Tag: Joe Higgins

  • Afrique du Sud : le Workers & Socialist Party lancé à Pretoria

    Un départ qui a dépassé les attentes

    Hier, plus de 500 travailleurs de Tshwane (l’agglomération qui englobe la ville de Pretoria, 2 millions d’habitants), délégués de mineurs, militants syndicaux et des communautés se sont rassemblés dans le Lucas Van Den Bergh Community Hall à Pretoria pour le lancement du Workers & Socialist Party. La salle ne pouvait pas contenir le nombre de participants, beaucoup d’entre eux ont investi le champ voisin.

    Par des correspondants du CIO

    Le lancement du nouveau parti a dépassé toutes les attentes. Le WASP fait vibrer une corde parmi les masses de la classe ouvrière, cela ne fait aucun doute. Dans l’autre camp, l’establishment (l’ANC, ses partenaires au sein du gouvernement, les dirigeants de droite de la fédération syndicale Cosatu et le patronat) s’est fortement inquiété de ce lancement. Une nouvelle force est en plein développement. La classe ouvrière s’organise et se prépare à relever les immenses défis qui lui font face, les idées du socialisme sont à nouveau largement embrassées.

    La réunion a été présidée par Weizmann Hamilton, secrétaire général du Democratic Socialist Movement (DSM, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Afrique du Sud). Parmi les orateurs se trouvaient Mametlwe Sebei (porte-parole du WASP et membre de l’exécutif du DSM), Elias Juba (président du comité national des mineurs), Ephraim Mphahlela (président du Mouvement national des transports NATAWU), Elmond Magedi (Mouvement des jeunes socialistes), Liv Shange (DSM) et Joe Higgins (député irlandais du Socialist Party, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise).

    Les orateurs des organisations de supportrices du nouveau parti incluaient des délégués des travailleurs des mines d’uranium de Klerksdorp, des mines de fer de Kumba Iron Ore à Cap-Nord, des mines de platines de Bokoni, de Gold Fields KDC, des mines d’or Harmony, des mines de charbon Mpumalanga, des mines d’or de l’Anglo Gold Ashanti, etc.

    Manifeste du WASP

    • Nationalisation des mines, des fermes, des banques et des grandes entreprises. L’industrie nationalisée doit être placée sous le contrôle démocratique des travailleurs et des communautés de la classe ouvrière. L’économie doit être démocratiquement planifiée afin de satisfaire les nécessités sociales et non le profit.
    • Pour la fin du chômage et la création d’emplois socialement utiles pour tous ceux qui recherchent du travail. Luttons pour un salaire décent de 12.500 rands sud-africains par mois (environ 1000 euros).
    • Non aux expulsions et aux coupes dans les budgets – pour un investissement massif dans le logement, l’électricité, l’eau, les infrastructures sanitaires, les routes, les transports publics et les services sociaux.
    • Pour un enseignement public gratuit, de la maternelle à l’université.
    • Pour un service national de soins de santé gratuits accessible à tous.

    Principes du WASP

    • Nous rejetons catégoriquement la corruption des politiciens et partis pro-capitalistes.
    • Tous les candidats du WASP à des positions élues – que ce soit en tant que conseiller ou de député – sont soumis au droit de révocation immédiat.
    • Pour des représentants des travailleurs au salaire des travailleurs. Tous les représentants élus sur base du manifeste du WASP ne recevront que le salaire moyen d’un travailleur qualifié. Le reste sera reversé au WASP.

    Le WASP va maintenant se concentrer sur sa prochaine phase de développement. Le WASP va bientôt annoncer une nouvelle date pour la convocation d’une conférence destinée à établir des structures démocratiques, élire une direction et développer son manifeste.

    Il existe de nombreux combats dans lesquels le WASP compte s’investir : une campagne pour la révocation des conseillers corrompus, une campagne pour les droits au travail, la collecte d’un million de signatures de soutien du WASP (afin de pouvoir se présenter aux élections) et préparer le terrain pour une grève générale si les patrons et le gouvernement osent frapper l’industrie minière de licenciements.

  • Takhir Mukhamedzyanov, dirigeant de l’association ‘‘familles de mineurs’’ et du Mouvement Socialiste Kazakhstan, a été retrouvé mort

    Le 5 juin, les amis et collègues de Takhir Mukhamedzyanov, inquiets qu’il ne se soit pas présenté au travail après le week-end précédent, se sont rendus à son appartement à Karaganda, où ils ont trouvé son corps sans vie. Bien que les causes de sa mort ne soient pas encore connues, la mort de Takhir, un homme de 51 ans en bonne santé et énergique, est des plus suspectes. Takhir avait récemment reçu des menaces de la part de ‘‘personnes inconnues’’ qui déclaraient qu’ils ‘‘se débarrasseraient de lui’’.

    Déclaration du Comité Central du syndicat indépendant Zhanartu et du Comité Politique de Mouvement Socialiste Kazakhstan

    Depuis des années, Takhir travaillait comme mineur, d’abord dans l’industrie soviétique puis, après la privatisation, pour Arcelor-Mittal, qui a repris tous les principaux puits et fonderies de métal de la région du Karaganda au Kazakhstan. Il a été renvoyé illégalement en 2008, après quoi il est devenu vice-président de ‘‘Familles de Mineurs’’ à plein temps, un poste qu’il a gardé jusqu’à sa mort.

    Takhir et ses collègues de ‘‘Familles de Mineurs’’ ont apporté une grande assistance à aux veuves et orphelins de travailleurs décédés lors d’un accident du travail, mais ils étaient également devenus de plus en plus impliqués dans la défense des droits des mineurs. Les normes de santé et de sécurité dans les puits du Karaganda et dans les fonderies sont ignorées par les nouveaux patrons, sacrifiés dans leur course au profit. Comme les syndicats officiels soutenus par l’Etat ne font pas grand-chose pour défendre les mineurs, ‘‘Familles de Mineurs’’ a pris le rôle d’un syndicat indépendant.

    De telles activités ne sont pas passées inaperçues. ‘‘Familles de Mineurs’’ a subi toutes sortes de pressions. Le garage et la voiture de Takhir ont explosé le 10 octobre 2010. Les militants de ‘‘Familles de Mineurs’’ pensent que cette explosion est directement liée au travail de Takhir dans la défense des droits des mineurs et de leurs veuves. Selon sa camarade Natalia Tomilova, les menaces d’utiliser des méthodes violentes et terroristes contre les militants des droits du travail sont redevenues courantes.

    A peine deux semaines après l’explosion du garage, à 21h30, la police est venue à l’appartement de Takhir et l’a emmené de force dans un hôpital psychiatrique. Deux docteurs, trois policiers et un agent en civil ont affirmé que suite à la perte de sa propriété dans l’explosion, Takhir a souffert d’une dépression et a nécessité une hospitalisation et un traitement psychiatrique. Quand ils ont essayé de lui injecter une substance inconnue, Takhir a réussi à s’échapper. Il a appelé un ami et sa fille est venu le chercher et l’a ramené chez lui. Grace à une campane publique, les docteurs ont été forcés de laisser Takhir tranquille.

    En mars 2011, il vivait près du centre minier de Shakhtinsk quand un jeune homme l’a contacté pour lui dire que ses papiers, qui se trouvaient dans sa voiture quand le garage a explosé (et qui, selon la police, avaient été détruits) avaient été trouvés dans une décharge après la fonte de la neige. Cela confirmait que quelqu’un s’était introduit par effraction dans le garage de Takhir avant l’explosion.

    Il ne pouvait rester indifférent devant l’injustice

    Les camarades de Mouvement Socialiste Kazakhstan ont rencontré Takhir pour la première fois en janvier 2009. En septembre 2010, il a organisé la visite de Joe Higgins à Karaganda (Joe Higgins était alors député européen du Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise) et aujourd’hui membre du parlement irlandais). En novembre 2010, Takhir a pris part à la conférence fondatrice du syndicat indépendant Zhanartu et a été élu de son comité central. En mai 2011, il a participé à la fondation du Mouvement Socialiste Kazakhstan et a été l’un des cinq Coprésidents élus. En juillet 2011, Takhir a de nouveau organisé la visite d’un député européen au Karaganda, Paul Murphy (député européen du Socialist Party irlandais qui a remplacé Joe Higgins quand celui-ci a été élu au Parlement irlandais), qui allait ensuite visiter la grève des travailleurs du pétrole à Zhanaozen. Deux semaines avant sa mort, Takhir avait visité la ville de Zhenkazgan, où les travailleurs étaient en grève et faisaient face à la répression. Ils ont rapidement trouvé un terrain d’entente et les travailleurs et Zhankazgan et Karaganda se sont engagés à soutenir mutuellement leurs luttes.

    Takhir a fait beaucoup de travail. Il ne pouvait rester indifférent ou passer son chemin quand il voyait une injustice. Nous nous souviendrons de lui comme d’un combattant consistant et inépuisable pour les droits de la classe ouvrière du Kazakhstan. Nous nous souviendrons de lui comme d’une personnalité ; il n’avait aucune prétention, il était toujours plein d’entrain et de très bonne compagnie. Il nous manquera.

