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Tag: Grève générale 2014
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[VIDEO] 2e journée de grèves régionales : Manifestation anti-austérité à Liège
A Liège, une manifestation anti-austérité est partie du siège du PS (afin de rappeler les mesures antisociales du précédent gouvernement fédéral et celles de l’actuel gouvernement wallon) pour se rendre au siège du MR (pour dénoncer celles du gouvernement fédéral actuel). Le cortège combatif s’est ensuite rendu Galeries Saint Lambert pour que la manif se termine en soutien à un des nombreux piquets de grève de cette deuxième journée de grèves régionales. Cette manifestation qui a rassemblé plus de 300 personnes avait été appelée à l’initiative de l’Alliance pour des Alternatives à l’Austérité (AAA, dans laquelle sont notamment impliqués le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs) et du Réseau Stop Article 63§2 (qui milite contre les exclusions des allocations dites d’insertion). Aujourd’hui dans la rue, demain on continue, en route vers le grève générale nationale du 15 décembre ! Ce n’est qu’un début, continuons le combat !
Vidéo : Stop Article 63§2
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2e journée de grèves régionales : Eupen
Hier, le mouvement de grève a également touché la communauté germanophone, en province de Liège. Nous y sommes également intervenus par l’intermédiaire de camarades de notre organisation-soeur allemande (SAV, section allemande du Comité pour une internationale Ouvrière) venus d’Aix-La-Chapelle pour se rendre à Eupen. Quelques photos.
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2e journée de grèves régionales : Grève des cheminots
Comme c’est traditionnellement le cas, la deuxième journée de grèves régionales a commencé la veille vers 22h. A ce moment, le rail était totalement à l’arrêt dans les provinces de Flandre Occidentale, de Flandre Orientale, de Namur et de Liège. Nos militants étaient présents. Voici une série de photos de piquets à Gand, Namur, Liège et Salzinnes.
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2e journée de grèves régionales : le port de Gand bloqué
La zone portuaire de Gand était totalement à l’arrêt hier. Tous les quelques centaines de mètres, il y avait un piquet, non seulement aux grandes entreprises, mais aussi chez de nombreux sous-traitants et chez les petites entreprises. A Oleon Evergem, le piquet était particulièrement remarquable. La dernière grève dans cette entreprise remonte à 20 ans! Seuls quelques anciens s’en souvenaient encore.
Rapport et photos par Geert
Chez ArcelorMittal, l’ancien Sidmar, et chez Volvo, il y a traditionnellement de plus grands piquets. A Sidmar, plusieurs délégations de solidarités étaient présentes, ainsi que des dirigeants syndicaux nationaux. À son apogée, le piquet comprenait probablement plus de 200 participants. Outre les représentants de la gauche radicale, le SP.a était aussi là, à bord d’un bus qui a sillonné la zone portuaire. Maintenant que ce parti n’est plus au gouvernement, cela lui est à nouveau possible…
Sur le piquet d’ArcelorMittal à Zelzate, nous avons discuté avec Peter, de la délégation FGTB. “La grève est très bien suivie. Seuls ceux qui sont nécessaires à la maintenance de l’équipement sont à l’intérieur. Il y avait très peu de volontaires pour prendre cette tâche en main.” Nous lui avons demandé s’il pensait que le gouvernement lâcherait rapidement des concessions et s’il allait falloir organiser d’autres actions très prochainement. “Je pense que nous devons aller plus loin. Les partis actuellement au gouvernement sont contre le peuple. Le peuple doit donc se révolter. Prenez le saut d’index. Apparemment, ils veulent créer du travail à nos frais. Non, ce n’est pas l’index le problème. Le fait que les riches ne paient pas, voilà ce qui est le problème. Ce ne est pas aux travailleurs de faire des concessions. Le débat autour du coût du travail est une fausse discussion, les employeurs bénéficient chaque année de 10 milliards d’euros de réductions de charges. Le coût du travail par produit en Belgique n’est pas plus élevé que dans les pays voisins. ”
Un peu plus loin se trouvaient d’imposants piquets chez Honda et Volvo, avec quelques plus petits entre les deux. L’ensemble de la zone portuaire est à l’arrêt, c’est certain. Volvo est bloqué la route à plusieurs endroits. Les dockers et les travailleurs de l’automobile s sont trouvés pour bloquer ensemble divers points d’accès, comme cela fut aussi le cas à d’autres endroits. Détail remarquable : le blocage du carrefour est surveillé par un drone. Big Brother se rapproche…
Ci-dessous, quelques photos de Oleon, du port, de Sidmar, de Honda et de Volvo.
