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Tag: Grèce
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Grèce : pourquoi Syriza et le KKE ne sont pas parvenus à un accord ?
Seules des politiques socialistes peuvent mettre fin au cauchemar austéritaire !
Article de Xekhinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière et parti-frère du PSL)
SYRIZA a formé un gouvernement de coalition avec le parti des Grecs Indépendants, un parti qui a émergé en tant que scission du parti de droite Nouvelle Démocratie. C’est un parti fidèle au système capitaliste, pénétré de la logique du capital et des «forces du marché». Que SYRIZA coopère avec un tel parti signifie bien sûr de s’engager sur une pente glissante et dangereuse.
SYRIZA s’est orienté sur cette voie après avoir contacté le KKE (Parti communiste grec) pour discuter de la possibilité de former un gouvernement de coalition de gauche. Le KKE a refusé toute collaboration avec SYRIZA, refusant jusqu’à donner un vote de confiance à un gouvernement SYRIZA. Cette position – le refus du KKE de tout type de collaboration ou vote de confiance pour un gouvernement dirigé par SYRIZA – a été publiquement répétée à plusieurs reprises au cours de la campagne électorale par les dirigeants du KKE. Il se dit également, au sein de SYRIZA, qu’Alexis Tsipras a téléphoné au secrétaire général du KKE, Koutsoumbas, la nuit même des résultats électoraux, mais que ce dernier a refusé de rencontrer Tsipras.
Pourquoi le KKE a-t-il refusé?
Le KKE justifie ce refus sur base de «différences idéologiques et politiques». Mais pourquoi avoir refusé d’accepter de travailler avec SYRIZA sous certaines conditions? Pourquoi le KKE n’a-t-il pas fait part d’une série de conditions minimales nécessaires à rendre une coopération ou un vote de confiance possible, c’est-à-dire une série de mesures dans l’intérêt de la classe ouvrière et de la masse du peuple grec et contre le pouvoir du grand capital?
Le KKE aurait pu accorder un vote de confiance au gouvernement SYRIZA sur base de l’application de politiques favorables à la classe des travailleurs tout en affirmant maintenir sa complète indépendance idéologique, politique et organisationnelle en restant en dehors du gouvernement. La direction de SYRIZA n’aurait ainsi eu aucune possibilité de justifier de se tourner vers les populistes de droite des Grecs Indépendants. Le KKE aurait ainsi également pu atteindre la base de gauche de SYRIZA et les millions de travailleurs qui ont voté pour SYRIZA afin de se débarrasser de la barbarie de la Troïka.
Le ‘fier’ KKE
Les dirigeants du KKE se disent «fiers» d’avoir maintenu leurs forces et même légèrement augmenté leur score électoral par rapport à juin 2012 (de 1%). En réalité, leur soutien a chuté de 3% en dessous de leur résultat des élections de mai 2012 et il est même inférieur à la moitié des votes obtenus en 1981 (environ 11%)!
Est-il possible pour un «parti communiste» qui se définit comme révolutionnaire de si dire heureux et fier d’avoir 5,4% au moment de la crise économique la plus profonde que le pays ait connu et face à une catastrophe sociale aussi massive? Un parti socialiste / communiste révolutionnaire disposant d’une assise importante parmi la classe des travailleurs, comme c’est le cas du KKE, aurait dû, dans ces conditions, «s’envoler» à l’instar des bolcheviks en 1917. Mais au lieu d’essayer de voir ce qui n’allait pas avec leur politique, les dirigeants du KKE se sont déclarés «satisfaits»!
Que signifie la “coopération”?
Le KKE aurait pu proposer à SYRIZA un programme minimum clair et favorable à la classe des travailleurs comme condition préalable à toute coopération : restauration du salaire minimum, des pensions et des relations de travail; investissements massifs dans l’enseignement et les soins de santé; la fin des privatisations; l’abolition du TAIPED (l’organisme chargé de superviser les privatisations imposées par les accords avec la Troïka); la renationalisation de tous les services publics privatisés; la mise sous propriété publique du système bancaire avec contrôle et gestion des travailleurs; etc. (certaines de ces mesures ont effectivement commencé à être appliquées par le gouvernement SYRIZA).

Bart Vandersteene prendra la parole à Liège ce 5 février au côté d’un représentant de SYRIZA au Parlement européen. Ce débat prendra place à l’ULG, Place du XX Août, à 19h à la salle Wittert. Parallèlement à cet accord minimal, le KKE aurait pu ouvertement et librement expliquer ses désaccords avec SYRIZA, sur l’intention de ce dernier de rester au sein de la zone euro par exemple, sur le fait que SYRIZA ne s’oriente pas vers l’annulation totale de la dette, etc.
Qui aurait à gagner d’une telle prise de position? Si la direction de SYRIZA avait refusé d’accepter l’offre du KKE, sa direction aurait été ouvertement exposée et le KKE aurait pu lancer un appel aux travailleurs et à la base de SYRIZA. Si la direction de SYRIZA avait accepté cet accord avec le KKE, l’attraction du KKE aurait été encore plus grande parmi la masse des travailleurs et la base de SYRIZA puisque la classe ouvrière aurait grandement gagné d’une politique plus à gauche. La plupart des travailleurs se seraient identifiés aux politiques impulsées sous la pression du KKE.
La direction du KKE se décrit comme étant les défenseurs de la révolution en Grèce, mais l’essence du succès des «politiques révolutionnaires» est d’être capable de convaincre les masses de la nécessité de politiques socialistes révolutionnaires, pas de s’isoler d’elles par sectarisme au nom de la «pureté idéologique».
Un gouvernement instable avec les Grecs Indépendants
Agissant de façon «intelligente», la direction de SYRIZA a appelé le KKE à coopérer et, lorsque celui-ci a refusé, elle est entrée en collaboration avec les Grecs Indépendants. À ce stade, de nombreux Grecs considèrent cette option comme la seule qui restait à disposition de SYRIZA et estiment que les dirigeants du KKE ont contribué à l’arrivée de ce résultat.
Malgré cela, dans les rangs de SYRIZA mais aussi chez de nombreux travailleurs, il est clair que ce gouvernement sera instable. Au début, les Grecs Indépendants seront probablement d’accord sur l’instauration d’un certain nombre de politiques populaires et de mesures d’urgence – le gouvernement de coalition est déjà en train d’instaurer une série de réformes favorablement accueillies par les masses – mais les différences centrales émergeront tôt ou tard concernant le caractère fondamental de l’économie capitaliste et les intérêts de l’élite capitaliste. Les conflits apparaîtront au sujet de politiques qui frapperont les riches ou les profits des entreprises et des multinationales, sans encore parler des nationalisations et du contrôle social que les travailleurs doivent exercer.
Ce ne sont pas des questions abstraites ou académiques! Sans ces mesures, l’économie ne sortira pas de la crise à l’avantage des travailleurs. Sans reprise économique, la crise ne pourra pas être vaincue, ce qui conduira à plus d’agitation sociale et politique. Cela se réflétera au sein du gouvernement de coalition, y causant une crise profonde.
Face à la crise
La base de SYRIZA doit se préparer à une crise avec les Grecs Indépendants. Il n’y a qu’une seule façon d’y faire face : mener la lutte au sein de SYRIZA, avec la gauche et les travailleurs qui se situent à l’extérieur du parti, afin que SYRIZA adopte un programme audacieux qui défendra sérieusement les intérêts de la classe ouvrière et des couches moyennes qui sont écrasées par les politiques de la troïka. Fondamentalement, cela signifie d’adopter un programme de rupture anticapitaliste socialiste, ce que la direction de SYRIZA a clairement démontré ne pas vouloir faire sans y être contraints par la pression de la gauche du parti et de la société.