    Nous faisons part de nos sincères condoléances à la famille et aux amis de Takhir, de la part du syndicat Zhanartu et du Mouvement Socialiste Kazakhstan,

    Takhir sera toujours dans notre mémoire, son nom sera inscrit dans l’histoire de la classe ouvrière du Kazakhstan. Repose-toi bien, cher camarade.


    Campaign Kazakhstan fait part de ses condoléances à la famille et aux amis de Takhir Mukhamedzyanov et demande une enquête indépendante et complète concernant les causes de la mort de Takhir. S’il est établi qu’il n’est pas mort de causes naturelles, les responsables de la mort de Takhir doivent être traduits en justice.

  • Irlande : le Traité fiscal européen est passé

    Une victoire à la Pyrrhus pour l’establishment, qui dévoile leur vrai visage

    Le référendum irlandais portant sur le Traité Fiscal européen a constitué un enjeu international de grande importance. Ce pacte budgétaire européen, officiellement appelé traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), comprend une série de règles budgétaires parmi lesquelles le fait que les divers pays doivent réduire leurs déficits structurels à 0,5 % de leur PIB et la dette globale à 60 % de leur PIB. Ce traité institutionnalise l’austérité et représente une attaque très sérieuse contre les droits démocratiques en renforçant de façon importante les pouvoirs de la Commission européenne.

    Par des correspondants du Socialist Party (CIO-Irlande)

    Lors de ce référendum, le monde des affaires et les ‘‘dirigeants’’ de l’Union Européenne appuyaient le ‘‘Oui’’. A leur opposé, la classe ouvrière, en Grèce tout comme dans bien d’autres pays, espérait voir la victoire du ‘‘Non’’ en comprenant bien que la lutte contre l’austérité et le capitalisme à travers toute l’Europe se doit d’êtrer unifiée. Un ‘‘Non’’ aurait permis de donner un nouvel élan à cette lutte.

    En fin de compte, le Traité Fiscal (surnommé par nous et d’autres comme étant le Traité d’Austérité) a été adopté ce jeudi 31 mai à 60% contre 40, avec un taux de participation de 50,6 %. Ce résultat ne peut toutefois pas être interprété par le gouvernement comme étant une grande victoire ou une approbation de la politique d’austérité. Aucun enthousiasme ne se trouve derrière ce vote pour le ‘‘Oui’’. Comme un ministre l’a admis, ceux qui ont voté en faveur du traité l’ont fait avec une ‘‘réticence extrême’’. Un éditorial du Sunday Independent a d’ailleurs commenté que ‘‘loin d’être un vote de confiance envers l’Europe, ou le gouvernement, le Oui maussade que ce référendum a obtenu de la part d’une population réticente était un acte de désespoir.’’

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    A lire également

    MEETINGS : Pour une alternative à l’Europe d’austérité !

    Une autre politique est-elle possible en Europe ? Nous le pensons. Fin juin, nous organisons d’ailleurs des meetings à ce sujet à Bruxelles, Anvers et Gand. Ces soirées seront d’importants échanges d’expériences, tant de Belgique que de l’étranger. Une semaine à peine après les élections grecques, nous accueillerons un orateur de Syriza qui abordera la possibilité d’une politique de gauche au pouvoir en Grèce. Nous accueillerons également Tony Mulhearn qui, dans les années ’80, a activement participé à la politique réellement socialiste menée dans cette ville. Dernièrement, il a remporté 5% aux élections locales élisant le bourgmestre de la ville.

    Bruxelles – Mercredi 20 juin, 19h30

    Meeting organisé par Alternatives à Bruxelles & ‘‘Gauches Communes’’ avec :

    • Nikos Chountis, eurodéputé de Syriza, Grèce
    • Paul Murphy, député européen du Socialist Party, Irlande
    • Charlotte Balavoine, candidate du Front de Gauche aux législatives pour la circonscription du Bénélux
    • Tony Mulhearn, Trade Union and Socialist Coalition, Angleterre
    • Un représentant d’Izquierda Unida, Espagne
    • Stephen Bouquin, de Rood!
    • Anja Deschoemacker, ‘Gauches Communes’

    [/box]

    Le Socialist Party (section du CIO en République Irlandaise) et ses représentants les plus proéminents, les députés Clare Daly et Joe Higgins ainsi que le député européen Paul Murphy, se sont battus dans une campagne très soutenue commentée par de nombreuses personnes.

    Un chantage et une intimidation sans précédent

    La campagne du ‘‘Oui’’ a entièrement reposé sur le chantage et la menace. Le texte du Traité Fiscal a été décidé l’été dernier mais, en février, un préambule a été ajouté selon lequel seuls les pays ayant accepté le Traité Fiscal seraient en mesure d’accéder aux fonds du mécanisme européen de stabilité qui doit bientôt voir le jour (MES, qui doit remplacer en juillet 2012 le Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme européen de stabilité financière qui avaient été mis en place suite à la crise de la zone euro). Ce MES est un nouveau de 700 milliards d’euros destiné à renflouer les spéculateurs et les banquiers et à restaurer la stabilité de l’euro au détriment de la classe ouvrière européenne.

    Cette clause de chantage soutenue par le gouvernement irlandais a été spécialement conçue pour faire de la question de l’accès à une aide financière en cas de future insolvabilité ou de faillite le thème dominant de cette campagne. Cette clause a véritablement représenté une arme pointée sur la tête des électeurs afin de les forcer à voter ‘‘Oui’’, sous la menace de sinon devoir faire face à un effondrement financier. Voilà qui en dit beaucoup sur les aspirations démocratiques de l’Union européenne ou du gouvernement irlandais.

    Avec cette menace, l’establishment a affiché son impitoyable détermination de voir le traité passer de force. Cette intimidation a eu un impact majeur en se basant sur les craintes bien réelles d’un approfondissement majeur de la crise économique. Les partisans du ‘‘Oui’’ recevront une récompense amère pour ces intimidations brutale au cours des mois et années à venir.

    Durant la campagne, la population a été menacée par l’idée que, sans source de financement et de crédit, l’année 2014 serait immédiatement marquée par une austérité catastrophique pire encore que celle que les travailleurs irlandais et leurs familles ont dû subir jusqu’à présent ; que le Budget de décembre serait également pire en cas de défaite du ‘‘Oui’’ ; que le ‘‘Oui’’ signifiait stabilité, investissements et emplois au contraire du ‘‘Non’’, etc. L’establishment a également reçu l’aide de la Commission référendaire, soi-disant indépendante.

    Une loi datant de 1994 force les médias (TV et radio) à respecté une parité à) l’occasion des campagnes référendaires. Les médias sont donc formellement tenus d’accorder une couverture identique aux deux camps dans le cadre d’une campagne pour un référendum. En dépit de cette obligation juridique, la partialité des médias a atteint des sommets qui n’avaient jusqu’alors jamais été vus.

    De nombreux présentateurs ont publiquement soutenu l’establishment et ont aidé à concentrer le débat sur la question du financement afin d’éviter toute véritable discussion sur le contenu réel du Traité Fiscal et de son impact en termes d’austérité.

    La clause de chantage sur le financement et le rôle des médias sont des facteurs centraux pour permettre de comprendre le résultat final du référendum. Ce résultat est révélateur de l’atmosphère actuelle et de l’état de conscience général des masses. La compréhension que l’austérité est mauvaise pour l’économie est générale, et le sentiment anti-austérité est général à son encontre, comme l’a d’ailleurs exprimé l’opposition à la récente taxe sur les ménages (voir notre article : Un Irlandais sur deux a refusé de payer la nouvelle taxe d’habitation). C’est parmi la classe ouvrière et parmi ceux qui sont les plus touchés par diverses réductions budgétaires, nouveaux impôts et mesures d’austérité que ce sentiment est le plus fort.

    Une réelle crainte d’un effondrement financier

    Cependant, pour des couches importantes de la population, dont la classe moyenne et certaines sections de la classe ouvrière qui s’en sortent mieux, la peur de l’austérité est surpassée par la crainte d’un potentiel effondrement financier à l’arrivée du terme de l’actuel programme de l’Union Européenne et du Fonds Monétaire International (l’Irlande, avec la Grèce et le Portugal, es passée sous la tutelle directe de ses créanciers par les plans d’ « aide » conclu avec la Troïka – la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international). Même si de très nombreuses personnes ne croient pas sérieusement en la menace que l’Union Européenne pourrait bloquer ses fonds en cas de victoire du ‘‘Non’’, ils ont malgré tout voté pour ce qu’ils considéraient comme étant l’option la moins risquée.

    La réalité, qui est que la politique d’austérité détruit l’économie irlandaise et européenne, a été quelque peu étouffée par l’intense propagande qui a défendu que ce Traité faisait partie d’un plan de relance. Le gouvernement irlandais a même essayé d’incorporer la victoire de François Hollande en France dans leur campagne afin de diffuser l’idée que l’austérité peut aller de pair avec la croissance, prétendant même que des plans de croissance importants sont en vue, une fois le traité adopté bien entendu.