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2e journée de grèves régionales : les étudiants solidaires!
A Liège, un comité étudiant de soutien au plan d’action syndical a été lancé à l’ESAS, l’Ecole Supérieure d’Action Sociale. Dans le cadre de la grève régionale, un groupe d’étudiants de ce comité a pris part aux actions, avec leur propre banderole, en rendant visite à différents piquets de grève. L’après midi, il sont participé à une manifestation en soutien à la grève appelée par ‘l’Alliance pour des Alternatives à l’Austérité’, auquel participe le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs, ainsi que par le réseau Stop Art.63§2. Plus de 300 personnes étaient présentes.
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Préparons la plus grande grève générale de 24h de l’histoire du pays !
Tract du PSL Bruxelles-Brabant WallonAllongement de l’âge de départ à la pension, saut d’index,gel des salaires, travail forcé des chômeurs, démolition des services publics,…
Grève pour faire tomber MICHEL 1er mais aussi TOUTE L’AUSTÉRITÉ !
L’accord du gouvernement Michel est une déclaration de guerre ouverte contre tous les travailleurs, les chômeurs, les allocataires sociaux, les étudiants, … Le gouvernement veut :
Casser nos pensions
Non seulement, l’âge légal de la pension est repoussé de 65 à 67 ans, mais c’est aussi l’ensemble des aménagements de fin de carrière qui sont minés, comme les mécanismes de retraite anticipée et de prépension. Comment peut-on justifier un allongement de la carrière quand il y a déjà tant de chômage, notamment parmi la jeunesse avec 33% de jeunes chômeurs à Bruxelles ? Le gouvernement admet que tout le monde ne travaillera pas jusque 67 ans. Ce qui signifie que beaucoup n’auront pas droit à une pension complète à la fin de leur carrière alors qu’on souffre déjà des pensions parmi les plus basses en Europe.
Casser nos salaires et allocations
L’index sert à adapter les salaires et allocations à l’augmentation du coût de la vie. Avec le saut d’index annoncé, nous allons perdre 2% de notre pouvoir d’achat et ce de manière systématique, année après année. Soit 25.000€ sur une carrière avec un salaire moyen. De cette manière, ils organisent le transfert des richesses des travailleurs vers les caisses du patronat.
Le gouvernement veut pérenniser le gel des salaires et imposer aux chômeurs deux demi-journées de travail « bénévoles » sous peine d’une diminution de leurs allocations. Qui perdra alors son emploi pour être remplacé par des chômeurs gratuits ? Ce gouvernement ne veut pas résoudre le problème du chômage, il veut l’utiliser pour nous obliger à accepter n’importe quel boulot à n’importe quel salaire et condition de travail !
Casser nos services publics
Des coupes budgétaires hallucinantes sont annoncées dans les dépenses publiques. La SNCB et les soins de santé seront fortement frappés avec plus de 2 milliards d’euros d’économie chacun. Le personnel doit travailler plus longtemps pour un salaire moindre, et les passagers devront payer plus pour moins de services, selon le patron de la SNCB. Les soins seront eux aussi plus chers, alors que 14% de la population doit déjà reporter à plus tard son besoin de se faire soigner. Pour le personnel des soins de santé, cela signifie une aggravation des conditions de travail dans un secteur à bas salaires et en pénurie de main-d’oeuvre. Enfin, les pensions de l’ensemble des fonctionnaires seront démolies.
Les 5 milliards d’euros d’économie sur la sécurité sociale donné en cadeau aux patrons mineront encore plus le financement de nos pensions et allocations dans le futur.Pas de gouvernement Thatcher en Belgique !
Le gouvernement fédéral Michel recherche la confrontation et veut affaiblir les syndicats pour imposer une société où il n’y a plus d’obstacle pour les riches et les patrons.Le front commun syndical a rapidement réagi face à cette déclaration de guerre sociale. Un plan d’action a commencé le 6 novembre avec une manifestation nationale gigantesque de 150.000 manifestants. A près cette manifestation, tout a été fait pour détourner l’attention sur les émeutes en marge afin de minimiser l’ampleur de la manifestation la plus grande depuis celle de 1986 qui avait précédé la chute du dernier gouvernement de droite.
Les 3 semaines de grèves provinciales, dont celle du 8 décembre à Bruxelles, doivent ouvrir la voie à une grève générale le 15 décembre. Il est clairement possible de renverser ce gouvernement par la grève. Les actions devront reprendre début janvier et être intensifiées si nécessaire.
Ce gouvernement n’est pas anti-francophone, anti-flamand ou anti-belge, il est anti-travailleurs. Face à cette déferlante d’austérité généralisée, une lutte unifiée des travailleurs, allocataires et des jeunes, flamands et francophones, d’origine belge ou immigrée, est indispensable !