Si et quand les Grecs Indépendants feront mine de refuser de soutenir des mesures gouvernementales qui s’en prendront aux intérêts de la classe dirigeante, SYRIZA devrait se montrer prêt à aller vers un mandat populaire et à appeler à des élections anticipées. Les masses grecques comprendront que les Grecs Indépendants sont un obstacle à la mise en oeuvre de politiques favorables à leurs intérêts. SYRIZA pourrait donc accroître son soutien électoral pour un gouvernement majoritaire en défendant un programme anti-austérité socialiste. La direction de SYRIZA en a-t-elle envie ? Il ne fait aucun doute que c’est pourtant la volonté de la base de SYRIZA et des masses en général. Mais c’est loin d’être clair aux yeux de la direction.
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[INTERVIEW] Grèce : Arrivée de SYRIZA au pouvoir et effondrement des vieux partis
Les partis de gauche ont échoué à constituer un gouvernement – SYRIZA entre en coalition avec le parti populiste de droite des Grecs Indépendants
Interview d’Andros Payiatsos, membre de Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière et parti-frère du PSL), par Niall Mulholland, socialistworld.net.
Quelle importance revêt le résultat des élections grecques?
Ce résultat peut être décrit comme étant historique. Il représente l’effondrement des anciennes forces politiques qui ont régné en maître sur la scène politique grecque des décennies durant et également l’émergence d’une nouvelle formation de gauche, Syriza, qui est parvenue à grimper de 4 à 5% en 2010 pour atteindre les 36,5% de ce 25 janvier sur base d’un programme de gauche favorable à la classe des travailleurs. Il est, de plus, à remarquer que cette performance a su être obtenue en dépit de la campagne d’intimidation massive lancée en Grèce par la classe dirigeante selon laquelle une victoire de Syriza serait synonyme de l’effondrement du pays, de la sortie de l’euro, etc. Malgré tout, cela n’a eu aucun effet, ou alors très limité, sur les masses qui ont voté pour Syriza, particulièrement dans les zones ouvrières des grandes villes, et Syriza a été proche de remporter une majorité absolue.
Le Pasok (le parti traditionnel de la social-démocratie) a vu son soutien électoral réduit à un peu plus de 5%, soit quasiment un tiers du résultat obtenu lors de sa fondation en 1974. Le parti a même été dépassé par le parti néonazi Aube Dorée. Le Pasok a récemment connu une scission orchestrée par Papandreou (l’ex Premier ministre du Pasok) qui a lancé un nouveau parti dans le but de se distancier de l’effondrement du Pasok. Ce nouveau parti, le Mouvement pour le Socialisme Démocratique, n’a toutefois pas été en mesure de faire son entrée au Parlement en ne récoltant que 2,5% des voix alors que le seuil électoral est de 3%.
On trouve dans le pays des éléments d’effondrement social et d’appauvrissement massif. La Grèce a connu un effondrement économique global de 27% de son Produit Intérieur Brut soit, en considérant les choses du point de vue économique uniquement, pire encore que durant l’occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. On y trouve une pauvreté de masse : les estimations officielles font état de 6,3 millions de personnes sous ou autour du seuil de pauvreté sur une population de 11 millions, ce seuil de pauvreté étant fixé à 450 euros par mois seulement. Le taux de chômage s’élève à 26-27% tandis qu’il se situe autour des 55% pour la jeunesse. Environ 100.000 jeunes ont quitté le pays à la recherche d’un meilleur avenir. Voilà les conditions dans lesquelles le nouveau gouvernement est appelé à trouver des solutions.
Hier, Syriza a annoncé constituer une coalition avec le parti des Grecs Indépendants. Pourquoi Syriza n’a-t-il pas été en mesure de parvenir à un accord avec le Parti communiste grec (KKE)?
Syriza a fait appel au Parti communiste grec (KKE) afin de former un gouvernement réunissant les partis de gauche, mais le KKE a refusé. Il s’agit d’une réflexion du sectarisme général du Parti communiste pour qui le fait qu’il existe des différences idéologiques et politiques suffit à refuser toute forme de collaboration avec toute force de gauche en Grèce. Cette politique est générale et n’est pas spécifique à Syriza. Le KKE a même affirmé qu’il refuserait d’accorder un vote de confiance à un gouvernement Syriza. Ce parti se déclare très fier d’avoir augmenté son vote de 1% par rapport aux élections de juin 2012, ce qui représente environ 50.000 votes. C’est ridicule, parce que le KKE a obtenu 5,5% maintenant et 4,5% en 2012, mais il réunissait encore 11% des suffrages en 1981. La société grecque traverse sa crise la plus dévastatrice depuis des décennies et le KKE se dit fier d’avoir reçu 5,5% de soutien électoral : cette approche est scandaleuse!
Cela a donc ouvert la voie à ce que la direction de Syriza puisse entrer en alliance avec les Grecs Indépendants pour former un nouveau gouvernement de coalition. Il est correct de dire qu’une partie de la direction, son aile la plus à droite, a toujours été favorable à l’option d’un gouvernement de coalition avec les Grecs Indépendants, même sans jamais l’avoir publiquement déclaré, afin de les utiliser comme alibi pour éviter la mise en œuvre de politiques socialistes naturellement exigées par la base du parti et par la classe des travailleurs.
Les Grecs Indépendants est un parti né en 2012 d’une scission populiste de la Nouvelle Démocratie (le parti traditionnel de la droite), lorsque Samaras (le précédent premier ministre, membre de la Nouvelle Démocratie) a effectué un saut périlleux en passant d’une position opposée au Mémorandum (protocole d’accord signé en 2010 entre le gouvernement grec et les autorités européennes) à la conclusion d’un nouveau protocole à la première minute où il s’est retrouvé à la tête du gouvernement (le Mémorandum II de mars 2012), et donc en accord avec la troïka afin d’appliquer de sévères mesures d’austérité. [La «troïka» est le terme désignant l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, trois organisations chargées de superviser la mise en place des mesures d’austérité par le gouvernement grec suite aux prêts d’urgence accordés à la Grèce par le FMI et d’autres gouvernements européens à des conditions drastiques, NDT]
Les Grecs Indépendants proviennent à l’origine de la droite du parti. Ils n’ont aucune relation avec la classe des travailleurs ou avec l’application de politiques de gauche. Ils soutiennent la domination des marchés et le système capitaliste. Ils n’appellent pas à la sortie de l’Union européenne ou de la zone euro, mais sont opposés au Mémorandum et à l’austérité. Ils ont un caractère légèrement nationaliste (ils se décrivent comme «patriotiques»). Ils ne s’opposent ni à l’UE, ni à la zone euro, mais ils pourraient être disposés à aller dans cette direction en cas de conflit sérieux avec la Troïka.
Cette force politique ne représente en aucun cas un allié durable dans une coalition avec Syriza. Cela signifie que le nouveau gouvernement de coalition sera instable, car il se base sur des forces qui représentent des camps opposés.
A l’étranger, la réaction de la gauche et des travailleurs face à la victoire de Syriza a été très enthousiaste. Comment les choses se sont-elles passées en Grèce ?
La progression de Syriza a pu compter sur un écho enthousiasme des masses à l’échelle internationale. Elle semble agir comme un catalyseur dans le cadre des formations de gauche et des mouvements sociaux afin qu’ils aillent à la contre-offensive. Le potentiel est présent pour ce faire.
Les choses sont différentes en Grèce. La meilleure façon de décrire la situation pour la masse des travailleurs et des jeunes, c’est qu’ils ont poussé un grand soupir de soulagement à la publication des résultats des élections, sans qu’il n’y ait de sauvage jubilation. Syriza a mis «trop d’eau dans son vin», le parti a trop édulcoré son programme, tout particulièrement dans la période la plus récente. Le «programme» est devenu extrêmement flou et imprécis.
Les travailleurs estiment que les choses ne sauraient être aussi mauvaises qu’avant. Pour eux, très clairement, il faut mettre un terme à ces attaques antisociales barbares lancées par le gouvernement et la troïka. Ils ont donc voté en masse pour Syriza, tout en restant très sceptiques quant à ce que l’avenir apportera. On peut trouver une expression de ce constat dans le fait que les célébrations au centre d’Athènes le soir des élections ont attiré environ 5000 personnes. Ce n’est pas même la moitié des membres de Syriza à Athènes… Les travailleurs sont modérés et certains sont même sceptiques quant à la victoire de Syriza. Reste qu’ils sont très heureux d’avoir punis le Pasok et la Nouvelle Démocratie, les principaux partis pro-troïka.