    L’establishment a encore tenté de présenter l’effondrement de l’économie grecque et l’instabilité du pays comme des conséquences directes de la lutte contre l’austérité et du non respect des conditions de la troïka. Pour l’essentiel, le vote ‘‘Oui’’ est donc basé sur la combinaison d’une intense campagne d’intimidation avec des promesses de relance de l’économie.

    Mais il faut aussi mentionner l’absence de la compréhension qu’une alternative existe face à la dictature du capitalisme et des marchés et qu’il est possible d’instaurer des politiques de type socialiste. Cela a clairement freiné la confiance de la population à voter ‘‘Non’’.

    Une opposition sans cesse plus dure contre l’austérité et l’Union Européenne

    Compte tenu de l’ensemble de ces facteurs, le fait que 40 % des électeurs aient tout de même voté contre le traité est un très important et très significatif. Il s’agit d’un élément très positif quant à la détermination de larges sections de la classe ouvrière, plus particulièrement. Cela indique clairement que la campagne du ‘‘Non’’, dominée par la gauche, a eu un impact.

    Alors qu’un nombre important de personnes issues de la classe ouvrière ont voté oui, il est également exact d’affirmer que ce vote reflète une grande polarisation de classe. Seules cinq des quarante trois circonscriptions a connu une majorité contre le traité, mais il est clair que, globalement, la majorité de la classe ouvrière a voté contre. Le ‘‘Oui’’ a bénéficié de fortes majorités dans les zones qui concentrent la classe moyenne, et dans les zones rurales et agricoles. En revanche, les résultats indiquent que de nombreuses villes et districts où est concentrée la classe ouvrière, le vote ‘‘Non’’ a pu atteindre les 70 %, 80 % ou même 85 %.

    Après les élections générales de février 2011, nous avions très correctement prédis que la coalition au pouvoir, le Fine Gael et le parti travailliste, connaîtraient une importante baisse de soutien. De la même manière, le résultat de ce référendum sera ébranlé par les événements à venir. L’establishment a obtenu son ‘‘oui’’ en se basant sur l’intimidation, le chantage et de fausses promesses. Le fait même que le gouvernement ait fondé sa campagne sur la nécessité d’être en mesure d’accéder aux fonds européens dans le cas de la nécessité d’un nouveau plan de sauvetage est en soi la preuve de l’échec total de la politique d’austérité. Durant la campagne, le premier ministre Enda Kenny et d’autres ont une fois de plus promis l’arrivée d’une reprise économique, mais l’approfondissement de la crise économique et de la crise de la dette au sein de la zone euro exposeront la nature mensongère de ces promesses de la part du gouvernement.

    Kenny a également déclaré qu’un accord sera conclu avec l’Union Européenne pour réduire l’insoutenable dette du pays. A mesure qu’il deviendra clair qu’il n’y aura ni reprise économique ni réduction du chômage et que toute modification de la dette sera conditionnée à de nouvelles mesures d’austérité, l’Irlande sera ravagée par le genre d’instabilité que l’establishment essaye désespérément d’éviter.

    L’intimidation n’est pas une politique durable, elle ne pourra pas être un barrage éternel pour protéger l’establishment capitaliste. Comme l’a dit Napoléon : ‘‘on peut faire beaucoup de choses avec les baïonnettes, sauf s’assoir dessus.’’ L’aggravation de la crise économique combinée à de plus importantes mesures d’austérité et à plus d’attaques contre les droits démocratiques préparera le terrain pour une explosion de la colère, des lutte et de la radicalisation politique.

    La question du financement

    Certains commentateurs ont affirmé que puisque le résultat final du référendum correspond aux premiers sondages parus avant le début de la campagne, cette dernière n’aurait pas eu d’effet. C’est faux. L’establishment irlandais, l’Union Européenne et les médias étaient très bien préparés et ont agi de façon extrêmement coordonnée dans le cadre d’une offensive massive contre la campagne du ‘‘Non’’ avec la menace du financement du pays comme arme principale.

    Fondamentalement, ils ont utilisé leur contrôle capitaliste sur le système financier comme un levier destiner à forcer la population à accepter plus encore d’austérité capitaliste. De la même manière que le contrôle de l’eau et l’approvisionnement en eau doit être domaine du public, il n’y a aucune raison que le crédit et la fiance ne soient pas considérées comme une fonction publique essentielle plutôt que d’être laissée soumise à la soif de profits des investisseurs privés. Ce contrôle privé est utilisé pour forcer les gens à payer une forte rançon, à l’instar des usuriers. Toute contestation de ce fait conduit à des exigences pires encore. Cette course vers le bas ne peut être efficacement défiée que par le biais de la lutte pour mettre fin au contrôle du système financier.

    Les médias, en jouant sur la peur, ont utilisé leur influence pour faire passer l’idée que tous les financiers étaient prêts à immédiatement retirer leurs fonds d’Irlande. Ensuite, ils ont massivement appuyé la thèse selon laquelle il n’existait aucune crédibilité sans une solution immédiate qui soit acceptable pour les marchés financiers. Dans la première semaine et demi de la campagne, le camp du ‘‘Oui’’ et les médias ont restreint le débat sous cet angle et frappé à grands coups contre le camp du ‘‘Non’’. Ils ont alors considérablement augmenté le soutien pour voter Oui.

    Il s’agit d’une version émoussée du vieil argument antisocialiste ‘‘c’est très bien, mais d’où proviendra l’argent?’’ Cette attaque a eu plus d’effet maintenant qu’elle n’en a eu dans les années ‘70 et ‘80 en raison des problèmes économiques qui semblent plus aigus qu’à l’époque, et aussi en raison du fait que l’idée de prendre collectivement possession des richesses et des leviers du pouvoir est plus éloignée de l’esprit des gens qu’il y a quelques décennies.

    Cependant, il est évident que plus d’austérité conduira à une crise plus profonde, et il pourra y avoir un changement radical dans la manière qu’ont les gens de voir les choses, et notamment ce qui est possible et nécessaire pour riposter face à la crise. La population deviendra moins sensible aux diktats, à l’intimidation et aux manipulations, et bien plus de personnes seront ouvertes à entendre des solutions réelles et radicales. Nous avons d’ailleurs déjà pu quelque peu le constater durant la campagne, à mesure que nous répondions aux attaques de la campagne du ‘‘Oui’’ concernant l’austérité. Nous avons pu réussir à briser l’élan initial du camp du ‘‘Oui’’.

    Alors que la campagne du ‘‘Non’’ a été en mesure de saper les arguments de l’establishment, elle n’a pas été capable de réellement développer une forte impulsion derrière elle. En fin de compte, nous avons obtenu un résultat avec lequel peu de gens soutiennent, une majorité acquise pour ce qu’ils considéraient comme le moindre mal, sans enthousiasme.

    Retombées politiques

    Ce résultat n’a pas renforcé le gouvernement, qui a l’accueilli avec soulagement. Mais s’ils avaient perdu le référendum, ils auraient fortement été affaiblis. Pour faire passer le traité, ils ont fait des promesses qu’ils ne seront pas capables de tenir ; l’ébranlement du soutien au gouvernement va donc s’accélérer à mesure que la crise va persister et s’empirer.

    Le soutien pour le parti travailliste est particulièrement en déclin. Après une année au pouvoir, ils ont déjà perdu 50% de leurs votes, selon un sondage effectué il y a maintenant un peu plus d’une semaine. D’autre part, de nombreux rapports font état de l’accueil hostile qu’ils ont reçu dans les quartiers ouvriers durant la campagne. Cette pression sur et à l’intérieur du parti travailliste va certainement empirer.

    <h>Le Sinn Fein et l’United Left Alliance sortent gagnants

    Même s’ils figurent dans le camp des perdants, ceux à qui cette campagne a principalement bénéficié sont le Sinn Fein et l’United Left Alliance (une alliance large de gauche qui dispose de 5 élus au parlement, dont deux du Socialist Party), les principales forces du camp du Non. Le Sinn Fein et le Socialist Party ont tous deux bénéficié du soutien financier du groupe parlementaire européen de la Gauche Unitaire Européenne (GUE/NGL). Avec ses ressources financières massives, ses 14 députés et ses 54 conseillers locaux, le Sinn Fein avait déjà d’énormes réserves et ressources avec lesquelles faire campagne.

    Le Sinn Fein a bénéficié d’une large couverture médiatique pour le camp du ‘‘Non’’ et leur campagne a eu un impact. Ils se sont positionnés en opposition à l’austérité et ont choisi d’accentuer cela plutôt que d’attaquer sous l’angle les droits démocratiques dans une optique de souveraineté nationale ou de droits nationaux. Mais ont limité leurs critiques contre l’Union Européenne et le capitalisme, impliquant ainsi qu’un meilleur accord pouvait être tiré des négociations avec l’Union Européenne.

    De façon très ironique, le parti travailliste a riposté en expliquant que le Sinn Fein s’oppose à l’austérité en République irlandaise alors qu’ils l’imposent en Irlande du Nord. Cette belle hypocrisie a été vaine car le parti travailliste, plus que personne d’autre, ne dispose dorénavant d’aucune crédibilité pour mener ce genre d’attaque. Cela a eu peu d’effet.

    Il nous faut un nouveau parti des travailleurs !

