Tag: Joe Higgins

  • [VIDEO] Irlande: Meeting réussi de l'AAA-PBP

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    Vous trouverez ci-dessous la vidéo des prises de parole des députés Paul Murphy et Ruth Coppinger (membres de l’Anti Austerity Alliance et du Socialist Party) lors d’un meeting organisé par l’Anti-Austerity Alliance/People Before Profit, à Dublin tout juste après qu’une manifestation de masse de dizaines de milliers de personnes ait à nouveau protesté contre la nouvelle taxe sur l’eau. Les élections générales se dérouleront demain.

  • [INTERVIEW] Élections générales en Irlande sur fond de colère anti-austéritaire

    political_revolutionL’Irlande se rend aux urnes pour des élections générales le 26 février. Le Socialist Party, parti-frère irlandais du PSL, y a participé dans le cadre d’un front plus large dénommé l’Anti-austérity Alliance (AAA) et espérait bien voir nos camarades Paul Murphy et Ruth Coppinger être réélus. Joe Higgins (actuellement député du Socialist Party) nous en parle.

    Joe Higgins : ‘‘Le programme d’austérité de ces huit dernières années a intensifié les inégalités dans la société irlandaise. Cela reflète très bien ce qui s’est également produit à l’échelle internationale, comme en a témoigné le récent rapport de l’ONG Oxfam selon lequel, pour la première fois de l’Histoire, les 1 % les plus riches détiennent plus de richesses que le reste de l’humanité, les 99 %.
    L’élection de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste en Grande-Bretagne et l’énorme soutien dont jouit le candidat ‘‘socialiste’’ aux primaires démocrates Bernie Sanders aux Etats-Unis sont des illustrations de l’opposition croissante et de l’énorme colère contre cette société inégalitaire. Cela se voit aussi en Irlande.

    Depuis la crise économique, il y a eu une relative reprise économique, mais nombreux sont les travailleurs qui n’en ressentent tout simplement pas les effets, la politique d’austérité continue à lourdement peser sur leurs épaules. À la suite de la crise financière, par exemple, de nouveaux emplois ont été créés, mais avec une forte tendance à être peu qualifiés, mal payés, précaires et ainsi de suite, comme des contrats ‘‘zéro heure’’ (où l’employeur ne mentionne aucune indication d’horaire ou de durée minimum de travail, NDT).

    Nous connaissons également une terrible crise du logement, un véritable enjeu dans ces élections. Les services de santé sont eux aussi en crise profonde, les hôpitaux sont débordés en raison d’un manque de ressources et des effets cumulés des diverses opérations de réduction des dépenses.

    Ce que nous essayons de faire ressortir dans le débat politique, c’est que les partis de l’establishment capitaliste, et également le Sinn Fein, limitent leur approche économique à ce qu’ils appellent ‘‘l’espace fiscal’’. Ils veulent instaurer une batterie d’impôts supplémentaires en imaginant que l’économie se développera sans problème au cours des cinq prochaines années. Cette discussion est devenue véritablement obsessionnelle chez eux. Ils essayent ainsi de détourner l’attention de l’immense richesse concentrée dans les mains d’une infime élite et des gros bénéfices engrangés par les grandes entreprises. L’Irlande est réellement un paradis fiscal.

    Les moyens existent pour stimuler les conditions de vie de la population. Être capable d’utiliser ces ressources nécessite d’imposer une taxation progressive et de nationaliser le secteur bancaire. Nous avons également besoin d’investissements publics à grande échelle afin de construire de nouvelles maisons, par exemple.

    Ces revendications-clés dépendent du développement d’une alternative politique. Nous appelons à une ‘‘révolution politique’’ qui mette de côté les partis de l’establishment pour construire une nouvelle force qui puisse représenter les intérêts de la classe des travailleurs.’’


    L’Anti-Austerity Alliance & People Before Profit

    L’Anti-Austerity Alliance et People Before Profit disposaient de 4 députés dans l’ancien parlement et il est bien possible qu’ils en disposent de 7 après le 26 février. Ils pourraient ainsi constituer un groupe parlementaire officiel. AAA-PBP ont déposé 31 candidats.

    Le député Paul Murphy a été élu lors d’élections intermédiaires dans le district de Dublin South West. Il a notamment utilisé sa position élue pour être porte-voix de la résistance à la nouvelle taxe sur l’eau. Avant cela, Paul a été député européen en remplacement de Joe Higgins lorsque ce dernier a été élu au Parlement irlandais. Le 9 avril prochain, il sera en Belgique en tant qu’orateur pour notre journée ‘‘Socialisme 2016’’ à l’occasion d’un atelier sur la gauche européenne et le ‘‘plan B’’ de Varoufakis ainsi que pour le meeting de clôture.


     

    Joe Higgins n’est plus candidat

    joe_greeceLes lecteurs réguliers de Lutte Socialiste et de socialisme.be connaissent la réputation politique de Joe Higgins. Il fut, des années durant, la figure publique de notre parti-frère irlandais. Député de 1997 à 2007 et à nouveau à partir de 2011, après deux années passées au parlement européen, Joe ne s’est pas présenté cette fois-ci. Il est maintenant âgé de 66 ans et veut passer le flambeau à de plus jeunes militants, comme la députée Ruth Coppinger, issue comme lui de Dublin West. Joe continuera bien entendu à jouer un rôle politique important. Nous tenons à le remercier Joe pour ses années de dévouement et pour la manière dont il a toujours utilisé sa position publique à destination du renforcement de la lutte des travailleurs et des opprimés.

