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Tag: Grève générale 2014
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[PHOTOS] 1e journée de grèves régionales : La Louvière
Voici quelques photos de l’intervention de l’équipe du PSL à La Louvière. En début d’après-midi, une Assemblée Générale a décidé de se réunir en AG interprofessionnelle chaque lundi jusqu’à la grève générale nationale du 15 décembre afin de la préparer. A la fin de cette réunion, dans l’enthousiasme, l’assemblée a voté de partir en manifestation dans le centre-ville.
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Avec les grèves régionales, en route vers la plus grande grève générale de l’Histoire de Belgique !
Grève pour faire tomber Michel Ier et toute la politique d’austérité !
Nous avons vu ce 6 novembre défiler une manifestation de colère comme nous n’en avions jamais vu auparavant. C’était la plus grande manifestation syndicale depuis celle de 1986 qui avait porté le coup de grâce au gouvernement de droite de l’époque. Trente ans plus tard, les médias de l’establishment reconnaissent qu’il devait y avoir 250.000 manifestants à ce moment-là. En suivant la même logique, ils écriront sans doute dans quelques années qu’il y a eu plus de 150.000 manifestants ce 6 novembre 2014, plutôt que de se contenter de ‘‘plus de 100.000’’.
Par Geert Cool, édition de Lutte Socialiste n°197
Une manifestation phénoménale
L’immense unité et la large implication dans la résistance active contre ce gouvernement de droite dure ont été très clairement visibles dans les rues de Bruxelles ainsi qu’auprès des dizaines de milliers de collègues qui n’ont pas pu y participer. Des mesures exceptionnelles ont, de ce fait, été utilisées afin de tenter de casser cette unité et ce soutien large pour la grève. Des émeutes ont été mises en scène et un barrage de propagande médiatique nous a abreuvés des jours durant de récits portant sur la violence des manifestants. Cela avait pour objectif d’associer l’idée de grève et de manifestation avec celle d’émeutes violentes. De plus, on cherche à semer l’illusion que des concessions pourraient être obtenues, comme l’a illustré la discussion portant sur l’impôt sur les plus-values (une porte qui a cependant vite été =refermée).
Cette stratégie est bien connue : criminaliser et calomnier le mouvement tout en tentant de reprendre la main en faisant quelques concessions symboliques. Cela fait penser à la manière dont les jeunes anti-globalisation du début du 21e siècle avaient été présentés comme n’étant rien d’autre qu’un cirque ambulant d’émeutiers lanceurs de cailloux, pour finalement être rebaptisés ‘‘altermondialistes’’. L’establishment politique tout entier avait ensuite affirmé qu’eux aussi étaient adeptes de ‘‘l’altermondialisme’’. Aucune promesse faite en ce temps n’a changé quoi que ce soit. Le capitalisme a continué sur sa lancée comme si de rien n’était. Les spéculateurs ont eu les coudées franches et tout cela nous a conduits à la crise financière de 2007-2008, pour laquelle ‘‘la société’’ (c’est-à-dire nous) a été appelée à payer le prix fort.
Il en va de même avec les ‘‘concessions’’ actuelles. Si l’idée d’un impôt sur les plus-values a tout de suite été balayée, il n’est pas exclu que des pas dans cette direction soient effectivement entrepris. Il ne faut pas non plus négliger la possibilité que le gouvernement de droite revienne sur quelques-unes de ses mesures. La hausse de l’âge de la retraite n’est par exemple pas d’application avant 2025. L’espace existe donc pour des concessions temporaires sur des mesures destinées à être ensuite réintégrées bien plus vite qu’elles n’avaient été retirées. Un âne peut se laisser guider par une carotte. Nous devons être plus malins que ça, d’autant que nous ne sommes même pas certains de la recevoir, cette carotte. ‘‘Les syndicats peuvent manifester, nous ne reculerons pas, jamais’’, annonçait ainsi Zuhal Demir (une pointure de la N-VA) la veille de la manifestation.