    Le soutien au Sinn Fein a régulièrement augmenté depuis les élections législatives de l’an dernier où ils avaient obtenu 10%. Le dernier sondage leur donne maintenant 24%, soit 3% de plus que lors du précédent sondage et plus de deux fois le score du parti travailliste.

    Mais certaines parmi la classe ouvrière ne voteront jamais pour le Sinn Fein quelles que soient les circonstances. Cependant, il semble bien que le Sinn Fein sera le principal bénéficiaire de la crise politique qui concerne tous les partis traditionnels, à moins qu’une réelle alternative issue de la classe ouvrière et authentiquement à gauche puisse se développer. Au vu de la tendance actuelle, le Sinn Fein pourrait devenir le plus grand parti dans les prochains sondages.

    Les conditions peuvent-elles se développer pour le lancement d’une force de gauche réellement socialiste avant même l’explosion politique et sociale inhérente à la situation actuelle ? Pour répondre à cela, la manière dont se développera la lutte contre la ‘‘Household Tax’’ (la taxe sur les ménages) sera d’une importance cruciale.

    La campagne du Socialist Party

    Le Socialist Party est arrivé dans cette campagne en plus forte position que lors des précédents référendums européens. En 2008, pour la campagne du premier référendum sur le Traité de Lisbonne, notre camarade Joe Higgins avait joué un rôle crucial alors qu’il n’était pas encore élu député. Il a eu un impact réel sur le résultat du vote. Cette fois nous n’avions pas seulement Joe, qui a fait beaucoup d’apparitions publiques énergiques, nous avions aussi la députée Clare Daly et le parlementaire européen Paul Murphy (qui remplace Joe Higgins au parlement Européen où il a été élu en 2009 avant d’être élu au Parlement Irlandais).

    C’était la première campagne référendaire de Clare en tant que députée et il est unanimement admis qu’elle a fait une très bonne performance dans toute une série d’apparitions et de débats, dont des débats contre d’importants porte-paroles du gouvernement. Elle a eu un réel impact sur cette campagne, à l’image de son impact dans les diverses campagnes depuis son entrée au Parlement l’an dernier, aux côtés de Joe Higgins.

    Ce referendum était particulièrement important pour notre député européen Paul Murphy. Contrairement à Joe et Clare, Paul n’a jamais été candidat lors d’une élection et ne disposait pas du même parcours ni du même profil que nos autres camarades. Mais de nombreux commentateurs l’ont décrit comme l’un des plus capables représentants du camp du Non, un porte-parole parmi les plus clairs. Ils ont ainsi affirmé que sur base de sa performance et de son nouveau profil, il a grandement augmenté ses chances d’être réélu au parlement Européen en 2014.

    En mars, et à nouveau durant la campagne en mai, le Socialist Party a distribué des milliers de tracts dans chaque foyer de Dublin, au-delà des 400.000. De plus, nous avons organisé la distribution massive de plus de 50.000 tracts, dont une diffusion massive dans des communautés de la classe ouvrière cruciales à Cork. Nos membres ont été actifs dans les comtés de Meath, Kildare, Wicklow, Wexford, Waterford, Kerry, Tipperary, Clare, Laois, Offaly et dans les villes de Galway, Limerick Kilkenny et Carlow et Drogheda.

    Nos camarades se sont aussi impliqués dans les activités de la campagne contre la household tax et de l’United Left Alliance. Cependant, ce sont les affiches et les panneaux du Socialist Party qui ont le plus d’impact dans la campagne et qui ont suscité le plus de commentaires. L’Irish Times, dans sa revue de campagne de dimanche, parlait ainsi de ‘‘l’ubiquité des affiches de référendum’’ du Socialit Party. Selon le dictionnaire, ‘‘ubiquité’’ signifie ‘‘omniprésence, fait d’être partout ou dans un nombre d’endroits indéfini en même temps.’’

    Nous avons produit des milliers d’affiches en 4 versions différentes pour lancer la campagne, suivis au milieu de la campagne par 4 versions de très grands panneaux d’affichages, surtout aux centres-villes. Nous avons fini la campagne d’affichage avec des milliers de nouvelles petites affiches.

    Nos affiches, combinant contenu et graphisme frappant, l’emportaient sur les autres, en particulier avec le manque de contenu des affiches du Oui. Elles figuraient dans de nombreux journaux, reportages télé et blogs, que ce soit en Irlande ou à l’étranger, ainsi que dans les réseaux sociaux. Les affiches sont un moyen très important de faire passer un message à une échelle de masse très rapidement, et ont un impact réel.

    Nos affiches liaient l’austérité à la household tax et à la water tax (une nouvelle taxe sur l’eau). Nos panneaux d’affichages de 8 pieds sur 4 avec une photo d’Angela Merkel et la citation ‘‘Les freins à la dette seront obligatoires et valables pour toujours. Jamais vous ne pourrez les changer par une majorité parlementaire’’ et avec la phrase ‘‘le traité détruit la démocratie’’ étaient frappantes. Nos panneaux qui utilisaient l’image connue du film Les Dents de la Mer (où le requin arrive des profondeurs) pour illustrer les coupes budgétaires que le Traité implique ont provoqué beaucoup de commentaires et ont été repris sur de nombreux blogs. Un magazine de musique et d’actualités irlandais, de même que le quotidien The Guardian, ont commenté l’impact que l’une de nos petites affiches avait eu sur les réseaux sociaux. L’affiche disait ‘‘les super riches de l’UE cachent 3 milliards d’euros en cash – alors qu’il y a 25 millions de chômeurs – opposons les besoins du publics à l’avidité capitaliste – Votez Non’’ et montrait une image de Montgomery Burns enlaçant des paquets de billets.

    Household tax – deuxième tour

    Cette campagne est une très bonne plate-forme à partir de laquelle le Socialist Party et l’United Left Alliance peuvent croître et avancer dans les mois à venir.

    Dans cette période, la lutte contre la household tax va aussi certainement se relancer puisqu’il est vraisemblable que le gouvernement tente de conduire devant les tribunaux ceux qui ont refusé de payer ce nouvel impôt. 50% des foyers ne se sont toujours pas enregistrées pour le payer. Nous aurons dès lors de grandes opportunités pour mettre ce vote de côté et construire un mouvement capable de battre ce gouvernement, l’Union européenne et leur politique d’austérité.

  • Irlande : Des travailleurs occupent leur entreprise

    Deux lieux de travail sont actuellement occupés en Irlande, contre les abus pratiqués par la multinationale La Senza à Dublin et par Vita Cortex à Cork (pour plus d’informations, n’hésitez pas à aller sur le site du Socialist Party). Nous publions ici deux vidéos, en anglais l’une des travailleurs de La Senza de l’intérieur même de l’occupation, et une autre de Joe Higgins, député du Socialist Party au Parlement irlandais, prenant la parole au parlement en faveur des occupants. En Belgique, l’occupation est une méthode que nous défendons notamment dans le cas des travailleurs d’ArcelorMittal, en tant que premier pas vers la nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs.

  • Homophobie au parlement belge : un député accuse le premier ministre gay de pédophilie.

    Ce jeudi matin, un député fédéral (Laurent Louis, MLD) s’en prenait publiquement à l’homosexualité du premier ministre à coups d’amalgames honteux avec la pédophilie. Le député Laurent Louis vient en effet de se lâcher sur Twitter et de déclarer qu’Elio Di Rupo traine derière lui "une réputation plus que douteuse en ce qui concerne son intimité et sa vie privée
 Allez allez, tout le monde connaît les goûts de notre Premier Ministre. En dessous de 18 ans, ce n’est plus de l’homosexualité. Tous les Belges savent parfaitement de quoi je parle !"

    Par la commission LGBT du PSL

    Rubrique LGBT de socialisme.be

    Une réflexion fortement étonnante pour un homme lui-même accusé de harcèlement l’an dernier par l’une de ses collaboratrices qu’il aurait notamment assaillie par un flot incessant de mails. Devons-nous également rappeler que la majorité sexuelle dans notre pays s’élève à 16 ans… et non 18, comme ce député semble le penser? Soit.

    Visiblement, pour ce député de l’opposition, il semble plus facile d’attaquer la sexualité du premier ministre que de s’en prendre à son plan d’austérité, sans parler de sa politique néolibérale. C’est que cette approche antisociale est partagée par Laurent Louis, ex-député du Parti Populaire devenu indépendant. Or, en affirmant de tels propos, celui-ci bafoue non seulement la vie privé d’Elio Di Rupo, mais il légitime férocement les clichés homophobes les plus débiles. Ces propos sont de nature à renforcer de nombreuses organisations réactionnaires, d’extrême droite et intégristes dans leurs positions les plus intolérantes.

    Un contexte d’homophobie de plus en plus généralisé

    Ces propos font bien entendu bondir les associations LGBT. En effet, ces dernières semaines ont été le théâtre d’une surenchère homophobe, notamment par l’institution catholique, mais pas seulement.