    Le dernier exploit parlementaire de Joe Higgins fut de participer à une enquête parlementaire consacrée à la crise financière. Il avait notamment interrogé Patrick Honohan, l’ancien gouverneur de la Banque centrale irlandaise, en ces termes : ‘‘Est-il vrai que la bulle immobilière a été gonflée par la recherche extrême de profits par les banques, les promoteurs et les actionnaires ? Que c’est ainsi que fonctionnent les marchés financiers capitalistes? Que cette idéologie est partagée par le gouvernement, par la majorité parlementaire ainsi que par la plupart des médias et des organismes de règlementation, dont les membres sont généralement recrutés dans le secteur financier? Et que l’idée prédominante est de ‘‘ne pas séparer le lion de sa proie’’ ?’’ A la grande surprise des journalistes, Honohan a bien dû admettre ‘‘Oui, c’est vrai’’.

    Joe a rejeté le rapport final de l’enquête et a présenté un rapport alternatif de 146 pages disponible en ligne à: http://antiausterityalliance.ie/wp-content/uploads/2016/01/banking-inquiry.pdf

  • [VIDEO] Joe Higgins versus Jean-Claude Trichet

    [VIDEO] Joe Higgins versus Jean-Claude Trichet

    Le parlement irlandais a lancé une commission d'enquête concernant la crise de 2008. L'un des membres de cette commission est notre camarade Joe Higgins, affilié à notre parti-frère irlandais le Socialist Party et bien connu des lecteurs réguliers de socialisme.be. La semaine dernière, il a été confronté à Jean-Claude Trichet, ancien président de la banque Centrale Européenne. L'échange de questions/réponses vaut le détour…

  • [VIDEO] Joe Higgins: Un Traité Transatlantique (TTIP) écrit pour les grandes entreprises

    Au parlement irlandais, notre camarade Joe Higgins (élu du Socialist Party, parti frère du PSL et section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière) a dénoncé le TTIP, le Traité transatlantique, un accord de libre-échange actuellement en cours de discussion entre l’Union Européenne et les USA visant à créer la plus grande zone de libre-échange au monde. Nous vous invitons d’ailleurs à lire le dossier que nous avons publié au sujet de ce traité ainsi qu’à consulter la rubrique de ce site consacré au Traité transatlantique. Vendredi prochain, à l’initiative de l’Alliance D19-20, une action de protestation est organisée dans le cadre d’un sommet européen où sera à nouveau discuté l’état d’avancement des pourparlers consacrés au TTIP.

     

  • Comment les marxistes utilisent-ils leurs positions élues pour construire un rapport de forces vers un changement réel ?

    Ce 25 mai, des élus de gauche radicale ont été envoyés aux parlements régionaux de Bruxelles et de Wallonie ainsi qu’à la Chambre, pour la première fois depuis 30 ans. Cette percée remarquable du PTB assure que, désormais, une voix différente se fera entendre tant aux Parlements que dans le débat public.

    Les élus du PTB ont annoncé vouloir être le mégaphone de leurs électeurs. Certains ont rétorqué qu’avec seulement deux députés à la Chambre, quatre au Parlement bruxellois et deux au Parlement wallon, le PTB ne parviendra à rien concrétiser, que figurer dans l’opposition ne permet pas de ‘‘peser’’ sur la politique. Comment la gauche radicale peut-elle utiliser sa position pour, avec la classe des travailleurs, renforcer la lutte anti-austérité ? Comment quelques élus peuvent-ils déterminer le ton de l’agenda politique ? En guise de contribution à cet important débat, nous avons voulu aborder quelques exemples de la manière dont le Comité pour une Internationale Ouvrière (dont le PSL est la section belge) a utilisé et utilise ses positions élues.

    À Seattle, aux Etats-Unis, Kshama Sawant a frappé fort l’an dernier en recueillant 95.000 voix et en faisant son entrée au conseil de la ville, où ne siègent que neuf élus au rôle comparable à celui d’un échevin en Belgique. Notre camarade Bart Vandersteene a plusieurs mois à Seattle et livre ici un rapport de la manière dont la position de Kshama a été utilisée dans la lutte pour l’augmentation du salaire minimum à 15 $ de l’heure.

    En Irlande, nos camarades du Socialist Party n’ont pas su répéter leur succès des élections européennes de 2009, lorsqu’ils étaient parvenus à prendre l’un des sièges en lice à Dublin. Ces cinq dernières années ont toutefois clairement illustré ce qu’un élu de gauche radicale peut faire comme différence au Parlement européen. Notre parti frère irlandais possède une vaste expérience dans ce domaine. Lors des dernières élections législatives partielles de mai, Ruth Coppinger est d’ailleurs venue rejoindre Joe Higgins au Parlement irlandais. Ces cinq dernières années, Finghin Kelly était collaborateur au Parlement européen pour le Socialist Party, il nous parle ici de cette expérience.

    Enfin, nous tenons à revenir sur un cas plus historique, celui de la lutte de Liverpool où, entre 1983 et 1987, un conseil municipal de gauche radicale était au pouvoir. Que peuvent réaliser les marxistes lorsqu’ils disposent d’une majorité dans une grande ville ? Le contraste est frappant avec, par exemple, ce que fait actuellement le SP aux Pays-Bas, devenu partenaire de coalition des libéraux à Amsterdam.

     

    Ces contributions peuvent être d’une grande utilité afin de voir comment utiliser de la façon la plus optimale les positions que le PTB a obtenues aux Parlements.


    Seattle: Comment une élue socialiste a-t-elle pu faire la différence dans la lutte pour l’augmentation du salaire minimum ?

