le MAS fait partie du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO) qui oeuvre à la construction d’un mouvement ouvrier mondial qui lutte pour un programme socialiste.
La lutte pour l’égalité des droits des personnes sans papiers est la même que celle pour de meilleures conditions de vie et de travail partout dans le monde.
Le MAS est actif dans le mouvement des sans-papiers et sur beaucoup d’autres terrains. La construction d’une opposition de gauche conséquente est nécessaire. Ici comme au niveau international.
Contactez-nous et rejoignez-nous !
Nos revendications:
– STOP A LA REPRESSION DES SANS-PAPIERS !
-LE MAS soutient la revendication d’UNE REGULARISATION GENERALE comme le défend l’UDEP.
-DES EMPLOIS DE QUALITE POUR TOUS!
-PLUS DE MOYENS POUR LE SECTEUR SOCIAL
– UNE LUTTE COMMUNE DES TRAVAILLEURS BELGES ET DES REFUGIES pour de meilleures conditions de vie et de travail pour tous les travailleurs et leurs familles sans distinction d’origine !
– NON AU RACISME! NON A LA VIOLENCE FASCISTE !
– S’EN PRENDRE AUX MULTINATIONALES ET A LEURS PROFITS, PAS A LEURS VICTIMES !
– POUR UNE SOCIETE SOCIALISTE qui place les besoins de la majorité au centre de ses préoccupations plutôt que les bénéfices de quelques uns.
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Une autre politique est possible!
Pour un nouveau parti des travailleurs!
“Une autre politique est nécessaire” est la phrase-choc que Jef Sleeckx, parlementaire du SP.a durant 21 ans, assène depuis l’automne. Sous le titre “Tu dois faire quelque chose, Jef”, il a évoqué pour la première fois la nécessité d’une nouvelle initiative politique dans une interview accordée au magazine Knack le 9/11/05.
La Constitution Européenne et surtout la lutte contre la casse de nos (pré)pensions ont provoqué un déclic chez les gens. “Je donne au parti 2 à 3 mois pour corriger ses fautes” déclarait Jef en novembre. Mais il connaissait d’avance le résultat.
Ceux qui veulent une politique en faveur de la majorité de la population se sentent de moins en moins chez eux au SP.a. Si on veut éviter un nouveau dimanche noir lors des élections législatives de juin 2007, il faut s’atteler dès aujourd’hui à la formation d’une opposition de gauche.
Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne forment actuellement un comité d’initiative pour une autre politique qui rassemble des gens de toute la Flandre autour de la nécessité d’une alternative politique.
En Belgique francophone, l’initiative “Une autre gauche est nécessaire” joue un rôle analogue. Des réunions publiques se dérouleront dans plusieurs villes en mai pour promouvoir l’appel commun aux deux groupes.
Un appel clair soutenu par des dizaines de figures nationales et locales est à même de convaincre des centaines de militants de la FGTB et de la CSC de se joindre à cette initiative.
Il saute aux yeux que la lutte contre le Pacte des générations a ouvert une brèche dans les relations entre la FGTB et le PS/SP.a et, dans une moindre mesure, entre la CSC et le CD&V. Plus rien ne sera désormais comme avant. Les blessures sont trop profondes.
Le 1 Mai verra plusieurs régionales de la FGTB marquer symboliquement cette rupture. A Gand, par exemple, il n’y aura pas de podium d’honneur pour les bonzes du SP.a à la fin du défilé. Mais il faudra évidemment aller au-delà de protestations symboliques.
Un nouveau parti des travailleurs qui oppose un programme clair à la politique néo-libérale d’économies, de privatisations et de superprofits est le pire cauchemar des patrons et du Vlaams Belang.
C’est donc que sa création répond à un besoin urgent de la majorité de la population. Le MAS/LSP s’engage à fond dans ce processus.
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1 Mai. Appel pour un nouveau parti des travailleurs
A l’occasion du 1er Mai, un appel commun est lancé pour construire une nouvelle formation de gauche, à la gauche du PS/SPa et d’Ecolo/Groen!. Ces derniers mois, deux nouvelles initiatives ont été crées et toutes deux veulent arriver à une alternative politique au niveau national.
Bart Vandersteene
La date du 1er Mai choisie pour rendre l’initiative publique n’est en rien une coïncidence. Bien qu’il n’y ait plus de manifestations dans beaucoup de villes et qu’il y ait moins de monde qu’auparavant dans les autres, cette journée reste celle des travailleurs, et est importante à ce titre. Le 1er Mai nous offre la possibilité de nous référer aux meilleures traditions de lutte et de solidarité.
Le caractère des manifestations du 1er Mai actuelles sont bien sûr une expression des changements fondamentaux au sein du PS et d’une grande partie de la direction de la FGTB.
Dans le passé, le PS a été un parti assez vivant. Les Maisons du Peuple étaient des centres de discussions politiques et d’organisation du mouvement socialiste dans les villes et les quartiers. Les assemblées de membres étaient fournies et beaucoup de militants syndicaux avaient non seulement une carte de membre, mais étaient aussi capables de mobiliser leur base dans le parti. Les campagnes électorales étaient alors des périodes très actives avec une forte implication des membres.
Quelles différences avec la situation actuelle! Le PS est devenu aujourd’hui un parti comme les autres. Non seulement sur la forme, mais aussi sur le contenu. Les 18 années de participation gouvernementale et le bilan de cette période en donnent une indication. Quel militant syndical ose encore demander à ses collègues de voter pour ce parti?
Le MAS et d’autres groupes ou personnalités comme Jef Sleeckx, ancien parlementaire du SPa, et Georges Debunne, ancien président de la FGTB, ont tiré la leçon de cette évolution. Avec le groupe francophone “Une autre gauche est nécessaire”, le groupe organisé autour de Sleeckx a pris l’initiative de lancer un appel public ce 1er mai. Beaucoup de gens vont suivre de près le développement de cette initiative. L’effort doit maintenant être d’essayer de rassembler ces personnes qui sont cruciales pour concrétiser l’initiative sur le plan local. En ce sens, les réunions locales qui prendront place au cours les semaines à venir seront d’une grande importance. Nous pourrons ensuite aller ensemble vers une réunion nationale en automne pour lancer définitivement le mouvement pour une alternative politique.
Le MAS est d’accord avec la nécessité d’une opposition de gauche. Nous voulons investir nos forces dans une telle initiative, avec tous ceux et celles qui veulent une alternative au néolibéralisme. Mais cela ne sera pas assez pour arrêter l’offensive néo-libérale. La discussion sur le programme d’une nouvelle formation sera très importante, notamment pour éviter les erreurs que le PS a commis dans le passé. Dans ce débat, le MAS défendra son programme, celui du socialisme démocratique, celui que nous défendons chaque jour dans notre journal et dans nos interventions.