    La nouvelle miss belgique a affirmé pour ceux qui l’auraient oublié que "malgré tout, les homosexuels sont aussi des êtres humains". On appréciera le ‘malgré tout’
 Ensuite, le patron de l’église belge, l’intégriste notoire Mrg Léonard, a regretté que la loi des hommes prenne le pas sur la loi divine, et que "le Parlement s’attribue le droit de décider par vote majoritaire du sens de la sexualité, de la différence du masculin et du féminin, de la signification du mot ‘mariage’, du rapport métaphysique de l’être humain à la finitude et à la mort, de la qualité des embryons méritant ou non d’être respectés, etc." Ces propos éminemment anti-démocratiques semblent emboîter le pas à la doctrine officielle du Vatican qu’a rappelée avec enthousiasme le pape Benoit XVI à l’occasion de son traditionnel discours de noël : "les politiques qui portent atteinte à la famille (comme le mariage gay) menacent la dignité humaine et l’avenir même de l’humanité." sic!

    Après avoir entendu dire que le mariage gay menace rien de moins que l’avenir de l’humanité, nos oreilles ont à nouveau sifflé lorsque ces mêmes intégristes ont blâmé les femmes pour avoir avorté. Ainsi, l’archevêque espagnol Javier Martinez déclarait récemment que "tuer un enfant sans défense, et que ce soit sa propre mère qui le fasse, cela revient à donner aux hommes le droit absolu et sans limite d’abuser du corps de cette femme!" Ainsi les droits de femmes et des LGBT sont remis en cause.

    Ce genre de propos est inacceptable, mais l’homophobie est en plein développement, de même que l’offensive contre le droit à l’avortement. La semaine dernière, en Hongrie, la droite populiste a instauré une nouvelle constitution bannissant le mariage gay pour l’éternité, ainsi que l’avortement sous le préambule de "Dieu bénisse les hongrois !" Précédemment, la Lituanie avait exercé des pressions contre toute ‘‘promotion’’ de l’homosexualité, rendant impossible tout rassemblement, mais aussi toute discussion dans les écoles et campagne de prévention contre le VIH. (voir une intervention de Joe Higgins à ce sujet). On pourrait aussi parler de la campagne républicaine aux Etats-Unis, ou de l’instauration de la charia en Lybie, qui condamne à mort les gays et les lesbiennes.

    Mais l’homophobie ne passera pas !

    En Belgique, nous vivons au quotidien les discriminations dans nos quartiers, à l’école, sur notre lieu de travail,… Dans les faits, l’égalité pour les LGBT reste à gagner, et nous allons lutter pour l’imposer. C’est pourquoi nous n’accepterons jamais ce genre de propos qui nous divisent et nous affaiblissent. Di Rupo est à critiquer – très largement – mais pour sa politique de casse sociale qui s’attaque durement aux travailleurs et à leurs familles, pas pour son orientation sexuelle.

    Au PSL, la lutte LGBT est portée par l’ensemble de nos militants, nous pensons que c’est seulement dans l’unité que nous pourrons vaincre toutes les discriminations. Travailleurs, jeunes, pensionnés, femmes, hétéros, LGBT, sans-papiers
 Battons-nous tous ensemble pour nos droits !

  • Chine : La répression s’intensifie contre les opposants

    Le militant du CIO Zhang Shujie forcé de quitter le pays, un exemple révélateur

    L’intensification actuelle de la répression d’Etat en Chine, particulièrement contre les opposants et militants de gauche, est illustrée par le cas de Zhang Shujie, un jeune homme de 24 ans qui est un partisan du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO). Le régime, qui fait face à de nombreux défis et à une colère croissante, craint de voir se développer des mobilisations de masse à l’exemple de ce qui s’est produit en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

    Par des correspondants du CIO

    Zhang est un militant marxiste et un défenseur des syndicats indépendants et des droits des travailleurs en Chine. Il contribue régulièrement au site chinaworker.info et est un partisan du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), qui a des membres et des partisans dans de nombreux pays, y compris en Chine, à Hong Kong et à Taïwan. Depuis 2009, Zhang est un des correspondants du site d’informations chinaworker.info et du bimensuel ‘Socialist’. Tant ce site que ce magazine sont interdits en Chine.

    En février 2011, Zhang est devenu l’une des innombrables victimes de la dernière vague de répression de la dictature de Pékin, qui craint une révolte de masse à la suite des évènements révolutionnaire du Moyen Orient et d’Afrique du Nord, qui ont notamment mis fin à la dictature de Moubarak en Egypte et à celle de Ben Ali en Tunisie. Les coups qui frappent les militants de gauche en Chine, qui sont particulièrement visés, ne sont quasiment jamais relayés dans les médias capitalistes, ces derniers préférant bien entendu se focaliser sur les cas de dissidents pro-occidentaux et libéraux, dont les idées sont plus proches de celles défendues par les médias dominants.

    En octobre 2011, Zhang est parvenu à s’enfuir de Chine, n’échappant à la police que grâce à l’aide d’amis et de camarades du CIO et d’ailleurs en Chine, à Hong Kong et en Europe. Parmi eux, le député irlandais Joe Higgins et le député européen Paul Murphy (tous deux membres de la section du CIO en République irlandaise, le Socialist Party), ainsi que ‘Cheveux longs’ Leung Kwok-hung (nommé ainsi en raison de son refus de se couper les cheveux tant que le régime de Pékin n’aura pas officiellement reconnu le massacre de Tienanmen), élu de la LSD (Ligue des Sociaux-Démocrates) à Hong Kong. Si Zhang était resté en Chine, il aurait risqué une longue période de détention. Les agents de la sureté l’avaient menacé d’être accusé de “divulgation de secrets d’Etat” et “d’incitation à la subversion contre l’Etat”, ce qui est punissable de 10 ans d’emprisonnement. Dans la Chine actuelle, ces accusations sont communes pour les dissidents. La définition de “secrets d’Etat” est très large, et peut par exemple couvrir le fait de remettre en question la version des autorités concernant le nombre d’écoliers victimes du tremblement de terre du Sichuan en 2008 ou encore le montant de monnaies étrangères dans les réserves chinoises. Zhang est actuellement en Suède, où son cas sera discuté à la fin du mois de janvier lors d’une audition au Parlement suédois (le Riksdag) consacrée aux droits de l’Homme et à la répression en Chine.

    Comment fonctionne la répression d’Etat

    Zhang a été convoqué pour une rencontre avec les agents de la sureté de la ville de Chongqing le 24 février 2011. C’était là le début d’une première étape préventive, appliquée à très large échelle, qui annonçait une vague de répression en réaction à la ‘Révolution de Jasmin’ inspirée par les évènements d’Afrique du nord et du Moyen Orient. Zhang n’a pas été autorisé à contacter un avocat, ni d’ailleurs à informer sa famille de sa situation. Les agents de la sureté lui ont dit qu’ils ‘savaient tout’ de ses activités et lui ont expliqué qu’ils étaient en droit de le détenir indéfiniment en le faisant ‘disparaitre’, à moins qu’il ne livre des informations sur chaque personne avec qui il avait pu entrer en contact lors de ses activités militantes et s’il ‘confessait’ ses liens avec le Comité pour une Internationale Ouvrière, en acceptant ainsi de ‘coopérer’ avec les forces de sécurité. Des telles méthodes sont typiques des forces de sécurité en Chine.

    Quand Zhang a été interrogé pour la première fois, il a été forcé de rester debout 28 heures de suite, privé de ses lunettes et de nourritures durant de nombreuses heures. En dépit du fait qu’il n’avait à aucun moment été officiellement accusé de quoi que ce soit, son ordinateur, son téléphone mobile et plusieurs documents ont été saisis. Il a été averti qu’il risquait plusieurs années de prison pour ‘contact avec une organisation interdite’ et pour ‘crimes liés à la sureté de l’Etat’. Mais il pouvait bien entendu éviter toutes ces charges s’il ‘coopérait’ avec les forces de sécurité. Sans aucune autre alternative, Zhang a répondu à leurs demandes. Sans que la police ne le sache et contre leurs instructions, il a ensuite contacté ses camarades du CIO afin de leur demander aide et conseils.

    Dans les mois qui ont suivi, les forces de sécurité ont épluché la correspondance entretenue par Zhang avec ses camarades, et lui ont donné des ordres pour qu’il réponde d’une manière bien précise. Ils lui ont notamment donné l’instruction de se rendre volontairement aux meetings tenus à Hong Kong, ce pour quoi il aurait même été payé. Il devait photographier avec son téléphone portable chaque personne participant à ces réunions et collecter des informations sur elles. Les principaux sujets de cette attention devaient être le groupe lié au CIO ‘Socialist Action’ et les partisans du CIO en Chine intérieure, mais les forces de sécurité de l’Etat de Chongqing lui avaient aussi demandé de regrouper des informations sur les autres forces de la gauche radicale, comme la Ligue des Sociaux-Démocrates (LSD) et leur élu, Leung Kwok-hung. Il lui avait été demandé de chercher à savoir si le CIO était lié à Leung, que Zhang avait rencontré lors d’une visite précédente à Hong Kong. La LSD est un groupe pro-démocratie radical qui n’a aucun lien avec le CIO.