    Par Bart Vandersteene

    “La guerre du salaire”

    Pour la première fois depuis des décennies, un élu de gauche radicale se réclamant du socialisme est arrivé au Conseil d’une ville américaine majeure. L’élection de Kshama Sawant à Seattle en novembre dernier est loin d’être passée inaperçue… Depuis lors, le plus haut salaire minimum de tout le pays y a été instauré. Nul doute que l’élection de Kshama Sawant et le rôle joué par Socialist Alternative ont été décisifs dans ce domaine.
    Les lecteurs réguliers de Lutte Socialiste ou de socialisme.be ont déjà pu à de nombreuses reprises prendre connaissance de la situation particulière qui s’est développée à Seattle. Deux permanents du PSL s’y sont d’ailleurs rendus afin de profiter de cette expérience et d’aider à construire notre organisation-sœur, Socialist Alternative, qui connaît actuellement une croissance impressionnante.

    Sans exagérer le moins du monde, nous pouvons affirmer que l’élection de Kshama Sawant a constitué un véritable tournant pour la gauche américaine. Un intense débat a éclaté concernant les initiatives que la gauche devrait prendre aux Etats-Unis pour enfin être un réel joueur sur le terrain politique.

    L’élection d’une militante se réclamant du socialisme n’est pas passée inaperçue, c’est certain, mais ce qui a véritablement frappé les esprits, c’est que six mois plus tard à peine, la ville avait déjà accepté de relever le salaire minimum jusqu’à 15 $ de l’heure, même si ce n’est pas d’un seul coup. Avec cette victoire, Kshama Sawant et Socialist Alternative sont devenus un repère pour des dizaines de milliers de militants actuellement à la recherche d’une stratégie destinée à défendre une alternative au capitalisme. Même les médias internationaux ont couvert l’événement, qui a figuré dans les pages du Guardian, de l’Indian Times de même que dans des journaux allemand, français, danois, israéliens,…

    Mais avant le vote du Conseil sur les 15 $, seuls les journalistes locaux reconnaissaient l’importance de ce qui était en train de se passer. Le Seattle Times, journal difficilement soupçonnable de sympathies de gauche, écrivait déjà en avril : ‘‘Si le conseil décide d’établir le salaire minimum à 15 $ au cours de ces prochains mois, alors Sawant pourra à juste titre en prendre le crédit et commencer à déterminer l’agenda politique de la ville.’’
    Kshama n’a pas marqué de son empreinte l’agenda politique en convainquant les huit autres conseillers à l’aide de bons arguments ; elle a forcé l’establishment politique à accorder des concessions en mobilisant l’opinion publique et en construisant un mouvement par en bas. Sa campagne électorale avait pour revendication centrale l’instauration d’un salaire minimum de 15 $ et l’approche offensive de Socialist Alternative a forcé les deux candidats à la mairie à se prononcer sur la question. Le vainqueur, Murray, a été contraint de la soutenir du bout des lèvres.

    Une semaine après sa prestation de serment au Conseil, une réunion a rassemblé 250 participants et a lancé la campagne ‘‘15 NOW’’ (15 maintenant). Ces derniers mois, des dizaines d’activités et de réunions ont eu lieu en vue de consolider et de renforcer le large soutien à la revendication des 15 $, soutenue à 68% selon un sondage réalisé en janvier. En mars, il s’agissait de 72%.

    Tout en continuant à mener campagne, Sawant et ‘‘15 NOW’’ avaient averti le maire qu’il avait jusqu’au mois d’avril pour trouver une proposition concluante, faute de quoi ‘‘15 NOW’’ allait lancer une campagne de récolte de signatures pour obtenir l’organisation d’un référendum contraignant en novembre, sur base d’une proposition de ‘‘15 NOW’’.

    Le 1er mai, le maire a annoncé qu’il avait conclu un compromis avec les représentants des entreprises, des syndicats et une majorité des conseillers. Les 15 $ de l’heure seront bien introduits, mais sur une période de 2 à 6 ans en fonction de la taille de l’entreprise. Après deux ans, le montant sera ajusté pour tenir compte l’inflation. Pour 2025, le salaire minimum devrait être de 18 $ de l’heure (actuellement, le salaire minimum fédéral est de 7,25 $).

    Plusieurs conseillers ont, en concertation avec le patronat, tenté d’affaiblir la proposition initiale de ‘‘15 NOW’’. La seule raison pour laquelle ils n’ont pas osé y aller plus franchement est la menace des prochaines élections, où ils craignaient d’être trop largement considérés comme de vulgaires hommes de paille des 1% les plus riches.

    La proposition finalement retenue n’est pas conforme à 100% à celle défendue par Kshama, mais elle reste une avancée majeure ainsi qu’une grande victoire qui indique comment une position élue peut être utilisée pour renforcer la lutte et arracher des conquêtes sociales. Le journaliste indépendant Arun Gupta avait ainsi décrit la dynamique à l’œuvre : ‘‘C’était impressionnant de voir comment Socialist Alternative combinait efficacement ses tactiques à l’intérieur et à l’extérieur du Conseil. C’était un jeu d’échecs, chaque mouvement de la mairie et des entreprises recevait une réponse de ‘‘15 NOW’’. La position de Sawant à la table des négociations a été renforcée par des manifestations et des actions.’’

    Al-Jazeera América a écrit : ‘‘La victoire de Sawant a démontré qu’être socialiste n’est plus un inconvénient pour les élections. La campagne pour les 15 $ de l’heure a en outre fourni un modèle de démocratie par la base qui va à l’encontre du processus politique contrôlé par les entreprises. Les observateurs s’attendent à ce que la loi puisse passer fin mai. Si cela se produit, la victoire – même sans être complète – confirmera la méthode de Socialist Alternative, renforcera cette organisation et créera plus d’espace pour la politique socialiste aux États-Unis’’ (21 mai 2014).