Aube Dorée a réussi à maintenir son vote en dépit de la répression de l’État, y compris l’emprisonnement de plusieurs de ses dirigeants. Cela doit-il être source de préoccupation pour la gauche ? Aube Dorée pourrait-il utiliser la prochaine période pour essayer de se reconstruire?
Cela est très préoccupant. Tous les partis de masse de gauche tendent à sous-estimer le danger du néofascisme, mais Aube Dorée a démontré disposer d’un noyau dur électoral significatif de centaines de milliers de personnes. C’est maintenant une organisation ouvertement nazie et clairement meurtrière. Malgré cela, Aube Dorée a été en mesure de maintenir un vote similaire à celui de 2012. Cela signifie que le danger du néofascisme reviendra au premier plan à l’avenir, en particulier si un gouvernement dirigé par Syriza échoue. Les travailleurs, les classes moyennes et la gauche doivent être préparés à cela.
Pendant la campagne électorale, Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière) n’a pas été en mesure de conclure un accord avec Syriza concernant la présentation de candidats mais a cependant tout de même mené campagne lors de ces élections. Comment cela s’est-il passé?
Nous avons connu une très bonne campagne, en particulier en tenant compte du fait qu’il n’y avait que 11 jours de campagne en raison des conditions particulières dans lesquelles ces élections ont eu lieu. Elles ont été annoncées tout à coup par le gouvernement sortant, puis Syriza et tous les autres partis ont passé plus de deux semaines à décider des listes de candidats. La direction de Syriza a refusé les candidats que nous avons proposé parce qu’elle savait que nous aurions des députés élus et que cela aurait été un pôle d’opposition de gauche au sein de Syriza et vers l’extérieur.
Néanmoins, la section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière est très bien sortie de ces élections en dépit du refus de Syriza de permettre à nos camarades d’être présents sur ses listes. Ce recul a été rapidement surmonté parce que les camarades de Xekinima ont compris que ce qui était nécessaire pour la société et la classe ouvrière était une victoire pour Syriza. Nous avons mené une campagne très forte en distribuant quasiment 9.000 tracts quotidiennement et en vendant près de 250 journaux de notre organisation chaque jour. Nous sommes entrés en contact avec de nombreuses personnes et nous prévoyons d’organiser des réunions de section ouvertes dans différents quartiers au cours de ces prochaines semaines, car il n’était pas possible de les tenir durant la campagne électorale.
Que pensez-vous qu’il va se passer avec les discussions entre le nouveau gouvernement grec et la troïka et, en particulier, le gouvernement allemand de la chancelière Angela Merkel? Il est estimé que Merkel pourrait adopter une ligne dure et, malgré les souhaits de Tsipras, que cela pourrait conduire à un défaut de paiement de la Grèce. Mais d’autres spéculations affirment que, sous la pression de préserver la zone euro, la Troïka et Merkel vont tenter de renégocier la dette de la Grèce, non pas pour l’annuler, mais pour en rééchelonner le remboursement.
C’est une question cruciale. Il est clair que les deux parties veulent négocier et parvenir à un compromis. La direction de Syriza veut très clairement un compromis. Merkel semble être prête à une sorte de compromis. Le cas échéant, ils savent que cela pourrait provoquer une réaction en chaîne et une crise majeure de la zone euro. Mais la question est de savoir s’il est possible de parvenir à un compromis. Merkel pourrait être prête, je suppose, à accorder quelques concessions. Il pourrait notamment être question de parler d’une prolongation du remboursement de la dette, ce qui signifierait une certaine diminution de cette charge sur budget de l’Etat grec sur base annuelle.
Mais, d’autre part, vis-à-vis des travailleurs, Syriza devra concrétiser au minimum quelques revendications telles que les suivantes: le retour du salaire minimum à son niveau d’avant la crise, accorder des avantages sociaux aux couches complètement opprimées de la société qui ne sont pas en mesure de survivre ou de faire face à leurs besoins quotidiens (nourriture, électricité, etc.),… Ils doivent viser à rétablir les relations de travail qui ont été complètement déréglementé. Ils doivent restaurer la législation du travail, puisque tout a totalement été dérégulé. Ils doivent mettre fin aux conditions de travail d’esclave qui sont devenues pratique courante dans le secteur privé : des travailleurs se voient obligés de travailler jusqu’à 12 heures par jour, sept jours par semaine, sans même avoir de rémunération de leurs heures supplémentaires. Ils doivent se débarrasser des mines d’or en Chalcidique (Halkidiki), au Nord du pays, qui représentent un énorme problème environnemental. Ils doivent réintégrer dans leur emploi les travailleurs de l’ERT, le radiodiffuseur national, etc.
Ces choses, Syriza ne peut pas se permettre de ne pas essayer de les obtenir. Ces revendications sont considérées par la société, par les électeurs et la base de Syriza, comme basiques et immédiates à obtenir! Si Syriza ne fait rien à ce sujet au cours de la première période de son gouvernement, cela se traduira immédiatement par une crise majeure au sein de Syriza. Syriza sera donc forcé de se positionner dans le sens de la réalisation de ces mesures.
Mais ces mesures ont beau être basiques pour résoudre la crise humanitaire qui sévit actuellement en Grèce, elles mettraient en miette le programme appliqué par la troïka au cours de ces quatre dernières années. La question est donc la suivante : la classe dirigeante allemande serait-elle prête à consentir à ce genre de compromis? Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela est douteux. Par conséquent, même s’il ne peut y avoir aucune certitude quant à ce que deviendra l’équilibre des forces après ces négociations entre la Grèce et la Troïka, je crois que la question du défaut de paiement reviendra avec force sur la table.
Pour Xekinima, si la Grèce se retrouve en défaut et hors de la zone euro, un gouvernement de gauche devrait immédiatement introduire le contrôle étatique des capitaux et du crédit ainsi que le monopole étatique sur le commerce extérieur, dans le cadre d’un vaste programme de mesures d’urgence qui doit de toute façon être appliqué dès aujourd’hui, avec la nationalisation des banques et des secteurs clés de l’économie, l’introduction du contrôle et de la gestion par les travailleurs, la planification démocratique de l’économie, etc. pour faire face à la crise, protéger les travailleurs et leurs droits et transformer la société selon une orientation socialiste.
Quel sera le rôle de Xekinima dans la période à venir?
La direction de Syriza utilisera les Grecs Indépendants comme alibi pour ne pas appliquer les politiques pro-travailleurs et socialistes pourtant nécessaires. Nous devons exiger l’application d’un programme cohérent et favorable à la classe des travailleurs, même au prix d’une crise gouvernementale et de l’organisation d’élections anticipées. Le rôle principal que nous avons à jouer, de concert avec d’autres forces de gauche est de faire campagne pour l’instauration de politiques socialistes favorables aux travailleurs, en collaboration avec de grandes sections de la base de gauche de Syriza.
Je pense qu’un des effets majeurs de ce gouvernement sur la société, dans un premier temps, sera de fournir un nouveau souffle à la classe ouvrière et aux mouvements sociaux pour passer à la contre-offensive. En d’autres termes, les travailleurs doivent se mobiliser pour exiger de reprendre ce qu’ils ont perdu au cours de ces dernières années. Dans cette situation, le gouvernement Syriza pourrait être poussé vers la gauche et même appliquer des mesures allant bien au-delà de ce que la direction de Syriza prévoit actuellement. Notre tâche essentielle est de faire tout ce qui est en notre possible pour aider à construire et à renforcer le pouvoir et l’action indépendante de la classe des travailleurs. Cela sera déterminé par le caractère de la lutte de classe qui aura cours dans la période qui nous fait face.