Ce gouvernement ne reculera pas. Il nous faut le renverser, mais pas pour le remplacer par un autre gouvernement austéritaire. Di Rupo a expliqué que 70 % des mesures de ce gouvernement étaient issues de son gouvernement. Nous devons défendre une alternative à l’austérité : un gouvernement de rupture avec la politique anti-travailleurs, un gouvernement dont la priorité sera les intérêts de la majorité de la population et non pas la maximalisation des profits d’une infime élite. C’est ce que signifie pour nous la lutte pour une alternative socialiste démocratique.
Des assemblées du personnel pour évaluer et mobiliser
Faire progresser le plan d’action exige d’impliquer autant de collègues que possible pour repousser chaque tentative d’isoler ou de diviser notre mouvement. Nous devons également tout faire pour mieux organiser notre grève. Pour la manifestation du 6 novembre, le PSL défendait déjà la tenue d’assemblées du personnel pour voter le plan d’action, chose réalisée dans une série d’entreprises.
Les prochaines étapes de ce plan d’action nécessitent l’élargissement de ces méthodes. Une assemblée du personnel peut évaluer la manifestation, répondre aux doutes éventuels concernant les violences, et surtout mobiliser sur base de l’énorme succès du 6 novembre. Avec des assemblées générales du personnel, les journées de grève régionales et nationale peuvent acquérir un contenu plus concret. Cela nous offre un véritable forum pour discuter de la réaction du gouvernement, de nos revendications et de notre alternative. Car oui, une alternative existe ! Que voulons-nous exactement dans notre entreprise et notre secteur ? Élaborer notre politique alternative à partir de la base renforcera le mouvement. À long terme, cela prépare même les bases à partir desquelles nous pourrions reprendre en mains le contrôle de toute la société.
Les assemblées du personnel nous permettent de discuter de notre stratégie à chaque nouvelle étape du plan d’action tout en faisant participer systématiquement plus de collègues. Il est ainsi possible de progresser, de renforcer les grèves régionales et d’enfin parvenir à faire de la journée du 15 décembre la plus grande journée de grève générale de l’Histoire du pays.
Après le 15 décembre : pousser la lutte de l’avant
Ce gouvernement n’est prêt ni à reculer, ni à tomber sans qu’on ne le pousse. Il est possible que le plan d’action des prochaines semaines ne suffise pas et qu’il faille ensuite passer à l’étape supérieure. Le patronat et son gouvernement de droite espèrent que les fêtes entraineront une période de calme après laquelle le mouvement se dissipera. Ce danger existe, mais au vu de l’ampleur des attaques, il est plus probable que la lutte reprenne dès janvier.
Fin 2011, Nico Cué, du syndicat des Métallos Wallonie-Bruxelles, avait proposé une grève de 24 heures qui aurait dû être suivie d’une grève de 48 heures, voire d’une grève de 72 heures si le gouvernement ne réagissait pas. Cette proposition n’a pas été mise en pratique. Toutefois, un plan suivi et conséquent, dans lequel on ne laisse pas trop de temps passer entre deux actions, nous permettrait de maintenir la pression jusqu’à la chute finale du gouvernement. Le 6 novembre, nous avons montré la force de notre nombre. Le 15 décembre, nous pouvons mobiliser pour la plus grande journée de grève générale qu’ait jamais connue la Belgique. Si rien ne change, il nous faudra continuer à amplifier et intensifier les actions !
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1e journée de grèves régionales : Charleroi
C’est aujourd’hui que commençait la deuxième étape du plan d’action du front commun syndical contre les projets austéritaires du gouvernement Michel, avec les grèves régionales dans le Hainaut, au Luxembourg et à Anvers et au Limbourg. Après la manifestation réellement massive du 6 novembre dernier – la plus importante mobilisation syndicale depuis 1986! – force est de constater que la dynamique est toujours à l’œuvre. Petit rapport à chaud, au retour de la tournée des piquets…Dans le Hainaut, des équipes de militants du PSL sont intervenues à Mons, La Louvière et enfin Charleroi, où la journée a commencé peu après 4h à l’aéroport. Dès notre arrivée, les discussions vont bon train. On retrouve des camarades, on en rencontre d’autres, et on discute des premiers échos de la journée. Le port d’Anvers serait à l’arrêt depuis la veille au soir, on parle aussi de Zeebrugge, même de Gand. Ce qui est certain, c’est que la SNCB et les TEC sont totalement bloqués. Pour le reste, il faudra voir, mais la confiance est grande envers les camarades, et le sentiment de continuer à participer à l’écriture d’un nouveau et important chapitre de la lutte sociale belge est véritablement enthousiasmant.