    Lors du vote final au Conseil, le 2 juin, Kshama Sawant a clôturé son discours comme suit : ‘‘Le message d’aujourd’hui est clair : si nous nous organisons en tant que travailleurs avec une stratégie socialiste, nous pouvons combler le fossé des inégalités de revenus et nous attaquer à l’injustice sociale. Les 15 $ à Seattle ne sont qu’un début. Nous avons tout un monde à gagner.’’

    Plus d’infos sur le rôle joué par Kshama Sawant et Socialist Alternative à Seattle.


    Irlande. Des élus pour renforcer la résistance de terrain contre la politique antisociale

    Par Finghin Kelly

    Joe Higgins

    Le parti-frère irlandais du PSL a remporté son premier siège au Dáil (parlement) en 1997. En 2011, le parti a gagné deux sièges aux élections législatives et, récemment, en a obtenu un de plus lors d’une élection partielle. Le Socialist Party irlandais a également eu un député européen de 2009 aux récentes élections de mai.

    Le Socialist Party est également représenté dans des conseils locaux depuis 1991. Il est à la base de l’Alliance Anti Austérité (AAA) qui vient de remporter 14 conseillers municipaux (9 d’entre eux étant membres du Socialist Party) siégeant désormais dans les trois principales villes de la république irlandaise.

    Durant toute cette période, le Socialist Party a été confronté à de nombreux défis dans l’utilisation de ses élus. Les années ’90 et le début des années 2000 furent une période marquée par un dramatique tournant vers la droite au sein du Parti Travailliste irlandais (de même que dans le reste de la social-démocratie, comme le PS en Belgique), qui s’est transformé en un parti entièrement pro-capitaliste et appliquant le néolibéralisme. Un processus similaire avait également pris place dans la majorité des directions syndicales, qui ont abandonné l’idée de mener une lutte conséquente pour défendre les intérêts de la classe des travailleurs tout autant que celle qu’une alternative au capitalisme était possible.

    Ces dernières années, le capitalisme irlandais a connu une crise profonde. Les banques irlandaises ont été renflouées par le contribuable à hauteur de 64 milliards € et un vicieux plan d’austérité a été mis en place par l’ensemble des partis traditionnels. Les conditions de vie des travailleurs se sont effondrées tandis que l’émigration et le chômage ont atteint un niveau record.

    Dans ce contexte, les principales tâches qui nous faisaient face avec nos représentants élus étaient de défendre et de populariser les idées du socialisme en tant qu’alternative à la crise, d’entrer en confrontation avec l’establishment politique capitaliste et de s’en prendre aux conséquences de leurs politiques en organisant à la rage et l’opposition des travailleurs.

    L’histoire nous a démontré que toutes les conquêtes sociales acquises par la classe des travailleurs ont été obtenues grâce à l’organisation et à la pression exercée sur la classe capitaliste et ses partis. Chaque victoire obtenue au Parlement n’a été possible que grâce à ce genre de mouvement. Nous avons donc toujours visé à utiliser nos représentants comme bras politiques du mouvement à l’extérieur de la Chambre. C’est ce qui a constitué notre force : faire d’une part entendre la voix des travailleurs et défendre les idées du socialisme à l’intérieur du Parlement et, d’autre part, avant tout utiliser ces élus afin d’aider à organiser la lutte à l’extérieur du Parlement.

    Paul Murphy

    Dans le cadre du mémorandum de la troïka, le gouvernement irlandais a instauré une taxe injuste sur chaque maison, sans tenir compte des moyens de ses occupants. Une campagne de boycott de masse a suivi, soutenue et construite par le Socialist Party. Nos élus ont été une sorte de mégaphone pour la campagne. Notre député européen, Paul Murphy, a même déchiré son formulaire de taxe au Parlement européen au cours d’un débat avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Nos élus ont été d’une grande assistance pour la campagne. Nos ressources (bureaux, capacités d’impression, etc.) ont été utilisées pour construire une campagne nationale de masse. Le bureau de Paul Murphy à Dublin a par exemple été occupé par des volontaires de la campagne afin d’y organiser des réunions et des actions dans tout le pays, tout en servant de centrale téléphonique pour de la campagne.

    Nos élus n’ont jamais cessé leur activité dans le mouvement. En 2003, dans une campagne du même type, notre député Joe Higgins a même été emprisonné un mois après avoir défié une décision judiciaire interdisant les manifestations.

    Pour le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), il est normal que les représentants des travailleurs n’aient pas un style de vie plus aisé que celui des travailleurs. Ses représentants vivent donc avec le salaire moyen d’un travailleur. Le député européen Paul Murphy a ainsi vécu comme un jeune travailleur irlandais; en gardant 1.800 euros par mois de son salaire de parlementaire de 6.300 euros. Le reste a été donné à des travailleurs en grève, des campagnes anti-austérité, etc.

    Beaucoup d’exemples peuvent encore illustrer comment des élus peuvent efficacement aider les travailleurs en lutte. En 2005, par exemple, Joe Higgins a fait entrer au Dáil la question de l’exploitation des travailleurs turcs et kurdes chez Gama Construction. En plein boom du secteur immobilier, ils ne recevaient qu’un salaire de 2 ou 3 € de l’heure ! Ces travailleurs se sont mis en grève, et notre travail au Dáil a permis d’exercer une pression politique sur le gouvernement irlandais et de faire débarquer la thématique dans les médias, jusque-là réticents. Ce fut un point tournant pour leur lutte.