Il n’y a pas d’alternative ?
Que faut-il faire une fois que ce gouvernement est à terre ? Rappeler Di Rupo au pouvoir ? Malgré sa gymnastique médiatique, le PS ne représente en rien une alternative à l’austérité. Di Rupo s’est d’ailleurs trahi en déclarant que 70% des mesures prises par le gouvernement actuel ont été décidées et préparées par le précédent gouvernement! Ce n’est pas étonnant, car le PS et le CDH appliquent également l’austérité à la Région (avec le FDF) avec le non remplacement de fonctionnaires partant à la retraite, et à la communauté française avec des coupes budgétaires dans la culture et l’enseignement.
Le PTB a obtenu une perçée avec 2 députés fédéraux et 4 députés bruxellois. Entendre un autre son de cloche qui ne se plie pas au dogme de l’austérité est positif. Ce gouvernement de droite ne compte pas reculer. Ce qu’il faut, c’est le faire tomber ! Nous sommes d’accord avec le plan cactus du PTB et l’idée qu’il faut des investissements publics pour des écoles, des logements, les pensions,… Mais une taxation plus juste ne sera pas suffisante. Qu’allons-nous faire face à une fuite des capitaux si nous ne nationalisons pas les secteurs vitaux de l’économie ? Et pourquoi vouloir rembourser plus vite la dette aux spéculateurs plus tôt que l’annuler ?
C’est toute la politique d’austérité qui doit s’en aller ! Cela exige une alternative politique propre au mouvement des travailleurs. A la place d’un gouvernement anti-travailleurs, nous voulons un gouvernement des travailleurs, dont la politique garantira la satisfaction des besoins de la large majorité de la population au lieu des profits d’une minorité.
– Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
– Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !
– Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
– La prépension à 55 ans, pour des systèmes de fin de carrière avec diminution du temps de travail et pension anticipée à 60 ans !
– Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois !
– Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service à la communauté ! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
– Nationalisation des secteurs-clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité !
– Pour la fin de ce système archaïque de propriété privée des moyens de production et de profit ! Pour un socialisme démocratique moderne et l’utilisation libre des connaissances et des ressources pour le bénéfice de tous !Personne ne compte sur les médias dominants pour correctement faire état de notre lutte : nous avons besoin de nos propres médias ! Achetez Lutte Socialiste pour 2 euros (aussi le dimanche matin au marché de Saint-Gilles) ou prenez un abonnement de 20 euros.
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Avons-nous raison de protester ? Antidote anti-idéologie patronale
L’idéologie dominante vise à maintenir l’ordre établi, à convaincre tout un chacun qu’il faudrait accepter ‘‘comme allant de soi’’ (avec enthousiasme ou en traînant les pieds, peu importe) les mesures antisociales de la classe dominante, celle des grands patrons et gros actionnaires. Le plan d’action syndical n’a pas dérogé à la règle : il a subi un tir de barrage idéologique dès ses premières minutes.
Par Ben (Charleroi)
‘‘Nous vivons plus longtemps, il faut donc travailler plus longtemps’’
FAUX. Il y a vingt ans, l’espérance de vie d’un travailleur était légèrement plus courte qu’actuellement, mais les pensionnés de demain auront beaucoup plus contribué. Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, la productivité des travailleurs belges a augmenté de 650%. Sur la même période, le nombre d’heures prestées a augmenté de 33% et les salaires bruts de 250%. Mais à la fin de cette période où plus de valeurs ont été produites, les salaires bruts auraient dû croître de 433%. Et nous ne sommes pas récompensés par une pension décente. Selon le Bureau du Plan, la pension moyenne d’un travailleur était équivalente à 43,8% du salaire moyen en 1980. En 2000, il s’agissait de 32,5% et, selon la KBC, les perspectives sont de 26% pour 2030.
En 2012, l’espérance de vie en bonne santé était de 67 ans en Flandre, de 64 ans à Bruxelles et de 63 ans en Wallonie. Elle est encore plus basse pour les travailleurs peu qualifiés ainsi que pour ceux qui effectuent des travaux lourds. Voilà le contexte dans lequel le gouvernement veut nous faire bosser jusqu’à 67 ans, alors qu’un million de personnes prennent des antidépresseurs en Belgique, que le nombre de burn-out ou de problèmes liés au stress explose et que de plus en plus de personnes ne trouvent pas d’emploi, notamment parmi la jeunesse.
‘‘Les chômeurs sont des profiteurs’’
FAUX. On voudrait nous faire croire que les chômeurs profitent de leur situation parce que ‘‘du boulot, il y en a’’. Ces dernières années, il y a eu chaque mois entre 25 et 30.000 offres d’emploi face aux 400.000 chômeurs complets indemnisés, pas besoin d’être grand mathématicien pour comprendre qu’il n’y a pas assez de travail disponible pour tout le monde. Ce n’est pas prêt de s’améliorer avec les nombreuses restructurations d’entreprises, le non-remplacement massif de fonctionnaires, etc.
On dit aussi des chômeurs qu’ils ‘‘fraudent’’, avec de fausses adresses, pour bénéficier du statut d’isolé et percevoir plus. Dans le cas des chômeurs, il s’agit d’une stratégie de survie et certainement pas d’une technique pour faire du profit! Ce n’est pas avec 1000 euros par mois qu’on fait du profit. (1) Une fois le loyer et les charges payés, il reste à peine de quoi manger et assumer la vie de tous les jours.
Les vrai tricheurs, ce sont les grands patrons, les grands actionnaires, les riches, les grosses entreprises. Ce sont eux qui s’enrichissent sur le dos des travailleurs, qui touchent des salaires démesurés (2), qui éludent l’impôt, qui reçoivent des cadeaux fiscaux (3) et s’enrichissent sur le dos de l’Etat. Ces sont eux qui profitent. L’actualité récente – l’affaire Luxleaks – est d’ailleurs là pour démontrer qu’alors qu’on augmente les contrôles des chômeurs, on ne fait rien contre la fraude fiscale.
“Nous avons vécu au-dessus de nos moyens”
FAUX. Une partie de plus en plus importante de la population ne fait que se précariser : nous sommes passés de 7% de taux de pauvreté dans les années ‘90 à 15% aujourd’hui. La Belgique est un pays riche, mais les 20% les plus riches de la population détiennent 61,5% de toutes les richesses tandis que les 20% les plus pauvres n’en détiennent que 0,2%.
Mais même si on se contente de parler des finances publiques, les dépenses publiques belges sont restées stables cours de ces 30 dernières années, autour de 43% du PIB (4). Ce qui déséquilibre le budget de l’Etat, ce sont surtout les énormes cadeaux fiscaux dont bénéficient les grandes entreprises, les rentiers et les riches. Ainsi que le payement de la dette publique et de ses intérêts (5).
Ce sont les plus riches, les entreprises et les actionnaires qui ont vécu sur nos moyens. Des sommes colossales sont passées des poches des travailleurs aux coffres forts de l’élite. Et aujourd’hui, alors que ce sont eux qui ont fait la fête sur notre dos – et sans nous inviter – ils nous refilent la gueule de bois austéritaire en guise de remerciement!‘‘On doit laisser sa chance au gouvernement. Ou le pousser à négocier.’’
FAUX. Ce gouvernement est ouvertement de droite dure et patronal. Le laisser démonter les grandes conquêtes du mouvement ouvrier pour en faire le bilan ensuite, cela ne fera que détériorer le niveau de vie de la majorité de la population. Ce serait une faute grave. Nous devons défendre nos conquêtes sociales comme si notre vie en dépendait. Plus les conditions de vie se dégraderont et plus nous aurons des difficultés à organiser les luttes.
Et pour ce qui est de la négociation : si on n’arrivait déjà pas à négocier avec des gouvernements que certains qualifiaient encore de ‘‘centre-gauche’’, quelle marge de manœuvre existe-t-il vis-à-vis de ce gouvernement-ci? Restons sérieux. La concertation sociale de ces dernières années n’a fait qu’accompagner l’austérité et beaucoup avait déjà conclu sous le gouvernement Di Rupo que seul un retour au syndicalisme de combat pourrait aider à renouer avec des victoires syndicales. Arrêtons donc les illusions naïves. En avant pour un syndicalisme de lutte !
‘‘On doit tous faire des efforts.’’
FAUX. Des efforts pour quoi faire? Pour continuer d’augmenter les bénéfices des entreprises et d’enrichir les plus riches? Pour permettre à l’Etat de donner leur donner plus de subventions et de baisse d’impôts? Même des professeurs d’université commencent à remettre en cause cette logique. Selon Michel Gevers (UCL) ‘‘il n’y a aucun problème budgétaire. Il n’y a donc aucune raison de s’attaquer à notre système de sécurité sociale, notre recherche, nos institutions culturelles, ou la SNCB. Il suffit que les personnes les plus riches soient taxées comme les autres et que les entreprises bénéficiaires contribuent normalement à l’impôt’’ (6)
Il faut aller bien plus loin que de seulement taxer les plus riches et les entreprises bénéficiaires, mais savoir que le discours austéritaire perd déjà toute légitimité rien qu’avec ce genre d’argument est déjà une bonne chose. Le patronat et les riches ne veulent pas investir? Ne veulent pas payer d’impôt? Alors réquisitionnons leur patrimoine, nationalisons les secteurs clés de l’économie et choisissons nous-mêmes pourquoi investir et dans quoi!
Les seuls efforts que les jeunes et les travailleurs (avec ou sans emploi) doivent faire : c’est d’organiser la lutte, d’aider à la réorganisation des masses, d’aider à les doter d’un programme anticapitaliste et socialiste, un programme basé sur leurs besoins et pas sur celui de la minorité qui s’enrichit. Les seuls efforts à faire sont ceux qui aident à reconstruire un rapport de force face au patronat, aux riches et à leurs gouvernements afin de récupérer la richesse et le pouvoir que la classe dominante nous a volé.
“La grève, ça sert à rien, ça coûte cher et ça n’a jamais créé d’emploi.”
FAUX. C’est vrai, il n’y a pas eu énormément d’écrasantes victoires syndicales ces dernières années. Cela peut miner la confiance dans les méthodes de luttes traditionnelles que sont les grèves et les manifestations. Mais ce qu’il faut voir dans ces défaites, c’est le poids du syndicalisme de concertation et des stratégies défaitistes des directions syndicales.
La manifestation du 6 novembre a illustré le potentiel de luttes mieux organisées. La grève est un outil et, comme tout outil, s’il est mal utilisé, ça ne fonctionne pas bien. Si la grève est perçue comme une sorte de mouvement d’humeur, alors elle reste un mouvement d’humeur. Si elle est utilisée comme outil pour élargir la lutte, discuter des objectifs, permettre aux travailleurs de s’organiser et d’apprendre à ne compter que sur leur propre force pour changer la société, etc. alors les grèves et les manifestations pourraient prendre une tout autre dimension et nous pourrions renouer avec les grèves qui ont créé des emplois en imposant la diminution collective du temps de travail.
Et pour ce qui est du ‘‘coût’’ de la grève, soyons clairs, aujourd’hui, la seule grève qui coûte cher c’est la grève du capital, la grève des investissements! ‘‘Le cash des entreprises belges atteint 240 milliards d’euros’’ titrait ainsi le magazine Trends Tendances du 6 novembre 2014. Au niveau européen, c’est un trillion d’euros (soit 1000 milliards…) ; aux USA, c’est 4200 milliards de dollars. C’est cette grève patronale qui coute cher à la société, cette volonté de ne pas réinvestir les richesses produites.
Ce n’est un secret pour personne, si les entreprises accumulent au lieu d’investir, c’est parce que leur but n’est ni de créer de l’emploi, ni de régler les pénuries qui existe dans de si nombreux secteurs, ni même de développer la société de manière générale. Le seul et unique but des entreprises, c’est d’accroitre leurs profits et d’accumuler encore plus de capital.Remettons donc en cause la propriété privée de ces moyens, occupons nos entreprises, reprenons collectivement en main la propriété et construisons à partir de là une société où les moyens de productions seront utilisés pour combler les besoins de la majorité et non pas les profits d’une minorité!
Notes
(1) Les montants exacts des allocations maximales et minimales peuvent être trouvés ici http://www.rva.be/frames/frameset.aspx?Language=NL&Path=D_opdracht_VW/&Items=2
(2) En 2013, le dirigeant de la société UCB, cotée en Bourse, était la personne la mieux payée de Belgique avec un salaire de 4 millions d’euros, soit 11.000 euros par jour !
(3) 10 milliards d’euros par an
(4) Chiffres de la Banque Nationale issus de la brochure ACIDE : http://www.auditcitoyen.be/wp-content/uploads/versionA5.pdf
(5) Voir également la brochure ACIDE
(6) Carte blanche dans Le Soir, jeudi 13 novembre 2014 -
Limbourg : Les étudiants de PXL (Hasselt) ont rejoint la lutte
Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont mené une action ce 24 novembre à la haute école PXL à Hasselt, dans le Limbourg, à l’occasion de la grève régionale qui a touché le Hianaut, le Luxembourg, Anvers et le Limbourg. Cette action a pris place à la suite d’une visite matinale de différents piquets de grève afin de témoigner de notre solidarité et de montrer que les travailleurs agissent de concert contre les gouvernements flamand et fédéral particulièrement asociaux.Rapport et photos d’Orhan, EGA-Hasselt
Les aspirations étaient très grandes pour ce 24 novembre. C’était le coup d’envoi de la deuxième phase du plan d’action réparti sur trois lundis successifs avec des grèves provinciales tournantes. La deuxième phase du plan de lutte syndical était donc lancée après la manifestation historique du 6 novembre, qui a vraisemblablement rassemblé 150.000 personnes, la plus grande manifestation syndicale depuis 1986 en Belgique. C’est certains, l’automne et l’hiver seront particulièrement chauds… La lutte sociale atteindra manifestement un nouveau point culminant le 15 décembre avec la grève générale nationale. Mais chacun est conscient du fait que ça ne doit pas en rester là. Les actions doivent se poursuivre de manière constructive.
A 6 heures du matin, les étudiants ont visité le piquet à la gare d’Hasselt et ensuite, le piquet de De Lijn et LIM (fonctionnaires flamands Limbourg). Les travailleurs membres du PSL ont poursuivi la tournée des piquets et ont rejoint la concentration syndicale alors que les étudiants allaient à PXL.
L’action de ce jour était une sorte de point d’orgue d’une campagne de deux semaines au cours de laquelle EGA – par une présence continue à PXL – appelait à lier la protestation étudiante contre l’augmentation du minerval et contre l’austérité dans l’enseignement flamand à la protestation sociale au sens plus large. Les Etudiants de Gauche Actifs sont en effet convaincus que le mouvement étudiant peut sortir énormément renforcé de cette coopération. Les étudiants sont tout autant confrontés à l’austérité et aux attaques asociales du gouvernement. Il est nécessaire que les étudiants soient attentifs à la protestation sociale plus large parce qu’ils y ont tout autant intérêt. Avoir un “grand” diplôme en poche a peu de sens si le marché du travail toujours plus restreint offre de moins en moins de chances aux personnes hautement qualifiées et si les salaires sont toujours sous pression. De plus, les étudiants doivent bien se rendre compte que ces grévistes sont leurs parents, leurs profs, leurs chauffeurs de bus,… L’intérêt d’un parent travailleur n’est pas opposé à celui de son enfant étudiant.
En partant de ce constat, il faut appeler à ancrer le mouvement étudiant dans le reste de la résistance sociale.
Les actifs et les étudiants doivent former un front contre l’austérité. EGA-Hasselt continuera à diffuser cette idée dans les hautes écoles d’Hasselt et l’université. EGA s’investit activement pour créer un comité d’action dans chaque école pour élargir autant que possible le mouvement et pour que les entraves tombent afin que les étudiants puissent s’engager dans leur environnement. La confiance aveugle envers “les dirigeants étudiants” est très dangereuse. Ils ne semblent intéressés qu’à parler avec le ministre et à arrondir un angle ici ou là. Les étudiants doivent oser continuer. Ils doivent croire en leur force et en la lutte de masse pour que le gouvernement retire ses projets austéritaires et même qu’il chute !
Les étudiants doivent oser se retrousser les manches pour obtenir une meilleure vie et une société sociale. Parce que cette alternative existe et est possible. Ça s’appelle le socialisme.
• Stop à la hausse du minerval !
• Stop à l’austérité dans l’enseignement et en dehors !
• Étudiants et travailleurs, unis dans un front contre l’austérité !
• Pour une société solidaire avec égalité des chances pour tous ! -
24/11 : des grèves régionales qui confirment le potentiel du mouvement et construisent l’élan vers le 15/12!
La colère généralisée qui s’est exprimée dans les rues de Bruxelles le 6 novembre dernier a également été reflétée au cours de cette première journée de grèves régionales dans le Hainaut, le Limbourg, le Luxembourg et à Anvers. Nous avons là aussi pu constater que la volonté d’agir est des plus grandes, comme l’ont illustrée les solides piquets de grève de même que la large sympathie envers le mouvement témoignée par les collègues qui n’étaient pas en grève. Si ce sont surtout les grandes entreprises qui ont été touchées, il ne faut y voir le signe que le mécontentement contre la politique antisociale serait moins grand ailleurs. Les grèves régionales auront à n’en pas douter un effet de contagion sur le personnel de petites entreprises qui ne sont pas encore prêtes à faire grève ou ne savent pas comment s’y prendre.
Aux divers piquets de grève, le fait que cette journée ne visait pas tout simplement à bloquer les entreprises mais constituait une étape dans la construction de la grève générale du 15 décembre constituait un élément récurrent. En de nombreux endroits, le personnel de différentes entreprises, d’un zoning industriel par exemple, avait été réuni pour tenir un piquet en commun ou pour mener des actions de plus grande envergure. Cela confirme l’importance d’un plan d’action sérieusement élaboré, allant crescendo. Nos actions ne doivent pas servir à nous défouler mais à construire une relation de forces plus favorable aux travailleurs.