    En tant qu’entité légale et juridique séparée, la police chinoise et ses tribunaux n’ont aucun droit à Hong Kong. Selon la ‘mini-constitution’ de Hong Kong, ses citoyens sont libres d’adhérer à des associations politiques et son légalement protégés. Les autorités de Chine intérieure n’ont aucun pouvoir formel d’interférer avec ces activités. Cela signifie donc que la branche des forces de sécurité de Chongqing a poussé Zhang, sous la menace d’emprisonnement, à mener des activités ‘anticonstitutionnelles’ à Hong Kong. Ces agents ont payé Zhang pour qu’il visite Hong Kong et y participe à une réunion du CIO en octobre 2011, avec l’instruction de collecter des informations sur les activistes politiques de Hong Kong, dont un élu du parlement de Hong Kong.

    Mais Zhang n’avait aucune intention de faire le sale boulot du régime. Il s’était arrangé avec ses camarades du CIO et ses partisans pour quitter la Chine au cours de sa visite à Hong Kong.

    Ce cas précis illustre la brutalité et le caractère profondément illégal de la dictature chinoise, en dépit de ses nombreux efforts visant à redorer son image à l’extérieur. Les gouvernements étrangers et les multinationales, qui ont leurs intérêts très proches de leurs cƓurs, ont laissé tomber leurs critiques sur les violations des droits de l’Homme et la répression du régime chinois. Ceux qui osent s’opposer à ce système répressif payent le prix fort et ils doivent recevoir le soutien et la solidarité de toute la gauche et des forces démocratiques.

    La répression de 2011

    Actuellement, la Chine fait l’expérience de la plus sévère répression depuis une bonne décennie, un processus qu’Amnesty International a décrit comme étant ‘effrayant’. Des centaines d’écrivains, avocats et de militants ont été arrêtés et ont ‘disparus’ du fait des forces de police. Les ennuis dont ont été victimes des personnalités connues comme l’artiste Ai Weiwei ou l’activiste Gao Zhisheng ont été de véritables avertissements, signifiant que plus personne n’était intouchable. Mais dans cette vague de répression, ceux qui sont le plus particulièrement visés sont les avocats et ceux qui défendent d’autres victimes de la répression, afin de réprimer chaque pas posé en direction de toute organisation indépendante du régime.

    Au cours des dernières journées de 2011, différents verdicts rendus aux tribunaux ont dissipé le moindre espoir quant à un assouplissement de la répression. L’écrivain du Sichuan Chen Wei a été condamné à 9 ans de prison pour ‘écrits subversifs’ et Chen Xi, qui provient de Guizhou, a été condamné à 10 ans pour “incitation à la subversion”, tous les deux le jour de Noël. Un autre dissident très connu, Ni Yulan, est actuellement en procès à Pékin pour avoir “suscité des troubles” à causé de son rôle joué en défense des victimes de réquisition de terres. Elle est menacée d’une condamnation au moins aussi sévère.

    L’an dernier, le budget consacré à la sécurité intérieure en Chine a été élevé à 624 milliards de yuan (soit 95 milliards de dollars), dépassant de ce fait le budget militaire du pays. L’influence des plus chauds partisans de la répression au sein du régime a été renforcée. Avec une phase de succession crucial aux niveau des dirigeants du parti et du gouvernement en 2012, et également au vu des défis économiques sévères qui peuvent pousser le mécontentement social plus fortement en avant, le régime a donné carte blanche aux forces de sécurité pour imposer le silence à tous les opposants.

    Les forces de sécurité ont ainsi eu recours aux détentions secrètes et autres mesures ‘extra légales’ et les limites des droits légaux en ce qui concerne la liberté d’expression en Chine ont été repoussées une nouvelle fois. “De tels actes se produisent de manière constamment plus flagrante, des officiels abandonnant jusqu’à la prétention d’obéir à la loi,” a écrit Amnesty International dans un rapport datant de juin 2011. Ainsi, il y a récemment eu de nouvelles mesures destinées à contrôler internet, le projet d’établir la plus grande base de données sécuritaire au monde et de nouvelles restrictions concernant les blogs internet (qui sont devenus très populaires pour dénoncer les abus des autorités et pour parler des protestations de masse). Tout cela vise à augmenter le contrôle autoritaire du régime.

    La répression à l’Ɠuvre contre chinaworker.info

    Ces dernières années ont aussi été marquées par le développement des idées de gauche et des idées anticapitalistes en Chine, de manière similaire à ce qui se produit au niveau international, où un nombre croissant de personnes (particulièrement la jeunesse) rejettent la dictature du marché capitaliste à la lumière de la crise financière et de l’explosion des inégalités. Par le passé, le régime chinois ne prêtait pas grande attention aux critiques de gauche, l’idée dominante était alors que les influences libérales et pro-occidentales représentaient les plus grandes menaces pour le régime. Cela a commencé à changer de façon décisive autour de l’année 2008, le contrôle et les attaques des autorités contre les groupes et individus de gauche ont alors augmenté.

    Maoïstes, ‘nouveaux gauchistes’, trotskistes et d’autres défenseurs des droits des travailleurs, particulièrement les partisans de leur organisation indépendante, ont été arrêtés et jugés pour ‘incitation à la subversion’, ‘violence contre l’ordre social’,
 Plusieurs exemples ont été relayés sur le site chinaworker.info.

    L’activité politique de Zhang Shujie, et les activités des autres partisans du CIO en Chine, est de nature littéraire. Il a écrit et traduit des articles pour le site chinaworker.info et le magazine ‘Socialist’ (magazine qui circule clandestinement en Chine par e-mail avec l’aide courageuse de nombreux activistes).

    Chinaworker.info, qui a été lancé par des membres du CIO en 2004, a attiré l’attention et la colère de la dictature chinoise. Le site et les partisans du CIO ont organisé des actions de solidarité dans de nombreux pays en soutien des luttes des travailleurs contre les conditions de travail et de vie inhumaines qui prévalent en Chine. Ils ont aussi organisé des actions destinées à rendre plus connus les exemples d’activistes arrêtés. En Chine, les partisans du CIO sont en liaison avec des militants ouvriers, des avocats qui défendent la cause des immigrés, des militants LGBT et d’autres dont les croyances et les activités politiques les forcent à entrer dans l’illégalité.

    Plusieurs jeunes travailleurs et étudiants liés à chinaworker.info ont été arrêtés ces 3 dernières années, dans des circonstances similaires à celles de Zhang Shujie. En 2009, un livre publié par chinaworker.info à Hong Kong, concernant le 20e anniversaire du massacre de la place Tienanmen (‘Tiananmen – Seven Weeks that Shook the World’) a été interdit en Chine. Ce livre a été inscrit par le gouvernement comme l’un des cinq plus important ‘livres politiques illégaux’ de l’année, avec les mémoires de l’ancien dirigeant du Parti ‘‘Communiste’’ Zhao Ziyang (‘Prisoner of the State’). Les gouvernements locaux et les services postaux ont reçu pour instruction spéciale de rechercher et de traquer les exemplaires de ce livre. Zhang Shujie, qui écrivait sous l’anonymat, avait contribué à l’écriture de l’ouvrage.

    En octobre 2009, Laurence Coates (membre du CIO et l’un des fondateurs du site chinaworker.info, lui aussi parmi les auteurs du livre interdit ‘Tiananmen – Seven Weeks that Shook the World’), a été interdit de séjour en Chine. Il a été accusé par les autorités de constituer une “menace potentielle pour la sécurité nationale”.

    La répression, quelle que soit son ampleur, ne peut pas sauver un régime totalitaire une fois que le peuple se débarrasse de sa peur, un processus qui est déjà à l’Ɠuvre en Chine. Avec une économie qui se dirige vers la crise, une bulle immobilière prête à exploser et un niveau de dette sans précédent, la très mal nommée dictature ‘‘communiste’’ a toutes les raisons de craindre pour son avenir.

    L’intensification de la surveillance et des attaques contre la gauche – y compris contre des partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière – illustre le potentiel fabuleux qui existe pour les idées du socialisme en Chine. Ces idées peuvent être résumées comme suit : droits démocratiques immédiats et entiers, fin du régime du parti unique, élections libres pour une assemblée constituante révolutionnaire, constitution d’un gouvernement des travailleurs et des paysans pauvres, augmentation conséquente des salaires minimums et instauration de la journée des 8 heures, création de soins de santé et d’un enseignement gratuits et publics, propriété démocratique et publique sur les plus grandes entreprises et les plus grandes banques.

    Le cas de Zhang Shujie et de milliers d’autres illustre la nécessité de franchir une étape dans le cadre de la lutte contre la répression en Chine, et d’exiger la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques ainsi que la fin de la terreur d’Etat. A cette fin, le CIO prépare une campagne de grande ampleur en soutien des victimes des persécutions en Chine, et particulièrement pour les véritables socialistes tels que Zhang. Cette campagne comprendra des actions de solidarité, des appels aux donations et des protestations contre la répression d’Etat en Chine.

  • L’eurodĂ©putĂ© Paul Murphy et les autres activistes relĂąchĂ©s

    Les activistes de la Flottille vers Gaza avaient été interpellés dans les eaux internationales et détenus illégalement durant7 jours par l’Etat israélien

    De source officielle issue du bureau du Président de l’Union Européenne, il a été confirmé que Paul Murphy, le député européen du Socialist Party (CIO-Irlande) et les autres activistes emprisonnés par Israël la semaine dernière ont maintenant été relâchés et sont actuellement en route pour l’Irlande. Leurs téléphones et ordinateurs portables ont été confisqués par l’armée israélienne.