La seule solution de sortie de crise réside dans l’application de politiques socialistes et d’un programme socialiste. Tout gouvernement qui refuse de considérer ces mesures finira en crise. Nous appelons par exemple Syriza à répudier la dette publique, à introduire un salaire et une pension de base décents, à investir massivement dans le bien-être, les soins de santé et l’enseignement. Un programme socialiste implique également de placer sous propriété publique les grandes sociétés sous contrôle et gestion démocratiques de la classe ouvrière, dans l’intérêt de la majorité de la population.
La réaction extrêmement positive exprimée dans le monde entier à la nouvelle des résultats de Syriza illustre que la classe des travailleurs grecque dispose de millions d’alliés parmi la classe ouvrière européenne et mondiale. Un programme socialiste appliqué par un gouvernement de gauche susciterait un écho encore plus puissant à travers l’Europe. L’exemple grec frapperait partout les imaginations et poserait les bases de la lutte pour une confédération socialiste européenne, sur base libre et égale.
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Victoire de SYRIZA : réactions "live" d'Athènes
Voici ci-dessous quelques courtes réactions de Grèce de la part de notre camarade le parlementaire irlandais Paul Murphy et de notre porte-parole national Bart Vandersteene. Bart Vandersteene fera une tournée de meeting en Belgique à son retour, en compagnie d’un représentant de Syriza au Parlement européen. Il sera à Liège le 5 février.
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Fireworks in Europe tonight. 1%, your time is coming to an end. pic.twitter.com/gxWB36BTPG — Paul Murphy (@paulmurphyAAA) 25 januari 2015
Slogan sums it up. #Syriza should fight for government of #Left and for similar movements across Europe. pic.twitter.com/n26BMndSVw
— Paul Murphy (@paulmurphyAAA) 25 januari 2015
Thousands are gathering in Athens to hear @atsipras give victory speech #Syriza #ekliges2015 pic.twitter.com/x0nkzQQozL — Bart Vandersteene (@bvandersteene) 25 januari 2015
No chance, closed for good @PASOK campaign tent. #Syriza and anti-austerity voters big winners of the night! pic.twitter.com/168OgLxyYA
— Bart Vandersteene (@bvandersteene) 25 januari 2015
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Victoire de SYRIZA! Réaction de Paul Murphy
Paul Murphy est membre du Socialist Party en Irlande (section du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) en Irlande et parti-frère du PSL) et député au parlement irlandais. Il a fait partie de la délégation internationale de soutien à SYRIZA qui s’est rendue en Grèce la semaine dernière. D’autres membres du CIO étaient également présents, dont notre camarade Bart Vandersteene, porte-parole national du PSL.
Le peuple grec s’est on ne peut plus clairement exprimé en accordant un soutien électoral si massif à SYRIZA. Ils ont rejeté l’horreur et la barbarie de l’austérité imposée par la Troïka et l’establishment politique grec. Ce rejet a eu lieu malgré qu’une incroyable campagne d’intimidation ait été lancée contre eux, mais elle n’a tout simplement pas fonctionné.
Le mur idéologique affirmant “qu’il n’y a pas d’alternative” à l’austérité a été ébranlé de manière décisive. Ce faisant, les électeurs grecs ont permis qu’un souffle d’air frais traverse l’Europe et donne l’espoir que le cauchemar austéritaire peut être battu en brèche en Irlande, en Espagne, au Portugal et ailleurs.

Bart Vandersteene prendra la parole à Liège ce 5 février au côté d’un représentant de SYRIZA au Parlement européen. Ce débat prendra place à l’ULG, Place du XX Août, à 19h à la salle Wittert. Les travailleurs et les jeunes à travers l’Europe doivent se tenir côte à côte avec les travailleurs grecs et exiger que leur vote soit respecté par les institutions européennes. Les inévitable tentatives de la Troïka et d’Angela Merkel de menacer le peuple et d’imposer l’austérité doivent être combattues par le gouvernement SYRIZA, par les masses grecques mais aussi tous ceux qui rejettent l’austérité à travers l’Europe. Les Grecs ne sont pas les seuls concernés, c’est important pour les « 99% » à travers l’Europe.
Le prétexte de l’austérité grecque était de rembourser la dette publique, qui s’élève aujourd’hui à 175% du PIB. Cette dette est illégitime et odieuse, tout comme celle d’Irlande. Cette dette ne s’est pas développée au service des intérêts des travailleurs, seuls les riches ont vu leurs intérêts sauvegardés. La victoire de SYRIZA a balayé les assertions selon lesquelles il serait trop tard pour faire quoi que ce soit à propos de la dette grecque. Il en va de même pour la dette d’Irlande, construite afin de renflouer les banques. Ce n’est pas trop tard. Il ne faut pas payer.
L’élection d’un gouvernement de gauche en Europe est un moment historique qui ouvre de nouvelles possibilités. En Grèce, cela peut provoquer un important regain des luttes de la base de la société : anciens travailleurs de la station de télévision et de radio ERT, opposants aux mines d’or qui menacent l’environnement à Halkidiki au Nord de la Grèce,… Les travailleurs exigeront que les promesses électorales de SYRIZA concernant l’augmentation du salaire minimum et les modifications à apporter pour un impôt progressif soient concrétisées. Tout cela pourra avoir un effet ailleurs en Europe et pourra poser les bases d’une lutte déterminée pour une transformation socialiste de la société, vers une Europe qui servira la population et non les millionnaires.
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Tous les yeux sont fixés sur Athènes! Rapport de Grèce.
Les élections ne sont encore qu’un apéritif, la construction du mouvement social sera cruciale!Article et photos de Bart Vandersteene, porte-parole national du PSL en visite à Athènes.
En Grèce, la campagne électorale est maintenant terminée. Depuis ce vendredi minuit, plus aucune campagne ne peut être menée dans les rues. Mais le débat politique se poursuit toutefois encore au café, dans les salons et à la télévision. Aujourd’hui, les yeux du monde entier sont braqués sur Athènes. C’est que le résultat de ces élections pourrait bien annoncer une nouvelle ère pour le continent européen! Pour la première fois depuis le début de la crise, il est possible qu’un parti parvienne au pouvoir en se faisant le relais des aspirations de la population ordinaire, un parti sur lequel l’establishment n’exerce pas encore en ce moment de contrôle total, même si l’élite capitaliste fait tout pour y arriver. La classe dominante est devenue très nerveuse, et pas seulement en Grèce. Cette victoire pourrait constituer une gigantesque source d’inspiration pour les travailleurs et les jeunes du monde entier. Pour l’élite capitaliste mondiale s’annoncent de pénibles migraines.
Le jeudi soir, lors du meeting de clôture de la campagne de SYRIZA, au moins 25.000 personnes sont venues écouter les discours d’Alexis Tsipras (SYRIZA) et de Pablo Iglesias (Podemos). La séance fut lancée par un clin d’œil à la chanson ”First We Take Manhattan” de Leonard Cohen : «Nous prenons d’abord Athènes, puis ensuite Madrid.» D’ici la fin de l’année se dérouleront des élections générales en Espagne et le nouveau parti de gauche Podemos se trouve actuellement en tête des sondages. Il est certain qu’une victoire de SYRIZA ce dimanche renforcerait la confiance en la lutte anti-austérité en Espagne également.
La tragédie humaine que signifie concrètement la crise en Grèce est difficile à décrire par des mots. Le pays a été catapulté en plein dans le modèle néolibéral le plus dur pour, selon l’Union Européenne, en finir avec le fossé existant vis-à-vis de l’Europe occidentale. Cet objectif était toutefois conditionné au respect des prescriptions de l’Union européenne, du Fonds Monétaire International et d’autres institutions capitalistes. L’impôt sur les sociétés a été réduit de moitié pour attirer les investissements, les services publics ont été privatisés pour les rendre “plus efficaces” et aider le gouvernement à réunir de l’argent. Les banques, nationales et étrangères, ont donné libre cours à leurs pratiques et ont convaincu le peuple grec de s’engager dans la voie des prêts à risque en racontant de fantastiques histoires basées sur l’avenir prospère assuré par le modèle néolibéral européen. Le parti social-démocrate PASOK, considéré jusque là comme le parti le «plus à gauche» en Europe, est entré dans la danse et a jeté par dessus bord toute sa critique de l’économie de marché.