« On n’a pas le choix, on doit se battre », nous diront plusieurs. Les mesures antisociales prévues par le gouvernement Michel sont abordées, puis on en vient aux problèmes du secteur, à la vie qui se fait plus dure, à ce système qui broie les uns et enrichit les autres. D’autres parleront de leurs plus grandes craintes; que le mouvement soit soudainement lâché par les sommets syndicaux ou qu’il pourrisse sur pied, faute d’initiatives capables de porter la lutte de l’avant. Et la discussion s’engage.
Aucune concession : retrait pur et simple de l’austérité!
La première page de notre nouvelle édition de Lutte Socialiste titre « Balayer par la grève le gouvernement et toute la politique d’austérité ». L’accueil est excellent. Au cours de la journée, nous en diffuserons une bonne vingtaine d’exemplaires et ferons 4 abonnements sur place. Surtout, c’est une bonne manière d’engager la discussion sur l’objectif du mouvement. On parle de « faire reculer » le gouvernement. Mais ça veut dire quoi ? Obtenir quelques concessions ? Le sentiment général sur les piquets est clair : c’est non ! Le parallèle est vite tracé avec ces patrons qui veulent licencier 200 travailleurs, mais annoncent le chiffre de 300 pour limiter la colère en faisant une « concession ». Non, ce gouvernement, il faut le renverser. Son projet est totalement pro-patronal, il n’y a rien à en tirer pour le monde du travail.
Au cours de la tournée, nous rencontrons notamment un bon groupe réuni devant l’Hôtel de Ville. Ils protestent contre le gouvernement Michel, bien sûr, mais aussi contre le bourgmestre Magnette (également ministre-président de la Région Wallonne) et son projet de licencier de 2 à 300 travailleurs communaux. Le PS? Une alternative? Quelle rigolade… Une autre version de la politique d’austérité, tout au plus. Peut-être bien mieux emballée, mais tout aussi indigeste. Un pompier nous dit « On veut faire tomber Michel 1er, c’est certain, mais on ne veut pas d’un nouveau Di Rupo, on veut un gouvernement avec un vrai parti de tous les travailleurs ».
Si cette journée de grève aura bien démontré une chose, et les autres journées du plan d’action feront de même, c’est que les travailleurs ne sont pas une « charge », pas un « poids », mais bien les créateurs des richesses de cette société. Il est grand temps de poser la question d’un gouvernement pour et par les travailleurs, directement opposé aux diverses variantes de gouvernements anti-travailleurs.
Une large solidarité
La tournée se passe, au gré des appels lancés par le Quartier Général du front commun syndical, logé aujourd’hui dans les locaux de la CSC. Pour la grève générale du 15 décembre, le QG sera dans les bâtiments de la FGTB. C’est de là que partent des équipes pour aller renforcer des piquets plus faibles, avec des délégations moins fournies, des délégués moins expérimentés.
L’approche en front commun n’est pas partout du même calibre, mais les piquets sont souvent mixtes, on s’interpelle joyeusement, on s’échange des nouvelles, on passe voir si tout se passe bien, si on pense qu’il faut aller soutenir des camarades plus loin.
C’est ainsi que certaines entreprises sont bloquées, à l’instar de ce grand magasin, qui avaient dit à leurs collègues d’un site voisin, essentiellement de la FGTB, que la visite d’une équipe de syndicalistes serait la bienvenue le jour de la grève. Une équipe volante de la CSC y part après discussion, et ferme le magasin au grand plaisir des travailleurs, heureux de pouvoir rejoindre le mouvement.
Ce sont avant tout des hommes et des femmes de la classe des travailleurs qui sont à l’œuvre, pas des affiliés de l’un ou l’autre syndicat. La grève est portée par tous, c’est souvent des prénoms que l’on retiendra avant la couleur du syndicat. Et surtout, partout, on prend ses marques, on est conscient qu’il s’agit de la répétition générale, que le grand jour, ce sera le 15 décembre.