Les actions ne se sont d’ailleurs pas été limitées aux régions où une grève provinciale avait été annoncée. Ainsi, à Bruxelles, les cheminots de la CGSP ont mené une action de solidarité avec les grévistes de l’entreprise de nettoyage BM&S, alors en grève depuis 95 jours. Les grévistes de BM&S se sont par la suite rendus à Charleroi afin d’y soutenir les cheminots.
Les jours ayant précédé la grève, à Anvers, les efforts n’ont pas manqué pour faire redouter le déroulement d’émeutes. Une véritable psychose a été créée autour de la grève. Des agents de police et des chiens supplémentaires avaient été appelés à la rescousse afin de garder sous contrôle la ‘‘manifestation des dockers’’, qui auraient pu être rejointe par des hooligans néerlandais et des métallos wallons! Le fait qu’il n’y avait aucune manifestation de prévue, mais une journée de grève avec des piquets, a directement percé à jour les mensonges néolibéraux. Lors de la grève, la police d’Anvers avait encore publié un tweet demandant aux photographes de presse de ne pas inciter les dockers à commettre des troubles. “Les photographes assurent qu’il y ait plus de troubles que de grévistes’’, a déclaré la police. C’est surtout le blocage de l’avenue d’Italie par la police – à nouveau en prévision de la manifestation des dockers – qui a assuré qu’il y ait plus de troubles.
Détail remarquable : le chaos dans la circulation qui avait partout été annoncé n’a pas eu lieu. Selon les médias traditionnels, c’est probablement dû au fait que tout le monde avait pris ses précautions – la veille, les médias étaient remplis de conseils pour échapper à l’impact des grèves. Cela peut avoir joué un rôle, mais le fait est surtout qu’il y avait énormément de grévistes, nombre d’entre eux présents aux piquets tandis que d’autres sont restés chez eux. Cette réalité est passée inaperçue aux yeux des médias dominants. Les choses étaient pourtant très claires aux piquets : il n’y avait quasiment pas, voire aucun, volontaire pour se rendre au travail.
Une des conséquences de la grève est d’avoir suscité une discussion sur la possibilité de relancer le dialogue social. Dans les médias, c’était comme si la direction de la CSC allait accepter de reprendre une dialogue social vers la paix sociale en échange d’un tax shift (moins taxer le travail pour reporter la taxation vers d’autres revenus). Les interrogations ont été nombreuses parmi un certain nombre de militants préoccupés. Toutefois, ce qui a été déclaré, c’est qu’il devra y avoir au moins un tax shift pour qu’il puisse être question de renouer le dialogue. En d’autres termes, la direction de la CSC réalise que des consultations ne sont pas à l’ordre du jour et que le plan d’action doit se poursuivre. Des tentatives de diviser le mouvement suivant les failles traditionnelles (CSC contre FGTB, francophones contre néerlandophones) seront à nouveau entreprises, sans aucun doute. Nous ne devons pas nous laisser attraper !
Autre fait remarquable de cette journée du 24 novembre : le mouvement a partout été fort bien suivi, dans les quatre provinces annoncées (Hainaut, Anvers, Limbourg et Luxembourg). Ainsi, à Arlon, dans la province du Luxembourg, environ 7000 personnes ont participé au rassemblement syndical, ce qui constitue certainement le plus grand événement syndical de la province depuis la fermeture de l’aciérie d’Athus en 1977!
La N-VA a traité la grève comme si rien ne s’était passé : la tactique de la criminalisation du mouvement s’accompagne d’une tactique de minimisation par la suite. Mais les fédérations patronales ont bien dû reconnaitre que la grève avait été bien suivie. Les actions ont aussi instauré une grande pression sur les différents partis, très certainement sur le CD&V qui défend un ‘‘tax shift’’ depuis longtemps déjà, mais à plus long terme. La première discussion avait immédiatement reçu une fin de non-recevoir. Mais la reprise du débat illustre que seul l’Open-VLD fait encore le difficile. En d’autres termes : même la N-VA ressent la pression des protestations et est prête à lâcher des concessions.
Aux yeux de nombreux grévistes, l’objectif du mouvement de protestation n’est cependant pas limité au retrait des mesures les plus sévères mais vise au contraire à totalement balayer l’accord gouvernemental et le gouvernement avec lui. Ce gouvernement n’est en effet pas préparé à accepter de revenir sur les mesures annoncées.
La grève est politique, c’est vrai. L’économiste Paul De Grauwe semblait en être surpris et il a fallu qu’il préconise une restriction du droit de grève. Suivant sa ‘‘logique’’ on peut entrer en action contre un patron qui s’en prend à nos conditions de travail et de salaire, mais pas contre un gouvernement pro-patronal qui s’en prend aux conditions de vie de tous les travailleurs et de leurs familles. L’offensive contre nos conditions de vie est politique, notre riposte l’est aussi. Une grève politique, ce n’est d’ailleurs pas un phénomène neuf. C’est grâce aux grèves que toutes nos conquêtes sociales ont pu être politiquement appliquées ; de l’abolition du travail des enfants aux congés payés, de la sécurité sociale au suffrage universel. Mais au cours de ces dernières années, les dirigeants syndicaux ont systématiquement tenté de minimiser la nature politique des protestations – et donc aussi leur taille – afin de ne pas offenser les ‘‘amis’’ et ‘‘partenaires’’ présents au gouvernement. Cet argument ne tient dorénavant plus la route.
Un point important de discussion sur les piquets de grève était l’organisation des prochaines étapes de la lutte. A La Louvière, une initiative bien utile a été prise avec l’organisation d’une assemblée générale qui a discuté des prochaines étapes et qui a décidé de tenir des réunions interprofessionnelles hebdomadaires jusqu’à la grève générale du 15 décembre. L’exemple devrait être suivi sur chaque lieu de travail. A l’Université de Gand, le personnel a tenu une assemblée générale visant à préparer la grève régionale du 1er décembre, pour la première fois depuis des années. Pas moins de 105 personnes ont participé à cette assemblée, et 35 personnes ont assisté à une deuxième session dans l’après-midi, à destination du personnel des restaurants. A Anvers, le jour de la grève régionale, un délégué syndical du secteur de la chimie nous a expliqué qu’environ 25 réunions du personnel avaient eu lieu.
Ces réunions du personnel sont importantes pour renforcer la participation aux actions et pour organiser la grève le plus sérieusement possible. Cela instaure également une pression vers l’adoption de nouvelles mesures après la grève générale du 15 décembre pour peu que le gouvernement reste complètement sourd à nos exigences, comme ce sera très probablement le cas. Les réunions du personnel sont également un excellent outil pour affiner notre plateforme de revendications par entreprise et par secteur et donc améliorer la défense de notre alternative contre les politiques d’austérité. Cela ouvre également la voie à la possibilité de passer de revendications purement défensives à des revendications plus offensives : la lutte contre le travail intérimaire ou pour l’instauration de délégations syndicales dans les petites entreprises par exemple.
Après les actions de grèves régionales, la coordination entre entreprises d’un même site industriel ou d’une même région sera sans aucun doute améliorée. De nouveaux contacts auront été noués, d’autres renforcés. Cela offre le potentiel de consolider la grève générale de manière significative et constitue une première étape dans la coordination de notre lutte par la base. Ce mouvement ne doit pas être considérée comme un combat ‘‘des syndicats’’, mais par un combat de chacun d’entre nous, avec l’aide des syndicats.
La première grève régionale a vérifié le potentiel du 6 novembre et la possibilité de faire du 15 décembre la plus grande journée de grève générale de l’histoire belge. Avec le lancement d’un nouveau plan d’action par après, il nous est possible de balayer ce gouvernement des riches par la grève. Cela ouvre bien évidemment des discussions au sujet des alternatives ainsi que sur la nécessité d’un gouvernement qui représente nos intérêts aussi durement que le gouvernement actuel défend ceux des riches. Il est clair que nous ne devons pas compter sur la social-démocratie et sur un nouveau gouvernement tripartite, comme l’ont très bien illustré les travailleurs qui protestaient à Charleroi contre les réductions d’effectifs prévues à la Ville, sous la direction du PS et de Paul Magnette. Un arrêt de travail a aussi déjà eu lieu précédemment dans l’enseignement francophone contre les mesures de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Une meilleure représentation politique de la classe des travailleurs et un programme socialiste qui rompt avec la politique d’austérité au cœur même du capitalisme sont à l’ordre du jour. La FGTB de Charleroi & Sud Hainaut appelle depuis deux ans à rompre avec la social-démocratie et les Verts pour s’unir dans un vaste parti de lutte de la gauche. Le PSL reste disponible et veut entièrement coopérer. En même temps ce mouvement offre la possibilité d’élaborer une alternative à la politique d’austérité à partir de la base. Les grèves du 24 novembre ont démontré le potentiel existant. En route vers le 1er décembre et les grèves régionales de Liège, de Namur, de la Flandre Orientale et de la Flandre Occidentale !