Bart Vandersteene prendra la parole à Liège ce 5 février au côté d’un représentant de SYRIZA au Parlement européen. Ce débat prendra place à l’ULG, Place du XX Août, à 19h à la salle Wittert. Aujourd’hui, 33% des Grecs n’ont pas accès aux soins de santé. Certaines écoles sont totalement dépourvues de matériel, des hôpitaux se retrouvent sans le moindre médicament, les pensions ont baissé en moyenne de 45%, 32% de la population vit sous le seuil de pauvreté et 1,3 million de Grecs sont sans emploi. Diverses estimations font état du fait qu’au cours de ces dernières années, le 0,1% le plus riche de la population a accumulé environ 600 milliards de dollars (soit près du double de la dette nationale) sur des comptes bancaires en Suisse et ailleurs en profitant de la voie ouverte par leurs amis politiques. Même en pleine crise, ils engrangent encore plus de profits et de richesses.
C’en est assez ! La majorité des Grecs n’en peut plus de la misère, mais elle en a aussi marre des beaux discours des partis classiques. En 2009, le PASOK avait encore pu remporter 45% des voix aux élections. Ce soir, il n’est même pas certain que le parti parvienne à obtenir les 5%. Ailleurs en Europe, un sort similaire attend les autres partis traditionnels qui ont si ouvertement trahi leurs origines et leurs promesses de représenter la classe des travailleurs.
Une campagne anti-SYRIZA sophistiquée…
Ce dimanche 25 janvier, les bureaux de vote resteront ouverts jusqu’à 19h, heure locale, après quoi seront publiés les premiers sondages de sortie des urnes. La tendance principale est déjà claire. Dans quelles mesures SYRIZA remportera les élections? Une majorité absolue est-elle possible? Divers détails importants ne seront connu que durant la nuit ou au matin: quels partis parviendront à atteindre le seuil électoral des 3% par exemple, ce qui aura une influence dans la répartition exacte des sièges. Dans la plupart des sondages, SYRIZA dépasse la Nouvelle Démocratie, le parti de l’actuel Premier ministre Samaras.
Divers détails peuvent avoir leur importance. 300.000 Grecs, essentiellement des jeunes, ont quitté le pays au cours de ces cinq dernières années à la recherche d’un meilleur environnement pour construire leur vie. Ils ne disposent pas du droit de vote à moins d’être revenus en Grèce pour le week-end. Il s’agit d’une importante restriction du droit de vote. Le gouvernement aurait par contre réservé quelque 10.000 vols pour de fidèles électeurs qui vivent dans les centres économiques et politiques européens de Londres, Bruxelles ou encore Francfort.
Environ 100.000 jeunes qui ont récemment atteint l’âge de 18 ans n’ont pas pu être enregistrés comme électeurs. Il ne s’agit pas d’une coïncidence. Les partis austéritaires savent très bien que la majorité des jeunes, tant ceux qui vivent en Grèce que ceux qui sont partis à l’étranger, sont favorables à SYRIZA et veulent protester contre l’establishment politique qui prive d’avenir la jeunesse. Une lutte des plus âpres sera également menée dans les centres de dépouillement. Les partis austéritaires feront tout ce qui est en leur pouvoir pour déclarer invalides le plus possible de voix favorables à SYRIZA.
Au cours de la campagne électorale, aucun mensonge ni effort n’ont été épargné pour éviter une trop grande victoire de SYRIZA. L’église, les médias dominants (qui appartiennent à l’élite économique), les personnalités grecques, etc. tout le monde a essayé de susciter la peur vis-à-vis de SYRIZA. Mais cette campagne d’intimidation a perdu de son effet. L’autorité des institutions partisanes de la politique d’austérité est fondamentalement compromise, ainsi que leurs «conseils».
La campagne anti-SYRIZA n’est d’ailleurs pas menée que de l’extérieur du parti. En son sein, des courants veulent se débarrasser des aspects les plus radicaux du parti. De nombreux ténors du PASOK ont quitté le navire en perdition et ont ensuite rejoint SYRIZA. Certains l’ont fait en raison d’une indignation honnête face à la politique menée par leur ancien parti, mais d’autres cherchaient tout simplement à poursuivre ailleurs leur carrière politicienne. Après les élections, cette question deviendra encore plus concrète. SYRIZA sera-t-il un parti qui jouera un rôle réel dans la défense des intérêts des 99% ou se laissera-t-il entraîner dans le sillage de l’élite grecque et européenne ?
A qui la faute ?
La question centrale dans les négociations avec l’UE et le FMI est de savoir si la dette publique grecque doit être remboursée en totalité ou non. Cette dette, qui s’élève actuellement à environ 320 milliards d’euros, est pour 227 milliards issue du programme de sauvetage de la troïka.[La «troïka» est le terme désignant l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, trois organisations chargées de superviser la mise en place des mesures d’austérité par le gouvernement grec suite aux prêts d’urgence accordés à la Grèce par le FMI et d’autres gouvernements européens à des conditions drastiques, NDT] Seuls 5 à 10% de ce montant sont allés au budget réel de l’Etat grec. Le reste a été utilisé pour le sauvetage des banques et payer les intérêts sur les dettes contractées par le gouvernement pour sauver les banques! À juste titre, de nombreux Grecs refusent de considérer cette dette comme la leur.
Pendant les premières années de crise, les manifestations ont été massives, des dizaines de grèves ont eu lieu. Malheureusement, le seul résultat obtenu fut un léger ralentissement du rythme d’application des terribles mesures d’austérité. Au cours de ces dernières années, la population a elle-même spontanément de plus en plus organisé des initiatives de solidarité pour compenser les déficiences des autorités. Des centres médicaux ont été créés où les médecins, les infirmiers et de nombreux Grecs travaillent gratuitement avec du matériel et des médicaments donnés par la population grecque et les campagnes de solidarité internationales. Un tiers de la population grecque n’a pas d’assurance santé et, pour eux, il s’agit du seul accès aux services médicaux. Au total il y a actuellement en Grèce quelque 400 centres de distribution de nourriture ou de soins.
Un gouvernement SYRIZA pourrait donner un nouveau souffle à ces initiatives ainsi qu’aux luttes du mouvement organisé des travailleurs. Cette victoire pourra, pour la première fois depuis des années, changer le rapport de forces entre les classes sociales en faveur de la population. Mais la lutte devra aller plus loin, en Grèce et comme dans le reste de l’Europe. Nous continuerons à en parler sur ce site après ce dimanche.

Meeting de Syriza à Athènes avec des orateurs de Podemos (Espagne) et Die Linke (Allemagne) 
Meeting van Syriza in Athene met ook sprekers van Podemos en Die Linke 
Tente de campagne de SYRIZA 
Rencontre avec la délégation internationale, avec Alexis Tsipras. -
Deux occasions de casser l'austérité en Europe!
La gauche au pouvoir en Grèce ?
Un 2e plan d’action contre Michel 1er ?Panique à bord parmi l’establishment capitaliste grec et européen : Syriza pourrait bien sortir vainqueur des élections générales grecques de ce 25 janvier ! Pour la première fois, une formation anti-austérité se retrouverait ainsi à la tête d’un gouvernement européen. L’onde de choc ne manquerait pas de faire des ravages à travers l’Europe entière, très certainement au moment où grèves et manifestations se multiplient en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Irlande… et en Belgique bien sûr. Pour les commentateurs et politiciens établis, l’enfer menace de venir sur terre si pareil scénario venait à se confirmer. Mais ils doivent convenir avec effroi que leurs menaces ont perdu leur effet. 2015 a le potentiel d’être une année historique, celle où la peur a commencé à changer de camp.