L’attitude de la police est un autre fait marquant pour les grévistes. A l’aéroport, un moment donné, c’est à peine s’ils n’aident pas concrètement un des piquets. Ailleurs, ils interpellent un passant qui s’en prend à un gréviste en lui disant « T’as pas compris ? C’est pour toi aussi qu’ils se battent, pour ton avenir! » Face à un piquet, un combi est interpellé : « Hé, venez avec nous! » « On se retrouvera le 15 ensemble », répond le conducteur, et il poursuit en klaxonnant.
Au final, la journée fut donc excellente, à l’exception de cette triste nouvelle d’un gréviste blessé à l’aéroport, fauché par la voiture d’un excité.
Pour des assemblées générales !
Nous entendons aussi des nouvelles d’ailleurs, et particulièrement celle de cette assemblée intersectorielle tenue à La Louvière dans l’après midi, où est décidé de se revoir en Assemblée chaque lundi d’ici le 15 décembre pour discuter de l’organisation de la journée de grève générale. Il s’agit d’une excellente initiative, et nous espérons qu’elle sera renouvelée ailleurs.
Ce point était notamment développé dans le tract que nous avons distribué : « Pourquoi, dans les secteurs et les régionales, ne pas organiser des assemblées générales ouvertes en front commun syndical afin d’évaluer la grève et de discuter des moyens de faire du 15 décembre un succès sans précédent? Pourquoi ne pas également planifier des assemblées générales après le 15 décembre pour faire démocratiquement l’évaluation et voir comment procéder après nouvel an ? (…) Ce dont nous avons besoin, c’est d’un gouvernement qui défend aussi fermement les intérêts des travailleurs que le gouvernement actuel défend ceux des patrons. Nos assemblées du personnel ne doivent pas se limiter à l’évaluation et à la préparation des actions, elles pourraient contribuer à l’élaboration d’une véritable alternative en construisant et en faisant vivre de la base – par entreprises et par secteurs – le cahier de revendications des travailleurs. En se rabattant toujours sur le moindre mal – la social-démocratie pour la FGTB, la démocratie chrétienne pour l’ACV et les verts pour certains autres – nous n’avons fait que préparer le lit pour l’arrivée de la droite dure au pouvoir. Le mouvement des travailleurs mérite de meilleurs représentants. La FGTB de Charleroi & Sud Hainaut appelle depuis deux ans à rompre avec la social-démocratie et les Verts pour s’unir dans un vaste parti de lutte de la gauche. Le PSL reste disponible et veut entièrement coopérer. »
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Balayer par la grève le gouvernement et toute la politique d’austérité!
En route vers la plus grande journée de grève générale de Belgique !Quelle manifestation ! C’est ce que tous ceux qui étaient là le 6 novembre ont dû se dire. Pour beaucoup, c’était la toute première manif et, pour encore plus de monde, c’était la première manif d’une telle ampleur. Plus de 150.000 manifestants pacifiques mais combatifs soutenaient l’appel pour une alternative à ce gouvernement tant haï et ses plans d’austérité. Cette résistance ne peut plus être ignorée.
Par Jarmo (Anvers)
Le mouvement des travailleurs, constitué d’une masse de travailleurs, d’allocataires, d’étudiants,… a clairement montré le 6 novembre quelle était la force de son nombre. Qu’il s’agisse d’un relèvement de l’âge de la pension, d’une augmentation du minerval, d’un saut d’index ou de n’importe quelle mesure d’austérité : quoi qu’elle trouve sur son chemin cette masse pourra le balayer.
Il y a de bonnes raisons d’être optimiste pour la suite du mouvement. Une très bonne base a été mise pour poursuivre le plan d’action du front commun syndical. Avec les grèves régionales du 24 novembre et des 1er et 8 décembre et, finalement, la journée de grève nationale du 15 décembre, nous pourrons également montrer dans les faits quel est le pouvoir économique du mouvement des travailleurs. Nous sommes les seuls à pouvoir mettre le pays complètement à l’arrêt parce que nous – travailleurs avec et sans emplois – sommes le moteur de l’économie!
Le plan d’action ne suffira vraisemblablement pas à faire chuter le gouvernement. Pour cela, il faudra poursuivre la lutte à partir de janvier. Le mécontentement qui vit aujourd’hui dans la société doit être canalisé vers d’autres phases du mouvement pour éliminer non seulement le gouvernement mais aussi toute la politique d’austérité. Sur base de l’enthousiasme que la manifestation du 6 novembre a généré, c’est une réelle possibilité. Le gouvernement actuel a déjà un problème, mais un mouvement capable de le faire chuter devra aussi riposter de manière adéquate à la politique destructrice d’un éventuel prochain gouvernement (Di Rupo II ou autre).
Il est important de ne pas nous laisser distraire par l’énorme attention médiatique consacrée aux bagarres en marge de la manifestation. Nous estimons que de telles méthodes d’action constituent une mauvaise stratégie et risquent d’affaiblir le mouvement. Mais en même temps, nous souhaitons désigner les véritables responsables de cette violence : ceux qui veulent violemment saboter notre avenir. Mais ce n’est pas en nous battant avec la police que nous les atteindrons. Seul un mouvement de masse qui utilise la force de son nombre et de son pouvoir économique pour complètement bloquer leur système pourra mettre à genoux les laquais politiques des super riches et toute leur politique.
Ce mouvement a le potentiel d’atteindre cet objectif à condition qu’on lui donne une direction et qu’il ne soit pas freiné. Commençons par faire un énorme succès des journées de grève et par réfléchir à la façon de poursuivre la construction de notre lutte. Ce gouvernement ne doit pas être remplacé par un autre gouvernement anti-travailleurs mais au contraire par un véritable gouvernement des travailleurs qui oeuvre dans l’intérêt de la majorité et non pour assurer les profits d’une petite minorité. Pour obtenir et préserver de telles conquêtes, il nous faudra rompre avec l’anarchie du système de production capitaliste et trouver la voie vers une société socialiste démocratique.
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5 conseils pour un piquet de grève réussi
Lors des journées de grèves régionales et nationale, nous allons voir les piquets de grève fleurir à travers le pays. Comment s’assurer du bon succès de notre piquet ?1. Mobiliser pour le piquet
Un piquet, c’est une démonstration de force. Il faut convaincre par la discussion ceux qui voudraient travailler de soutenir la grève, passer du temps entre collègues pour discuter de la lutte et des mesures à prendre pour la faire progresser tout autant que de l’alternative à proposer contre l’austérité. Pour tout ça, il faut assurer la présence de tout le monde au piquet, pas seulement de deux ou trois délégués. Pour que le piquet puisse tenir un certain temps, il faut organiser un plan précisant qui vient à quelle heure. En général, le mieux est de tenir le piquet en suivant l’horaire habituel de chacun.
2. Organiser le piquet
Les actions prennent place en novembre et en décembre : il y a donc de fortes chances qu’il fasse froid et qu’il pleuve! Ce n’est pas évident de rester debout dehors toute la journée en pareilles circonstances. Le minimum est donc de prévoir de quoi faire un brasero et une tonnelle pour s’abriter : ce sont de petites choses, mais l’action risque de tomber à l’eau sans cela. L’idée d’un piquet, ce n’est pas de venir y passer cinq-dix minutes, mais bien plusieurs heures d’affilée. En plus d’un tente et d’un feu, c’est toujours bien de penser aussi à assurer des collations et des boissons.
3. Discuter sur le piquet
Nous ne restons pas dehors toute la journée parce que ça nous amuse ; ce n’est pas non plus pour profiter du beau temps ni pour jouer au ballon. Un piquet, c’est l’occasion d’apprendre à connaitre ses collègues d’une autre manière mais, au final, nous sommes en grève pour obtenir quelque chose.
Nous voulons balayer ce gouvernement et sa politique d’austérité. Quitte à passer plusieurs heures debout au piquet, autant que ce soit pour discuter des arguments à utiliser pour convaincre plus de camarades de s’impliquer dans le mouvement, etc. Pourquoi ne pas imprimer un tract pour les exposer?
En même temps, ce tract pourrait aussi appeler à une assemblée du personnel afin d’évaluer le mouvement et préparer la suite.
4. Aller visiter les autres piquets
Une fois que le piquet est bien installé et qu’il y a suffisamment de monde pour le tenir, cela peut être intéressant d’envoyer une délégation visiter les autres piquets aux alentours. Ces visites de solidarité peuvent servir à ce que les travailleurs d’un même coin apprennent à mieux se connaitre, à nouer des liens qui permettront de créer un réseau de solidarité dans un même zoning ou une même ville. Il faut évidemment aussi être prêt à bien recevoir les délégations qui visitent notre piquet pour stimuler la discussion. L’union fait la force !
5. Évaluer le piquet
Le lendemain de la grève, tous les journaux du pays déborderont d’articles sur la grève pour évaluer les ‘‘dégâts’’ (selon eux). Mieux vaut évaluer nous-mêmes notre propre mouvement!
Le fait de convoquer une assemblée du personnel après l’action pour évaluer la grève, le piquet et les objectifs ainsi que pour préparer les prochaines étapes du mouvement constitue la cerise sur le gâteau pour un piquet réussi. Cela nous donne en même temps l’espace d’élaborer nos revendications et propositions pour les rendre plus concrètes, au niveau de l’entreprise comme du secteur.
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Ce gouvernement et la politique d’austérité peuvent être balayés par la grève !
En avant vers la plus grande grève générale de 24 heures de l’histoire belge !
Michel I a été totalement surpris par les plus de 120.000 manifestants du 6 novembre. Soudainement, une petite taxe sur le capital bien symbolique semblait négociable pour faire passer la pilule. On peut donc faire trembler ce gouvernement. Mais tant que nous ne l’aurons pas complètement balayé par la grève, il va se redresser et lancer de nouvelles attaques. En faisant du 15 décembre la plus grande grève générale de 24 heures de l’histoire du pays, nous pouvons lui infliger une nouvelle claque. Le gouvernement survivra-t-il ? Il sera au moins fortement affaibli. Il ne sera probablement plus capable d’encaisser un deuxième plan d’action début 2015.
Tract du PSL – Tract en version PDF
La volonté du gouvernement pour des concessions n’a pas duré longtemps. Le temps passant, la manifestation massive a été réduite à un fait divers et toute l’attention a été détournée vers les violences qui ont eu lieu à sa marge. Jusqu’à ce que l’Open VLD et la N-VA aient la confiance d’exiger de limiter les allocations de chômage dans le temps en contrepartie de “l’impôt sur la fortune”. La manœuvre était évidente et visait à totalement évacuer de la table l’impôt sur la fortune. Et alors que le Secrétaire d’Etat Tommelein (Open VLD) veut vérifier si les allocataires vivent vraiment seuls en comparant leur consommation d’eau, la Secrétaire d’Etat Elke Sleurs (N-VA) a déclaré, même après l’affaire Luxleaks et les frasques de Marc Coucke (Omega Pharma), que les entreprises et bourgeois qui fraudaient le fisc devaient être traités ‘‘avec compréhension et en tant que partenaires’’.
Entretemps les salariés, les chômeurs, les retraités, les malades, les personnes handicapées et aussi beaucoup de petits indépendants sont plumés. Le saut d’index, les attaques contre les pensions des fonctionnaires, contre les services publics, contre les chômeurs et contre le droit de grève sont accompagnées par de nombreuses mesures plus petites qui, ensemble, sont l’équivalent d’une morsure de requin sur notre budget. Chaque jour, les coalitions au pouvoir en rajoutent : augmentation des prix à la TEC, non-indexation rétrospective des quelques déductions fiscales dont bénéficient le commun des mortels, révision du panier de l’index, etc. A chaque fois, les plus faibles revenus sont les plus touchés.
Le gouvernement soutient que la compétitivité des entreprises sera ainsi restaurée et que des dizaines de milliers d’emplois seront créés. Mais même le journal d’affaires De Tijd reconnaît que les entreprises belges se portent bien. ‘‘Les sociétés belges en crise? Quelle crise?”, a-t-on pu lire dans ses pages le 15 novembre. Il apparait que les entreprises ne veulent pas investir leurs réserves (240 milliards d’euros!) mais surtout payer leurs actionnaires. Le gouvernement ne le sait que trop bien. Sur une carrière complète, les salariés perdront entre 25.000 et 40.000 € avec un saut d’index. Aucun ministre ne dit combien d’emplois cela créera : ‘‘Nous vivons dans une économie de marché, pas dans une économie planifiée.” Cependant, il ressort du budget que le gouvernement n’a pas confiance. Sur les 1,2 milliard d’euros qui iront vers les entreprises en 2015 avec un saut d’index, il s’attend à ce que 850 millions (les 2/3) aillent à l’augmentation des profits des entreprises et non à la création d’emplois.
Le 6 novembre a démontré qu’il existe une grande volonté d’agir. Pourtant, chacun de nous doit argumenter contre des collègues qui chérissent l’illusion que si nous serrons les dents maintenant, ça ira mieux ensuite. Des collègues qui pensent qu’il n’y a pas de solution alternative, que faire grève ne sert à rien et qui se sont laissé entrainer par la couverture médiatique des émeutes après la manifestation. Nous ne voulons pas les pousser dans les bras des patrons. Nous avons des arguments pour les convaincre comme jamais auparavant. Des tracts et des discussions sont indispensables sur les lieux de travail, mais aussi et surtout des assemblées générales du personnel pour expliquer les mesures gouvernementales, pour faire l’évaluation du plan d’action, pour préparer les actions mais aussi pour clarifier qu’il ne s’agit pas d’une grève ‘‘des syndicats’’, mais de chacun d’entre nous, assistée par les syndicats.
Les syndicats, de leur côté, ont intérêt à ce que se développe une dynamique qui implique tout le monde dans l’organisation du plan d’action. Pourquoi, dans les secteurs et les régionales, ne pas organiser des assemblées générales ouvertes en front commun syndical afin d’évaluer la grève et de discuter des moyens de faire du 15 décembre un succès sans précédent? Pourquoi ne pas également planifier des assemblées générales après le 15 décembre pour faire démocratiquement l’évaluation et voir comment procéder après nouvel an ? Le point le plus faible de notre plan d’action reste la question de l’alternative. La coalition de droite dure souligne subtilement que le gouvernement précédent n’a pas introduit d’impôt sur la fortune. Il est vrai que si nous balayons Michel I par la grève, nous freineront également fortement du même coup la politique de casse sociale du prochain gouvernement, qu’il s’appelle Di Rupo II ou Peeters I. Mais ce mouvement a un potentiel bien plus grand que de simplement assurer le retour d’une tripartite au pouvoir. Ce serait une déception.
Ce dont nous avons besoin, c’est d’un gouvernement qui défend aussi fermement les intérêts des travailleurs que le gouvernement actuel défend ceux des patrons. Nos assemblées du personnel ne doivent pas se limiter à l’évaluation et à la préparation des actions, elles pourraient contribuer à l’élaboration d’une véritable alternative en construisant et en faisant vivre de la base – par entreprises et par secteurs – le cahier de revendications des travailleurs. En se rabattant toujours sur le moindre mal – la social-démocratie pour la FGTB, la démocratie chrétienne pour l’ACV et les verts pour certains autres – nous n’avons fait que préparer le lit pour l’arrivée de la droite dure au pouvoir. Le mouvement des travailleurs mérite de meilleurs représentants. La FGTB de Charleroi & Sud Hainaut appelle depuis deux ans à rompre avec la social-démocratie et les Verts pour s’unir dans un vaste parti de lutte de la gauche. Le PSL reste disponible et veut entièrement coopérer.
Le Parti Socialiste de Lutte défend:
• Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure!
• Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !
• Bas les pattes du statut des fonctionnaires! Aucun démantèlement des services publics! Aucune privatisation ou libéralisation! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing!
• Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
• Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
• Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
• Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité!
• L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’offrent aucune garantie d’emplois. Pour une économie planifiée, gérée et contrôlée démocratiquement par la collectivité : pour un socialisme démocratique et moderne!