    Paul donnera une conférence de presse dès qu’il sera arrivé à Dublin, et expliquera les traitements dont il a été victime avec les autres activistes de la part de l’Etat israélien. Le traitement des activistes de la Flottille de la Liberté ne représentent qu’une partie, fort indicative, de la répression vicieuse et horrible qui frappe le peuple palestinien quotidiennement.

    Cette semaine, différentes actions de protestation ont eu lieu dans plusieurs pays contre la détention des activistes, notamment devant l’ambassade israélienne à Bruxelles, comme cela a déjà été mentionné sur ce site. En Israël également, les militants du Mouvement de Lutte Socialiste (Tnua’t Maavak Sozialisti / Harakat Nidal Eshtaraki, CIO-Israël/Palestine) avaient mené le même une action devant le bâtiment du Ministère de la Sécurité à Tel Aviv.

    En Irlande, le député Joe Higgins était intervenu au Parlement afin de réclamer l’expulsion de l’ambassadeur israélien.

  • ‘‘LibĂ©rez nos camarades ! LibĂ©rez Paul Murphy !’’

    Action de protestation réussie devant l’ambassade israélienne à Bruxelles pour la libération de Paul Murphy

    Aujourd’hui, quelque 40 membres et sympathisants du groupe d’eurodéputés GUE (Gauche Unitaire Européenne) et du PSL se sont réunis devant l’ambassade israélienne afin d’exiger la libération immédiate et inconditionnelle de Paul Murphy, eurodéputé du Socialist Party irlandais, notre parti-frère, et des autres militants de la Flotille de la Liberté vers Gaza.

    Par Jeroen Demuynck, collaborateur de Paul Murphy au Parlement européen

    Les militants ont scandé des slogans et ont pu écouter les discours des eurodéputés Nikolaos Chountis (SYRIZA, Grèce), Marie-Christine Vergiat (Front de Gauche, France), Georgios Tousas (KKE, Parti Communiste de Grèce), João Ferreira (Parti Communiste du Portugal) et Ilda Figueiredo (également du PCP). Plusieurs eurodéputés ont précisé qu’il s’agissait de la première fois qu’un député européen était détenu dans les geôles israéliennes. Une bonne délégation de visiteurs du Bloc de Gauche portugais était aussi présente. Plusieurs actions de solidarité ont déjà été organisées en Irlande et en Israël, entre autres.

    Les participants à l’action ont demandé qu’une délégation soit reçue à l’ambassade pour y remettre une lettre de protestation à l’ambassadeur, mais le refus a été catégorique. Selon la police, il n’y avait ‘‘personne dans toute l’ambassade’’. Ce mépris souligne une fois de plus, si besoin était encore, que l’Etat israélien ne se sent nullement lié à n’importe quel type de convention internationale concernant sa politique envers les Palestiniens de Gaza.

    La lettre de protestation a été remise à la police, qui fera suivre, et les participants ont ensuite décidé d’interpeler le représentant permanent d’Israël auprès de l’Union Européenne au sujet de ce refus de l’ambassade.

    Lors de l’action, nous avons appris par un coup de téléphone de Joe Higgins (député du Socialist Party et de l’United Left Alliance au Parlement irlandais) que l’ambassade d’Irlande en Israël avait reçu confirmation de l’expulsion de sept des militants emprisonnés, pour demain. Toutefois, aucune précision n’existe sur l’identité de ces personnes. Bien entendu, nous n’allons pas arrêter la lutte ! Tous les militants doivent être libérés, de façon immédiate et inconditionnelle! Nous appelons donc chacun à maintenir la pression et à continuer d’envoyer des lettres de protestation.

  • Hong Kong : ‘Socialist Action’ lance sa campagne Ă©lectorale

    C’est la première fois que Socialist Action (CIO-Hong Kong) se présente aux elections du conseil de district de Hong Kong, dans le cadre d’un accord électoral conclu avec le groupe de gauche radicale de la Ligue des Sociaux Démocrates (LSD). La candidate de Socialist Action/LSD à Un Chau et So Uk est Sally Tang Mei-ching, une étudiante de 22 ans.

    Vincent Kolo, chinaworker.info

    Sally sera la seule candidate féminine sur les 22 candidats des listes de la LSD pour ces élections, et elle sera également la plus jeune. Sa candidature a donc généré beaucoup d’enthousiasme parmi les femmes et les jeunes de la LSD et parmi les autres militants de gauche. Les élections, pour un total de 412 sièges au conseil de district, prendront place le 6 novembre prochain.

    Lors de sa nomination le 23 septembre dernier, devant ses partisans et ‘Long Hair’ Leung Kwok-hung (membre du Conseil législatif de la Région administrative spéciale de Hong Kong, surnommé Cheveux Long depuis qu’il a annoncé qu’il ne se couperait les cheveux que lorsque le régime de Pékin reconnaîtrait le massacre de Tienanmen), Sally a expliqué que la lutte pour les droits des femmes serait une de ses priorités. Elle a également annoncé qu’elle n’accepterait qu’un salaire de travailleur si elle était élue, et a exigé la démission d’Andy Tsang Wai-hung (le chef de la police, impliqué dans un scandale concernant les méthodes répressives de la police).

    “Les politiciens de Hong Kong sont extrêmement surpayés,” a déclaré Sally. “Donald Tsang [chef de l’exécutif de Hong Kong] gagne plus d’argent qu’Obama.” Dans la droite lignée de ce qui est appliqué au niveau international par les membres du Comité pour une Internationale Ouvrière (comme le député européen Paul Murphy ou encore les députés irlandais Joe Higgins et Clare Daily), elle a expliqué que, si elle était élue, elle n’accepterait qu’un tiers du salaire mensuel d’un conseiller de district, soit HK$25.000 (2.300 euros). “Je donnerai le reste aux campagnes de Socialist Action pour défendre les droits des travailleurs et des pauvres” a-t-elle ajouté.

    Pauvreté de masse et promesses non-tenues

    Un Chau et So Uk est une subdivision du district de Sham Shui Po, l’un des plus pauvres de Hong Kong. Sham Shui Po a le taux de chômage parmi les jeunes le plus élevé de la ville (12%) et le revenu mensuel moyen par ménage y est de HK$14.500 (1300 euros), soit un tiers de la moyenne en vigueur dans la ville. Plus d’une famille sur cinq vivant dans le district de Sham Shui Po est sous le seuil officiel de pauvreté.

    Le siège de Un Chau et So Uk est actuellement occupé par l’Alliance for Democracy and People’s Livelihoods (ADPL), un petit parti pro-démocratie de droite. Malgré son label ‘‘pro-démocratie’’, l’ADPL soutien le paquet de réformes anti-démocratiques du gouvernement passé l’an dernier, et ses dirigeant sont sur une ligne de ‘‘compromis’’ et de négociations (c’est-à-dire sans aucune lutte) avec la dictature du régime de Pékin qui contrôle le gouvernement de Hong Kong. Le rival traditionnel de l’ADPL dans la région est la Democratic Alliance for the Betterment and Progress of Hong Kong (DAB), le plus grand parti pro-gouvernemental et pro-Pékin. La DAB est un front constitué par le pendant du Parti Communiste Chinois (qui n’existe pas officiellement à Hong Kong, mais dirige bel et bien le territoire). La DAB est favorable à des réformes néolibérales et à des politiques pro-capital, autoritaires et répressives.

    “Cette élection sera une bataille ardue, particulièrement parce que nous sommes une nouvelles force,” a admis Sally. “L’ADPL considère que Un Chau est sa propriété. Mais ils ne constituent pas une réelle alternative aux politiques de la DAB et du gouvernement. Ils ne soutiennent pas la lutte des masses contre la dictature, et leur soutien à la démocratie n’est en fait que pure rhétorique sans contenu. En réalité, comme l’a montré leur trahison de l’an dernier [concernant les réformes électorales], ils deviennent de plus en plus proches du gouvernement.”

    Une alternative socialiste

    Socialist Action se présente pour défendre une réelle alternative socialiste, et pour défendre le plus largement possible la nécessité d’une lutte collective – pour les logements, les salaires, les horaires de travail et les droits démocratiques. Sur tous ces sujets, les autres partis sont du côté des capitalistes. Traditionnellement, en raison de la pression de l’establishment capitaliste et de la dépolitisation des conseils de district, ces élections sont considérées comme des évènements de peu d’enjeux et dépourvus de contenu politique. En opposition à cela, Socialist Action a décidé d’utiliser ces élections comme une plateforme pour élever la conscience politique de la population.

    Les principaux slogans de la campagne sont:

    • Pour les masses, pas pour les millionnaires
    • Pour la diminution des salaries des politiciens – Sally Tang Mei-ching a promis de ne garder pour elle qu’un tiers du salaire de conseiller de district
    • Non à ‘l’hégémonie immobilière’ – jetons dehors les capitalistes
    • Abolition de l’Article 23 [Loi de sécurité nationale], abolition du régime de parti unique, augmentation des dépenses sociales dans les pensions, les hôpitaux et les services publics

    Socialist Action et sa candidate ont déjà su capter l’attention de certains médias, particulièrement au vu du faible nombre de candidates dans ces élections.

