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Tag: Iraq
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Ecole dâĂ©tĂ© 2005 avec des centaines de marxistes Ă lâappel
Durant la première semaine dâaoût, lâécole dâété internationale aura lieu à Gand. Elle sera organisée par Aktief Linkse Studenten (ALS/EGA). Des centaines de marxistes de toute lâEurope, et même de plus loin, vont vivre une semaine de discussions intenses.
Jan Van Emous
Comme lâan dernier, cette école permet aux participants dâéchanger leurs expériences. Lâanalyse des événements mondiaux et les perspectives qui en découlent, permettront de mieux préparer nos interventions dans les prochaines luttes.
On y discutera des conséquences économiques et politiques du ralentissement économique en Europe, du NON en France et aux Pays-Bas qui a envoyé par le fond la constitution européenne, du taux de chômage qui grimpe dans un tas de pays européens importants. Dâautre part, nous assistons à la naissance de nouvelles formations politiques, comme la liste unitaire du PDS et de WASG en Allemagne. Quelle position doivent adopter les marxistes face à ces formations et quel travail politique ont déployé nos camarades allemands dans cette nouvelle formation politique à gauche?
Les discussions porteront aussi sur les événements au-delà de lâEurope. La guerre en Irak est loin dâêtre finie et le barril de poudre du Moyen-Orient est toujours sur le point dâexploser. Dans plusieurs pays asiatiques, nos camarades jouent un rôle important dans les luttes : par exemple contre la politique de privatisation des télécommunications au Pakistan. Nos camarades du Sri Lanka ont joué un rôle important dans lâaide aux victimes du tsunami. En Amérique latine nous participons au développement dâune nouvelle formation politique au Brésil : le P-SOL. Là se pose la question dâun nouvel instrument politique face à la politique néo-libérale du gouvernement Lula. Des camarades de lâex-Union soviétique viendront présenter un rapport sur les mobilisations de masse, au cours des derniers mois, qui ont renversé plusieurs régimes.
Lâan dernier, lâécole dâété a accueilli 300 participants. Cette édition-ci ne manquera pas dâen faire autant. Pour assister à cette occasion formidable de participer aux discussions sur un éventail de sujets telsque: la lutte de femmes, lâécologie, le mouvement contre la mondialisation, les luttes ouvrières, etc. inscris-toi au plus vite!
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Les profits avant la musique? Boutez les multinationales hors de nos festivals!
Tu te demandes toi aussi pourquoi payer 100 euros pour voir U2 ? Ou pourquoi Rock Werchter est devenu si cher ? Il ne faut pas chercher bien loin : depuis que Clear Channel contrôle ici aussi les grands shows et festivals, les profits de cette entreprise priment tout le reste. Et nous en payons le prix fort.
Christophe De Brabanter
Peut-être as-tu déjà aperçu le nom de Clear Channel sur les panneaux de pub dans les abribus ou dans les gares. L’entreprise a acheté sa première chaîne de radio en 1972 aux Etats-Unis. Elle y contrôle aujourd’hui entre autres 1.200 chaînes de radio, 700.0000 panneaux de pub et 36 chaînes de télévision. La diversité des chansons jouées sur les chaînes radio de Clear Channel a diminué de 60% entre 1996 et 2002. La publicité s’y taille désormais la part du lion pour atteindre dans certains cas les 40 minutes par heure d’émission! Clear Channel est actif dans 65 pays et a empoché 1,9 milliard de dollars de recettes au premier trimestre de 2005 !
La Belgique n’échappe pas non plus à l’emprise de Clear Channel. Ils ont par exemple fait main basse sur On The Rox, Rock Werchter, Sound&Vision, Make it Happen, T/W Classics, I Love Techno,⊠Les amateurs de festivals l’auront certainement remarqué aux augmentations annuelles du prix des tickets. Ils ont partout augmenté d’au moins 20% ces dernières années. En 2002, un ticket à Forest-National coûtait environ de 30 à 35 euros. En 2004, il en coûtait déjà 45, et aujourd’hui on dépasse les 100 euros. Quant aux panneaux de pub, Clear Channel contrôle déjà 43% du marché belge.
Clear Channel déclare être politiquement neutre. Or, lors des dernières élections présidentielles aux Etats-Unis, l’entreprise avait soutenu financièrement Bush ainsi que Kerry. De plus, un membre de la famille de Bush est à la direction de Clear Channel. Pendant la guerre en Irak, les "avantages" de la guerre étaient largement mis en avant sur les chaines de radio de Clear Channel. Certains artistes en étaient bannis (comme par exemple Rage Against the Machine ou les Dixie Chicks qui se tournaient contre la politique de Bush). Les (maigres) manifestations de soutien à la guerre avaient droit à un compte-rendu en long et en large sur les ondes de Clear Channel (103 millions d’auditeurs aux Etats-Unis).
Pendant les élections présidentielles, Clear Channel a donné 42.200 dollars à Bush et 335.000 à la campagne électorale des Républicains. Ces sommes proviennent de l’extorsion de notre argent de poche englouti dans les shows et les festivals⊠La multinationale Clear Channel ne s’intéresse qu’aux profits et fait de la propagande pour le compte de l’élite dirigeante. La liberté de la presse, la liberté artistique, le plaisir qu’on peut retirer de chouettes festivals à un prix abordable et avec de la bonne musique passent (c’est le cas de le dire !) par pertes et profits.
La mainmise croissante de la logique commerciale et de la soif de profits sur nos lieux de loisirs est une conséquence du système capitaliste. Face aux multinationales comme Clear Channel, le MAS défend la liberté culturelle et musicale. Pour cela, il faut que le profit cesse d’occuper la place centrale. Alors seulement la fréquentation des festivals redeviendra un plaisir abordable en même temps qu’une plus grande diversité artistique retrouvera ses droits.
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Sommet du G8 en Ecosse. Proteste avec nous contre la pauvretĂ© et l’exclusion!
Le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand qu’aujourd’hui. Les 200 personnes les plus riches possédent autant que les trois milliards les plus pauvres. Sur le plan mondial, un milliard de gens vivent avec moins d’un dollar par jour. 2,7 milliards de gens vivent avec moins de deux dollars par jour. Chaque jour, 30.000 enfants meurent de la faim et de maladies guerissables.
Nikei De Pooter
Mais les richesses disponibles sont plus grandes que jamais et les gains des entreprises nâont jamais été aussi grands quâaujourdâhui. Cette situation perverse n’est possible qu’avec une société qui se soucie dâavantage des profits dâune petite minorité de super-riches que des besoins de la majorité de la population humaine.
Avec une fraction des richesses de tous ces super-riches ou avec ce que Bush dépense en un mois contre la résistance en Irak ; la faim, l’analphabétisme et l’extrême pauvreté pourrait disparaître de l’histoire. Sur le plan mondial, on dépense 100 millions de dollars par heure pour la défense! Pour que chacun puisse avoir accès à de l’eau potable, 37 milliards sont nécessairesâŠcette somme représente ce qui est dépensé pour la défense en deux semaines.
Dans les médias, les conflits néo-coloniaux sont présentés comme " inhérents à la nature humaine " dans des " régions perdues ". Ce sont pourtant les énormes pénuries en tout genre qui ont mené à l’instabilité, aux conflits et aux guerres. En occident comme dans les pays ex-coloniaux, le capitalisme ne cesse dâaugmenter la pression sur les travailleurs. Les problèmes dans le soi-disant " Tiers-monde " sont des problèmes qui nous touchent ici. Ainsi, il y a de plus en plus d’abus commis en faisant pression sur la population laborieuse par la menace de la délocalisation.
Un exemple extrême du capitalisme est lâabandon à son sort de la majorité de la population africaine. Pendant de longues années, les colonies africaines furent empêchées de se développer économiquement et le rôle du continent resta limité à celui de citron à presser⊠pour l’occident. Ainsi les dettes se sont accumulées avec, en plus, les intérêts excessifs qu’il faut rembourser. Pour obtenir de nouveaux prêts, les conditions du FMI et d’autres institutions capitalistes doivent être observées. Aujourd’hui, l’Afrique paie par jour 30 millions de dollars pour rembourser sa dette. En Afrique Sub-Saharienne, cela demande autant d’argent que tout ce que ces pays reçoivent comme soutien.
Il faut briser la puissance des multinationales en Afrique et abolir les institutions telles que le FMI ou la Banque Mondiale. Cela ne peut uniquement se faire par la nationalisation des multinationales sous le contrôle démocratique de la population laborieuse.
Début juillet, les représentants du capitalisme international viennent à Gleneagles, en Ecosse. Au sommet du G8 (les sept pays les plus riches, plus la Russie), ils veulent parler des changements climatiques et des problèmes de l’Afrique. Ces sommets sont systématiquement confrontés à des protestations massives et en Ecosse également, des dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes sont attendus. Nous mobilisons ensemble, avec nos camarades d’Ecosse et d’ailleurs, pour différentes actions et organisons en marge des manifestations un camp international de jeunes avec des discussions et des débats.
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LâimpĂ©rialisme et les guerres: accident ou nĂ©cessitĂ© capitaliste?
Un théoricien prussien du nom de Clausewitz définissait au début du 19e siècle la guerre comme le prolongement de la politique par dâautres moyens. Dans un texte de Lénine datant de 1915 : La faillite de la Seconde Internationale, cette phrase devenue célèbre devint « la guerre est le prolongement de la politique de la bourgeoisie impérialiste (âŠ) câest-à-dire du pillage des autres nations par la bourgeoisie déclinante des « grandes puissances. »» Cette idée fut développée beaucoup plus en profondeur un an plus tard dans un des textes fondamentaux que Lénine apporta au marxisme : Lâimpérialisme, stade suprême du capitalisme.
Nicolas Croes
La question de la nature de lâimpérialisme nâa évidemment jamais perdu de son actualité, les conflits impérialistes nâayant jamais cessé dâétendre leurs ombres sanglantes tout au long du 20e siècle. Et lâinvasion de lâIrak, pour ne citer quâelle, démontre que le 21e siècle nâest pas, et de loin, lâère de paix et de prospérité que beaucoup attendaient.
Mais lâimpérialisme est-il un choix, une forme dâaménagement du capitalisme parmi dâautres, ou encore un accident?
On entend effectivement beaucoup parler dâimpérialisme aujourdâhui mais les définitions qui en sont le plus souvent données ne nous semblent pas suffisantes, que ce soit la conception la plus courante (Bush qui veut mettre son nez, ses armées et ses multinationales partout) ou la conception dâATTAC (le capitalisme industriel, productif et plus ou moins moralement acceptable des années 1945-1975 a cédé la place depuis lors à un capitalisme financier, spéculatif et immoral qui ne vise quâà faire des profits maximum et immédiats au détriment de la grande partie des habitants de la planète, y compris les patrons honnêtes). Nous pensons pour notre part que lâimpérialisme nâest ni un pur choix laissé librement à chaque Etat, ni une forme dâaménagement du capitalisme parmi dâautres, et encore moins un accident de lâhistoire mais, comme Lénine lâexpliquait, la forme concrète quâa pris le développement du capitalisme international au tournant du 20e siècle.
Lénine a expliqué que lâimpérialisme est en fait inscrit dans les gènes même du mode de production capitaliste. Si au début de celui-ci (au 18e et 19e siècle) pouvait encore régner la libre concurrence, un déséquilibre sâest rapidement manifesté entre les entreprises (les plus fortes avalant les plus faibles, surtout lors des crises économiques). La concentration combinée de la production et des capitaux a fait apparaître, dès la fin du 19e siècle, des monopoles, câest-à-dire des sociétés contrôlant quasiment seules un marché. Là non plus, pas dâaccident, la libre concurrence permet quâil y ait vainqueurs et vaincus et les vainqueurs ressortent toujours du combat renforcés, avec plus de moyens.
Dés cet instant, la libre concurrence a été reléguée à ce quâelle est encore de nos jours : une corde à lâarc de lâidéologie bourgeoise pour justifier son existence, autant en prise avec le réel que la théorie de la terre plate en son temps. Les crises économiques suivantes, loin dâatténuer cette tendance à la concentration, ont renforcé le poids de ces monopoles, qui sont devenus internationaux, les ancêtres de nos multinationales.
Parallèlement à lâémergence de monopoles, les banques ont pris de plus en plus dâimportance. Elles sont sorties de leur rôle dâintermédiaires qui mettaient lâargent à disposition des capitalistes pour intervenir de plus en plus dans la gestion de celui-ci par les capitalistes. Il y eut une â fusion â entre les banques et les industries, et bien vite les exportations de capitaux dépassèrent celles des marchandises, caractéristiques des premiers temps du capitalisme. Envoyés à lâétranger, ces investissements permettaient aussi de favoriser la vente de marchandises : jâinvestis dans ton pays si tu nâachètes ton matériel quâà mes usines… Quant au surprofit (ainsi appelé car obtenu en plus du profit effectué par les capitalistes sur les ouvriers de leur pays), il a permis de lâcher plus de lest à la classe ouvrière des métropoles et à corrompre certaines couches du prolétariat.
Mais le monde a des limites, et quand les débouchés nâexistent plus, il faut une redistribution des cartes au moyen de guerres terriblement destructrices en biens mais surtout en vies humaines, comme ce fut le cas en 14-18, mais aussi en 40-45,…
Le capitalisme contemporain EST impérialiste. Sâen tenir à combattre ses manifestations extérieures (les annexions territoriales, les pratiques douteuses des multinationales,…) sans vouloir sâattaquer aux bases économiques de ce système, câest-à-dire au capitalisme lui même, câest avoir lâillusion quâon peut combattre les conséquences dâun système en laissant intactes les causes et les mécanismes qui les produisent. Ce qui est le meilleur moyen de courir à lâéchec et à la déception.
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OuzbĂ©kistan. LâarmĂ©e massacre des centaines de manifestants
Ouzbékistan
La dictature de Karimov, soutenue par les USA, se déchaîne dans un bain de sang. A la mi-mai, au moins 700 personnes ont été brutalement massacrées par les troupes gouvernementales en Ouzbekistan. Il est difficile dâavoir des informations précises, lâOuzbekistan étant lâun des Etats les plus dictatoriaux au monde, et ce même avant ce massacre. Les transmissions télévisées locales ou étrangères y sont dorénavant bloquées.
Rob Jones
Les troubles ont débuté quand un groupe de protestataires armés a décidé de prendre dâassaut la prison dâAndijan après avoir demandé sans succès la libération de centaines de prisonniers. Ceux-ci, libérés, allèrent manifester devant lâhôtel de ville. Lâarmée ouvrit alors le feu, tuant par centaine à Andijan, et répéta le massacre dans dâautres villes, au fur et à mesure que les manifestations sâétendaient.
Le président ouzbek, Karimov, a déclaré quâil sâagissait dâun soulèvement organisé par des fondamentalistes islamistes. Cela fait des années quâil utilise la peur dâune croissance des fondamentalistes dans la région, en particulier dans la région de la vallée de Ferganna, comme justification de la répression de toute forme dâopposition à ses lois dictatoriales. Ce nâest pas surprenant que dans unedes nations les plus pauvres au monde, la patience des masses se transforme en colère et aboutisse à des actions de grande ampleur. Les dernières que les rues ont vues se sont tragiquement terminées dans un bain de sang. Les travailleurs et les pauvres dâOuzbekistan ont désespérément besoin dâorganisations de masse capables de sâ opposer à Karimov et de lutter pour des droits démocratiques et un changement radical du système.
Les premiers rapports indiquaient que les manifestants demandaient à la Russie dâêtre un intermédiaire dans les négociations. Le ministre russe des affaires étrangères a rapidement exprimé son souhait de voir le conflit se régler par nâimporte quel moyen, tout en qualifiant le régime Ouzbek de « doux ».
LâAngleterre et les USA quant à eux, portent une bonne part de responsabilité pour ce qui câest passé. Karimov est allié des Etats-Unis, membre de la âcoalitionâ partie mener la guerre en Irak et de la « guerre au terrorisme ». Londres et Washing-ton ont ainsi ignoré ses méthodes dictatoriales. Le gouvernement de Blair a même récemment révoqué Craig Murray, ambassadeur britannique à Tachkent, pour avoir émis des critiques trop franches à lâencontre de Karimov. Murray explique que les puissances occidentales acceptent ces méthodes répressives car Karimov a autorisé les USA dâ établir une base aérienne, et les ressources en énergie dans le pays intéressent également ces puissances. Les Etats-Unis demandent simplement aujourdâhui que les deux parties règlent leurs problèmes « pacifiquement ».
Il est vrai que les fondamentalistes islamistes construisent une base dans la région, et beaucoup de ceux trouvés dans lâAfghanistan voisin étaient Ouzbeks. Même avant la chute de lâUnion Soviétique, la vallée de Ferganna, la région la plus densément peuplée de lâAsie centrale, était un refuge pour beaucoup de fondamentalistes. Mais câest lâextrême pauvreté de la région résultant de la restauration du capitalisme, ainsi que les méthodes répressives, qui ont causé le désespoir qui mène autant de gens à soutenir les fondamentalistes.
Dâautre part, plusieurs rapports font état dâun soutien secret aux fondamentalistes provenant dâune partie de la clique dirigeante du pays. Pensant que tôt ou tard, Karimov sera renversé par une version ouzbèke de la ârévolution qui a eu lieu dans la Kirghizie voisineâ, ils se préparent ainsi à être du côté des vainqueurs.
Pour lâinstant, il est inévitable que jusquâà ce quâune force capable de mener la lutte pour la libération générale de cette région du capitalisme émerge, il y aura encore des heurts et une répression brutale.