Par Nicolas Croes
Chantage, intimidation, mensonges,… Ces manœuvres désespérées masquent bien mal l’absence totale de solution autre que l’application de nouvelles mesures d’austérité dans le chef de l’establishment capitaliste grec et international. La palme d’or de l’absurde revient probablement au premier ministre grec Samaras (Nouvelle Démocratie, droite) selon qui Syriza ‘‘ferait de la Grèce une Corée du Nord’’. Le même jour, il déclarait qu’avec lui ‘‘on ne laissera pas les immigrés venir profiter de nos hôpitaux.’’ Voilà qui a le mérite de clarifier l’idéologie défendue par le triste personnage…
Pour l’économiste Thomas Piketty (voir en page 6), l’émergence de partis anti-austérité en Grèce et en Espagne (Podemos caracole en tête des intentions de vote à 30% environ) est ‘‘une bonne nouvelle pour l’Europe’’ face à ‘‘la faillite des mesures d’austérité’’. Il poursuit toutefois en expliquant que “On pourrait défendre que, dans le cas de Syriza, leurs politiques ne sont pas aussi claires qu’elles devraient l’être.’’ C’est certain, pas mal d’inconnues existent encore. L’incidence de l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement de gauche sur les luttes sociales sera un facteur déterminant. Une nouvelle dynamique de lutte de classe ascendante instaurerait une pression à gauche sur les nouvelles autorités gouvernementales grecques. Il le faudra, car l’establishment capitaliste ne respecte le choix des urnes que lorsqu’il est en sa faveur. Ce dernier est bien conscient de l’effet boule de neige qu’un tel évènement pourrait susciter. Il fera tout pour domestiquer un gouvernement Syriza et, en cas de manque de docilité face à la dictature des marchés, pour l’asphyxier.
Grèce, Belgique : même combat !
Comment pouvons-nous aider les travailleurs et les activistes grecs? Les actions de solidarité sont un premier pas. Mais la meilleure manière de soutenir ce nouveau souffle anti-austérité n’est-elle pas de parvenir, dans notre propre pays, à mettre en échec le gouvernement des riches de Charles Michel ?
Le premier plan d’action du front commun syndical (FGTB, CSC, CGSLB) qui nous a conduit à la grève générale nationale du 15 décembre a fait un carton. Chaque étape fut un succès, qu’importe la région ou le secteur. Ne nous méprenons pas ; si l’enjeu grec concerne toute l’Europe, il en va de même pour notre lutte. Depuis le début de la crise, aucun pays européen n’avait connu de grève générale annoncée deux mois à l’avance et préparée par une manifestation nationale de masse et une tournée de grèves régionales. Balayer par la grève le gouvernement austéritaire qui sévit en pleine capitale européenne, voilà qui frapperait les imaginations partout en Europe. Il nous faut un nouveau plan d’action en front commun syndical, un plan plus dur et plus massif. Rien ne pourrait mieux soutenir les efforts de nos camarades grecs, mais aussi espagnols, irlandais,…Il y a une alternative !
L’establishment défend que face à l’austérité ne se trouve que le chaos. C’est faux. Mais cela exige de dépasser l’utopie du ‘‘capitalisme à visage humain’’, telle que préconisée par Piketty par exemple. La réalité capitaliste est faite d’une domination brutale, elle ne peut être atténuée qu’en étant renversée.
Il est possible que les luttes effectuent un important pas en avant en 2015. La seule sortie de crise possible exige de s’extraire du cadre du capitalisme, par la collectivisation démocratique des secteurs-clés de l’économie, au moyen de la lutte de masse des travailleurs. Le PSL et son internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière, feront tout ce qui est en leur mesure pour assister les développements à venir et prévenir contre l’échec de la mobilisation sociale. La croissance actuelle des réactionnaires de tous bords est une indication suffisamment claire de ce que nous encourrons, pour peu que nous ne prenions pas suffisamment au sérieux les défis grandioses qui nous font face.
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Grèce: La perspective d'une victoire de SYRIZA enflamme les espoirs des travailleurs
La lutte de masse de la classe des travailleurs pour l’application de politiques anticapitalistes et socialistes sera vitale
le 19 janvier, six jours à peine avant les élections générales grecques, socialistworld.net (site internet du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), dont le PSL est la section belge) a discuté avec Andros Payiatsos, membre de la section grecque du CIO.
La dernière fois que nous avons discuté, vous nous avez parlé de la campagne de chantage et d’intimidation lancée afin de décourager les électeurs de voter pour SYRIZA. Comment les choses se sont-elles développées sur ce point ?
La classe dirigeante et ses représentants politiques sont démoralisés. Ils ont effectivement lancé une campagne d’intimidation à large échelle, mais il est absolument évident que cela n’aura aucun effet significatif et que SYRIZA constituera le prochain gouvernement. La question qui se pose encore est de savoir s’il s’agira d’un gouvernement minoritaire ou majoritaire. La classe dirigeante tente encore de développer sa campagne d’intimidation, mais elle est très faible et inefficace. Ses efforts visent maintenant à essayer de “domestiquer” SYRIZA afin de s’assurer que l’organisation de gauche radicale agisse dans les limites qu’elle lui impose.
Aujourd’hui, quel semble être le résultat le plus probable des élections ?
En Grèce et sur la scène internationale, il est généralement admis que SYRIZA remportera ces élections. Cette dernière semaine, une légère augmentation du soutien pour SYRIZA (d’environ 1%) a encore pris place dans les sondages. Mais il s’agit essentiellement d’une stabilisation de l’avance de SYRIZA. En tenant compte des abstentions, le soutien de SYRIZA se situe autour des 25-27%. Sans les abstentions, son soutien s’élève à environ 30 à 33%. C’est un score qui se rapproche du seuil qui permettrait à à SYRIZA d’être en mesure de constituer un gouvernement majoritaire.
Quelles sont les alternatives à un gouvernement SYRIZA majoritaire ?
La direction de SYRIZA considère que les “Grecs indépendants” – une scission populiste «patriotique» de la Nouvelle Démocratie (le principal parti capitaliste de droite) – représente le partenaire de coalition le plus probable. Ce parti a adopté une position opposée au Mémorandum et à la Troïka dès ses débuts. [La ”troïka” est terme désignant l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, trois organisations chargées de superviser la mise en place des mesures d’austérité par le gouvernement grec suite aux prêts d’urgence accordés à la Grèce par le FMI et d’autres gouvernements européens à des conditions drastiques, NDT]
La plupart de la gauche n’est pas disposée à coopérer avec SYRIZA. Le Parti communiste (KKE) rejette même la possibilité de soutenir par le vote de ses parlementaires la possibilité que SYRIZA forme un gouvernement. C’est une position sectaire désastreuse.
Si les Grecs indépendants ne disposent pas de suffisamment de députés, alors SYRIZA serait poussé à collaborer avec des partis considérés comme “Troikans” (c’est-à-dire des partis qui ont déjà soutenu ou appliqué les politiques d’austérité infligées à la Grèce par la troïka), comme “La Rivière” ou encore le nouveau parti de l’ancien Premier ministre du PASOK (social-démocratie) George Papandreou, le “Mouvement social-démocrate”.
Quelle est la réaction de la classe dirigeante face à la probabilité croissante d’une victoire de SYRIZA ?
Elle cherche à s’assurer qu’un gouvernement SYRIZA puisse être le plus stable et efficace possible en fonction de leurs intérêts. De larges sections des porte-paroles du capitalisme en Grèce et ailleurs disent aujourd’hui qu’il est “temps de négocier”, qu’il faut ”faire preuve de souplesse”, etc. L’objectif poursuivi est d’incorporer SYRIZA à l’establishment et de freiner les dangers que SYRIZA peut représenter pour les intérêts du capital en termes d’émancipation de puissants mouvements de masse opposés à l’austérité.
La réaction de la classe dirigeante n’est cependant pas uniforme et il est important de le constater. Par exemple, la classe dirigeante allemande et celle des pays qui l’entourent sont toujours partisanes de la ligne dure et sont contre toute négociation sérieuse. Elles seront sans doute prêtes à faire des concessions à un gouvernement SYRIZA au cours de négociations, mais d’un caractère très limité.
Andros Payiatsos, lors d’un meeting de Xekinima en décembre 2014.Comment SYRIZA réagit à cette pression ?
Sa direction répond exactement de la façon espérée par la classe dirigeante. L’ensemble du programme du parti est devenu absolument flou. Même certaines réformes considérées comme très basiques sont maintenant remises en question.
Par exemple, le leader de Syriza, Alexis Tsipras, dans une interview récente, a réagi au sujet de la lutte majeure de la population de Halkidiki contre l’exploitation de mines d’or. Il n’a pas pris de position claire mais a déclaré que “la loi sera appliquée” et que “les contrats seront examinés”. Qu’est-ce que cela signifie ?
En ce qui concerne le salaire minimum, l’un des principaux points du programme de SYRIZA, rien n’est aujourd’hui clair concernant son instauration. Il est question d’une mise en œuvre progressive. Vis-à-vis des privatisations et du licenciement de milliers de travailleurs du secteur public, la direction affirme simplement “nous allons étudier la légalité de ce qui s’est passé.”
Compte tenu de tout cela, l’enthousiasme réel pour SYRIZA est limité dans la société. Mais il existe aussi ce sentiment qu’il n’y a pas de choix, qu’il faut voter pour SYRIZA et lui donner si possible un gouvernement majoritaire sur base de l’impression que même si 10% des promesses sont appliquées, les choses seraient toujours meilleures qu’actuellement.
Dans quelle mesure Xekinima (la section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière) participe aux élections et pourquoi?
Nous soutenons SYRIZA et avons lancé une grande campagne en ce sens. Nous avons produit 150.000 bulletins de quatre pages ainsi qu’une édition spéciale de notre journal rééditée suite à une première vente de l’ensemble des exemplaires, ce qui est impressionnant compte tenu de la brièveté d’une campagne électorale qui, dans les faits, n’aura duré que 11 jours !
Dans le cadre de ”l’Initiative des 1000″ (une coalition de groupes de gauche unis autour d’un programme anticapitaliste radical), nous avons discuté avec SYRIZA du dépôt de candidats sur leurs listes. Nous n’avons malheureusement pas été en mesure de le faire. La direction de SYRIZA accepte de s’allier à d’autres forces de gauche, mais dans le cadre d’un partenariat à caractère symbolique, sans réelle chance d’obtenir des élus. Elle a exclu de nous permettre de déposer des candidats dans des endroits où nous aurions été en mesure de mener une campagne puissante et efficace. Nous avons défendu que s’il y avait collaboration avec d’autres forces de gauche, SYRIZA devait leur donner la possibilité d’obtenir de bons résultats. Il est inutile de leur retirer leurs bastions et de ne leur permettre que d’avoir des candidats là où ils ont peu, voire aucune, de chances d’être élus. En plus de cela, la durée de la campagne était très limitée. Sur cette base, tant Xekinima que d’autres camarades de ”l’Initiative des 1000” ont décidé de ne pas se présenter.
Cette attitude de la direction de SYRIZA est indicative d’une tendance générale. Par exemple, 50 personnes non-membres de SYRIZA ont été incluses sur les listes du parti à travers le pays. Parmi eux, un seul se situe à la gauche de SYRIZA! La direction désire disposer d’un groupe parlementaire contrôlé par l’aile droite du parti.
La principale raison pour laquelle nous soutenons SYRIZA malgré ses limites est que sa victoire aura un effet libérateur sur la classe des travailleurs et les mouvements sociaux en général. La classe des travailleurs espère que les attaques antisociales cesseraient avec un gouvernement SYRIZA et que la tendance s’inverserait, dans une certaine mesure au moins, pour que quelques unes des revendications du mouvement de masse soient satisfaites. Ainsi, malgré le manque de clarté de la part de la direction du parti et le fait qu’elle s’accommode de certaines exigences de la classe dirigeante, nous croyons qu’une victoire de SYRIZA représentera un changement significatif dans le rapport de forces entre les classes au sein de la société grecque. Cela pourrait avoir un effet catalyseur et ainsi ouvrir la voie à une nouvelle période de lutte de classe.
Peut-être que SYRIZA ne modifiera par la législation du travail, qui a été complètement déréglementée, mais les travailleurs sortiront en rue afin de réclamer leur droit à ne pas être licenciés, leur droit à la journée de huit heures, le droit au paiement des heures supplémentaires, le droit à la négociation collective,… Peut-être Tsipras n’est-il pas prêt à s’opposer à la compagnie minière “Eldorado Gold” à Halkidiki, mais la population de Halkidiki n’aura pas d’autre choix que de se battre pour exiger que l’entreprise stoppe ses travaux. Nous nous attendons à ce que des mouvements similaires se produisent dans toute la classe ouvrière grecque. Peut-être que Tsipras ne sera pas prêt à en finir avec le TAIPED, l’organisme qui supervise toutes les privatisations “accélérées” exigées par les créanciers du pays, mais les travailleurs sentent qu’ils peuvent maintenant passer à l’action pour résister à ces ventes scandaleuses qui concernent des entreprises publiques, des plages, des montagnes et des forêts.
Quels que soient les compromis que désire faire la direction de SYRIZA, les travailleurs sentiront qu’ils disposent d’un bien meilleur environnement pour se battre et défendre leurs droits. C’est la raison fondamentale qui justifie de d’accorder un soutien critique et conditionnel à SYRIZA.
Nous avons très clairement expliqué que nous n’appelons pas à voter pour SYRIZA en tant que tel, nous appelons à l’instauration d’un programme socialiste révolutionnaire radical, ce qui représente la seule voie viable pour un gouvernement SYRIZA.
Pour Xekinima, que devrait faire un gouvernement SYRIZA dans les jours qui suivront son élection ?
Il faudra bien entendu immédiatement paralyser le paiement de la dette publique et déchirer le protocole d’accord avec la troïka (le mémorandum). Cela est fondamental pour tout plan visant à lutter contre la misère du peuple grec.
Il faudrait immédiatement modifier les législations du travail et des universités (pour rendre aux campus universitaires la liberté d’expression, de réunion, etc.); augmenter le salaire minimum pour revenir à ce qu’il représentait avant le début de l’austérité de la troïka; fermer le Taiped, l’organisme responsable des privatisations des services publics, de la nature et des ressources naturelles du pays; geler et abroger toutes les privatisations qui ont eu lieu au cours de ces dernières années; mettre un terme aux projets controversés actuellement en construction comme à Halkidiki, etc.
Cela risque sans aucun doute de provoquer une réaction de l’establishment capitaliste national et international. Y faire face avec succès requiert de procéder à la mise en œuvre de mesures anticapitalistes audacieuses, de nationaliser les banques et les secteurs dominants de l’économie et de planifier l’économie sur base de la satisfaction des besoins de la population et non de la soif de profits. Pareil processus doit être réalisé sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs.
Cela doit également être lié aux luttes des travailleurs à travers l’Europe. Nous sommes certains que si SYRIZA va de l’avant avec un tel programme, l’effet serait majeur à l’échelle internationale, en particulier pour la classe ouvrière d’Europe du Sud. Cela pourrait jeter les bases d’une alternative socialiste internationale à l’Union Européenne capitaliste et à la domination de la troïka.
Dans la campagne électorale, SYRIZA se réfère aux aspects internationaux de ses politiques, à Podemos (le nouveau parti de gauche en Espagne) et à d’autres mouvements «progressistes» à l’échelle internationale. Malgré que le programme de SYRIZA soit si doux et conciliant, il pourrait toujours avoir un grand impact à l’échelle européenne et internationale. Cela montre ce qui pourrait être réalisé si le programme défendu était plus radical. Le potentiel est présent, très clairement. À l’heure actuelle, les politiques de SYRIZA sont de type néo-keynésiennes et cherchent à trouver la fin de l’austérité dans le cadre du système capitaliste.
Dans les conditions de la crise capitaliste, un tel programme n’est pas viable. Seul un programme de rupture anticapitaliste peut offrir une véritable voie à suivre. Ce serait possible avec l’intervention massive de la classe ouvrière et des masses populaires qui pourrait, sous certaines conditions, pousser SYRIZA beaucoup plus loin vers la gauche que ce que sa direction envisage ou peut imaginer. Les efforts de Xekinima au lendemain des élections iront dans cette direction.
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[PHOTOS] Avec le peuple grec, pour en finir avec l’austérité! (2)
Quelque 300 manifestants se sont réunis ce samedi 17 janvier pour une manifestation de solidarité avec les luttes sociales qui se déroulent en Grèce et afin de protester contre l’austérité européenne. Cette manifestation voulait aussi réagir face à la véritable campagne de chantage et d’intimidation actuellement orchestrée par l’establishment capitaliste grec et européen dans le cadre des élections générales du 25 janvier prochain. Le parti de gauche Syriza pourrait bien arriver en tête et la possibilité d’un gouvernement de gauche est ouverte. Pour tous les tenants de la maxime selon laquelle “il n’y a pas d’alternative” à l’austérité, cette situation est un cauchemar. Pour tous les jeunes et les travailleurs, par contre, il s’agit d’une opportunité à saisir pour rompre avec la logique dominante en Europe à l’heure actuelle.
La manifestation a essentiellement regroupé des militants d’organisations de gauche et des activistes anti-austérité. Parmi les signataires de l’appel à manifester se trouvaient notamment : AnderEuropa, Initiative de Solidarité avec la Grèce qui résiste, LCR-SAP, JOC, EGA-ALS, Mouvement politique des citoyens, PSL-LSP, Bruxelles Panthères, MOC Bruxelles, Jeunes FGTB; Mouvement VEGA, PTB-PVDA, CADTM, Jeunes anticapitalistes (JAC), Parti Communiste,…
Pour aider les les travailleurs et activistes grecs, ces actions de solidarité sont un premier pas. Mais la meilleure manière de soutenir ce nouveau souffle anti-austérité n’est-elle pas de parvenir, dans notre propre pays, à mettre en échec le gouvernement des riches de Charles Michel ?
Le premier plan d’action du front commun syndical (FGTB, CSC, CGSLB) qui nous a conduit à la grève générale nationale du 15 décembre a fait un carton. Chaque étape fut un succès, qu’importe la région ou le secteur. Ne nous méprenons pas ; si l’enjeu grec concerne toute l’Europe, il en va de même pour notre lutte. Depuis le début de la crise, aucun pays européen n’avait connu de grève générale annoncée deux mois à l’avance et préparée par une manifestation nationale de masse et une tournée de grèves régionales. Balayer par la grève le gouvernement austéritaire qui sévit en pleine capitale européenne, voilà qui frapperait les imaginations partout en Europe. Il nous faut un nouveau plan d’action en front commun syndical, un plan plus dur et plus massif. Rien ne pourrait mieux soutenir les efforts de nos camarades grecs, mais aussi espagnols, irlandais,…
=> [INTERVIEW] Vers un gouvernement Syriza ?
Photos : Daniel Borremans
Photos : Stavroula Gatsou
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[PHOTOS] Avec le peuple grec, pour en finir avec l'austérité!
Quelque 300 manifestants se sont réunis ce samedi 17 janvier pour une manifestation de solidarité avec les luttes sociales qui se déroulent en Grèce et afin de protester contre l’austérité européenne. Cette manifestation voulait aussi réagir face à la véritable campagne de chantage et d’intimidation actuellement orchestrée par l’establishment capitaliste grec et européen dans le cadre des élections générales du 25 janvier prochain. Le parti de gauche Syriza pourrait bien arriver en tête et la possibilité d’un gouvernement de gauche est ouverte. Pour tous les tenants de la maxime selon laquelle “il n’y a pas d’alternative” à l’austérité, cette situation est un cauchemar. Pour tous les jeunes et les travailleurs, par contre, il s’agit d’une opportunité à saisir pour rompre avec la logique dominante en Europe à l’heure actuelle.
La manifestation a essentiellement regroupé des militants d’organisations de gauche et des activistes anti-austérité. Parmi les signataires de l’appel à manifester se trouvaient notamment : AnderEuropa, Initiative de Solidarité avec la Grèce qui résiste, LCR-SAP, JOC, EGA-ALS, Mouvement politique des citoyens, PSL-LSP, Bruxelles Panthères, MOC Bruxelles, Jeunes FGTB; Mouvement VEGA, PTB-PVDA, CADTM, Jeunes anticapitalistes (JAC), Parti Communiste,…
Pour aider les les travailleurs et activistes grecs, ces actions de solidarité sont un premier pas. Mais la meilleure manière de soutenir ce nouveau souffle anti-austérité n’est-elle pas de parvenir, dans notre propre pays, à mettre en échec le gouvernement des riches de Charles Michel ?
Le premier plan d’action du front commun syndical (FGTB, CSC, CGSLB) qui nous a conduit à la grève générale nationale du 15 décembre a fait un carton. Chaque étape fut un succès, qu’importe la région ou le secteur. Ne nous méprenons pas ; si l’enjeu grec concerne toute l’Europe, il en va de même pour notre lutte. Depuis le début de la crise, aucun pays européen n’avait connu de grève générale annoncée deux mois à l’avance et préparée par une manifestation nationale de masse et une tournée de grèves régionales. Balayer par la grève le gouvernement austéritaire qui sévit en pleine capitale européenne, voilà qui frapperait les imaginations partout en Europe. Il nous faut un nouveau plan d’action en front commun syndical, un plan plus dur et plus massif. Rien ne pourrait mieux soutenir les efforts de nos camarades grecs, mais aussi espagnols, irlandais,…
=> [INTERVIEW] Vers un gouvernement Syriza ?
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STOP à la campagne d’intimidation contre la volonté des grecs d’en finir avec l’austérité !
Manif: Samedi 17 janvier – 14h Place Madou à Bruxelles
Beaucoup de Grecs se tournent aujourd’hui vers la possibilité d’un gouvernement Syriza, la formation de gauche en tête de tous les sondages pour les élections anticipées du 25 janvier, pour en finir avec les politiques d’austérité.
Opposons nous à l’ingérence des dirigeants de L’Union Européenne dans les élections en Grèce et leur campagne féroce d’intimidation et de chantage contre les électeurs. Angela Merkel, chancelière allemande, menace de sortir la Grèce de la zone euro pour punir les Grecs s’ils votent mal ; Mario Draghi, président de la BCE, menace de couper les liquidités à la Grèce ou encore Antónis Samarás, premier ministre grec sortant du gouvernement ND (droite) et Pasok (social-démocratie) a déclaré qu’avec une victoire de Syriza, la Grèce deviendrait similaire à la Corée du Nord.… Bref les Grecs ne pourraient choisir qu’entre la continuation de leur politique d’austérité ou le chaos et l’enfer sur terre.
Depuis 2010, des plans d’austérité brutale ont été imposés aux travailleurs et aux jeunes en Grèce par la Troïka (BCE, FMI et UE). Aujourd’hui, officiellement 6.3 millions de Grecs vivent sous le seuil de pauvreté (environ 400€ par mois). La résistance avec une trentaine de grève générale a été gigantesque. Un gouvernement de gauche avec et autour de Syriza en Grèce peut entraîner un regain de confiance pour les luttes des travailleurs afin de développer une alternative à l’austérité.
En Belgique, le gouvernement de droite de Michel 1er veut nous imposer la même tragédie qu’ont subi les Grecs ces 4 dernières années. Le 1er plan d’action des syndicats n’est qu’une première étape dans notre lutte pour faire tomber ce gouvernement et l’ensemble de la politique d’austérité.
EGA participe à la plateforme pour la manifestation de ce samedi 17 janvier, qui partira à 14h de la place Madou vers le parlement européen, en solidarité avec la lutte des travailleurs et des jeunes en Grèce et contre la campagne de peur de l’establishment européen. Rejoins-nous pour une alternative socialiste à l’exploitation capitaliste.