    Plus d’infos.


    Liverpool : La ville qui a défié Thatcher

    Dès le printemps 1984, la ville de Liverpool a connu un mouvement de masse dirigé par les membres de notre parti-frère anglais, alors organisés au sein du Parti Travailliste autour du journal “Militant”. À Liverpool, leur tendance était même la force dirigeante du parti travailliste.

    À ce moment-là, les administrations locales se voyaient contraintes par le gouvernement central d’exécuter d’importantes coupes budgétaires. Mais il n’en a pas été ainsi à Liverpool grâce à un conseil communal dont la direction, le programme et les tactiques avaient été élaborés par l’organisation trotskyste ‘‘Militant’’. Même si les membres de Militant étaient en minorité au conseil, ce sont leurs propositions d’actions et idées qui étaient acceptées. Ils ont défendu la nécessité d’un budget basé sur la satisfaction des besoins des habitants. Les rentrées étaient insuffisantes face aux dépenses prévues, mais une large campagne a été initiée pour contraindre le gouvernement à accorder plus de ressources aux localités.

    La majorité travailliste à Liverpool, élue en mai 1983, est revenue sur les 2.000 licenciements de travailleurs municipaux effectués par la précédente administration travailliste. Elle a aussi décidé de lancer un plan de construction de 5.000 nouveaux logements sociaux en quatre ans. Plus de logements sociaux ont été construits à Liverpool sur cette période que dans toutes les autres communes du pays ! 12.000 emplois ont ainsi été créés dans le secteur du bâtiment à un moment où le taux de chômage était à plus de 25 % à Liverpool, voire même à 90 % parmi la jeunesse de certains quartiers. Le salaire minimum des employés communaux a été relevé de 100 livres par semaine, et le temps de travail est passé de 39 à 35 heures par semaine, sans perte de salaire.

    “Better break the law than break the poors” – “Mieux vaut briser la loi au lieu de briser les pauvres”

    Avec ses 30.000 travailleurs, la ville était le plus grand employeur de la région. Mais si Liverpool avait avalé la logique d’austérité que voulait lui imposer le gouvernement, le budget pour 1984 aurait dû être de 11 % inférieur à celui de 1980-81. 6.000 emplois auraient dû disparaitre pour que le budget soit à l’équilibre.

    Le gouvernement a lancé une campagne complètement massive contre Liverpool dans les médias, campagne plus tard suivie par la direction nationale du Parti Travailliste. Plus d’une fois, Thatcher a menacé d’envoyer l’armée pour expulser les élus locaux. Dans un courrier des lecteurs dans les pages d’un journal local, un homme avait réagi en disant : ‘‘Je ne sais pas qui était Léon Trotsky, mais à en juger par le nombre de maisons qui ont été construites à Liverpool, ce devait être un fameux maçon !’’

    Le 29 mars 1984, jour où devait être voté le budget d’austérité du gouvernement, une grève générale locale de 24 heures, une des plus grandes grèves jamais vues à l’échelle d’une ville, et 50.000 personnes ont manifesté en direction de l’hôtel de ville afin d’exprimer leur soutien au conseil ! Le 9 juin 1984, le gouvernement a fait toute une série de concessions d’une valeur totale de 16 millions de livres, entre autres parce que les mineurs étaient eux aussi partis en grève. Thatcher savait qu’elle ne pouvait obtenir aucune victoire en se battant sur deux fronts à la fois, et a décidé de tout d’abord se concentrer sur les mineurs.

    Finalement, les “47” de Liverpool (les 47 conseillers travaillistes qui ont mené la lutte jusqu’au bout) ont été démis de leurs fonctions par un tour de passe-passe juridique suite à une alliance conclue entre Thatcher et la direction nationale travailliste, horrifiée par le soutien que commençaient à gagner la ‘‘Tendance Militant’’. La section locale du parti à Liverpool a été dissoute puis placée sous un contrôle hiérarchique très strict. Ce n’était que le début d’une sorte de contre-révolution politique au sein du Parti Travailliste arrivée à sa conclusion logique sous Tony Blair, le parti devenant totalement pro-capitaliste.

    Version raccourcie d’un précédent article.

  • Joe Higgins dénonce le Traité Transatlantique

    Notre camarade Joe Higgins, élu du Socialist Party, a pris la parole au Parlement irlandais afin de dénoncer les négociations du Traité Transatlantique, qui visent à créer la plus large zone de libre-échange au monde entre les USA et l’Union Européenne (lire notre dossier à ce sujet).

  • Notre camarade Ruth Coppinger fait son entrée au Parlement irlandais!

    Nos camarades irlandais du Socialist Party viennent de remporter une importante victoire à Dublin West : Ruth Coppinger fait son arrivée au Parlement irlandais! Les élections législatives en Irlande se déroulent selon le principe du scrutin à vote unique transférable, où l’électeur ne se contente pas de choisir son candidat préféré, mais donne un ordre de préférence à l’ensemble des candidats. Ruth Coppinger a obtenu 20,6% des voix en tant que premier choix, et les transfert en tant que second et troisième choix lui ont permis d’être élue. Elle avait précédemment été conseillère municipale, une fonction pour laquelle elle avait encore récemment été élue.

    Elle vient rejoindre notre camarade Joe Higgins, également élu au Parlement dans le district de Dublin West. Joe a toutefois fait savoir il y a peu qu’il ne participerait pas aux prochaines élections législatives générales en raison de ses 67 ans, et qu’il voulait laisser la place à Ruth Coppinger, qui s’est construit au fil des ans un profil de militante combative.

    Lors des élections locales, les sociaux-démocrates du Labour ont subi une cuisante défaite, en résultat de sa participation à une coalition d’austérité avec le Fine Gael. Des listes AAA (Anti Austerity Alliance) étaient présentées pour ces élections locales, des listes soutenues par le Socialist Party et qui ont obtenu des élus à Fingal Dublin, South Dublin, Cork et Limerick. Reste encore les élections européennes, où nos camarades ont présenté la candidature de Paul Murphy pour l’un des trois sièges européens de Dublin, ce qui n’est pas une mince affaire. Ces résultats ne sont pas encore connus.

    L’élection de Ruth Coppinger à Dublin West est un grand pas en avant pour les défenseurs des idées du socialisme en Irlande. Il s’agit d’une voix qui aidera à construire la résistance contre l’austérité. Tout comme les autres élus du Socialist Party, elle utilisera sa position pour clairement faire entendre les idées socialistes ainsi que pour soutenir les luttes sociales.

    Le PSL félicite Ruth ainsi que tous les militants dont les efforts ont rendu cette victoire possible, parmi lesquels également des militants belges du PSL venus mener campagne en Irlande.

  • États-Unis : une colère politique énorme s’exprime par l’élection de Kshama Sawant

    Rapport du député irlandais Joe Higgins

    Qui aurait imaginé que, dans une grande ville américaine, l’élection d’une conseillère socialiste aurait totalement éclipsé le nouveau maire élu au suffrage direct ainsi que les autres membres du Conseil lors d’une cérémonie d’inauguration en présence d’un millier de personnes ? C’était pourtant la situation qui s’est présentée le 6 janvier dernier à Seattle.

    Joe Higgins, député du Socialist Party (CIO-Irlande)

    La conseillère Kshama Sawant, membre de Socialist Alternative, a vertement dénoncé dans son discours la crise du capitalisme et ses conséquences pour la classe des travailleurs. Elle a appelé les travailleurs à s’organiser, s’est déclarée favorable à la constitution d’un nouveau parti de la classe ouvrière pour faire face aux politiciens Démocrates ou Républicains et s’est proncé pour une changement socialiste de société.

    Kshama Sawant a été élue en novembre dernier, en obtenant le soutien remarquable de 93.000 suffrages et en remportant ainsi la course contre le précédent titulaire du poste de conseiller, un politicien de droite partisan du Parti Démocrate. Seattle, qui comprend une population de 634.000 habitants, n’a que neuf membres du Conseil, qui sont élus dans l’ensemble de la ville, qui ne compte donc pas de petites circonscriptions électorales. Les élections sont organisées sur une base échelonnée, quatre sièges en 2013 et cinq l’année précédente par exemple.

    J’ai eu le privilège d’assister à l’inauguration. C’était un événement extraordinaire en contraste flagrant avec les premières réunions des Conseils nouvellement élus en Irlande. La cérémonie a pris place dans l’immense hall de l’hôtel de ville et comprenait la prestation de serment du maire Ed Murray et de trois autres conseillers réélus après avoir déjà siégé au Conseil. Le public est invité au sens large à assister à l’événement.

    Les fonctionnaires m’ont affirmé que, normalement, cette cérémonie a lieu dans la salle même du Conseil, qui comprend des sièges pour 200 personnes. Cette fois, ce fut différente. Murray est le premier maire ouvertement gay élu à Seattle, ville dont l’establishment se considère comme progressiste en comparaison d’autres zones urbaines américaines. Ce candidat disposait du soutien de l’establishment du Parti Démocrate et a invité un grand nombre de représentants de l’establishment pour l’assister.

    La différence vraiment significative était cependant l’énorme bouleversement politique créé par l’élection de Kshama Sawant. Auparavant, il aurait été considéré comme impensable pour une candidate socialiste de parvenir à vaincre un candidat républicain ou démocrate dans une grande ville aux États-Unis. Mais Socialist Alternative a lancé une campagne massive abordant de front les questions cruciales qui touchent la classe des travailleurs de Seattle, avec notamment la revendication d’un salaire minimum de 15 $ de l’heure pour faire face à la flambée des loyers et des autres nécessités de base.

    La campagne de Kshama a initié une grande excitation parmi les gens ordinaires, parmi tous ceux qui sont malades du système bipartisan pro-capitaliste américain. Des centaines de personnes se sont portées volontaires pour travailler à cette campagne. Un soutien financier massif de 141.000 $ a été soulevé au travers de milliers de contributions de gens ordinaires, sans qu’aucune grande entreprise ne participe bien entendu.

    Lors de la cérémonie d’inauguration, la salle était véritablement comble. La première page du quotidien de l’establishment, le Seattle Times, a parfaitement résumé cet affrontement politique : ”Murray parle d’innovation, Sawant lève le poing et défie.” Dans un article titré “Sawant énerve Ed Murray” , l’hebdomadaire radical The Stranger a décrit la scène. ”La conseillère socialiste Kshama Sawant a attiré les applaudissements les plus nourris et les plus soutenus lorsqu’elle a dénoncé le ”capitalisme international” tout en proclamant du centre de ce bastion de la grande démocratie que ”les travailleurs ont besoin d’un nouveau parti politique qui ne rende des comptes qu’à eux-mêmes. Les partisans de Sawant, en T-shirt et agitant leurs bras n’ont fait qu’acclamer sa prise de parole alors que les sinistres partisans du Parti Démocrate bien habillés regardaient leurs pieds, se demandant quoi faire avec leurs mains. Sawant n’affiche pas cette incertitude, elle a ainsi clôturé son discours en levant un poing en l’air et en déclarant : ”Solidarité”.”

    Des comptes-rendus de cette inauguration sans précédent ont été livrés dans les médias partout à travers les Etats-Unis, et même plus loin. Cela présage de l’accroissement des luttes à venir ainsi que de la possibilité de construire un véritable mouvement pour un changement socialiste au cœur même du capitalisme mondial.

  • "Ce gouvernement n'est qu'un gang de charlatans"

    Au Parlement irlandais, notre camarade le député Joe Higgins (Socialist Party, CIO-Irlande) a dénoncé le gouvernement et a appelé à un boycott de masse de la nouvelle taxe sur l'eau.

  • USA : Trois candidatures marxistes à Boston, Minneapolis et Seattle

    L’austérité et les coupes budgétaires se multiplient et s’abattent partout aux Etats-Unis. Au niveau local, ce sont les politiciens locaux qui appliquent loyalement l’agenda néolibéral des grandes entreprises et sabrent dans les services publics. Manifester contre ces attaques n’est pas suffisant, il faut également défier ces politiciens capitalistes aux élections dans le cadre de la discussion concernant la représentation politique de la classe ouvrière. Le 6 novembre prochain se dérouleront des élections locales aux USA, et nos camarades de Socialist Alternative déposeront trois candidats.

    Par Joshua Cohen, Socialist Alternative (CIO-USA)

    Des candidats de Socalist Alternative participeront aux élections des conseils communaux de Boston, Minneapolis et Seattle. Chacun d’eux base ouvertement son programme sur le socialisme, la construction des mouvements sociaux et le soutien aux luttes, en totale indépendance des Démocrates et des Républicains. Leurs campagnes aideront à populariser l’idée d’une politique indépendante de la classe ouvrière, basée sur la défense de ses intérêts propres, à développer le soutien en faveur d’une telle politique et à instaurer une pression sur l’establishment capitaliste local.

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    En novembre dernier, notre camarade Kshama Sawant s’était présentée dans le district de Seattle, dans l’Etat de Washington, contre le Président de la Chambre des Représentants de l’Etat de Washington. Elle avait obtenu le score historique de 27%.

    Les directions syndicales, les libéraux de gauche et d’autres estiment que de telles campagnes locales auraient plus d’impact en collaborations avec les Démocrates. Ils pensent donc que se présenter comme étant ouvertement séparés du Parti Démocrate en tant que candidats de Socialist Alternative est inutile.

    Pourquoi dès lors ne pas rechercher le soutien des diverses sections locales du Parti Démocrate ? Il est vrai qu’elles sont relativement démocratiques (et souvent largement progressistes) et que leur soutien pèse beaucoup dans la balance électorale car elles peuvent mobiliser des activistes dans chaque quartier tout en bénéficiant du soutien d’électeurs qui votent régulièrement aux élections locales.

    Mais ces sections locales n’existent qu’afin de fabriquer de futurs carriéristes. Elles fonctionnent sur le modèle du népotisme ; les rejoindre ne relève pas d’un choix politique mais d’un choix de carrière. Elles ouvrent des portes. Ces gens s’opposent avant tout aux candidatures indépendantes car elles menacent leurs connexions personnelles avec les candidats qui, en retour, leur offrent un emploi, un diplôme ou d’autres avantages.

    Un outil pour les grandes entreprises

    A l’échelle nationale, Obama et les Démocrates continuent de travailler en parallèle avec leurs alliés du privé, en s’attaquant à la sécurité sociale, à la santé et à l’éducation publique, en expulsant les immigrés (plus que n’importe quel autre président auparavant), et en cherchant à faire du profit dans les soins de santé.

    Le Parti Démocrate est dominé par les intérêts capitalistes. Des organisations telles que le récemment dissout Democratic Leadership Council existent avant tout pour soutenir des candidats favorables aux grandes entreprises face à ceux qui pourraient nuire aux résultats électoraux du Parti Démocrate et donc l’empêcher de promulguer ses mesures néolibérales.

    En parallèle avec les politiciens nationaux, les gouverneurs et les maires tant républicains que Démocrates appliquent les coupes budgétaires les plus violentes et immédiates. Dans le Massachusetts (où se situe la ville de Boston, NDT), le gouverneur démocrate Deval Patrick s’est ouvertement vanté d’avoir fait accepter des baisses salariales aux syndicats (Boston Globe, 18/12/2009).

    Seattle : Kshama Sawant

    Minneapolis : Ty Moore

    Boston : Seamus Whelan

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    Au niveau local, la majorité des districts sont sous le monopole d’un seul parti. La plupart des grandes villes comme Minneapolis, Seattle et Boston sont complètement dominées par le Parti Démocrate. A Seattle, par exemple, aucun Républicain n’a été élu au conseil municipal depuis 1991 !

    Quand des syndicalistes, des activistes ou des progressistes se présentent comme candidats ou décident de défier le statuquo aux primaires démocrates, ils se heurtent à un réseau de vieux potes qui repousse tout changement et menace les nouveaux candidats : ‘‘Si vous n’acceptez pas nos règles, on ne vous fera pas de quartiers.’’

    Malgré cela, certains militants ouvriers, dont des syndicalistes et des activistes progressistes, parviennent parfois à remporter des élections locales face aux Démocrates. Bien que Socialist Alternative ne soutienne pas les Démocrates, nous cherchons à œuvrer avec tout militant authentique de la classe ouvrière. Nous en appelons donc à ces progressistes au sein du Parti Démocrate : libérez-vous du piège de ce parti qui vous traque sans cesse, et œuvrez avec nous pour construire un nouveau parti indépendant de la machine électorale capitaliste et des pots-de-vin !

    Les candidats de Socialist Alternative se présentent ouvertement en tant que socialistes et marxistes pour donner un écho à la défense des intérêts de la classe ouvrière et instaurer un maximum de pression sur l’establishment pour décrocher des avancées en faveur des travailleurs et de la jeunesse.

    Cela demande que les candidats se démarquent des Démocrates et de leur programme néolibéral. Même dans des villes comme Boston et Seattle, où une longue histoire de monopole politique a mené à des élections non-partisanes, c’est-à-dire où les affiliations aux partis ne sont pas listées sur le bulletin de vote, il est nécessaire de revendiquer clairement notre indépendance face au Parti Démocrate qui contrôle totalement ces villes dans l’intérêt des riches et des puissants.

    Si une campagne vise vraiment à construire des mouvements, elle doit être sérieuse quant à son programme et à ses organisations. A Minneapolis, notre camarade Ty Moore est un militant bien connu d’Occupy Homes, et il utilise cette campagne pour donner plus de visibilité au mouvement Occupy Homes, en luttant ouvertement contre les politiciens responsables des expulsions et des saisies.

    Boston : cas d’école d’un monopole politique

    Pendant 20 ans, le maire de Boston Thomas Menino est resté au pouvoir grâce à une stratégie simple : récompenser ses amis, et attaquer sans répit ses adversaires. En 2009, le progressiste Démocrate Sam Yoon l’a défié. A la suite de sa défaite, il a dû quitter Boston pour trouver du travail. Il était considéré comme ‘‘radioactif’’ par les employeurs locaux, qui craignaient des représailles de Menino s’ils employaient son adversaire (Boston Phoenix, 27/06/2010).

    Boston est contrôlé d’une main de fer par le Parti Démocrate. La machine du parti est divisée en quartiers et en circonscriptions, et contrôle l’argent et les ressources humaines nécessaires pour faire élire n’importe quel politicien en ville. Ce pouvoir n’est pas échu aux branches locales de l’organisation, mais bien à ses dirigeants, et ce depuis les 20 ans au pouvoir de Tom Menino.

    L’Alternative Socialiste

    Le mouvement Occupy a été l’occasion pour de nombreux jeunes de participer à leurs premières actions. Il a révélé la colère que génère l’inégalité de la société américaine et a donné un nouveau souffle au militantisme et à la lutte contre l’injustice. Des sujets tels que la dette étudiante, les saisies de domicile, la destruction de l’environnement, le déclin des écoles publiques, le sous-financement des transports publics, les bas salaires, et d’autres préoccupations de la classe ouvrière ont été exposées et combattues.

    Trois candidats de Socialist Alternative se présentent aux élections municipales en 2013. Ces campagnes sont un outil pour mettre en avant les luttes pour les revendications soulevées lors du mouvement Occupy et pour répandre les idées du socialisme parmi des milliers d’autres personnes.

    Aucun acquis social ne nous a été cédé sans que la classe ouvrière se soit battue. Les week-ends, la semaine de travail de 40 heures (constamment menacée), l’assurance-santé à charge de l’employeur, l’enseignement public, l’abrogation des lois de Jim Crow (sur la ségrégation raciale) sont autant d’héritages des luttes de masse de la jeunesse et des travailleurs. Seule une stratégie impliquant des manifestations massives, des actions de désobéissance civile, des grèves et des occupations peut protéger et améliorer nos conditions de vie au travers de la lutte.

    Présenter des candidats ayant participé à ces luttes est une tactique utile pour construire des mouvements. Utiliser les campagnes électorales et, en cas de succès, nos élus comme des plateformes peut aider à diffuser les idées du mouvement au plus grand nombre, et à le maintenir lors des périodes creuses.

    En Irlande, Joe Higgins a d’abord été élu en tant que socialiste à un poste de représentant local à la suite d’une campagne contre une taxe sur l’eau, quand le gouvernement irlandais tentait d’étouffer la population sous les taxes. Depuis, il a été élu et réélu au Dail (parlement irlandais) en tant que membre du Socialist Party (CIO-Irlande) sur base de son combat ininterrompu lors de cette campagne et de bien d’autres. Sa position et son soutien affirmé aux luttes ont apporté une énorme visibilité aux mouvements.

    Socialist Alternative se bat pour la création d’un nouveau parti basé sur les mouvements sociaux et les travailleurs, et refuse l’argent du privé. Un tel parti devrait être contrôlé démocratiquement par ses membres et accepter l’alliance en son sein de différentes tendances de gauche.

    Tant que les travailleurs et les jeunes s’intéresseront aux élections, les militants devront s’engager activement dans cette arène limitée, sur la base de la lutte pour les intérêts de la classe ouvrière et de tous ceux exploités par le capitalisme. Le Parti Démocrate détient le plus abject record d’attaques sociales, autant aux niveaux local que national, et il devrait être jeté aux ordures pour lutter contre la dictature des marchés.

    En construisant l’opposition de gauche indépendante la plus forte possible pour défier les Démocrates aux élections locales de 2013, nous pouvons aider à tracer le chemin vers la création d’un nouveau parti qui représenterait les intérêts de la classe ouvrière et de tous les ennemis du capitalisme.

    Un tel parti, aux côtés de mouvements de masse dans la rue, représenterait un énorme bond en avant pour vaincre les forces de l’austérité et du capitalisme.

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