    ‘L’hégémonie immobilière’

    Partout à Hong Kong, le thème des loyers et du prix des habitations est discuté, et est connu sous le nom ‘d’hégémonie immobilière’ pour parler du contrôle hégémonique du Grand Capital. Quatre personnes sur cinq réclament du gouvernement un programme massif de construction de logements sociaux, en vain. (Voir l’article Hong Kong’s housing bubble feeds popular anger)

    “Les deux plus grandes compagnies immobilières de Hong Kong contrôlent 70% du marché des nouvelles résidences,” dénonce Sally. “Nous revendiquons des investissements massifs dans les logements sociaux afin de construire 50.000 logements à loyers bon marché chaque année. Le niveau actuel de construction de logement sociaux n’atteint même pas les 15.000.”

    Socialist Action revendique également la nationalisation des banques sous le contrôle démocratique de la population.

    Le coût des loyers dans le privé a augmenté de 10% cette année, et de nombreuses petites entreprises sont également obligées de fermer leurs portes ou de partir à cause des loyers trop élevés pour leurs locaux. Les loyers élevés représentent un facteur majeur d’inflation. L’inflation a atteint cet été un record jamais vu depuis 16 ans, à hauteur de 7,9%.

    Alliance électorale

    La décision de faire une alliance avec la LSD, un parti plus important, n’empêche pas Socialist Action de produire son propre matériel électoral et d’avoir ses propres slogans. Ses tracts comportent les logos de la LSD et de Socialist Action. La LSD se présente sur la plateforme la plus radicale de tous les partis représentés au Conseil Législatif (sorte de parlement de Hong Kong), et appelle à la renationalisation de l’infrastructure des transports, à l’instauration d’une taxe sur la fortune et à l’augmentation des dépenses sociales. Socialist Action soutient toutes ces demandes, mais précise aussi qu’il est crucial de lutter contre le système capitaliste lui-même et de gagner du soutien pour un programme réellement socialiste.

    “Notre objectif est d’entrer en dialogue avec la population – travailleurs, pensionnés, chômeurs et immigrés – et de soulever la nécessité d’une alternative socialiste. Nous avons aussi l’intention d’utiliser cette campagne pour construire notre organisation et pour recruter de nouveaux membres, ce qui a déjà commencé,” a encore expliqué Sally Tang.

    “Nous allons lutter durement pour dénoncer la faillite du camp gouvernemental, mais aussi le mensonge qui réside derrière le caractère ‘démocratique’ des partis tels que l’APDL.”

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette nouvelle rubrique de socialisme.be vous proposera régulièrement des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    A noter dans votre agenda

    • 16-18 septembre : Camp de formation marxiste de Etudiants de Gauche Actifs destiné à préparer cette nouvelle année académique
    • Di. 25 septembre : Bruxelles. Slutwalk – protestation contre le sexisme, RDV 14h30 Gare du Nord
    • Sa. 29 octobre : Seconde Journée du Socialisme en Flandre, à l’initiative de la Table Ronde des Socialistes
    • sa.-di. 26-27 novembre : Congrès régionaux du PSL
    • 3 décembre : Manif climat
    • 8 mars 2012: manifestation anti-NSV à Louvain
    • 25 mars 2012 : protestations contre le rassemblement des réactionnaires antiavortement à Bruxelles

    [/box]

    Pourquoi je suis devenu membre

    Thomas, Liège

    D’abord, j’aimerais dire que je suis une personne qui prend conscience du monde dans lequel elle vit et qui est convaincue qu’il faut agir au lieu de simplement constater.

    J’ai toujours senti en moi le besoin de m’indigner face à des situations que je ne jugeais pas justes et, à partir de ce moment, il m’est venu la nécessité de militer au sein du PSL.

    En effet, ce qui m’a plu au PSL, c’est la mentalité non-électoraliste de ses membres et leur acharnement face à un monde qui ne croit qu’en la réussite personnelle, tel un “american dream” étendu sur la planète entière.

    Je suis le genre de personne qui pense que le bien être personnel est amené par le bien être collectif au sein de n’importe quelle société et je suis convaincu que nous pouvons tendre vers ce type de société si chacun peut apporter sa pierre à l’édifice, conscient de la nécessité de changer la prison dorée dans laquelle nous vivons depuis le XVIIIème siècle.

    En conclusion, j’ai rejoint le PSL par besoin personnel, par nécessité et surtout pour l’humanité qui habite chacun de ses membres.

    Pour une société meilleure, amis camarades, vive la révolution !


    Ecole d’été réussie avec 360 marxistes de 33 pays

    Par Hanne (Anvers)

    Le PSL fait partie d’une organisation internationale, le CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière), qui est active dans une cinquantaine de pays sur tous les continents. Fin juillet, l’école d’été européenne du CIO s’est déroulée à Louvain et a rassemblée 360 participants issus d’Europe mais aussi des Etats-Unis, du Venezuela, du Brésil, du Nigéria, de Tunisie, d’Israël, de Palestine, du Liban, d’Inde, de Malaisie, du Kazakhstan ou encore d’Australie.

    Cette école d’été fut particulièrement intéressante au vu de la situation politique internationale. Nous avons connu les renversements de régimes dictatoriaux en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la lutte de masse dans des pays Européens comme la Grèce, des mouvements aux Etats-Unis (au Wisconsin). Même Israël connaissait alors les débuts d’un mouvement de masse. En même temps, le capitalisme connaît une crise profonde et les capitalistes ne savent plus comment guérir leur système malade.

    Il faut remonter aux années ’60 pour retrouver autant de mouvements de révolte au même moment, avec des slogans et des tactiques qui se reprennent et se diffusent à large échelle. Cela illustre le sentiment de solidarité internationale. Dans un contexte de changements rapides et de mouvements, des discussions internationales telles que celles menées à cette école d’été sont indispensables.

    Les participants ont été particulièrement intéressés par les discussions sur les récents mouvements de masse, et les sessions consacrées à la Grèce, au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord ont par conséquent très certainement constitué le point d’orgue de cette semaine. Tant là où nos forces sont un peu plus développées (en Grèce par exemple) que là où nous posons nos premiers pas (en Espagne, en Tunisie ou en Egypte), la question du programme à défendre et des perspectives sur lesquelles le baser est un élément des plus cruciaux.

    Tout au long de cette école, le fil conducteur a sans doute été le fait que nous nous trouvons actuellement à un tournant de la situation objective mondiale. Mais le CIO s’y était déjà préparé depuis un bon moment, et nous faisons actuellement de très bonnes interventions. En Grèce, nous attirons une couche de militants ouvriers et de jeunes ; en Espagne, nous avons posé les premières bases destinées à construire une section solide. Le retour de la lutte des classes en Grande-Bretagne a immédiatement conduit à une croissance du Socialist Party qui, pour la première fois depuis des années, a à nouveau franchi la barre significative des 2000 membres. En Irlande, nous avons maintenant deux élus au Parlement – Joe Higgins et Clare Daly – qui, tout comme notre député européen Paul Murphy, étaient présents à l’école d’été.

    Chaque jour a connu son lot de discussions diverses et variées sur la lutte syndicale, la position des femmes, la lutte contre l’homophobie et la défense des LGBT, la situation particulière du Kazakhstan aujourd’hui, l’Asie, le Nigéria, l’antifascisme,
 Un enthousiasme gigantesque était présent, de même que la volonté de profondément s’engager dans les luttes.

    L’enthousiasme s’est d’ailleurs notamment illustré lors de l’appel financier, dont la récolte s’élève à pas moins de 25.000 euros pour aider à la construction de nos forces au niveau international. Sur base de sérieuses discussions politiques et de notre programme socialiste cohérent, nous pouvons faire des pas en avant même si, dans la période actuelle, les éléments compliquant ne manquent pas.


    Fonds de lutte : 73% de notre objectif trimestriel obtenu après deux mois

    Voici ci-dessous un état des lieux de notre récolte de fonds de lutte pour la période Juillet-septembre 2011. Chaque trimestre, nous voulons récolter 11.000 euros de soutien financier parmi nos membres et nos sympathisants. Après deux mois, nous avons obtenu 8.044,45 euros de soutien, soit 73% de notre objectif. Il est donc parfaitement possible de réaliser le reste de notre objectif au cours du mois de septembre.

    Vous voulez participer à cet effort ? C’est bien entendu possible, en prenant un ordre permanent de soutien par exemple. A partir de 2 euros ou plus par mois, vous recevrez d’ailleurs chaque mois un exemplaire de notre mensuel, Lutte Socialiste. Versez votre contribution sur le compte n°001-2260393-78 du PSL avec pour communication “soutien”.

    • Hainaut-Namur : 75%
    • Brab. FL – Limbourg : 74%
    • Bruxelles Brab.Wall. : 62%
    • Flandre Or. et Occ. : 60%
    • Anvers : 59%
    • Liège-Lux.: 16%
    • National : 271%
    • TOTAL: 8.044,45 €, soit 73%
0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop